Catégorie : ACTION PUBLIQUE

  • Séminaire Collectivités et établissements du XXIème siècle de LUDOVIA : 3 ateliers pour une rentrée scolaire optimisée grâce au numérique.

    Séminaire Collectivités et établissements du XXIème siècle de LUDOVIA : 3 ateliers pour une rentrée scolaire optimisée grâce au numérique.

    par Marie-France Bodiguian, Cabinet AMO-TICE

    Trois ateliers convergents vers une nouvelle gouvernance où continuité éducative, mutualisation des ressources et valeur ajoutée économique du numérique éducatif seront les maîtres mots de cette 3ème session du séminaire collectivtés qui a lieu sur l’Université d’été Ludovia, les 26 et 27 août prochains.

    En effet le nouveau cadre fixé par la loi sur la refondation de l’école impose aux collectivités de repenser leur organisation pédagogique et financière tant dans la nouvelle transition CM2-6eme du cycle 3, que dans les activités périscolaires avec les nouveaux rythmes.

    Situation complexe à laquelle vient s’ajouter les restrictions budgétaires accrues des collectivités.

    3 ateliers autour d’1 questionnement
    L’école numérique : source d’économie financière ou moyen d’investissement éducatif ?

    3 ateliers pour un triple enjeu organisationnel, pédagogique et financier.
    Quelle est la place du numérique et le rôle financier et pédagogique des collectivités territoriales dans le contexte de la loi sur la refondation de l’école ?

    ⇨    Dans l’atelier « Le numérique dans la transition CM2-6ème », Marie-France Bodiguian et Jean-Loup Burtin feront progresser les échanges sur les possibilités qu’offre le numérique comme levier de la continuité éducative entre l’école et le collège.
    Quel rôle pour chacun dans cette nouvelle orchestration (communes, CG, Enseignants, Parents) ? Quelle gouvernance, quels moyens mis en oeuvre ?

    ⇨    L’atelier « Numérique et activités périscolaires » s’appuiera sur le lien à créer entre les usages du numérique et l’offre périscolaire comme opportunité de la réforme des rythmes scolaires. Ce lien n’est-il pas in fine un levier contre les inégalités sur un territoire ?

    ⇨    L’atelier axé sur les « Enjeux financiers » posera une question fondamentale : Comment intégrer les usages du numérique dans la gestion financière des collectivités ?

    Plus d’infos :
    Voir le programme détaillé des ateliers animés par Marie-France Bodiguian et Jean-Loup Burtin ici: http://ludovia.org/2014/programme-seminaire-collectivites-territoriales/

    S’inscrire en ligne : ici

    « Venez nombreux, nous comptons sur vous pour faire avancer le débat ! »

  • L’AFINEF, le GEDEM et le Groupe Education du SNE saluent l’ambition et la cohérence du plan e-éducation qui sera déployé à la rentrée 2014

    L’AFINEF, le GEDEM et le Groupe Education du SNE saluent l’ambition et la cohérence du plan e-éducation qui sera déployé à la rentrée 2014

    Ce plan déploie un ensemble d’actions significatives pour faire entrer l’école dans l’ère du numérique et concourir à la structuration et à l’essor d’une filière industrielle française du numérique éducatif.
 Il intervient à un moment décisif pour l’avenir de l’école ainsi que pour l’avenir des professionnels de la sphère éducative.

    Une vision concertée des équipements et des ressources avec des objectifs clairs

    Le numérique éducatif, ce sont des équipements et des ressources qui se déploient et fonctionnent en symbiose. L’AFINEF, le Groupe Education du SNE et le GEDEM saluent particulièrement l’engagement de l’État dans ce plan qui articule avec cohérence le soutien à une politique massive d’équipement, visant un objectif ambitieux de 70 % des élèves de l’école primaire et du collège équipés en 2020, et une action volontariste et symétrique d’acquisition de ressources numériques éducatives avec un objectif structurant de 60 % de ressources numériques dans les budgets dédiés aux contenus pédagogiques à l’horizon 2020, y compris dans les établissements déjà équipés.

    Les organisations professionnelles partagent le constat de la nécessité d’une concertation étroite entre l’État, les collectivités territoriales et les acteurs industriels de l’e-éducation et rappellent leur souhait de participer activement à ce dialogue constructif afin de développer fortement la filière de l’ingénierie éducative numérique.

    Un engagement sur des budgets significatifs

    Le comité de pilotage de la Nouvelle France industrielle relève « les enjeux économiques considérables » d’un marché mondial de l’e-éducation estimé à 91 milliards de dollars et avec une perspective de croissance annuelle de 23 % d’ici 2017.

    Pour que la France occupe dans ce domaine la place qui lui revient, cela suppose l’engagement de budgets significatifs sur les équipements et sur les ressources. Une montée en puissance volontariste des acquisitions de matériel et surtout de ressources, développera rapidement des usages et permettra à ce secteur industriel de jouer un rôle moteur dans l’économie française et sur la scène mondiale, à l’horizon 2020, source de créations d’emplois et d’innovation.

    L’urgence d’un déploiement rapide

    Le plan e-éducation intègre également la nécessité d’agir rapidement en enclenchant les premières actions au dernier trimestre de l’année 2014. Le secteur industriel des ressources éducatives numériques, qui investit depuis de nombreuses années dans un marché difficile, subit en effet depuis 2 ans une baisse importante de chiffre d’affaires. Il ne peut attendre plus longtemps, sous peine de mettre en péril emplois et perspectives de développement.

    Aussi, dans un souci d’efficacité, les organisations professionnelles recommandent de s’appuyer sur les équipements existants à la rentrée 2014 en primaire et dans les collèges, en consacrant des budgets significatifs à l’acquisition de ressources numériques, dans l’optique de réussir la transition vers le numérique lors de la massification des équipements et des ressources à partir de 2015.

    Enfin, les industriels sont prêts à accompagner les instances de pilotage dans la mise en œuvre opérationnelle du plan.

    L’envergure et les objectifs du plan e-éducation témoignent du caractère prioritaire de l’éducation numérique pour la France : c’est un défi que les industriels de la filière sont prêts à relever dès maintenant, en étroite concertation avec l’ensemble des acteurs de ce déploiement massif.

    [info]Point de vue d’Alain Laurent, Président du GEDEM

    Ce Plan e-education affiche un volontarisme que nous saluons. Lors de son intervention du 10 juillet, le Ministre de l’Economie, M. Montebourg, a également évoqué un engagement de l’Etat à hauteur de 700 millions d’euros d’ici 2020 pour fournir aux élèves de nouvelles ressources pédagogiques.

    Nous espérons que l’Etat saura résister aux sirènes médiatiques et aux lobbies industriels. Par exemple, il est important que l’on tienne compte de l’ensemble des équipements déjà existants et des ressources numériques nécessaires à ces équipements. Il ne faudrait pas se focaliser exclusivement sur de “nouveaux” supports, tablettes tactiles notamment, au détriment des usages mis en place et en oubliant les contextes variés du système éducatif français.

    Une autre de nos interrogations porte sur les modalités et les délais de mise en application de ce plan.
    Le secteur des ressources numériques éducatives (RNE) a connu une baisse très importante de chiffre d’affaires ces deux dernières années et de nombreuses entreprises sont dans une situation difficile. Il est essentiel que des actions concrètes soient engagées avant la fin de l’année 2014.

    Enfin, nous espérons que parallèlement au plan “industriel” déployé par le Ministère de l’Economie,  le Ministère de l’Education Nationale engagera les moyens nécessaires en accompagnement et formation des enseignants au numérique. C’est une condition indispensable à la réussite de ce plan ambitieux.[/info]

     

    Plus d’infos :
    Association Française des Industries du Numérique de l’Éducation et de la Formation, contact@afinef.net
    Groupement des Éditeurs et Diffuseurs d’Éducatif Multimédia, contact@gedem.org
    Groupe Éducation du SNE Syndicat National de l’Édition, pgelebart@sne.fr

  • Nomadisme et variété d’usages dans les Pyrénées-Atlantiques

    Nomadisme et variété d’usages dans les Pyrénées-Atlantiques

    Avec les outils numériques nomades, enseignants et élèves gagnent du temps de pratique

    Stéphanie Mirallès, enseignante en anglais, utilisatrice du TNI, des baladeurs Mp3 et de la salle informatique, a déjà la « fibre » numérique.  Elle se plaît à « tester » toute nouveauté dans l’établissement.

    Dans le cadre des Contrats Numériques, le collège Joseph Peyré de Garlin et son équipe enseignante a choisi de s’équiper en tablettes ; au moment de la prise en main, Stéphanie Mirallès a tout de suite compris les atouts de ce nouvel outil pour son enseignement.

    « Sur une heure, quand je sais que je vais avoir recours à des activités sur internet pendant un quart d’heure, je n’ai pas besoin de déplacer tous les élèves en salle informatique, tout simplement », souligne t-elle, en premier lieu.

    C’est bien l’aspect mobile de l’outil qui est pointé du doigt, comme véritable atout ; les tablettes peuvent aller de classe en classe et de discipline en discipline.

    CG64_1erephoto_240614Au collège Irandatz d’Hendaye, Hervé Landagaray, enseignant en mathématiques, dresse le même constat.

    « La classe mobile est désormais indispensable pour notre utilisation quotidienne lorsqu’on a besoin d’aller faire une recherche sur internet ou de faire manipuler certains élèves dans des groupes différenciés » et il précise « à n’importe quel moment, on a les outils à disposition sans déplacer toute la classe en salle informatique ; c’est un outil qui nous permet beaucoup de souplesse ».

    Nadia Sauvy, enseignante d’EPS au collège Irandatz d’Hendaye rejoint l’idée que le numérique fait gagner du temps de pratique aux élèves. Elle confie avoir « eu la chance » d’expérimenter le numérique dans l’établissement où elle exerçait précédemment ; elle avait à sa disposition, tout comme ses élèves, un ordinateur portable, ce qui l’avait motivé à changer quelque peu ses pratiques.

    Pour exemples, en acrosport, en gymnastique, en escalade ou en demi-fond, entre autres, elle a découvert les atouts des outils numériques comme la tablette pour sa discipline.
    En début de séance, elle peut faire l’appel rapidement sur la tablette ; autre atout : la possibilité de visionner mais aussi de prendre des photos ou de filmer. Pour la gymnastique par exemple, elle peut leur montrer des vidéos et « ils visualisent plus facilement ce qu’ils ont à faire ».

    Les élèves peuvent aussi se filmer eux-mêmes ; le côté mobile de la tablette joue pour beaucoup dans la réussite de l’intégration de l’outil dans les pratiques de Nadia et des ses élèves.

    « Cela apporte un vrai « plus » aux élèves car ils ont une connaissance immédiate du résultat et peuvent gagner du temps de pratique ; et qui dit pratique, dit réussite », souligne t-elle.

    Pédagogie adaptée et supports mobiles : facteurs de progrès et de résultats pour les élèves

    CG64_3emephoto_240614Sur les aspects pédagogiques, Stéphanie Mirallès est unanime : la tablette lui permet de travailler autrement ; par exemple, elle peut pratiquer la différenciation. Un travail de différenciation qui est également plébiscité par Hervé Landagaray, une différenciation qu’il avoue avoir eu des difficultés à mettre en place avant l’arrivée de la classe mobile.

    « Je peux diviser la classe en trois ateliers et sur chacun d’eux, appliquer un niveau de différenciation : un atelier tablettes, un atelier au TNI et un atelier expression écrite ; toutes les douze minutes, les élèves tournent », explique Stéphanie Mirallès.

    D’après elle, cette organisation est très motivante pour les élèves et elle note de réels progrès lors des évaluations.

    « L’outil tablette permet d’exposer encore plus les élèves à la langue et ils mémorisent mieux ; enfin, les élèves dyslexiques sont ravis d’avoir des activités sur tablette qui leur sont adaptées », poursuit-elle.

    Pour l’enseignant aussi, le numérique en mobilité est synonyme d’avancées ; faire cours avec des outils mobiles et individuels lui permet d’enregistrer le travail de chaque élève.

    Comme l’indique Nadia Sauvy, c’est aussi un moyen de « voir qui a travaillé », mais aussi de comparer la progression d’une séance à l’autre.

    Introduire les supports nomades de manière cohérente : un vrai travail de réflexion pour l’enseignant

    L’usage du numérique dans la classe de Stéphanie Mirallès n’est pas quotidien ; pour elle, il faut savoir « doser » pour être efficace et ne pas « lasser » les élèves.

    Nadia Sauvy est aussi de cet avis et souligne qu’il faut bien réfléchir aux moments où il est opportun d’utiliser le matériel numérique.
    « Je ne sors pas la tablette dès la première séance pour le cycle d’acrosport, par exemple ».

    Avant de les laisser s’enregistrer au moment des figures, Nadia a abordé en amont avec ses élèves, tous les aspects sécurité et placement, compensation de masses, les différents types de pyramide…

    « Je ne peux pas lancer le cycle directement avec les tablettes ; cela pourrait même être dangereux d’un point de vue sécurité ; car les élèves se concentrent sur la tablette et en oublient le reste », ajoute t-elle.

    Créer de la motivation chez les élèves en les « appâtant » avec des outils qui leur correspondent

    Du côté élèves, on se verrait bien utiliser les outils nomades tous les jours ! L’image et l’attrait que véhiculent ces matériels, notamment les tablettes, créent une vraie « magie », comme le souligne Monique Lacoustille, professeur-documentaliste au collège Joseph Peyré de Garlin.

    Ayant fait ce constat, elle cherche à mettre à profit l’arrivée des tablettes dans l’établissement pour atteindre certains objectifs, en utilisant des moyens détournés. Elle a mis en place ce qu’elle appelle « le kiosque numérique. » Le principe est de prendre des abonnements à des périodiques en ligne et de travailler, en priorité avec les classes de 6ème, lors du cours hebdomadaire « d’initiation à la recherche documentaire », sur « comment les intéresser à l’actualité ».

    « Ils ne sont pas toujours attirés par le papier et le fait de passer par la tablette rend l’activité un peu plus “magique “», décrit t-elle.

    Par ce biais, elle espère susciter l’intérêt des élèves pour la lecture et les conduire, à terme, à lire aussi de la presse écrite traditionnelle.
    En projet et en collaboration avec l’enseignante en histoire-géographie, elle aimerait faire créer des QR codes aux élèves sur les bâtiments de Garlin. Elle ne manque pas d’idées et elle avoue que le côté mobile de la tablette permet aussi beaucoup plus de choses qu’avec des outils fixes.

     

    Des matériels « de base » dans les salles de classe aux outils nomades, souvent plébiscités par les enseignants dans le cadre des Contrats Numériques, l’objectif du Conseil général de mettre le numérique à portée de tous les collégiens est atteint. Et c’est un doublé gagnant puisque les usages ont véritablement suivi les investissements.

    Une belle réussite donc qui ne devrait pas en rester là et qui, comme le rappelait Christiane Mariette, Vice-présidente du Conseil général en charge de l’Education et de la Jeunesse dans les deux premiers épisodes, est devenue possible grâce au partenariat étroit qui existe entre le Département et l’Education nationale.

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  • Le numérique comme levier pour le continuum Lycée-Université

    Le numérique comme levier pour le continuum Lycée-Université

    Jean-Pierre Batailler, DAN de l’académie de Lyon, est intervenu aux côtés de Mme la rectrice pour donner son point de vue sur cette question : la numérique comme levier pour le continuum Lycée-Université ?

    L’idée est de permettre aux adolescents de construire progressivement leurs compétences et d’éviter d’avoir une rupture quand ils vont changer de système.

    Le numérique va jouer un rôle dans ce continuum par la mise à disposition facilitée de ressources, le développement d’espaces collaboratifs via des plateformes et surtout nous permettre d’utiliser des méthodes dans lesquelles baignent les adolescents.

    Les outils numériques vont aussi permettre de rapprocher les enseignants du secondaire et du supérieur ; tout autant que la formation continue doit se faire en continuité de la formation initiale des enseignants.

    Toutes les vidéos des Journées du ELearning à retrouver ici

  • Orme 2.14 : le très haut débit, le nouvel Eldorado des collectivités pour leurs établissements scolaires

    Orme 2.14 : le très haut débit, le nouvel Eldorado des collectivités pour leurs établissements scolaires

    Leurs développements sont tels que de nombreuses collectivités se concentrent à présent de plus en plus vers le très haut débit et plus précisément vers la fibre optique, afin de garantir aux enseignants les conditions optimum pour des usages continus et efficaces.

    Afin de permettre aux collectivités de réussir leurs premiers pas vers le très haut débit, Gérard Puimatto, directeur adjoint de Canopé de l’académie d’Aix-Marseille, s’est entouré pour ce nouvel atelier proposé lors des Rencontres de l’Orme 2.14, d’industriels, de collectivités, de représentants de l’Education Nationale et du Conseil National du Numérique.

    Amotice_orme3_240614Thierry Coilhac Directeur du développement e-education et e-learning Orange Business System, et Johan Pourchaire Directeur Méditerranée chez Complétel (groupe Numéricable) ont pu ainsi nous dresser un panorama des principales offres du marché, tandis qu’Éric Mazo, Chef de service Technologies de l’Information Educatives, Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Christian Mertz, ‎Responsable du suivi du déploiement Environnement Numérique des Collèges des Hauts-de-Seine, Laurent Tixier, chef du service Informatisation des collèges du Conseil Général des Bouches-du-Rhône, Pascale Luciani-Boyer, membre du Conseil National du Numérique, et Michel Perez, Inspecteur générale de l’Éducation nationale, nous fait ont partagé leur expertise du sujet et livrer  leurs solutions.

    La fibre optique devient-elle incontournable ?

    Aujourd’hui les établissements scolaires bénéficient dans leur grande majorité de connexions internet via des abonnements ADSL, avec pour 65% des écoles, un débit inférieur à 2 Mg, comme le précise Michel Perez, Inspecteur Général de l’Education Nationale.

    Si elle reste intéressante pour son coût et sa capillarité territoriale, elle devient insuffisante et le partage de bande passante ne permet plus de répondre aux évolutions des usages au sein des établissements.

    Mais au-delà du nombre de mégas octets disponible, qui théoriquement donne accès à des flux allant jusqu’à 20 mégas, l’ADSL, implique comme son acronyme l’indique, un flux asymétrique qui ne permet pas une réception du débit égale à son émission. Comme nous le démontre Johan Pourchaire Directeur Méditerranée chez Complétel, cette technologie est malheureusement très sensible à l’éligibilité et aux distances des centraux téléphoniques, et n’offre aucune garantie de délai de rétablissement

    Ce qui n’est pas le cas en revanche des accès SDSL, qui offrent des flux théoriques jusqu’à 16 mégas et une garantie de temps de rétablissement (GTR) de 4 h.

    Aux côtés de ces solutions, la fibre optique est devenue en moins de deux ans le nouveau challenge des collectivités, car elle offre non seulement des flux pouvant aller jusqu’à 1 giga bit/seconde, une GTR de moins de 4h, mais  également  une grande évolutivité. En effet, nul besoin d’intervention sur les réseaux pour augmenter le débit. Il suffit d’un simple remplacement des équipements. Mais la fibre dispose d’encore bien d’autres avantages : stabilité technique, nombre d’incidents près de 5 fois inférieur qu’avec l’SDSL, évolutivité à moindre coût et un coût d’abonnement à peine supérieur à l’ADSL (moins de 5% pour 2 fois plus de débit).

    Le très haut débit oui, mais pour quels usages ?

    Si le très haut débit – comprenez la fibre –  permet une utilisation presque sans limites du numérique, est-elle pour autant devenue indispensable ?

    Aujourd’hui, les besoins en très haut débit sont déplacés des infrastructures aux services, tels que supervision, administration, centralisation de gestion, infogérance,… Car il faut rappeler que les deux principales préoccupations des collectivités sont les coûts de maintenance des équipements, et de fournir du débit pour les usages, comme le rappelle Eric Mazo, Chef de service Technologies de l’Information Educatives, Région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

    Pour exemple, la région Paca, dont la volumétrie des échanges Internet a été multipliée par 4 en 4 ans, et qui n’a pas d’environnement numérique, a mis en place la fibre optique dans tous ses lycées : 60 % d’entre eux disposent à présent de plus de 40 mégas. Cette réalisation a été rendue possible en jouant sur les initiatives locales telles que la délégation de services publics portée par les agglomérations.

    Autre exemple :

    les Hauts de Seine, qui, afin de répondre à l’intensification des usages pédagogiques comme la vidéo ou la visioconférence, ont opté pour un déploiement rapide de la fibre sur 100 % du territoire, ce qui représente 750 000 foyers et 80 000 entreprises à fin 2015.

    La nouvelle organisation, très orientée virtualisation (type cloud), prévoit le raccordement de tous les établissements à un réseau privé, lequel délivrera l’ensemble du trafic sur une plateforme de services. Un site central gèrera tous les aspects sécurité et proxi. De plus, « le fait d’être propriétaires des routeurs offre une certaine indépendance et latitude quant à un éventuel changement d’opérateur« , précise Christian Mertz, Responsable du suivi du déploiement Environnement Numérique des Collèges des Hauts-de-Seine.

    Certes, il y a là de quoi faire rêver bien des collectivités. Toutefois, Laurent Tixier, chef du service Informatisation des collèges du Conseil Général des Bouches-du-Rhône, souligne l’importance de la répartition des rôles dans la construction de ces projets d’envergure. Trop souvent, les marchés sont passés par des directions qui, n’étant pas les utilisateurs finaux, ne prennent pas toute la mesure des enjeux.

    Cette problématique, que rencontrent nombre de collectivités, ont amené les Bouches-du Rhône, dont le collège Belle de Mai à Marseille est une très belle illustration de réussite dans la mise en œuvre du très haut débit, à une réflexion en profondeur sur un prochain marché Télécom, qui engloberait tous les services : téléphonie, IP, GTC.

    La fibre oui ! Mais pour qui ?

    Si chacun reconnait en la fibre une véritable révolution, force est de constater que sa mise en œuvre est pour les collectivités loin d’être globalisée.

    Amotice_photo1_orme3emeart_240614En effet les exemples ci-dessus d’aménagement numérique des territoires restent à la marge et concernent principalement des zones très urbanisées, comme le précise Patricia Luciani-Boyer, membre du Conseil National du Numérique.

    Or, les zones rurales, qui ont pourtant exactement les mêmes besoins de très haut débit, sont pour beaucoup confrontées à des contraintes à la fois de reliefs, d’éloignement, qui ne leur permettent pas d’envisager d’avoir la fibre. Heureusement, des alternatives existent !

     

    Les alternatives à la fibre optique

    Le réseau cuivre
    qui assure également le service téléphonique, peut être utilisé dans des zones dégroupées ou non. Il offre un débit intéressant, des performances qui évoluent notamment avec la mise en place de VDSL2. Cette solution reste toutefois soumise aux critères d’éligibilité, et donc sensible à la distance du répartiteur.

    La 4G
    Permet un débit jusqu’à 150 mégas, et offre des avantages la rendant très attractive : coût de l’abonnement, délai de mise en œuvre. Pour exemple, Thierry Coilhac cite une nouveauté Alcatel : le routeur 4G H850, 30 ports, wifi, qui sera destiné aux classes mobiles. En un temps record d’à peine une minute, une classe entière se retrouve connectée ! Il existe également des dominos 4G, qui raccordent de 5 à 10 ports pour un petit budget d’une centaine d’euros.

    Ces solutions peuvent procurer une continuité d’usages dans des structures « annexes » aux établissements.

    Le Satellite
    Particulièrement destiné aux zones rurales non couvertes, ces solutions permettent d’avoir jusqu’à 20 méga descendant et 6 mégas montant, pour un coût d’abonnement équivalent à celui de la 4G, soit environ 50 €. La société NordNet, filiale d’Orange, travaille actuellement, après une période d’expérimentation, sur un appel à projet afin d’équiper plus de 10 000 écoles non éligibles au haut débit. En plus d’être rapidement opérationnelle, son installation bénéficie d’une prise en charge par l’Etat du surcoût d’installation (500€).

    Ces solutions, mobiles ou non, permettent de gommer les disparités territoriales. Mais au-delà de ces différences, la mise en œuvre de ces projets est souvent longue et complexe, et fait appel à de réelles compétences très techniques, qui restent insuffisantes malgré l’émergence de synergies.

    Quoiqu’il en soit, l’ensemble des intervenants s’accorde à conclure que la principale question reste d’abord de déterminer localement l’évaluation des usages, pour ensuite définir le débit nécessaire à offrir en regard.

    Vaste débat qui induit d’autres questions : ces usages sont-ils modifiés par le bénéfice d’un débit augmenté ? Ou bien au contraire l’augmentation du débit est-elle source du développement des usages ?

    Et vous, quelles solutions envisagez-vous pour augmenter le débit dans vos établissements scolaires ?

    par Marie-France Bodiguian, Cabinet AMO-TICE
    N’hésitez pas à réagir sur le blog http://www.amotice.com/blog.

    IGE hautdebit 3 col.

     

  • Prémices d’usages encourageants pour l’ENT ALIENOR dans une école rurale de Gironde

    Prémices d’usages encourageants pour l’ENT ALIENOR dans une école rurale de Gironde


    Sur l’académie de Bordeaux, plusieurs solutions d’ENT ont commencé à se déployer, portées par des collectivités locales : dans les Landes, l’ALPI a généralisé une solution d’ENT pour l’ensemble des écoles du département ; le Lot-et-Garonne via son centre de gestion à rejoint l’initiative landaise afin de proposer une solution départementale. Bordeaux et 8 communes alentours se sont associés autour de l’ENT TicEduc et les villes de Bayonne et de Périgueux ont aussi mis en place leur projet.

    Au vu de ces initiatives et afin de ne pas provoquer de fracture numérique au sein du territoire académique, « il a été décidé par le rectorat de porter une solution d’ENT pour le premier degré », décrit Stéphane Carasco, Chef de projet à la DSI du Rectorat de l’académie de Bordeaux.

    A ce jour, la solution académique ALIENOR concerne le département de la Gironde, de la Dordogne et des Pyrénées-Atlantiques, exceptées les communes déjà engagées par ailleurs comme citées précédemment.

    « Actuellement, nous avons donc la totalité de l’académie qui peut, potentiellement, être couverte par un ENT premier degré », poursuit Stéphane Carasco.

    Matériellement, le Rectorat héberge l’ENT ; un hébergement qui, au fil du temps, sera pris en charge par les différentes collectivités ; le Rectorat a d’ailleurs sollicité toutes les communes concernées via les associations de maires, les centres de gestion etc.

    Car, comme le souligne Stéphane Carasco : « utiliser un ENT n’a de sens que si l’école bénéficie d’équipements, informatiques et internet, d’où l’intérêt d’associer les municipalités via ces entités fédératrices ».

    En cette fin d’année scolaire, environ 200 écoles ont accès à l’ENT ALIENOR. « A la rentrée prochaine, nous avons prévu de passer à 1000 écoles desservies », conclut Stéphane Carasco.

    Ce projet d’envergure, inscrit dans un dossier FEDER (fonds européen de développement régional) , en est aux prémices mais est plutôt bien accueilli comme nous avons pu le constater à l’école de Ste Gemme ; en effet, les enseignantes, bien conscientes de l’investissement en temps que ce nouvel outil va exiger, savent aussi apprécier et pointer les avantages qu’il peut leur apporter.

    L’ENT, un prétexte pour faire travailler les productions écrites aux élèves.

    Tous les enfants de l’école maîtrisent globalement assez bien l’outil informatique ; du côté de la lecture et de la production d’écrits, les enseignantes ne dressent pas le même constat.

    De ce fait, elles ont décidé de se servir de l’arrivée d’ALIENOR pour rendre ces deux activités plus attrayantes.

    Pour exemple, Emeline Bury, qui est arrivée dans l’école à la rentrée 2013, se sert du blog de l’ENT pour déposer tous les « souvenirs » (photos, documents etc) des travaux de classe. Elle ajoute désormais un texte à chaque « souvenir » que les élèves doivent écrire eux-mêmes.

    « Je m’en sers de prétexte pour que les élèves produisent quelque chose qui va être lu, publié et vu par les parents ; pour eux, c’est réel et c’est en cela un élément de motivation et donc de réussite », explique t-elle.

    Pour Agnès Bezanilla, « l’outil informatique leur parle alors que le livre, non ». Elle essaie donc au travers du blog mais aussi du mini-site qu’elle a créé sur l’ENT, de produire des travaux de classe qui obligent les élèves à lire puis à écrire.

    Aujourd’hui, ils doivent effectuer sur un atelier (car Agnès fonctionne beaucoup par groupes d’élèves pour sa classe multi-niveaux), une lecture en commun sur un livre papier, également disponible sur l’ENT en version PDF ; puis répondre à une série de questions, visibles sur l’ENT.

    Un travail qu’Agnès juge « traditionnel » mais où l’ENT apporte une vraie plus-value comme elle nous l’explique :

    « La différence, c’est que, comme les questions sont sur l’ENT ainsi que le livre en format PDF, les élèves pourront, s’ils le souhaitent, refaire l’exercice chez eux ».

    L’ENT, un moyen de réviser ses travaux de classe, de s’entraîner à la maison.

    Pour les élèves, il ne s’agit pas d’amener davantage de travail à la maison car, comme le précise Agnès, elle ne donne pas de devoirs mais uniquement des leçons à revoir.

    « Par contre, ils peuvent prendre plaisir à refaire un travail et pour beaucoup, ils le font ».

    Verdict des enseignantes ?

    « C’est plutôt positif comme expérience ». Pour Emeline qui vient d’arriver dans l’école et qui n’est pas très au fait des pratiques numériques puisque, comme elle le souligne « j’habite dans les 0,1% du territoire français qui n’a pas du tout d’ADSL », l’outil ENT peut apporter une valeur ajoutée dans la classe.

    Elle tâtonne pour le moment sur quelques usages simples mais malgré tout, elle a déjà identifié des pratiques qui pourraient l’aider dans sa pédagogie, comme l’exemple de la production d’écrits.

    Bien qu’ayant conscience que les débuts promettent d’être chronophages, elle est partante pour s’engager dans l’aventure.

    Et pour Agnès, la Directrice, même constat sur l’investissement en temps ; mais pour cette enseignante convaincue par l’absolue nécessité de l’utilisation du numérique en classe, l’ENT va lui apporter beaucoup, à elle mais aussi aux enfants et aux parents.

    Et elle met dans la balance un argument de poids, l’apprentissage pour l’entrée en classe de 6ème :

    « c’est très bien pour mes élèves de CM2 qui vont partir au collège, de se familiariser avec l’ENT car au collège, ils l’utilisent déjà ! Ils auront tant de nouvelles choses à découvrir et à connaître que le fait d’avoir déjà un « pied » dans l’ENT, leur fait gagner du temps et de la pratique ».

    Autour de cet exemple, parmi les 200 écoles actuellement engagées dans l’aventure ALIENOR de l’académie de Bordeaux, nous restons sur une note positive et plutôt encourageante par rapport à de nouvelles pratiques. Affaire à suivre donc…

  • Rencontres de l’Orme 2.14 : Comment assurer la maintenance dans les établissements scolaires en 2014 ?

    Rencontres de l’Orme 2.14 : Comment assurer la maintenance dans les établissements scolaires en 2014 ?

    par Marie-France Bodiguian, Cabinet AMO-TICE

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    Pour en débattre, l’atelier proposé à cet effet lors des Rencontres de l’Orme les 27 et 28 mai dernier à Marseille, animé par Gérard Puimato, Directeur adjoint du Canopé de l’Académie d’Aix Marseille, a accueilli Sandrine Dangreville Chef du Pôle Équipements d’Infrastructures, Conseil régional Ile de France, Pascale Luciani-Boyer Membre du Conseil National du Numérique, Éric Mazo Chef de service Technologies de l’Information Educatives, Conseil régional PACA, Christian Mertz Responsable du suivi du déploiement Environnement Numérique des Collèges (ENC) des Hauts-de-Seine, Michel Pérez Inspecteur général de l’Éducation nationale et Laurent Tixier Chef du service d’informatisation CG des Bouches du Rhônes.

    Amotice_orme1_170614Tous ont livré leur témoignage sur les différentes modalités et moyens mis en œuvre, bien avant la loi. Forts de leurs expériences, les intervenants restent dans une recherche permanente pour améliorer les dispositifs. Leurs propos constituent ainsi un véritable carrefour d’échanges et apportent de réelles pistes de réflexion pour les collectivités.

    Comment développer des compétences de proximité dans une logique standardisée ?

    Qu’est ce que la maintenance dans les établissements scolaires en 2014 ? Assurer la continuité de service des usages du numérique recouvre à présent des compétences qui se complexifient au fil du développement des technologies. Les besoins et les attentes des établissements de la région Ile de France ainsi que les contraintes des services du Conseil Régional ont pour exemple fait l’objet d’une longue étude, comme le précise Sandrine Dangreville, Chef du Pôle Équipements d’Infrastructures, au Conseil régional Ile de France.

    « L’objectif était de définir les dispositifs à mettre en place et surtout de concilier les différents enjeux liés à la technique certes, mais aussi à la sécurité, aux ressources humaines et bien sûr aux coûts ».

    Alors comment faire converger ces différents paramètres pour une efficience des usages ?

    Malgré la variété des dispositifs présentés lors de l’atelier, tous s’orientent aujourd’hui vers une approche phasée et industrielle de la maintenance. Tous sont passés d’une logique d’innovation, d’un processus « artisanal » à une logique de performance.

    Mais une maintenance réussie répond avant toute chose à un besoin de relation de proximité avec l’usager, dans des délais et conditions satisfaisants.

    Afin de concilier ces deux notions, parfois contradictoires, les intervenants présents à l’atelier ont mis en place des dispositifs dont de nombreuses collectivités pourront s’inspirer : il s’agit avant tout de déployer des ressources humaines adaptées en mutualisant les moyens, tout en augmentant les effectifs grâce à l’embauche d’emplois d’avenir.

    C’est le choix qu’ont fait les régions :

    . PACA, qui compte plus de 180 lycées publics, près de 58 000 ordinateurs et 1162 serveurs. La mutualisation des moyens s’est faite par la mobilisation d’une centaine d’agents STIL (Support Informatique des Lycées) ou ATIE. Des ressources qui ont ainsi été complétées par l’embauche d’une trentaine d’emplois d’avenir.

    . Ile de France qui comprend 471 lycées, 200 000 ordinateurs et regroupe 3 académies. Le dispositif OPTIC (Opérateur de proximité pour les technologies de l’Information et de la Communication) mis en place a permis la création d’une centaine d’emplois d’avenir. Chaque agent consacre chaque semaine 1 journée par établissement et 2 journées à suivre sa formation, au terme de laquelle il sera diplômé.

    . Autre solution choisie par le département des Hauts de Seine : l’externalisation totale ou partielle des compétences auprès d’experts Christian Mertz, Responsable du suivi du déploiement Environnement Numérique des Collèges (ENC) des Hauts-de-Seine nous expose le projet ENC mis en œuvre en partenariat avec l’Académie de Versailles : « Cet écosystème totalement infogéré est axé sur la qualité de service, dont la maîtrise est rendue possible par l’expertise et le savoir-faire même des prestataires ».

    Côté maintenance, il est ainsi possible de connaître à distance l’état du parc des 125 postes en temps réel et d’en prendre la main. Côté utilisateur, la mise en place d’un catalogue des services permet de connaître les  champs  délais d’intervention.

    La gouvernance,  clé de voûte de la maintenance

    Pour articuler les différents ressorts de la maintenance, nos intervenants soulignent l’importance d’une gouvernance harmonisée et fluidifiée qui répond à des problématiques multi compétences : RH, externalisation, arbitrage politique, contraintes budgétaires,… sans oublier l’articulation avec l’Education Nationale ! Pour exemple, la Convention signée entre les Hauts de Seine et l’Académie de Versailles trouve un équilibre tripartite entre   :
    . Le collège , le centre de gravité du programme
    . Le département, qui assure la maîtrise d’ouvrage d’ensemble en mettant à disposition les infrastructures, matériels et services
    . L’Académie de Versailles, qui prend en charge la formation, l’accompagnement et la conduite du changement.

    Une gouvernance réussie doit par exemple également trouver un équilibre dans la demande exponentielle de logiciels de la part des enseignants.

    Encouragés à rechercher, expérimenter, innover sur les usages, la mise en place d’un encadrement n’est pas encore définie, même si les avis vont majoritairement vers une liste à choix unique, calquée sur le modèle actuel d’un choix d’ouvrage unique par l’enseignant pour l’année entière. Point de vue partagé par Laurent Tixier, qui rappelle que « dans une logique industrielle et standardisée qui se veut performante, il est impossible d’installer tous les logiciels que l’on souhaite sans un minimum d’encadrement des processus ».

    Développer la maintenance, oui, mais à quel coût et pour quelle satisfaction d’usager ?

    Les différentes expériences exposées lors de l’atelier ont permis de nous éclairer sur les différentes  solutions à mettre en œuvre par les collectivités. Mais à quel coût et pour quelle satisfaction d’usager ? « Car celle-ci, comme le souligne Pascale Luciani Boyer, du Conseil National du Numérique n’est pas forcément liée au budget dépensé ».

    D’autant comme le rappelle Eric Mazo, Chef de service Technologies de l’Information Educatives au Conseil régional de PACA que « le nombre encore confidentiel d’études menées sur le numérique à l’école ne permet aux élus de justifier leurs investissements à de résultats quantifiés ».

    Toute la difficulté de cette équation réside donc dans un dosage savant entre technicité et accompagnement des usages. Michel Pérez,  Inspecteur général de l’Éducation nationalepose à cet effet le constat « des grandes disparités dans la mise en œuvre des dispositifs de maintenance  : des systèmes les plus aboutis aux systèmes les plus bricolés ».

    Et demain, quelle maintenance dans les nouveaux paysages numériques et territoriaux ?

    Amotice_orme2_170614C’est donc certain, des solutions existent pour répondre aux problématiques d’aujourd’hui. Mais quid de demain? « Car face à la révolution permanente des équipements et technologies du numérique, il est essentiel de pouvoir adapter la vitesse de déploiement de l’Ecole Numérique, voire de l’anticiper » comme le précise P. Luciani-Boyer.

    Face aux nouveaux usages nomades  du numérique, voire aux BYOD (Bring Your Own Device) comme y réfléchit actuellement le département des Bouches-du-Rhône, quels dispositifs envisager pour une utilisation efficiente, sécurisée et synchronisée des terminaux?

    Et qu’adviendra-t-il des dispositifs actuels de maintenance, dans le nouveau paysage territorial qui se dessine : comment devra-t-on organiser notamment le déploiement de moyens humains de proximité, lorsque les structures départementales n’existeront plus ?

    Et vous quel dispositif de maintenance avez-vous mis en place dans vos établissements ? Et à quelles problématiques êtes vous confrontées ?

    N’hésitez pas à réagir sur notre blog http://www.amotice.com/blog.

     

     

  • Après l’équipement, place aux usages dans les collèges des Pyrénées-Atlantiques

    Après l’équipement, place aux usages dans les collèges des Pyrénées-Atlantiques

    Comme nous l’avions expliqué dans le précédent épisode « Numérique et éducation : l’engagement des Pyrénées-Atlantiques qui s’inscrit dans la durée », le Conseil général des Pyrénées-Atlantiques est un des pionniers en France en matière de numérique à l’Ecole. Le très haut débit dans les établissements et l’installation de TNI ou de vidéoprojecteurs dans les classes, est déjà de l’histoire ancienne.

    Avec les Contrats Numériques, qui permettent à chaque établissement de déposer un projet d’équipement, un cap a été franchi. Les enseignants qui ont exprimé leurs besoins au travers de projets, se sont donc vus attribuer des matériels répondant à leurs pratiques pédagogiques. En menant cette opération, le Conseil général s’assure de l’utilisation et du « retour sur investissement ».

    « Les enseignants sont les mieux placés pour déterminer ce qui leur est utile et ce qui fonctionne avec les élèves et leur créativité est un atout dont nous ne pouvons pas nous passer. Surtout, ce sont les expériences des enseignants eux-mêmes qui peuvent entraîner l’adhésion de leurs collègues et fournir des modèles à décliner dans les collèges », déclarait Christiane Mariette, Vice-présidente du Conseil général en charge de l’Education et de la Jeunesse en janvier dernier, lors de la journée EIDOS 64.

    Aujourd’hui, place aux usages !

    Des enseignants ravis de leur outil de travail pour des pratiques désormais quotidiennes

    CG64_usages2_100614D’après Pierre Zinniger, enseignant en sciences au collège Irandatz d’Hendaye, ce sont quasiment tous les enseignants qui utilisent le numérique dans son établissement et plus de la moitié se servent d’un TNI.

    Pour lui, ce qui fait la différence avec le TNI, c’est vraiment le côté interactif qu’il peut donner à son cours, « ce qui me permet d’enchaîner plus facilement et donc de gagner du temps ». Il donne l’exemple d’un exercice de Travaux Pratiques qui pouvait durer jusqu’à une heure et demi et qui, grâce au numérique, peut aujourd’hui se réaliser en une heure maximum.

    Cette interactivité est aussi rendue possible par l’amélioration des réseaux et surtout du débit dans l’établissement ; à ce sujet, il reconnaît qu’un gros travail a été fait par le Département pour rendre les conditions de travail avec le numérique tout à fait optimales.

    « Il peut nous arriver de devoir faire une recherche sur google « sur le vif » par rapport à une question d’un élève ».

    « Il y a quelques années, c’est vrai que réaliser une recherche sur le net prenait plusieurs minutes et maintenant, c’est quasiment instantané, ce qui favorise vraiment l’interactivité du cours et les échanges. C’est vraiment très agréable de pouvoir travailler dans ces conditions », souligne t-il.

    Du côté du collège Joseph Peyré à Garlin, Hélène Bacquet, enseignante en mathématiques, ne se voit plus faire cours sans TNI. Elle a complétement intégré l’outil dans ses pratiques pédagogiques.

    Interactivité, réactivité et traçabilité : trois mots pour résumer les atouts du numérique

    Notre enseignante en maths utilise le livre numérique comme base de travail pour réaliser son cours sur TNI ; c’est « sa première sélection ». Ensuite, elle va l’agrémenter de ressources qu’elle trouve ci et là sur des sites officiels ou dans ses documents personnels pour rendre son cours le plus interactif possible.

    « Je prends d’abord appui sur mon livre numérique et ensuite je vais aller compléter mon cours et mes exercices en fonction des besoins des élèves », explique t-elle.

    Grâce au TNI, elle peut aussi enregistrer tout ce qu’elle produit pendant ses cours, y apporter des améliorations et surtout permettre aux élèves de retourner les consulter, notamment sur l’ENT.

    « Pour un élève absent par exemple, c’est très pratique ; il peut retrouver tout le cours et les corrections réalisées sur le TNI ; c’est vraiment intéressant de pouvoir avoir cette trace informatique », décrit Hélène Bacquet.

    Pierre Zinniger voit aussi dans l’enregistrement des données, tout l’intérêt de l’outil TNI, comme il le décrit sur un exemple de classe : « grâce à cet outil, on va pouvoir photographier et garder en mémoire sur le cours un document et la fois d’après, continuer sur la séance tout en ayant pour comparaison, ce qui avait été fait les semaines précédentes ».

    « L’an dernier, pendant l’épidémie de grippe, j’avais déposé tous les cours sur l’ENT puisqu’un quart de la classe était absent, c’est aussi le côté pratique », ajoute t-il.

    Le numérique est aussi un atout pour les élèves en difficultés ; pour les travaux de géométrie avec des sections de solide dans l’espace par exemple, Hélène Bacquet note clairement que le TNI les aide à mieux visualiser. « Globalement, c’est quand même assez efficace ».

    Une réactivité que note particulièrement Pierre Zinniger dans ses classes de 6ème :

    « Depuis qu’il y a le Tableau Numérique, avec les 6èmes, les résultats sont très concrets : c’est fantastique au niveau de la participation ».

    Enfin, le numérique signifie aussi l’absence de photocopies et cela ne pose aucun souci à Hélène Bacquet, bien au contraire et « si les élèves n’ont plus de livre papier, cela ne m’empêche pas de faire cours ; il y a plusieurs élèves qui n’amènent jamais leur livre et qui suivent très bien en cours », ajoute t-elle.

    Et enfin, créativité et ouverture, deux compétences développées grâce au numérique

    Le numérique intégré en classe apporterait une ouverture d’esprit et une créativité, auparavant plutôt sous-estimée.

    Pour exemple, Pierre Zinniger rapporte une anecdote toute simple qui s’est produite en classe : « tout à l’heure on parlait des grues cendrées et les élèves ne savaient pas à quoi ressemblait une grue ; on est donc allé directement sur internet pour projeter au TNI une photo d’une grue cendrée ». D’après lui, sans ces outils, les élèves n’auraient même pas pensé poser la question.

    Nul doute sur le développement de ces deux compétences par les élèves, de l’avis de Frédéric Wojtiniak, enseignant en musique au collège Marracq de Bayonne. Avec le matériel de musique par ordinateur récemment déployé dans sa salle grâce aux Contrats Numériques, il note de vrais progrès chez ses élèves. Pour lui, à notre époque, il n’est tout simplement pas envisageable d’enseigner sans numérique car il est primordial d’initier les jeunes à ces nouvelles pratiques.

    « Pour des adolescents en 2014, il est important de connaître la pratique de la musique par informatique, d’une part pour leur permettre de créer sans prérequis musical, de solfège au autre et d’autre part, de développer leur esprit créatif et leur esprit critique par rapport aux musiques techno ou électro qu’ils entendent tous les jours ».

    Des enseignants presque devenus « accrocs » aux pratiques numériques, vous me direz, c’est un peu exagéré comme constat !

    A écouter Pierre Zinniger, par exemple, qui explique tout simplement que « cela fait six ans que j’utilise le TNI et pour être honnête, je n’arrive plus à faire sans », il semblerait que nous ne soyons pas si loin de la réalité…

     

     

  • Le CoCon, c’est quoi ?  Coup de projecteur sur le Collège Connecté de Yutz en Moselle

    Le CoCon, c’est quoi ? Coup de projecteur sur le Collège Connecté de Yutz en Moselle

    La fibre optique : une des conditions indispensables pour devenir CoCon.

    Parmi cinq établissements proposés par l’académie de Nancy-Metz au titre de cette expérimentation nationale, c’est celui de Yutz qui a été choisi par le Ministère de l’Education Nationale pour devenir CoCon.

    A l’instar de l’ensemble des 90 collèges mosellans, cet établissement bénéficie, depuis plusieurs années maintenant, d’une liaison à internet en fibre optique lui assurant un débit de 200 Mégabits symétrique.

    Comme le rappelle Patrick Weiten, Président du Conseil Général de la Moselle :

    « le département de la Moselle présente en effet la particularité de s’être préoccupé très tôt de la mise en place d’un réseau très haut débit sur son territoire et a inscrit, dans les objectifs de cette réalisation, d’y raccorder l’ensemble des établissements d’enseignement placés sous sa responsabilité ».

    Bien que la liaison à la fibre optique soit un des principaux critères de choix,  notamment pour  permettre un accès rapide aux ressources mais aussi faciliter les différents usages de l’ENT, Pascal Faure, Délégué Académique au Numérique, insiste sur la notion de culture du numérique.

    « Nous avons aussi choisi les collèges de l’académie où la culture du numérique était déjà développée et où nous savions que nous pouvions encore progresser sur un certain nombre de domaines ».

    Avoir une culture du numérique dans les établissements, c’est aussi fondamental pour être Collège Connecté.

    « Un Collège Connecté, c’est un collège où, au quotidien, on utilise le numérique dans les salles de classe », définit Nathalie Cedat-Vergne, chef d’établissement du collège Jean Mermoz à Yutz.

    CoconYutz3_160514« J’utilise toujours le numérique dans mes cours de technologie car nous travaillons comme en entreprise, de manière mutualisée et où le numérique est présent tout le temps », témoigne Olivier La Neve, enseignant en technologie.

    Pour Dulce Araujo, enseignante en anglais, le numérique a complétement modifié sa manière d’enseigner et elle témoigne, non seulement de son intérêt pour faire cours, mais aussi de ses effets bénéfiques sur les résultats des élèves : « lorsque j’utilise par exemple les baladeurs MP3 pour des évaluations, je me rends compte du bénéfice qu’a apporté l’utilisation de ces outils sur les compétences de mes élèves ».

    CoconYutz2_160514Mais au-delà des cours, Mme le Principal tient à souligner la dimension, au sens large, du Collège Connecté.
    L’ENT, autre élément fondamental du CoCon, avec ses pratiques courantes (d’ordre administratif ou scolaire) mais aussi variés : dépôt de documents par les enseignants sur des groupes de travail dans l’ENT, correspondance par mails entre tous les membres (enseignants, personnels de l’administration, parents d’élèves et élèves), permet une vraie ouverture de l’établissement « sur le monde extérieur ».

    Il ne s’agit plus uniquement que de pédagogie ; un point également défendu par Pascal Faure.

    « Le Collège Connecté, c’est aussi un moyen d’aller plus loin ; parce que tout le monde utilise le numérique, comment peut-on faire pour mieux l’utiliser, comment peut-on évaluer, comment peut-on améliorer les relations avec les familles etc ? Bref, on entre dans la périphérie des pratiques pédagogiques ».

    Une culture du numérique qui va très loin à Jean Mermoz où Nathalie Cedat-Vergne prône la politique du « zéro papier » ; politique qui est aussi valable pour les élèves qui n’ont aucun manuel papier à transporter dans leur cartable. Tous les manuels scolaires de l’établissement sont numériques, dans toutes les disciplines et à tous les niveaux.

    Pour cette chef d’établissement convaincue, c’est aussi cela être Collège Connecté.

    Côté parents, plus qu’adhérer à cette politique du tout numérique, on y participe !

    Comme en témoignent deux représentants, Caty Cardoso, Présidente de l’Association des Parents d’Elèves (APE) et Marc Tabouret, Président de la FCPE Moselle :

    « Les parents avaient déjà investi le numérique du fait de la mise en place de l’ENT PLACE il y a quelques années et le fait d’entrer aujourd’hui dans le tout numérique s’est fait naturellement ; nous pouvons même dire qu’ils s’investissent dans les techniques informatiques pour pouvoir suivre ce modèle ».

    D’autre part, l’allègement du poids des cartables, qui a constitué le combat des parents d’élèves sur ces vingt dernières années, a enfin trouvé écho par la suppression des manuels papier comme l’indique Marc Tabouret de la FCPE :

    « Avec le collège tout numérique, le problème des manuels papier et des cartables trop lourds ne se pose plus ».

    Ainsi, au fil des années, la culture du numérique s’est développée au collège Jean Mermoz grâce aux efforts de tous les acteurs ; sans oublier – et Pascal Faure tient à apporter un bref historique – l’implication depuis plusieurs années,  du Conseil Général et les liens étroits qui se sont tissés avec le Rectorat.

    Il décrit un moment « clé » qui a aidé à faire entrer les établissements dans le numérique.

    « En 2003 l’appel à projet ENT a lancé l’académie dans « l’aventure ENT », « avec laquelle nous vivons cela en lien étroit avec la région Lorraine et les quatre Conseils Généraux, dont le Département de la Moselle qui est partenaire de l’expérimentation Cocon », décrit Pascal Faure.

    Un investissement fort de la part des collectivités locales concernées : un autre élément important dans la politique d’un établissement qui affiche l’étiquette « Collège Connecté ».

    En 2012, le collège de Yutz a bénéficié d’investissements importants de la part du Conseil Général de la Moselle dans le cadre de la déclinaison de son opération « Cartable numérique ».

    L’extension du câblage informatique de l’établissement, le déploiement d’une quinzaine de vidéoprojecteurs interactifs et l’allocation d’une subvention départementale de l’ordre de 3 000 € par an pour l’acquisition de ressources et manuels numériques ont contribué à créer un environnement matériel encore plus propice à la mobilisation du numérique.

    Enfin, outre les matériels déjà en place avant septembre 2013, date à laquelle le collège Jean Mermoz de Yutz est devenu CoCon, la nécessité de réfléchir à de nouvelles pratiques et de tester des outils nouveaux, fait aussi partie des challenges.

    Nathalie Cedat-Vergne donne l’exemple de l’achat récent d’une imprimante 3D et de l’acquisition de tablettes, dont elle précise « être aidée par le Rectorat et le Conseil Général de la Moselle ».

    Une dynamique d’évolution et de recherche de nouveautés qui anime également les enseignants que nous avons rencontrés comme Yannick Geangoult, enseignante en SVT qui se réjouit de pouvoir utiliser prochainement les tablettes dans ses cours, en complément du TNI et des ressources de l’ENT PLACE comme NIPIB , par exemple.

    « Un Collège Connecté, c’est aussi de pouvoir mettre en place des outils nouveaux qui apparaissent sur le marché et dont on peut penser qu’ils pourraient être généralisés dans les années qui viennent », conclut Pascal Faure.