Les objets numériques sont mis en avant pour leurs fonctions d’efficacité, de divertissement et de communication. En les valorisant sur les segments de l’efficience et du plaisir, la mercatique a certainement favorisé leur omniprésence. Il suffit désormais d’évoquer la perte d’un ordiphone ou des données informatiques personnelles, pour éveiller une angoisse significative.
L’éducation tente d’ailleurs de se saisir de l’engouement suscité par ces dispositifs en apprentissage. Cela dit, une frange de la population semble prendre du recul. Cette position touche même des jeunes qui ont pourtant connu les ordinateurs et les réseaux pendant presque toute leur vie.
Ce faisant, ils esquissent une notion du plaisir qui ne s’opposerait plus de manière classique à la douleur, mais à l’ennui et à l’effort.
Au contact des outils numériques, les sujets n’opposent plus le plaisir à la douleur mais à l’ennui, à l’effort intempestif et la défiance. Cette évolution sémantique pourrait structurer en partie les pratiques et les usages de médiation techniques où l’ambivalence semble succéder peu à peu à vingt-cinq ans d’apologie de la technologie.
Référence :
Gobert T. (2013), « Les outils numériques comme ennui : une nouvelle opposition au concept de plaisir lors de l’échange interactif ? « Les Enjeux de l’Information et de la Communication, n° 14/2b, 2013, p. 33-47, URL : http://lesenjeux.u-grenoble3.fr/2013-supplementB/03Gobert/index.html
Gobert T. (2012), « Du plaisir au dégoût des outils digitaux, le regard de ceux qui tentent de limiter leurs usages ou qui y ont renoncé », Plaisir et numérique, Ax-les-Thermes : Ludovia 27 au 30 août 2012.
Gobert T. (2014). Ennui du numérique, l’identifier pour motiver, UPVD Mag, hors-série recherche n° 3, pp. 30-31. URL : www.medialogiques.com
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