Auteur/autrice : Ninon Louise LePage

  • CLAIR ou « Voir l’éducation autrement », du 26 au 28 janvier 2017

    CLAIR ou « Voir l’éducation autrement », du 26 au 28 janvier 2017

    Clair ou « Voir l’éducation autrement », ce sont quatre villages, une école et des élèves heureux d’ »Apprendre pour la vie ».

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    La conférence Clair 2017 aura lieu à guichets fermés du 26 au 28 janvier. Pour se mettre dans l’ambiance, j’ai rencontré M. Roberto Gauvin.

    Clair est ce village mythique du Nouveau Brunswick où, chaque année, des professionnels de l’éducation se rencontrent pour étudier de près cette école différente, le Centre d’@pprentissage du Haut-Madawaska (CAHM) , et y discuter pédagogie nouvelle et pédagogie à l’ère du numérique.

    J’ai eu la chance de vivre « mon Clair à moi » le temps d’une visite et d’une rencontre privilégiée avec son directeur inspiré, M. Roberto Gauvin. Après avoir débuté sa carrière à Saint-Jean au Nouveau Brunswick, ce dernier a migré au Manitoba pour y enseigner les sciences en immersion française. Il est finalement revenu vers son Nouveau-Brunswick natal en 2000, comme directeur du CAHM.

    L’élément déclencheur

    En 1997, le district scolaire du Haut-Madawaska a décidé de fermer les écoles de quatre villages voisins pour établir à Clair, une école différente. On a promis aux populations : « Vous aurez une école dont vous serez fiers ».

    C’est pour réaliser cette promesse que Roberto Gauvin a reçu le mandat précis d’établir une école où le numérique tiendrait une place centrale.

    Les innovations pédagogiques, sa participation et celle de ses écoliers à des conférences et des projets locaux et internationaux n’ont pas cessé depuis. M. Gauvin a reçu dès 2002 le «Prix du Héros communautaire en TI» d’Industrie Canada. Il est l’un des principaux organisateurs du colloque annuel de Clair. Il participe au développement d’un Labo créatif au CAHM et au projet Acadiepédia.

    Sa philosophie de l’éducation

    Pourquoi faire différent ? « Certains parents regardent l’éducation traditionnelle et disent ça marche pour mon enfant, pourquoi doit-on faire différemment. C’est que ça marche pour certains enfants mais ça ne marche pas pour tous les enfants », explique-t-il.

    La philosophie de M. Gauvin s’appuie principalement sur la Théorie du choix de William Glasser et la théorie de l’auto-détermination. Il s’agit d’une approche selon laquelle l’individu est responsable de ses choix et de sa transformation personnelle. C’est cette approche de responsabilisation individuelle qu’il tente quotidiennement d’implanter auprès de tous les élèves de son école avec son équipe d’enseignants, qu’il a su convaincre du bien fondé de cette attitude.

    L’indéniable succès de cette vision de l’éducation n’a pas été instantané. Le changement prend du temps et la petite tortue sur le bureau de Roberto Gauvin vise à lui rappeler qu’il faut avancer un pas à la fois.

    À propos de leadership

    Quand on oeuvre dans l’innovation, on n’a pas de preuves à offrir à ceux qui questionnent. Il faut donc développer une culture où les enseignants acceptent de prendre des risques, sachant que leur directeur les soutient (et les encourage).

    Si certains directeurs ont peur de perdre le contrôle sur leurs enseignants, il préfère quant à lui éliminer les barrières en leur donnant le contrôle pédagogique. Il a promis à son personnel qu’il les accompagnera et leur donnera ce dont ils ont besoin pour réaliser leurs projets éducatifs. Il estime en effet que son travail de directeur est de s’assurer que son équipe dispose des outils pour faire ce qu’elle doit faire.

    Être un leader, un directeur d’école, ne signifie pas de contrôler, mais d’encourager les membres de l’équipe pédagogique à travailler dans le même sens, avec la même mission en tête. Lorsque tout le personnel d’une école avance ensemble dans la même direction, c’est alors possible de vivre l’école autrement.

    La gestion du changement

    NinonLouiseCLAIR2_240117Roberto Gauvin propose quelques conseils :

    1 – Développer des leaders au sein de nos établissements pour continuer la culture d’ouverture au changement.

    2 – Responsabiliser les enseignants à faire des choses nouvelles (ce qui développe leur leadership).

    3 – Ne pas être toujours réactif à ce qui se passe.

    4- Briser l’isolement de ceux qui innovent en éducation (c’est d’ailleurs l’un des buts de la conférence «Clair»).

    5 – Avec de la liberté vient aussi de la responsabilité. Il faut être capable de démontrer que ce que l’on fait ajoute de la valeur, de la qualité à l’éducation offerte à nos écoliers.

    6 -Un mercredi après-midi sur deux, tout le personnel de l’école se rencontre pour planifier et coordonner ses activités.

    Le pédagogue formule . . .

    Le modèle pédagogique du CAHM de Clair, qui permet aux élèves d’»Apprendre pour la vie» repose sur les piliers suivants.

    1 – Une direction au service de son équipe d’enseignants et qui s’appuie sur les forces de chacun pour réaliser avec eux leur école rêvée.

    2- Une structure organisationnelle dont les membres savent qu’il peuvent prendre des risques, ont droit à l’erreur et qu’ils sont supportés.

    3 – Le respect des besoins fondamentaux, dont la satisfaction, ce qui permet le développement optimal de l’individu :

    • autonomie, se sentir à la source de ses actions ;
    • compétence, se sentir efficace ;
    • appartenance sociale, se sentir connecté, supporté par d’autres personnes.

    4 – L’appui d’une pédagogie expérientielle et de la métacognition, qui demande au jeune de:

    • planifier et travailler pour atteindre son objectif ;
    • découvrir les connaissances nécessaires à l’accomplissement des tâches ;
    • réfléchissez à son travail,
    • puis, à la fin du processus, devenir un « expert» du sujet sur lequel il a travaillé.

    5 -Le maintien du délicat équilibre entre le souci de réussite des apprentissages tout en permettant à chacun de progresser à son rythme.

    6 – L’amélioration de l’apprentissage chez les élèves sans nuire à ceux qui savent déjà, leur apprendre à aller aider ceux qui ont de la difficulté. Quand les élèves sentent qu’ils sont une partie d’une dynamique d’apprentissage, ils se sentent fiers et confiants.

    Un exemple parmi d’autres, les jeunes « experts » en numérique du CAHM donnent des cours aux personnes âgées de la communauté, selon les besoins exprimés par ces derniers : l’un pour apprendre à écrire des courriels, l’autre faire des recherches sur Internet, ou l’autre encore trouver et jouer des jeux, . . .

    . . . et le didacticien applique

    Au CAHM, on fait des projets, des activités parce qu’on en voit le potentiel pour la formation de leurs écoliers. On désire leur offrir «un coffre à outils de vie» et ces activités dépassent les exigences du ministère de l’éducation.

    A – Laventure numérique

    Le numérique fait partie de la vie scolaire des élèves du CAHM. Ceux qui le désirent travaillent avec des appareils mobiles. Les élèves de 6ème et 5ème ont tous un portable. Les autres peuvent utiliser les appareils disponibles à l’école ou apporter leurs appareils de la maison.

    Les élèves ont la liberté d’utiliser l’outil de leur choix pour réaliser l’activité de leur choix. Il faut toutefois soumettre leur projet par écrit et l’accompagner d’une première ébauche de plan. Les élèves peuvent travailler à leurs projets sur l’heure du midi ou pendant les récréations. L’école dispose d’un réseau sans fil.

    Le numérique force certaines remises en question pédagogiques.   L’ajout d’un jeu vidéo comme Minecraft dans un contexte scolaire, par exemple, favorise le développement de compétences que l’élève appliquera à son quotidien.

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    B- Le Labo Créatif

    Le Labo Créatif du CAHM, mis-en-place en 2014, permet un apprentissage par la pratique à l’aide de technologies variées. À l’image du mouvement mondial Maker, et affilié au programme Brilliant Labs / Labos créatifs du Canada Atlantique, cet espace rend l’apprentissage signifiant pour les élèves car il leur permet de s’appliquer à résoudre des problèmes et de relever des défis qui ont un sens dans leur quotidien.

    La différenciation pédagogique est favorisée. On trouvera au Labo créatif des élèves de CE2, de CM2 et de cinquième qui y travaillent au même moment à leurs projets respectifs pendant que d’autres élèves de ces mêmes classes s’appliquent, à l’aide de leurs enseignants, à approfondir quelques sujets d’étude où ils doivent combler certaines lacunes ou alors que d’autres poursuivent leurs recherches en bibliothèque.

    Le Labo créatif du CAHM est spectaculaire tant par la beauté du lieu que par la diversité des usages qu’en font les écoliers. Lors de ma visite, j’ai pu discuter avec plusieurs d’entre eux qui m’ont fait part de leur travail. Certains travaillent en solitaire à construire des robots, à programmer des jeux ou faire parler des plantes, d’autres forment équipe pour construire le modèle de leur village sur Minecraft ou planifier de spectaculaires circuits où ils appliquent et affinent leurs connaissances en programmation et en robotique.

    Le site présente l’impressionnante liste des projets actuellement en cours.

    C – Programme ENVOL

    ENVOL, l’acronyme de Programme d’Exploration Novateur avec des Volets Orientant et en Leadership fait aussi référence à la chanson thème de l’école : Prendre son envol.

    Ce programme, qui existe depuis plusieurs années, se vit un mercredi après-midi sur deux. De la maternelle au CE1, les élèves vivent des activités qui leur permettent de faire des découvertes et développer leurs talents. De CE2 à la Cinquième, les élèves qui le désirent, participent à des projets de type entrepreneurial 

    La Corporation au bénéfice du développement communautaire Madawaska Inc. offre les ressources financières qui assurent le développement entrepreneurial des volets proposés. Un site web permet aux élèves de développer leurs pages d’entreprises et la communauté peut ainsi voir le développement des projets tout au long de l’année scolaire.

    Voici des exemples des projets des élèves cette année :

    D – Acadiepédia

    À l’origine d’Acadiepédia, en 2014, le directeur Roberto Gauvin désirait développer un espace de publication gratuit pour permettre aux autres écoles et leurs élèves de son district de co-construire avec les outils du WEB. 2.0.

    Acadiepédia comporte trois parties.

    1 – Un Wiki de collaboration permet aux élèves de présenter leur communauté comme ils aimeraient la faire découvrir. Ils y décrivent leurs gens et leurs idées à leur manière. On y trouve aussi des vidéos et une liste d’artistes acadiens.

    2- Le Blogue des jeunes invite les élèves à rédiger des articles sur un fil de presse WEB. Près de 1300 élèves ont accès à ce blogue. Plusieurs des billets écrits par les élèves sont partagés avec le public sur la page Facebook d’Acadiepédia. Le but pédagogique de ce blogue est d’encourager les élèves à publier.

    3- La très populaire Radio des jeunes d’Acadiepédia permet à ces derniers de participer à la réalisation et à la production d’émissions de radio en format MP3.

    Témoignage d’une élève sur le Blog des jeunes d’Acapédia «  Oct 11, 2016 ~ Par Amy-Lee Boulay END .entry-meta .entry-header

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    Mon école le CAHM

    Dans mon école, il y a 197 élèves, de la maternelle à la 8e année. À mon école, on a un beau Labo-Créatif .. . . Dans ce labo, on a beaucoup de robots, d’ordinateurs, de matériel et plein d’autres belles choses. .. . «

    « Elle poursuit, on a des activités extraordinaire comme: hot dog roast, déjeuner aux crêpes, un studio d’enregistrement, JAG, ENVOL, une équipe de mini-handball, des équipes de volley-ball masculin et féminin, une belle harmonie et même deux perruches dans notre bibliothèque! »

    .. .

    MERCI!

    Maude, une étudiante de 16 ans en congé pédagogique, m’a accompagné lors de ma visite. Voici son commentaire :

    « De nos jours, nous (les élèves) ne sommes pas évalués pour nos capacités, nos qualités et qui nous sommes vraiment, mais sur des résultats basés sur du «par coeur» en général (mémorisation). L’école où nous sommes allées (le CAHM) est très valorisante pour les jeunes puisqu’elle leur permet de s’épanouir dans ce qu’ils aiment vraiment. Ces jeunes découvrent des choses. Par la suite, ils partagent leurs connaissances avec des plus jeunes ou même avec des adultes, ce qui doit leur donner confiance. »

    • Malgré le fait qu’ils soient dans un petit village, cet établissement est adapté à notre monde technologique bien plus que d’autres écoles qui m’entourent (Maude est de la région de Montréal). Cette école permet à ses jeunes d’exceller dans quelque chose qui les passionnent vraiment puisqu’ils peuvent s’essayer à une variété d’activité»

    En conclusion

    Les conditions gagnantes pour « Voir l’éducation autrement » retenues de ma visite à Clair et de mon entretien avec Roberto Gauvin.

    1 – Une volonté de l’administration du conseil scolaire.

    2- Présence d’un leader pédagogique. Au CAHM, c’est le directeur, qui définit ainsi son rôle :

    • supporter les démarches innovatrices de ses enseignants ;
    • apprendre aux écoliers à être responsable de leurs apprentissages.

    3 – Une équipe d’enseignants unis qui dirigent tous le bateau dans la même direction.

    4- Une communauté locale qui exprime ses accords et ses doutes, sait discuter, écouter et supporter son école. . ..

    5- . . . et de la patience et du temps.

    Le CAHM de Clair est comme un pré fleuri où butine chaque année, malgré le froid de janvier, un essaim d’abeilles éducatrices qui par la suite s’affairent à nourrir de ce miel pédagogique leur milieu respectif.

    En ce début de 21ème siècle, la « révolution éducative » se fait souvent dans les champs, hors les murs. Ludovia, sous la chaleur d’août et l’air pur des Pyrénées, en est un autre exemple.

    Vous pourrez suivre le fil twitter de la conférence Clair 2017  du 26 au 28 janvier sur le fil twitter #clair2017!

     

    Une version de cet article a été publié sur École branchée les 16 et 17 janvier 2017

     

  • Placer l’être humain au centre des apprentissages de nos enfants

    Placer l’être humain au centre des apprentissages de nos enfants

    En 1999, Edgar Morin publiait Les sept savoirs nécessaires à l’éducation du futur dont les chapitres III, IV, V et VI ont pour titre :

    Enseigner la condition humaine . . .
    – Enseigner l’identité terrienne
    – Affronter les incertitudes . . .
    -Enseigner la compréhension . . .

    et propose en conclusion . . .

    . . . enseigner la citoyenneté terrestre.

    Ces questions, encore très actuelles, furent au coeur de nombreux échanges lors du Congrès mondial pour la pensée complexe tenu à l’UNESCO les 8 et 9 décembre dernier.

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    Je suis un être humain : ainsi commence, en Classe préparatoire, la première leçon du programme d’étude Pour le petit de l’Homme. Le texte ci-dessous en présente quelques extraits. Ce programme d’étude multimédia, holistique et interdisciplinaire répond-il à la quête d’Edgar Morin qui disait en 2013 : Il faut enseigner ce qu’est être humain?

    Les quelques activités plus bas renseignent un peu sur la pensée, l’approche éducative du programme. Ce texte s’adresse à des pédagogues d’expérience qui sauront en imaginer le rythme et le détail.

    Distribuez aux écoliers une copie d’un feuillet semblable à celui-ci.

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    Lisez aux élèves le texte : Je suis un être humain . Proposez-leur d’utiliser la(les) couleur(s) de leur choix pour tracer par-dessus les lettres du texte, appliquer de la couleur sur le bonhomme allumette et dessiner un décor s’ils le désirent. Ces oeuvres seront exposées dans la classe.

    Nous sommes citoyens de « La terre patrie », introduction.

    Dites aux élèves que nous, les êtres humains, habitons une planète, la Terre. La vidéo montre notre planète, la Terre, filmée de tout là-haut, de l’espace. Pointez l’espace visible par la fenêtre. Présentez aux élèves un vidéo semblable à celui-ci.

    Arrêtez la projection quand il fait jour sur Terre. Expliquez aux élèves que notre planète semble bleue car elle recouverte d’eau à 70%, plus de la moitié. On voit aussi les nuages blancs. On nomme parfois la Terre, la Planète bleue. Reprenez la projection pour l’arrêter quelques instant plus tard lorsqu’on voit bien les taches lumineuses.

    Expliquez aux élèves que ces tâches jaunes montrent les lumières des habitations des Hommes et les villes illuminées la nuit. Beaucoup d’êtres humains comme eux vivent sur Terre.
    Montrez aux élèves une feuille où vous avez écrit le chiffre 7 432 663 000.

    Ce gros chiffre est la population humaine de la Terre. Comptez avec les élèves la population de la classe. Écrivez ce chiffre sous celui de la population de la Terre. Terminez la projection. Écoutez les questions et les commentaires des élèves.

    Dites aux élèves que tous ces êtres humains ne parlent pas français. On parle des milliers de langues différentes sur la Terre. Distribuez aux élèves des feuilles où Je suis un être humain est écrit dans diverses langues : Ich bin ein Mensch, I am a human being, Io sono un essere umano, Sóc un ésser humà etc. Le bonhomme allumette peut être différent. Invitez les élèves à comparer leurs feuilles, à découvrir diverses façon d’écrire : Je suis un être humain. Laissez aux élèves le temps de colorier ces feuilles qu’on pourra exposer dans le couloir ou ailleurs dans l’école. Une activité similaire se fera avec des scripts différents : arabe, grec, russe, hébreux, chinois, japonais, hindi. . . Montrez aux élèves où vous rangez d’autres feuilles semblables qu’ils peuvent prendre à la maison ou colorier en classe à temps perdu. Cette activité essentiellement ludique éveille l’esprit de l’élève à la diversité humaine.

    Vers la mi-septembre, on introduira Nous sommes des êtres humains. Cette fois, les élèves travaillerons en équipe de quatre ou cinq. On donnera une feuille à chaque élève. Ils auront pour consigne de ne tracer qu’une ou deux lettre(s) à la fois, ajouter un trait de couleur aux bonhommes allumettes avant de faire passer la feuille à leur voisin de droite.

    Je conseille la diffusion d’une musique instrumentale pendant cette activité d’une quinzaine de minutes à la fin de laquelle chaque enfant aura une feuille représentative du travail de tous les membres de l’équipe. On pourra terminer en demandant à tous les enfants de l’équipe de se tenir par la main et dire en se souriant Nous sommes des êtres humains. Charmant!

     

    ninonlouise4_unescoAinsi se termine cette première activité. On ne discute pas de l’activité avec les élèves, on ne l’intellectualise pas. Les enfants vivent l’activité. Ils jouent. Ils retiendront sans doute que toutes ces phrases en langues inconnues signifient Je suis ou nous sommes un (des) être(s) humain(s) et que tous ces dessins représentent des êtres humains comme eux qui sautent, dansent, dorment, etc.

    Cette activité vise à semer dans l’esprit de l’élève une petite graine, une idée : je suis un être humain, je vis sur une planète que je partage avec des milliards d’autres êtres humains qui parlent quantité de langues différentes de la mienne. Un premier pas vers la conscience de son humanité.

     

    Les élèves peuvent continuer à colorier les feuilles mises à leur disposition tout au long de l’année.

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    Tout au long de l’automne, des activités concrètes ainsi que des applications et/ou des logiciels présenteront à l’écolier une variété de jeux par lesquels il comparera son corps et son comportement à celui de divers vertébrés et même quelques invertébrés.

    Début octobre, on invitera les élèves de CM2 dans la classe afin qu’ils participent à réaliser une ébauche de la silhouette de chaque élève. Vous aurez besoin d’un rouleau de papier kraft que vous couperez en feuilles d’environ 30 cm plus longues que vos élèves. Les grands traceront un trait à environ 5 cm de la base de la feuille et écriront le nom du petit élève auquel ils sont appairés ainsi que la date. Chaque petit élève se couchera sur une feuille et placera le talon de sa chaussure sur la ligne. L’élève de CM2 tracera la silhouette du petit couché sur la feuille. Ceci fait, on roulera les feuilles qui seront rangées pour être ressorties à la fin mai. On fera alors la même activité. Les enfants auront grandi, tout comme les plantes qu’ils auront semé en mars et dont ils auront mesuré la croissance.

    L’hiver et le printemps, jeux et activités permettront aux élèves de découvrir quelques propriétés physiques de la matière et percevoir certaines caractéristiques de la vie.

    Ainsi commence en classe préparatoire, Pour le petit de l’Homme. L’élève aura été éveillé au fait qu’il est un être humain vivant dans un monde matériel qu’il partage avec d’autres êtres vivants.

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    On trouvera dans chaque classe, année après année, la même représentation de la Terre et une ligne du temps. Ces accessoires seront utilisés pour localiser dans l’espace et le temps les cultures, les explorateurs, les scientifiques et l’acquisition des savoirs par l’humanité, etc. au fur et à mesure qu’on en discute en classe. À chaque année, les élèves situeront leur classe sur la carte du monde et sur l’échelle du temps. Puis on y inscrira les nouvelles cultures, les nouvelles connaissances acquises avant eux par leurs ancêtres humains et auxquelles ils s’intéresseront cette année-là.

    Permettre aux élèves d’observer, d’explorer, d’expérimenter. Favoriser une approche sensorielle de l’étude de son environnement physique et humain. Puis l’enseignant nommera l’objet, le lieu, la culture, le phénomène aux élèves. Apprendre les mots qui désignent ses observations et ses expériences, permet à l’élève de construire graduellement sa compréhension du monde. Les mots font alors du sens, car ils décrivent la réalité. Les mots sont alors utiles pour intérioriser les savoirs.

    L’éducation de base du jeune humain ne doit pas emplir son cerveau comme on emplit une boîte mais le nourrir d’une diversité d’expériences, d’idées, d’images, de savoirs qui favorisent le développement de circuits nerveux dans son cerveau en croissance. Par l’accumulation de certaines expériences il prendra doucement conscience de sa citoyenneté terrestre. Il raffinera avec le temps, au fil des ans, sa perception de lui-même en tant qu’être humain.

    Je conclus cette courte présentation par : Quand l’école laisse l’impression d’un nid où les oisillons humains sont nourris de savoir et d’amitié. dit Edgar Morin, dans L’école, un lieu d’amitiés. Souvenirs d’école, publié par Les clefs de l’école. C’est ce que je souhaite à tous les écoliers.

    Quelques Tweet #PenséeComplexe

    RT@reseau_canope Congrès mondial pour la #PenseeComplexe, envisageons ensemb@edgarmorinparisle l’éducation du futur @nvallejog

    Gaëtan Guironnet @GaetanGuironnet 8 dec. Pour une éducation à la connaissance Humaine: qui sommes nous? @edgarmorinparis #PenseeComplexe #culture

    Agathe Leproux @AgatheLeproux 8 dec. « Le trou noir dans notre système est que nulle part n’est enseigné ce que nous sommes » @edgarmorinparis

    #PenseeComplexe @fabricebulteau – 8 dec – 12:33 Maria Cândida Moraes : « Réformer la pensée et l’éducation pour apprendre à vivre » #PenseeComplexe

    Zorica @IdeesLumieres Enseigner, ce n’est pas remplir un vase,… c’est allumer un feu. Aristophane #PenseeComplexe @CNFUnesco #culturedelalumiere

    Ninon Louise LePage @LouiseNinon 8 dec. Ninon Louise LePage a retweeté Zorica Quels matériaux choisir pour alimenter ce feu #PenseeComplexe

    Ninon Louise LePage @LouiseNinon 8 dec. Avons-nous le réel désir, le courage de réécrire, de repenser nos systèmes d’éducation? #PenseeComplexe

    Plus d’infos :
    Pour en savoir un peu plus sur ce programme vous pouvez consulter les articles suivants :

    http://www.ludovia.com/2015/11/bubules-le-fil-dariane-un-programme-educatif-evolutif-qui-sadapte-aux-changements-technologiques/

    http://www.ludovia.com/2015/11/et-vint-bubules-le-fil-dariane/

    . . . et/ou me consulter.

    Source images : bonhommes allumettes de Pixabay

    Morin, Edgar. Les sept savoirs nécessaires à l’éducation du futur http://unesdoc.unesco.org/images/0011/001177/117740fo.pdf (consulté en décembre 2016) UNESCO. Octobre 1999, 67pages

     

     

     

     

     

  • Un souper pédagogique presque parfait, USPPP!

    Un souper pédagogique presque parfait, USPPP!

    Les fêtes de fin d’année vous ennuient, vous êtes seul ! Pourquoi ne pas inviter quelques collègues pour « Un souper pédagogique presque parfait ».

    ninonlouise_uspppDavid Chartrand, co-fondateur de ChallengeU a proposé, un beau jour de printemps, l’idée de rencontres informelles pour discuter pédagogie lors d’un souper entre confrères. Pierre Gagnon, qui était de cette première assemblée, a particulièrement « allumé ». Il décida alors de faire vivre l’idée. Il a imaginé ce nom, qui rappelle une très populaire émission de télévision et acheté le nom de domaine pour le site. Il a contacté des collègues pour l’aider. Corinne Gilbert a été particulièrement active au moment de la conception. Le premier évènement a eu lieu le 9 septembre 2014.

    Le concept est simple. On fixe un lieu, une date (un soir de semaine) et une heure, habituellement aux environs de 17h.

    Les participants sont de tous horizons, enseignants du préscolaire à l’universitaire, conseillers pédagogiques, directeurs d’établissements.

    Au USPPP tous sont égaux. Ce sont des pédagogues qui s’inspirent les uns des autres et cherchent à améliorer leur enseignement.

    À chaque rencontre, les échanges portent sur un thème avec parfois un invité « spécialiste » du sujet qui le présentera. Les participants prennent un verre, les discussions sont informelles mais les conversations sont toujours enrichissantes et parfois même enflammées. Cette formule permet aux collègues qui ne se connaissent que par Facebook ou Twitter de mettre un visage sur leur abonné et engendre ainsi de nouvelles amitiés.

    Les USPPP se tiennent maintenant dans les sympathiques locaux de Cadre21.

    Le premier sujet de septembre 2016 a été :

    • Mon objectif et intentions pédagogiques de l’année, dans ma zone immédiate, ma classe par exemple ;
    • Mon développement professionnel dans ma zone de milieu milieu rapproché, mon école, ma communauté ;
    • Ce qui poussera mes limites, quelle sera ma zone de rayonnement ?

    Les participants se regroupent à trois ou quatre par table et suite à quelques chaleureuses discussions, chacun écrit son point de vue, son idée sur un feuillet qu’on fixe au mur. La soirée se termine par une mise-en-commun des idées de tous.

    Celui du 13 décembre 2016 a pris l’allure d’une très informelle table ronde où François Bourdon, Anik Sirard, Mélanie Bronsard, Pierre Poulin et Marc-André Girard, ainsi que tous les participants, ont partagé leur point de vue sur L’avenir en éducation ! Les mots « décloisonné », « parcours personnalisé » « transversalité », « apprentissages informels» « changements du rôle des enseignants » . . . « nous sommes à la croisée des chemins ». . . des discours qu’il fait bon d’entendre.

    Voici ce que sont les USPPP, un moment pour s’abreuver aux réflexions de collègues, un moment pour se convaincre que nous ne sommes pas seuls à chercher à recréer l’éducation.

    C’est un concept très sympa et pas cher. On ne paie que ce que l’on consomme et nous nous en sortons tous enrichis.

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    Je me joins à Gisella San Miguel, Jacques Cool et Pierre Gagnon pour vous souhaiter de Joyeuses fêtes et d’agréables USPPP.

    Ninon Louise

     

     

     

     

  • Design Thinking  et esprit créatif : peut-on former une génération d’innovateurs ?

    Design Thinking et esprit créatif : peut-on former une génération d’innovateurs ?

    Éducatice/Éducatec est passé. Vous avez la tête pleine de rêves, de projets et peut-être même avez acquis de nouveaux « jouets » numériques pour vos écoliers. Le Design Thinking est-elle l’approche pédagogique que vous recherchez pour insuffler un vent de nouveauté à votre enseignement ?

    Centré sur l’usager plutôt que sur les objets ou les technologies, design thinking est un processus pour conduire des projets innovants, pour résoudre des problèmes. Cette façon d’imaginer des solutions, initialement développée pour le milieu des affaires, s’appliquerait-elle à l’école? Peut-on initier nos élèves et nos collègues à trouver des solutions novatrices aux problèmes quotidiens?

    Appliquer le Design Thinking aux écoles exige une mise en œuvre adaptée à cette clientèle.   Deux modèles s’adressent particulièrement au milieu scolaire parce qu’ils ont été développés avec des écoles et des enseignants.

    Stanford d.scholl design thinking

    bootcamp, bootleg, la boîte à outils du Design Thinking de la Stanford d.scholl design thinking, introduit l’esprit particulier du Design Thinking, où il est bon de montrer, plutôt que parler, s’appuyer sur des valeurs humaines, communiquer avec précision et simplicité, être actif et collaborer.

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    On y trouve une description des cinq modes successifs de ce modèle :

    • faire preuve d’empathie ;
    • définir le besoin ;
    • rechercher des idées ;
    • protyper des solutions ;
    • tester les solutions.

    La troisième partie de l’ouvrage propose et commente diverses méthodes applicables au processus, en voici quelques unes :

    • adopter l’esprit du débutant, c’est-à-dire mettre nos préjugés de côté et s’ouvrir à la démarche de conception avec un oeil neuf ;
    • quoi ? comment ? pourquoi ? pour observer le contexte avec plus de finesse et sensibilité ;
    • photo-reportage utilisateur, permet de mieux connaître l’utilisateur à qui s’adresse le projet ;
    • plus de 23 autres exemples de procédures sont conseillés, dont le brainstorming.

    IDEO Design Thinking for Educators.

    Le design thinking pour les enseignants est un guide de 81 pages que vous pouvez télécharger à partir du site de SynLab.

    La question de la première page est « Comment repenser ma classe pour qu’elle réponde au mieux aux besoins de mes élèves ?» Ceci est un exemple « d’initiative de l’enseignant ». Mais les initiatives peuvent aussi bien s’appliquer non seulement à la classe mais aussi à l’école, au quartier ou à la communauté.

    Le modèle IDEO Design Thinking for Educators. comprend cinq étapes, partant de l’identification du problème, du défi à résoudre jusqu’à la mise en oeuvre de la solution.

    1- La découverte demande de comprendre le problème.

    2 – Être en mesure d’interpréter correctement la question.

    3- Conceptualiser une solution.

    4- Expérimenter la solution conçue.

    5 -Évolution : comment puis-je faire évoluer mon projet ?

    L’annexe met à la disposition du lecteur un exemple de planification de démarrage d’un projet.

    Le Guide du design thinking pour les enseignants cherche à aider les éducateurs à apporter des solutions nouvelles et créatrices à divers enjeux auxquels ils font face dans leur quotidien. En voici quelques exemples :

    • les élèves ne sont pas intéressés par la grammaire ;
    • je n’arrive pas à communiquer avec les parents de mes élèves ;
    • mes élèves ne sont pas attentifs ;
    • il n’y a aucune communication entre les enseignants et l’administration dans mon école ;
    • les résidents du quartier se plaignent du chaos à la sortie des élèves ;

    À vous de jouer

    La pensée Design exige l’application de certaines compétences :

    • savoir faire preuve d’empathie pour cerner avec exactitude le problème à résoudre;
    • savoir coopérer et partager nos idées pour résoudre le problème;
    • savoir imaginer ou construire un prototype qui représente la solution choisie par le groupe;
    • tester le prototype ;
    • reprendre la démarche suite à un retour critique.

    Si vos élèves sont de sérieux lycéens ou si vous proposez d’initier vos collègues à la «pensée design», les problèmes suggérés par cette activité d’initiation les feront peut-être douter du sérieux de la démarche. Je conseille de préciser au moment de la promotion que le processus d’initiation Ready, Set, Design a été élaboré par le très sérieux Cooper-Hewitt, National Design Museum du musée Smithsonian de Washington, USA et qu’il est utilisé par des entreprises reconnues telles la Bank of America, Apple, Miele, Deutsche Bank, Coca-Cola, pour n’en nommer que quelques unes.

    Pour initier écoliers ou collègues à ce processus, titiller leur esprit, commençons par une activité toute simple qui s’inspire des défis proposés par le projet Ready, Set, Design du Smithsonian Cooper-Hewitt, National Design Museum ! et par The Extraordinaires® Design Studio.

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    Procurez-vous des matériaux de bricolage semblables à ceux de la photo. Ils seront utilisés par les participants pour créer leurs prototypes. Exposez dans le local une banderole ou écrivez sur un tableau les trois étapes du processus.

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    Formez des équipes de trois à cinq participants. Pour pousser ces derniers hors de toute zone de confort, les quatre ou cinq problèmes proposés au choix des participants sont habituellement irréels et farfelus. En voici quelques uns, mais vous pouvez en imaginer d’autres :

    • LalaBée est une fée bien malheureuse. Ses ailes ont perdu leur imperméabilité. Elle ne peut plus quitter son logis quand il pleut. Comment l’aider?
    • Jaco qui a neuf ans est immobilisé dans une fermette isolée. Vous n’avez que du papier, de petits gobelets et des pailles à boire. Fabriquez un jeu pour le distraire.
    • Le vieux dragon est sourd. Imaginez un dispositif qui lui permet de savoir quand quelqu’un entre dans sa caverne.
    • Cinq familles vivent en autarcie en Amazonie à grande distance les unes des autres. Inventez un objet qui leur permettra de communiquer entre elles.

    Je souhaite que tous seront séduits par cette activité. Malgré l’aspect ludique, le participant s’initie à la collaboration avec ses pairs. Cet esprit de collaboration sera utile pour résoudre certaines difficultés avec ses élèves dans sa classe, au sein de son école, son quartier ou sa communauté. Ce processus inculque aux écoliers l’idée qu’ils peuvent collaborer à la résolution de problèmes communs.

    Le Design Thinking peut-il contribuer à changer nos systèmes d’éducation et leur permettre de devenir plus innovateurs, plus créatifs?

    Plus d’infos :
    Pour aller plus loin
    Jean-Pierre Leac, Qu’est-ce que le design thinking ? Cahiers de l’innovation, 10 octobre 2016
    Thot Cursus

    En anglais :
    An Introduction to Design Thinking PROCESS GUIDE

    Un document PDF du Design studio The extraordinaires

    Crédits :
    Cet article m’a été inspiré par : Design Thinking in Schools: Building a Generation of Innovators par Rafiq Elmansy , publié dans Designorate le 16 septembre 2016, avec la permission de l’auteur.

    Photo de la Home Page : Pixabay
    Schéma : Stanford d.scholl design thinking

     

  • La pédagogie active et le numérique à l’honneur

    La pédagogie active et le numérique à l’honneur

    Le 11 novembre dernier, la pédagogie active était à l’honneur à l’Académie Lafontaine de Saint Jérôme au Québec. Retour sur une série de démonstrations inspirantes.

    ninonlouise_academielafontaine2L’Académie Lafontaine a été l’hôte d’un Sommet Google pour l’éducation et iOS, en collaboration avec EdTechTeam. La veille, soit le 11 novembre 2016, l’établissement ouvrait ses portes pour une journée pré-sommet toute spéciale, sur le thème de la pédagogie active.

    Une quinzaine de personnes ont participé à cette immersion dans une école résolument entrée dans le 21e siècle, où des murs verts permettent aux élèves d’exercer au passage leurs talents de cinéastes et où divers moyens pédagogiques sont mis de l’avant pour les aider à apprendre et développer quatre compétences qui leur seront utiles tout au long de leur vie : la créativité, la communication, la collaboration et la pensée critique.

    Pendant la journée, différents « ateliers » ont permis d’observer les enseignants et les élèves en pleine action.

    Le décloisonnement, la différenciation et l’utilisation de Showbie en 6ème année.

    Tout d’abord, on a pu faire la connaissance des « 2K », Kathleen Godard et Karine Richard, deux enseignants qui travaillent en collaboration (on pourrait même dire en symbiose). Leurs classes se font face au bout d’un couloir. Les élèves circulent librement (et sagement) d’un local à l’autre, selon l‘intention pédagogique du moment.
    Nous avons visité leurs classes et observé les élèves s’affairer à diverses tâches adaptées au développement de leurs connaissances.

    Tous utilisent l’application Showbie  sur leur iPad pour faire le suivi de leurs travaux. L’application permet à l’enseignant de distribuer rapidement des travaux à toute la classe.

    Elle soutient aussi la différenciation pédagogique, une approche qui préconise la variété des travaux réalisés par les élèves autour d’un même objectif d’apprentissage, en facilitant la gestion des différents formats.

    Enfin, les parents peuvent l’utiliser pour voir les travaux de leurs enfants.  Showbie est disponible en version gratuite et en version Pro.

    Je me suis attardée à discuter avec deux écoliers formant équipe pour un travail en français. Afin de développer leurs compétences reliées à la lecture d’un texte, ils regardent un dessin animé muet «Pigeons impossibles » et doivent s’entendre pour donner la même réponse aux questions, sauf à la dernière pour laquelle chacun doit rédiger une réponse personnelle. Leur truc est de lire les questions avant de regarder la vidéo.

    Après le visionnement, ils écrivent les réponses sous la question de leur tablette. Ils préfèrent de beaucoup écrire sur leur iPad car écrire à la main leur donne des ampoules aux doigts m’affirment-ils !

    Google Expédition en classe de science de 3ème secondaire (4ème du collège)

    ninonlouise_academielafontaine

    Plus tard, avec l’enseignante Laurie Ruel et Google Expedition, nous avons exploré virtuellement une illustration du poumon humain en trois dimensions.

    Mme Ruel utilise occasionnellement cette nouvelle application avec ses élèves pour rendre plus concret l’enseignement et l’apprentissage de la biologie humaine.

    Les élèves ont alors vraiment l’impression de naviguer à l’intérieur du corps et cela leur permet de mieux comprendre différents concepts. Une présentation de 50 minutes en anglais permet d’en apprendre davantage sur cette technologie prometteuse, mais encore difficile d’utilisation compte-tenu de ses exigences techniques.

    Apprentissage de la rédaction d’un texte argumentatif en 4ème secondaire (3ème du Collège)

    Comme autre démonstration de l’apprentissage actif à l’Académie Lafontaine, l’enseignant François Hallé a assigné un sujet de discussion différent à chaque groupe de six élèves. Dans chaque équipe, les élèves se regroupaient deux par deux et disposaient de trois minutes pour formuler une question se rapportant au sujet. Puis, c’’était l’heure du « VoxPop ». Les deux élèves sont allés poser leur question à d’autres personnes (élèves ou visiteurs pour l’occasion!), en filmant les répondants avec leur iPad.

    Ils devaient par la suite rédiger un texte argumentatif de 400 à 500 mots dans lequel ils exprimaient leur propre opinion sur la question. Ce texte sera appuyé d’extraits vidéo enregistrés au moment du VoxPop.

    L’activité se déroulait volontairement dans une grande salle. Les élèves disposaient alors d’un plus grand espace, d’une plus grande liberté de mouvement, pour interviewer les répondants au VoxPop. M. Hallé estime que le choix d’une telle salle joue certainement un rôle important dans le bon déroulement de l’activité, en comparaison avec l’espace restreint d’une classe. En effet, on a pu remarquer beaucoup de calme et de sérieux dans la tâche de la part des élèves.

    Atelier de rétroaction en art dramatique

    L’enseignant Sylvain Desautels a permis aux visiteurs d’assister à la première ébauche d’un spectacle de théâtre d’ombre. Ses élèves de 1ère secondaire préparent ce spectacle pour les élèves de 2e et 3e année du primaire, leur public cible.

    En groupe de trois, ils ont présenté tour à tour leur courte séance. Pendant ce temps, les autres élèves avaient pour tâche de regarder, puis d’inscrire leurs commentaires sur l’iPad. Les commentaires devaient se rapporter à certains aspects précis de la performance des comédiens et M. Desautels avait préalablement préparé un document Google Forms pour les guider.

    Comme il s’agit d’un travail de création collaboratif, on tiendra compte des commentaires de tout le groupe pour améliorer le spectacle. Lorsqu’ils seront prêts, les élèves pourront offrir aux spectateurs un éblouissant spectacle où l’héroïque chevalier saura vaincre tous les ennemis et libérer la belle princesse.

    On s’active aussi en troisième année

    Avec les enseignantes Maude Lamoureux, Kim Demers et Marieve Lapointe, ce sont des élèves de troisième année très occupés que nous sommes allés rencontrer.

    Les uns, dans le couloir, étaient affairés à programmer leur robot Sphero afin que celui-ci parcoure un tracé précis. Ici, les notions mathématiques de mesure d’angles formaient le sujet d’étude. Dans ce type de tâche, l’erreur est non seulement acceptée, mais joue un rôle prépondérant vers la réussite.

    D’autres élèves, à leur table, travaillaient seuls ou en équipe à rédiger et peaufiner l’histoire qu’ils ont créée suite à une séquence de littérature jeunesse sur le thème des monstres.

    Ils se sont montrés très habiles à utiliser les technologies, que ce soit Scratch (pour la programmation de leur robot), Book Creator ou PicCollage (pour la rédaction de leur histoire) et à critiquer leurs erreurs d’usage. On a remarqué qu’ils travaillent sérieusement dans une atmosphère où la collaboration et la communication sont essentielles.

    Conclusion de la pédagogue

    Voir des écoliers à l’oeuvre, entendre des enseignants échanger entre eux avec enthousiasme de leurs expériences et de leur quotidien dans l’usage du numérique me donne toujours beaucoup de bonheur. Comment chaque élève auprès desquels je me suis attardée avait un réel plaisir à m’expliquer le fonctionnement de l’application qu’il utilisait ainsi que la technique personnelle qu’il avait développée pour accomplir la tâche m’a particulièrement amusé.

    Au Québec, on donne le nom « Académie »à des établissement d’enseignement.

    Ce texte a été publié une première fois dans École branchée les 29 et 30 novembre.

  • Favoriser la réussite des élèves issus de l’immigration au Québec : sortie d’un webdocumentaire

    Favoriser la réussite des élèves issus de l’immigration au Québec : sortie d’un webdocumentaire

    Le 2 novembre avait lieu à l’UQAM (Université du Québec à Montréal) le lancement du Web-documentaire : Des racines et des ailes  fruit de deux ans de travail de Jacinthe Moffatt, la réalisatrice.

    Cet outil pédagogique accessible en ligne résulte d’une collaboration entre l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et la Commission scolaire de Montréal (CSDM).

    À l’origine de ce webdocumentaire, un proverbe hébreux qui dit : « On ne donne que deux choses à nos enfants, des racines et des ailes ».

    Des racines et des ailes présente les expériences et les démarches d’enseignants de classes d’accueil et de classes régulières de plusieurs écoles de la Commission scolaire de Montréal (CSDM).  Accompagnés par Sonia Fréchette, Conseillère pédagogique, Soutien à l’apprentissage du français au secondaire, Sonia Robitaille, Conseillère pédagogique, Soutien à l’apprentissage du français au préscolaire et au primaire et Réginald Fleury, Conseiller pédagogique, Éducation et relations interculturelles, Éthique et culture religieuse, ils ont cherché à répondre aux questions suivantes :

    • Comment favoriser l’apprentissage du français et les apprentissages en français?
    • Comment faciliter le passage de la classe d’accueil à la classe ordinaire?
    • Comment mieux collaborer avec les parents immigrants?

    Ce webdocumentaire, dans sa double dimension de prévention et d’aide aux élèves, s’adresse à tous ceux qui souhaitent accompagner leurs élèves vers la réussite scolaire.

    Le processus éducatif illustré ici contribue à la réduction des inégalités, à l’amélioration du climat scolaire et à la réussite de tous. Il concourt également à l’évolution des pratiques enseignantes. N’oublions pas que 51 % des élèves de la CSDM n’ont pas le français comme langue d’origine.

    On cherche aussi à développer au Québec francophone un domaine d’expertise sur l’acquisition du français par les élèves immigrants allophones.

    L’apprentissage du français, un long processus.

    La recherche démontre que l’apprentissage du nouvelle langue demande environ 7 ans. Mais au-delà d’une parfaite connaissance de la nouvelle langue, diverses étapes ont été identifiées pour faciliter les premiers pas de l’élève nouvel arrivant vers son intégration au système scolaire québécois.

    Le webdocumentaire couvre ce domaine car non seulement on peut y visionner quantité de témoignages et exemples de pratiques, mais aussi des références et ressources pédagogiques qui seront utiles aux enseignants qui travaillent auprès des élèves immigrants récents qui doivent apprendre le français et auprès des élèves plurilingues au quotidien.

    6 modules pour couvrir un vaste sujet

    Il est facile de s’orienter et retrouver les informations pourtant abondantes. Les six principaux blocs d’information, introduits au premier sous-menu, demeurent accessibles tout au long du visionnement, sous-forme d’un contenu immersif le long d’une ligne du temps.   Chaque bloc donne accès à diverses ressources pédagogiques qui se rapportent à cette étape.

    1 – L’arrivée au Québec

    Ricardo, jeune garçon de 11 ans originaire du Brésil, nous conduit vers cinq questions à répondre sous forme de VRAI ou FAUX visant à déconstruire quelques mythes sur les immigrants.

    2 – L’entrée dans le système scolaire québécois

    On y traite du protocole d’accueil de l’école pour que l’élève ne se sente pas perdu à son arrivée dans ce nouveau milieu où il lui est impossible de communiquer. On y parle aussi de mentorat/tutorat, de la collaboration école-famille-communauté, de la place des langues d’origine.

    3 – L’élève en classe d’accueil

    On y dresse notamment un portrait de la classe d’accueil. On y parle aussi des activités de décloisonnement, qui sont particulièrement favorables pour faciliter le passage du nouvel arrivant vers les classes régulières.

    4 – Le passage de la classe d’accueil à la classe ordinaire

    5 – Les élèves plurilingues en classe ordinaire

    6 – Réussite éducative
    Les élèves issus de l’immigration réussissent moins bien que les autres ? VRAI ou FAUX, un mythe à déconstruire.

    Un index permet de naviguer directement vers :

    • les sous-menus ;
    • les questions qui traitent des mythes relatifs à l’immigration entendus au sein de nos sociétés ;
    • l’ensemble des ressources ;
    • les multiples vidéos ;
    • les documents de référence ;
    • les résultats de recherches.

    Plus d’infos :

    Pour en savoir plus vous pouvez vous prendre contact avec les principaux responsables du projet.

    Voir le webdocumentaire en allant ici : gite.labunix.uqam.ca/webdocumentaireaccueil

     

    Source : Ninon Louise Lepage – Cet article est une reprise. Il a été publié à École branchée le 7 novembre 2016.

  • Ce n’est pas de la tarte . . . aux framboises. Alors qu’est-ce que le Raspberry Pi?

    Ce n’est pas de la tarte . . . aux framboises. Alors qu’est-ce que le Raspberry Pi?

    Voici le Raspberry Pi ! Il coûte 35 euros et a été créé par une Fondation dont la mission est de promouvoir la programmation informatique dans les écoles par une meilleure accessibilité du matériel.

    Lors du dernier colloque du CIRTA (Communauté pour l’Innovation et la Recherche sur les Technologies dans l’enseignement/Apprentissage), qui s’est tenu à l’Université Laval de Québec les 11 et 12 octobre, Christophe Reverd de la Vitrine Technologique Éducation (VTÉ) a présenté un atelier sur le Raspberry Pi :

    Qu’est-ce qu’un Raspberry Pi ?

    Raspberry Pi est un très, très petit ordinateur, un nano-ordinateur.

    De la taille d’une carte de crédit, il a été conçu par David Braben, un créateur de jeux vidéos anglais et la Fondation Raspberry Pi. Cette association caritative, fondée en 2009 et soutenue par le laboratoire d’informatique de l’université Cambridge, a pour mission la promotion de la programmation informatique dans les écoles par une meilleure accessibilité du matériel. C’est ce qui a mené à la conception, la création, la fabrication et la diffusion du Raspberry Pi.

    Cet ordinateur ne coûte pas cher mais il est vendu «tout nu», uniquement avec la carte mère. Pour le faire fonctionner, il faut rassembler les accessoires suivants :

    1 – une carte mémoire SD de 8 Go et de classe 10 est recommandée par la Fondation ;

    2-   une alimentation micro USB externe d’une tension de 5 volts (V) et d’une intensité  d’au moins 2A pour un Raspberry Pi et de 2.5A pour un Raspberry Pi 3. C’est moins pour un Raspberry Pi Zero mais la Fondation ne propose qu’un modèle de toutes façons. Qui peut le plus peut le moins en termes d’ampérage ;

    3 – un écran, un clavier et une souris selon l’usage que l’on désire faire de l’ordinateur ;

    4 – un cable HDMI ;

    5- un boîtier pour le protéger.

    On peut utiliser un plan de travail sans soudure (solderless breadboard).

    La Fondation Raspberry Pi vend plusieurs périphériques compatibles. Vous pourrez aussi facilement vous procurer certains de ces accessoires dans des centres de récupération de matériel électronique. C’est la popularisation de l’informatique à son meilleur.

    C’est pour qui ?

    Ce tout petit ordinateur, par sa fragilité et celle de ses composantes, ne semble pas recommandé pour les jeunes élèves car il s’agit de manipuler des composants électroniques délicats. Il est donc principalement utilisé par les étudiants du lycée ou des universités.

    En Grande-Bretagne, il s’agit d’un véritable phénomène. Le Raspberry Pi est utilisé dans un grand nombre d’écoles primaires et secondaires. À ce niveau scolaire, il peut servir à découvrir la musique avec Sonic Pi, s’initier à la logique informatique avec Scratch ou encore explorer et programmer dans l’univers Minecraft.

    Au Québec, de plus en plus de jeunes de 4e et 5e secondaire expriment à leurs enseignants leur désir d’ajouter un volet électronique à leur projet intégrateur. Le réseau collégial le découvre également grâce aux fab labs, makerspaces et autres clubs de robotique.

    Qu’est-ce qu’il permet de faire ?

    Tout ce que vous voulez. Votre créativité et votre habileté en sont les limites. Dix millions de Raspberry Pi ont été vendus dans le monde.

    Il existe une communauté internationale d’usagers du Raspberry PI qui est à la fois, créative, dynamique, très généreuse de son temps et du partage de ses connaissances. Il peut être programmé avec les langages Scratch ou Python, on peut y ajouter des capteurs visuels, auditifs, de température, etc On peut même l’utiliser pour créer des robots plus ou moins impressionnants selon vos talents. C’est un ordinateur, il fera de prodigieux calculs.

    Une communauté d’usagers

    The MagPi Magazine, le magazine officiel du Raspberry Pi est disponible gratuitement en ligne et est publié en anglais à chaque mois. On y trouve toute une collection de projets qui sont expliqués pas à pas.

    Raspbian France offre quantité de tutoriels.

    Le site français de la fondation est probablement le meilleur endroit pour trouver réponse à vos questions.

    Le forum de la communauté francophone de Raspberry Pi écrit dès le départ : «Ne soyez pas timides, venez vous présenter, nous faire partager vos projets

    Pour s’amuser ou s’inspirer, on lit Les projets les plus fous sur Raspberry Pi par Loic Duval sur tom’s HARDWARE

     

    Grâce à la Fondation Raspberry Pi, on trouve un ordinateur « beau. bon, pas cher » qui permet d’utiliser des ressources éducatives libres. Les coûts généralement liés à l’apprentissage de l’informatique, la programmation ou la robotique peuvent être grandement diminués. Une bonne excuse pour installer un atelier de fabrication numérique dans votre établissement.

    Merci à Christophe Reverd, de la Vitrine Technologique Éducation, pour ses conseils lors de la rédaction de cet article.

  • Comme elle est jolie mon école !

    Comme elle est jolie mon école !

    Au Québec, on donne le nom «Académie» à un établissement d’enseignement. L’Académie Sainte-Anne de Dorval, qui a ouvert ses portes en septembre 2015, est une école élémentaire bilingue français/anglais qui accueille des élèves francophones, anglophones et allophones.

    C’est une école logée dans un édifice ancien mais dont le design intérieur est contemporain. Cette école fait de l’innovation en éducation son leitmotive, non seulement par la mise-en-place d’un agréable décor mais principalement par une pédagogie avant-gardiste.

    Regardez la vidéo suivante qui décrit le projet pédagogique de l’Académie Sainte-Anne. On y raconte les réflexions qui ont mené au concept pédagogique de l’Académie. Il illustre non seulement la pédagogie préconisée mais on y insiste sur l’importance de l’aménagement d’espaces multiples d’apprentissage : « l’espace est un autre professeur, c’est comme un prof adjoint, un troisième prof qui va favoriser un meilleur apprentissage », dit Pierre Thibault en conclusion.

    Un comité pluridisciplinaire, sous la responsabilité de madame Isabelle Senécal, a travaillé dès 2013 à la conception de la vision pédagogique de cette école différente. 

    On y a redéfini :

    1 – les rôles de l’enseignant. Il sera :

    • non seulement un guide disciplinaire par ses connaissances des contenus d’apprentissages ;
    • un planificateur, en anticipant les obstacles à l’apprentissage ;
    • un communicateur, en favorisant les échanges avec les écoliers ;
    • un entraîneur, en motivant ses élèves ;
    • un modèle, dans ses comportements ;
    • mais aussi un collaborateur, en partageant avec ses collègues, un innovateur, un évaluateur et un ambassadeur représentatif de l’établissement.

    2 – les conditions de développement des compétences des élèves :

    • des stratégies et méthodes d’enseignement, variées, inclusives et adaptées à l’élève ;
    • du matériel didactique pertinent et adaptable ;
    • des outils numériques collaboratifs et interactifs;
    • un modèle de classe polyvalent ;
    • et des stratégies d’évaluation intégrées et signifiantes.

    3 – À la fin de son parcours scolaire, dont le primaire n’est qu’une étape, les élèves :

    – auront développé une pensée analytique et créative utile à la résolution de       problèmes ;

    • sauront écouter et s’exprimer avec clarté ;
    • sauront travailler en équipe ;
    • comprendront les environnements numériques ;
    • auront une compréhension de certains enjeux contemporains et apprendront à agir dans ce domaine ;
    • chercheront à se dépasser .

    Les fondements pédagogiques de l’enseignement préconisé par l’établissement sont présentées dans Stratégies et méthodes d’enseignement, mis en ligne à l’été 2016. Placer l’élève au centre de son apprentissage en lui faisant résoudre des problèmes, relever des défis, favoriser la collaboration, lier le contenu de l’enseignement à la réalité et créer une culture essai-erreur sont autant de principes mis quotidiennement en place à l’Académie Saint-Anne.

    Le projet éducatif de l’Académie est axé sur le bilinguisme, la science, la créativité et les mathématiques. Le raisonnement complexe, la ténacité, ainsi que l’intégration des technologies numériques forment les assises des apprentissages.

    Pourtant, selon Innovation Sainte-Anne, innover à l’école, ce n’est pas sorcier.

    Plus d’infos :
    vous pouvez suivre l’Académie Saint-Anne sur son site Facebook

    Conclusion de la pédagogue :
    L’éducation et nos écoles changent. C’est une évolution dynamique, un processus à suivre.

  • Écrivains reporters en herbe : le numérique à dimension humaine

    Écrivains reporters en herbe : le numérique à dimension humaine

    Un projet où des élèves de CE2 , CM1 et CM2 réalisent des reportages photos accompagnés de textes documentaires et littéraires en exploitant le meilleur du numérique.

    Écrivains reporters en herbe 2 est, comme son nom l’indique, la 2e édition d’un projet pédagogique invitant les élèves à réaliser des reportages. À la fin du projet, chaque classe participante avait réalisé deux reportages photos accompagnés de textes documentaires et de textes littéraires.

    Les productions finales des écoliers, des photos avec réalité augmentée et la démarche pédagogique qui a mené à tout cela ont été présentées à la 13e université d’été Ludovia par Pierre Clot, conseiller pédagogique départemental, concepteur et coordonnateur du projet, Élise Negre et Grégory Staffoni, professeurs des écoles qui ont participé au projet, et Romain Tessier, maître animateur informatique.

    C’est via l’application Aurasma sur ma tablette que j’ai pu vivre l’expérience de réalité augmentée. En balayant les Auras incrustées dans les photos exposées, j’ai eu accès à des vidéos dans lesquelles les écoliers présentaient eux-mêmes leur travail.

    Le thème d’Écrivains reporters en herbe 2 était le patrimoine industriel local oublié. Ce sujet a été choisi en fonction de l’exposition de la photographe Léah Bosquet, qui présentait les vestiges de mines abandonnées des Pyrénées.

    Malgré l’usage intensif du numérique, c’est la dimension humaine du sujet d’étude qui était favorisée.

    Un projet sur mesure pour la fin du primaire

    ninonlouise_ecrivainsenherbe2_061016Écrivains reporters en herbe 2 est un projet pluridisciplinaire proposé par le centre de ressources TICE-Images-Médias du Tarn de l’Académie de Toulouse en partenariat avec le festival « Échos d’ici, échos d’ailleurs » de Labastide de Rouairoux.

    Ces projets ont été élaborés dans le contexte de la loi du 8 juillet 2013 de l’Éducation nationale qui demande une « approche pluridisciplinaire du numérique, fondée sur une pédagogie de projet, faisant appel à des démarches créatives et collaboratives, et mettant les élèves en situation d’activité avec ces outils » (numériques).

    Ce projet se décline de septembre à mai et exige de deux à trois heures de travail en classe par semaine. Les enseignants y participent volontairement. Ils bénéficient de 2 jours de formation et d’un accompagnement tout au long de l’année.

    Les communications entre l’équipe de coordination du projet et les classes d’écoliers participants se font à partir d’un blog interne à l’ENT dont l’usage est exclusif au projet et où dès le départ chaque classe entre en interactions avec les autres participants et les personnes ressources (coordonnateur, photographe professionnel, auteur littéraire).

    Pour les guider dans le projet, les élèves ont d’ailleurs bénéficié du support de Léah Bosquet, l’artiste photographe dont l’exposition a servi d’amorce au projet, ainsi que de Thomas Vinau, l’auteur de « Ici ça va » (livre d’appui), qui les a orientés dans la rédaction de leurs textes littéraires et dont ils devaient s’inspirer du style.

    Un blog orienté photo permet de partager les productions avec un public élargi.

    Culture photographique et littéraire

    Au cours des Missions qui jalonnent le projet, les élèves sont initiés à des éléments de culture photographique :

    • analyse des photos dont on présente de gros plans aux élèves ou encore de photos floues auxquelles ils doivent trouver un sens ;
    • interprétations de photos ;
    • terminologie propre à la photographie, composition et cadrage, profondeur de champ, gros plan, le zoom, la position du photographe, angle de champ, contrejour, contre-plongée, etc.

    ninonlouise_ecrivainsenherbe3_061016Pour la réalisation, les élèves doivent étudier le style de la photographe professionnelle Léah Bosquet et s’en inspirer. Réagissant à des commentaires d’élèves, cette dernière leur a appris que la racine grecque de « photographie » signifie « écrire avec la lumière », qu’elle est donc porteuse d’émotion.

    Ils doivent aussi lire le livre proposé dans le cadre du projet, « Ici ça va » de Thomas Vinau, afin de s’imprégner de l’univers littéraire de l’écrivain avec lequel ils échangent . Ils peuvent le questionner pour mieux le connaître et mieux apprécier son oeuvre.

    Après cette exploration, les élèves se lancent dans la production de textes littéraires individuels, textes qui deviendront des textes de groupe et, enfin, un texte de classe par améliorations successives. C’est une démarche d’écriture collaborative où ces élèves sont initiés à une démarche « active, productive, critique, réflexive et citoyenne », explique Pierre Clot, le coordonnateur du projet. Le texte final du groupe est envoyé au coordonnateur du projet, qui apporte quelques conseils de réécriture. Enfin, c’est Thomas Vinau lui-même qui agit comme ultime critique littéraire.

    Chaque classe réalise trois photos par reportage. Pour le produit final (exposition et livret imprimé), les écoliers auront produit pour chaque reportage un texte documentaire et un texte littéraire d’environ 1000 caractères chacun.

    Madame Marie José Charrin, présidente de l’Office Central de la Coopération à l’École du Tarn écrit : « La découverte du monde par les élèves n’est pas simple car il est foisonnant et complexe. Il est plus nécessaire que jamais de savoir l’analyser. Au cours du projet, les élèves apprennent à décrypter des images, se confronter aux techniques de prises de vue, rechercher des informations sur un passé local, travailler à l’amélioration et l’enrichissement des textes, confronter leurs points de vue et argumenter, utiliser en situation les blogs et les outils informatiques . . .»

    Qu’est-ce qui est transposable?

    • Principe général du projet.
    • Utilisation humaniste des réseaux sociaux.
    • Collaboration à distance avec un photographe professionnel.
    • Idée de partenariat avec des associations culturelles.
    • Collaboration inter-classes.

    Explorez les sites des projets

    La première édition d’Écrivains reporters en herbe http://cr81projet2013-2014.blogspot.ca avait comme point de départ une exposition sur Cuba du photographe Jean-François Baumard. Les reportages des élèves s’articulaient essentiellement autour de belles rencontres.

    Suivez ce lien http://cr81projet2015-2016.blogspot.ca pour en savoir plus sur l’édition 2015-2016.

    Il est possible de commander les 2 livrets réalisés (avec présentation détaillée de la démarche) auprès de l’OCCE du Tarm : ad81@occe.coop.

    Conclusion de la pédagogue

    Ce sont des projets du niveau de la REDÉFINITION de la classification SAMR, et il s’agit véritablement de projets du domaine des «Humanités numériques».
    Un première version de cet article est parue sous le même titre dans École branchée http://ecolebranchee.com/2016/09/19/projet-ecrivains-reporters-herbe/

    Pour en savoir plus sur ces projets pédagogiques :

    http://web.ac-toulouse.fr/automne_modules_files/pDocs/public/r25382_61_texte_de_m._clot-2.pdf

    http://www.occe.coop/~ad81/spip.php?article68

    http://eduscol.education.fr/experitheque/fiches/fiche10107.pdf

    Toutes les photos sont de Écrivains reporters en herbe 2   http://cr81projet2015-2016.blogspot.ca