Il s’agissait, à travers 2 amendements déposés par le député Patrice Martin-Lalande, et présentés au sénat par les sénateurs Philippe Adnot et Michel Thiollière, d’adapter le dispositif d’accompagnement de la production française de jeux vidéo aux nouvelles mutations, vers les jeux vidéo dématérialisés notamment.
Ces marchés actuellement en très forte croissance, dans un marché global en net recul (-20% de chiffres d’affaires en France sur 2009), permettent en effet aujourd’hui à de nombreuses pme françaises de développer de nouvelles créations originales, avec à la clé de bons espoirs de créer les nouveaux champions français du jeu vidéo.
Mais ces productions échappent au bénéfice du seul dispositif de soutien à la filière, il s’agissait donc, par un ajustement législatif, de rétablir une équité devant ce dispositif.
« Nous regrettons la décision du sénat, motivée par la commission des finances qui s’est entêtée à ne pas vouloir prendre en compte les demandes formulées par les parlementaires signataires de ces textes. Nous désapprouvons également les propos du Sénateur Phillipe Marini qui lors de son intervention est allé jusqu’à remettre en cause le seul dispositif susceptible de réduire les effets négatifs des mesures fiscales et sociales engagées par le Canada et la Corée à l’égard de nos entreprises. Monsieur Marini semble ignorer qu’en seulement 10 ans, le Canada a réussi à créer plus de 12 000 emplois alors que dans le même temps en France nous en perdions 5 000. » souligne Nicolas Gaume, président du Syndicat National du Jeu Vidéo.
« La commission des finances se trompe de combat car il ne s’agit pas de faire prospérer une niche fiscale mais bien, non seulement de permettre à de jeunes sociétés de développement qui créent sur des marchés d’avenir de bénéficier du même soutien que les entreprises de développement traditionnel, mais aussi de maintenir l’efficacité d’un dispositif qui a perdu 80% de son efficacité en moins de 2 ans. Les critiques, voire la remise en cause du crédit d’impôt jeux vidéo par le rapporteur général de la commission des finances sonne comme une remise en cause de sa part, de la politique du gouvernement – ce dispositif a été mis en place par le premier Ministre actuel, François Fillon, en mai 2008 – à l’égard de la première industrie culturelle, qui plus est loisir préféré des français. » explique quant à lui le délégué général du SNJV, julien Villedieu.
Le Syndicat qui regroupe les producteurs de jeux vidéo en France regrette également la position défavorable du gouvernement sur ces adaptations car les enjeux de la filière lui sont pourtant familiers.
« Mais nous restons confiant sur la volonté du gouvernement à faire évoluer dans les prochains mois ce dispositif à la lumière des réalités et des mutations actuelles de notre secteur. Il s’agit d’une course dont les premières places au niveau international s’obtiennent maintenant. Après il sera trop tard, et la France aura laissé passé une occasion unique de créer de nouveaux leaders mondiaux du jeu vidéo. » conclue le président du syndicat, Nicolas Gaume