Un premier témoignage de Olivier Massé IA-IPR de lettres – académie de Bordeaux
L’expérimentation sur les outils tablettes entamée depuis deux ans était partie sur la création de livres numériques enrichis ; par exemple présenter l’écriture poétique à l’aide d’outils numériques comme une tablette numérique qui permet de collecter sur le terrain, une visite de musée ou site archéologique en utilisant les tablettes et la prise de note avec Evernote pour réaliser un exposé. Cette expérimentation permet en outre de s’affranchir des manuels scolaires ; la production des élèves est réalisée via un article ou une production multimédia (film ou diaporama).
Nous sommes, avec ces quelques exemples, clairement dans une pédagogie de la situation et/ou du jeu comme le préconisait Montessori entre autres.
Dans un autre exemple on trouve une expérimentation qui montre que l’on peut construire sur un livre/manuel numérique qui est produit par et pour l’enseignant. A la rentrée, il devrait y avoir à disposition une trentaine de tablettes numériques pour que les élèves puissent consulter le livre numérique ainsi produit à la maison et en classe. Projet présenté par Dominique Maïssa, Principal du collège Raoul Dufy à Nice.
Les pratiques numériques sont très ancrées dans l’établissement. Le deuxième angle dans l’expérimentions tablettes a été l’ouverture sur les familles avec une utilisation des tablettes par les parents.
Depuis un an, « nous avons créé 38 groupes de travail avec deux parents délégués de classe qui sont chargés de remonter des infos via des questionnaires lors des conseils de classe (besoin en transport scolaire, stages en entreprise, etc.)« . La tablette remplace le supra papier dans ce cas là.
Hervé Beauvais proviseur au Lycée des Eucalyptus à Nice nous présente deux expérimentations ; la première sur une web TV web Radio et Web Journal, un espace web media qui a été finalement peu consulté et jugé peu intéressant par les professeurs car en fait il était très difficile de s’y connecter au vu des liens et de l’architecture.
L’idée a été de modifier la conception et la manière d’y accéder en faisant intervenir la technologie des QRcodes en mettant en place des Totems numériques un peu partout dans l’établissement et à proximité de l’établissement qui renvoient sur du texte enrichi.
Grâce à cet espace, les lycéens peuvent également produire leur information, et les media traditionnels ont pu également être intégrés en tant que partenaires (Nice Matin , Mediapart, Huffington Post et autres).
Les questions de droits des usages du numérique est d’autant plus important que les technologies mobiles sont utilisées, c’est ce que nous explique Philippe Gauvin, chef de la division des affaires juridiques au scéren CNDP.
Ainsi, prendre des photos de ses élèves sans autorisation ne préoccupait pas beaucoup les enseignants il y a quelques années à l’époque ou le numérique n’était pas si développé ; maintenant que les élèves prennent les enseignants en photo avec leur smartphone sans leur demander, et les publient sur Facebook, cette question du droit à l’image intéresse bien plus ces mêmes enseignants !
Quand il s’agit d’une utilisation au sein de l’ENT, la liberté est assez importante depuis 2012. En 2013 le sujet reste prégnant avec l’apparition des tablettes dans les centres de documentation.
Le droit n’a jamais devancé les pratiques, en matière numérique il n’en est pas autrement, et les évolutions du droit devront évoluer notamment avec l’évolution des usages du numérique au sein des établissements : parfois interdire ne sert à rien car les utilisations se font de toute manière, ainsi un accompagnement pédagogique est plus utile que d’interdire.
Georges Roux vice président du Conseil Général ajoute que depuis 10 ans le Conseil Général des Alpes Maritimes est passé de l’informatique au numérique :
l’informatique procède de l’éprit de géométrie et le numérique de l’esprit de finesse.
Le plan multimédia sur le département a pu avec l’éducation nationale réaliser un véritable plan ayant un impact sur les usages dans les établissements, notre démarche a toujours été itérative et empirique. La relation avec le CRDP et l’éducation nationale nous a permis de ne pas faire trop d’erreur notamment dans notre volonté initiale de production de ressources numériques.
Si on peu tirer un enseignement c’est que les expérimentations du bas vers le haut ou « Bottom Up » est très performante. Le seul chiffre à rappeler de sur ce que cela a pu couté : 10 millions d’euros, dont 3,5 millions d’euros pour les videoprojecteurs.
La situation de crise nous permet d’être ainsi plus intelligente. Pour l’avenir les postes PC fixes vont terre à diminuer et nous allons certainement déployer plus d’équipements mobiles comme les tablettes.