Auteur/autrice : Aurélie Julien

  • Comment Wikipédia peut-il être un modèle éducatif ?

    Comment Wikipédia peut-il être un modèle éducatif ?

    « Ce qui me fascine dans Wikipédia, c’est l’idée de séparer le contenu du savoir, de la procédure par laquelle on va chercher, maîtriser, publier, partager et synthétiser le savoir ».

    Cette séparation entre la « substance » et la « procédure » est absolument centrale dans la communauté Wikipédia.
    Il développe l’idée que n’importe qui peut être contributeur dans Wikipédia, sans affichage de diplôme ou de statut mais sans pour autant faire n’importe quoi ; la communauté doit suivre un certain nombre de règles et un « Wikipédiste » sera rappelé à l’ordre s’il ne le fait pas.
    Au travers de cette collaboration, « chacun va révéler son intelligence, ses capacités à mettre en œuvre quelque chose ».

    En cela, l’exemple de Wikipédia est un modèle qui s’apparente très bien à l’orientation actuelle du monde éducatif.

    « Désormais, ce qui devient central, c’est de mettre en forme les savoirs ».

    Il cite Jacques Rancières et son ouvrage de 1987, « le Maître ignorant », une biographie philosophique dans laquelle il pose le postulat de l’égalité des intelligences (source Wikipédia).

    L’enseignant n’est plus le détenteur du savoir qui déverse un ensemble de connaissances à ces élèves mais sa mission, et elle est de taille, est bien aujourd’hui, « de vérifier que chacun des apprenants, des élèves fasse sur lui-même l’effort nécessaire pour mettre en œuvre les qualités et les compétences dont tout le monde dispose dans une égalité des intelligences ».

    La suite en vidéo…

     

     

     

     

     

     

     

  • Territoires connectés : enjeux et perspectives pour l’éducation et la culture

    Territoires connectés : enjeux et perspectives pour l’éducation et la culture

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    Campus européen d’été

    Le C2E est une rencontre originale d’une semaine qui associe 200 à 300 professionnels de la eEducation issus d’entreprises, d’établissements publics et de collectivités territoriales ; chercheurs et étudiants français et étrangers pour explorer ensemble une problématique d’actualité relative aux usages éducatifs des technologies numériques.

    L’édition 2014 aura lieu du 15 au 19 septembre 2014 et portera sur les enjeux et perspectives ouvertes par le déploiement du très haut débit (THD) pour l’éducation et la culture.

    Au-delà des infrastructures, c’est une profonde modification des usages qui s’annonce, en particulier dans les domaines de la eEducation et de la eCulture. La disponibilité permanente d’équipements connectés à très haut débit transforme les comportements des citoyens. Un nouveau rapport à l’information, à la connaissance et à la culture s’instaure et invite au renouvellement des politiques en matière d’éducation et de formation.

    Les services et ressources déjà disponibles ne répondent qu’imparfaitement à ces nouvelles attentes ce qui appelle la conception d’une nouvelle génération d’applications au service de besoins qu’il convient de bien appréhender et de qualifier. Pour ce faire, le territoire, quel qu’en soit le périmètre (commune, département, région … ) s’impose comme la nouvelle échelle de réflexion et d’action.

    L’objectif est de dresser un état de la question aussi complet que possible pour accompagner les projets de chacun, de la recherche la plus fondamentale aux réalisations de terrain les plus concrètes dans une logique d’innovation au service des besoins citoyens et du développement territorial.

    Plus d’infos :
    Programme et informations sur le site http://www.c2e-poitiers.com

    Les Partenaires
    – CANOPE
    – CNAM
    – Commission Européenne
    – Espace Mendes France
    – Euromime (consortium des 7 universités)
    – Grand Poitiers
    – Pôle Image Magelis
    – Région Poitou-Charentes
    – SPN
    – Université de la Rochelle

  • Tables rondes Ludovia#11: les points clés

    Tables rondes Ludovia#11: les points clés

    Merci aux blogueurs de Ludovia pour leur oeil critique et leur capacité à synthétiser des discussions toutes aussi passionnantes les unes que les autres !

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    Ressources numériques, entre consommation et création : de quel côté les enseignants vont-ils ou doivent-ils aller ?

    Le débat sur les ressources est permanent et récurrent. Plutôt que de s’appesantir sur une réflexion sur la disponibilité de ressources et leur qualité, la table ronde s’est orientée vers un questionnement sur les usages réels face à cette richesse de contenus.

    Une définition préalable par la DNE, intervenant en la personne d’Alain Thillay, a été engagée et nécessaire puisque dans le terme de ressources, « on met beaucoup de choses« . L’étape de la catégorisation passée, nous nous retrouvons face au débat de l’utilisation, par les enseignants et par les élèves, ces derniers n’ayant pas été oubliés dans les discussions ; l’enjeu étant aussi que le travail des élèves puissent constituer des ressources, « qui génère de la motivation et de la valorisation« , comme l’a souligné Kristophe Léonard, enseignant en premier degré en Ariège.

    Les pouvoirs publics ont aussi leur rôle à jouer. Ainsi, la D.N.E. sur des projets comme Eduthèque centralise et met en valeur, sur un portail construit pour les enseignants, des ressources pédagogiques s’appuyant sur des références d’établissements publics à caractère culturel et scientifique.

    Maintenant, le travail à effectuer reste sur l’enrichissement de l’offre, l’augmentation des participants et de la participation sur ce type de projets.

    L’appropriation par les enseignants et les élèves constitue le véritable enjeu.

    Voir la synthèse et les photos de la table ronde

    Table ronde « Apprentissages sur une planète 3.0, comment peut-on intégrer la culture numérique et éviter la fracture numérique ?

    Au sens culture numérique, on entend quoi exactement ? Vaste sujet en effet, défini de manière différente par les intervenants selon leur « rôle » dans la société éducative, enseignant, éditeur privé, chef d’établissement, représentante de collectivité dans le domaine culturel… Mais au fond, pour tous une même vocation : faire comprendre aux enseignants et aux élèves, bref aux usagers, que leurs pratiques du numérique, au quotidien du côté des jeunes, peuvent servir à l’accroissement de leurs compétences et mener à une acculturation numérique.

    En quoi est-ce important de développer cette culture numérique ?

    Pour Blandine Raoul-Réa de la DNE, ce changement de paradigme a bien été intégré. Pourtant, une vague de commentaires du public présent montre quelques réticences : la « culture numérique » existe-t-elle vraiment dans les textes du ministère ? « Savoir publier » n’existe pas dans le socle commun…On retombe ici sur l’éternelle question du numérique qui doit être partout au risque d’être nulle-part.

    Il faut aller au-delà de la vision numérique au sens des « craintes », des « contraintes » et des « interdits« , qui servent aussi de prétextes très souvent « pour ne pas y mettre la main« . Les enseignants doivent aujourd’hui « oser » et se faire conseiller.

    La notion de hiérarchie est aussi abordée : comment tirer tous les bénéfices de l’horizontalité du numérique dans un contexte hiérarchique ? Un défi à relever !

    voir la synthèse, les photos et les dessins de CIRE

    MOOCs, LMS et média d’apprentissage, entre consommation et création

    Précisons pour commencer : le MOOC (Massive Open Online Course) est un cours avec un grand nombre de participants en ligne alors que le LMS (Learning manager System) et l’ENT (Environnement Numérique de Travail) sont des plateformes.

    Pour un enseignant, le MOOC l’oblige à « sortir de sa zone de confort » car il s’adresse à un grand groupe. Du côté ENT, c’est un peu plus facile car le prof s’adresse à une communauté ; mais c’est déjà un passage vers le « collectif » et vers un changement de positionnement : nous ne sommes plus uniquement dans une posture d’apprentissage en frontal.

    Par contre, publier des ressources sur un MOOC ou une plateforme ne suffit pas. Il est donc nécessaire de rendre visibles ces processus.

    Il a aussi été évoqué le projet de “cartographie des savoirs” en cours d’élaboration par Maxicours, le CNED et des équipes de recherche qui devrait pouvoir donner à chaque apprenant un parcours personnalisé, adapté à son rythme d’apprentissage. La cartographie des savoirs permet d’aller jusqu’à une extrême personnalisation.

    Alors personnaliser et partager, n’est-ce pas contradictoire ?

    Enfin, le débat sur les mots « ouverture » vs « fermeture » a été lancé, certains pensant que  les “donneurs d’ordre” ont le réflexe de vouloir des outils fermés, contrôlés qui vont à l’encontre de l’émergence d’une communauté et même des simples échanges. A cela une des réponses a été que les communautés d’élèves ne vont pas sur l’ENT mais sur Facebook ou WhatsApp par exemples, pour échanger et s’informer ; en quelque sort, si on leur ferme les espaces, eux savent les ouvrir avec leurs propres outils !

    voir la synthèse et les photos de la table ronde

    Mobilité et ENT « Apprentissages et supports mobiles individuels : quelle place pour l’ENT ?

    ENT et appareils mobiles sont-ils « compatibles » ? En fait, ces deux-là peuvent-ils s’entendre ?

    Dans cette table ronde ont été soulevées les contraintes d’ordre technique, d’ordre institutionnel du côté des exigences territoriales. Le BYOD dont on parle tant où chaque élève déjà équipé à la maison amènerait son outil personnel pourrait-il se marier avec l’ENT dont les usages dans le second degré ne font que croître ?

    Autant de questions auxquelles les intervenants présents, enseignants pratiquant en contexte de mobilité, technicien de collectivité ou encore société privée d’applications mobiles, ont tenté de répondre, notamment en apportant des exemples concrets de retours d’usages.

    D’après les rapporteurs, il ressort de cette table-ronde un sentiment que les fabricants d’ENT ont encore du « pain sur la planche » : connexion unique, gestion des traces et des documents, travail collaboratif et gestion des groupes, adaptation aux différents supports, mode déconnecté … sans compter l’accessibilité aux différents handicaps, les chantiers sont nombreux !

    lire la synthèse et voir les photos de cette table ronde

  • La Direction du Numérique pour l’Education partenaire de Ludovia#11

    La Direction du Numérique pour l’Education partenaire de Ludovia#11

    [callout]Blandine Raoul-Réa accompagnée d’Anne Delannoy (enseignante au lycée de Foix dans l’Ariège et interlocutrice académique pour le groupe documentation), Marie Deroide et Alain Thillay se sont prêtés à l’exercice du plateau TV pour évoquer différentes thématiques : ressources numériques, culture numérique et enfin mobilité dans l’ENT.[/callout]

    Quelques questions soulevées lors de ces interviews

    sur les ressources…

    De plus en plus de ressources accessibles avec différents types de droits d’utilisation. Quel serait le point d’entrée pour les ressources numériques spécialement conçues pour l’éducation ?
    Possibilité de nourrir ce « service » en faisant remonter les remarques du terrain ?
    Pourrait-on aller jusqu’à une proposition de parcours pédagogiques à partir des ressources ?

    sur la culture numérique…

    Comment faire pour que les enseignants non « geeks » s’approprient les techniques numériques ? L’objectif est-il de développer la culture numérique des enseignants ou des élèves ?
    Comment fait la DNE pour parvenir à maîtriser cet environnement numérique en perpétuel mouvement ?

    sur la mobilité dans l’ENT

    Les collectivités semblent se lancer dans l’équipement en matériel mobiles type tablettes…Pourtant, les tablettes ne vont pas transformer les usages ! « C’est l’ensemble de l’écosystème qui va être impacté par cette individualisation des équipements » explique Marie Deroide.



     

    Chers lecteurs, merci de votre indulgence quant aux micros coupures sur les vidéos, réalisées en quasi « direct ». Veuillez nous en excuser.

  • En direct de Ludovia#11 avec NipEdu, à vos oreillettes !

    En direct de Ludovia#11 avec NipEdu, à vos oreillettes !

    Des organisateurs de Ludovia, Eric Fourcaud et Aurélie Julien, aux enseignants, aux blogueurs, aux animateurs, aux institutionnels, en passant par les personnages marquants du paysage ariégeois, Fabien et Régis ont su capter des mots dans les temps « informels« ,

    c’est le « off » de l’Université d’été.

    Ils nous le font partager sur leur site nipcast.com

    Chronologie des interventions et thématiques que vous retrouverez sur le site, à écouter ici

    1’06 Les organisateurs de Ludovia#11
    Éric FOURCAUD  et  Aurélie JULIEN

    13’43 Stéphanie….et Stéphanie !
    Stéphanie DE VANSSAY   ; le blog du #twittMOOC et son blog Situations Motivantes
    Stéphanie FONTDECABA

    24’03 Laurence Juin, enseignante en premier degré et blogueuse Ludovia !

    29’36 Benjamin Viaud  de BENEYLU SCHOOL

    35’17 La surprise du chef
    Monsieur LACUBE, restaurateur.

    38’30 Bruno Devauchelle
    Bruno DEVAUCHELLE, notre animateur de « choc » de la conférence inaugurale

    47’32 François Jourde
    François JOURDES que vous retrouverez bientôt sur une série TV Ludomag.com…

    1h03 Blandine Raoul-Réa, de la Direction du Numérique pour l’Éducation

    Merci à eux ! et à l’année prochaine

  • L’AFINEF, représentant de la filière industrielle du numérique éducatif, à Ludovia#11

    L’AFINEF, représentant de la filière industrielle du numérique éducatif, à Ludovia#11

    Quel est le travail quotidien de structuration et de création d’une véritable filière industrielle du numérique éducatif ?

    « Nous travaillons notamment en concertation avec tous les acteurs, aujourd’hui sur le plan e-éducation annoncé en juillet dernier (voir article LudoMag à ce sujet) »

    Face à l’ambiguïté toujours présente entre l’industriel et l’Ecole qui est parfois frileuse à laisser « entrer » le domaine privée dans ses murs, l’AFINEF a t-elle son rôle à jouer ?

    « Nous tentons de faire des propositions lors des Assises de l’AFFINEF en octobre pour faire jouer cette coopération Education Nationale et industriels du secteur« .

    Enfin, la question de la formation professionnelle et continue est abordée et la place occupée par le numérique au sein de celles-ci ; une branche également développée et mise en avant par l’AFINEF.

     

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  • Ludovia#11 : retour sur la Khan Academy

    Ludovia#11 : retour sur la Khan Academy

    Par Jean-François Cerisier, intervenant sur la conférence inaugurale sur le thème de l’année « Numérique & éducation, entre consommation et création », à lire aussi sur son blog.

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    [callout]Du côté scène, sous la houlette de Bruno, les échanges sont nourris. Les questions et remarques de la salle aussi avec un public nombreux (salle comble) et persistant (clôture de la table-ronde à 23 heures). Et les discussions se poursuivent bien plus tard dans la nuit, autour d’un verre, dans la douceur de l’air exceptionnellement estival d’Ax-Les-Thermes. Sans compter les tweets, les commentaires postés sur les murs Facebook et les conversations au petit déjeuner du lendemain. Bref, la Khan Academy soulève des questions. Et c’est bien intéressant.[/callout]

    Comme l’espace de discussion d’une table-ronde ne laisse pas toujours le temps de développer son argumentation et que le train retour vers Poitiers ménage un temps propice à l’écriture, je propose de revenir ici sur quelques points.

    Entrée en matière

    L’enthousiasme de Jérémy Lachal pour présenter la version française de la Khan Academy (KA) fait réellement plaisir à entendre. En revanche, le fond du discours à consonance quasi-évangélique dérange. Il en ressort l’image d’un dispositif « miracle » adaptable à tous les contextes éducatifs et à tous les élèves, susceptible de résoudre tous les problème d’apprentissage, restaurant l’appétence éducative des élèves qui en manquent, développant la créativité, rassurant les parents, produisant une transformation des pratiques pédagogiques …

    Quelques témoignages dithyrambiques d’enseignants et de parents et quelques chiffres chocs (déjà plus de 10 millions d’utilisateurs dans le monde) accréditent un discours sans nuances. L’évocation des résultats préliminaires particulièrement positifs d’une recherche dont on ne connaît pas les conditions de réalisation parachève l’édifice.

    J’avais déjà été frappé de la tonalité des présentations de Salman Khan qui me rappelait celle de Nicolas Negroponte présentant le programme One Laptop Per Child il y a quelques années. Je la retrouve ici. J’imagine que l’on peut l’imputer, au moins partiellement, à des déterminants culturels et à des formats de présentation (TED notamment pour l’une des interventions de Salman Khan). Comme je ne doute ni de la sincérité de Jérémy ni de celle du projet de Bibliothèques sans frontières, j’admets volontiers que l’on ne doit pas s’arrêter à ce discours et qu’il convient de procéder à une véritable analyse du projet. Toutefois, je suggère qu’une présentation plus nuancée, moins « lisse » et intégrant les éléments d’une dimension critique serait bienvenue.

    Au fond, mes interrogations sont ailleurs.

    Tout d’abord, il faut bien convenir que la genèse du projet de Salman Khan s’inscrit dans une vision de l’éducation en marge de l’institution éducative. Les modules de cours adressés à sa cousine cherchaient (avec succès manifestement) à remédier aux échecs qu’elle rencontrait dans ses apprentissages scolaires. Une partie notable des témoignages qui circulent aujourd’hui sur les usages des ressources de la Khan Academy sont du même ordre ou d’un ordre voisin : usages pour des révisions scolaires, absence d’Ecole, problème d’accès à l’Ecole pour des apprenants ayant des besoins spécifiques …

    D’autres usages, parfois très différents en sont faits mais le modèle des ressources et de l’ensemble du dispositif a initialement été pensé dans et pour un contexte non scolaire (et culturellement situé). Il est de ce fait porteur d’un modèle de l’apprentissage qui, encore une fois, n’interdit pas d’en faire autre chose mais qui suggère des usages par ses caractéristiques propres. Si l’on se réfère à la théorie de l’activité instrumentée (Rabardel) et au modèle de médiation instrumentale de Peraya qui montrent notamment comment la nature des artefacts constitue un cadre d’usage, on peut affirmer que la modèle de la KA se retrouve nécessairement dans les usages qui en sont faits. Il est bien sûr possible d’utiliser un tournevis pour enfoncer une pointe mais il est probable qu’il sera plus souvent utilisé pour une vis.

    Ainsi, les ressources de la KA peuvent sans aucun doute être également utilisées intelligemment et efficacement à l’Ecole mais elles y importeront son modèle sous-jacent et c’est la raison pour laquelle il faut pouvoir le caractériser. Ce qui est vrai pour la KA est vrai pour toutes les ressources, toutes les méthodes et tous les dispositifs, bien sûr. C’est pourquoi il est si important que la nation décide de l’Ecole dont elle veut se doter et charge son institution scolaire de réaliser son projet politique.

    S’agissant de la KA, je relève 4 caractéristiques qui me semblent constitutives de son modèle en ce qu’elles sont susceptibles de subsister quelle que soit l’ampleur de l’appropriation qui en sera faite :
    – la nature magistrale des cours qui constituent les ressources de base du dispositif ;
    – la logique d’une scénarisation traditionnelle qui enchaîne la consultation d’un cours magistral suivie d’une activité d’application ;
    – le découpage des contenus présentés qui s’inscrit dans une pédagogie de la maîtrise (du simple au complexe, du facile au difficile, une progression progressive subordonnée à la maîtrise des étapes à franchir) ;
    – l’attribution de « badges » qui attestent des connaissances/compétences acquises.

    Ces choix sont respectables, discutables, présentent des intérêts et des limites, ne conviennent probablement ni à tous les publics ni à tous les contextes et/mais sont très prégnants surtout si l’on réifie et idéalise la KA comme LE modèle salvateur. De fait, ce modèle interroge l’Ecole, du moins en France, car il s’éloigne notablement des approches que l’on y trouve le plus souvent. On peut y voir le ferment de très souhaitables innovations. On peut aussi y voir une proposition et des promesses par rapport auxquelles l’institution scolaire gagnerait à se positionner clairement.

    La question du financement de la KA a également été posée lors du débat de Ludovia. 

    La gratuité, avancée à juste titre par les promoteurs du projet comme un facteur favorable aux usages des ressources témoigne en fait d’un modèle économique où le financement n’est pas assuré directement par les clients finaux. C’est évidement un modèle particulièrement intéressant en ce qu’il facilite les usages de tous. Sauf erreur de ma part (les données sont difficiles à trouver et à vérifier), dans le cas de la KA, la localisation du dispositif au contexte français a été financée dans le cadre d’un mécénat de la fondation Orange d’un montant de 320 000 euros, c’est-à-dire 128 000 euros de fonds privés mais aussi 192000 euros de fonds publics sous forme de défiscalisation.

    L’engagement des mécènes est une excellente chose comme l’accompagnement de l’Etat. Même si l’on sait que les caisses de l’Etat sont vides, des financements publics restent indispensables pour permettre la conception et le développement de ressources de qualité qui exigent des investissements importants. Bien des projets restent dans les cartons faute de ces budgets d’amorçage …

    Le succès de la KA place dans l’ombre de nombreuses réalisations du même ordre. Certaines ont été réalisées par des enseignants, pour leurs élèves, dans des conditions relativement similaires à celles de Salman khan. Le site Maths-Vidéos réalisé par Philippe Mercier, par exemple offre plus de 900 vidéos pour 5000 utilisateurs. D’autres sont commerciales, comme l’offre de Paraschool notamment. De façon beaucoup plus générale, l’abondance de l’offre de ressources, extrêmement hétérogène en nature, formats, qualité … complique considérablement la tâche de l’enseignant.

    Dominique Cardon nous invite à faire confiance à l’évaluation par les utilisateurs que traduisent les algorithmes de PageRank avec des classements relatifs à la popularité des ressources. Pour autant, il est important que ces ressources soient sérieusement documentées (ce qu’elles sont, ce qu’elles font, ce que l’on peut en faire … ) et il me semble que cette tâche d’importance incombe à la puissance publique (Canopé ?).

    Pour conclure sur une note qui incite à l’optimisme, poussons le paradigme de la pédagogie inversée un peu plus avant et remplaçons les professeurs de la KA par des élèves. C’est ce que fait Muriel Epstein avec des élèves qui réalisent les ressources d’un MOOC intitulé TRANSIMOOC et dont les ressources ressemblent furieusement à celles de la KA. Ironie, la ressemblance va jusqu’au financement du projet par la fondation Orange. Si les ressources produites par les élèves autorisent des usages du même ordre que celles le la KA, leur réalisation exige des efforts d’élaboration et de structuration du discours particulièrement efficace pour conforter leurs apprentissages. Et que dire de la confiance qu’ils construisent …

    Ça, c’est de l’inversion ! Et Muriel Epstein n’est pas la seule à la pratiquer …

    Lire la synthèse de la soirée, rédigée par François Jourde et Caroline Jouneau-Sion sur le site de Ludovia#11

  • Pour les élèves du collège Saint Régis-Saint Michel du Puy-en-Velay (43), «Windows 8, c’est génial !»

    Pour les élèves du collège Saint Régis-Saint Michel du Puy-en-Velay (43), «Windows 8, c’est génial !»

    S’il est situé dans un cadre chargé d’histoire, sur les hauteurs du Puy-en-Velay (la ville est le point de départ de la Via Podiensis, l’un des itinéraires contemporains du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle), c’est bien vers l’avenir que regarde le Collège Saint Régis-Saint Michel.

    Pour Emmanuel Belledent, le chef de cet établissement privé sous contrat d’association avec l’Etat, nul doute que plus tôt le numérique est maîtrisé, plus grands seront les bénéfices.

    « Il s’agissait aussi de susciter de la motivation de la part nos jeunes, puisqu’on sait très bien qu’ils sont passionnés par ce genre d’outil », précise t-il.

    Concrètement, 87 tablettes tactiles sous Windows 8.1 ont intégré à la rentrée 2013 les casiers des trois classes de sixième. Mené en partenariat avec Maskott, entreprise fondée par deux anciens enseignants, le projet a permis aux professeurs de développer de nouveaux usages pédagogiques. Il a aussi permis de favoriser les échanges de la part des élèves non seulement entre aux, mais aussi avec les professeurs.

    « ça nous rend plus autonomes dans notre travail. Et on a plus envie de travailler avec Internet qu’avec des livres et des cahiers ! », témoigne Antoine, élève en sixième

    La clé de ce succès, c’est tout d’abord Windows 8.1.

    Simple à utiliser, fluide, rapide, il est connu et maîtrisé par l’ensemble des utilisateurs – collégiens, enseignants et parents – et s’intègre parfaitement au réseau informatique du collège. Les enfants peuvent ainsi, sur les recommandations du professeur, rechercher de la documentation sur Internet ou se connecter à leur espace personnel sur l’espace de travail numérique (ENT) du collège.

    Les enseignants apprécient également le logiciel Tactileo Cloud : développé par Maskott, cet outil original, retenu par le Ministère de l’Education Nationale dans le cadre de l’APE II (appel à projet e-éducation), leur permet de concevoir en quelques clics ou pressions du doigt sur l’écran, des exercices sur mesure et offre un suivi personnalisé de chaque élève, toujours via l’ENT.

    Après 10 mois de présence au collège, la tablette est donc plébiscitée tant pour ses qualités que pour les avantages qu’elle procure. Et au-delà du strict cadre scolaire, elle a un autre effet très apprécié d’Emmanuel Belledent : les demandes d’inscription au collège sont en forte hausse… de sorte qu’une quatrième classe de sixième sera inaugurée à la rentrée prochaine.

    En résumé….

    Problématique
    Proposer un outil numérique aux élèves de sixième pour les familiariser au plus tôt avec les outils du monde du travail.

    Bénéfices
    Adoption immédiate par toutes les parties
    Meilleure image du collège (hausse des demandes d’inscription)

    PUBLI – REDACTIONNEL

    Plus d’infos :
    Retrouvez tous les retours d’usages tablettes et Windows8 en vidéo sur la playlist Educ ici.

  • Easytis sera présent à la 11ème édition de l’université d’été de Ludovia

    Easytis sera présent à la 11ème édition de l’université d’été de Ludovia

    easytisludovia_190814Easytis propose des solutions innovantes et connectées pour le e-learning.

    Venez découvrir les boitiers de réponse Turning Technologies, ou les applications vPads pour tablettes.

    Utilisés individuellement pour suivre les progrès de l’élève ou en groupe de manière collaborative, pour des QCM ou des réponses plus complètes, les logiciels tels que Flow apportent de réels avantages pédagogiques (participation de tous les élèves, évaluations diagnostiques et formatives, analyse des résultats facilitant la mise en place d’une pédagogie différenciée…etc).

    Easytis distribue également la gamme de produits de Numetis, notamment l’antenne HDMI NumCast, qui permet, branchée sur un vidéo projecteur ou un téléviseur, de partager l’écran de sa tablette de manière immédiate et sans fil.

    Fini les classes mobiles immobiles, avec la Num-Class, vous disposez d’une complète autonomie et d’une mallette facile à transporter (moins de 9kg) pour travailler avec des tablettes en classe.

    Proposée à un tarif abordable « spécial Education », cette solution « tout en un » concentre les technologies les plus récentes optimisées pour un usage simplifié en classe dans un environnement connecté.

    Elle est composée de 9 tablettes de marque française Android 7,85’’, garanties 2 ans, spécialement paramétrées pour un usage scolaire, avec des applications pré installées tel que Mythware. Ce logiciel permet de manière très simple la gestion des tablettes dans une classe. Mythware fonctionne sans serveur, avec ou sans connexion à internet.

    D’autres solutions vous attendent sur le stand d’Easytis à Ludovia, venez les découvrir !

    Plus d’info :
    Easytis, distributeur spécialisé pour l’éducation, propose des solutions innovantes tout en un,  autour des tablettes en classe. Découvrez la gamme de produits NUMETIS sur http://easytis.com/fr/5_numetis.  
    Retrouvez les solutions connectées et mobiles sur le site d’EASYTIS : www.easytis.com et sur les réseaux sociaux ! (Facebook, Twitter, Linkedin…)

    Plus d’informations sur l’évènement : http://ludovia.org/2014 – 25-27 août 2014 – Ax les Thermes