Étiquette : Ludovia 2013

  • Les bibliothèques sur Internet : spécificités de la communication à destination des jeunes

    Les bibliothèques sur Internet : spécificités de la communication à destination des jeunes

    La culture enfantine se développe depuis de nombreuses années notamment à travers un ciblage de plus en plus précis de différents dispositifs médiatiques (télévision, presse, littérature, cinéma) et info-communicationnels (sites web). Bien souvent un tel ciblage s’inscrit dans une démarche marketing, de vente ou de recherche de rentabilité d’un produit culturel.

    Ces ciblages s’appuient sur des imaginaires collectifs (professionnels, associatifs, grand public, experts, adultes ou jeunes etc.), parfois des utopies et même des idéologies, quoiqu’il en soit des représentations.

    Et clairement les jeunes font l’objet de représentations, parfois encore héritières de pensées anciennes pour ne pas dire archaïques, quant à leurs capacités de compréhension, d’appropriation des contenus par exemple. Or, on sait aujourd’hui que les jeunes (6-18 ans) ont régulièrement recours aux technologies de l’information et de la communication, qu’ils utilisent internet et précisément pour des recherches d’informations pour leurs devoirs.

    Ceci n’est clairement pas sans poser des difficultés à certaines institutions publiques culturelles, pour lesquelles d’abord un tel ciblage ne repose pas (du moins ne semble a priori pas reposer) sur une problématique de rentabilité, mais sur celle d’une diffusion de la culture au plus grand nombre, dont les publics « empêchés » ou « difficiles ».

    En effet, les bibliothèques de lecture publique, malgré un fort développement de leur nombre et de leurs services en France depuis plus de 30 ans, peinent à fidéliser leurs jeunes lecteurs. A travers l’étude de leur communication en ligne, dont on sait que les jeunes (âgés de 6 à 18 ans) sont susceptibles d’être des récepteurs et des acteurs, nous montrons la diversité des catégories de discours leur étant adressés.

    L’analyse des discours et des images met en exergue les représentations de leurs auteurs et les représentations qu’ils se font de leurs récepteurs. Aussi en nous appuyant sur une approche sémio-pragmatique du méta-genre discursif, nous proposons ici une discussion sur la communication en ligne à destination des jeunes, à travers le cas de la communication en ligne des bibliothèques de lecture publique.

    Plusieurs invariants sont retenus pour identifier un méta-genre web « jeunes » : charte graphique, modalités d’échanges (avec l’institution et/ou entre pairs), personnalisation du discours de l’institution, niveau d’identification du jeune, mode discursif, fonctionnalités informationnelles etc.

    Proposer un méta-genre permet de montrer les différentes approches info-communicationnelles des jeunes publics par les bibliothèques de lecture publique. L’approche sémio-pragmatique tient non seulement compte du discours (écrit, images animées ou fixes etc.) mais aussi de la taille de la structure (et donc des moyens techniques et financiers disponibles), du rattachement du site web à un site institutionnel principal (communes, communautés de communes) et du contexte local (pays). En revanche, à ce stade de l’étude, nous n’intégrons pas la formation des bibliothécaires aux technologies numériques, ni la question de la gestion de la communication (à savoir, qui sont réellement les auteurs et gestionnaires des sites des bibliothèques ? Les bibliothécaires ? Les services de communication ? Les deux ?).

    Le corpus de sites est limité à des sites de bibliothèques situées en zone francophone : France, Canada, Belgique, Suisse. Outre la langue, ces pays ont en commun le développement important de l’édition jeunesse. Ce sont aussi des lieux où l’enfant est reconnu en tant qu’individu à part entière, où il fait l’objet d’une réelle « attention sociale » et où des initiatives de protection vis-à-vis des médias ont été mises en place.

    La question qui se pose ici est : quels sont les critères permettant aux jeunes d’identifier un discours leur étant destinés ?

    Nous proposons de développer notre propos en trois parties : d’abord nous reviendrons sur la question de genre, d’abord employé en littérature, cinéma et télévision, pour montrer comment nous l’appliquons à la communication web des bibliothèques de lecture publique. Ensuite, nous exposerons les principaux résultats de notre étude. Enfin nous présenterons notre taxinomie des sites étudiés et les invariants retenus pour qualifier le méta-genre web « jeunes ».

     

    Bibliographie indicative :

    Assadi Houssem, Beauvisage Thomas, De Charentenay France et alii, Usages des bibliothèques électroniques en ligne, projet BibUsages, rapport final, juillet 2003, URL : http://bibnum.bnf.fr/usages/bibusages_rapport.pdf [janvier-mars 2012].

    Bertrand Anne-Marie et alii, Les bibliothèques municipales et leurs publics : pratiques ordinaires de la culture, Paris : Bibliothèque publique d’information, Centre Georges Pompidou, 2011, 286 p.

    Charaudeau Patrick, Les conditions d’une typologie des genres télévisuels d’information, in « Réseaux », 81(15), 1997, pp. 79-101.

    Cofremca, Votre enfant deviendra-t-il lecteur ?, Paris : Savoir livre, 1992, 181 p.

    Combe Dominique, La stylistique des genres, in « Langue française », 135(135), 2002, pp. 33-49.

    De Singly François, Lire à 12 ans : une enquête sur les lectures des adolescents, Paris : Nathan, 1989, 223 p.

    Greene Ellin, Books, babies and libraries : serving infants, toddlers, their parents and caregivers, 1991, 186 p.

    Jost François, La promesse des genres, in « Réseaux », 81(15), 1997, pp. 11-31.

    Kerbrat-Orecchioni, Catherine, L’énonciation, De la subjectivité dans le langage, Paris: Armand Colin, 1980.

    La génération des 8-16 ans et la lecture, enquête réalisée par Médiamétrie pour le compte de Hachette Grande diffusion, 1993.

    Mondoloni Emilie, Les séries télévisées à destination des publics préscolaires : un méta-genre télévisuel spécifique, in « Recherches en communication », n°34, « Les compétences médiatiques des gens ordinaires (II) », 2012, pp.149-162.

    Pasquier Dominique, Cultures lycéennes : La tyrannie de la majorité, Paris : Editions Autrement, 2005, 180 p.

    Poissenot, Claude, Les adolescents et la bibliothèque, Paris : Bibliothèque publique d’information, Centre Georges Pompidou, 1997, 360 p.

    Poissenot, Claude, Usages des bibliothèques : approche sociologique et méthodologie d’enquête, Villeurbanne : Presses de l’ENSSIB, 2005, 350 p.

    Poissenot, Claude, La nouvelle bibliothèque : contribution pour la bibliothèque de demain, Voiron : Territorial, 2009, 86 p.

    Repaire Virginie, Touitou Cécile, Les 11-18 ans et les bibliothèques municipales, Paris : Bibliothèque publique d’information, Centre Georges Pompidou, 2009, 37 p.

    Sénat Marie-Ange, Animer une bibliothèque destinée à la jeunesse, in « Notre Librairie. Revue des littératures du Sud », n° hors-série. Guide pratique du bibliothécaire. avril – juin 2002.

    Soulages, Jean-Claude, Les rhétoriques télévisuelles : le formatage du regard, Bruxelles : De Boeck, Paris : INA, 2007.

    Weiss Hélène, Les bibliothèques pour enfants en quête d’un nouveau modèle, in « Bulletin des bibliothèques de France », 2006.

    Méthode appliquée et terrain d’étude :

    Le corpus de sites est limité à des sites de bibliothèques situées en zone francophone : France, Canada, Belgique, Suisse. Outre la langue, ces pays ont en commun le développement important de l’édition jeunesse. Ce sont aussi des lieux où l’enfant est reconnu en tant qu’individu à part entière, où il fait l’objet d’une réelle « attention sociale » et où des initiatives de protection vis-à-vis des médias ont été mises en place.

    Un corpus de 130 sites de bibliothèques de lecture publique a été analysé, soit 80 sites français[1], 26 sites québécois, 15 sites suisses francophones, 7 sites belges. Ce corpus correspond à un ensemble de bibliothèques disposant d’une section jeunesse, ou bien à des sites jeunesse destinés aux publics jeunes. Sont exclus les sites sur la littérature jeunesse destinés avant tout aux adultes, éducateurs ou professionnels (La Joie par le Livre par exemple).

    L’analyse porte sur la structure des sites, la charte graphique et le discours à destination des jeunes. Aussi la méthode employée vise à dégager les thématiques récurrentes sur chaque site, les modes de traitement récurrent de l’information et les éléments (vocabulaire, couleurs, logos, symboles etc.) permettant aux jeunes de s’approprier (ou pas) le site et le discours de l’institution.

  • Construction d’un iBook pédagogique… pour tous ?

    Construction d’un iBook pédagogique… pour tous ?

    Ludovia_Geuquet

    Construire une séquence pédagogique pour une classe « numérique » comporte plusieurs défis. Le premier est évidemment de cadrer au programme tout en apportant la plus-value de la tablette numérique. Celle-ci a beaucoup d’avantages. En effet, elle concentre dans un outil directement dégainable Internet, traitement de texte, applications ludiques et exerciciels, caméras, appareils photos, dictionnaire,… Tout en gardant la structure pédagogique de nos « anciens » cours, il faut laisser libre cours à son imagination pour intégrer des exercices motivants. Cependant, tout n’est pas rose… le défi principal est clairement la formation des enseignants. Beaucoup ne sont déjà pas à l’aise avec l’outil informatique « classique » et ont de sérieuses appréhensions à s’engager dans une voie numérique supplémentaire.

    La promesse…  Les tablettes numériques tiennent leurs promesses en classe, surpassant même nos attentes sur certains points.
    Cependant, pour remplir pleinement leurs rôles, la formation des enseignants doit elle aussi prendre en compte cette nouvelle réalité.

    Ludovia_Geuquet180813

    Construire son propre contenu numérique, c’est possible !

    En Belgique, le marché de l’édition scolaire est un tel casse-tête que les éditeurs ont des appréhensions à y ajouter la révolution numérique.

    De plus, la plupart des enseignants belges ont pris l’habitude de construire leurs propres séquences pédagogiques en « piochant » à droite et à gauche et en créant de toutes pièces les activités pédagogiques qui feront leurs cours.

    Forts de cette expérience, nous avons donc décidé, à l’Athénée d’Ans, de construire nos séquences numériques nous-mêmes.

    Nous utilisons aujourd’hui iBooks Author, programme convivial accessible au plus grand nombre, mais cadenassé « Apple ». Il nous permet d’apporter une structure numérique à nos cours et de compléter harmonieusement une version « papier ».

    La promesse… Difficile pour le milieu de l’édition de tenir sa promesse de contenu numérique ! Devant cet état de fait, les enseignants doivent construire leur propre contenu pédagogique mobile. Certains programmes, iBooks Author notamment, ont posé les rails pour que puisse se lancer les enseignants.

    Expérience en classe

    J’utilise les tablettes numériques en classe depuis maintenant un an et demi. Le résultat est très positif avec quelques considérations surprenantes. Tout d’abord, la motivation des élèves ne s’est en rien érodée. De plus, en intégrant l’outil numérique « en spirale », les élèves restent sur le même pied et acquièrent les compétences nécessaires petit à petit et tous ensemble. En effet, beaucoup d’entre eux n’avaient qu’une connaissance très approximative de l’ordinateur.

    Excepté les réseaux sociaux, leurs compétences s’avèrent très limitées en début d’année. Mais elles évoluent : ils maîtrisent en fin d’année les outils de partage, traitements de textes, …  et gagnent certainement en autonomie quand ils sont confrontés à une nouvelle problématique. Les applications dites « exerciciels » se sont par contre révélées assez limitées, voire décevantes. Un argument supplémentaire dans notre volonté de construire nous-mêmes nos propres activités pédagogiques.

    Voir le programme général de l’Université d’été LUDOVIA 2013 ici

  • L’imaginaire du rapport à l’information dans un parcours numérique de ville

    L’offre de parcours urbain permettant de visiter une ville à partir de son intérêt patrimonial et culturel est affectée par l’introduction du numérique. Alors que l’on avait plutôt affaire à des parcours expographiques (tel un circuit jalonné d’outils d’interprétation du patrimoine articulé par une signalétique) ordonnancés et fixés par les concepteurs, apparaissent aujourd’hui des parcours faisant appel à des outils numériques qui laissent place à une programmation du parcours par l’usager. La mise en contexte de l’usager dans la ville était anticipée à la fois comme une fonction de guidage dans l’espace et comme un composant même de l’information. Les scénarisations actuelles laissent à penser que l’on pourrait ne pas traiter la relation du contexte à l’usager, c’est-à-dire la manière dont celui-ci va interagir avec le contexte de la documentation pour y accéder et en prendre connaissance.

    Dans le cas d’un milieu ouvert tel que la ville et de dispositifs dont l’enjeu (du point de vue de l’architecture urbaine) est de se fondre en toute discrétion dans le mobilier urbain, comment l’usager pourra produire du sens à partir de rien ? C’est-à-dire sans se reporter à une mise en contexte qui le mette au moins dans un état de vigilance par rapport à l’apparaître d’un dispositif d’information dans la ville. La question que nous posons est celle de la possibilité pour l’usager de produire du sens avec de l’aléatoire.

    L’analyse porte sur cet imaginaire d’un rapport aléatoire à l’information à partir de l’exemple des Sentiers Numériques de la ville d’Arles[1]. Nous proposons de montrer la façon dont cet imaginaire s’articule à une représentation de la ville comme un ensemble qui se définirait selon trois points de vue :

    – Un imaginaire de la ville comme espace documentaire. Ce mode d’orientation et d’information dans la ville remplace l’organisation expographique du circuit patrimonial par l’imaginaire d’une base de données distribuée spatialement au sein de la ville. La ville apparaît telle une unité close remplie de documents à consulter par une navigation aléatoire, celle de n’importe quel usager dans n’importe quelle situation de circulation.

    Un imaginaire de la ville vue d’en haut. Alors que l’expographie de la ville raisonne à partir de l’accompagnement du déplacement du corps humain en train de marcher selon une orientation donnée, cette scénographie documentaire renvoie à un imaginaire de la ville vue d’en haut. Car le point de vue panoramique apparaît comme le seul moyen de donner la logique d’organisation qui n’est pas donnée depuis le sol.

    Un imaginaire de la ville vue de nuit. La tombée du jour est le moment idéal pour faire les Sentiers numériques : leur luminosité les signale, attire l’usager vers une borne, puis vers l’autre. Dans cette mise en contexte créée par la tombée du jour, les bornes deviennent un dispositif signifiant à plusieurs titres, en tant qu’outils d’interprétation de la ville (le texte surgit du mur), de signalétique par la force de la luminosité, de scénographie de l’architecture et du mobilier urbain.

    La discussion porte sur les conditions dans lesquelles cet imaginaire d’une prise d’informations aléatoire en milieu urbain pourrait fonctionner. La concrétisation d’un contexte d’usage de jour et depuis le sol pour les Sentiers numériques nécessite que l’usager attribue un sens au balisage qui dépasse celui d’outils à faire fonctionner pour les vivre plus symboliquement comme des marqueurs de l’identité d’une ville et d’un quartier. Ce processus de requalification des outils en marques (Jeanneret, 2012) pourrait venir compenser par l’imaginaire une visibilité et une reconnaissance sociales déficientes.

     

    Note de positionnement scientifique

    – Section scientifique de rattachement des deux auteurs : 71ème section, sciences de l’information et de la communication.

    – Méthode d’analyse :

    L’analyse de l’émergence de l’imaginaire d’un rapport aléatoire à l’information touristique en ville avec l’introduction du numérique s’inscrit dans la continuité de recherches effectuées antérieurement sur le fonctionnement de sites web dans le domaine du tourisme. L’analyse montrait le processus de représentation par les dispositifs de communautés sociales imaginaires et son pouvoir d’enrôlement des internautes dans la production de l’information sur les sites (Tardy, Davallon, 2012). On constate qu’en passant de sites web dans le tourisme qui reporte la production de l’information vers les usagers à un type de parcours urbain faisant appel au numérique, la logique de l’aléatoire dans la prise d’informations est un processus qui se développe. Cependant, les formes de dispositifs permettant ce fonctionnement aléatoire restent à trouver. En s’éloignant d’une structuration des composants documentaires figée par le concepteur, il reste à savoir comment concevoir des structures de surface programmable par l’usager (Leleu-Merviel, 2005), dès lors que les objets culturels ne sont pas articulés à la réalité contextuelle de l’usager, à sa manière d’accéder puis d’interagir avec les composants informationnels. Par rapport aux recherches antérieures, nous proposons d’explorer la dimension aléatoire de la prise d’informations dès lors que l’on n’a plus affaire à une unité fonctionnelle délimitée matériellement telle que l’ordinateur mais à une situation urbaine piétonne pour laquelle la « navigation » aléatoire pose des problèmes d’une autre ampleur.

    Le cas des Sentiers Numériques d’Arles a été abordé dans le cadre d’une étude d’usages insérée dans le processus de la conception du dispositif, financée par le Programme PACALabs (soutenir l’innovation numérique en Provence-Alpes-Côte d’Azur). Même si cette étude nourrie notre réflexion, la communication proposée ne porte pas sur celle-ci. D’une part, elle prend le cas du premier Sentier Numérique entièrement réalisé – et non son expérimentation partielle –, d’autre part, elle s’engage dans une analyse plus large de ce qui fonde l’imaginaire de la conception de tels objets culturels.

    La communication proposée s’appuie sur l’analyse socio-sémiotique de ce dispositif de parcours urbain afin de comprendre précisément les modalités de prises d’information pensées pour l’usager, les impasses qu’elles semblent contenir par rapport aux parcours traditionnels, et du coup l’imaginaire du rapport à l’information et de la ville « numérique » qui les supportent. Nous intégrons également  l’analyse du discours d’accompagnement par les concepteurs (discours écrit des concepteurs eux-mêmes et discours des concepteurs médiatisés par la presse) pour discuter de l’imposition d’une logique de marque et non d’outils, dans la revendication, pour ce dispositif, de l’incarnation d’une ville plutôt qu’une découverte opérationnelle.

    Terrain d’étude :

    Le projet des Sentiers Numériques est lancé en février 2013 dans la ville d’Arles après une phase d’expérimentation. Pour les concepteurs, il s’agit d’un parcours « Patrimoines & Culture », qui se veut être en relation avec un traitement innovant de la thématique patrimoniale, en faisant référence à la fois à l’histoire plus intime du quartier, à l’actualité culturelle, au jeu, à la tribune libre, au sens pratique. Ce dispositif se caractérise par l’implantation de bornes lumineuses totalement intégrées dans les murs de la ville (usage des boîtiers électriques) sur lesquelles s’affichent un texte accompagné d’une image et une invitation à télécharger avec son Iphone une information plus approfondie. Les concepteurs revendiquent un positionnement des Sentiers Numériques auprès des touristes comme des habitants.

    – Références bibliographiques :

    Davallon, J. 2012. « Du numérique pour la culture à la culture numérique ? », Actes de la 2ème Journée scientifique internationale du Réseau MUSSI, Rio de Janeiro, 24, 25 et 26 octobre 2012, p. 21-36.

    Davallon, J. (dir.). 2012. L’économie des écritures sur le web. Vol. 1 Traces d’usage dans un corpus de sites de tourisme. Paris : Hermès Sciences-Lavoisier. (Coll. « Ingénierie représentationnelle et construction de sens ».)

    Gentès, A., Jutant, C. 2011. « Expérimentation technique et création : l’implication des utilisateurs dans l’invention des médias », Communication et langages, 168, p. 97-111.

    Harris, R. 1994. Sémiologie de l’écriture. Paris : CNRS Éditions.

    Jacobi, D. 2006. « La signalétique conceptuelle entre topologie et schématisation : le cas des parcours d’interprétation du patrimoine », p. 37.48, in Indice, index, indexation, sous la direction de Kovacs & Timini. ADBS.

    Jeanneret, Y. 2012. « Analyser les réseaux sociaux en tant que dispositifs info-communicationnels : une problématique », Actes de la 2ème Journée scientifique internationale du Réseau MUSSI, Rio de Janeiro, 24, 25 et 26 octobre 2012, p. 39-61.

    Lakel, A., Massit-Folléa, F., Robert, P. (dir.). 2009. Imaginaire(s) des technologies d’information et de communication. Nouvelle édition [en ligne]. Paris : Éditions de la maison des sciences de l’homme. Disponible sur internet : http://books.openedition.org/editionsmsh/72

    Leleu-Merviel, S. 2005. « Structurer la conception des documents numériques grâce à la scénistique », p. 151-181, in Création numérique : écritures-expériences interactives, sous la direction de Leleu-Merviel, S. Paris : Éditions Hermès, Lavoisier.

    Marin, L. 1994. « La ville dans sa carte et son portrait », p. 204-218, in De la représentation. Paris : Gallimard / Le Seuil.

    Tardy, C., Davallon, J. 2012. « La constitution de corpus d’identités entre calcul et témoignage », p. 153-188, in L’économie des écritures sur le web. Vol. 1 Traces d’usage dans un corpus de sites de tourisme, sous la direction de Davallon, J. Paris : Hermès Sciences-Lavoisier. (Coll. « Ingénierie représentationnelle et construction de sens ».)

    Topalian, R., Le Marec, J. 2008. «Visite + : innover dans l’interactivité », La Lettre de l’OCIM, n°118, juillet-août, p. 22-31.



    [1] Voir la présentation du terrain d’étude dans la note de positionnement scientifique.

    Plus d’infos sur le programme du colloque scientifique LUDOVIA 2013 ici

  • booster le « numérique au service du pédagogique », exemple d’usages en Education Physique

    booster le « numérique au service du pédagogique », exemple d’usages en Education Physique

    Ludovia_XavierFlamme

    Dans le cadre du projet « École numérique », nous avons développé dans la section Education physique de l’Institut d’Enseignement Supérieur Parnasse-ISEI (Haute Ecole Léonard de Vinci) plusieurs dispositifs de formation initiale qui insèrent les Tics en tant qu’outils pédagogiques.

    L’objectif du projet est de former les étudiants (futurs enseignants) par l’analyse vidéo mais également de les former à utiliser cet outil dans le cadre de leur stage afin de faciliter l’apprentissage des élèves en éducation physique.

     Apport du numérique

    Concrètement, les dispositifs testés dans plusieurs disciplines (gymnastique, athlétisme, natation, etc.) se déroulent en deux étapes. D’abord, l’enseignant conçoit plusieurs ateliers où les élèves réalisent des prestations qui sont filmées à partir d’une tablette et/ou d’une caméra reliée à un ordinateur portable. A l’issue de leur mouvement, l’élève a la possibilité non seulement de s’observer en action via la vidéo mais également d’analyser celle-ci, seul ou à plusieurs, à l’aide d’outils proposés par le logiciel d’analyse vidéo Darfish classroom.

    Synthèse et apport du retour d’expérience en classe

    Les résultats montrent que l’utilisation de l’analyse vidéo à partir de tablettes et/ou d’ordinateurs portables permet une amélioration de la qualité de l’activité morpho-cinétique, ainsi qu’une augmentation de certaines facettes de la motivation et du sentiment d’autonomie des apprenants. Elle semble toutefois avoir tendance à diminuer le sentiment de compétence, nécessitant donc une attention et un encadrement particuliers dans ce sens. De manière globale, l’outil rencontre l’adhésion des étudiants et des enseignants.

    Dans le cadre de leurs travaux de fin d’études, les dispositifs ont également été testés par des étudiants dans trois écoles secondaires partenaires. L’objectif était de mesurer l’impact de l’analyse vidéo lors d’une séquence d’apprentissage sur l’évolution de la motivation et du niveau d’apprentissage des élèves. Une comparaison entre un groupe-classe ayant  bénéficié de l’analyse vidéo et un autre où ce dispositif n’a pas été utilisé a montré, dans le premier, une progression de 10% de l’apprentissage moteur des élèves, mais peu d’impact sur la motivation des élèves vis-à-vis du cours d’Education physique.

    Cette expérience met en évidence l’apport potentiel des nouvelles technologies dans l’enseignement en formation initiale mais également soulève des questions essentielles au niveau de la construction des savoirs et le rôle de l’enseignant dans ce processus.

  • Musée et numérique. Quelles visions du participatif ?

    Musée et numérique. Quelles visions du participatif ?

    Le numérique porte avec lui une promesse, celle d’une vision du numérique comme un moyen capable de créer, d’entretenir et/ou d’être le support de participations. Dans le domaine des musées, cette notion est depuis Georges Henri Rivière, fondateur de la nouvelle muséologie, un élément fondamental[1]. Pierre Camusat a décrit l’expérience de participation à travers 5 façons : participation aux décisions, aux restitutions (de savoirs, d’usages), à l’accueil et aux informations, à l’échange de témoignages et enfin par la participation à la constitution des collections par le don ou les prêts[2]. Aujourd’hui, cette notion de participation peut désigner une diversité de pratiques au sein du musée : consultation de comités de visiteurs pour la préparation d’une exposition, ateliers de médiation interactifs, dispositifs d’exposition nécessitant des actions de la part des visiteurs pour s’approprier un message ou co-construire un contenu[3]… Cette diversité se déploie d’autant plus depuis que l’accès à Internet et aux technologies numériques embarquées[4] touche chaque jour un public plus nombreux.

    Il s’agit ici d’étudier la notion de participation dans le champ du numérique au prisme de ses représentations au sein du monde muséal. Pour tenter d’y parvenir, nous nous baserons sur l’hypothèse qu’Internet et les réseaux sociaux, qui reposent notamment sur l’usage des technologies numériques embarquées, sont vus, par certains, comme intrinsèquement participatifs. Nous chercherons à déterminer si cet énoncé se vérifie et comment ? À quelles représentations cette notion est-elle liée et quelle forme prend-elle au sein du musée ? Enfin, nous poserons la question de comment les valeurs et les attentes associées au participatif en ligne rencontrent celles attribuées aux actions muséales qualifiées de participatives.

    À partir d’une approche ancrée en muséologie et par la mise au point d’outils méthodologiques issus des sciences humaines et des sciences de l’informatique, nous avons développés plusieurs axes méthodologiques. Tout d’abord, nous dresserons un état des lieux des démarches participatives que peuvent proposer les professionnels au sein d’une institution muséale aujourd’hui. Ensuite, nous tenterons de dessiner un panorama de l’offre en ligne qualifiée de participative par les musées et produites par eux. Ces deux états des lieux, non exhaustifs, permettront de cerner des tendances. Par ailleurs et afin d’enrichir ces premiers éléments, nous les confronterons à une étude de cas. Il s’agit d’une exposition du Musée dauphinois à Grenoble intitulée «Un air d’Italie» consacrée aux apports des migrants transalpins, ouverte en novembre 2011 pour une durée de 13 mois à Grenoble en Isère. Ce musée, connu et reconnu pour sa pratique d’une muséographie dite participative, est un terrain adéquat pour mener des observations sur cette notion.

    À l’occasion de cette exposition, l’équipe a mis en place plusieurs dispositifs qualifiés de participatifs avant et pendant son ouverture au public ainsi que des dispositifs participatifs en ligne. Grâce à une observation participante menée pendant la conception de l’exposition et pendant son ouverture au public, nous avons pu rassembler un matériel riche concernant les discours, les représentations et les pratiques du participatif pour ce musée au sein de l’institution et de son territoire ainsi qu’en ligne. Enfin, nous mettrons en perspective l’analyse des discours, des représentations et des pratiques du Musée dauphinois autour du participatifs avec l’analyse des discours associés aux offres dites participatives en ligne relevées en amont et délivrées par les musées. Cette dernière étape aura pour objectif de mieux percevoir l’image qui se construit au sujet de la dimension participative du numérique et de tenter d’en vérifier les apports dans le domaine de la culture et en particulier, celui des musées.

     

    Note de positionnement scientifique

    Cette recherche s’inscrit dans le cadre d’un projet de thèse qui vise à étudier l’impact du web et des technologies numériques embarquées sur la participation et l’interaction des visiteurs au sein du musée et avec le musée. Il s’agit d’explorer les comportements potentiels de participation et d’interaction que déploient les visiteurs lorsqu’ils sont au contact du média exposition et de mesurer les mutations éventuelles entrainées par l’usage du web et des technologies numériques embarquées sur les modalités d’appropriation des savoirs. Cette recherche est transdisciplinaire et s’appuie sur les sciences de l’informatique et les sciences de l’information et de la communication. Elle est portée par la SFR Agorantic qui réunit le Laboratoire d’Informatique d’Avignon et le Laboratoire Culture et Communication de l’Université d’Avignon.

    Les outils méthodologiques utilisés et développés sont dans la lignée de cette approche à la croisée des sciences informatiques et des sciences de l’information et de la communication.

    Le terrain au coeur du projet de recherche. Un partenariat est établi avec le Musée dauphinois à Grenoble, premier terrain en cours d’exploration, un autre se construit avec le Mucem, à Marseille.



    [1] Georges Henri Rivière développera le concept d’écomusée à travers une définition évolutive (197-1980) comme l’explique François Mairesse dans son ouvrage intitulé La belle histoire, aux origines de la nouvelle muséologie dans Publics et Musées, n° 17-18, vol. 17, 2000, p. 44-45.

    [2] La description de Pierre Camusat est recontée par Georges Henri Rivière dans le receuil de textes et notes de cours intitulé La muséologie selon Georges Henri Rivière, Paris, 1989, p. 320-322, cité dans André Gob, Noémie Drouguet, La muséologie. Histoire, enjeux, développements actuels, Paris, 2006, p. 101.

    [3] Dans son ouvrage, Nina Simon présente et analyse quelques-uns de ces dispositifs participatifs répondant au principe de l’efficacité et destinés aux expositions où aux espaces du musée en général.  Nina Simon, The participatory Museum, 2010.

    [4] Les technologies numériques embarquées sont, dans le cadre de cette recherche, les téléphones mobiles (toutes générations confondues), les tablettes, les appareils photos numériques, les consoles portables, soit tout objet pouvant être relié à Internet à un moment donné et dont la caractéristique principale est d’être un objet facilement transportable.

    Plus d’infos sur le programme du colloque scientifique LUDOVIA 2013 ici

  • Des QRcodes pour lier les publications numériques des élèves à l’espace physique de l’établissement et aux livres de la bibliothèque

    Des QRcodes pour lier les publications numériques des élèves à l’espace physique de l’établissement et aux livres de la bibliothèque

    Ludovia_Jourde180813
    Pour impliquer les élèves dans les apprentissages scolaires, c’est-à-dire pour favoriser leur motivation intrinsèque, on peut s’appuyer sur la publication finale de certains travaux scolaires. En effet, cette publication permet de dépasser le cadre strictement scolaire : elle donne aux travaux une existence publique, durable et ouverte à des possibles interactions. Elle renouvelle ainsi le sens et l’enjeu des activités scolaires. De plus, la publication des travaux permet de construire une mémoire et une certaine culture d’établissement.

    Apport du numérique ou présentation de la techno utilisée

    Concrètement, un site permet de publier les travaux. Mais pour en faciliter et en pérenniser l’accès, on peut placer des QRcodes en différents endroits de l’établissement ou, plus spécialement, sur les livres de la bibliothèque correspondants aux travaux.

    Les QRcodes renvoient directement aux ressources et sont décodables par smartphones, tablettes, ordinateurs portables ou postes fixes équipés de webcams.

    Pour optimiser et pérenniser le dispositif, chaque hyperlien renvoie vers un mot-clé (par exemple « Voltaire »), garantissant ainsi l’accès aux futures publications à propos de ce mot-clé.

    Le résultat est donc l’inscription par hyperliens de ressources numériques (produites par et pour de successives générations d’élèves) dans l’espace physique (ouvrages et/ou endroits de la bibliothèque).

    Site des travaux : http://travauxphilo.blogspot.fr/

    Quelques images du dispositif : http://wp.me/p28Np-iU

    Relation avec le thème de l’édition

    Cette démarche techno-pédagogique repose sur une promesse : assurer une diffusion  et une relative pérennité aux publications scolaires.

    Elle repose aussi sur les imaginaires des élèves : la plupart des publications sont des jeux de transformations et d’invention multimédias.

    Synthèse et apport du retour d’expérience en classe 

    Ce projet a vocation à s’inscrire dans la durée (les ressources correspondent actuellement à 3 années scolaires). L’expérience a déjà montré l’intérêt suscité chez les élèves comme chez une partie de la communauté éducative.

    Le dispositif peut évidemment concerner l’ensemble des disciplines scolaires et, dès lors, coloniser numériquement d’autres rayons de la bibliothèque !

    Un frein à la consultation des ressources reste actuellement l’absence de réseau WIFI dans la bibliothèque (ainsi que la faible couverture 3G).

    Voir le programme général de l’Université d’été LUDOVIA 2013 ici 

  • Mythes et images du « complot judéo-maçonnique » sur les vidéos Internet des traditionalistes catholiques

    Mythes et images du « complot judéo-maçonnique » sur les vidéos Internet des traditionalistes catholiques

    Les traditionalistes catholiques sont présents sur Internet, se représentent sur le Web social et forment des collectifs, groupes et communautés virtuelles (Rheingold). Les groupes de traditionalistes se mettent en scène sur la Toile et se rencontrent par la logique de réseau qui caractérise les médias sociaux. Lors de précédentes recherches dans le cadre de notre mémoire de Master nous avons pu explorer les pistes de ce que Prouxl appelle les communautés imaginées, à travers l’étude de sites intégristes catholiques. Les traditionalistes bien que groupes minoritaires disposent d’une vitrine sur le Net et pratiquent ce que les chercheurs anglo-saxons (Helland, Dawson, Cowan…) caractérisent de religion online, activité d’information confessionnelle, qui se situe davantage sur le Web 1.0 et de online religion qui intègre le Web 2.0 et a une portée communicationnelle évidente.

    C’est au sein des pratiques permises par le Web social et qui structurent une online religion multiforme que nous nous intéressons aux groupes traditionalistes. Un support en particulier a attiré notre attention, celui de la vidéo, quelle soit sur les plateformes de partage ou les Web télé. L’intérêt du support est la mise en images d’une idée, d’une croyance, d’une métaphore, d’une utopie, de mythes. L’image animée est une forme représentationnelle qui a l’avantage d’être accessible voire ludique, ce qui peut permettre une plus grande diffusion. Internet est un lieu de représentation.

    Nous nous appuyons sur certains travaux décisifs sur les identités numériques, comme ceux de Cardon ou Georges qui ont une approche très visuelle, sémiotique et cartographique de l’identité. La représentation de soi est intrinsèquement liée au milieu culturel et social dans lesquels elle s’exprime (Goffman) et fait métaphoriquement de l’individu un acteur qui se met en scène dans le monde social (associé à un théâtre) et qui se représente (et donc interagit) dans ce monde social. Cette mise en scène se retrouve transformée sur Internet et en particulier sur le Web 2.0., qui, selon Georges, est investie d’un niveau symbolique, et modifie les paramètres traditionnels de la représentation de soi.

    Le complot judéo-maçonnique est un marqueur de l’identité communautaire de nombreux traditionalistes catholiques et fait parti de leur imaginaire social dont les significations produites déterminent la vie quotidienne des groupes et leurs implications dans les débats publics. Les principales accusations des catholiques anti-judéo-maçonniques vis-à-vis de la Franc-maçonnerie concernent la victoire de la République contre la Monarchie, la « décatholicisation » de la France et la prise de pouvoir dans toutes les strates du gouvernement. Ces éléments sont traités par le biais de vidéos, par détournement symbolique et réécriture de l’histoire.

    Un mythe du secret maçonnique est très présent dans certains milieux catholiques tout comme le fantasme selon lequel la Franc-maçonnerie serait dirigée par un « lobby » juif. Les juifs et les franc-maçons sont représentés comme les acteurs responsables de nombreux événements historiques à l’origine de la déperdition de la France catholique.

    Dans le cadre de notre thèse en cours sur l’ « Activisme religieux sur Internet : analyse comparée des fondamentalismes chrétiens et musulmans en France », nous proposons de fournir une analyse succincte de la production de sens chez les traditionalistes catholiques à travers la représentation qu’ils ont du « complot judéo-maçonnique ». En somme nous traiterons de l’imaginaire anti-judéo-maçonnique produit à travers les images animées des plateformes de partage . Nous avons délimité un échantillon de vidéos sur les plateformes de You Tube et Daily Motion entre autres. Nous nous proposons d’observer à travers une analyse sémio-pragmatique, la production d’un récit, imaginé et/ou fantasmé, du complot judéo-maçonnique. Récit par ailleurs bien antérieur à l’existence d’Internet mais dont l’énonciation se contextualise sur la Toile.

     

    Ainsi nous nous poserons certaines questions : Comment s’inscrivent les mythes judéo-maçonniques véhiculés par les supports vidéos ? En quoi constituent-ils des éléments d’appartenance identitaire et marquent-ils l’imaginaire catholique (traditionaliste) ? Nous nous intéresserons aux raccourcis historiques réemployés dans les vidéos, et à un discours sur l’histoire de la France. Nous nous pencherons sur la manipulation des symboles juifs et maçonniques et celle de l’image dans la production d’un imaginaire conspirationiste et de victimisation des traditionalistes catholiques.

    Les outils d’expression changent et les supports vidéos en ajoutant des images au discours figent les idées et les mythes dans l’imaginaire collectif. Les vidéos véhiculent les mythes. C’est ce que nous nous appliquerons à montrer à travers une analyse sémiotique d’une part mais également pragmatique par l’interrogation des commentaires  présents sur les pages des vidéos ; commentaires qui nous le pensons, nourrissent eux aussi l’imaginaire collectif d’une communauté. Ils constituent un discours sur le discours. L’imaginaire sur le Web social se construit par et pour les internautes ; produisant un contenu symbolique caractérisé.

     

    Références bibliographiques

    Prouxl, S. (2005) « Les communautés virtuelles construisent-elles du lien social ? » XVII° congrès international des sociologues de langue française, Tours, 5-9 juillet 2004. In Actes de travaux de groupe de travail Sociologie de la communication, Janvier 2005. 291-297.

    Georges, F. (2006). « Immersion et métaphore de l’intériorité ». Actes du colloque Ludovia 2006, 5-7 juillet, Saint Lizier

    Georges, F. Seilles, A., Artignan, G., Arnaud, B.,… (2009). « Sémiotique et visualisation de l’identité numérique : une étude comparée de Facebook et MySpace ». Actes de la conférence H2PTM 09. Paris : Hermès, p. 257-268.

    Georges, F. (2007). Sémiotique de la représentation de soi dans les dispositifs interactifs : l’hexis numérique. Thèse de doctorat, Université Paris 1.

    Jauréguiberry, F. (2000). Le Moi, le Soi et Internet. Sociologie et Société, vol. 32, n°2. Montréal, p. 135-151.

    Lakoff, G. et Johnson, M. (1985). Les métaphores dans la vie quotidienne. Les Editions de Minuit.

    Meunier, J.-P.  et Peraya, D. (2004). Introduction aux théories de la communication. Analyse sémio-pragmatique de la communication médiatique. Bruxelles : De Boeck.

    Merzeau, L. (2009). Présence numérique : les médiations de l’identité. Les Enjeux de l’information et de la Communication. En ligne : http://w3.u-grenoble3.fr/les_enjeux

    Pastinelli, M. (2002). Quand le vrai s’oppose au réel. Discours identitaires et mise en scène du soi dans les bavardages d’Internet. Buica, C. et Simard, N (dir.). L’identité : zones d’ombre. Québec et Montréal, CELAT, p. 235-253.

    Yee, N. et Bailenson, J. (2007). The Proteus Effect : The effect of Transformed Self-Representation on Behavior. Human Communication Research, 33. P. 271-290.

    Cardon, D. (2008). Le design de la visibilité : un essai de cartographie du web 2.0 ; Réseaux : Réseaux sociaux de l’Internet, vol.6, n° 152, p. 165-193.

    Castells, M. (1998) L’ère de l’information, Tome 1, La société en réseaux, Paris Fayard.

    (1999) L’ère de l’information, Tome 2, Le pouvoir de l’identité, Paris, Fayard.

    Rheingold, H. (1995), Les communautés virtuelles, Addison-Wesley, France.

    Helland, C. (2005), Online religion as lived religion, Methodological issues in the study of religious participation on the Internet ; Online-Heidelberg Journal of religions on the Internet, 1.1.

    Goffman, E. (1973, trad.), La mise en scène de la vie quotidienne, Minuit, « Le sens commun », 1996.

    Poulat, E.  (1969), Intégrisme et catholicisme intégral, Casterman.

    Rémond, R , (1989) L’intégrisme catholique, Portrait intellectuel, Archives des Sciences sociales des religions, vol. 67.

     

  • Les outils nomades, outils de cadrage ou moteurs de créativité ?

    Les outils nomades, outils de cadrage ou moteurs de créativité ?

    Avec l’évolution des technologies, le CDI prend une place de plus en plus centrale dans l’établissement scolaire. L’intégration d’outils nomades, comme les tablettes tactiles dans les pratiques professionnelles, redéfinit, d’une part, les missions du professeur-documentaliste, et d’autre part participe toujours plus à l’évolution des pratiques pédagogiques des documentalistes. Pour autant, ces outils ne sont pas une révolution en soi. Mais ils contribuent fortement à améliorer le travail des enseignants depuis quelques années maintenant et à rendre les élèves toujours plus autonomes.

    Le CDI, Centre d’Information et de Documentation, a également fait sa « révolution » vers ce que l’on nomme depuis peu le CCC Centre de Connaissances et de Culture. Ce tournant prend en compte les nouveaux outils et donc les nouvelles sources d’informations.

    La spécificité des outils nomades se caractérise à plusieurs niveaux :

    –       elle favorise une dynamique autour d’un projet collaboratif. Les élèves par petits groupes échangent et commentent leurs idées, les transcrivent via une tablette, qui passe de main en main. Ainsi, la tablette permet d’associer lecture et écriture ;

    –       elle développe la créativité des élèves et donc la motivation, mais aussi une confiance en soi nécessaire à leur progression et à leur développement personnel ;

    –       elle s’intègre dans l’environnement éducatif. Les élèves sont de plus en plus équipés d’outils nomades, téléphones portables notamment, qu’il faut s’approprier et intégrer au CDI ; on ne peut plus interdire les portables…

    –       elle permet un accès différent aux savoirs et aux ressources avec son système de stockage et de conservation ;

    –       elle s’adapte aux besoins éducatifs particuliers des élèves grâce à son aspect multi-sensoriel atteignant ainsi tous les publics ;

    Dans ce contexte, on peut se demander si le caractère intuitif des tablettes favorise la créativité chez les élèves ? Ou au contraire si les tablettes restent un outil numérique comme les autres à utiliser dans un cadre pédagogique défini ?

    Ce qui caractérise le CDI en établissement scolaire c’est la liberté de travail dont le professeur-documentaliste jouit au quotidien :

    –       grâce aux partenariats qu’il entretient avec ses collègues, avec les organismes extérieurs, qu’ils soient culturels, associatifs…

    –       dans la manière dont il gère son CDI : que communique t-il et à qui ? Comment et dans quel but ?

    Cette liberté est propice à la découverte de nouveaux outils tels que les tablettes, en laissant de côté le cadre institutionnel lourd mais nécessaire à la réussite des élèves. Alors comment laisser la place à l’imaginaire et à la création ?

     

     

     

     

  • Actions et projets pour apprivoiser les écrans

    Actions et projets pour apprivoiser les écrans

    Si l’un des projets fondamental de l’école est d’apprendre aux jeunes d’aujourd’hui à lire et écrire des textes -l’illettrisme est la cause nationale de l’année 2013 – il est, me semble-t-il très important de se questionner sur la place des images.

    Nous apprenons à nos enfants à décoder, lire et comprendre des textes mais qu’en est-il des images qui sont pourtant omniprésentes dans notre quotidien? Nos élèves savent-ils décoder, lire et comprendre les images qui les entourent? Et quelle distance sont-ils capables de prendre vis à vis des écrans qui les diffusent?

    Voilà tout l’enjeu éducatif que je tente de traiter dans ma pratique enseignante et que je me propose de présenter à travers différents exemples et projets concrets touchant les différents degrés : maternelle, primaire, secondaire.

    Apport du numérique

    Si l’on souhaite que le numérique et les écrans soient choisis et utilisés pour ce qu’ils ont de meilleur, il semble très important d’éduquer les élèves à une prise de distance et à une analyse de  ce qu’ils voient et utilisent. Nous n’irons pas mieux sans écrans mais il est urgent d’apprendre à les utiliser pour le meilleur – leur pouvoir d’augmenter notre liberté – et d’échapper au pire – le risque de leur emprise.

    Pour cela, les jeunes doivent apprendre à fabriquer leurs propres images pour devenir les créateurs de leur propre imaginaire afin ensuite d’être capable de décoder et critiquer celui qui leur est proposé par les médias. Apprivoiser les écrans c’est également apprendre à voir autrement. Ainsi, l’adulte doit également être en mesure de présenter et utiliser des contenus adaptés et riches permettant aux jeunes de découvrir un monde numérique qu’il ne connaît pas toujours.

    Relation avec le thème de l’édition

    Permettre aux jeunes de se créer leur propre imaginaire pour mieux décoder ceux qui leurs sont proposés est en lien direct avec le thème de cette université d’été. Mais il me semble également qu’en éduquant les jeunes à avoir plus de discernement vis à vis des écrans et en leur permettant d’être en situation d’auteurs, nous ouvrons la porte aux promesses du numérique. Une porte ouverte à des promesses en construction.

    Synthèse et apport du retour d’expérience en classe

    Les expériences de classes présentées seront en lien avec l’utilisation du site «Tissons du lien», l’organisation et la participation au congrès des jeunes internautes, au défi des 10 jours pour apprivoiser les écrans ainsi qu’au festival national de l’image de poche. Toutes ces propositions pédagogiques – s’adressant à différentes tranches d’âge – permettent aux enfants d’entrer de manière graduée et cohérente dans le monde des médias et du numérique. Ces propositions permettent donc de bâtir une vraie politique d’éducation aux médias pour un établissement ou un réseau d’établissements scolaires. C’est d’ailleurs ainsi que les élèves que nous accueillons dans nos écoles nous disent avoir fait évoluer leurs usages vers des pratiques moins effrénées et plus réfléchies.

     Voir le programme général de l’Université d’été LUDOVIA 2013 ici