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  • Les industries culturelles face au défi du numérique : le cas du livre

    Les industries culturelles face au défi du numérique : le cas du livre

    L’avenir des libraires, des bibliothèques, de l’édition va peut-être être remis en cause avec l’avènement du numérique ; en tout cas ces acteurs traversent une période de turbulence.  Le numérique leur impose de devoir envisager leur avenir différemment.

    En 2001 avec l’arrivée de l’iPod nous avons connu une ère où la production et l’édition musicale ont fortement évolué. Depuis plus de 10 ans on a vu l’industrie musicale mourir ou évoluer et le monde l’édition de livre n’a visiblement pas regardé ces évolutions pour préparer d’éventuels changement. La question posée, est-ce que ce qui est arrivé à la musique va se reproduire sur l’édition des livres papier ?

    Christian Thorel : «comme l’a dit Marcel Vaucher (libraire), le monde de demain promet une évolution de l’intermédiation et notamment de la chaîne du livre (réalisation , edition et distribution/diffusion) via les libraires, pour créer le lien entre le lecteur et auteur, avec de plus en plus nombreuses animations autour des oeuvres et des livres». Quel sera le modèle économique ? «Si nous devons disparaître ou évoluer ce ne sera pas un problème du moment que nous remplissions cette chaine de valeur et de services».

    Il n’y a aucun endroit aujourd’hui d’accès à la connaissance de certaines musiques dans le cas du secteur musical (par exemple musique expérimentale ou classique) ; pour le secteur du livre ce sera également le danger : nous n’aurons que l’accès à une édition «commerciale» où l’offre sera plus restreinte, d’où notre rôle et le gage de notre survie.

    FM : expliquons le passage du «produit» culturel qui peut être comptabilisé ou taxé au «service» culturel qui n’est plus transporté ou taxé  et analysé par l’OMC (ces statistiques sont toutes fausses car il n’y a plus les moyens de les comptabiliser).

    Ce chemin vers le numérique, est-ce que cela affecte la librairie mais aussi l’éditeur lui-même ?

    Les questions fusent… Y a t’il une véritable solidarité entre les libraires et les éditeurs, ne sommes-nous pas dans le monde de la « langue de bois » ; le jour ou l’éditeur se trouvera en danger est-ce que la partie distribution disparaîtra ou encore existerez-vous dans 10 ans ou 20 ans ??

    Réponse d’Alban Cerisier : « Nous avons du mal à faire la frontière avec le bien ou le service culturel notamment quand on parle du livre numérique. Les grands opérateurs globaux du livre numérique maitrisent les conditions d’accès et des usages  ou des comportement des lecteurs en plus des acheteurs de livres (temps passé, jusqu’à quelle page, potentiellement une traçabilité très forte du lecteur) la question centrale est donc la maitrise des fichiers d’acheteurs et de lecteur pour les éditeurs. Ce qui est moins évident c’est d’identifier les pratiques illicites (téléchargement de fichiers Peer to Peer, etc.)« .

    Mais il est vrai que les tensions dans la chaîne de valeur se jouent aujourd’hui sur la distribution.

    Certains éditeurs trouvent leur rentabilité sur la fonction d’édition et pas forcement sur la fonction distribution. Ainsi, ce n’est pas parce qu’on doit dans l’avenir trouver des nouveaux équilibres que l’édifice s’effondre. Mais de nouvelles compétences doivent être trouvées, et elles sont parfois développées notamment sur les fonctions de la diffusion numérique.

    Les nouveaux diffuseurs même les «pure players» sont en demande d’une intermédiation comme par exemple des animations autour de l’œuvre et de l’auteur.

    Ainsi, de nouveaux métiers se mettent en place chez les éditeurs.

    Si le livre numérique décolle, est que ce sera parce qu’il deviendra un peu plus qu’un livre normal ?

    L’analyse sur ce point de Virginie Clayssen : « jusqu’à présent les livres ou produits numériques qui sont vendus ne sont pas forcément les ouvrages qui comportent un enrichissement. En effet, même si techniquement on peut, mais le besoin de plus d’apport technique n’est visiblement pas le souci du consommateur ou du lecteur ; l’exemple de la période des CD-ROM interactif a à ce titre est très riche d’enseignement. Ludique à concevoir mais pas forcément ludique à utiliser plusieurs fois« .

    Avec l’arrivée des tablettes les champs techniques s’ouvrent mais ce ne sont pas aux éditeurs d’ajouter une couche technique mais aux auteurs d’envisager un enrichissement de l’œuvre avec ces potentiels techniques.

    Une des grandes questions est l’articulation entre le web et la fourniture de l’objet livre. Les nouveaux formats (comme l’iPub) se rapprochent des langages ou des standards du web. On a maintenant une forte attraction pour les images et les échanges (Exemple du service de curation PINTEREST autour de l’image).

    La problématique n’est pas celle du livre numérique, mais celle des livres numériques : car nous n’avons pas les mêmes enjeux et utilisations d’un roman, du livre scolaire…

    Analyse de Anne-Elisabeth Buxtorf, responsable du bureau du livre à l’Ambassade de France à Rabat, qui précise les enjeux sur les bibliothèques et les bibliothécaires

    Les Bibliothèques sont à la fois producteur (numérisation des fonds) et consommateur de livres.

    Elles sont aujourd’hui fortement consommatrices de fonds en ligne ou de ressources et abonnements en ligne. Elles sont donc un élément important de la chaîne du livre, parfois oubliées car elles ne sont pas des institutions qui décident. Mais elles doivent être au coeur du débat.

    Les usages les plus simples sont les plus nécessaires et les plus utiles. Les Bibliothèques sont aussi un lieu de médiation : leur rôle est de faire connaître auprès de lecteurs pour que le plus grand nombre est accès à ces ressources pour des raisons d’équité et d’égalité des chances par apport à la culture et la connaissance.

    Elle ajoute que le numérique est une véritable chance pour le Maroc. Le débat de l’ère numérique pour le livre est dépassé, car il permet à des auteurs de s’exprimer facilement mais aussi aux utilisateurs d’y avoir accès. Le numérique ôte plusieurs obstacles.

    Virginie Clayssen ajoute que la question de la gratuité du tout numérique est un «mythe». Ce sont des personnes qui prennent du plaisir à faire penser que le numérique est immatériel, ce qui n’est pas le cas. «Google n’est pas gratuit, il vit en vendant de la publicité et en utilisant la recherche de chacun.
    Nous ne devons pas rester naïfs devant des leaders mondiaux comne Google et Apple
    ».

    Frédéric Martel ajoute qu’il est nécessaire de regarder comment les jeunes fonctionnent pour comprendre les attentes des lecteurs.

    Alban Cerisier poursuit : « il faut nous laisser le temps d’observer les usages« . Et Frédéric Martel  conclut « il va falloir faire vite, car d’ici quelques années, il sera peut être trop tard » !

  • Le numérique vu par des enseignants et étudiants marocains : ressenti à la Faculté pluridisciplinaire de Larrache

    Le numérique vu par des enseignants et étudiants marocains : ressenti à la Faculté pluridisciplinaire de Larrache

    Au niveau équipement, cette faculté jeune (2009), de 1500 étudiants environ, est dotée de 3 salles informatiques équipées et connectées qui sont utilisées pour les Travaux Pratiques informatiques (travaux de programmation…) mais également des travaux en laboratoire de langues ou en visioconférence (pour l’échange de cours entre universités) ; d’autres salles sont équipées en TNI. 80% des étudiants ont un ordinateur personnel et les enseignants ont aussi leur équipement personnel. Tout le campus dispose du WIFI.

    C’est donc un véritable espace de liberté que nous montre la faculté de Larrache.

    Au niveau de la continuité pédagogique, M. le Doyen nous explique qu’il y a deux niveaux. D’un côté il y a la relation pédagogique entre l’enseignant et l’élève ; ensuite l’enseignant peut tout à fait correspondre avec l’élève par facebook mais cela reste du domaine privé. Cette absence de plateforme collaborative, type ENT, est compensée, d’après M. le Doyen par la présence physique sur le campus de chaque enseignant qui permet à l’élève de rencontrer ses enseignants au moment où il le souhaite, favorisant la relation humaine. Un enseignant rapporte son expérience personnelle ; il dit utiliser facebook pour passer de l’information à ses étudiants et il juge que ce moyen est beaucoup plus rapide et efficace que les canaux traditionnels.

    Au cours des échanges, on ressent une ambiance générale plutôt tournée vers la crainte et l’ angoisse devant l’ouverture qu’offre la société numérique, ouverte à tout, sans aucunes limites. Les questions posées par la salle aux intervenants français tournent autour de cela.

    Un élève s’interroge sur l’arrivée du livre numérisé. Est-ce une bonne chose ? Dans sa question, nous sentons son angoisse de voir «périr» le travail des ancêtres comme il le dit, ceux qui ont écrit les livres. Cela signifie t-il l’extinction du livre ?
    A cela, Maxime Lejeune, un des intervenants, répond qu’on a jamais autant lu et autant écrit sur papier depuis l’arrivée du numérique (d’après des études menés au Canada par exemple).

    Témoignage d’un enseignant qui s’inquiète de voir qu’avec le numérique, les limites sont transparentes. On part de l’individuel, de l’anonymat pour aboutir dans le domaine public. Où sont les frontières ? Car elles semblent perméables…

    Autre questionnement : l’abondance de l’information constitue t-il une chance pour nos enfants ou bien un danger ?

    Et enfin une dernière réflexion sur la collaboration dans un système scolaire où il est absolument nécessaire d’associer l’élément sécurité information, protection de la vie privée…

    Un questionnement autour de la sécurité et la protection de la vie privée et la disparition du livre semblent être les deux principales préoccupations de ce public marocain.

    Alors qu’en France, le débat s’oriente actuellement autour des usages après avoir suivi des politiques d’équipement massif, le Maroc semble loin de la problématique «trop d’équipement tue l’équipement».  Privé de cela, Il s’attache à des sujets autres, non négligeables par ailleurs, à savoir l’accompagnement des élèves à l’usage du numérique, une éducation au numérique, accompagnement qui pourrait être fait par les enseignants…

  • Ressources pédagogiques numériques dans les établissements scolaires au Maroc : Etat des lieux et perspectives

    La notion de ressource pédagogique numérique mérite donc d’être délimitée en se référant aux travaux de recherche dans ce domaine. En effet Robert Bibeau a défini les ressources numériques comme « ensemble des services en ligne, des logiciels de gestion, d’édition et de communication (portails, logiciels outils, plateformes de formation, moteurs de recherche, applications éducatives, portfolios) ainsi que «l’ensemble des données et informations utiles à l’enseignant ou à l’apprenant dans le cadre d’une activité d’enseignement ou d’apprentissage utilisant les TIC, activité ou projet pouvant être présenté dans le cadre d’un scénario pédagogique».

    L’objectif visé par l’usage de la ressource pédagogique numérique diffère selon la nature de celle-ci.

    En effet, certaines ressources visent à informer et outiller l’apprenant afin qu’il exploite l’information. Certaines soutiennent sa communication, ses échanges et ses activités de coopération afin de favoriser le développement de sa pensée créatrice. D’autres l’aident à prendre des décisions et à résoudre des problèmes afin qu’il se dote des méthodes de travail efficaces en exploitant les TIC.

    Dans l’étude «analyse des besoins et des priorités en matière de ressources pédagogiques numériques» menée par le ministère de l’éducation nationale au Maroc dans le cadre du programme GENIE (Généralisation des technologies d’information et de communication dans l’enseignement), Serge Pout-Lajus a adopté la classification dans laquelle il distingue les ressources pédagogiques numériques par destination et les ressources pédagogiques par utilisation.

    La ressource pédagogique par destination
    est toute ressource conçue et produite pour être exploitée dans un contexte pédagogique. On y trouve : les cours multimédia, les didacticiels et les exerciseurs, les animations et simulations, les bibliothèques et collections multimédias et les outils transversaux spécifiques (produits destinés à l’éducation et permettant à l’enseignant de produire des ressources pédagogiques particulières et à l’élève d’expérimenter et d’observer librement: éditeurs de questionnaires, éditeurs de figures géométriques, dispositifs d’expériences assistées par ordinateurs, les outils de travail collaboratifs notamment les environnements numériques de travail ENT).

    La ressource pédagogique par utilisation désigne toute ressource destinée à des usages pédagogiques. Les logiciels bureautique, Google maps, logiciels de comptabilité, logiciels de conception assistée par ordinateur (CAO), ressources brutes : images, vidéos…

    Projets et ressources pédagogiques numériques
    Etant donné que les ressources pédagogiques numériques occupent une place de plus en plus importante dans les réflexions et les pratiques de classe au Maroc, le Ministère de l’éducation nationale, en partenariat avec Microsoft, organise depuis déjà 4 années, le concours des enseignants innovants dans le domaine des TICE.

    Avec sa quatrième édition, une base de données des ressources numériques pour toutes les disciplines et à tous les niveaux a été conçue et distribuée à travers les salles multimédia des différents établissements scolaires.

    D’autres expériences sous forme de projets pilotes ont vu le jour  avec le programme GENIE.

    Le projet SIVECO-Romania d’intégration des TIC dans l’éducation a mis en place une solution intitulée «AeL  LMS/LCMS», système de management learning et de management de contenu éducatif généralisé en Roumanie.

    C’est une solution ayant une structure modulaire favorisant la flexibilité et la maniabilité. elle comprend :
    – Classe virtuelle : avec des sessions d’apprentissage synchrone. Le professeur contrôle intégralement le cours en ligne en étant capable de créer, coordonner, adapter et superviser le processus d’apprentissage.
    – Apprentissage asynchrone selon une pédagogie différenciée qui permet de définir les cours selon le rythme d’apprentissage des élèves.
    – Système de gestion  de contenu éducatif : le système inclut une bibliothèque virtuelle sous forme de contenus numériques prédéfinis dans un format stand art. Ces contenus sont multi-contextes et peuvent ainsi être configurables, adaptables et consultables.

    L’expérience a été menée dans une école primaire, un collège et dans un lycée. Les ressources numériques utilisées traitent des sciences physiques et des sciences de la vie et de la terre.
    RESSOURCES NUMÉRIQUES EN SCIENCES PHYSIQUES

    Ressources numériques- Sciences physique (SIVECO)

    Le projet Jordanien RUBICON  a permis de mettre en place des ressources numériques relatives à l’enseignement des mathématiques. Le projet e-maths lancé dans plusieurs établissements  scolaires vise à faire bénéficier les élèves du primaire et du lycée des cours numérisés de mathématiques.

    Un autre projet concernant les ressources numériques (CITI) a été financé par l’agence coréenne de développement (Koica) et piloté par l’Université Al-Akhawayn d’Ifrane en partenariat avec le Ministère de l’Education Nationale. Il vise à évaluer l’impact de l’utilisation pédagogique des TIC sur  l’apprentissage et l’enseignement des matières scientifiques au collège et à améliorer la pratique des enseignants et l’apprentissage des élèves en Mathématiques, Sciences Physiques et Sciences de la Vie et de la Terre via l’usage des technologies d’information.

    En s’inscrivant sur la plateforme «CITI», les enseignants peuvent visualiser et utiliser les ressources numériques disponibles.

    D’autres ressources sont mis en place par des enseignants via leurs sites personnels ou à travers le portail «TARBIYA» de l’USAID-ALEF
    PORTAIL TARBBIYA
    Usage des ressources numériques en classe
    Les formations qui visent l’intégration des TICE dans l’enseignement ont pour but de former des enseignants utilisateurs, intégrateurs des ressources numériques et des enseignants développeurs de leurs propres ressources. Cependant l’utilisation des celles-ci  en classe par discipline reste encore dans sa première phase. Un programme de développement des usages de GENIE permettra sans doute d’encourager des initiatives locales dans ce domaine et d’instaurer une culture de partage et de collaboration entre les enseignants au sein des communautés de pratiques.

    Le portail TICE et le laboratoire des ressources numériques seront mis en place par GENIE afin de développer l’usage des ressources numériques et les pratiques de classe.

    Par l’achat ou la localisation des ressources existantes sur le marché international (arabisation des ressources scientifiques et adaptation selon les curricula) et par le développement local des ressources numériques,  GENIE les mettra à la disposition des enseignants et des élèves, sur son portail TICE, et les aidera ainsi à s’approprier les TICE dans les pratiques de classe.

  • Programme Génie et formation TICE : Quelles compétences et quels modules ?

    Le programme GENIE vise à former 230000 personnes (enseignants, inspecteurs, techniciens, chefs d’établissements…).

    Ainsi la stratégie a préconisé l’approche de la formation en cascade pour aboutir à cette formation de masse. Pour mettre au point ce processus, un mécanisme de fonctionnement  à différents niveaux a été élaboré: au niveau central, une équipe de formateurs principaux  « Master trainers » a été sélectionnée et formée à Rabat par des experts.

    Ces Masters ont à leur tour formé des formateurs régionaux des 16 Académies Régionales de l’Education et de la Formation (AREF) du Royaume à raison de 4 personnes par AREF. Ces derniers ont pour mission de former, au niveau régional, le personnel des établissements scolaires (écoles, collèges, lycées) 2 à 3 personnes par établissement de telle sorte que ces derniers formeront à leur tour leurs collègues.

    Dans chaque AREF, deux salles de formation équipées sont mis à la disposition des formateurs assurer la formation régionale et dans les établissements scolaires les salles multimédia accueillent les enseignants.

    GENIE FORMATION ENSEIGNANTSSession de formation « Intel: Enseigner pour le futur »

    Les principaux objectifs arrêtés par la stratégie GENIE en 2006 visent :
    –    la participation active des enseignants dans l’intégration des TIC dans l’éducation
    –    contribuer à l’amélioration la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage par l’exploitation pédagogiques des TIC;
    –    l’appropriation les outils multimédia, par les enseignants en vue d’une utilisation en classe

    Pour réaliser ces objectifs, la formation GENIE s’est basée sur deux modules de formation: un module pour l’initiation en informatique (Système d’exploitation, traitement de texte, tableur et calcul, présentation et internet) et un module pour l’usage pédagogique des TICE. Pour l’intégration pédagogique des TIC dans l’enseignement un accord entre les différentes parties  du programme GENIE et INTEL pour utiliser le programme «Intel Teach to the Future», fondé sur la pédagogie du projet, a été signé en 2006 et en 2007 afin de permettre d’enrichir les aptitudes en enseignement et en apprentissage  des enseignants et de les former à l’ utilisation et l’ intégration des technologies de l’information et de communications (TIC) dans leurs modes d’enseignement en vue d’améliorer les apprentissages des élèves.

    Parallèlement à cette formation officielle GENIE, d’autres formations ont démarré dans plusieurs AREF dans le cadre de projets pilotes pour l’expérimentation des ressources numériques (SIVECO, RUBICON, CADWARE, SMART) ou dans le cadre d’un partenariat en éducation (ALEF-USAID, Microsoft, Koica-Corée du sud).

    L’approche systémique des partenaires en éducation ALEF-Microsoft, basée sur l’analyse des besoins réels sur le terrain, a permis de concevoir les modules suivants: Gestion des salles multimédia, TIC comme outil pédagogique, Peer Coaching. L’expérience a commencé par la formation des enseignants « Facilitateurs » qui auront pour mission de démultiplier les formations au niveau des établissements scolaires. Un suivi et une évaluation sont assurés par des regroupements réguliers au niveau régional.

    Une liste de diffusion est conçue permettant ainsi à la communauté de pratique de collaborer, de communiquer et de partager les ressources et les expériences. Un portail  dédié à l’éducation en général et aux TIC en particulier a été élaboré, et une plateforme de formation à distance  est mise en ligne afin d’assurer la formation des enseignants dans le domaine des TIC.

    GENIE FORMATION ENSEIGNANTSSession de formation: Module Peer Coaching

    En 2008, des études ont montré l’existence d’un dysfonctionnement du programme GENIE dû en partie à la manière dont la formation se passe au niveau régional et à l’image que se sont fait les acteurs pédagogiques de GENIE. La sensibilisation, la communication la responsabilisation, la révision et l’actualisation de la formation en termes de logistique, d’encadrement, d’accompagnement et de contenus s’avèrent donc nécessaire et indispensable.

    Au niveau de la révision des « modules de formation » et par référence aux expériences internationales  dans le domaine, les compétences à développer au cours de ces formations TIC de GENIE sont notamment des compétences technologiques pour l’utilisation fonctionnelle des outils TIC, pédagogiques permettant d’analyser des situations d’enseignement et d’usage des TICE en termes d’objectifs opérationnels, de gestion de temps et de l’espace, médiatiques pour comprendre comment les outils transforment la communication, l’information et l’activité d’apprentissage et méta-compétences qui sont des compétences d’ordre cognitifs et socio-relationnel liées aux « exigences d’auto-direction, de flexibilité, d’adaptation, de communication et de collaboration associées à la mise en place d’une innovation ».

    GENIE FORMATIONFormation des enseignants: application pédagogique des TIC

    A la lumière de ce référentiel de compétences TICE, quatre modules s’avèrent essentiels pour la réussite du volet « formation » dans le programme GENIE:
    – Module transversal (Tronc commun) sous forme de séminaire destiné aux enseignants, directeurs et inspecteurs. Il vise la sensibilisation, la communication et la responsabilisation des acteurs autour du programme GENIE, et des potentiels cognitifs des TICE;
    – Module spécifique pour les enseignants visant le développement professionnel de ces derniers. Son objectif est de former à différents niveaux un enseignant utilisateur des TICE, intégrateur des TICE et développeur des TIC (expert).

    Il s’agit d’un enseignant qui:
    •    Maîtrise l’environnement numérique de son établissement,
    •    Manipule les environnements numériques (formation initiale TIC),
    •    Maîtrise la notion de ressource numérique dans tous ses états,
    •    Traite l’information par les TIC (traiter, calculer, organiser, structurer…),
    •    Cherche et évalue l’information (recherche documentaire via internet),
    •    Présente l’information par les TIC,
    •    Communique l’information par les TIC,
    •    Utilise des ressources et des environnements numériques pour des fins   d’enseignement et d’apprentissage,
    •    Planifie des sessions d’intégration des TIC dans son cours en élaborant des        scénarii pédagogiques parallèles à sa fiche de préparation,
    •    Adapte l’environnement numérique de son établissement à ses besoins d’enseignement et d’apprentissage,
    •    Conçoit ses propres ressources numériques selon le besoin pédagogique,
    •    Partage les ressources et les pratiques pour le bien de l’action éducative,
    •    S’intègre dans des communautés de pratiques,
    •    Elabore des projets pédagogiques scolaire et parascolaire intégrant les TIC,
    •    Lie les modèles d’apprentissage avec les TIC

    –    Module spécifique pour les inspecteurs visant le développement de l’accompagnement et de l’encadrement TICE. Avec ce module on pourrait avoir un inspecteur qui :

    •    Maîtrise l’environnement numérique de l’établissement de sa zone d’inspection,
    •    Manipule les environnements numériques (formation initiale TIC),
    •    Maîtrise la notion de ressource numérique dans tous ses états,
    •    Communique l’information par les TIC,
    •    Définit la valeur pédagogique de l’utilisation d’une ressource numérique,
    •    Maîtrise la planification des sessions d’intégration des TIC dans un cours en élaborant des scénarii pédagogiques,
    •    Partage les ressources et les pratiques pour le bien de l’action éducative,
    •    S’intègre dans des communautés de pratiques,
    •    Coordonne entre l’AREF, la délégation et l’établissement scolaire dans l’intégration des TIC,
    •    Intègre le programme GENIE dans le système de fonctionnement des inspecteurs,
    •    Evalue la pertinence de l’usage d’une ressource numérique en classe,
    •    Evalue la validité scientifique du contenu pédagogique d’une ressource numérique,
    •    Encadre des projets pédagogiques numériques conçus au sein des équipes pédagogiques locales des enseignants,
    •    Communique sur les TIC et organise des réunions pédagogiques pour les enseignants de sa zone,
    •    Collabore avec ses collègues inspecteurs et enseignants,
    •    Mesure l’impact des TIC dans l’enseignement-apprentissage,
    •    Développe des usages des TIC disciplinaire au sein de l’établissement scolaire,
    •    Valorise les enseignants innovants utilisant, intégrant et développant les TIC,
    •    Encadre  des projets pédagogiques scolaire et parascolaire intégrant les TIC,
    •    Lie les modèles d’apprentissage avec les TIC
    •    Développe le potentiel cognitif des enseignants dans et par les TIC par l’affranchissement des difficultés administratives et pédagogiques rencontrées,
    •    Reste au diapason des actualités pédagogiques dans les TIC en termes de méthodes, de logiciels ….,
    •    Etablit un suivi des compétences TIC des enseignants de sa zone,

    –    Module spécifique pour les directeurs, visant le développement de la gouvernance TICE, c’est-à-dire un directeur qui:
    •    Mobilise les enseignants de son établissement pour l’usage des TIC,
    •    Planifie les actions éducatives au sein de l’environnement numérique de son établissement,
    •    Communique par le biais des TIC à l’intérieur et à l’extérieur de son établissement,
    •    Gère le patrimoine numérique de son établissement,
    •    Motive et encourage les enseignants intégrant les TIC en classe,
    •    Encadre l’élaboration de projet d’établissement intégrant les TIC.