Auteur/autrice : Aurélie Julien

  • Initier les collégiens à la programmation informatique : exemple d’une expé dans les Yvelines

    Initier les collégiens à la programmation informatique : exemple d’une expé dans les Yvelines

    Cute little boy pointing while using desktop PC with friend at desk in school computer lab

    Les enfants sont confrontés de plus en plus tôt à l’informatique, par le biais d’Internet le plus fréquemment. L’école a son rôle à jouer pour les préparer à l’usage de cet outil.

    La réforme du collège 2016 prévoit l’initiation à la programmation dans le cadre du programme de mathématiques.
    Au programme : notions de variables, algorithmes, évènements,… mais aussi, documenter et partager ses programmes.

    Sur ce point, le collège de Feucherolles a répondu présent avec l’accord des parents d’élèves pour mener une expérimentation en anticipation de la mise en place de cette réforme.

    En novembre dernier, le collège a mis en place un projet d’initiation à la programmation informatique auprès d’un groupe d’une vingtaine d’élèves de 4ème volontaires pour mener cette activité en plus de leurs cours habituels. Ce groupe a, durant cinq séances, travaillé à la personnalisation d’un jeu (alunissage), chaque élève ayant la possibilité de faire évoluer les paramètres de son jeu et de mettre en place des algorithmes de son choix, en intervenant directement sur le code javascript du jeu.

    Cet apprentissage s’est fait sur la plateforme Jeu-Code mise à disposition du collège par la société MaguiStudio pour cette expérimentation. Sous la conduite des professeurs de mathématiques, les adolescents ayant participé à ces ateliers ont pu travailler de façon concrète sur des notions comme les constantes et les variables, les séquences d’instruction, les boucles et les instructions conditionnelles.

    C’est après une présentation d’une heure de l’outil et d’une mise à disposition de celui-ci quelques jours avant le premier atelier (l’outil étant accessible de n’importe quel poste ayant une connexion internet) que les professeurs, même sans formation préalable aux techniques de programmation, ont pu animer en toute sérénité cette première série d’ateliers.

    A l’issue de leur travail en atelier, les élèves ont eu la possibilité de présenter leur production à leurs parents et amis et les faire jouer sur leur propre jeu. Le dernier atelier s’est prolongé  par un échange entre les élèves et un intervenant de la société MaguiStudio sur les métiers de l’informatique et les chemins pour y arriver.

    Source : PhileasCode

  • Travail collaboratif : mise en pratique avec l’ENT LéA

    Travail collaboratif : mise en pratique avec l’ENT LéA

    Philippe l’avoue : à l’arrivée du numérique en classe, il s’interrogea sur l’usage ; sa réflexion est partie de l’outil et de ce qu’il pourrait faire avec.

    ENTLEA_Mainedebiran1« Très rapidement, je me suis rendu compte que c’était l’inverse qu’il fallait faire à savoir : j’ai des objectifs pédagogiques très précis donc, soit j’utilise une feuille de papier de manière classique, soit j’utilise le numérique qui me permettra de faire différemment ».

    Aujourd’hui, Philippe Mallard n’utilise pas encore tous les outils disponibles dans l’ENT LéA, mais il développe de plus en plus de nouvelles pratiques comme, par exemple, l’utilisation du WIKI ou travail collaboratif ou encore la construction de QCM avec Moodle.

    « Ce que je teste cette année, c’est la réalisation du QCM par les élèves ».

    Avec l’ENT LéA, on change aussi les habitudes des élèves.

    L’objectif est que les élèves reprennent les cours en préparant des questions pour leurs camarades. A chaque cours, deux élèves ont la charge de ce travail ; à la fin de l’année, une vraie banque de questions est donc à la disposition des élèves.
    Pour ces élèves de terminale L comme Paul, « cela permet d’avoir des outils pour réviser tout au long de l’année et avant les épreuves du BAC ».

    ENTLEA_Mainedebiran2Pour le travail collaboratif, l’enseignant a choisi le thème du “téléphone portable, objet de la mondialisation“ sous forme d’étude de cas. A partir d’un ensemble documentaire, les élèves doivent trouver les informations qui leur sont utiles et produire une synthèse. C’est précisément deux élèves qui réalisent ce travail alors que le reste de la classe travaille de manière classique.

    « Habituellement, j’aurais donné ce travail à faire par chaque élève ou par groupe en îlots puis on aurait corrigé en classe (…). L’objectif est de développer leur autonomie mais aussi de favoriser les échanges en classe ».

    Se construire un argumentaire et l’exprimer en classe autour d’un débat : un des intérêt du travail collaboratif.

    En effet, une fois le travail terminé à la maison, les deux camardes le présentent au tableau numérique devant toute la classe qui connaît le sujet puisque chacun a réfléchi de manière individuelle. Après la classe, les deux élèves reprennent leurs notes en complétant avec ce qui a été dit pendant les échanges et produisent un document final.

    Ce qui est intéressant, c’est tout l’historique du travail collaboratif jusqu’à la version finale.

    Apolline, élève en terminale L, reconnaît que cette manière de travailler est toute nouvelle pour elle et que c’est plutôt positif.

    Des points positifs que l’enseignant relève également comme : apprendre à travailler en autonomie, dynamiser la classe par les échanges ou encore valoriser des élèves qui sont un peu plus en difficultés.

    « Ce travail se fait sur la base du volontariat et ce ne sont pas forcément les élèves les plus à l’aise qui se lancent ».

    Pour lui, il est important que les élèves travaillent réellement de façon collaborative « parce que le travail de groupe autour d’une table n’est pas toujours du travail collaboratif », souligne t-il.

    Naturellement, les élèves vont collaborer via les réseaux sociaux « puisqu’ils n’utilisent presque plus la messagerie » ou via les SMS. L’ENT n’est donc pas un outil qu’ils vont privilégier et c’est donc à chaque enseignant de les aider à s’en emparer, en déposant des documents, par exemple, ou en proposant un travail collaboratif comme le fait Philippe Mallard.

    Cet enseignant est bien conscient qu’il existe bien d’autres plateformes peut-être plus attrayantes mais le gros intérêt d’un outil ENT comme LéA, « c’est que les données sont sécurisées ».

    Et puis, surtout, ce sont des élèves de terminale qui vont aller à l’université et seront rapidement confrontés à Moodle ; c’est donc un bon moyen de les préparer à la fac, conclut-il.

    ENTLEA_MainedebiranHP

     

  • Le Comité régional académique  Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées installé le 21 janvier 2016

    Le Comité régional académique Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées installé le 21 janvier 2016

    Le comité régional académique (CoRéa), sous la présidence du recteur de région académique a vocation à se réunir une fois par mois avec les secrétaires généraux d’académie, et en fonction de l’ordre du jour, les proches collaborateurs des recteurs.

    Ce comité régional, prévu par le décret du 10 décembre 2015, est l’instance qui permet de construire collégialement les orientations stratégiques dans les domaines qui nécessitent une coordination avec la nouvelle région et les services de l’Etat. Les politiques éducatives concernées sont la formation professionnelle et l’apprentissage, l’orientation tout au long de la vie, la lutte contre le décrochage scolaire, l’enseignement supérieur, la recherche et les contrats de plan État-Région, le numérique éducatif et l’utilisation des fonds européens.

    Pour l’exercice de ses compétences propres et pour le bon fonctionnement du comité régional académique, le recteur de région académique dispose d’un service pour les affaires régionales (SAR). Ce service sera placé auprès du secrétariat général de l’académie de Montpellier et sous la responsabilité d’un secrétaire général adjoint qui en assurera la coordination et l’animation. Le service pour les affaires régionales a un rôle de coordination des deux académies dans les domaines de compétence du comité régional académique.

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  • Formation des enseignants au numérique : est-ce mieux Outre-Manche ?

    Formation des enseignants au numérique : est-ce mieux Outre-Manche ?

    [callout]L’étude basée sur 500 enseignants britanniques tant dans le primaire que dans le secondaire a été menée par Instructure, une société spécialisée dans les technologies appliquées à l’éducation.[/callout]

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    Elle a révélé qu’un tiers des professeurs dans les écoles primaires, et à peu près autant dans le secondaire, ne se sentent pas à l’aise avec l’utilisation des nouvelles technologies dans le curriculum scolaire.

    De plus, les professeurs dans les écoles du service public sont moins bien préparés à l’utilisation de nouvelles technologies dans les salles de classe. Près de la moitié, 49,3% exactement, déclarent ne pas avoir reçu les formations adéquates. Ce pourcentage est de 43,9% pour les professeurs des écoles du secteur privé.

    Cette année, l’utilisation et la mise en place des nouvelles technologies dans les écoles a coûté autour de 623 millions de livres au gouvernement britannique.

    Ça représente 11800 livres par école, en prenant en compte 24372 établissements en Angleterre.

    Samantha Blyth, directrice des écoles chez Instructure explique : “Ce n’est pas l’enthousiasme pour la technologie qui manque chez les professeurs britanniques, et il y a une énorme adhésion au fait qu’elle améliore l’enseignement

    Le problème est que les systèmes tendent à être imposés verticalement, depuis le sommet de la hiérarchie vers la base. Les professeurs ne peuvent pas les adapter pour coller à leur propre style, ou aux besoins spécifiques de leurs élèves”.

    “Nous avons désormais la sophistication nécessaire pour écarter certains des obstacles qui gênaient les professeurs. Mais ils ont besoin de systèmes qui soient faciles à utiliser, ainsi que de formations pour qu’ils les adoptent”.

    Source : Jérôme Gastaldi, seriousgamesindustry.com

  • 150 000 collégiens dyslexiques peuvent désormais accéder à des manuels scolaires adaptés à leurs besoins

    Une nouvelle fonctionnalité plébiscitée par les enseignants

    Activable en un simple clic, cette fonctionnalité s’applique à l’ensemble des manuels scolaires qui s’affichent alors dans la police OpenDyslexic, réputée pour faciliter la lecture aux dyslexiques. Cette police, open source et gratuite, rejoint les valeurs portées par l’éditeur, qui publie déjà ses manuels scolaires sous licence libre. L’activation de la fonctionnalité triple également l’espace entre les mots et double les interlignes pour aider les élèves dyslexiques dans leur lecture.

    « Nous avons appliqué les premières recommandations de nos travaux concertés avec le Ministère de l’Education Nationale sur ces sujets. D’autres fonctionnalités suivront pour aller encore plus loin dans l’aide aux dyslexiques, mais les premiers retours de nos utilisateurs sont déjà très positifs », déclare Raphaël Taieb, cofondateur du Livrescolaire.fr.

    « C’était une demande forte des professeurs de notre communauté, confrontés au quotidien à des supports pédagogiques inadaptés aux besoins de leurs élèves dyslexiques. Nous avons un engagement fort pour la réduction des inégalités face à l’apprentissage. L’accès libre et gratuit à nos manuels scolaires sur Internet, couplé à ce type de fonctionnalités, sont autant de pas importants dans cette direction. Et nous avons beaucoup d’autres idées en cours de développement pour la rentrée 2016. »

    « Ce qui nous a demandé le plus de travail, c’est la généralisation de ces innovations à l’échelle des 20 manuels, 2 500 pages, 10 000 documents et 15 000 exercices que comporte notre site », rapporte Jonathan Banon, directeur innovation du Livrescolaire.fr.

    « L’aide aux élèves dyslexiques, comme à d’autres élèves ayant des besoins spécifiques (élèves malvoyants ou aveugles, élèves dyspraxiques, etc.) est un axe important de notre développement. Le numérique est un formidable levier d’innovation pour aider ces élèves. »

  • Le Label européen des langues 2015 remis à IFOS

    Le Label européen des langues 2015 remis à IFOS

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    Le 21 janvier 2016, Marc Boudin, Délégué général de l’Union des Français de l’Etranger (UFE) et Julien Nizri, Directeur général de Centre Inffo remettent à l’Institut français à la Maison de l’Europe à Paris, le Label européen des langues 2015 pour sa plateforme de formation à distance IFOS.

    Le Label européen des langues récompense les initiatives européennes et projets novateurs dans le domaine de l’enseignement et de l’apprentissage des langues, via un concours annuel organisé par la Commission européenne et les agences nationales dans chacun des 33 pays de l’Europe de l’éducation. Le concours 2015 avait pour thématique « Les langues vers l’inclusion sociale ».

    Destiné aux enseignants désirant se former ou améliorer leurs compétences en français professionnel, IFOS a été initié par l’Institut français en partenariat avec le Centre de langue française de la Chambre de commerce et d’industrie de région Paris Ile-de-France, dans le cadre du programme du ministère des Affaires étrangères et du Développement international « 100 000 professeurs pour l’Afrique ». IFOS a été lancé en janvier 2015.

    Ce label valorise les projets portés par l’Institut français en faveur du secteur culturel français et européen. L’Institut français a en effet à cœur d’affirmer la dimension européenne de l’action culturelle extérieure. L’attribution du Label européen des langues contribue à mieux faire connaître et reconnaître les projets et actions de l’Institut français auprès des institutions européennes et de ses partenaires européens.

    L’INSTITUT FRANÇAIS ET LE NUMÉRIQUE

    Opérateur du ministère des Affaires étrangères et du Développement international, au service de la diplomatie culturelle, l’Institut français est aujourd’hui une marque unique en France et dans 96 pays. Il assure la promotion à l’étranger des artistes, des idées, des œuvres et des industries, tout en favorisant les échanges artistiques et le dialogue des cultures.

    L’Institut français fait du numérique l’une de ses priorités stratégiques transversales. Son ambition est de doter le réseau culturel français dans le monde de plateformes numériques innovantes et d’aborder le numérique comme un enjeu de coopération culturelle, en particulier dans le secteur de la promotion du français.

  • S’orienter vers les secteurs de l’informatique ou du numérique après son bac ?

    S’orienter vers les secteurs de l’informatique ou du numérique après son bac ?

    salonetudiantnumerique_210116Attractifs et porteurs, le secteur des nouvelles technologies, au sens large du terme, présente de sérieux atouts, à commencer par ses perspectives de recrutement et d’évolutions.

    Devant la large gamme de métiers de ce secteur en pleine croissance, et les différents cursus pour y parvenir, l’Etudiant propose la 9ème édition du Salon l’Etudiant Numérique & Informatique.

    Cet évènement, placé sous le patronage du ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et du ministère de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique, se déroulera les 30 et 31 janvier 2016.

    Le salon du Numérique & Informatique est l’opportunité pour les lycéens et les étudiants de découvrir les métiers et les filières de formation spécialisées adaptées au monde professionnel.

    Les représentantes des organismes de formation, des institutions et des entreprises seront réunis sur le salon pour présenter et expliquer les filières, les cursus et détailler les emplois du numérique et de l’informatique.

    A la rencontre des exposants : découvrir les études et les métiers

    Les secteurs du numérique et de l’informatique ne cesse d’évoluer… et de séduire. La gamme de métiers qu’ils englobent est large et concerne tous les niveaux d’études.
    Durant les deux jours du salon, les représentants des établissements détailleront leurs offres de formation : généralistes ou spécialisées, en formation classique ou en alternance, cursus classiques ou innovants.
    Ils se tiendront à disposition des visiteurs pour leur expliquer les spécificités de leurs formations, la durée des études et les débouchés possibles.

    Filières techniques ou artistiques, cursus axés sur la programmation ou le commerce électronique, les jeunes vont pouvoir poser leurs questions et obtenir toutes les informations nécessaires pour définir leur projet d’études ou professionnel.

    Une occasion unique de faire le point sur les formations qui mènent à l’emploi et les métiers qui recrutent.

    Job IRL

    Qui mieux qu’un pro peut parler de son métier ?
    Les 15-25 ans retrouveront sur le stand de JobIRL des professionnels du numérique et de l’informatique qui répondront à leurs questions.

    JobIRL est le 1er réseau social professionnel pour l’orientation des 14-25 ans.

    Les professionnels répondent aux jeunes en ligne sur les forums, reçoivent les plus motivés, In Real Life, une heure sur leur lieu de travail. Des offres de stage de 3e et stages étudiants sont disponibles sur le site.
    JobIRL organise également des Happy JobIRL, rencontres entre jeunes et pros.
    Déjà 18 000 membres, rejoignez-les ! www.jobirl.com

    La librairie de l’Etudiant

    L’ensemble des publications de l’Etudiant sera proposé sur place : mensuels, hors-série, guides pratiques et guides métiers…. L’occasion pour les jeunes et leurs parents de faire le plein d’informations.

    Les conférences : pour aller plus loin

    En complément de leur visite, les jeunes pourront assister à un cycle de conférences. Chacune d’elles réunira des représentants d’écoles, d’universités ou d’entreprises, autour d’un journaliste de la rédaction de l’Etudiant.
    Grâce à ces conférences, les visiteurs pourront recueillir toutes les informations pratiques dont ils ont besoin et auront une idée plus claire du parcours d’études menant à la profession qu’ils souhaitent exercer. Les professionnels leur feront découvrir les métiers qui recrutent et leur parleront des filières qui mènent à l’emploi.

    Toutes les infos : www.letudiant.fr/etudes/salons/salon-letudiant-informatique-multimedia.html

  • François Tinland, directeur de l’enseignement et de la production du CNED

    François Tinland, directeur de l’enseignement et de la production du CNED

    CNEd_nouveaudirecteurprod_210116Agé de 58 ans, François Tinland a exercé ces dernières années les fonctions de directeur stratégique et opérationnel dans le développement de la satisfaction client et de la qualité de services. Il a travaillé à la fois dans des structures publiques et des entreprises privées.

    Dans un monde où les technologies de l’information et de la communication construisent un nouveau rapport au savoir, le CNED, opérateur public de l’enseignement à distance, propose des parcours qui développent la capacité de chacun à apprendre, à progresser, à réussir.

    La direction de l’enseignement et de la production du CNED est en charge de la stratégie et du pilotage des activités centrées sur l’accompagnement des inscrits tout au long de leur parcours, qu’il s’agisse de moyens humains, matériels ou immatériels. Ceci dans un double objectif : favoriser la réussite des apprenants et améliorer la qualité de la relation client.

    Expériences professionnelles (non exhaustif)

    • Directeur régional
      Organisation et mise en œuvre de la stratégie de développement
      Groupe Adecco
      2001-2015
    • Directeur de la commercialisation
      Direction des actions commerciales et du marketing stratégique et opérationnel
      CNED
      1995-2001
    • Responsable marketing et commercial
      Société Plisson SA

    Autres responsabilités

    Il est également Président du Conseil d’administration d’une entreprise de l’économie sociale et solidaire et membre du conseil d’administration d’une association dirigeant plusieurs établissements du secteur médico-social dans la Vienne.

  • Eidos 64, le forum des pratiques numériques pour l’Education

    Eidos 64, le forum des pratiques numériques pour l’Education

    [callout]Une autre spécificité de cette manifestation, qui découle de cette variété de participants et de cette volonté d’échange, est l’hétérogénéité des intervenants : aussi bien l’expert reconnu au niveau national ou européen que l’enseignant du département qui vient rendre compte de sa pratique de classe quotidienne.[/callout]

    logo_eidos64

    Le thème de cette édition 2016 : L’Honnête homme 2.0, citoyen numérique

    Internet est désormais, il est trivial de le remarquer, un moyen indispensable pour se documenter et s’informer. Bien au-delà, il s’est également imposé comme un moyen irremplaçable pour le divertissement (jeux vidéos en ligne, vidéo, littérature…), les interactions sociales (forums, réseaux sociaux…) et pour l’action citoyenne (voir l’exemple des printemps arabes, des nombreuses pétitions en ligne, des mouvements citoyens comme ceux des « pigeons »…).

    Comme souvent, la transposition dans le numérique de ces activités, qui existaient avant lui, n’entraîne pas seulement un changement superficiel : elle fait « bouger les lignes » et fait évoluer la situation dans son ensemble. Ainsi, l’information, le divertissement, la sociabilité et l’action citoyenne, avec le numérique, ont changé fondamentalement dans leurs moyens et dans leur portée. Chacun doit, pour tirer le meilleur profit de ces médias, apprendre à vivre dans ce monde numérique, en maîtriser les outils, les codes, les références, développer un certain nombre de savoirs, de savoir-faire et de savoir-être numériques.

    Il est illusoire de croire que les enfants, sous prétexte qu’ils sont nés dans cette époque numérique, seraient naturellement aptes à y évoluer et à y trouver leur place. C’est même peut-être le contraire : dans les générations précédentes, les jeunes pouvaient, dans une certaine mesure, apprendre la sociabilité, la citoyenneté, la façon « normale » de se comporter dans le monde simplement en observant leurs aînés, parents, enseignants, modèles divers. Comme beaucoup de pratiques numériques sont nouvelles, les adultes ne les utilisent pas toujours, et quand ils le font, ce n’est pas forcément avec le discernement et la réflexion nécessaires, faute justement d’avoir appris ces pratiques.

    Il est donc plus que jamais indispensable d’enseigner ces compétences aux enfants, de leur apporter une éducation positive et explicite sur ces sujets, sans espérer une illumination naturelle et spontanée qui n’adviendra pas. Si beaucoup d’adultes n’ont pas de compétences numériques particulières, ils ont ce qui permet de les développer : une culture générale et un système de valeurs.

    C’est pour désigner cet homme (ou cette femme, il faut entendre ce mot dans le sens d’« humain ») du monde numérique que nous avons choisi d’utiliser l’expression « Honnête homme 2.0 ». Ce sur quoi nous entendons insister, ce sont les qualités sociales de cet humain idéal, son sens des bienséances, son aptitude à se comporter de façon appropriée en société en toutes circonstances, mais aussi ses qualités intellectuelles, sa culture générale qui lui permet d’appréhender le monde, tout en possédant les qualités morales pour y agir d’une façon juste et probe, en gardant une certaine discrétion, en n’essayant pas de se faire valoir. Ce modèle est-il encore d’actualité à une époque où attirer l’attention semble être le seul moyen d’avoir voix au chapitre et de faire entendre ses idées, où la popularité est un critère de reconnaissance ?

    L’Honnête homme du XVIIème siècle bénéficie d’une culture générale, plutôt que de connaissances de spécialiste1. C’est cette universalité qui le rend capable de s’adapter à toutes les situations2.

    Bien sûr, il ne s’agit pas pour nous de proposer d’appliquer aveuglément ces valeurs comme modèle pour la société contemporaine3, mais nous invitons les participants de cette huitième journée Eidos64 à réfléchir à ce que peut être, au XXIème siècle, dans un monde où le numérique a de plus en plus de place, cette « étude particulière qui regarde le monde » qui permettait, selon le Chevalier de Méré4 d’atteindre l’idéal de l’Honnête homme. On peut parler de culture générale, de savoirs fondamentaux, de culture numérique, de valeurs de la République, de nétiquette, d’Éducation aux Médias et à l’Information, de démarche scientifique, d’Éducation Morale et Civique… La formation de l’Honnête homme 2.0 tient sans doute un peu de tout cela, mais n’est réductible à rien de tout cela.


    1. Pascal : « Puisqu’on ne peut être universel en sachant tout ce qui se peut savoir sur tout, il faut savoir peu de tout, car il est bien plus beau de savoir quelque chose de tout que de savoir tout d’une chose. »
    Pensées, Transition 2 v° de l’édition électronique des Pensées (Lafuma 195, Sellier 228)

    2. Ariste dans L’École des maris de Molière :

    « Toujours au plus grand nombre on doit s’accommoder,
    Et jamais il ne faut se faire regarder.
    L’un et l’autre excès choque, et tout homme bien sage
    Doit faire des habits ainsi que du langage,
    N’y rien trop affecter, et sans empressement
    Suivre ce que l’usage y fait de changement. […]
    Mais je tiens qu’il est mal, sur quoi que l’on se fonde,
    De fuir obstinément ce que suit tout le monde,
    Et qu’il vaut mieux souffrir d’être au nombre des fous,
    Que du sage parti se voir seul contre tous. »
    (Acte I, scène 1)

    3. Il va sans dire que nous faisons abstraction, en choisissant ce titre, de ce que la figure de l’Honnête homme doit à la société de l’Ancien Régime. Nous ne faisons pas davantage références aux personnalités historiques, nobles de la cour de Louis XIV, à qui ce titre était appliqué et qui le revendiquaient, avec une hypocrisie qu’Harold Nicholson a abondamment fustigée dans The Good Behaviour, being a Study of Certain Types of Civility. Cet ouvrage, qui évoque différents modèles de civilité depuis l’Antiquité chinoise jusqu’aux conceptions du XXème siècle, en passant par le kalos kagathos grec (καλὸς κἀγαθός), l’idéal chevaleresque de l’amour courtois ou le gentleman victorien, insiste (peut-être exagérément) sur les turpitudes que la notion d’honnêteté a parfois pu servir à dissimuler sous le règne du Roi Soleil.

    4. Contemporain de Pascal, il a consacré plusieurs ouvrages à l’Honnête homme et écrit :

    « Je ne comprends rien sous le Ciel au-dessus de l’honnêteté. C’est la quintessence de toutes les vertus […]. Cette science est proprement celle de l’homme, parce qu’elle consiste à vivre et à se communiquer d’une manière humaine et raisonnable. Celui qui l’aurait de son naturel, comme on la peut acquérir sans étude, quand il ne saurait que cela, ne serait pas un ignorant. Je crois néanmoins, [que] pour exceller dans cette science, on ne saurait avoir assez de lumière, et que tout ce qu’on apprend de rare et d’aimable, y contribue ; mais il y a une étude particulière, qui regarde le monde, et je vois que les meilleurs esprits, et les plus savants, à moins que de l’avoir observée, n’y marchent guère sans faire de faux pas. »
    (« La vraie Honnêteté » in Œuvres posthumes de Monsieur le Chevalier de Méré, 1712)

    Plus d’infos :
    Tout le programme sur http://eidos64.fr/programme-2016/

    Retrouvez toutes les interviews EIDOS 64 à Bayonne sur ludomag.com