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  • Eloge de la modération

    Eloge de la modération

    Nicolas Le Luherne n’aime pas entrer dans la polémique ; l’article de Philippe Bihouix dont nous avons déjà parlé dans ludomag avec « Numérique en classe : élève t-on nos enfants hors-sol ? » de Ninon Louise LePage, »Les élèves ne sont pas des tomates ! » avec Stéphanie De Vanssay et « Hors-sol ou l’école déconnectée » par Caroline Jouneau-Sion lui ont pourtant donné matière à réagir « positivement ».

    J’ai longtemps hésité à réagir à un article de libération qui stimule un peu plus les lignes de fracture qui apparaissent depuis quelques mois au sein du monde de l’éducation. Je me suis, toujours, imposé un minimum de commentaires et d’évoquer uniquement ce qui me paraît positif.

    Ce n’est pas de l’angélisme mais j’aime laisser aux autres la polémique. Puis à l’image des rêveries d’un promeneur solitaire, je suis allé fouiller dans ma bibliothèque mondiale accessible par cet outil formidable qu’est le World Wide Web.

    Je suis, alors, tombé sur un article d’une de mes revues préférées : les inrocks (oui, comme tous les hipstprofs de moins de 40 ans). Quand on a introduit les instruments et les outils numériques dans sa pratique professionnelle, il est difficile d’entendre que le numérique serait un désastre pour l’École.

    Les barricades…

    Le mot désastre évoque : le malheur, la ruine, la calamité quand je consulte mon OPNI (Objet Papier Non Identifié) : Le Robert illustré 2014. Je ne vais pas invoquer Umberto Eco et la sémiologie pour relever ce qu’a de clivant et de violence, ce terme, d’autant que j’ai été tenté d’y céder. Je suis comme tout le monde, je cède parfois à l’irrationnel comme si il existait des barricades.

    Forcément, comme elles n’ont que deux côtés, je suis du bon. Je vais chercher dans ma bibliothèque la référence qui “tue”, le titre punchline. J’aime les pastiches et ce coup-là je voulais détourner le titre du pamphlet du comité invisible : L’insurrection qui vient. Cela ressemblait au “Désastre qui ne viendra pas”. Je voulais, d’ailleurs, utiliser ce paragraphe : “Sous quelques angles que l’on prenne, le présent est sans issue…. à tous ceux qui prétendent détenir des solutions, ils sont démentis dans l’heure”.

    J’avais pour consolider tout cela, une liste d’articles prélevés sur le web (je les partage dans les sources) pour étayer la dispute.

    …mais ça, c’était avant.

    Oui, ça c’était avant. D’abord, je ne suis pas Nostradamus et je ne peux pas prédire de l’école. Je n’ai pas l’autorité d’un chercheur en sciences de l’éducation pour faire de la prospective. Cela ne veut pas dire que je n’ai pas mon avis mais tout simplement qu’il faut faire preuve d’humilité.

    A relire les deux articles (il faut dire que je n’ai pas encore lu le livre), je nous ai trouvé des points communs (eh oui !). D’abord, j’ai relayé un article du blog de Philippe Silberzhan. Il évoque quatre erreurs que l’on commet facilement quand on passe au digital.

    Pour résumer, un peu rapidement, le numérique n’est pas une baguette magique. En matière de pédagogie comme de management, c’est l’humain qui compte. Les outils ne sont qu’au service de la démarche pédagogique.

    Le soucis de l’élève :

    Nous avons tous une vision de l’école.

    L’École, c’est un peu l’équipe de France de football, il y a 60 millions de sélectionneurs.

    C’est une bonne nouvelle car nous sommes tous concernés par ceux qui seront la France de demain. Ces visions ne sont ni meilleures, ni moins bonnes que les autres. Elles sont les nôtres. Le plus important est le souci de l’élève et de la réussite de leurs apprentissages. Le titre est très bon et accrocheur, cependant, il interroge aussi sur l’état de la communication entre les différents acteurs de l’éducation. Si j’avais écrit cet article, j’aurais participé à cette fuite en avant eschatologique. Je ne voulais pas me trouver dans la situation de Bruce Willis dans Armageddon (oui, j’ai une série de film culte dont j’ai un peu honte), surtout que pour être honnête, je ne serais jamais le sauveur de l’Éducation et plus encore celui de l’humanité.

    Sortons de nos bulles :

    Alors, qu’est-ce qui m’a décidé à écrire finalement ? Le partage d’un ludovien bien connu : Lyonel Kaufman. Je suis tombé, grâce à lui, sur cet article du Monde intitulé La propagande des algorithmes ? Vraiment ?

    Il ne s’agit pas, bien sûr, d’une attaque bien maladroite et mal venue au livre qui vient de paraître. Deux passages, de cet excellent papier, m’ont marqué. Le premier nous explique que “les réseaux sociaux notamment ont renforcé l’absence de consensus, l’absence de vérité partagée”. Le second nous dit que : “Les algorithmes des médias sociaux nous enferment dans nos bulles de filtres nous proposent une vision du monde soigneusement sélectionnée pour aller dans le sens de nos croyances et de nos convictions, nous éloignant de toutes réfutations”.

    Ma réaction témoigne de ces deux symptômes : le manque de prise de hauteur et l’effet citadelle. Je ne suis pas une victime du numérique. J’ai tendance à ne suivre (comme beaucoup) que les gens avec qui je partage des affinités pédagogiques. C’est, toujours, plus facile d’échanger avec notre cercle que de débattre avec l’autre. Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir été prévenu !

    Une démarche didactique et pédagogique :

    J’ai relu les deux articles et on y parlait beaucoup d’outils et d’instruments. Quelque chose nous unit pourtant : le soucis de faire progresser nos élèves.

    J’ai le sentiment qu’il y a maldonne parce que tous ceux que je connais et qui utilisent le numérique, ne le font qu’au service d’une démarche didactique et pédagogique.

    Par exemple, j’ai utilisé édugéo pour faire de la diachronie. Mon objectif était de montrer l’étalement urbain de la ville où j’habite. Quand j’étais étudiant, il fallait plusieurs cartes IGN, une grande table… avec cet instrument pédagogique : je pouvais le faire en un clin d’oeil.

    Ici, ce n’est pas par facilité mais simplement pour consacrer l’attention de mes élèves à mon réel objectif pédagogique et didactique.Cet instrument me permettait de penser l’apprentissage du croquis en granules.

    Je commençais par le système d’information géographique pour finir par le papier. Parfois, je n’ai pas honte de le dire : j’utilisais un OPTD (Objet Pédagogique Technologiquement Dépassé) : le rétroprojecteur. Oui, oui, ce machin est idéal pour s’entraîner aux croquis fait à la main. Il permet de recommencer, de comparer à l’aide du transparent et finalement de se mettre en confiance.

    Enseigner hors-sol ou plutôt enseigner hors-âge ?

    Je ne sais pas ce qu’est enseigné hors-sol. Philippe Zilbersahn répond d’une certaine manière quand il nous dit “qu’on ne peut pas penser un changement technologique hors-sol, que la technologie est toujours le produit d’une société, qu’elle modifie en retour”. Mon objectif est, surtout, de ne pas enseigner hors-âge. Enseigner c’est un chemin avec quelques embûches et parfois des erreurs d’orientation. Chaque classe est différente mais il faut tenter de trouver des outils qui permettent de différencier les parcours (cela ne se fait pas, je me site, mais cet article explicite mon parcours d’enseignant).

    Vous savez, je suis même plutôt “réac” d’une certaine manière, mes références pédagogiques sont du début du XX siècle quand le monde passait beaucoup plus de temps à se déchirer qu’à penser à construire une école au service des élèves. Freinet, Montessori, Janusz Korshak, j’en ai retenu la bienveillance. Loin du laxisme : cette philosophie est de créer des conditions favorables pour que les élèves progressent. Être bienveillant, c’est encourager tout le temps, et parfois sanctionner, pour progresser.

    Une autre manière de voir le monde :

    L’introduction du numérique dans la classe, cela a été l’occasion de me poser de nouvelles questions. Qu’est-ce que je vais faire de ce nouvel outil ? Qu’est-ce que cela change à la manière dont j’anime la classe, à la géographie. Je suis allé voir ce qu’il se faisait ailleurs.

    J’ai lu le livre de Chris Anderson : Makers. « Quand je construis un scénario pédagogique, comme le grand-père de l’auteur, j’ai toujours aimé réfléchir, construire des prototypes, tenter de résoudre des casses-têtes, trouver des solutions. C’est passionnant d’être enseignant !  »

    Les rencontres se sont multipliées au même rythme que les questions. Il n’y a pas longtemps, j’ai entendu parler d’école lassalienne (c’est pas tout jeune). J’ai retrouvé des mots qui rimaient avec ma passion de la musique underground des années 1980. Le Do-it yourself, devenir un enseignant bricoleur, autonome et en même temps dans une équipe plus large.

    Les murs sont tombés et pourtant je n’ai jamais senti être autant ancré dans la classe.

    Je me suis même intéressé au Jugaad ou l’art de faire plus avec moins. J’ai bien conscience qu’il n’y a pas de corne d’abondance ouverte. Si je traverse la rue, le fablab du coin organise des cours pour programmer avec un kit Arduino (il faut que j’y aille) et surtout un “Repair café”. Et pourquoi pas réparer, recycler et bricoler avec mes élèves. Aller voir ailleurs, réfléchir aux conséquences… Une belle leçon d’écologie appliquée non ?

    Des gardes-fous :

    Je regarde une nouvelle fois ma bibliothèque et j’y vois trois livres “de chevet pédagogique” : Serge Tisseron : 3-6-9-12, André Tricot et Franck Amadieu : Apprendre avec le numérique et un nouveau : le cerveau funambule de Jean Philippe Lachaux. Les deux premiers livres sont des gardes-fous, ils permettent de discerner les mythes des réalités. Le dernier permet de revenir au principal comment mettre l’élève dans des conditions optimales d’apprentissages.

    Le dernier samouraï :

    Le problème principal, quand on ne se parle et ne s’écoute plus, est de voir l’autre comme un pompier pyromane. Les échanges sont entre le sarcasme, l’argument d’autorité et l’affrontement de bibliothèque à bibliothèque. Qui connait, réellement, les ambitions de l’autre pour les élèves ? J’ai le sentiment que l’on tombe dans les travers du Dernier Samouraï.

    L’image est un peu étrange, mais elle est plus explicite quand on regarde l’émission Motion vs History de Nota Bene (Je conseille cette chaîne youtube à tout le monde). Les deniers Samouraï ont utilisé des fusils et pas des katanas ! Le danger des citadelles, c’est l’image d’épinal qu’elle soit pro ou anti-numérique.

    Et si on se parlait ?

    Empathie et respect de l’altérité, appliquons-nous les valeurs que l’on souhaite transmettre aux élèves. Il n’y a pas une bonne manière d’enseigner, il n’y a pas de formule magique.

    Le numérique n’est pas la pierre philosophale et les enseignants ne sont pas des alchimistes.

    Il y a simplement des stratégies qui relèvent de la classe, de l’enseignant, de la programmation mais aussi de l’instant. Nos élèves méritent mieux que des punchlines, ils méritent de la modération. Il est temps que nous sortions des “tranchées et de se dire” : “Et si on se parlait ?”

     

    Sources :

    Philippe Bihouix : «Avec l’école numérique, nous allons élever nos enfants « hors-sol », comme des tomates», entretien Par Noémie Rousseau, Dessin Sylvie Serprix, Libération, 2 septembre 2016.

    Le numérique est-il un désastre pour l’école ?, Fanny Ménéghin Les Inrocks, 1 septembre 2016.

    Former à la transformation digitale: Quatre erreurs fréquentes, Le blog de Philippe Silberzahn, 25 avril 2016.

    La propagande des algorithmes ? Vraiment ?, Hubert Guillaud, Le Monde, 17 septembre 2016.

    Le métissage pédagogique. Découvrez l’auto-socio-construction, Thot Cursus, Nicolas Le Luherne.

    La vérité sur le dernier samouraï, Motion VS History #7, Nota Bene, 7 septembre 2016

    Makers : la nouvelle révolution industrielle, Chris Anderson, 2002

    3 – 6 – 9 -12 : Apprivoiser les écrans et grandir, Serge Tisseron, Eres, 2013.

    Apprendre avec le numérique, Franck Amadieu, André Tricot, Retz, 2014.

    Ce qui aurait dû être les sources de mon article :

    Bernard Stiegler : « Avec le numérique, nous sommes dans l’obligation de repenser l’éducation », Christophe Castro, Inriality, 11 septembre 2013.

    Les Z, ces « digital intuitives », Roxane Baché, Snip, 27 juillet 2016.

    Dix expériences innovantes pour changer l’école, Le Monde, 5 septembre 2016.

     

     

     

     

  • Numérique en classe : élève t-on nos enfants hors-sol ? 1er article, droit de réponse

    Numérique en classe : élève t-on nos enfants hors-sol ? 1er article, droit de réponse

    Suite à un article de M. Philippe Bihouix le 02 septembre dernier « Avec l’école numérique, nous allons élever nos enfants « hors-sol », comme des tomates » paru ici, Ludomag a souhaité interroger ses lecteurs et chroniqueurs et leur accorder un droit de réponse. Démarrons donc notre série avec Ninon Louise Lepage, pédagogue franco-canadienne et chroniqueuse pour Ludomag… qu’on ne présente plus !

    Sans revenir à la chandelle . . .

    Monsieur Philippe Bihouix, ingénieur, homme instruit et observateur des réalités minéralogiques contemporaines a judicieusement exposé par le passé les limites des ressources de notre planète. Ce constat l’a peut-être mené à réfléchir sur le bien-fondé de l’usage des outils technologiques consommateurs de minéraux rares. Dans ce contexte, il n’y a sans doute qu’un pas pour questionner la pertinence de la promotion du numérique par l’Éducation nationale et s’assurer du même coup le support de ceux que cette réforme effraie.

    Monsieur Philippe Bihouix appuie partiellement son plaidoyer contre l’école numérique sur le soi-disant rejet du numérique à l’école par les gourous de Silicon Valley. Peut-être ces parents très riches désirent-ils que l’école apporte à leurs enfants ce que l’univers technologique qui les entoure ne sait pas leur offrir ? Ces enfants ont toutes les technologies à la maison et des parents qui savent très bien leur apprendre les secrets de leurs usages.

    Monsieur, tout comme vous avez su ouvrir vos yeux sur les ressources minéralogiques limitées de notre planète, j’aimerais que vous jetiez un regard tout aussi « scientifique » et « réaliste » sur la société autour de vous.

    Ces « digital natives » ont réellement un portable à l’oreille et le langage SMS qu’ils utilisent ne leur vient ni de leurs parents, ni de l’école.

    La lecture de l’article du 2 septembre de Libération : « Avec l’école numérique, nous allons élever nos enfants «hors sol», comme des tomates », me déçoit. On y lit tous les clichés anti-numérique véhiculés un peu partout depuis quelque temps déjà. C’est dommage qu’un homme qui a su analyser avec tant de justesse les limites des ressources de notre planète n’ait pas étudié un peu les fondements de l’usage du numérique à l’école, ni observé quelques-uns de ses nombreux usages avant de se prononcer.

    Quantité d’enseignants de France intègrent avec intelligence et créativité les technologies numériques à leur pédagogie et initient leurs élèves à cette culture, pas si nouvelle maintenant, dans laquelle nous baignons.

    Pour terminer, il me semble Monsieur que vous rêvez d’une école pour les élites, « ces enfants bien élevés » qui apprennent selon la tradition bourgeoise, les bonnes manières à table, les bonnes manières à l’école, qui savent s’ennuyer poliment et devenir « poètes » en attendant de reprendre traditionnellement la profession ou l’entreprise familiale.

    Dans une société fondée sur « fraternité » et « égalité », l’école a le devoir d’éduquer tous ses citoyens, même ceux dont les parents ne peuvent pas leur enseigner les écueils de l’usage des technologies numériques ni les éveiller au potentiel de ces technologies et de cette culture du 21ème siècle.

  • Inversons la classe fait partie des finalistes de “La France s’engage”

    Inversons la classe fait partie des finalistes de “La France s’engage”

    L’association Inversons La Classe! qui double de taille tous les six mois, fait partie des 30 projets innovants finalistes du dispositif “La France s’engage” : votez pour que chaque élève ait les même chances de réussir 

    Dans ce cadre, les internautes sont appelés à choisir 3 projets qui bénéficieront du label de cette initiative présidentielle. Aujourd’hui, Inversons la classe! fait partie des 10 premiers projets pour lesquels les internautes votent. Pourquoi votent-ils ? car CHAQUE élève doit posséder les même chances de réussir.

    Pour cela, l’association contribue à diffuser l’information sur la classe inversée, afin que cet outil fasse partie de la mallette pédagogique de chaque enseignant. Le vote, qui aura lieu du lundi 13 au vendredi 17 juin, est crucial pour donner les moyens à l’association de continuer son développement spectaculaire et de poursuivre sa promotion de la classe inversée.

    La classe inversée, pour passer d’une logique de face à face au côte à côte

    35ème place sur 37 : c’est la place de la France dans le rapport Unicef France paru en avril dernier. Notre pays fait partie des pays pour lesquels le fossé de la performance pour les élèves les plus faibles est le plus marqué. Depuis de nombreuses années, la France a été régulièrement distinguée négativement en termes d’inégalité scolaires.

    Inversons la classe a pour vocation de lutter contre les inégalités scolaires en sensibilisant, en moblilisant et en accompagnant sur la classe inversée. Inverser la classe, c’est inverser l’ordre de priorité des activités en classe. Cette pratique permet une véritable différenciation des apprentissages, au plus près des besoins de chaque élève.

    Ce qui permet alors, dans les classes, de passer d’une logique de face à face au côte à côte pour mieux accompagner chaque élève au plus près de ses besoins.

    Cette méthode fonctionne : 81% des professeurs en classe inversée constatent un impact positif sur les élèves en difficulté.

    Une association de terrain, en plein essor

    Aujourd’hui, Inversons la classe!, porte et accélère ce mouvement de terrain, c’est une association d’enseignants au service des élèves, dans un modèle de diffusion par les pairs, parce qu’on sait que les changements profonds de l’école, ceux qui fonctionnent, ce sont ceux qui viennent du terrain. La classe inversée est une révolution de l’éducation, au sens où ce sont les acteurs, dans les classes, qui s’en emparent et la partagent – sans que cela soit imposé par l’Education nationale. Par la rapidité de ce mouvement de terrain, c’est vraiment une révolution.

    L’association double de taille tous les 6 mois. Nous sommes actuellement 200 membres bénévoles dans l’association. L’essor de la classe inversée fait que nous avons besoin aujourd’hui de nouveaux moyens pour changer d’échelle et maintenir la dynamique enclenchée. Ce changement d’échelle appelle une professionnalisation de notre structure. Dans ce cadre, le label “La France s’engage” serait un facilitateur important

    En votant pour notre projet, vous contribuez à favoriser une école qui contribue à la réussite de CHAQUE élève. Chaque voix compte !

  • Les défis vous plaisent, peut-être aimerez-vous ChallengeU . . . une petite merveille québécoise

    Les défis vous plaisent, peut-être aimerez-vous ChallengeU . . . une petite merveille québécoise

    L’aventure : de Didacti à ChallengeU

    Le concepteur de ChallengeU, David Chartrand, a commencé sa carrière à Alloprof, un organisme qui offre gratuitement de l’aide aux devoirs et aux leçons.  Ce service est accessible par téléphone, texto ou en ligne à tous les élèves et parents du Québec.

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    Alloprof présente une bibliothèque virtuelle, des capsules vidéos, en plus d’un service de consultation.  Dans le cadre de ce travail, David prend conscience du phénomène suivant : une quarantaine d’enseignants participent à Alloprof mais malheureusement toutes les explications et les informations que ces derniers fournissent aux écoliers sont perdues et chacun semble quotidiennement réinventer la roue.

    Cette expérience a marqué David qui admet lui devoir sa pensée créatrice en éducation.

    Une nouvelle étape dans sa carrière le mène à enseigner les mathématiques au Collège Saint-Anne de Lachine, l’année où tous les élèves furent dotés d’ordinateurs portables.  L’idée lui vint alors d’utiliser les technologies numériques pour offrir à ses collègues enseignants, une plate forme simple et conviviale qui leur permettrait de  partager les leçons et les tests qu’ils élaborent pour leurs élèves.

    C’est ainsi qu’est né Didacti, l’outil pour apprendre à apprendre, disait-on!  Puis en 2014, Didacti est devenu ChallengeU.

    ChallengeU est un réseau social pédagogique multiplateforme.

    Tout enseignant peut l’utiliser pour présenter des activités d’apprentissage interactives à ses élèves, y proposer un éventail de tests dont les réponses peuvent aller du choix multiple auto correcteur, aux textes rédigés ou aux vidéos produits par les élèves.  De plus, tout enseignant peut partager ses créations avec les collègues, s’il le désire.

    ChallengeU forme en effet une communauté d’enseignants :  7000 enseignants et 150 000 élèves qui utilisent à chaque mois plus de 300 000 activités d’apprentissage diverses.
    À l’ouverture, le site de ChallengeU offre le choix entre une courte vidéo descriptive et la possibilité de vous inscrire gratuitement.
    Mais pourquoi ne pas satisfaire votre curiosité ? L’onglet EXPLOREZ en haut à droite de la page 2 donne accès à une série de catégories : Mathématiques, Français, Science et technologie, etc. Cliquez sur l’une ou l’autre pour accéder aux publications de ce domaine d’étude mises à la disposition de tous par vos collègues enseignants. À la gauche de l’écran, une liste de mots clés permet de réduire le choix d’activités proposées.  Amusez-vous à explorer ce matériel éducatif.

    Puis si vous voulez en savoir plus, regardez cette vidéo qui décrit  des exemples d’usage par différents enseignants.

    Vous êtes prêts à aller plus avant.  Vous vous inscrivez. Comment ça marche vous guide pas à pas dans l’utilisation de ce logiciel. Explorez l’immense potentiel de ce programme qui vous permettra de donner à vos cours la forme numérique conçue par votre esprit imaginatif et enfin réaliser les classes inversées de vos rêves.

    Ce ne sont que votre culture, votre intelligence et votre créativité qui limiteront vos publications sur ChallengeU. Qui sait, peut-être deviendrez-vous une vedette au sein de votre communauté !  Mais vous pouvez aussi limiter l’usage de vos créations à vos élèves.  Le partage n’est pas essentiel.

    NinonLouiseChallengeU3Si le coeur vous en dit explorez les activités « Clé en main » des partenaires de ChallengeU. Certaines d’entre elles vous séduiront peut-être.

    N’oublions pas les cartes de progression des apprentissages que la version Premium permet de fabriquer. Plusieurs jeux vidéos sur tablettes et téléphones intelligents utilisent ce type de cartes et vos écoliers connaissent très bien le modèle.  Elles permettent la ludification des apprentissages,  la création d’aventures pédagogiques. C’est une approche contemporaine d’enseignement, un usage intelligent du potentiel du numérique. Ajoutez de l’aventure à vos leçons !

    Conclusion de la pédagogue

    Je connais ChallengeU depuis quelques années déjà et ai suivi avec intérêt l’évolution du concept. C’est un outil de travail intéressant pour l’enseignant et ses élèves. C’est aussi un lieu où plusieurs sortent de leur isolement et partagent avec les collègues leur enthousiasme pour l’intégration du numérique à leurs pratiques au quotidien.

    Acceptez-vous le défi d’un enseignement créatif ?

  • « Les clés des médias », une websérie éducative en 25 épisodes de 2mn

    « Les clés des médias », une websérie éducative en 25 épisodes de 2mn

    « Les clés des médias » est un glossaire de mots et de notions essentielles pour appréhender les médias. Constitué de 25 programmes de 2 minutes, chaque épisode traite d’un thème différent, mis en scène dans l’univers quotidien des jeunes. L’écriture est un mélange de pédagogie et d’humour à partir d’un cas concret permettant une meilleure compréhension des médias. 

    Depuis les attentats de janvier 2015, France Télévisions et ses partenaires ont renforcé et multiplié les actions envers le jeune public.

     

    Dans la continuité de cette démarche, ce nouveau programme « Les clés des médias » s’inscrit dans un partenariat avec France Inter, Enjeux-e-médias et Canopé, avec le soutien de la Direction du Numérique pour l’Education (Ministère de l’Éducation Nationale).

    « Les clés des médias  » (25X2mn) : une série écrite par Bruno Duvic, réalisée par Mathieu Decarli & Olivier Marquézy, produite par la Générale de production, avec Francetv éducation, Canopé, le CLEMI, France  Inter et Enjeux e-medias.

    1. Nous sommes tous médias
    2. Un journaliste, qu’est ce que c’est ?
    3. C’est quoi une information ?
    4. Le pluralisme des médias
    5. La hiérarchie de l’information
    6. Le droit à l’image
    7. L’audience, c’est bien ?
    8. L’info en continu, coté audience : comment faire le tri ?
    9. La publicité, ça sert à quoi ?
    10. Un réseau social, est-ce un journal ?
    11. C’est quoi être objectif ?
    12. Les Youtubers
    13.  Les médias disent-ils tous la même chose ?
    14. La théorie du complot
    15. Qu’est ce qu’une source ?
    16. Où s’arrête la liberté d’expression ?
    17. La rumeur
    18. Les données personnelles
    19. La règle du mort-kilomètre : la loi de proximité
    20. La caricature, ça sert à quoi ?
    21. Qu’est-ce que le blasphème ?
    22. Deux poids, deux mesures
    23. Le droit à l’oubli et l’empreinte numérique
    24. Les stéréotypes
    25. Est-ce que les médias peuvent tout montrer ?

     La Chaîne YouTube « les Clés des médias »

    Plus d’infos sur FranceTV Education :
    La plateforme éducative de France Télévisions à destination des élèves, des parents et des enseignants accessible sur tablette, mobile et ordinateur propose des contenus textuels, audiovisuels et multimédias gratuits. Elle produit et diffuse des formats diversifiés et innovants pour leur qualité éducative : articles, dossiers, vidéos, infographies, jeux ludo-éducatifs, web documentaires ou encore activités interactives. Elle favorise ainsi l’accès à la culture et aux connaissances, tout en facilitant l’accompagnement à la scolarité et à l’orientation.
    Vidéo de présentation des activités et des offres de francetv éducation

  • Le mouvement « MAKER » envahit vos écoles et vos collèges…?

    Le mouvement « MAKER » envahit vos écoles et vos collèges…?

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    1- Le mouvement MAKER, la culture MAKER

    Les 30 avril et premier mai 2016 s’est tenue la troisième édition du MAKER FAIRE Paris.  On l’annonce comme une foire populaire, une fête de la science et de l’innovation.

    C’est le lancement du magazine MAKE à San Francisco en 2005 suivi du premier MAKER FAIRE en 2006 qui a déclenché ce que l’on nomme maintenant le mouvement MAKER. La culture MAKER, née aux Etats-Unis, est maintenant populaire partout au monde . . . et bientôt sans doute dans une école près de chez vous.

    Wikepedia définit cette culture comme « l’apprentissage par la pratique dans un cadre social ». Il s’agit d’un état d’esprit qui se situe à la croisée des pratiques artisanales ancestrales et de l’usage de ces technologie numériques qui offrent une multitude de possibilités pour créer et inventer.

    Le MAKERSPACE, l’atelier de fabrication numérique ne se définit pas par ce qu’il contient mais par ce qui en sort : les projets, les expériences, les prototypes, les artéfacts . . . C’est un environnement flexible d’apprentissage.

    Les écoliers y conçoivent et fabriquent des objets, des systèmes, des programmes pour résoudre des problèmes concrets avec des outils simples et/ou des codes informatiques.

    Les objets et les outils qui meublent le MAKERSPACE ne sont qu’un moyen pour arriver à une fin – c’est-à-dire la création d’objets et la résolution de problèmes en équipe. Mais un MAKERSPACE doit compter quantités d’objet.

    Pourquoi réinventer la roue ? C’est dans cet esprit que j’ai adapté les conseils de Kevin Jarrett, pour la mise-en-place d’un MAKERSPACE , avec la permission d’edutopia :

    Middle School Maker Journey: Top 20 Technologies and Tools

    2 – Créer un MAKERSPACE, un travail d’équipe

    L’école de Kevin dans la petite ville de Northfield dans le New Jersey, USA, bénéficie de l’aide d’organismes communautaires qui recueillent des fonds pour l’achat des matériaux, appareils numériques, etc. Puis, l’école rend à la communauté en s’efforçant de concevoir des expériences éducatives innovantes pour les enfants qui la fréquentent.

    Au Québec, Marc-André Girard, directeur du secondaire (collège) au Collège Beaubois de Montréal raconte dans une série d’articles à École Branchée, le processus initié en janvier 2016 pour créer un MAKERSPACE, terme qu’il traduit en français par « atelier de fabrication numérique ».

    Les deux concepteurs insistent sur l’importance d’être accompagné d’une équipe dynamique d’enseignants, de conseillers pédagogiques, de spécialistes d’informatique, de parents, et d’élèves lors de la planification d’un MAKERSPACE.

    3- Recouvrir les surfaces planes : murs, dos de meubles diviseurs, tables

    NinonLouiseMakers2Dans un MAKERSPACE, on veut accrocher, suspendre, épingler et écrire aux murs. Il faudra donc :

    • des panneaux muraux de paroi de lattes. Ces panneaux ajoutent une capacité de stockage flexible. On peut y suspendre des crochets, des tablettes et des paniers ;
    • des panneaux de liège demeurent peut-être encore le meilleur support pour épingler plans et images ;
    • deux types de peinture offrent la possibilité d’écrire sur les murs et la surface des tables : la peinture effaçable claire «dry erase» et la peinture au latex pour             tableau.   On recommande deux ou trois espaces muraux recouverts de ce type de peinture ainsi que la surface de toutes les tables. La peinture « dry erase » permet d’écrire avec des crayons feutres alors que la peinture à tableau demande l’usage de craies, ce qui produit de la poussière ;
    • possibilité de descendre un écran vert pour la production de contenu multimédia.

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    4 – Tables de hauteur et de taille variées et des chaises à roulettes

    NinonLouiseMakers6Ces propositions représentent un certain idéal. Il faut tenir compte de l’espace disponible ainsi que du budget du projet :

    • Deux tables hautes type «bistro» avec quatre tabourets ;
    • Une longue table (+ ou – 2 m) de hauteur moyenne qui permet l’usage de papier kraft ;
    • Deux tables carrées de hauteur moyenne où les écoliers peuvent travailler en équipe de quatre ;
    • Deux tables rectangulaires ( + ou – 120/60 cm) de hauteur moyenne ;
    • Deux petites tables basses (environ 40 cm de hauteur et 50 cm de côté) ;
    • Une table à dessin ! ?

    5 – Tabliers imperméables industriels, lunettes de protection, gants de travail

    6 – Outils et bricoles

    • La plupart des écoliers n’ont jamais utilisé des outils simples, n’ont jamais observé de près comment étaient fabriqués des objets du quotidien.
      Les premières activités proposés aux écoliers lors de leurs visites initiales au MAKERSPACE est d’utiliser des outils pour désassembler, mettre en morceaux de vieux objets du quotidien inutilisables : jouets, grille pains, bouilloires, vieux ordinateurs, petits meubles. Le but est d’apprendre aux écoliers à utiliser correctement les outils, leur faire connaître les mesures de sécurité ;
    • tournevis à têtes multiples ; rubans à mesurer ; marteaux ; pinces à plier et à couper ; clé à molette ; couteaux utilitaires (X-ACTO) ; jeux de clés hexagonales ; un niveau ; pinces à dénuder ; équerre ; scies ; spatules ; . . .
    • pistolet à colle chaude : en plus de son indéniable utilité, il permet de faire une leçon sur l’usage sécuritaire des outils ;
    • clous de finition ; fils de laitons ; rouleaux de rubans gommés ordinaires et d’électriciens ; papier de verre ; . . .
    • jeux de construction ;
    • bricoles tels, assortiments de crayons, pinceaux, papier de bricolage, assiettes en carton mince; feutres, cuirs ; perles, cure-pipes, cordelettes, bâtons d’artisanat; rubans ; boutons ; . . .
    • tablettes de notes quadrillées ; tablettes de calcul pour ingénierie ;
    • balles et plaquettes de styromousse ne sont peut-être plus recommandables parce que ce matériau met des centaines d’années à se dégrader. À vous de juger.

    7 – Les appareils électroniques que se partageront les écoliers – selon la recommandation de Kevin Jarrett :

    • une douzaine de Chromebooks avec Google Apps for Education est l’appareil de base utilisé pour les projets collaboratifs, présentations, rédaction, recherche et la plupart des projets de création numérique ;
    • une douzaine d’ordinateurs portables PC pour les logiciels qui ne fonctionnent pas sur Chromebook ;
    • deux ou trois iPad presqu’essentiels pour la production de contenu multimédia avec iMovie et GarageBand, entre autres ;
    • deux ou trois imprimantes 3D ; cependant, avant d’utiliser ces imprimantes les écoliers doivent être initiés à la conception 3D car l’imprimante ne fait pas d’eux des ingénieurs pas plus que les imprimantes laser et les traitements de texte fait d’eux des écrivains. Deux logiciels gratuits sont recommandés pour la conception 3D : Thinkercad et Projet Ignite d’Autodesk ;
    • Raspberry Pi pour la création de jeux vidéos ;

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    • Bee-Bot ; Blue-Bot; WEDO et MINDSTORMS ; Tetrix ; divers ensembles LEGO, pneumatique, panneaux solaires, etc. ; LittleBits ; Makey Makey ; drones ; vous  trouverez auprès des exposants du Salon EDUCATEC-EDUCATICE par exemple, un grand choix de ces appareils.

    8 – Logiciels de programmation gratuits

    9- Des idées pour initier les écoliers au concept MAKER et quelques propositions pour savoir quoi faire ;

    • afficher en grandes lettres colorées face à la porte, la philosophie du MAKERSPACE :

    CONCEVOIR, CONSTRUIRE, TRANSFORMER

    • Le studio de design The Extraordinaires ™ offre des ensembles à bas prix qui présentent d’amusants défis de conception.  Malheureusement en anglais, je le crains ;
    • 15 idées d’activités pour entretenir la technocréativité en classe

    Romero, Margarida etVallerand, Viviane

    http://www.ecolebranchee.com/2016/04/14/15-idees-dactivites-pour-entretenir-la-technocreativite-en-classe/

    Conclusion de la pédagogue   😉

    Peut-être vos écoliers devront-ils présenter des spectacles au coin des rues afin d’amasser l’argent nécessaire pour offrir à leur école tous ces objets d’éducation contemporaine. L’usage de leur créativité commencera sans doute avant l’usage de leur MAKERSPACE mais en imaginant des levées de fonds originales. Bonne chance

    Crédit photos : Kevin Jarrett et Ninon Louise LePage

    Pour en savoir plus :

    je suis désolée pour la quantité de références en anglais. Enseignants francophones je vous invite à compléter ces références.

    https://master2dpaci.files.wordpress.com/2015/11/caractc3a9ristiques-le-mouvement-maker.pdf

    http://www.ecoreseau.fr/club-entreprendre/2015/01/29/la-revolution-makers/

    https://medium.com/@M_Nialiv/book-système-diy-faire-soi-même-à-l-ère-du-2-0-d98de4d1ed50#.ivqs7edn8

    http://blogs.ncs-nj.org/daedalus/2015/06/25/if-you-build-it-pbs-documentary/

    https://www.facebook.com/events/1666127056985417/

    les outils

    http://www.les-briconautes.fr/la-boîte-à-outils-de-base#

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Comment les usages du numérique favorisent-ils la mise en activité, l’autonomie et la responsabilisation des élèves ?

    Comment les usages du numérique favorisent-ils la mise en activité, l’autonomie et la responsabilisation des élèves ?

    Effectivement, la mise en activité est probablement une des pistes pour dépasser le paradoxe scolaire qui est le suivant : on dit aux élèves “soyez autonomes“ et on ne fait rien dans l’organisation scolaire pour qu’ils y soient.

    Mettre en place des activités où les élèves sont producteurs et ont une marge d’initiative et pour lequel l’enseignant a une marge d’incertitude, « c’est le moyen d’aborder des questions, non pas d’autonomisation car il ne faut pas rêver, mais au moins de responsabilisation ».

    Bruno Devauchelle donne l’exemple de donner un projet à des élèves, leur demander d’en rendre compte, de s’auto-évaluer qui sont des moyens de donner de l’autonomie aux élèves.

    En quoi le numérique peut-il aider à cela ?

    Bruno Devauchelle explique que « lorsque tu veux permettre aux élèves d’être maitres de leurs activités, ils ont aujourd’hui pléthore d’outils qui sont principalement des outils en ligne, qui vont du Smartphone à la tablette mais surtout des applications et des logiciels qui sont mis à disposition ».

    Sans oublier la base d’information représenté par le web « qui leur permet d’alimenter leur réflexion et d’être en face de ce que l’Ecole leur cache toujours, c’est à dire la véritable information, la source, avec sa médiocrité ou sa force selon les cas ».

    Tout le secret, c’est l’accompagnement des élèves ; ce que j’appelle la guidance.

    Il va falloir alors définir la part que l’enseignant prend dans la guidance et ce qu’il laisse à la machine. Cela peut prendre la forme d’un accompagnement des élèves au sens « cheminer avec les élèves » ; cette situation peut d’ailleurs amener l’enseignant à découvrir des choses en même temps que les élèves.

    Il y a une technique qu’utilisent certains enseignants en disant « ce n’est pas au programme, nous le verrons plus tard » et puis il y en a une autre où les enseignants proposent de chercher avec les élèves.

    Quand les enseignants disent aux élèves « on va chercher ensemble », il y a des portes qui s’ouvrent, conclut Bruno Devauchelle sur le résumé de son intervention.

     

  • En classe avec l’ENT école de l’académie de Montpellier

    En classe avec l’ENT école de l’académie de Montpellier

    La mise en place d’un ENT, c’est aussi l’engagement d’une collectivité

    La municipalité de Castelnaudary a toujours été très dynamique dans sa politique d’investissement pour le numérique dans ses écoles, aussi bien pour équiper les classes en Tableaux Numériques Interactifs que pour fournir des Netbooks aux élèves que pour déployer l’ENT qui est aujourd’hui en place dans toutes les écoles de la ville.

    « Aujourd’hui, toutes les classes élémentaires de la ville ont du matériel et l’ENT pour travailler le numérique en classe », précise Anne-Sophie Granier, conseillère au numérique auprès de l’inspectrice de l’Education Nationale, qui a 63 écoles à accompagner sur l’usage du numérique en classe sur la circonscription de Castelnaudary.

    ENTecoleACMontpel1_040316L’intérêt que suscite le numérique auprès de la collectivité est en effet essentiel puisque qu’elle est partie prenante dans le financement du projet.

    Une fois les conventions signées entre l’académie et la collectivité, c’est Anne-Sophie qui prend le relais pour « convaincre » les enseignants d’utiliser la solution, mais elle note que de plus en plus d’écoles se manifestent et ont envie de découvrir ce que peut leur apporter l’outil.

    Comme l’exprime Delphine Perri, loin d’être « branchée » numérique au départ, elle a tout d’abord été attirée pour l’outil ENT du collège « car nous travaillons beaucoup avec eux et cela fait plusieurs années que l’ENT fonctionne là-bas ».

    Puis, après avoir suivi une journée de formation avec Anne-Sophie Granier, Delphine Perri s’est facilement laissée convaincre pour l’utiliser dans sa classe.

    L’ENT école : un ENT à but pédagogique

    Delphine Perri entretient de nombreuses relations avec le collège tout proche ; l’établissement utilise l’ENT depuis plusieurs années, pour la vie scolaire mais aussi à but pédagogique. C’est en partie ces usages qui ont attiré l’enseignante pour envisager elle aussi, d’utiliser ce type d’outil en classe, même s’il est vrai que l’ENT école est en majorité à but pédagogique.

    « C’est d’ailleurs en cela que l’ENT école est intéressant car il permet de travailler et valider toutes les compétences numériques exigibles dans le premier degré », précise Anne-Sophie Granier.

    Si Delphine Perri n’a pas beaucoup modifié son schéma quotidien d’une journée de classe, elle a petit à petit intégré l’ENT dans ses pratiques.

    « La journée démarre très classiquement car nous commençons toujours par une dictée ; il est vrai que je n’ai pas besoin de l’ENT pour cela ; en revanche, si c’est une dictée non préparée, ils pourront retrouver la correction sur l’ENT », explique Delphine Perri.

    Pour les devoirs, elle a instauré un tour de rôle entre les enfants et chaque demi-journée, un élève est chargé d’aller rentrer sur l’ENT, sur l’ordinateur de la classe, tout ce qu’il y a à faire à la maison.

    « Cela leur donne une responsabilité », souligne t-elle.

    Elle utilise notamment beaucoup le dépôt de documents, de toute nature qu’ils soient.

    J’aime bien les fichiers audio, surtout pour l’anglais car cela me permet d’avoir ma bonne piste au bon moment ; avec l’ENT, je suis tranquille, je suis sûre de moi et cela m’évite d’aller chercher dans mon ordinateur.

    Pour elle, l’ENT est vraiment un très bon outil pour les langues étrangères car l’audio offre aux enfants la possibilité d’écouter plusieurs fois à la maison et de se familiariser avec la langue.

    Autre exemple, en géographie, Delphine Perri dépose toutes les leçons sur l’ENT de manière à ce que les élèves puissent la regarder à la maison et faire ensuite les exercices en classe « pour éviter les devoirs écrits à la maison », précise t-elle.

    L’enseignante n’est pas livrée à elle-même dans l’utilisation de l’ENT et elle peut compter sur la conseillère au numérique, Anne-Sophie Granier, pour l’aider régulièrement à enrichir sa pratique. Delphine Perri avoue que cela lui prend beaucoup de temps de déposer presque tous ses cours sur l’ENT mais comme elle le dit « c’est vraiment la liaison entre l’école et la maison ».

    L’ENT, une ouverture facilitée vers les parents et un nouveau lien avec la maison

    Pour les parents aussi, c’est un vrai plus. Delphine Perri note qu’environ la moitié des parents consultent régulièrement l’ENT et « pas forcément les parents auxquels on s’attendrait », souligne t-elle.
    Ce sont plutôt les parents qui habituellement ne signaient pas les cahiers, qui vont le plus sur l’ENT.

    On a l’impression qu’avec l’ENT, c’est plus facile pour eux.

    Et pour les familles dont les enfants sont souvent absents, l’ENT est vraiment d’une aide précieuse puisque les enfants peuvent consulter, à distance, tous les cours de Delphine.

    L’ENT école pour toute l’académie : une initiative unique en France

    ENTecoleACMontpel2_040316L’académie de Montpellier est la seule académie à proposer un ENT unique pour le premier degré et un ENT unique pour le second degré.

    « C’est ce qui permet au recteur de l’académie, dans le cadre de sa stratégie numérique, de proposer un outil unique aux collectivités et donc l’égalité des chances et l’égalité d’accès sur tout le territoire académique », explique Sébastien Méjean, Délégué Académique au Numérique éducatif Adjoint, en charge du premier degré.

    Les solutions sont déployées au niveau académique et comprennent une stratégie d’évolution : « cette année en particulier, nous nous sommes dotés d’un atelier de production qui est un outil collaboratif pour les élèves ».

    La Délégation Académique au numérique éducatif est chargée d’accompagner les usagers de l’ENT ; pour ce faire, elle organise des groupes de travail et des formations des personnels académiques et pas seulement ceux appartenant à l’Education Nationale. « Il est à noter que le projet prévoit aussi la formation des usagers hors Education Nationale, comme les parents ou les agents des communes, à la partie qui leur est dédiée dans l’ENT », ajoute Sébastien Méjean.

    Aujourd’hui, l’ENT école est toujours en phase de déploiement mais il y a dores et déjà 30% des communes qui y ont adhéré et près de 45 000 élèves qui sont bénéficiaires de la solution académique

    « et un potentiel de 600 000 comptes », conclut Sébastien Méjean.

    Plus d’infos :

    Voir aussi notre sujet sur l’implantation de l’ENT école à Limoux dans l’Aude et interview de Mme le recteur Armande le Pellec-Muller.

  • Quelle place pour les enseignants et les élèves dans les stratégies numériques ? Acte 3 : état des lieux et propositions

    Quelle place pour les enseignants et les élèves dans les stratégies numériques ? Acte 3 : état des lieux et propositions

    « Il faut battre le fer quand il est encore chaud » ! … et autant dire que c’est bien beau de discourir à tue-tête sur ces problématiques envie-réalité, mais il faut aussi se positionner.

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    L’idée de rédiger cet Acte 3 m’a été donnée par une expérience toute récente que j’ai partagé avec certains parmi vous et qui m’a servi de laboratoire sur les attentes réelles que j’imagine parfois avant de les vivre réellement. Cette expérience, n’est pas une expérimentation. C’est une réponse. Assez des expérimentations ! Je ne reviendrai pas là-dessus. Elles représentent aujourd’hui l’apanage des prudents désengagés, en particulier celles qui se répètent et se répètent encore…

    J’écris ces lignes en pensant à ces collègues, proches ou non, que je croise ou suis, et qui contribuent, dans leur coin, à faire que chaque jour se place sous la coupe d’une innovation pédagogique réfléchie et pensée, destinée à donner aux élèves le goût et l’envie des choses. On les retrouve sur les réseaux sociaux, partageant leurs expériences, ou invités de manière furtive, à partager leurs expériences. Quelques minutes longuement préparées et regardées de loin, mais une présence qui assure… qui rassure.

    Après cela, on peut entendre : « c’est drôlement bien ce qu’ils font ! » … drôlement… pas vraiment. Alors c’est à @dadaperi, @mikasof, @Ticeman01, @ticeps, @MurielEps, Julien Planchais et tant d’autres auxquels je vais penser en rédigeant cet article. Pourquoi ?

    Parce qu’ils ne font pas partie de ces instances formidables et récemment repensées, et ils sont pourtant des plus actifs sur le front des innovations … qui aboutissent. Qu’ils soient observateurs, relais ou à l’origine des dispositifs pédagogiques qu’ils exploitent, ils agissent avec une précision chirurgicale auprès des élèves, constatant chaque jour les effets de leur travail.

    Non, ils ne font pas partie de ces réseaux « institutionnels » renouvelés en fond et forme avec les mêmes personnes, même si on peut constater à l’occasion l’arrivée de petits nouveaux sur la base de … quoi, exactement ? Je fais partie de cette nouvelle vague. je pense avoir les compétences pour faire évoluer les choses. Et j’estime avoir la chance d’être orienté pour exercer en ce sens.
    Petit maillon de vingt années de terrain, et encore avec les baskets dans la boue pour la moitié de mon temps officiel, j’ai remarqué que si les structures avaient changé, les personnes, elles … non ! Ne peut-on s’interroger de fait sur les compétences de chacun de nous ?

    On ne cesse d’entendre partout, que la technologie avance de manière exponentielle. Qu’à chaque nouveauté produite s’en suit l’obsolescence de celle qui précède. Hum ! Qu’en est-il alors de chacun de nous ? Sommes-nous à même de suivre cette évolution et la coller à nos impératifs de terrain pédagogique à chaque trimestre technologique ?

    On ne peut se limiter à penser qu’il faut être « geek » pour comprendre. Mais on ne peut nier le fait qu’à ne pas maîtriser les éléments, on devienne dépendant de ce que l’on nous raconte. Sur ce sujet, je peux constater aujourd’hui le jeu des commerciaux vis à vis des institutions et politiques, et les stratégies employées pour partir d’un projet, le livrer (sur la base du cahier des charges initial) et le faire évoluer (avec un coût sensible en argent et surtout temps) pour qu’il produise quelques satisfactions.

    J’ai à ce propos une petite anecdote. Se présenter aux plus hautes instances avec un projet développé et fonctionnel et s’entendre dire : « Cela fonctionne ? […] Malheureusement, nous ne pouvons pas vous aider, nous traitons cela sous forme d’appel à projets, et on accompagne seulement ces dossiers avec une caution scientifique, industrielle et financière. ». Hum ! … en gros, circulez !

    Dans ce paysage subsistent des solutions locales intéressantes qui pourraient donner le change à ses réalisations systémiques. Une expérience toute récente vient se poser comme un point-étape important dans la relation élève-pédagogie-enseignant où la composante numérique trouve sa justification.

    Génèse d’un projet

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    A la fin de l’année scolaire précédente, Julien Planchais, professeur d’histoire-géographie d’un collège de banlieue (le collège Galilée à Evry) imagine, dans le cadre d’un projet en lien avec le programme d’histoire-géographie, …

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    un parcours pédagogique pluridisciplinaire (le projet intègre une composante EPS proche de la course d’orientation) au coeur de l’environnement de l’établissement. Squares, placettes, mails et rues portent les noms illustres des personnages importants et des évènements de la Commune de Paris, en 1871.

    L’établissement est doté de tablettes depuis deux ans, et les enseignants voudraient pouvoir les confier aux élèves et leur permettre de vivre un instant pédagogique « hors les murs ».

    Julien et ses collègues, se confrontent alors à tous les problèmes du monde pour l’accès aux contenus et aussi, autoriser ces tablettes à vivre leur formidable fonction de mobilité !

    Pour le premier cas, c’est toute la stratégie numérique d’équipement qui est mise à mal. Des années et des sommes investies pour des solutions logicielles de gestion/protection absolument inefficaces ; une infrastructure de connexion et gestion aléatoire, avec toutefois un outil toujours performant en son coeur. Et pour le second cas, et bien la question posée est toute simple : comment assurer la manipulation et le retour des tablettes dans l’établissement ? C’est tout l’Acte 1 et 2 de cette série qui est interrogé de fait !

    Pour les enseignants, la vision idyllique du numérique va bientôt céder la place à la contrainte technique, alors même que le projet semble parfaitement adapté aux espoirs du moment en terme d’usages et de développement.

    Comment donner accès à des contenus quand on est « hors les murs » alors que tout a été décidé et pensé pour être « connecté » !

    Car dans cette logique très précise, et ce n’est pas exceptionnel, la mobilité se pose comme étant au mieux, un équipement propre à l’élève dans un usage précis (et je ne parle pas d’équipement individuel, mais bien d’accompagnement d’un projet construit et suivi) ou au pire, une mobilité qui va du meuble de rangement à la table de classe ; une vision étriquée et minimaliste.

    Les enseignants se sont tournés vers un des pôles les plus aptes à répondre à leurs interrogations : le réseau CANOPÉ.

    L’atelier d’Evry a, de fait, reçu dans ses missions d’accompagnement du projet d’équipement des établissements du second degré de l’Essonne en tablettes et infrastructures, l’équipe du collège pour évaluer l’ensemble des difficultés (nombreuses) et apporter des éléments de réponse. Deux fortes contraintes auraient pu faire en sorte que l’on en reste là : aucun recours technique (impossibilité de faire en sorte que les tablettes aient accès à internet sur le terrain), et un temps compté (la réalisation du parcours devait correspondre aux dates clés du programme d’histoire-géographie en terme d’apprentissage-travail-production).

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    De ma position, j’ai tout de suite vu et compris comment valider cet ensemble.
    Dans un premier temps, je me suis interrogé sur la manière dont un réseau comme CANOPÉ pouvait intervenir et proposer son soutien. La réponse fut cinglante et pour le moins peu surprenante. Ce sont des stratégies communes aux « bidouillages permanents » qui font que, au final, le terme « d’usine à gaz » entre dans le langage courant des usages numériques.

    Appropriation et détournement diront certains. Et c’est sans sarcasme que je dis cela, car de fait, comme je le maintiens depuis les début de cette réflexion, le formatage actuel dicté par les influences hors réseau éducatif, produit une forme de dépendance des structures pédagogiques dont l’aboutissement final est le peu d’usages concrets.

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    Le temps étant compté, j’ai mis un terme très rapidement aux brainstormings inutiles et ma première proposition est tombée. Suivie immédiatement d’une fin de non-recevoir, liée de manière justifiée à la faisabilité d’échelle (rire !… c’est exactement tout ce que tout le monde refuse aujourd’hui !). A vrai dire, plutôt un aveu d’impuissance.

    Cette proposition est simple : développer une application-contenus qui répondra dans un premier temps à la demande précise des collègues, et qui, avec le temps devra évoluer pour une utilisation diffuse. Le projet allait enfin pouvoir se réaliser, en partenariat avec une structure qui allait fournir les possibilités techniques de développement (PDAgogie.com).

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    Et c’est ce qui s’est passé ; 150 élèves, sur une journée (toutes les classes de 6ème de l’établissement par groupes), dans le quartier, allant de lieux en lieux, à la découverte de ces moments de l’histoire qui se raccrochent à leur quotidien.

    Et entre leurs mains, la tablette fournie deux ans plus tôt avec toutes ses contraintes et devenue en quelques semaines, en fin un outil de connaissance.

    Le projet « 1871 » est modeste et a répondu aux attentes. Il a surtout ouvert des perspectives nombreuses. Et nous avons décidé de le suivre sur une année pour le faire évoluer sur la base des retours de ce premier travail des élèves. Tout ceci est à suivre sur le site de l’Atelier CANOPE d’Evry mais aussi sur le groupe 1871, création d’une application-ressource, sur le réseau Viaeduc .

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    Je n’entrerai pas plus dans le détail. Mais j’ajouterai toutefois quelque chose qui me semble conséquent. Lors de nos concertations sur le projet, quelque chose de profond a évolué. Une chose à laquelle nous devons attacher de l’importance à l’avenir, car, si comme je le souhaite, les enseignants et les développeurs qu’ils peuvent être, sont un rouage important de ces choix politiques, il faut qu’ils soient en adéquation avec l’impératif nécessité de leur nouvelle posture et des remises en cause qui l’accompagne.

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    En effet, et ce sera ma conclusion de cet acte 3, une telle expérience (et non pas expérimentation) a provoqué une bascule fondamentale dans l’évolution du projet.

    Car une fois les contraintes techniques balayées, nous nous sommes recentrés sur ce qu’il y avait d’essentiel : l’accessibilité des contenus aux élèves.

    Passer d’une connexion qui renvoie vers un lien à l’intégration du contenu du lien dans une application a permis d’ouvrir les yeux des collègues sur ce qu’il y avait d’essentiel dans les apprentissages : comment les élèves pouvaient en un temps contraint sélectionner et s’approprier les bonnes informations.

    Aujourd’hui, nous constatons que dans le développement de cette application, le côté technique a été le moins gourmand en temps, au contraire d’un travail d’analyse qui a offert un développement pédagogique performant. Le temps passé, investi, souvent porté par un seul homme, en valait bien la peine.
    « 1871 » a offert aux élèves le côté interactif et multimédia ainsi que l’accès facilité et organisé à ces contenus. L’application a de plus ouvert des pistes pédagogiques et rendu possible l’évolution « hors les murs » ainsi qu’un approfondissement ante et post évènement.

    Cet acte 3 ne sonne pas comme une conclusion. Non, la conclusion sera celle des collègues cités plus haut ; car cela interroge de fait sur la capacité des nouveaux réseaux et organismes à trouver et intégrer les compétences de ces enseignants qui, au fil du temps, améliorent leur expérience dans un domaine où, aujourd’hui trop souvent, on accorde la part belle à des solutions externes beaucoup plus onéreuses.
    Combien même cela est-il incontournable parfois, il apparaît qu’une trop grande inertie naît de l’absence de régulation en amont des propositions ; car il est clair que de nouveaux métiers se développent au sein de l’institution, qui nécessitent un changement d’organisation plus profond au regard des compétences qui s’y développent.

    Les structures changent, mais pas assez souvent les hommes. Les idées doivent se renouveler en commençant par intégrer les attentes du terrain. Et pour ceux qui n’y sont plus depuis bien trop longtemps, rien n’est plus virtuel que d’imaginer ce que sont devenus les élèves imprégnés de toutes ces évolutions, alors même que beaucoup en place redoutent d’être tout simplement pris en photo dès qu’un élève aura une tablette entre les mains !

    De fait, il y aura des mouvements constants et intéressants entre les propositions, les réalisations et les philosophies en support des évolutions.

    Et cet ensemble devrait bénéficier à de nombreux acteurs de notre système éducatif… à commencer par les élèves.