Auteur/autrice : Marie-France Bodiguian

  • Coup de Chapeau à….

    Coup de Chapeau à….

    Par Marie-France Bodiguian Cabinet AMO-TICE

    Amotice2_200514La ville peut en effet se féliciter d’avoir déployé un Plan École Numérique efficace.

    Grâce à une large concertation et une démarche d’équipement progressive et la signature de 3 conventions avec l’Éducation Nationale, la ville permet aujourd’hui aux enseignants de déployer des usages variés et effectifs, pour lutter contre l’échec scolaire.

    Aujourd’hui, trente cinq classes sur les 41 des 3 écoles élémentaires, sont toutes équipées de Tableaux Numériques Interactifs, avec un usage quotidien de 25% à 100% pour chaque enseignant. Les enseignants nourrissent leurs cours avec de nombreux projets numériques (blog de classe et d’école, projet artistique autour du numérique : montage photo et vidéo) et se sont familiarisés pour beaucoup avec l’évaluation formative numérique, à travers l’usage de boitiers de vote.

    Saluons également le travail entrepris par l’Inspection de circonscription, qui clôturera en juin un premier rapport d’évaluation des usages dans les classes.

     » Cette évaluation est pour nous très précieuse, déclare Anna Angeli, maire adjointe en charge du projet éducatif, de la parentalité et du développement durable. Elle nous permettra ainsi de faire évoluer le projet de la ville à travers une meilleure compréhension des attentes et des freins des enseignants ».

    Amotice_200514Depuis  2011, les écoles maternelles bénéficient également du numérique dans leur pédagogie , à travers en particulier une action pilote menée  dans l’une des 4 écoles maternelles, qui repose sur  l’usage de 3 Tableaux Numériques Interactifs.
    D’autres initiatives sont en gestation dans le projet de la ville. A suivre….

    Et vous, quel projet avez-vous mis en place dans votre ville, faites-nous en part à cette adresse : mfb@amotice.com. Merci d’avance !

  • Comment diagnostiquer les besoins de votre  future école numérique ? 2ème partie.

    Comment diagnostiquer les besoins de votre future école numérique ? 2ème partie.

    Par Marie-France Bodiguian Cabinet AMO-TICE

    A présent, après avoir analysé les freins et les attentes des enseignants, et avoir « exploré » parallèlement les possibilités des outils numériques qu’offre le marché , vous voici devant plusieurs scénarii d’équipements et besoins de matériel : maintien des salles informatiques ? ordinateurs en fond de classe ? usages de classe mobile ? TNI ? Scénarii hybride ?  etc.

    Mais derrière chacune de ces hypothèses se cachent des conditions de mise en œuvre, d’infrastructures réseaux, d’accès et de débit internet, de sauvegarde des données, de continuité de service que vous devrez passer en revue afin de permettre aux enseignants de développer leurs usages et leur éviter d’être confrontés à des dysfonctionnements.

    Donc comment procéder, sans en perdre son latin ?

    Tout d’abord en fonction de chacune de vos hypothèses d’équipement,  dressez les contraintes techniques indispensables à leur bon fonctionnement, effectuez un état de l’art de vos écoles, et étudiez comment faire évoluer ces infrastructures vers les besoins envisagés pour vos futurs équipements, en vous posant les bonnes questions.

    La liste ci-dessous n’est pas exhaustive.

    1/ Votre école dispose-t-elle d’un débit internet suffisant ?

    Amotice_070514Aujourd’hui d’expérience, les usages numériques transversaux que recommande la loi sur la refondation de l’Ecole nécessite un flux internet à minima d’environ 6 à 8 méga par école. Car comme vous le savez, le débit doit être partagé par le nombre d’ordinateurs ou de tablettes connectés, sur ce que l’on appelle la bande passante.

    Si celle-ci reste insuffisante, la connexion sera ralentie considérablement, les usages seront limités, et les enseignants n’utiliseront plus les matériels à plein.

    Pour connaître votre débit montant et descendant, vous pouvez faire sur les ordinateurs de l’école, un speedtest sur (www.speedtest.net).

    En vue de faire évoluer cette situation, identifiez dans chaque établissement les prises sources d’internet (RJ 45) puis étudiez parallèlement de quel type d’abonnement vous disposez.

    Sur un plan de la ville, observez la distance qui sépare l’école du centre télécom de répartition des lignes (appelé le DSLAM) : plus vous êtes éloigné du centre, plus le débit risque d’être faible (attention également aux reliefs accidentés).

    Si le débit constaté est trop faible, plusieurs solutions s’offrent à vous :

    vous pouvez soit faire évoluer votre abonnement auprès de votre opérateur, soit vous intégrer à un projet de fibre optique prévu sur votre territoire. Dans ce cas, pourquoi ne pas envisager, si vous ne pouvez faire venir la fibre optique sur chacune de vos écoles pour des raisons de coûts, une solution de fibre noire, beaucoup moins coûteuse ; le principe étant de ne relier qu’un établissement en fibre classique et d’interconnecter les autres en fibre noire.

    Autres solutions :
    prévoyez des usages avec terminaux mobiles connectés en 3G, ou dans les cas extrêmes, si vous n’avez pas de moyens d’augmenter le débit, demandez à l’Education Nationale de proposer  aux enseignants le partage de ressources déjà téléchargées (cette question fera l’objet d’un autre article).

    Nouveauté à explorer : Le Li-Fi, le wifi par la lumière.

    Le principe est de transporter des données (fichier texte, photos, vidéos) en utilisant la lumière projetée par des ampoules LED. Cette technologie est au stade d’expérimentation et devrait être proposé en 2015. A suivre…

    2/ Disposez-vous d’une armoire de brassage, et le cas échéant, avez-vous encore de la place pour déployer d’autres branchements ?

     

    3/ Votre infrastructure électrique est-elle aux normes ?

    Si vous envisagez de donner aux enseignants l’accès à internet dans leur classe et que vous ne pouvez câbler l’ensemble de votre école pour des raisons de coûts, pensez au CPL industriel (Courant Porteur en Ligne) : une autre solution moins coûteuse et tout aussi efficace, selon les configurations des écoles.

    Pour cela, avant de consulter un fournisseur spécialisé, vérifiez l’état des circuits électriques de vos écoles, identifiez  les tableaux électriques en réalisant quelques photos, et vérifiez le fonctionnement de vos prises.

    4/ Comment vos classes sont-elles électriquement équipées?

    Si vous envisagez l’installation d’un TNI ou d’une classe mobile, vous devrez prévoir l’accès à plusieurs prises en un même endroit, car il va sans dire que vous ne pourrez laisser les enseignants utiliser des multiprises, interdits dans les établissements pour des raisons évidentes de sécurité. D’autre part, veillez à la compatibilité de l’ampérage entre celui prévu par les « classes mobiles » et celui distribué dans vos établissements. Sinon gare aux courts-circuits !

    Vous devez donc pour cela, vous procurer un plan de chaque école et situer sur chacun d’eux : le nombres prises électriques dont dispose chaque classe et surtout leur positionnement. Selon les besoins, il vous faudra donc faire intervenir votre service technique pour la pose de prises de courant supplémentaires, ou leurs remises aux normes.

    5/ De combien d’ordinateurs disposent à ce jour les enseignants en salle informatique ou dans les classes ? Et combien sont réellement en fonctionnement ?

    Par « ordinateur » ou « terminal« , on entend bien sûr les matériels sous la responsabilité de maintenance de la ville, et non ceux ramenés par les enseignants eux-même ou donnés par des parents ou des entreprises.

    6/ Quelle est la configuration de vos salles informatiques ?

    Si vous envisagez de conserver les ateliers, étudiez comment faciliter pour les enseignants la gestion du deuxième demi-groupe d’élèves qui ne sera pas sur les ordinateurs. Ce problème est souvent rencontré par les enseignants qui ne peuvent se faire aider d’un autre intervenant tel que le prévoit le dispositif « plus de maître que de classe » par exemple, dans la loi sur la refondation de l’école.

    Peut-être pourrez-vous envisager par exemple de déplacer la bibliothèque de l’école à côté de la salle informatique, et/ou d’équiper les enseignants d’autres petits matériels numériques, qui permettront d’occuper les élèves de ce ½ groupe, en toute autonomie, selon l’âge des élèves et de leur niveau naturellement.

    Cette question sera à détailler avec votre animateur TICE, qui orientera efficacement les enseignants sur des parcours pédagogiques dédiés aux outils numériques choisis selon les projets des enseignants.

    7/ Vos classes sont-elles équipées de tableau type Véléda ?

    Si vous envisagez d’installer des Vidéo-Projecteurs Interactifs, il vous faut étudier le nombre et l’état de vos tableaux blanc type Véléda, sur lesquels pourront être installés les vidéos projecteurs interactifs. Plusieurs paramètres sont à noter à cet effet pour adapter les solutions proposées : taille, présence d’une estrade, hauteur sous plafond, etc.

    8/ Où seront entreposés en toute sécurité les matériels mobiles ?

    Plusieurs solutions s’offrent à vous, selon les matériels choisis et les configurations de vos établissements : soit vous disposez de locaux que vous pourrez sécuriser, soit vous pouvez opter
    . pour l’installation d’armoires fortes,
    . soit vous pouvez également sceller au mur des attaches amovibles avec cadenas que certaines classes mobiles prévoient.

    9/ Comment sont équipées les salles des maîtres ?

    N’oubliez pas la salle des maîtres. Même si vous prévoyiez d’équiper chaque classe d’ordinateurs maîtres, les enseignants ont également besoin d’une connexion internet et de matériels informatiques en salle des maîtres, pour préparer leurs cours, partager et mutualiser des contenus, etc.

    10/ Quelle solution de sauvegarde des contenus, proposerez-vous aux enseignants ?

    Amotice2_070514Pour permettre aux enseignants de sauvegarder et de mutualiser leurs cours, prévoyez un espace de stockage sécurisé avec une configuration de droit d’accès.

    Pour cela, vous pouvez prévoir une simple infrastructure réseau ou bien une infrastructure virtualisée (dit « en client léger ») et reliée soit à un serveur central lié à la mairie, soit au serveur de chacune des écoles.

    D’autre part, comme vous le savez, les enseignants préparent souvent leurs cours chez eux sur leurs ordinateurs personnels. Ils rapatrient généralement leurs données à l’école via une clé Usb, ou en imprimant et photocopiant leurs documents : ce qui alourdit les frais de fonctionnement de l’école.

    Offrez-leur de meilleures conditions de travail, ils vous en seront reconnaissants et s’impliqueront davantage dans l’appropriation des outils numériques lors de la préparation de leurs cours. Des plateformes spécialisées (des espaces numériques de travail dédiés à l’enseignement ou des espaces de travail virtualisés via un serveur spécifique et adaptsé aux contraintes pédagogiques) sont à cet effet disponibles sur le marché et permettront aux enseignants de télécharger leurs contenus directement de chez eux, dans leurs espaces virtualisés et sécurisés et surtout d’animer leurs cours différemment.

    A vous de jouer ! Vous avez à présent les principales cartes en main pour étudier et faire évoluer les infrastructures de vos écoles puis construire l’architecture de votre future école numérique.

    Et vous, quels scénarii et infrastructures envisagez-vous aujourd’hui pour vos écoles ?

    Relire la première partie ici

  • Comment diagnostiquer les besoins de votre future école numérique ? 1ere partie

    Comment diagnostiquer les besoins de votre future école numérique ? 1ere partie

    Par Marie-France Bodiguian Cabinet AMO-TICE

    Dans cette première partie, nous nous concentrerons sur l’évaluation des besoins des enseignants, que vous entreprendrez avec votre partenaire, l’Education Nationale.

    Tout d’abord, comprendre les besoins des enseignants, n’est-ce pas le domaine de l’Education Nationale ?

    Amotice_070414Pourquoi les services de la ville auraient-ils également à intervenir ?  En effet, seuls les services de l’Education Nationales sont habilités à évaluer et définir les futurs usages pédagogiques des enseignants avec le numérique. Mais d’expérience, pour la mise en place de ces usages, et avant même de les envisager,  les enseignants sont souvent confrontés à des questions organisationnelles donc par ricochet budgétaires, qui sont de votre ressort dans la gestion des écoles.

    D’autre part, la compréhension de l’organisation des enseignants est essentielle pour vous aider à concevoir votre futur plan pluriannuel d’investissement et de fonctionnement. Quelles écoles équiper en premier ? Quels niveaux de classe, pour quels matériels ? Tous les enseignants n’ont pas la même approche de l’informatique, et ne sont pas motivés de la même façon au même moment, donc quels outils permettraient aux enseignants de s’approprier progressivement le numérique ?

    Aller à leur rencontre est également un formidable moyen de les impliquer comme partenaire tout au long de la construction de votre projet, car sa réussite dépend en grande partie de la fréquence et la qualité des usages. Ils se sentiront ainsi à juste titre considérer,  ce qui viendra alimenter leur motivation.

    Donc comment procéder ?

    1/ Faites tout d’abord le point sur les contraintes de la ville

    Inutile de laisser les enseignants espérer ou s’exprimer sur des besoins d’outils mobiles si au sein de votre conseil municipal, une large majorité s’oppose fermement à l’utilisation du wifi, même ponctuel.

    D’autre part, avez-vous besoin de libérer des ateliers informatiques pour récupérer des salles de classes, du fait de l’accroissement des effectifs des élèves par exemple ? Cela déterminera également le cadre de départ de vos entretiens avec les enseignants.

    2) Proposer aux enseignants volontaires un premier questionnaire,

    que vous aurez fait valider par l’IEN de circonscription et l’animateur Tice.

    Ce questionnaire sera anonyme et permettra aux enseignants d’exprimer leurs attentes et leurs éventuels freins sans pour autant se dévoiler auprès de leurs collègues mais surtout de leur hiérarchie, leur IEN de circonscription.

    Que pourra contenir ce questionnaire ?

    Avant d’envisager un éventuel déploiement du numérique dans les classes comme le suggère la loi sur la refondation de l’école pour des usages transversaux, votre objectif est de comprendre :

    • la nature et la fréquence des usages numériques et informatiques pratiqués par les enseignants avec les différents outils, logiciels, équipements déjà en place tant dans les salles informatiques que dans les éventuels fonds de classes, souvent équipés de matériel de récupération, donc non maintenu par la ville.
    • Leurs habitudes d’organisation informatiques pour préparer leurs cours,
    • L’environnement socioculturel des écoles, la composition des classes, l’organisation propre des établissements,
    • Les acquis et connaissances des enseignants en matière informatique,
    • Etc.

    3/ Rencontrez les enseignants pendant la pause méridienne afin :

    . d’écouter leurs envies, leurs attentes et leurs freins

    – Avec quels outils se verraient-ils travailler pour soutenir leurs pratiques de pédagogie différenciées ou collaboratives ? Pourquoi et comment ?

    – Profitez en, avec votre partenaire de l’Education Nationale pour leur présenter brièvement certains outils et logiciels, moins connus du grand public que les tablettes et TNI mais qui pour autant faciliteraient la gestion de leurs classes ou de leurs cours tels que les cartes heuristiques, des visualiseurs, les espaces numériques de travail, etc.

    – Proposer leur de rédiger un projet, qui pourra par la suite servir de point de départ aux usages de leurs collègues.

    . D’appréhender la motivation effective des enseignants à s’approprier les outils dans le temps.

    – Certes le numérique n’est aujourd’hui pas optionnel pour les enseignants, mais tous ne sont pas convaincus de ses bienfaits dans la réussite éducatives, et n’auront de ce fait pas la même implication. Cet élément ainsi que le partage des usages progressifs entre enseignants guidera entre autre le rythme de vos équipements à travers les écoles, donc votre plan pluriannuel

    – Combien de temps sont-ils prêts, sur leurs temps personnels, au-delà des formations délivrés par l’Education Nationale, à consacrer pour s’entrainer et adapter leur cours aux outils numériques, en particulier la première année.

    – Envisagez avec eux une organisation qui leur permettra de rompre l’isolement qu’ils rencontrent face à l’outil informatique et numérique dans la classe , à travers des temps d’échange avec une éventuelle hotline prise en charge par la ville, en utilisant une plateforme dédiée par des constructeurs, etc.

    Il ne vous reste plus qu’à analyser l’ensemble de ces réponses en tirer vos premières conclusions.

    4/ Commencez à envisager des hypothèses d’équipements, selon les problématiques que l’on vous aura exposées.

    Ces hypothèses entraineront des besoins en matière d’infrastructures réseaux, internet, de sauvegarde des données, etc.  La 2ème partie de cet article vous proposera donc les questions essentielles à vous poser pour faire évoluer ces infrastructures, après avoir dressé un état de l’art de l’existant.

    Et vous, comment avez-vous aujourd’hui abordé le diagnostic des besoins de vos écoles en matière de numérique ?

  • 7  règles à respecter pour construire votre Ecole Numérique avec l’Education Nationale

    7 règles à respecter pour construire votre Ecole Numérique avec l’Education Nationale

    Par Marie-France Bodiguian Cabinet AMO-TICE

    Amotice_240314Collectivités vous le savez, aux côtés des problématiques techniques, la formation pédagogique initiale et continue des enseignants est l’une des pierres angulaires de la réussite de votre projet d’Ecole Numérique.

    Selon le schéma habituel, la formation des enseignants reste le domaine de compétence de l’Education Nationale tandis que votre responsabilité est engagée dès lors qu’il s’agit de maintenance et de continuité de service. Jusque-là rien de nouveau.

    Mais votre rôle s’arrête-t-il vraiment là ?

    Au-delà d’être le « financeur » des équipements et infrastructures, d’être le garant de la continuité de service, vous êtes bien sûr le maître d’œuvre, en charge de la gouvernance. C’est donc à vous de motiver les acteurs impliqués, de mener et gérer les compétences de chacun, d’initier et d’encadrer les partenariats, dont celui, incontournable, avec l’Education Nationale.

    Délicat d’analyser l’autopsie de projets enterrés, malheureusement trop nombreux, d’usages initiés avec enthousiasme puis abandonnés faute de suivi. En revanche, l’analyse des succès et l’expérience de nos missions, réussies, nous fournissent des enseignements pertinents.

    Je vous livre donc ici les 7 règles à respecter pour bâtir les fondements d’un partenariat privilégié et pérenne avec L’Education Nationale,

    1/ Impliquez dès que possible dans votre projet l’Inspecteur d’Education Nationale, l’animateur TICE, le conseiller pédagogique de votre circonscription ainsi que les directeurs et enseignants de vos écoles. Pour cela :

    • Invitez-les à chacun de vos comités de pilotage, car le succès d’un tel projet, on ne le dira jamais assez, repose sur la conjugaison des compétences de chacun, orchestré par un chef de projet.
    • Consultez les enseignants, avec l’accord de votre IEN,  afin de comprendre leurs attentes et leur freins face au numérique, puis dans un second temps, de leur présenter les différents scénarii d’équipements et infrastructures que vous envisagez. Leur avis pourra vous permettre de finaliser ensuite votre projet.

    2/ Consultez les enseignants : Tout en respectant leur expertise pédagogique, cherchez à comprendre :

    – leurs motivations, au départ de votre projet,  car il est bien normal que, même si le numérique est inscrit dans la loi sur la refondation de l’école, leur degré d’implication ne sera pas simultanément le même pour tous. Connaître ainsi l’approche des enseignants dans votre commune vous permettra de mesurer et d’orienter vos investissements dans le cadre d’un plan pluriannuel, que vous ferez évoluer au fil du temps selon des critères de suivi à définir.

    – leurs problèmes organisationnels au sein de l’école et de leur classe afin de leur proposer des solutions, auxquelles les usages du numériques peuvent répondre. Attention, partez bien des problèmes et des besoins d’usages pour trouver les solutions d’équipements et d’infrastructures et non le contraire, qui s’est souvent avéré contre-productif.

    3/ Effectuez une veille régulière sur les différentes actions menées par le ministère de l’Education Nationale  en matière de numérique afin de comprendre les problématiques et contraintes des services déconcentrés (IEN, animateurs tice, conseillers pédagogiques) et des enseignants de vos écoles. Cela permettra d’instaurer rapidement un climat de confiance et un dialogue transparent.

    Des pistes parmi d’autres : le nouveau réseau CANOPE,  la prise en main par les enseignants de la plateforme de formation à distance M@gistère, qui intégrera dans les mois à venir des parcours sur les usages du numérique, etc.

    4/ Valorisez auprès des enseignants  les moins intéressés, les bénéfices du numérique en matière de conditions de travail. Car les outils numériques peuvent considérablement faciliter leur vie quotidienne grâce par exemple au stockage centralisé des contenus pédagogiques et à leur mutualisation au sein de l’école. Ils  facilitent également la gestion de la classe, en captivant l’attention et améliorant la concentration des élèves, etc.  Les récents succès des expériences de pédagogie inversée grâce aux usages du numérique en sont des exemples les plus probants.

    5/ Etudiez avec votre IEN de circonscription, de quelle manière, comme l’avait annoncé M. Peillon, en juin 2013 lors de sa conférence « pour faire rentrer l’école dans l’ère du numérique », le ou les conseillers pédagogiques en charge de vos écoles, pourront intervenir comme relais de l’animateur TICE, aux côtés des enseignants et de la ville. Car comme vous le savez certainement, et comme l’avait alors confirmé le ministre, les animateurs Tice sont responsables de grandes ou très denses circonscriptions.

    De ce fait le nombre considérable d’écoles, dont ils ont la charge leur rend difficile un suivi fréquent et rapproché des enseignants en matière d’usage numérique.

    Pour cela, le conseiller pédagogique devra alors bien sûr être formé. Ce dont vous devrez tenir compte dans votre calendrier de mise en œuvre.

    6/ Signez une convention avec l’Education Nationale où les rôles de chacun, services de la ville et Education Nationale, ainsi que les directeurs des écoles seront clairement exprimés. Convenez ensemble de suivre les usages chaque trimestre ou chaque semestre, selon des critères de suivi préalablement définis.

    7/ Accompagnez le changement en valorisant dans votre commune, les enseignants dès les premiers usages du numérique dans les classes, afin de motiver leur implication sur le long terme. Une stratégie de communication bien menée à cet effet permettra également  d’encourager le développement des usages sur l’ensemble des écoles, en particulier auprès des autres enseignants, qui ne se seraient pas encore lancés dans l’aventure.

    Voilà à vous de jouer, vous avez à présent toutes les cartes en main pour bâtir les fondements de votre partenariat avec l’Education Nationale.

    Et vous, comment avez-vous construit votre partenariat avec l’Education Nationale ?

     

  • Comment interpeller en 4 temps vos électeurs avec l’Ecole Numérique ?

    Comment interpeller en 4 temps vos électeurs avec l’Ecole Numérique ?

    AMotice2_110314Souvent premier budget des communes, l’école est placée plus que jamais, avec la réforme des rythmes scolaire, au cœur des questions locales comme l’une des problématiques phares de la campagne. Quant aux infrastructures numériques, elles sont devenues l’un des fers de lance de l’attractivité territoriale dont fait partie le numérique dans les écoles : il en va pour preuve l’accélération des programmes immobiliers ou l’augmentation du chiffre d’affaires des agences immobilières autour des écoles innovantes, comme le précisait déjà en 2005 un rapport du Ministère de la Ville.

    http://www.amotice.com/lecole-numerique-elus-engagez-vous

    Voici donc en 4 temps comment interpeller vos électeurs avec le numérique à l’école.

    1 / Quels bénéfices pour les enfants, les parents et les enseignants de votre commune ?

    Pour les enfants, le numérique à l’école leur apportera un contexte favorable à la lutte contre l’échec scolaire en intégrant un nouveau rapport au savoir, avec :

    • Plus de motivation, et de plaisir d’apprendre, grâce à des cours plus attractifs,
    • Plus de confiance en eux
    • Plus de concentration

    Pour les parents :

    • Le réconfort de savoir leurs enfants formés à des usages responsables d’internet,
    • Une meilleure transmission des informations sur la vie scolaire et une meilleure compréhension des démarches pédagogiques
    • Une réduction des inégalités grâce à l’accès à des contenus de qualité, en tous lieux et pour tous les élèves.
    • Des activités périscolaires attractives et des contenus éducatifs en continuité avec les contenus pédagogiques.

    Et pour les enseignants, des cours plus vivants, un suivi individuel renforcé, une meilleure participation des élèves, une validation du B2i facilitée etc. seront les ingrédients de meilleures conditions de gestion de leurs classes.

    2/ De quels outils et usages parle t-on ?

    En quelques vidéos, voici quelques exemples d’outils, que vous pourrez mettre à disposition des enseignants et des élèves de votre commune et leurs usages correspondants

    Tablettes ou ardoises numériques en école maternelle et primaire

    Tableaux numériques Interactifs

    )

    L’Espace Numérique de Travail

    Visioconférence et baladeur mp3 en anglais

     

    3/ Mais que proposer à vos électeurs ?

    Le mieux serait de construire un projet détaillé. Mais si le temps vous manque d’ici les élections, effectuez tout de même un rapide mais pertinent diagnostic de l’état de l’art des usages informatiques des écoles de votre commune, pour mieux orienter ensuite vos propositions !!

    Voici quelques questions à vous poser auxquelles votre inspection de circonscription de l’Education Nationale ou le CRDP de votre département vous apporteront des éléments de réponses.

    Y a-t-il déjà eu une ou des expérimentations de numérique dans vos écoles ? Quelles en sont les conclusions ? Vos écoles sont-elles équipées de salles informatiques ? Sont-elles souvent utilisées ? Si non, pourquoi ? De quelles infrastructures disposent vos école ? etc.

    Dans le Guide de l’Ecole Numérique pour Elus Néophyte, vous trouverez  également une boite à outils sur les différents équipements que vos pouvez proposer.

    Quoiqu’il en soit pour montrer votre engagement à Réussir votre école Numérique, je vous propose de signer la charte et de recevoir votre logo à apposer sur vos supports de communication.

    4/ Préparez-vous aux questions des parents

    Au-delà des outils et des atouts du numérique pour leurs enfants, les parents pourront vous exprimer certaines de leurs inquiétudes, qui reviennent souvent telles que :

    « Nos enfants seront-ils davantage exposés au wifi ? » et « le coût de ce projet sera-t-il impacté sur nos impôts locaux ? ».

    Pour la question du wifi, il est important de préciser que vous pourrez mettre en place une étude technique avec le CRIIREM , ou organisme similaire, qui pourra établir un premier bilan des ondes électromagnétiques dans vos écoles puis une simulation, selon les équipements envisagées.

    Si votre électorat est réfractaire au tout wifi, vous pourrez également étudier plusieurs scénarii d’usages, d’outils et d’infrastructures en fonction de solutions alternatives.

    Quant à l’affectation sur les impôts locaux, je vous propose de vous inspirer de l’expérience de certaines villes telles qu’une ville du département des Yvelines qui a essentiellement financé son l’école numérique, grâce aux économies effectuées en supprimant certaines cérémonies nationales dont le 14 juillet !

    Amotice_specimenelus Plus d’infos :
    Pour mieux appréhendez les atouts du numérique à l’école, téléchargez la brochure : Le numérique à l’école : Elus engagez vous ! dans le cadre de l’opération du même nom mis en place par AMO-TICE avec Intel.

    Et vous quel projet de numérique à l’école pensez vous proposer à vos électeurs ?

    Ou si vous avez des questions, posez-les en nous contactant via le formulaire « contacter la rédaction » et j’y répondrai dans les plus brefs délais.

  • Ecole Numérique : un label de campagne pour chaque candidat aux municipales

    Ecole Numérique : un label de campagne pour chaque candidat aux municipales

    Amotice_110214

    Inscrire l’Ecole Numérique dans son programme : c’est le moment !

    En cette période de pré-campagne électorale, le cabinet AMO-TICE en partenariat avec la société INTEL, incite les candidats à s’engager pour l’Ecole Numérique dans leur commune et à inscrire ce projet dans leur programme électorale.

    L’objectif de cette initiative est avant tout de faire prendre conscience aux futurs élus de l’importance des outils numériques dans leur politique de réussite éducative, et de les entrainer à réfléchir dés le départ à des usages pérennes et évolutifs, au-delà de l’acquisition des équipements et des infrastructures.

    L’actualité liée à la préparation de la réforme des rythmes scolaires dans les communes constitue également un des arguments mis en avant auprès des candidats pour motiver leur engagement, car les outils numériques représentent un formidable levier de continuité éducative et logistique ainsi qu’une source de contenus efficients.

    Autre point, et non des moindres, présenté aux candidats au moment des restrictions budgétaires : repenser les frais de fonctionnement dédiés aux écoles. Au-delà des choix d’investissement qu’il suppose, le numérique, peut à cet effet, être une solution intéressante puisqu’il permet également de réduire le coût des frais d’intervenants extérieurs tant en langue que pour les projets pédagogiques culturels.

    Une charte méthodologique pour éviter le gâchis d’argent public

    Il est ainsi mis à disposition des candidats aux élections municipales sur la page www.amotice.com/lecole-numerique-elus-engagez-vous :
    Amotice2_110214– une brochure éditée par INTEL consacrée aux bénéfices du numérique à l’école pour les élèves, les enseignants et le périscolaire mais aussi à ses atouts dans la gestion d’une politique éducative.
    – une charte méthodologique rédigée par le Cabinet AMO-TICE, engageant les futurs élus à orienter leurs investissements vers des usages efficients et pérennes, et éviter tout gâchis d’argent public.

    En gage de l’adoption de la charte, AMO-TICE enverra en retour aux candidats, le logo du « Label » à télécharger pour l’ensemble de leurs supports de communication.

    La commune devient aujourd’hui un acteur incontournable dans la réussite d’un projet d’école numérique, en partenariat avec l’Éducation Nationale, tant dans les choix et la mise à disposition des équipements et infrastructures adaptés, qu’à leur bon fonctionnement et au développement des usages.

    C’est pourquoi la charte méthodologique en 4 points propose aux candidats d’inscrire dans leur programme l’engagement suivant :

    « Pour favoriser la réussite éducative de nos enfants, et lutter contre l’échec scolaire,  je m’engage à mettre à disposition des enseignants et des élèves des outils numériques et des infrastructures adaptées à leurs besoins, et aux contraintes techniques et informatiques de mes écoles.

    . Par concertation avec les acteurs impliqués (directeurs des écoles, enseignants, services de l’Education Nationale, animateurs périscolaires, services de la ville concernés, parents) dans le projet afin d’évaluer ensemble leurs attentes, besoins et contraintes.

    . A travers la définition de scénarii d’équipements, les infrastructures, les besoins de formation et les conditions de maintenance pour une continuité de service, adaptée au projet éducatif.

    . Signer une convention entre ma commune et l’Education Nationale afin que chacun participe activement à la mise en œuvre du projet et s’engage à évaluer régulièrement les usages, les progrès et les évolutions nécessaires à apporter chaque année.

    . Valoriser les enseignants utilisateurs du numérique au sein de ma commune, afin de motiver leur implication sur le long terme et d’encourager le développement des usages sur l’ensemble des écoles.

    Et vous, projetez-vous d’inscrire l’Ecole Numérique dans votre programme électorale ?  Si vous avez des questions à cet effet,  n’hésitez pas à nous en faire part sur notre blog afin que nous vous apportions des réponses adaptées.

     

     

  • Les 5 étapes incontournables pour construire votre projet d’école numérique

    Les 5 étapes incontournables pour construire votre projet d’école numérique

    Ce sont trop souvent des investissements engagés par la collectivité, sans avoir consulté, ni impliqué les enseignants, et les services de l’éducation nationale, sans avoir étudié la configuration des établissements, ou encore sans avoir anticipé les problématiques de maintenance qui pourraient se présenter.

    Alors que faire ? Effectuer des appels à projets auprès des enseignants?

    Oui, mais d’expérience cette méthode reste très insuffisante car les enseignants ne sont qu’un maillon de la chaine et ne peuvent anticiper toutes les problématiques. Sans compter, qu’ils ne connaissent bien souvent que les équipements les plus notoires tels que les tableaux numériques interactifs ou les tablettes et ignorent les usages d’autres outils qui pourraient également soutenir leurs enseignements.

    Si vous souhaitez réellement, engager votre collectivité dans un investissement efficient, des usages pérennes et évolutifs, consacrez quelques semaines à une étude détaillée afin de comprendre les besoins et contraintes de chacun mais aussi d’impliquer chaque acteur dés le départ.

    Cela vous évitera, peut-être, des investissements qui n’auraient pas eu de raisons d’être et surtout vous permettra de définir en amont des critères de suivis pour une future généralisation, dans le cadre d’un plan pluri-annuel.

    Engager une étude certes, mais comment procéder ?

    Je vous livre ici les 5 étapes à respecter pour réussir votre étude préalable.

    Amotice_140114Créez votre Comité de Pilotage et organisez votre gouvernance en mode projet

    Un projet d’école numérique implique des compétences différentes, dispersées au sein de plusieurs délégations de la collectivité. Votre Comité de Pilotage réunira l’ensemble des acteurs impliqués, soit :

    1. Des responsables des services techniques et informatiques,
    2. Des responsables des services de l’Education et des Affaires scolaires,
    3. Des enseignants volontaires,
    4. Des représentants de parents d’élèves,
    5. Les élus éducation & jeunesse, TIC,
    6. Les représentants de l’Education Nationale (IEN et/ou animateur TICE)
    7. Les responsables du périscolaire.

    Organisez un audit des équipes pédagogiques, enseignants et animateurs périscolaires

    Amotice2_140114Evaluez et anticiper les besoins, les motivations, mais aussi les freins et les contraintes des élèves et des familles face aux usages numériques

    Rédigez et diffusez des questionnaires pour chacune de ces cibles et rencontrez-les, en particulier les enseignants volontaires de vos écoles en partenariat avec votre animateur TICE.

    A la suite de cela :

    – Analysez la fréquence et la nature de leurs usages informatiques et les raisons de leurs freins éventuels.
    – Anticipez leurs motivations effectives à s’approprier les outils, sont-ils prêts à consacrer le temps nécessaire pour se former et préparer leurs cours autrement ?
    – Appréhendez les problématiques pédagogiques rencontrées avec leurs élèves ? Vous pourrez ainsi par la suite définir les outils qui permettront de les soutenir dans leurs parcours pédagogiques et non le contraire !
    – Mesurez la motivation et les attentes des services périscolaires, en particulier leur implication à créer des contenus éducatif en continuité avec ceux du socle commun en vue d’une mutualisation des outils numérique. Ces actions faciliteront, entre autres, votre prochaine organisation dans le cadre de l’application de la réforme des rythmes scolaires.
    – Evaluez la motivation des parents vis-à-vis de vos projets.

    Diagnostiquez les configurations et les infrastructures de vos établissements scolaires Amotice3_140114

    – Prenez connaissance du plan de chaque établissement, puis visitez-les, pour observer leurs infrastructures architecturales, ou réseaux techniques ou informatiques
    – Evaluez vos marges d’évolutions selon les besoins d’équipements exprimés par les enseignants, anticipez la continuité de service pour éviter tout dysfonctionnement.

    Définissez les besoins de votre collectivité et arbitrez !

    Suite à votre audit, définissez vos scénarii d’Ecole Numérique :

    • Les hypothèses d’équipements et d’infrastructures, correspondant aux possibilités politiques, budgétaires, et organisationnelles de votre collectivité pour une efficience des usages.
      – Les besoins en formations fonctionnelles : la prise en main des matériels en amont des sessions de l’Education Nationale
      – Les modalités de maintenance : intervention à distance et/ou sur site
      – Anticipez la répartition des rôles entre la collectivité et les futurs prestataires pour préparer la mise en œuvre, et assurer la maintenance.
      – Arbitrez sur les choix d’utilisation du wifi dans les écoles, les différents lieux où seront sécurisés les matériels, etc.
      – Effectuez votre estimation budgétaire après avoir demandé des devis à vos revendeurs locaux. Parmi les postes de votre budget, figureront :
    • L’infrastructure : ralliement internet + câblage ou le CPL
    • Les équipements et outils numériques,
    • Les modules de formations fonctionnelles,
    • La garantie et la maintenance,

    Arbitrez, et lancez votre consultation !

    Amotice4_140114Soignez votre partenariat avec l’Education Nationale

    Les services déconcentrés de l’Education Nationale en charge du Numérique (Atice, DAN, IEN TICE) ont pour mission d’inciter les enseignants et les collectivités à développer les usages du numérique de façon transversale dans les établissements scolaires.

    C’est donc normalement un partenaire privilégié pour vous aider à “rentabiliser” vos investissements engagés et prévenir le gâchis d’argent public avec des usages efficients.

    Invitez donc votre animateur TICE et votre IEN à chacune de vos réunions de Comité de pilotage, relancez-les si besoin, pour qu’ils suivent votre projet, jusqu’à son terme.

    Dernier conseil surtout, rédigez vous-même une proposition de convention afin que soient intégrés les indicateurs de suivis qui vous permettront d’effectuer des bilans semestriels voir trimestriels de concert avec votre partenaire de l’Education Nationale.

    De nombreuses collectivités ont aujourd’hui construit l’architecture de leur école numérique ou certaines expérimentations grâce à ce schéma et en sont satisfaites.

    Et vous, dans quel contexte envisagez vous de développer le numérique dans vos écoles ? Partagez votre expérience en contactant Marie-France Bodiguian sur son blog…Cabinet AMO-TICE

     

  • Le Numérique, porte de sortie au débat sur la réforme des rythmes scolaires ?

    Le Numérique, porte de sortie au débat sur la réforme des rythmes scolaires ?

    Amotice_rythmessco_111213

    Par le manque de visibilité sur les coûts qu’entraîne cette réforme, ainsi que par l’absence d’évaluation de son efficacité dans la lutte contre l’échec scolaire, les maires et l’ensemble des services des villes ne savent plus où donner de la tête sur ces fameuses activités périscolaires, supposées créer de la continuité éducative entre le scolaire et le périscolaire.

    Pourquoi ne pas généraliser ce qui fonctionnait déjà ?

    Qui dit continuité éducative entre scolaire et périscolaire tel que loi sur la refondation de l’école le suggère, dit inévitablement approfondissement des apprentissages du socle commun des connaissances au-delà des murs de la classe.

    Ce qui suppose bien sûr, un véritable partenariat entre l’Education Nationale et la ville afin de synchroniser les actions ludo-éducatives des services périscolaires avec les contenus pédagogiques des enseignants, seuls à décider du tempo et à donner le « la ».

    Or c’est justement ce partenariat qui a fait défaut dans une grande majorité des villes où ont été mis en place les nouveaux rythmes scolaires, qui ne bénéficiaient pas initialement d’une politique de continuité éducative entre le scolaire et le périscolaire.

    D’expérience le numérique constitue justement un formidable levier de continuité éducative entre le scolaire et le périscolaire, en favorisant le flux des contenus et le dialogue entre les services et  l’Education Nationale et la ville.

    C’est ce que l’on observe en particulier dans les villes, qui dans le cadre d’une mutualisation des outils, ont choisi de privilégier la formation des animateurs et la mise en œuvre d’un partenariat suivi entre l’Education Nationale et la ville.

    A Issy les Moulineaux par exemple, l’usage d’un espace numérique collaboratif partagé entre l’équipe enseignante et le périscolaire a été expérimenté dans une école entre février et juin 2012, pour être étendu à plusieurs écoles depuis septembre 2012. Cet espace numérique d’échanges intègre les partenaires associatifs naturels de la ville, qui œuvrent dans le cadre des animations périscolaires : développement d’un serious game, atelier d’écriture, animation numérique suite à la visite d’un musée avec la classe grâce à l’usage d’une mallette de balado-diffusion, etc.

    A Angers, on mutualisait déjà les équipements numériques entre le scolaire et le périscolaire avant la réforme. A l’école élémentaire Isoret, en particulier où avait été maintenu le rythme des 4 jours ½, l’un des projets d’école était de suivre un coureur du Vendée Globe.
    Ce projet permettait, entre autres, dans le cadre des objectifs pédagogiques, de faire travailler en groupe les enfants sur l’expression écrite et parlé : concevoir en équipe un message et savoir l’exprimer. En parallèle, afin d’animer ce projet, les enfants ont participé sur le temps périscolaire à la fabrication d’un bateau, conçu au départ avec les outils numériques de l’école.

    Dans une autre école de la ville, certaines applications sur tablettes vont permettre, pendant les activités périscolaires, la création d’une pièce de théâtre.

    Ce ne sont malgré tout que des aménagements autour de l’organisation scolaire et périscolaire. Mais est-ce suffisant pour lutter contre l’échec scolaire ? En effet, l’urgence est bien là et nos résultats à l’étude PISA 2012 nous l’ont encore tristement démontré cette semaine.

    Réussite scolaire : adieu la réforme, vive le soutien pédagogique par le numérique !

    Ainsi, mettre en place une réforme des rythmes scolaires, entre scolaire et périscolaire, et ainsi miser essentiellement sur une optimisation de la concentration des élèves le matin quand les heures de cours et les temps d’apprentissages ont été raccourcis depuis des années,  les vacances rallongées,  est-ce là la véritable solution pour lutter contre l’échec scolaire ?

    Alors que faire ?

    Que faire face à des pays où les enfants réussissent non pas grâce à des rythmes mais à des temps d’apprentissages, qui ne sont pas réduits au temps passé entre les murs de l’école ?

    Pourquoi inciter à ce point les communes à investir dans des activités périscolaires qui ne permettront pas à nos enfants de devenir meilleurs, quand les besoins en outils et en formation à la pédagogie numérique pour les enseignants permettraient justement de donner à nos enfants la chance d’apprendre mieux en cours grâce à la pédagogie différenciée et au-delà des murs de l’école ?

    Quand les chronobiologistes parlent d’organiser non pas les rythmes mais les temps de l’enfant, les outils numériques, s’ils sont bien encadrés par les enseignants, l’accompagne partout où il se trouve avec des apprentissages potentiellement ludiques et efficaces tout au long de ses temps de vie.

    Avec les outils et ressources numériques, l’enfant n’est pas mis en situation d’échec et de censure, comme il peut l’être en cours : une évaluation formative et des pratiques complémentaires, qui, pour reprendre les mots de Claire Leconte, chronobiologiste, « permettent de minimiser les fluctuations de l’attention ainsi que la fatigue inhérente à l’ennui ou l’angoisse de ne pas savoir faire ».

    Une récente évaluation établie par le collectif des maires contre la réforme des rythmes scolaires a estimé à près d’un milliard et demi d’euros le coût de cette réforme. Comme le souligne Jean-Michel Fourgous maire d’Elancourt et coordinateur du collectif : «A choisir, il aurait mieux fallu affecter ce budget à un grand plan de formation des enseignants pour améliorer et moderniser la pédagogie, avec des outils numériques, et surtout changer l’organisation pédagogique des enseignants, à l’image de ce que pratique des pays scandinaves, dont le niveau des élèves est aujourd’hui incontesté (étude Pisa) »

    Et vous, qu’en pensez-vous ? Réagissez en laissant votre commentaire en bas de page.

    Article rédigé par Marie-France Bodiguian, Cabinet AMO-TICE

  • Renforcer l’attractivité de son territoire grâce au numérique dans les établissements

    Renforcer l’attractivité de son territoire grâce au numérique dans les établissements

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    Les différentes politiques de la ville ont, depuis des décennies, envisagé des stratégies pour attirer les populations sur les territoires grâce au développement économique, ou à l’emploi.

    Aujourd’hui, les infrastructures numériques sont devenues l’un des fers de lance de l’attractivité territoriale dont fait partie le numérique dans les écoles.

    Et si au-delà des murs et des équipements, les usages innovants avec les technologies numériques pouvaient avoir un impact sur l’attractivité des établissements et des territoires ?

    Pour en débattre, autour d’Eric Fourcaud, lors de cette dernière session du séminaire « Collectivités Territoriales » qui a eu lieu pendant Ludovia 2013 : Julien Llanas – DGESCO (Collèges connectés), Agathe Busch chef de projet e-Edu – Manche Numérique, Jean-Marie Drouet  principal du collège d’Ax-les-Thermes sur la motivation des équipes enseignantes, et Jean-Michel Martin – DSI Conseil général de Saône-et-Loire et du pôle d’attractivité économique Saône-et-Loire avec le consortium TED.

    Dés 2005, un rapport du ministère de la ville soulignait l’importance de l’innovation dans les écoles, dans la lutte contre la désertion des territoires au profit des mégapoles.

    Depuis, le numérique dans les écoles n’a eu de cesse d’évoluer et les programmes de se multiplier.
    On se souvient du programme PrimTice lancé par le ministère de l’Education Nationale en faveur du développement des tableaux numériques interactifs, de l’opération ENR, Ecole Numérique Rurale, et des deux rapports sur la réussite du  numérique à l’Ecole de Jean Michel Fourgous, pour ne citer qu’eux.

    « L’effet vitrine des collèges connectés »

    Aujourd’hui, tous les acteurs de l’Education sont concentrés sur cette nouvelle étape que constitue le projet de Vincent Peillon : faire entrer l’école dans l’ère du numérique, dont l’un des volets est dédié aux « Collèges connectés ».

    Pour Julien Llanas, en charge de ce projet à la DGESCO,

    « le numérique dans les établissements constitue un formidable accélérateur d’attractivité des territoires ».

    C’est la raison pour laquelle a été sélectionné dans chaque académie, dans les zones rurales ou en zone d’éducation prioritaire, un collège pilote , afin de créer « un effet vitrine, un rayonnement » auprès des autres collectivités alentour.

    Mais les critères de sélection de ces collèges pilotes, choisis pour leurs engagements préalables en faveur du numérique et soutenus dans cet élan depuis les années 2000, suscitent de vifs débats dans la salle :

    « Ne sommes-nous pas en train de créer une sur-fracture territoriale, en privilégiant des établissements déjà connectés, et de sur-capitaliser sur la technologie au lieu de se concentrer sur les besoins premiers d’usages numériques » arguent certains.

    Quoiqu’il en soit, le ministère s’investit fortement dans le cadre d’actions expérimentales, en faveur des « collèges connectés » afin de créer « un effet de longue traine et permettre aux différents territoires de prendre exemple sur ces actions ainsi initiées ».

    L’attractivité du numérique éducatif, une œuvre de co-construction territoriale

    Le rôle et le maintien des services publics en milieu rural prennent de ce fait toute leur ampleur pour permettre de créer des pôles d’attractivités économiques dans les territoires.

    En particulier, grâce à leurs capacités de réunir les compétences nécessaires autour de tels projets et de créer des consortiums efficaces.

    C’est exactement l’expérience qu’en ont fait les deux territoires, invités à cette session : la Manche et La Saône et Loire.

     

    Agathe Bush, chef de projet e-Edu de Manche Numérique, salue à cet effet l’efficacité du comité de travail créé autour de l’intercommunalité des villes de la Manche.

    « L’une des principales motivations a justement été de lutter contre la fermeture d’établissements et de créer des pôles d’éducation numérique attractifs pour les populations » précise Agathe Bush.

    Grâce à la multiplicité des partenariats avec les établissements, les enseignants, les gestionnaires de réseaux ou les CDDP, la Manche numérique a pu identifier les besoins et mutualiser les commandes au sein d’une centrale d’achats car « les bons choix d’équipements et d’infrastructures numériques restent essentiels pour optimiser l’attractivité des territoires par le numérique éducatif » précise t-elle.

    Même discours du côté du Conseil Général de Saône et Loire, représenté par Jean-Michel Martin, DSI au Conseil général, et au sein du consortium d’attractivité économique TED (tablette pour une éducation digitale), suivi par la DGESCO.

    Retenu dans le cadre d’un appel à projet national sur les investissements d’avenir, le projet TED représente un réel espoir pour le Conseil Général en matière d’attractivité territoriale.

    Les acteurs et les investissements qu’il a su mobiliser autour de ce projet en sont une manifestation probante.

    Entre le département, le CRDP, et la Caisse des Dépôts de Consignation, ce n’est pas moins de 3 114 000 euros, que les services publics ont déployé pour ce projet, sur les 6 500 000 euros engagés au total avec les entreprises privés françaises Unowhy, Sejer, et Logosapience, dont les fonds sont, pour certains, issus également de financements publics.

    Un investissement conséquent, qui en fait sourciller plus d’un au sein de l’assistance.

    Mais Jean-Michel Martin tient à préciser qu’en matière d’attractivité économique, seuls des projets ambitieux, « chauvins » et bien pensés permettront une co-construction territoriale et une communication efficiente.

    En effet, TED, qui repose sur le travail d’entreprises françaises, n’est pas un simple projet d’équipement en tablettes. Il s’agit d’une solution évolutive conçue pour des usages pédagogiques, adaptés aux besoins et aux contraintes des enseignants : une expérimentation sur un long terme et de grande envergure, soutenu par un consortium d’experts pluridisciplinaires dédié aux équipements, contenus, formations, suivis, évaluations, etc.

    Au-delà de l’ambition d’attractivité économique, un tel projet permet par ailleurs, selon Jean Marie Drouet, principal au collège d’Ax les Thermes d’attirer et de retenir les enseignants dans les établissements.

    Les tablettes, les tableaux numériques interactifs, et la présence d’un bon débit internet constituent, selon lui, des éléments concourant à la motivation des enseignants, particulièrement difficiles à maintenir dans les régions éloignées des grandes mégapoles.

    Car, quand certaines régions n’enregistrent aujourd’hui qu’un très faible débit internet ou quasi nul , celles-ci pourront-elles réellement faire face au resserrement de la bande passante, avec l’arrivée imminente des manuels numériques et des Espaces Numériques de Travail, malgré les efforts des pouvoirs publics à installer le très haut débit, que l’on sait si coûteux en période de crise ?

     

    Quoiqu’il en soit le débat est posé : à la lumière de cette session, le numérique à l’Ecole prend ici une nouvelle dimension.
    Au-delà de l’impact social, que l’on lui attribue fréquemment, le numérique éducatif joue également un rôle dans notre écosystème, telle la promesse d’un territoire attractif et dynamique, qui se déjouerait des déserts ruraux et économiques.

    Article rédigé par Marie-France Bodiguian, Cabinet AMO-TICE