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Contenus et services numériques pour apprendre à l’Ecole : appropriations et détournements ?

[info]Rappel de la problématique :
Il est rare que l’enseignant utilise  à 100% une ressource pédagogique telle que conçue initialement : que ce soit une ressource numérique pour l’École (RNE) spécifiquement conçue pour l’enseignement et les apprentissages, a fortiori s’il s’agit d’une ressource éditoriale d’opportunité, ou bien encore qu’il ait accès à la production professionnelle d’un pair qui expose des pistes d’utilisation pédagogiques ou partage des exercices.
Il convient donc de s’interroger sur les conditions d’appropriation et/ou les raisons du détournement de la ressource numérique pédagogique, sur les objectifs assignés à ces ressources, sans oublier le contexte professionnel de leur utilisation et réutilisation.
Le développement de ressources numériques pour l’École qui proposent des services associant aux contenus des outils d’analyse de traces pour faciliter le positionnement des élèves et une remédiation, ou encore une approche adaptative et ludique, une plus grande personnalisation des parcours, est-il la solution la mieux adaptée ? L’accès à des millions de pages web, donc à des ressources d’opportunité et à des services pour produire et partager leurs productions et des scénarios pédagogiques, suffisent-ils aux enseignants et aux élèves ? Quelles conditions pour concilier une pluralité d’approches et offrir un cadre qui facilite la production des enseignants et de leurs élèves et leur partage ?[/info]

Alain Thillay Direction du numérique pour l’éducation, ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, Pascale Garreau Tralalere, Amélie Mariottat Enseignante dans l’académie de Bordeaux, Christian Fantoli et Denis Badan de la Haute Ecole Pédagogique du canton de Vaud (invité d’honneur de Ludovia#12) ont tenté de répondre à ces questions.

Une synthèse rédigée par Sébastien Reinders et proposée en vidéo par Christophe Batier et Jennifer Elbaz pour Ludomag

Dernière facette d’un ensemble composé du matériel, de la connexion et des plateformes, les ressources numériques se caractérisent par leurs aspects facilement « détournables ». Qu’elle soit destinée à l’enseignement et aux apprentissages ou qu’elle soit issue de la production professionnelle d’un enseignant, il est primordial d’évaluer les facteurs qui permettent l’appropriation et/ou le détournement de la ressource numérique pédagogique.

En introduction il est opportun de rappeler que l’offre actuelle de ressources, qu’elles soient éditoriales ou produites par les enseignants, est existante et suffisamment étoffée pour répondre aux besoins des enseignants.

Le portail Eduthèque disponible pour les enseignants du premier et du second degré propose une multitude de ressources numériques pédagogiques conçues avec les partenaires et donne la possibilité d’usages pédagogiques pluri ou transdisciplinaires.
Au départ d’une simple adresse académique l’enseignant accède au travers du site portail, ou au travers d’une page dédiée sur le site du partenaire à des contenus Classés en thématiques.

Le canton de Vaud pour sa part édite plusieurs outils dont la bdrp.ch. Christian Fantoli représentant la HEP du canton de Vaud annonce, au sujet de cette plateforme, que chacun des 8000 enseignants du canton dispose d’un accès personnel à l’outil. Classées par thématique, et certifiées, ces ressources sont largement téléchargeables et utilisables.

Différence majeure entre l’offre française et suisse, la bdrp, à l’instar d’EDU’bases, permet aux enseignants de remonter et de partager leurs productions.

Educanet2, une plateforme nationale d’échange de matériel ressources en collaboratif et existant depuis quelques temps, est aussi disponible avec forte volonté affichée de mutualisation des ressources.

Droit et sécurité

Le détournement des ressources numériques pédagogiques placent les enseignants devant deux difficultés. Tout d’abord l’aspect du droit directement lié à l’usage de ces ressources peut poser problème, mais aussi la qualité, l’opportunité même de la ressource ainsi modifiée de son contexte original fragilise sa validité.

Pour Eduthèque et comme le mentionne les CGU du portail, ces ressources doivent être utilisées dans un cadre pédagogique, en classe, et/ou dans des documents diffusés au sein de l’ENT de l’établissement.

En suisse, et pour le canton de Vaud, le contexte et la taille étant différent, un accès aux oeuvres non-libres de droit est acquis au bénéfice des enseignants et élèves au travers d’un accord financier général avec la société de droit d’auteur helvète.

Christian Fantoli explique également qu’une démarche de professionnalisation a été mise en place avec les enseignants permettant une certaine sécurité juridique et de qualité.

La recherche et la sélection des ressources

Un besoin pédagogique comme moteur de choix est primordial, comme l’explique Amélie Mariottat, enseignante dans l’académie de Bordeaux, qui fait de son blog un portail des ressources créées dans sa pratique professionnelle.

Alain Thillay renchérit sur le sujet en expliquant que même si certains enseignants sont en demande de ressources construites et utilisables directement, il est plus opportun de ne pas combler cette demande particulière, mais plutôt d’aider les enseignants à s’emparer des moyens leur permettant de construire leurs cours. Pour ce faire des outils « guidelines » sont plus opportuns et pourraient permette à chacun de passer à l’étape d’appropriation.

Cette appropriation, peut aussi être le résultat d’un travail d’élèves. C’est d’ailleurs ce que réalise Amélie Mariottat dans sa pratique de classe inversée.

Produire des ressources et répondre aux besoins pédagogiques

Pascale Garreau de Tralalere introduit les spécificités de Tralalere, à savoir, la création de ressources principalement liées à la citoyenneté et aux grands enjeux (environnement, genre, notion d’accessibilité ). Ces ressources ne sont d’ailleurs pas spécifiquement dédiées à l’enseignement. Les méthodes de création de la société, sont centrées sur le feedback entre experts externes et utilisateurs réunis en comité et panel de validation.

Validation ou qualification des ressources

Une validation par l’éducation nationale au travers d’échanges est existant pour les ressources éditoriales. La volonté d’ouvrir les plateformes aux productions des enseignants amène un autre questionnement sur le cadre de la validation des productions personnelles.

Cette qualification du contenu devrait au mieux être autant ciblée sur les aspects pédagogiques que sur ceux liés à la légalité. En effet, si une multitude de ressources existent, il reste des difficultés d’accès à celles qui sont adaptables dans la légalité.

Plus d’infos :
Ressources proposée lors de la conférence

www.bdrp.ch / www.scolcast.ch / www.radiobus.fm / www.educanet2.ch / www.edutech.fr  2epc.eklablog.com / www.tralalere.com

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