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  • Mieux comprendre les enjeux de la Smart City avec l’EPITA

    Mieux comprendre les enjeux de la Smart City avec l’EPITA

    Le mardi 31 janvier 2017, l’EPITA organisait une grande conférence sur la thématique de la Smart City. Animée par le journaliste Cédric Ingrand elle réunissait plusieurs personnalités intéressées par ce concept de la ville nouvelle : Eric Charreyron, directeur de la prospective chez Keolis, Jérôme Coutant, responsable numérique au sein de la direction de la valorisation du patrimoine de la Société du Grand Paris, Jean-Luc Estienne, directeur de STMicroelectronics Montrouge, Carlos Moreno, scientifique humaniste, expert international sur le sujet et envoyé spécial de la Maire de Paris sur la question de la Smart City ainsi qu’Emmanuel Schneider, Country Digitization Acceleration Director à Cisco.

    En préambule à une table-ronde réalisée en compagnie des différents invités, la parole a été donnée à Carlos Moreno.

    Très heureux d’être présent à l’EPITA, école où il a pu donner des cours par le passé et recruter des collaborateurs pour son ancienne activité entrepreneuriale, ce penseur de la Smart City en a profité pour rappeler les enjeux d’un tel projet de vi(ll)e.

    « Ma vision de la problématique urbaine est simple : il n’y a pas de modèle défini. En effet, chaque ville possède son propre contexte. D’ailleurs, les villes sont vivantes : chacune se développe avec son propre métabolisme urbain. Or, on a du mal à connaître ces métabolismes. Pour les comprendre, il faut se plonger dans les villes, leur histoire, leur évolution, leurs besoins. Surtout, il faut bien avoir en tête qu’on est dans la ville pour vivre et avant tout partager. C’est l’essentiel. Améliorer une ville, en la faisant devenir intelligente, c’est donc mettre l’humain et ceux qui partagent ce territoire au centre des préoccupations. Ce sont des projets politiques, sociétaux, culturels : on façonne une ville en fonction de ce que nous voulons donner à ses habitants. »

    L’ère des mégalopoles

    Pour l’expert, le sujet de la Smart City coïncide aussi avec une prise de conscience sur l’environnement (« Ces derniers mois, nous avons tout de même vécu l’accord de la COP 21, la COP22 à Marrakech et la tenue de la conférence Sustainable Developpement Goals avec un accord mondial sur le développement durable »), mais surtout la nouvelle place occupée par les métropoles au 21e siècle.

    « Le monde a changé. En 70 ans, nous sommes passés de 2 à 6 milliards d’habitants. Des villes comme Tokyo, Mexico, Bali et Jakarta possèdent chacune environ 30 millions d’habitants. D’autres, comme Canton et Shanghai sont plus proches des 50 millions d’habitants. Désormais, une région mégalopolitaine équivaut à un pays : le PIB d’une ville pouvant même être supérieur à celui de l’État. Si le 20e siècle était le siècle des nations et qu’avant, c’était le temps des empires, le 21e siècle sera celui des villes et métropoles. Ces dernières deviennent des points de repère, des remparts, et rentrent désormais dans une course d’attractivité entre elles. »

    Évidemment, Carlos Moreno n’oublie pas non plus l’évolution technologique, avec en premier lieu l’hyper connectivité, renforcé par l’essor de l’Internet of Things, qui bouleverse les habitudes.

    « Les gens n’ont plus besoin de se déplacer pour acquérir des connaissances. Cela change la donne en matière d’innovation et de développement. »

    « Ce phénomène ubiquitaire, associé au phénomène urbain, amène une nouvelle dimension : certaines villes du Sud n’ont plus à envier d’autres villes du Nord. Cela change aussi le rapport entre gouvernants et gouvernés. Les règles du jeu de la vie urbaine ont changé. »

    Vers la Happy City

    La Smart City qui arrive devra donc savoir relever de nombreux défis, pas seulement technologique (mise en œuvre des solutions, choix des outils), écologique (augmentation des émissions de CO2 et qualité de l’air, stress hydrique…) et sanitaire (nouvelles maladies urbaines, gestion des canicules).

    « Il faut une convergence de cohésion sociale, pour mieux vivre ensemble. Cela passe également par la réinvention des infrastructures urbaines : suppression du diesel, créations de parcs, d’espaces verts, d’espaces publics et penser les nouveaux paradigmes de la mobilité. Pour passer de la Smart City à la Happy City, il faut garantir la sécurité, la santé, l’accessibilité, la prospérité, la sociabilité connectée, une vie culturelle à la hauteur… »

    Un bon exemple selon Carlos Moreno ? Le concept de ville nouvelle imaginé par Rob Adams et Boyd Cohen (voir ci-dessous).

    Électronique et données au cœur du processus

    Organisée à la suite de l’intervention du scientifique, la table-ronde a permis d’entendre d’autres points de vue sur ces villes d’un autre genre.

    Pour Jean-Luc Estienne, l’aspect technologique de la Smart City s’associe à d’autres approches intelligentes destinées à transformer l’environnement, comme le smart driving, le smart grid ou les smart industries. Fort de l’implication de STMicroelectronics sur ces questions, l’invité a estimé que ces avancées ne pouvaient se faire sans l’apport de l’électronique et ses quatre piliers fondateurs : le calcul des données, le traitement de l’énergie, le développement des capteurs et l’inter-connectivité.

    « Pour donner lieu à la Smart City, il faut être pragmatique, rester très agile et ne pas se freiner car, en France, on est très fort pour trouver des raisons pour ne pas agir, précisait-il. Surtout, il faut qu’on applique ces solutions chez nous afin de pouvoir ensuite les proposer à l’international. Si la France les utilise elle-même, cela représente un gain de crédibilité, un gage de sérieux. »

    Selon Emmanuel Schneider, la clé réside dans la capacité à exploiter les données récoltées au sein de la métropole.
    « Pour traiter ces données, il faut aussi tout repenser. Désormais, on imagine de pouvoir les traiter de partout, directement depuis nos vélos, nos voitures… Un autre aspect important est celui de la sécurité informatique. C’est un enjeu capital. »

    Pour le représentant de Cisco, les mégalopoles ne sont pas les seules concernées par cette tendance de la cité augmentée. « Comme on commence à atteindre un niveau de maturité sur les solutions, notamment en matière de cloud, cela devient également abordable pour les villes plus petites souhaitant se lancer dans cette aventure. »

    Enfin, cette révolution ne pourra pas se faire sans l’accord et la volonté des habitants qui, faut-il le rappeler, en seront les acteurs et les premiers bénéficiaires.
    « La technologie peut aider l’aménagement urbain. Prochainement sera lancée une expérimentation sur une grande place de Paris, la place de la Nation, pour justement voir comment les habitants, riverains et travailleurs s’approprient un lieu, l’utilisent. De toute façon, nous avons besoin d’idées : nous passons d’un monde très « technopush » – on a une solution à vos problèmes – à une participation active des citoyens afin de créer de nouvelles solutions. »

    Une évolution à visage humaine

    L’intégration du riverain-utilisateur et de ses habitudes est au cœur même de la réflexion menée par la Société du Grand Paris et les services de Jérôme Coutant.
    « Le simple fait de créer un réseau de transport pour rallier une banlieue à une autre banlieue de Paris, c’est déjà une innovation qui va contre la construction radiale longtemps pratiquée en France, estimait l’intervenant. Le mot « transport » fait désormais place au mot « mobilité » : on ne prend plus un seul transport, mais plusieurs. »

    Quant à la place du numérique dans un projet tel que celui du Grand Paris, elle doit être pensée « dès la construction du réseau, comme avec, par exemple, l’implémentation de la fibre optique ou imaginer l’insertion de capteurs de toute sorte. Il faut rendre possible la révolution numérique, qui ne cessera pas d’accélérer, de manière collaborative avec des opérateurs télécom, des industriels, des acteurs du transport, de grands acteurs de la ville, de l’énergie, etc. »
    Enfin, pour Eric Charreyron, la construction de la Smart City ne doit pas se faire en se focalisant uniquement sur certaines pratiques.
    « Il y a le côté technique et le côté réflexion globale. Par exemple, on ne parle jamais de la marche à pied, sous-estimée, alors que c’est le moyen de déplacement le plus « démocratique », dans le sens où c’est celui du plus grand nombre. Ainsi, 40 % des déplacements sur la région parisienne se font sur moins d’1 km ! »

    Le risque principal serait surtout d’oublier plusieurs pans de la population.
    « Oui à la Happy City, doit mais pour tout le monde et pas que les habitants des grandes villes ! Aujourd’hui, on gère les villes comme des flux. Pourtant, il y a des personnes derrières ces flux et on ne les voit pas ! Il faut donner du sens aux données et éclairer les collectivités pour permettre aussi d’individualiser les raisonnements. Sans cela, impossible de renforcer l’inclusion sociale, d’intégrer les gens. Il faut enfin s’imprégner de la diversité des citoyens, des vécus. Il connaître les gens. Tous n’ont pas tous la même appétence pour la technologie. En France, 20 % de gens sont encore offline en 2017. D’autres ne possèdent pas de smartphone ou en ont un usage très limité. Il faut arriver à penser cette différence et permettre à ces gens de s’exprimer, pour répondre à des attentes très diverses. Si j’ai bien un conseil à donner aux futurs ingénieurs qui travailleront sur la Smart City, c’est celui-ci : n’oubliez pas l’invisible ! »

     

    Source : EPITA

    Légende photo :
    De gauche à droite : Emmanuel Schneider, Jean-Luc Estienne, Carlos Moreno, Jérôme Coutant et Eric Charreyron

     

  • Entre Bett 2017 et  Eduspot France . . . quelques considérations

    Entre Bett 2017 et Eduspot France . . . quelques considérations

    Le BETT (British Educational Training and Technology Show), salon mondial du numérique pour l’éducation, s’est tenu à Londres du 25 au 28 janvier dernier. Cette manifestation a réuni en quatre jours plus de 800 exposants, 528 conférenciers, quantité d’ateliers et 34 500 visiteurs venus de 138 pays.

    Savez-vous que la France s’est placée en quatrième position parmi les 40 pays exposants au Bett 2017 ?

    Les 8,9, et 10 mars se tiendra au Palais des Congrès de Paris la première édition des rencontres du numérique pour l’Éducation : Eduspot France sous le patronage de l’Afinef.  Il s’agira d’un moment d’échanges sous diverses formes, exposition des innovations en cours, conférences, réunions et formations, lancements et plus encore.

    À la mi-temps entre ces deux évènements, voici mon «rapport  ; )«  sur la présence française à Bett 2017 suivi de quelques considérations sur le numérique dans nos écoles.

    Une québécoise francophone à Bett 2017

    Bavarder en français pendant ces quatre jours en immersion anglaise, quel plaisir !

    Le Guide du salon,  dont vous pouvez voir la couverture ci-dessus, est l’oeuvre de Copilot Partners, membre de l’Afinef.  Ce livret, parfait pour les exposants des firmes françaises explique quelques caractéristiques du Royaume Uni et du Bett 2017.

    Il intéresse aussi le visiteur francophone car on peut y lire le programme des activités du pavillon France, y trouver les 20 organisations françaises exposantes.  On y propose quelques conférences et une sélection des entreprises multinationales membres de l’afinef  particulièrement présentes en France ; un petit bijou qui m’a été très utile.

    CANOPÉ est particulièrement remarquable par l’active présence de l’académies d’Aix-Marseille.  Un court dossier bilingue, anglais/français est offert au visiteur qui lui annonce les prochaines rencontres de l’Orme 2017 qui se tiendront à Marseille les 31 mai et 1er juin prochain.

    Je n’ai pas eu le plaisir de discuter avec chacun des exposants,  mais ceux avec lesquels j’ai échangé quelques mots m’ont patiemment et avec beaucoup de charme expliqué les particularités de leur produit.

    L’excellent tour d’horizon de Benjamin Gans pour le EdFab,  ainsi que le très coloré et dynamique reportage de Jennifer Elbaz dans Educavox, BETT 2017 : mais encore ? affichent chacun à leur manière quelques aspects de la gigantesque foire qu’est le Bett.

    La « culture matérielle » à l’ère de la transformation numérique de l’école

    Je recoure à l’ancien terme « culture matérielle » au sens ethnographique pour parler des « outils informatiques ».   Si je l’emprunte, c’est pour plaire à Michel Guillou qui propose un petit glossaire  « pour causer du numérique ».  Je crains les erreurs terminologiques.

    Les produits Edtech sont partout.  Bett en a présenté d’innombrables quantités. Mais ils ne sont définitivement pas tous égaux. Voici les questions que Matthew Lynch, dans The TECH EDVOCATE suggère de poser avant de faire l’acquisition d’un produit dans le domaine du numérique pédagogique (EdTech).

    1 – Une formation est-elle offerte avec le produit ?
    2 – Les développeurs du produit proviennent-ils du domaine de l’éducation ou sont-ils principalement Techies?
    3 – Comment est le service à la clientèle.  Seront-ils sensibles aux problèmes rencontrés par le consommateur que vous êtes ?
    4 – Quelles précisions sont offertes relativement l’utilisation du produit (matériel, logiciel, périphérique)?
    5 – Ai-je besoin d’acheter quoi que ce soit d’autre pour faire le fonctionner adéquatement et atteindre son plein potentiel?
    6 – Le produit résulte-t-il d’une recherche et de la contribution d’enseignants à son développement?
    7- Le produit est-il flexible et évolutif?
    8 – Enregistre-t-il des renseignements sur les étudiants et, dans l’affirmative, comment les données sont-elles gérées?
    9 – Y a t-il quelque chose de comparable pour moins cher ou gratuit?

    Assurez-vous de poser toutes les questions qui vous semblent importantes.  Une bonne façon de savoir si vous obtenez un bon produit d’une entreprise fiable est de discuter avec quelqu’un qui travaille pour l’entreprise et lui poser toutes vos questions. Vous saurez alors qu’on vous fournira l’assistance dont vous avez besoin lorsque vous en aurez besoin.

    Et quoi faire de tous ces produits qui envahissent non seulement notre quotidien mais de plus en plus nos écoles ? Je propose cette réflexion de quelques collègues du Québec.

    « À travers des entrevues avec des spécialistes des systèmes éducatifs québécois, découvrez des exemples d’utilisation du numérique en pédagogie, les avantages, mais également les limites et les enjeux éthiques qu’une telle utilisation soulève.
    L’émission, fut tournée en marge du Colloque international e-éducation sur la mobilité et l’enseignement tenu en novembre 2016, à l’Université TÉLUQ. »

    Plus d’infos :
    L’école du futur, TÉLUQ 

    Vous pouvez aussi lire dans École branchée :
    ecolebranchee.com/2017/02/07/tendances-educatives-numeriques-bett-2017/
    ecolebranchee.com/2017/02/08/retour-bett-2017-quelques-decouvertes/
    ecolebranchee.com/2017/02/09/education-industrie-miracles-ken-robinson/

  • Une Direction du Numérique pour l’AUF

    Une Direction du Numérique pour l’AUF

    L’Agence universitaire de la Francophonie déploie sa nouvelle stratégie orientée vers la construction d’un Nouvel Espace Universitaire Francophone (NEUF), avec pour objectif d’aider les établissements d’enseignement supérieur et de recherche universitaires francophones à relever les défis auxquels ils sont confrontés.

    Pour mettre en œuvre sa stratégie, l’AUF a mis en place trois nouvelles directions centrales dont une Direction du Numérique pleinement tournée vers le développement d’une nouvelle offre de services adaptée aux attentes des établissements membres de l’Agence.

    La Direction du Numérique rassemblera les nouveaux services numériques, le numérique éducatif et les systèmes d’information de l’AUF, de manière à renforcer les services internes lui permettant d’améliorer les services offerts à l’externe et à ses membres.

    Le développement de services en adéquation avec les besoins de ses membres est un élément majeur du plan d’actions de la Direction du Numérique de l’AUF, avec notamment des grands projets en lien avec les missions de l’Agence :

    Emergence d’un nouveau modèle de Campus Numérique Francophone

    Une transformation des campus numériques francophones en campus numérique du Nouvel Espace Universitaire Francophone va être opérée pour favoriser l’insertion des universités dans la sphère économique. L’objectif est de créer un nouveau modèle de tiers lieu académique et entrepreneurial, un espace hybride mixant formation, expertise, innovation et opportunités d’affaires.

    Etoffer l’offre de MOOC et de FOAD

    Une diversification et une intensification de l’offre de formation numérique (Cours en ligne Ouverts et Massifs, Formations Ouvertes à Distance, Learning Lab) sera développée notamment pour répondre à la massification de l’enseignement supérieur et ainsi améliorer la qualité de la formation.

    Création d’un observatoire numérique des métiers

    Pour favoriser l’employabilité des diplômés, un observatoire numérique des métiers sera mis en place afin de faciliter le rapprochement entre les entreprises et les diplômés en recherche d’emploi, et également de réaliser une analyse plus fine de la dynamique locale entre l’offre et la demande.

    Avec ce nouveau positionnement clé du numérique au sein de son organisation, l’AUF veut développer une nouvelle culture, celle de l’innovation, de l’industrialisation et de la création de valeur économique.

     

    Source : AUF

    Plus d’infos :
    www.auf.org

  • Muzéo, des photographies et des oeuvres d’art « à la maison »

    Muzéo, des photographies et des oeuvres d’art « à la maison »

    Muzéo.com, artisan 2.0 propose d’accueillir chez soi de l’art contemporain. Choisissez l’œuvre à partir d’un catalogue de plus de 200.000 choix et sélectionnez le support sur lequel vous souhaitez le voir apparaître (abat-jour, un coussin, papier peint ou simple cadre).

    Hopper, Hukosai, Vermeer ou Monet, laissez vous tenter. Muzéo.com conçoit toutes les reproductions depuis ses ateliers parisiens.

    Muzéo, leader français de la reproduction d’œuvres d’art propose le TOP 5 des œuvres d’art les plus vendues et les plus déclinées par ses clients. Mélange d’art moderne, d’art abstrait, d’art nouveau ou encore du réalisme, cette sélection ouvre au plus grand nombre la possibilité d’habiller et d’apporter l’art au sein des espaces de vie et des intérieurs de chacun.

    Plus d’infos :
    Les oeuvres d’art sont disponibles sur Muzéo.com

    source : Muzéo.com

  • Autoportrait du blogueur en découverte de Médiation : guide du randonneur pédagogique à l’usage des rookies !

    Autoportrait du blogueur en découverte de Médiation : guide du randonneur pédagogique à l’usage des rookies !

    Cela faisait un moment que j’avais laissé mon carnet de voyage pédagogique prendre la poussière. Je ne sais plus comment doser et faire. Je me pose un tas de questions qui vont de la légitimité à la structure de la phrase. Je manque d’un médiateur d’écriture…

    En quête d’un chemin nouveau de lecture, j’ai relu l’Autoportrait de l’auteur en coureur de fond écrit par Haruki Murakami. Je suis un peu comme un rookie face à cet apologue en forme de carnet d’entraînement. En écrivant ces quelques lignes, je reprends après une période de diète kilométrique et, comme pour l’auteur, le plus excitant n’est pas la course mais le chemin pour y arriver.

    Autoportrait pourquoi ?

    J’ai lu, il n’y a pas si longtemps sur un fil twitter que le partage avait quelque chose à voir avec l’ego pour ne pas dire l’auto-promotion. C’est en partie vraie, écrire un article ou un billet est d’abord une aventure personnelle. C’est un partage et souvent on en attend quelque chose de l’autre. C’est un moment de profonde réflexion et d’engagement. Ecrire, comme courir, est un plaisir personnel qui n’a souvent de sens que pour soi.

    Murakami l’exprime bien lorsqu’il écrit“Je crois que j’ai pu courir depuis plus de vingt ans pour une raison simple : cela me convient. Ou du moins, je ne trouve pas cela pénible. Les êtres humains continuent naturellement à faire ce qu’ils aiment et cessent ce qu’ils n’aiment pas.

    Il y a une part de jubilation à l’écriture, comme à celle de la conception d’un scénario pédagogique.

    Un plan qui se déroule sans accroc ?

    On court pour soi mais on écrit, quelque part, pour être lu. Il faut alors que le texte fasse sens, favorise l’apprentissage de l’élève et satisfasse les besoins de l’enseignant. La relation professeur – élève a quelque chose de plus qu’écrivain – héros : la personnalité.

    Enseigner, c’est d’abord le plaisir de concevoir et de rêver. C’est la joie de l’interactivité qui fait qu’un plan ne se déroule pas sans accroc et tant mieux ! Nous ne sommes pas le Colonel Hannibal Smith et la scénarisation n’est pas l’Agence Tous Risques. Nos élèves nous demandent en permanence à (s’) ajuster. C’est une opération bien plus complexe que l’écriture d’un blog ou d’un billet. C’est un monologue interprétatif que j’entretiens avec le livre de Murakami. Avec l’élève, il faut passer au dialogue.

    Du dialogue ou de la médiation

    Si l’on prend la définition de wikipédia : “La médiation est une pratique ou une discipline qui vise à définir l’intervention d’un tiers pour faciliter la circulation d’information, éclaircir ou rétablir des relations. Ce tiers neutre, indépendant et impartial, est appelé médiateur”. Un premier problème se pose alors ; toute mon introduction est-elle donc un hors sujet magistral ? Pas si sûr ! Lire est un dialogue avec soi-même ; une occasion de penser le monde autrement et de se poser des questions. C’est vrai tout cela, mais c’est un peu juste pour parler de médiation. On est tout au plus en dialogue avec soi-même, et alors ?

    Baudelaire, le premier des médiateurs ?

    Oui, mais alors concrètement…. c’est quoi un médiateur et qu’est-ce que la médiation ? Je me souviens de mon formateur de lettres à l’IUFM (oui, oui, il y a eu quelque chose entre l’Ecole Normale et les ESPE) qui nous avait révélé un secret de la poésie. C’était un moment qui tenait moins de l’enseignement que du parcours littéraire. J’ai lu, souvent entendu, mais jamais vraiment écouté, ces quelques vers de Baudelaire :

    La Nature est un temple où de vivants piliers

    Laissent parfois sortir de confuses paroles ;

    L’homme y passe à travers des forêts de symboles

    Qui l’observent avec des regards familiers”.

    Oui, nos élèves et nos stagiaires traversent parfois nos formations un peu comme dans un tunnel. Le paradoxe : Baudelaire dans le poème Correspondance plaçait le poète entre l’humanité et le monde sensible. C’est l’intermédiaire, celui qui accompagne à la recherche du savoir. Accompagner, ce n’est pas faire à la place, mais donner la main.

    L’enseignant est médiateur car il facilite le chemin de l’élève. Sa qualité d’expert lui donne parfois les clefs qu’il convient de dévoiler à l’élève.

    Le plus dur aujourd’hui n’est pas d’accéder à l’information mais de la transformer en connaissance. Il est nécessaire alors d’avoir un intermédiaire. Comme le poète, l’enseignant écoute, transmet et parfois révèle. Le plus important n’est pas la réponse mais la question et la manière d’y répondre. Je suis sur la piste mais ce n’est pas suffisant… comment accompagner les élèves sur les sentiers de la connaissance ?

    Et si c’était finalement Socrate !

    Il y a quelque chose de la maïeutique dans la médiation.

    Pour pasticher, Socrate « L’art de faire accoucher les projets ».

    Il s’agit d’être à l’écoute, poser des questions, accompagner. On l’imagine se promener le long des allées d’Athènes à qui voulait l’entendre. Sa méthode est celle du parcours. Apprendre se fait au travers de l’échange avec l’autre.

    D’ailleurs, son élève Platon se moque un peu de lui quand il ne supporte pas celui-qui écrit au lieu d’écouter. Il y a une mise en abîme de notre sujet dans cet exemple car il a fallu la médiation de ses disciples pour que sa pensée nous arrive. C’est une belle leçon de se dire que celui qui transmet n’est pas le centre de la pièce. Il n’est qu’un intermédiaire au service de l’élève. L’élève n’est pas un passager que l’on prend en charge, c’est un acteur que l’on aide à progresser. L’ego, s’il y en a, ne s’exprime qu’au travers de la réussite de l’autre.

    Et pour aller au biomimétisme

    La comparaison semble facile et drôlement à la mode ; pourtant, il y a quelque chose que la nature nous inspire. La classe ou plutôt l’établissement est une ruche qui s’ignore. Elle permet de connecter des individus pour dépasser le cadre de sa communauté. Elle conduit progressivement l’élève à voler de ses propres ailes. L’École est un projet de société que l’enseignant médiateur fait partager. Il y transmet les valeurs des frontons de la République : liberté, égalité et fraternité. Il pollinise ces principes pour la réussite de tous et l’avenir de chacun.

    La médiation, une posture

    Dans cet incubateur pédagogique qu’est la classe, quelques règles sont à mettre en place : bienveillance, ne pas juger, échanger, partager son savoir, savoir-faire pour engager au changement. Parce qu’adopter la posture de médiateur, c’est accepter une partition qui se joue au rythme de l’apprenant. Peut-être que la médiation n’existe pas en elle-même car le chemin ne se fait jamais tout seul. Peut-être qu’il ne peut y avoir que co-médiation ?

    Pour en revenir à mon problème du début, il y a quelque chose de l’ego dans le fait d’écrire ou d’enseigner pour les autres. Il y a celui de penser que l’on a les qualités pour transmettre aux élèves. Il y a aussi la force du temps qui passe qui nous rend toujours plus humble.

    A ce stade de ce qui ressemble à une conclusion, je n’ai toujours pas parler de numérique. C’est normal, dans ludomag, comme à ludovia,

    ce qui compte c’est le projet de l’élève, par l’élève et pour l’élève. L’outil numérique est le facilitateur au service de la réussite de nos jeunes.

    Vous l’aurez compris, je ne suis pas un spécialiste de la médiation mais j’ai un début de piste : car le plus important ce n’est pas d’écrire mais de réfléchir ensemble.

     

    Sources :
    Autoportrait de l’auteur en coureur de fond, Haruki MURAKAMI, Belfond, 2009
    Médiation, wikipédia
    Les fleurs du mal, Baudelaire, 1857           

     

    Photos : pixabay.com

  • La Grande École du Numérique accueille 70 nouvelles formations dans son réseau !

    La Grande École du Numérique accueille 70 nouvelles formations dans son réseau !

    La Grande École du Numérique élargit son réseau et accueille 70 nouvelles formations aux métiers du numérique, qui viennent de recevoir le label « Grande École du Numérique ». Près de 2,7 millions d’euros ont été accordés pour soutenir cette nouvelle vague de formations innovantes et former au total plus de 5 000 apprenants sur l’ensemble du territoire.

    D’ici fin 2017, l’objectif est de former 10 000 apprenants, notamment 50% de jeunes peu ou pas qualifiés, ni en emploi, ni en formation et 30% de femmes.

    Un réseau de formations aux métiers du numérique sur tout le territoire

    Lancée en 2015 par le président de la République, la Grande École du Numérique est un réseau de 268 formations aux métiers du numérique reconnues pour leur qualité et leur démarche innovante. La Grande École du Numérique porte une double ambition : répondre aux besoins croissants du marché de l’emploi en compétences numériques et favoriser l’insertion socio-professionnelle des publics éloignés de l’emploi et de la formation.

    Au total, 15 millions d’euros de subvention sont mobilisés pour favoriser l’émergence de formations aux métiers du numérique.

    Répondre aux besoins croissants en compétences numériques

    Les formations labellisées de la Grande École du Numérique préparent leurs apprenants aux métiers du numérique : développement web, e-commerce, webmarketing, animation de communautés en ligne, impression 3D, etc.

    Au total, 50 000 postes seraient aujourd’hui non pourvus dans le secteur du numérique et plus de 190 000 postes seraient à pourvoir d’ici à 2022 (source : DARES, 2015).

    Favoriser l’insertion socioprofessionnelle grâce au numérique

    L’ambition de la Grande École du Numérique est de favoriser la mixité des publics dans le secteur du numérique. Les formations labellisées s’adressent en priorité aux jeunes peu ou pas qualifiés et aux personnes issues des quartiers prioritaires de la politique de la ville, avec pour objectif d’accueillir au moins 30 % de femmes, les demandeurs d’emplois et les publics en reconversion professionnelle.

    Afin de toucher les publics les plus isolés, les formations en ligne assurant un accompagnement socioprofessionnel à leurs apprenants seront désormais éligibles au label.

    Il est encore temps de se porter candidat au label !

    Le réseau de la Grande École du Numérique accueillera bientôt de nouvelles formations. Le prochain relevé de candidatures aura lieu le 24 février 2017. Les porteurs de projets sont invités à retrouver l’ensemble des informations sur le site de la Grande École du Numérique.

    Plus d’infos :
    Site de la Grande École du Numérique

     

  • L’offre « leSite.TV » désormais accessible gratuitement via le portail Eduthèque

    L’offre « leSite.TV » désormais accessible gratuitement via le portail Eduthèque

    LeSite.TV, édité par France télévisions dans le cadre du partenariat Eduthèque avec les grands établissements publics à caractère culturel et scientifique, renouvelle son offre.

    L’ensemble des enseignants du premier et du second degrés peuvent dès à présent accéder gratuitement à une sélection de plus de 1 300 ressources vidéo et audio sélectionnées selon les programmes scolaires dans le catalogue des acteurs de l’audiovisuel public : France Télévisions, Arte, Ina, RFI, TV5 monde.

    Les enseignants peuvent ainsi les télécharger pour illustrer leurs cours sur les sujets en lien avec : les programmes scolaires, l’actualité et son décryptage, l’éducation aux médias, le vivre ensemble, etc. Le catalogue est régulièrement enrichi de contenus accessibles en streaming et en téléchargement, expertisés par Canopé, séquencés et documentés de fiches pédagogiques.

    LeSite.TV, site de vidéos pédagogiques à la demande sur Internet, a été lancé en 2003. Cette offre payante souscrite par les établissements scolaires, devient à compter du 12 janvier 2017 entièrement gratuite, via un accès authentifié sur le portail Eduthèque dédié aux ressources pédagogiques des grands établissements publics nationaux à caractère culturel et scientifique.

    France Télévisions, précurseur dans le numérique éducatif, le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et Canopé renforcent ainsi leur mission de service public auprès de la communauté enseignante.

    Sur leSite.TV, les enseignants peuvent inscrire leur classe aux Master-classes et aux débats organisés par France Télévisions et le CLÉMI, et ainsi permettre aux élèves de rencontrer des professionnels de l’audiovisuel et de débattre sur des sujets d’actualité et de société.

    Plus d’infos :
    pour y accéder : http://www.edutheque.fr/accueil.html

    Source : ecolenumerique.education.gouv.fr

  • Construire le modèle éducatif du 21e siècle : les promesses de la digitalisation et les nouveaux modes d’apprentissage

    Construire le modèle éducatif du 21e siècle : les promesses de la digitalisation et les nouveaux modes d’apprentissage

    Comment enrayer l’implacable déclin du système éducatif français qui ne cesse de chuter dans le classement Pisa et que l’OCDE décrit comme l’un des plus inégalitaire au monde ?

    Nous assistons pourtant à une inflation des mentions au bac et une forte augmentation du nombre de diplômés à des Masters 2. Mais cela masque une réalité accablante :

    20 % des élèves qui arrivent en 6e ne savent pas comprendre un texte simple et 40% des élèves ne maîtrisent pas les concepts mathématiques.

    Cet ouvrage clair et informé propose d’inverser cette tendance.

    En s’appuyant sur les dernières découvertes en neurosciences, les nouveaux modes d’apprentissage et les atouts du numérique, les auteurs font le tour de toutes les solutions qui facilitent l’acquisition des savoirs fondamentaux, valorisent les réussites de l’élève, réaffirment le rôle majeur de l’enseignant et gomment les inégalités territoriales. Car si elle veut rester fidèle à ses principes fondateurs, l’école doit repenser ses modes d’apprentissage, d’évaluation et de fonctionnement.

    Et comme le numérique transforme des pans entiers de l’économie et de la société, l’éducation ne peut plus s’y soustraire. C’est pourquoi les auteurs proposent 12 mesures et 1 méthodologie pour mieux utiliser le numérique à l’école et dans l’enseignement supérieur. Ils démontrent qu’il peut être le support d’un renouveau éducatif fondé sur l’audace, l’ouverture au monde et l’adaptation à la vitesse du changement.

    Au moment où l’éducation va être un axe majeur des programmes électoraux, cet ouvrage de référence livre des réponses concrètes et non partisanes aux défis de notre système éducatif, en conciliant les intérêts des élèves, des enseignants et de toute notre société.

    Il permet de repenser la pédagogie et la transmission des savoirs tout en redonnant une nouvelle force au modèle de l’école républicaine.

    Biographie des auteurs :

    Fondateur de la maison d’édition Lelivrescolaire.fr et président de Gutenberg Technology, François-Xavier Hussherr travaille depuis sept ans dans le domaine de l’éducation numérique en Europe et aux États-Unis. Normalien, agrégé et docteur en économie, il travaille depuis dix-huit ans dans le domaine du software, de l’Internet et de l’éducation.

    Maître de conférences en littérature comparée et ancienne élève de l’École normale supérieure (Ulm), Cécile Hussherr poursuit ses recherches dans trois domaines : les rapports entre littérature et nouvelles technologies, l’e-éducation comme nouveau mode d’enseignement de la littérature, les études de mythe. Elle est membre du laboratoire LISAA de l’université de Paris-Est Marne-la-Vallée.

    Ce document a été créé et certifié chez IGS-CP, Charente (16)
  • Apprendre à argumenter en cours de français avec une webradio

    Apprendre à argumenter en cours de français avec une webradio

    En cours de français, Bruno Vergnes a décidé d’intéresser ses élèves au débat en leur faisant construire tout un scénario et argumentaire sur un sujet pour ensuite l’exposer sous la forme d’une émission webradio. La preuve en images : ça marche !

    Bruno Vergnes est enseignant en français au collège Innovant Pierre Emmanuel de Pau. Cet établissement a mis en place une webradio. Bruno Vergnes a décidé d’utiliser cet outil pour rendre ses élèves encore plus actifs.

    Avant de les « lancer » en studio, ils préparent le débat sur une quinzaine de minutes : arguments pour, arguments contre et exemples doivent être couchés sur le papier. Un animateur, « présentateur » du débat, est ensuite désigné ainsi qu’un technicien qui assure le bon déroulement de l’émission ; le présentateur reçoit un panel « d’invités » qui devront ensuite interagir avec le public.

    La question du jour : les nouvelles technologies nous empêchent-elles de bien apprendre ? Les rôles sont distribués.

    « Cela les forme à tout un tas de compétences liées à l’oral, liées à la coopération ; ils s’entraident », explique Bruno Vergnes.

    Un petit groupe s’isole dans une pièce à côté regroupant le présentateur et ses invités. Pendant ce temps, l’enseignant prépare avec les autres invités, « le public« , les interventions qui auront lieu après l’exposé des différents invités.

    « Ce travail est complètement lié à des compétences que nous travaillons en cours de français sur le texte argumentatif qui sont souvent des choses un peu difficiles à travailler », souligne t-il.

    Et là, le fait de passer par le biais de la radio, c’est de suite plus ludique et ils sont obligés d’avoir des arguments pour être convaincants.

    « Alors on peut choisir de faire travailler ceux qui sont bons là où ils sont bons et puis après, d’inverser les rôles pour que chacun développe des compétences qu’il n’a pas ».

    Une réussite pour impliquer les élèves si on juge par le reportage que nous avons réalisé juste avant la journée événement EIDOS 64 du mercredi 25 janvier 2017.