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  • Médiation, Collaboration… les usages au-delà des contraintes

    Médiation, Collaboration… les usages au-delà des contraintes

    Pourquoi tant de précautions à présent ? Une récente discussion, au sein d’un organe institutionnel voué à la promotion des usages, mais apparemment très en difficulté dans l’accomplissement de sa mission, m’a permis de constater avec une certaine déprime, qu’à nouveau le débat s’oriente sur ce qu’il ne sera pas possible de faire, et toute l’énergie dépensée à s’y atteler, sans proposer, en échange, des solutions qui devront fonctionner.

    Je suis très inquiet. Persuadé du peu de cohérence derrière tout cela et du climat de psychose qui s’entretient, dans le but unique de promouvoir un marché numérique désorienté avant d’en valoriser les effets positifs pour les élèves.

    Car comment expliquer que l’on ne cesse de nous dire que cela fonctionne bien, et de plus en plus, tout en ne constatant que des difficultés doublées de contradictions ? Une réalité qui se développe à année plus quelle chose, alors que c’est à l’instant que se cherchent des solutions.

    Préambule

    Pour remettre un peu d’enthousiasme là dedans, je me permets de vous faire part d’une nouvelle expérience, pas forcément récente (deux mois déjà !) qui relance débat et motivation sur les usages numériques.

    Cela se passe dans un lycée de banlieue parisienne, à Evry, avec une classe de première littéraire ayant eu la chance de pouvoir se rendre dans un des hauts lieux de notre histoire humaine : Auschwitz.

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    Genèse d’un projet

    Les choses ont été très vite. Elles s’articulent autour de la motivation forte de faire de cet évènement un prétexte à dépasser le cadre des exigences traditionnelles de retours et productions. Un cadre très simple à envisager : comment les utiliser, les exploiter ?

    L’équipe d’enseignants concernés, avec Christine Fiasson (@ChrisFiasson), une collègue particulièrement investie dans la e-formation et proche des actions et innovations de terrain, voyagera au-delà du moment pour proposer un travail de réflexion et de présentation, allant sur le terrain avec les plus simples outils numériques du moment.

    L’idée est d’investir le champ du numérique multimédia de la mission de marquer les esprits en associant le vécu aux émotions, tout en les partageant. Une mission de « médiation » qui verra le jour au sein d’une collaboration forte avec l’Atelier CANOPÉ local et les partenariats d’entreprises.

    « Auschwitz16 » sera le projet, incluant la collaboration des élèves, des enseignants et des acteurs du numérique locaux.

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    Les journées « portes ouvertes » du Lycée du Parc des Loges à Evry, vont offrir le support idéal pour permettre aux élèves d’évaluer la valeur de leur travail. Car sous la pression de Christine, et avec mes exigences permanentes, ce sont eux qui vont apporter le contenu de l’application qui va servir de support à cette médiation, par le biais de QRCodes qui vont être associés à des photographies sur format A4.
    Le tout, dans un environnement totalement déconnecté.

    Un travail collaboratif

    Le contenu est initialement très varié. C’est du son, de la photographie, de la vidéo. Ce sont des textes écrits sous des formes différentes (poèmes, proses, résumés), très souvent avec une mise en forme en relation avec toute l’émotion portée.

    Pour les élèves, c’est à leur savoir que nous nous adressons. C’est à leurs compétences, et à leur investissement. De fait, tous les supports n’ont pas été uniformes.

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    Les quelques jours que nous avons pu y consacrer ont été intenses. Et c’est au résultat que nous nous sommes attachés.
    J’ai pu assister à la présentation du compte-rendu du voyage aux parents et à l’ensemble des personnes qui ont franchi les portes de cette petite salle dédiée à l’exposition des photographies du voyage.

    Une médiation de terrain

    Un vidéo-projecteur au fond de la salle accueillait les badauds, présentant fièrement une des vidéos, entièrement réalisée par une élève, et contenue dans l’application. A l’entrée, des élèves à qui nous avions offert une formation expresse sur le fonctionnement de l’application juste cinq minutes avant l’ouverture des portes, accueillaient le public en leur proposant de faire le tour de la pièce, une tablette (prêtée par l’Atelier Canopé) … à la main.

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    Aucune magie, aucun artifice.

    La transformation s’est opérée d’elle-même, dépassant même la simple satisfaction d’avoir fait quelque chose. Tout d’abord timides, et concentrés sur l’explication du fonctionnement de l’objet, les élèves présents se sont très vite vus accompagner les visiteurs sur le fond de cette présentation.

    L’objet, devenu média et médiateur, au départ objet de l’attention, se présente comme un support venant renforcer l’expression orale des élèves, leurs explications, leur spontanéité.

    Des textes non appris mais tirés de la mise en relation, à cet instant de ce qu’ils ont créé, vécu et ressenti avec l’impérative nécessité de le transmettre.

    Pour le public, c’est autant de surprise et de satisfaction. Tout d’abord, nous avons constaté que cette salle aurait pu être traversée en quelques minutes avec peu de mots échangés. Dans la réalité, le simple passage par le média tablette aurait suffit à « garder » les personnes captivées quelques minutes de plus.

    Et cette réalité s’est trouvée démultipliée par le dialogue entre adultes et élèves, pour des échanges allant au-delà des photographies, de leurs QRCodes et des contenus auxquels ils donnaient accès. Et également des échanges en marge de l’exposition initiale, se laissant aller même à des détails sur les techniques utilisées pour prendre les images, élaborer les contenus, et restituer l’ensemble.

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    Une expérience de plus

    Nous avons tiré de cette journée une somme conséquente d’informations. Quand un tel évènement s’avèrera reconduit, nous pourrons bénéficier de ce premier jet, et nous pourrons y ajouter tous ces petits détails qui nous ont manqué.

    La production de contenus est apparue plus concrète dans son utilisation, aux élèves.

    Voir son travail utilisé et exploité, restitué au-delà d’une copie rendue ou d’une note obtenue a eu comme impact un fort sentiment de valorisation.

    C’est une chose que nous devons intégrer, car ma réflexion immédiate a été qu’il fallait pousser, de fait, cette création et production avec, par exemple, l’élaboration de capsules vidéos plus conséquentes. Un autre point non négligeable dans l’utilisation des QRCodes est l’intensité lumineuse à prendre en considération afin de faciliter la lecture.

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    Un point très positif sur la qualité de l’application qui nous a permis de développer des techniques interactives, comme la navigation sur l’écran, à travers le plan du camp. Une qualité doublée de fiabilité car aucun problème technique n’est survenu pendant cet évènement. Ceci est d’autant plus nécessaire à préciser que, comme pour « 1871 » la contrainte technique  principale à la réussite de cette journée était l’absence impérative de réseau permettant d’avoir accès à internet !

    Si votre projet comporte des éléments similaires, ou si vous souhaitez pouvoir en développer d’autres, que vous soyez enseignant ou autre, je vous invite à contacter : contact@pdagogie.com ou à entrer en contact avec le Réseau Canopé à ce sujet.
    Martial, @MarsPinko

    Les articles « officiels » associés à cette action seront publiées sous peu sur les espaces de Canope et du réseau des interlocuteurs académiques. Ils seront accessibles en lien via les commentaires.

  • Des tablettes en classe, pour quoi faire ?

    Des tablettes en classe, pour quoi faire ?

    Des documents numériques…

    Le simple fait de pouvoir zoomer sur le document est un véritable plus pour les élèves (sans parler des élèves à besoins spécifiques).
    Par exemple, je me suis rendu compte, lors de l’étude du tableau “le sacre de Napoléon”, que les élèves s’intéressaient aux conditions de sa création car ils pouvaient voir les détails de celui-ci. Ces questions ne m’avaient tout simplement jamais été posées lorsque je projetais le document uniquement au tableau.

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    Très rapidement vous utiliserez la tablette de cette manière là pour complexifier vos cours, en introduisant par exemple des possibilités de différenciation (“Tu peux étudier le documents que tu veux”, “groupe 1 / groupe 2, ou comme décrit dans cet article).

    … aux activités numériques !

    Mais bien sûr l’utilité des tablettes est qu’elles permettent de réaliser des exercices que les conditions techniques de la salle de classe nous interdisaient auparavant. Voici un exercice que je propose en formation, il aide à s’emparer des changements qui sont à notre portée.

    C’est un exercice qui est prévu en travail de groupe afin de susciter l’émulation et le foisonnement d’idées.

    Dans un premier temps, les collègues complètent si besoin un nuage de mots que j’ai élaboré où l’on retrouve les principales utilités de la tablette.

    Le second temps est consacré à l’intégration d’un de ces avantages à une séance d’un des professeurs (choix libre).
    Mais l’activité ne s’arrête pas là. Mon objectif est de montrer aux collègues que le moteur de la scénarisation de leur cours est leur imagination. Ils doivent donc ensuite imaginer une deuxième manière d’utiliser le même avantage.

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    Par exemple un groupe avait choisi la prise de photo pour réaliser des selfies en classe (arts plastiques, langues vivantes, HG et EMC, svt). Ils se sont ensuite servi de l’appareil photo pour prendre en photo le manuel (comme dans cet article), photographier les différentes étapes d’un projet (arts plastiques) ou de la croissance d’une plante (svt) etc.

    La restitution orale des travaux de groupes permet ainsi de balayer un large éventail d’utilisations possibles et d’ouvrir les horizons pédagogiques à l’aide des idées des collègues. La seule limite est votre imagination !

    Faites produire les documents aux élèves.

    Lors de chaque activité, je me pose la question suivante: “et si, au lieu de faire étudier le document aux élèves, je le leur faisais produire à l’aide d’autres documents et de questionnements ?”.

    La tablette est un outil de production qui peut aider les élèves à devenir acteurs de leurs apprentissages car ils vont pouvoir choisir la nature de ces productions (vidéo, infographie, nuages de mots, présentations etc) et donc se sentir plus à l’aise que lors d’un exercice plus classique (type rédaction d’un paragraphe).

    Si ces activités sont très chronophages, leur efficacité est maximale. On rejoint ici une idée que je vous avais déjà présentée dans cet article (parcours questions) lors de laquelle les élèves produisaient les questions du cours.

     

    Source image : commons.wikimedia.org

  • Comment les usages du numérique favorisent-ils la mise en activité, l’autonomie et la responsabilisation des élèves ?

    Comment les usages du numérique favorisent-ils la mise en activité, l’autonomie et la responsabilisation des élèves ?

    Effectivement, la mise en activité est probablement une des pistes pour dépasser le paradoxe scolaire qui est le suivant : on dit aux élèves “soyez autonomes“ et on ne fait rien dans l’organisation scolaire pour qu’ils y soient.

    Mettre en place des activités où les élèves sont producteurs et ont une marge d’initiative et pour lequel l’enseignant a une marge d’incertitude, « c’est le moyen d’aborder des questions, non pas d’autonomisation car il ne faut pas rêver, mais au moins de responsabilisation ».

    Bruno Devauchelle donne l’exemple de donner un projet à des élèves, leur demander d’en rendre compte, de s’auto-évaluer qui sont des moyens de donner de l’autonomie aux élèves.

    En quoi le numérique peut-il aider à cela ?

    Bruno Devauchelle explique que « lorsque tu veux permettre aux élèves d’être maitres de leurs activités, ils ont aujourd’hui pléthore d’outils qui sont principalement des outils en ligne, qui vont du Smartphone à la tablette mais surtout des applications et des logiciels qui sont mis à disposition ».

    Sans oublier la base d’information représenté par le web « qui leur permet d’alimenter leur réflexion et d’être en face de ce que l’Ecole leur cache toujours, c’est à dire la véritable information, la source, avec sa médiocrité ou sa force selon les cas ».

    Tout le secret, c’est l’accompagnement des élèves ; ce que j’appelle la guidance.

    Il va falloir alors définir la part que l’enseignant prend dans la guidance et ce qu’il laisse à la machine. Cela peut prendre la forme d’un accompagnement des élèves au sens « cheminer avec les élèves » ; cette situation peut d’ailleurs amener l’enseignant à découvrir des choses en même temps que les élèves.

    Il y a une technique qu’utilisent certains enseignants en disant « ce n’est pas au programme, nous le verrons plus tard » et puis il y en a une autre où les enseignants proposent de chercher avec les élèves.

    Quand les enseignants disent aux élèves « on va chercher ensemble », il y a des portes qui s’ouvrent, conclut Bruno Devauchelle sur le résumé de son intervention.

     

  • Belle affluence pour le 3ème séminaire académique sur le numérique éducatif au CANOPÉ de Montpellier !

    Belle affluence pour le 3ème séminaire académique sur le numérique éducatif au CANOPÉ de Montpellier !

    C’est déjà LA troisième édition du séminaire académique sur le numérique éducatif organisé par l’académie de Montpellier et « c’est une belle dynamique».

    Cette troisième édition a montré une réelle dynamique et un attrait certain au vu de l’affluence qui a même nécessité d’ajouter une salle de conférence supplémentaire avec retransmission en direct.

    En effet, la journée s’est découpée en plusieurs temps forts : deux conférenciers sont venus présentés leur réflexion sur la matinée.
    Chantal Charnet, professeur des universités Montpellier 3 et chercheur au laboratoire Praxling UM3-CNRS a présenté : « voici venu le temps de l’apprentissage numérique » (vous pouvez écouter quelques mots de Chantal Charnet dans la vidéo ci-contre).
    Bruno Devauchelle (que nous retrouverons très prochainement dans une vidéo) est intervenu sur le sujet : « de quelles manières les usages du numérique dans l’enseignement favorisent la mise en activité, l’autonomie et la responsabilisation des élèves ? ».

    Le séminaire académique sur le numérique éducatif, c’est vraiment de la formation pour les acteurs clés de l’académie , souligne Mathieu Ruffenach, DAN de l’académie de Montpellier.

    En cela, 17 ateliers sont proposés durant l’après-midi au cours desquels référents numériques, chefs d’établissements, formateurs, inspecteurs et autres enseignants peuvent découvrir ou redécouvrir des usages numériques.

    « L’originalité de ces ateliers est que chacun se construit son parcours de l’après-midi suivant ses besoins et sa curiosité », explique Mathieu Ruffenach.

    Les 17 ateliers proposés ont pour objectif de couvrir l’ensemble des dispositifs et des champs du possible qui sont une réalité dans l’académie de Montpellier ou qui le seront à la rentrée prochaine.

    Le séminaire accueille de nombreux partenaires, entreprises privées ou associations, qui jouent un rôle dans le domaine du numérique éducatif, invités pour l’occasion par Canopé, partenaire de ce séminaire académique.

  • Créer, produire et communiquer tout simplement avec le numérique en maternelle

    Créer, produire et communiquer tout simplement avec le numérique en maternelle

    Véronique est passée par plusieurs étapes (de une seule tablette au départ) avant d’avoir sa tablette personnelle dans son cartable et cinq tablettes iPad2 et iPad3 à disposition pour sa classe.

    Actuellement à l’école rue d’Orsel du 18ème arrondissement de Paris, elle enseigne aux petites sections de maternelle, de manière tout à fait normale, comme elle s’en défend, sauf qu’elle y ajoute la petite « touche » numérique qui rend tellement de services, notamment quand il s’agit de partager des moments sympathiques avec les parents pour leur rendre compte des inventions et progrès de leurs jeunes bambins.
    Et dieu sait qu’on a besoin de savoir quand on est parent d’un enfant de 3 ans !

    Il peut y avoir des jours où les tablettes restent dans le placard car on en a pas besoin ; et si on les sort, ce sera vraiment au fils des besoins de la classe.

    Certains enfants n’ont pas trois ans à leur entrée en septembre donc apprendre les règles de la classe, apprendre à se séparer de sa famille sont des exemples de priorités données en septembre, comme l’explique Véronique Favre.
    « Et puis, petit à petit, d’une application avec une grenouille, d’une application avec des lettres, d’une application en numération, etc », les élèves vont se faire à la présence de la tablette en classe de manière naturelle.

    IMG_2548L’idée aussi, c’est de pouvoir laisser des traces, comme exemple les faire s’enregistrer pour raconter une histoire sur un dessin animé qu’ils ont vu au cinéma ou encore les filmer lors d’une séance de motricité pour qu’ils se voient.
    « Toute occasion est bonne », souligne Véronique.

    Et le gros avantage des tablettes est qu’elles sont mobiles car « à contrario d’un ordinateur qui serait posé sur une table où les enfants s’y relaient, la tablette, elle, se déplace ; selon le lieu où elle va être, ce sont les enfants qui s’organisent autour ».

    Véronique a également créé un blog qu’elle alimente elle-même et sur lequel elle ne fait pas participer les enfants ; d’une part, parce qu’elle n’a pas d’ordinateur et de connexion internet dans sa classe et d’autre part parce que les enfants sont un peu petits.

    Le blog, c’est vraiment pour montrer aux parents ce qu’on fait avec le numérique, pour le désacraliser en quelque sorte et de montrer que les enfants de 08h20 à 16h30 ne sont pas le nez sur un écran, précise t-elle.

    Véronique est une passionnée du numérique et des arts visuels ; elle prend donc plaisir à intégrer le numérique dans son enseignement. « C’est passionnant car les développeurs avec qui je peux être en contact sortent toujours des applications et c’est à nous de faire le tri ».

    « J’aime le numérique en classe car cela me permet de faire des choses que je ne faisais pas avant ; j’aurais pu m’en lasser ? Ben non, pas encore, car je découvre encore des choses », conclut-elle.

     

    Source photos : Véronique Favre

  • Réflexions sur numérique et enseignement avec Sylvain Decelles

    Réflexions sur numérique et enseignement avec Sylvain Decelles

    Sylvain Decelles est enseignant en français et en géographie au collège (école Selwyn House de Montréal).  Il est aussi président du Conseil d’administration du Conseil pédagogique Interdisciplinaire du Québec (CPIQ).  Cet organisme regroupe une vingtaine d’associations professionnelles d’enseignants du Québec.

    Le CPIQ s’intéresse principalement au développement de la pédagogie et de la compétence professionnelle des enseignants.

    Le CPIQ participe à des comités nationaux sur les programmes d’études, l’évaluation des apprentissages, la formation des enseignants, etc.

    Rôle du conseiller au numérique

    L’enseignant est l’expert en pédagogie.   Le conseiller au numérique dans les écoles et les collèges doit être en mesure d’interpréter ce que les enseignants veulent réaliser dans leurs classes en utilisant les technologies numériques.  Il doit pouvoir conseiller l’enseignant sur les façons d’adapter l’offre numérique aux exigences pédagogiques.

    Relation entre les connaissances et les compétences en éducation contemporaine

    NinonLouise2_DecellesitwAutrefois, on transportait notre bagage de connaissances dans nos têtes.  L’Homme instruit était celui qui avait mémorisé la plus grande quantité de connaissances. L’Homme éduqué lisait des journaux pour se tenir informé. L’information, c’est le pouvoir disait-on alors.

    Maintenant, tout savoir est instantanément accessible au premier venu grâce à l’internet. Cependant, connaître le nom de tous les pays et leurs capitales ne permet pas de comprendre les enjeux géopolitiques.  L’élève peut nommer les participants à ces enjeux mais sait-il analyser, interpréter les systèmes politiques, comprendre leur fonctionnement, les interactions entre les parties?

    La technologie remet en question la place des connaissances dans l’enseignement.  La mémorisation de faits devient caduque. L’ordinateur exige une réflexion sur l’orientation à donner aux apprentissages.

    Le renouveau pédagogique

    NinonLouise_DecellesitwLe renouveau pédagogique est le programme d’étude du ministère de l’Éducation du Québec publié en octobre 2005. On y prescrit un modèle éducatif adapté aux réalités du 21e siècle.  Tout en conservant une part importante aux connaissances (compétences disciplinaires), ce programme innove en centrant le processus éducatif sur les compétences transversales.

    Il vise à apprendre aux jeunes Québécois à exploiter l’information, à résoudre des problèmes dans les grandes sphères de l’activité citoyenne par d’efficaces méthodes de travail. Cette tentative d’adapter le curriculum aux réalités du 21e siècle a été fortement critiquée.

    Avec le renouveau pédagogique, les compétences se situent au centre des apprentissages.  Le système scolaire sait comment évaluer l’acquisition des connaissances par l’élève.  Mais l’évaluation des compétences est un domaine où  presque tout est à construire pour l’école aux traditions séculaires.

    La difficile évolution du système éducatif

    L’éducation n’est pas un lieu d’innovation. Les structures éducatives ont peu évolué depuis le 19ème siècle, contrairement à la société.  C’est très difficile pour l’école de changer car la personne qui choisit la profession d’enseignant reproduit spontanément sa propre expérience scolaire et la formation universitaire en pédagogie renforce souvent cette structure par laquelle l’éducateur contrôle la formation de celui dont il a la charge. Ce savoir-faire est connu, confortable alors que le changement imposé par le numérique est anxiogène pour plusieurs enseignants.

    Le développement professionnel des enseignants

    La présence de la technologie complexifie la tâche de l’enseignant et le premier problème auquel il doit faire face est celui d’un manque de temps.

    Le développement professionnel doit être dans les mains de l’enseignant et non pas un développement professionnel qui lui est imposé par des structures externes.  Si on demande à l’élève d’être responsable de son apprentissage, on doit proposer la même approche à l’enseignant.

    La peur du vide, la question de l’évaluation et l’éducation aux valeurs : trois bestions de l’éducation contemporaine

    Personne ne peut prévoir avec certitude le résultat des changements pédagogiques initiés par l’introduction du numérique en classe. Convaincre les enseignants craintifs des avantages à utiliser les technologies numériques, les persuader de la nécessité d’un enseignement centré sur les compétences dans ce contexte de changement pédagogique, sont deux défis à relever par les pédagogues du 21ème siècle.  De plus, comment évaluer adéquatement ces apprentissages fondés sur les compétences?

    La dernière partie de l’entretien a porté sur les difficultés rencontrées par les enseignants qui doivent travailler avec des élèves issus de communautés aux valeurs, aux principes très variés.

    Les élèves les plus doux, les plus sages diront comme le prof par peur des représailles.  Les élèves les plus contestataires manifesteront leurs opinions divergentes.

    L’enseignant, le système éducatif du 21ème siècle doit mener l’élève à comprendre et à accepter que l’évaluation n’est pas fonction de ses opinions politiques mais dépend des compétences avec lesquelles il justifie cette opinion.

    Conclusion de la pédagogue

    Pensées percutantes, descriptives des réalités de l’école contemporaine.

  • Le Département des Yvelines lance la concertation pour la construction d’un collège innovant

    Le Département des Yvelines lance la concertation pour la construction d’un collège innovant

    « Nous avons réalisé que, chargé depuis 1982 de la construction des collèges et, plus récemment, de leur équipement numérique, le département avait la possibilité d’apporter une contribution décisive aux innovations pédagogiques, en construisant un établissement d’une conception différente qui offrira la possibilité de développer des pratiques d’enseignement nouvelles, adaptées aux besoins des jeunes et aux technologies du XXIe siècle. » a déclaré Pierre Bédier, président du Conseil départemental des Yvelines.

    Cet établissement expérimental, dont l’entrée en service est prévue pour la rentrée scolaire 2019, sera situé dans le quartier du Val Fourré à Mantes-la-Jolie, en zone d’éducation prioritaire (REP+).

    Nous avons pensé que la portée de cette expérimentation, et en particulier l’évaluation de ses bénéfices pour les élèves, serait d’autant plus grande qu’elle interviendrait dans une zone socialement difficile, a poursuivi M. Bédier.

    Un groupe de projet, constitué entre le Département des Yvelines, la mairie de Mantes-la-Jolie, l’Education nationale et des personnalités qualifiées, a engagé le 16 mars 2016 un processus de concertation avec les futures équipes pédagogiques de l’établissement ainsi qu’avec les parents d’élèves concernés afin d’intégrer les préoccupations de l’ensemble des parties prenantes.

    « Au nom de la communauté éducative toute entière je me réjouis de cette initiative. Le collège innovant offrira, grâce à une organisation spatiale originale et à des équipements numériques puissants, un cadre propice au développement d’une pédagogie fondée sur le désir d’apprendre et centrée sur l’acquisition, à un rythme adapté à chaque élève, des savoirs essentiels. » a ajouté M. Serge Clément, Inspecteur d’académie des Yvelines.

    Le collège innovant de Mantes-la-Jolie offrira une capacité d’accueil de 600 places et permettra la fermeture de deux établissements plus anciens situés à proximité. Il représente pour le département des Yvelines un investissement de 24 M€ et s’inscrit dans la politique du département visant à renforcer l’effort d’investissement de la collectivité départementale en faveur des jeunes et des établissements scolaires.

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    Jérôme Saltet, fondateur et président du groupe de concepts éducatifs et de presse pour les jeunes publics Play Bac, et André Giordan, ancien directeur du laboratoire de didactique et d’épistémologie de l’université de Genève, sont notamment les coauteurs de « Apprendre à Apprendre » (Librio 2007) et de « Changer le Collège c’est possible » (Oh! Editions 2010)

     

    Source texte et photos : Direction de la communication, département des Yvelines

  • « Réaliser des vidéos pro avec son smartphone » : le Mooc de GOBELINS fait son retour !

    « Réaliser des vidéos pro avec son smartphone » : le Mooc de GOBELINS fait son retour !

    Les inscriptions sont ouvertes sur la plateforme FUN.

    Gobelins2_moocAprès une 1ère édition couronnée de succès qui a généré plus de 10 000 inscriptions avec près de 800 devoirs déposés dès la première semaine, GOBELINS propose de renouveler son cours en ligne gratuit qui permet de découvrir l’art du tournage, du montage et la réalisation de courts métrages – fiction ou reportage – avec un smartphone en seulement cinq semaines.

    Un Mooc… Pour qui ?

    Tous les possesseurs de smartphone peuvent s’inscrire : les curieux, les passionnés, toutes les personnes ayant envie de créer, de partager et de raconter des histoires en images, à des fins personnelles et/ou professionnelles.

    Les participants seront accompagnés durant ces cinq semaines par deux experts : Patrick Thierry, chef opérateur prise de vue, enseignant/coordinateur pédagogique vidéo à GOBELINS et Laurent Clause, journaliste, JRI, réalisateur et formateur à GOBELINS. De nombreux invités-surprises, spécialistes de la vidéo, interviendront également : chefs opérateur prise de vue, réalisateurs, ingénieurs du son, monteurs, journalistes…

    Au programme de ce Mooc…

    Les participants alterneront apports théoriques et mises en application pratiques. Ils vont notamment apprendre : les bases du cadrage, de la lumière et de la prise de son ; la scénarisation d’une histoire ; la maîtrise du smartphone et le choix des accessoires indispensables ; le montage rapide des images avec un outil en ligne ou des applications dédiées aux smartphones et le s bonnes pratiques grâce à des mises en situations ludiques…

    Ce Mooc, comme le précédent, favorisera les interactions entre participants avec des discussions en classe virtuelle, sur les réseaux sociaux et des forums de discussion.

    Grand prix du jury : un stage de formation continue GOBELINS à la clef !

    Les participants ayant complété les QCM et rendu les trois projets vidéos pourront obtenir une attestation de suivi du Mooc « Réaliser des vidéos pro avec un smartphone« .

    Un Grand Prix du Jury pour l’ensemble des trois projets sera aussi attribué et permettra au lauréat de suivre gratuitement un stage de formation continue de 3 jours à GOBELINS.

    Nouveau ! Les participants pourront obtenir un certificat GOBELINS en répondant à un test final (frais de 60 €).

    Plus d’infos sur GOBELINS, l’école de l’imagewww.gobelins.fr

  • Hausse de fréquentation pour la 8ème édition des NetJournées

    Hausse de fréquentation pour la 8ème édition des NetJournées

    [callout]Une hausse de fréquentation de 20% et des retours d’usages toujours aussi riches et variés ont ponctué cette 8ème édition des NetJournées qui s’est déroulée pour la 2ème année consécutive à Bischoffsheim en Alsace.[/callout]

    Comme le précise Hervé Borredon, PDG d’ITOP éducation, les NetJournées sont un évènement tournant et il est temps de quitter l’Alsace, « même si nous avons été très bien accueillis pour ces deux éditions« .

    L’année prochaine, vous retrouverez les NetJournées dans l’académie de Clermont-Ferrand et plus précisément dans la ville thermale de Vichy.

    Les NetJournées, ce sont aussi l’occasion pour ITOP éducation de lancer des nouveautés et de toujours innover pour garder « une longueur d’avance« , pourrait-on dire.

    ITOP éducation a notamment présenté sa « révolution numérique » lors de cette 8ème édition avec sa plateforme « OZE ».

    Explications et détails avec Hervé Borredon

    Retrouvez tous les articles et retours d’usages des NetJournées mars 2016 ici 

     

    Netjournees_edition

    De gauche à droite, Hervé Borredon PDG ITOP éducation, Marc Neiss DAN de l’académie de Strasbourg qui accueillait la 8ème édition des NetJournées et Patrick Roumagnac DAN de l’académie de Clermont-Ferrand qui accueillera la 9ème édition des NetJournées.

    Crédit Photos : JC ROCCA