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  • Quelle place pour les enseignants et les élèves dans les stratégies numériques ? Acte 2 : les élèves

    Quelle place pour les enseignants et les élèves dans les stratégies numériques ? Acte 2 : les élèves

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    Qu’on se le dise clairement, eux ne sont absolument pas réticents à l’intégration du numérique dans la pédagogie. Ils n’y sont pas plus à l’aise non plus. Mais cet apport d’outils, ils le voient comme à certaines époques sont arrivées les stylos à billes, mon premier polycopié ou ma première photocopie.

    MartialActe2_imge2_271015Il faut avouer que pour ces exemples, les enseignants savaient à l’avance ce qu’ils allaient en faire. Et que même si de nombreuses techniques se sont développées après les mises en service, cela s’est avéré plus qu’efficace et tout de suite…

    Alors se pose la question aujourd’hui de l’impact de cette arrivée massive d’occurrences numériques dans le métier d’élève ?

    Le premier étant bien sûr celui de la plus-value apportée dans la formation et l’éducation, ainsi que les apprentissages. Mais aussi plus largement de l’attitude adoptée, de stratégies engagées et de la motivation créée.

    Lors d’un rendez-vous récent, je tweetais :
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    et, quasi instantanément je recevais en réponse, ceci…
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    car effectivement, dans ce dossier lourd et conséquent,
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    … et j’ajouterai, ni à leurs parents d’ailleurs !

    Comme je le dis souvent, j’ai l’impression que l’on se ment tout le temps sur le numérique.
    « L’appropriation et le détournement« , dernière thématique de Ludovia#12 met pour moi en avant un phénomène qui dure depuis trop longtemps quant aux effets magiques du numérique. Le phénomène de l’artisanat pédagogique développé au travers des outils.

    On en a, on s’en sert… coûte que coûte. Hors, quand je suis en formation, souvent j’interroge les personnes sur le fait que l’intégration du numérique peut ne pas être nécessaire dans certains cas, du fait qu’on le mette en avant alors qu’un constat de professionnel suffirait amplement. J’ai souvent eu à traiter des cas de présentations où, la situation pédagogique pouvait se montrer inefficace parce qu’on avait pas suffisamment de matériel à disposition (!).

    Alors oui, on se ment parce qu’on s’invente des valeurs à l’objet qui n’existent pas et qui, en tous cas, ne sont pas perçues comme telles par les premiers concernés, utilisateurs qui deviendront de plus en plus avisés car de mieux en mieux formés à la valeur des informations en retour : les élèves.

    On crée également des situations où on épure un grand nombre des difficultés que l’on a quotidiennement au profit de scénarios non plus pédagogiques, mais de présentations pédagogiques. Et en plus, on attribue à l’activité numérique des effets empiriques. J’ai souvent, et récemment encore entendu, de personnes prises très au sérieux dans ce domaine, que l’on voyait en EPS des choses extraordinaires où les élèves se filmaient avec une tablette. Oui ! et alors ? …

    MartialActe2_imge6_271015La réalité pour l’élève est souvent toute autre. Laissons de côté les nécessaires compétences à acquérir pour filmer. Passer de se voir à voir ce qu’il y a à voir. Intégrer dans sa tablette la ressource la plus efficace (et souvent payante et jamais payée, parce que…) pour avoir un retour optimal sur l’action et partir avec de vrais contenus à développer.
    Passons sur cela pour en arriver à la transmission de cela.

    Qu’apporte le numérique de mieux, de plus ? Pourquoi est-il tant utile et incontournable dans le discours ?

    On voudrait que pour les élèves se soit ainsi : uniformiser l’accès, délivrer des connaissances accessibles à tous, transmettre les ressources les plus conséquentes, fiables et utiles. Permettre aux élèves de communiquer, produire et restituer dans les meilleurs conditions.

    L’apparition des ENT (environnement numérique de travail) aurait du permettre cela. Cela dure depuis des années. Et donc très logiquement, passées les périodes de mise au point, cela devrait fonctionner. Qu’en est-il réellement plus de 4 ans après ? Voilà en quelques phrases l’état des lieux sur le terrain.

    Professeur principal d’une classe de sixième (oui, chroniqueur dans Ludomag, mais surtout inspiré d’une réalité non virtuelle), j’en suis à ma vingtième rentrée des classes.

    Mon établissement, bien que les choses se soient améliorées avec le temps, est un lieu où la perception des choses, et en particulier l’urgence éducative se décale fortement de la vision idyllique des laboratoires pédagogiques télévisuels.

    4ème année d’utilisation de l’ENT avec, sans que l’on puisse s’en douter, toujours les mêmes rejets, les mêmes angoisses et incompréhensions.

    Et pourtant, ce n’est pas la faute d’une équipe éducative trimant à chaque seconde, répondant sagement à la commande institutionnelle et politique toujours plus pressante, bien aidée par la réflexion scientifique et technique vantant les mérites pédagogiques incessants des produits mis à disposition.

    Toutefois, quatre ans après, les questions sont de plus en plus pressantes. Car si on pouvait éviter, contourner les problèmes avant, l’évolution s’est faite sans les résultats. Maintenant on y est et quand ça coince, ça coince pour de bon. Et c’est ainsi que chaque heure de cours ou de vie de classe, devient le lieu des doléances diverses. Nous sommes fin octobre 2015, et 4 ans et deux mois après, voilà à quoi se confrontent les enseignants et les équipes administratives des établissements scolaires.
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    Aujourd’hui réveil difficile. 6 ans d’ ‪#‎ENT‬, de développements personnels, de choix pédagogiques et on en est toujours au même point ! Cette semaine, mais cela dure depuis plus de 3 ans maintenant, je retrouve mes élèves de 6ème, dont je suis professeur principal, paniqués. La raison ?
    Samba Edu, MonCollège (ENT de l’Essonne), PRO-NOTE, PRO-EPS, Sacoche…

    « Monsieur, j’ai essayé les codes de mon collège sur PRONOTE, ça ne marche pas« . « Monsieur, j’ai essayé les codes PRONOTE sur PRO-EPS, ça ne marche pas… « , « Monsieur, j’ai cherché PRO-EPS sur l’ENT, mais je ne le trouve pas…« 

    Logique, me direz-vous ?!? et bien oui, vous avez raison, mais pas cette logique qui nous anime nous, ou « ceux qui savent » (j’entends par là, ceux que vous contactez (ou essayez de contacter) pour les avertir de la somme des difficultés qui ne fait que s’accroitre (ça s’appelle un « ticket« ) et qui vous répondent : « Mais Martial, si tu savais !« , sous entendu « il faut que les responsables, si ils savaient faire le boulot, le fassent« , et sous-entendus sur sous-entendus …)

    En attendant, les enseignants galèrent, les élèves galèrent, parce que, pour des raisons difficiles à accepter, personne ne prend l’initiative de lister les connecteurs et les rendre disponibles (il y a des marchés là-dessous, le reste c’est accessoire ! et quand ce ne sont pas des marchés, ce sont des problèmes de formations et aussi de compétences).

    On doit se connecter avec 3 ou 4 mots de passes différents pour accéder à un ordinateur et des services numériques pédagogiques. Quand on s’y connecte (enfin !) l’accès aux ressources n’est pas toujours possible.

    Quand on y accède, ça ne marche pas vraiment comme on le voudrait. Incomplets, aléatoires… Plus de 3 ans après, c’est toujours le même constat.

    Et nos élèves, et bien si un jour on y arrive ils « entreront dans l’ère du numérique« , mais pour l’instant, ils passent la tête, regardent et s’en vont. Comme beaucoup d’enseignants, toujours, non pas réfractaires, mais tout simplement avisés ! Pourquoi ne pas rendre les connecteurs et les services accessibles simplement. Faites en sorte qu’une identification suffise à faire fonctionner une bonne fois pour toute ces ENT.

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    Il est fort probable que de fait, toutes les stratégies développées pour engager une « réforme pédagogique numérique » puissent aboutir alors au développement des usages. Mais là encore, prudence ! Car les usages ne sont l’objectif de tout cela. L’objectif est d’obtenir une alchimie plus complète entre l’élève et le savoir.

    Et à ce niveau, je place le numérique sur un axe très fort. « Savoir si je sais et ce que je sais ».
    Car, si des études très sérieuses ont pu montrer le peu de décalage qui existe dans l’apprentissage au travers de l’expérimentation de méthodes très différentes, il m’apparait toutefois évident qu’en considérant les plus-values initiales (traitement des données et feedback immédiats), aucun élève ne devrait pouvoir quitter une heure de cours sans pouvoir percevoir une différence entre ce qu’il savait en entrant et ce qu’il sait en sortant, et se positionner au regard des objectifs finaux attribués au cycle !
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    En conclusion de cet Acte 2, je m’interroge donc, aujourd’hui encore, sur la pris en compte réelle des conditions d’enseignement dans la volonté de développer des stratégies d’équipements numériques dans l’éducation. N’a-t-on pas un peu trop pris le biais de la rentabilité chère au domaine industriel et politique, au détriment d’une action plus douce de formation et d’éducation ?

    Je voudrais lever toute ambiguité sur mon discours. Il ne s’agit que d’un engagement sur fond d’expérience et je ne m’inspire fortement aujourd’hui que de mon vécu professionnel au sein de plusieurs entités.

    Certains éprouvent le besoin d’exister et sont omniprésents partout. Dans les colloques, les tables rondes, les salons. On s’y retrouve depuis … toujours (mon expérience est cependant très « neuve »). Et je me rends compte qu’ils y étaient avant moi. Rien de bien surprenant, si ce n’est la forte relation à prendre en compte entre un monde qui accélère et nos compétences qui sont interrogées à chaque instant. L’occasion d’un Acte 3 ?

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  • Quelle place pour les enseignants et les élèves dans les stratégies numériques ? Acte 1 : les enseignants

    Quelle place pour les enseignants et les élèves dans les stratégies numériques ? Acte 1 : les enseignants

    Martial_enseignantpointdevue2_131015Avec une position reconnue d’enseignant, de membre d’une équipe de développement, chargé de mission au sein du réseau CANOPÉ ; mais aussi proche de la DANE de part mes fonctions au sein d’un GEP (groupe d’expérimentation pédagogique), et enfin avec la fonction particulière de IAN EPS (interlocuteur académique numérique EPS), j’ai été amené, à plusieurs reprises, à rencontrer les différents acteurs du numérique et converser avec eux en adoptant une posture toujours différente.

    Un jeu de rôle des plus intéressants où, à chaque argument, devait s’accoler une vraie compétence pour ne pas être « démasqué ».

    C’est une histoire qui commence il y a longtemps, seul dans ma classe, avec mes élèves, à la recherche de stratégies pédagogiques pouvant s’appuyer sur des outils d’un nouveau genre. De l’ordinateur portable à la tablette numérique, de nombreuses années se sont écoulées.
    C’est un peu cette histoire, qui me concerne moi et bien d’autres, qu’il est essentiel de développer aujourd’hui.

    Une sorte de journal du numérique, vécu de l’intérieur, allant d’enthousiasme en fin de non recevoir, mais appelant toujours une forme de persistance pour écrire aujourd’hui ces lignes dans … Ludomag !

    Pourquoi cet article ? En quoi peut-il faire avancer les choses ?

    J’ai le sentiment profond que nous arrivons à un virage du développement du numérique pédagogique ; un virage dicté par les influences diverses, enchantées ou dénonciatrices, qui interrogent sur la valeur de ce que nous entreprenons chaque jour dans le champ des usages pédagogiques qu’accompagnent les outils numériques.

    Il existe toujours trois acteurs majeurs et omniprésents au gré de ces avancées rectilignes et de ces virages. Des acteurs qui laissent penser qu’ils se parlent et s’écoutent … enseignants, industriels, institutionnels.

    Mais ne manque-t-il pas le principal ? L’élève !

    En parfait adéquation avec mes convictions présentes, je placerai le point de vue de l’enseignant face à ces interlocuteurs. Car au final, face aux problèmes de fonds et de formes, c’est bien à lui qu’incombe l’ensemble des responsabilités pédagogiques, d’assumer les choix politiques, de répondre aux impératifs dictés par l’institution…

    L’enseignant vu par l’enseignant…

    C’est le point de passage obligatoire de tout acte pédagogique ; la confrontation à ses pairs. Elle commence à son bureau et finit dans le domaine des équipes pédagogiques. Un baptême du feu où s’imposent les influences les plus diverses. Le coeur de la réflexion est et restera, l’élève. Comment l’aider dans ses apprentissages et l’amener à l’optimal de sa formation et éducation.

    L’introduction du numérique, pour celui qui voudra convaincre ses collègues demeure un état de science-fiction. L’approche est lente, parfois difficile laissant souvent la place à des réticences plus techniques et de coûts, que réellement pédagogiques.

    Un des facteurs d’accélération est l’acquisition d’un matériel. A ce moment, les choses se décantent, se discutent et évoluent vers ensuite des échanges, voir des demandes.

    Le second niveau de ce rapport est celui des initiés. Le numérique se partage, s’épie entre enseignants depuis bien longtemps. De fait, des dispositifs d’échanges, allant du local au national existent, rassemblement privilégiés de conseillers et autres interlocuteurs. Au sein de ces structures, ce sont des courants d’influence qui émergent.

    Et à ce jeu, il existe une petite concurrence sur la production où, sans parler de dénigrement, rares sont les incitations à orienter les formations vers des produits externes à son domaine de compétence. Car à ce niveau, se pose déjà cette question bien en place à Ludovia cette année : appropriation … et de fait, détournement !

    Car l’âme de l’enseignant artisan (J.P. Moiraud) n’est pas celle de l’enseignant pragmatique qui ne peut s’accommoder d’à priori et bricolages, apanage des innovants ou tombés dedans par curiosité.

    De cette difficulté à « matérialiser » des process efficients, couplés à des carences matérielles et logicielles et auxquelles se sont ajoutées des réflexions très larges sur « l’entrée du numérique à l’école », sont entrés dans ce jeu les industriels, autrement appelés éditeurs au gré des changements de langages.

    Martial_enseignantpointdevue3_131015Toujours présents auprès de l’Education, avec on ne l’oublie pas, l’édition papier, le numérique a développé une branche non négligeable à ce propos : le support. Et comme le support doit induire des changements de méthodes, un trust formidable s’est constitué, de la technologie aux contenus.

    L’angle d’attaque demeure partout le même. La garantie d’avoir 10, 100, 1000 enseignants comme garants de la valeur du catalogue.

    Avec cette cohorte de prestataires et fournisseurs, se trouve les collectivités, donneurs d’ordres et surtout finançant les projets avec plus ou moins d’efficacité quant aux réalités avérées du terrain. De fait, il m’est souvent apparu que les enseignants qui ne s’engageaient pas dans la démarche de changement numériques par souci matériel, se retrouvaient devant le fait accompli, une fois ce dernier présent dans les établissements.

    Et de reprendre en coeur : « oui, bien sûr, mais on équipe l’établissement (les élèves), et moi ? ». Et que dire des rapports projets / validations ?

    Il n’en demeure pas moins qu’équipés ou non, les enseignants demeurent un public privilégié de ce groupe. Car au travers de leurs expérimentations de terrain, un terme qui permet d’oublier temporairement le fait qu’il faudra en sortir un jour de l’expérimentation, ils valorisent par bricolage personnel ou usage des dotations, les projets en cours.
    Mieux que cela, ils valident ponctuellement les investissements faits par la démonstration d’usages.

    C’est ainsi qu’on les retrouve en différents lieux, sur des stands, suscitant l’intérêt du moment au travers d’actes valorisants mettant en scène des élèves ou tout simplement expliquant leurs démarches à qui voudra bien leur accorder quelques … secondes d’attention. Un acte valorisant l’espace d’une ou deux journées, et qui se poursuivent, on l’oublie trop souvent sur l’ensemble de toutes les autres de l’année au sein des classes. Alors, amusants ou intéressants les enseignants ?

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    Garants de l’efficacité des projets d’investissements, les enseignants doivent aussi passer l’épreuve suprême des institutions. Et il y en a beaucoup. Inspection pédagogique, DANE, CANOPÉ. Pour certains, ce sera l’épreuve de la pédagogie, pour d’autres celle de la mise en oeuvre, et d’autres encore les deux.
    Un savoureux mélange qui met l’enseignant tantôt sur un piédestal, tantôt clairement en danger, parfois on ne sait pas trop, ça dépend des personnes que l’on a en face de soi.

    J’ai toujours accordé une place importante à la perception des faits par l’institution. En tant qu’enseignant, c’est la structure vers laquelle on se tourne pour chaque étape d’une petite avancée. Elle commence au sein de l’établissement avec un dialogue avec son administration, qui elle-même dialogue avec l’inspection.

    C’est ensuite un jeu de réseaux qui vont répondre au travers de groupes de travail aux demandes, en exprimant leurs avis d’experts avant de vous absorber dans leurs dispositifs en tant que novateur et compétent. (Mais à la vitesse des évolutions, compétent, c’est combien de temps ?)

    Il s’avère que les choses sont bien plus complexes. Car au sein de cette structure des lignes sont tracées. Des lignes prudentes, orientées, et donc influencées. Elles se tracent en parallèle des décisions prises « plus haut« ; Alors se pose la question de : je sais où se situe le très haut, mais c’est qui plus haut ? … tout simplement parce que moi, enseignant, j’aimerais discuter avec « plus haut » pour mieux comprendre, mieux savoir, mieux agir, et surtout que l’on me dise de manière assurée si je dois continuer ainsi ou si ce que je fais n’apporte au final … rien.

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    Il n’en demeure pas moins que tout enseignant avisé demeure prudent vis à vis de son institution. Car très souvent, une innovation pédagogique demeure une désobéissance qui a réussi. Et de fait, il faut avancer avec prudence pour ne pas heurter les sensibilités. C’est ainsi que l’on constate que lors d’inspections, pendant de nombreuses années, malgré les réussites en classe, le numérique n’apparaissait que comme outil-support de présentation avant d’être support de réalisation.

    Il y a tant de choses à dire, et je me rends compte que cet article s’étire. Alors, avant de me (vous) perdre,

    petite conclusion sur l’enseignant dans l’ère du numérique.

    Il est de loin, celui qui développe le plus de compétences dans cette intégration lente et progressive. Il est le seul au contact des élèves. Le seul et l’unique quoique s’en défendront les autres. Trop souvent accessoire dans la validation des projets.
    Je pointerai dans un prochain article un cas d’école des difficultés auxquelles doivent faire face aujourd’hui encore les enseignants dans le rapport volonté-efficacité qui oppose encore leurs compétences avérées aux moyens qui lui sont donnés d’opérer cette transition.

    Sachez que la prise en compte des valeurs du numérique n’a pas tenu au gadget du moment, phénomène de mode et outil de communication politique, mais bien à la prise en compte des plus-values pédagogiques accompagnant l’intégration des outils numériques.

    Dans les choix à venir, et les orientations qui seront prises, interrogez les enseignants sur ce qui leur semble essentiel et

    vous verrez que le numérique n’a en réalité que réinventé la roue, mais en lui apportant des spécificités techniques considérables.

    Alors cessons d’imaginer et soyons à l’écoute des acteurs de terrain, des vrais, et mettons tout en oeuvre pour leur faciliter la tâche.

  • « Angles de vue », un projet numérique collaboratif entre scolaire et culturel

    « Angles de vue », un projet numérique collaboratif entre scolaire et culturel

    [callout]Pour la première fois, établissements scolaires et grandes institutions culturelles s’associent pour créer des parcours de visites numériques en mode collaboratif.[/callout]

    Guidigo1_270415Musées, abbaye, lieux d’expositions…

    Avec le soutien du réseau Marais Culture + et du Centre Culturel de la Sarthe, une vingtaine de sites parisiens et sarthois se sont portés volontaires pour ouvrir leurs portes aux élèves et les accompagner dans la réalisation de parcours culturels et de visites ludiques.

    Cette expérience innovante de création multimédia rassemble élèves, enseignants, experts et institutions culturelles.

    Les contenus finalisés seront accessibles à tous gratuitement sur mobiles et ordinateurs via l’application GuidiGO, partenaire porteur du projet.

    Ces nouveaux outils de médiation culturelle à disposition des familles pourront aussi servir de supports pédagogiques aux institutions partenaires et de supports de cours aux enseignants.

    Si l’initiative est soutenue par le Ministère de la Culture et de la Communication, c’est avant tout parce qu’elle permet d’éveiller les enfants à la découverte de leur patrimoine tout en développant des compétences pluridisciplinaires : histoire, éducation artistique et culturelle, expression théâtrale, maîtrise de l’outil informatique, etc.

    « L’un des principaux avantages du projet est qu’il laisse chaque classe libre de l’adapter à ses objectifs pédagogiques », déclare Alya Nazaraly, responsable du développement culturel du Musée national Picasso-Paris et coordinatrice de Marais Culture +.

    On peut imaginer beaucoup de choses, comme faire jouer et filmer des scènes historiques aux élèves pour enrichir le contenu de vidéos, ou encore leur faire créer un jeu d’aventure à base de questions et de défis à relever.

     

    Entreprise à l’initiative du projet, GuidiGO met à disposition des co-auteurs sa plateforme de création de parcours de visites mais aussi son expertise, car la société a déjà mené avec succès un projet-pilote avec l’école Saint Michel de Rennes. En 2014, des élèves de CM1- CM2 ont en effet publié sur tablettes une chasse au trésor culturelle permettant de découvrir leur ville au Moyen-Age (un projet découvert lors de la dernière Université d’été de LUDOVIA en 2014).

    « L’idée a germé de pousser plus loin l’expérience en développant un mode de création partagée pour faire travailler ensemble élèves et institutions culturelles », raconte David Lerman CEO de GuidiGO. « ”Angles de vue” est le premier projet de co-création d’une telle envergure : il va faire collaborer pas moins de 300 personnes pendant la moitié de l’année scolaire.” »

    « Angles de vue » s’inscrit parfaitement dans le cadre d’une « école numérique » ouverte sur l’extérieur, prônée par le Conseil National du Numérique.

    Si les enseignants impliqués soulignent l’intérêt pédagogique du projet, les élèves s’avèrent particulièrement motivés à l’idée que leurs contenus pourront ensuite être utilisés par tous ! Quant aux institutions culturelles, elles voient dans cette initiative l’occasion de mettre en œuvre pour la première fois au monde une véritable expérience de médiation collaborative, multi-publics et multi-générationnelle.

    Institutions culturelles participantes :

    A Paris (parmi les membres du réseau Marais Culture +) :  Archives nationales, Bibliothèque historique de la ville de Paris, Maison de la Poésie, Mémorial de la Shoah, Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme, Musée des arts et métiers, Musée Carnavalet – Histoire de Paris, Musée de la Chasse et de la Nature, Musée national Picasso-Paris.

    Dans la Sarthe : Musée des 24H – Circuit de la Sarthe, Abbaye de l’Epau, Prieuré de Vivoin.

    Partenaires institutionnels :

    Ministère de la Culture et de la Communication, réseau Marais Culture +, Centre Culturel de la Sarthe, mairies des 3ème et 4ème arrondissements de Paris.

    A propos de GuidiGO :

    GuidiGO est la première plateforme communautaire permettant de créer, sans compétences techniques, des applications mobiles de visites guidées et de chasses au trésor. Depuis 2012, elle est accessible aux professionnels comme aux internautes désireux de partager leur culture et leur patrimoine.

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  • Google veut se rapprocher du monde de l’enseignement

    Google veut se rapprocher du monde de l’enseignement

    Google_Renaissance_240214En investissant dans Renaissance Learning, Google via le fond « Google Capital », prend une nouvelle orientation ; c’est un grand pas vers l’éducation ; jusqu’à présent, Google Capital, ayant pour vocation d’accompagner les sociétés dans leur croissance, s’était concentré sur Lending Club (finance participative) et Survey Monkey (sondage en ligne).

    Renaissance Learning n’est pas le « premier venu » en matière d’outils pour enseigner. L’entreprise propose des services cloud pour enseigner mais aussi pour évaluer les élèves et compte actuellement pas moins de 20 millions d’étudiants et d’enseignants qui utilisent ses solutions à travers le monde.

    « All over the world, technology has opened new doors for students to learn both in the classroom and at home. For many educators, the question is not whether to embrace new technology, but how to embrace technology in a way that makes teachers’ lives easier and meaningfully boosts student achievement, » said Gene Frantz of Google
    Capital. « Renaissance Learning is at the forefront of this educational movement, and their ability to use data to support effective teaching and drive student growth is unparalleled ».

    Google Education compte déjà plusieurs services et applications utilisés par la communauté éducative comme Google Calendar, Gmail, Google Docs etc. Par cette acquisition, on imagine que sa stratégie serait de rendre compatible ses propres outils à ceux développés par Renaissance Learning, pour construire une offre dédiée aux enseignants et à leurs élèves… Affaire à suivre.

    Avec cette levée de fonds, la valorisation de Renaissance Learning, qui fait partie du groupe britannique Permira, approcherait le milliard de dollars.
  • « Habouki » à l’école : vers de l’éducation aux médias

    « Habouki » à l’école : vers de l’éducation aux médias

    Depuis    janvier    2014,    l’école    est    dotée    par    la    Mairie    d’une    classe    mobile   équipée d’ordinateurs qui nous permettra de travailler avec des outils numériques avec nos élèves, sur le temps scolaire et sur le temps des études avec une étude informatique.

    Le principe est simple : les enfants de primaire disposeront de comptes sur le site habouki.com et accèderont à une plateforme d’activités et à du soutien scolaire en ligne, le but étant de développer leurs compétences en numérique.

    Selon Nacer DENFIR, « ce partenariat est plus que bénéfique pour nos élèves, cela permettra de mettre en place une étude informatique et de pouvoir travailler les compétences du B2I afin d’accroître leurs connaissances dans ce domaine.

    « Merci à Monsieur Riskalla qui est le fondateur d’Habouki, de nous offrir cette opportunité. Nous sommes très content de ce partenariat et nous souhaitons l’étendre à toute l’école dans le futur».

    Le concept Habouki a germé dans l’esprit de Fouad Riskalla il y a 4 ans : le papa, voyant ses jeunes enfants attirés par les appareils mobiles et le web, s’est lancé le défi de créer un espace sécurisé et ludique proposant du contenu adapté pour les enfants.

    Les plus jeunes pourraient ainsi créer leur propre identité virtuelle, appartenir à une communauté et accéder à des activités ludiques et pédagogiques en ligne. Il s’est donc entouré de développeurs, de psychologues et de professeurs pour imaginer pendant 4 ans le réseau social pour enfants.

    habouki.com est un réseau social mais aussi une plateforme d’activités :

    – les enfants peuvent utiliser le tchat instantané et vidéo ; ils peuvent aussi partager des fichiers, créer des albums photos, poster des messages et échanger avec leurs amis
    – ils ont également accès à des jeux, un calendrier, du soutien scolaire en ligne gratuitement

    une fois inscrits, des actualités culturelles

    Le site est déjà traduit en anglais, en espagnol, en italien et en portugais et sera bientôt disponible dans d’autres langues afin de permettre aux enfants du monde entier d’évoluer dans un univers qui leur est dédié, tout en les protégeant des dérives du web.

    Plus d’infos : rendez-vous sur www.habouki.com

  • Lancement de Kartable.fr : un site inédit pour le collège et le lycée

    Lancement de Kartable.fr : un site inédit pour le collège et le lycée

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    Qu’est-ce que Kartable en deux mots ?

    Kartable est le premier recueil de ressources parascolaires exhaustif et entièrement gratuit.
    Tous les contenus, strictement conformes aux programmes officiels en vigueur, sont accessibles librement.

    Comment est née l’idée ?

    Le projet est né d’un constat très simple : Internet a révolutionné les pratiques dans de nombreux secteurs, à l’exception du domaine scolaire.

    Les jeunes générations étant constamment « connectées« , il nous paraissait impensable qu’un élève ne puisse pas accéder facilement – et gratuitement – aux ressources dont il a besoin dans son travail personnel au quotidien.

    Nous avons donc décidé de créer un outil moderne et pratique, qui centralise tous les contenus scolaires indispensables et les rend accessibles à portée de clic.

    D’ou provient la masse considérable de contenus disponible sur le site ?

    Pour réaliser une plateforme fiable et homogène, nous avons pris le parti de concevoir l’intégralité des contenus. C’est ce qui a permis d’obtenir des ressources d’excellente qualité, et respectant une ligne pédagogique cohérente et globale.

    Pour ce faire, nous avons fédéré une cinquantaine d’intervenants qui ont participé pendant près de deux ans aux différentes étapes de notre processus éditorial.

    Quels sont les avantages de Kartable par rapport aux supports existants ?

    Kartable est la seule plateforme scolaire exhaustive offrant des contenus de qualité entièrement gratuits.

    Quelles sont les différentes utilisations de Kartable ?

    Kartable est avant tout destiné aux élèves.

    A chaque moment de son travail, l’élève y trouve les ressources dont il a besoin :

    • la fiche de cours du chapitre qui synthétise toutes les notions à connaître ;
    • un quiz qui permet de tester la bonne connaissance du cours ;
    • des méthodes illustrées et détaillées pour acquérir les réflexes requis dans les exercices ;
    • des exercices intégralement corrigés, dont la rédaction est semblable à celle attendue sur une copie ;
    • des ressources complémentaires relatives à la culture générale de chaque matière : profils d’œuvres en Français, biographies d’économistes en SES, chronologies en Histoire…

    Kartable peut donc être aussi bien utilisé tout au long de l’assimilation d’un chapitre que pour un besoin précis à un instant donné.

    Dans ce dernier cas, le moteur de recherche est particulièrement bien construit et permet d’atteindre immédiatement la ressource correspondant à une question précise. L’optimisation de l’interface pour tablette et smartphone favorise aussi fortement l’utilisation spontanée de la plateforme.

    Quels sont les premiers retours ?

    Quelques semaines après son lancement, Kartable a déjà enregistré plus de 50 000 visites.
    La plupart des élèves qui sont l’ont découvert l’ont immédiatement adopté.
    Les professeurs qui ont commencé à utiliser Kartable ont été conquis et l’ont recommandé à leurs élèves.

    Nous avons même de nombreux retours de parents qui se félicitent de pouvoir enfin suivre facilement le travail de leurs enfants.

    Quelles sont vos prochaines étapes ?

    Nous nous concentrons actuellement sur la phase de communication. L’enjeu est de faire connaître rapidement le site à l’échelle nationale.

    Nous encourageons tous les enseignants intéressés par le projet à nous contacter pour participer à sa diffusion.

    Julien Cohen-Solal et Sarah Besnaïnou, fondateurs de Kartable, majors de mathématiques au Bac 2003 et aux concours HEC 2005

     

    Plus d’infos : Kartable, cours et exercices gratuits, site web

    A voir aussi, du même auteur, un site de maths gratuit et innovant pour les lycéens

  • Collectivités et école numérique : les élèves en ont plein le dos

    Collectivités et école numérique : les élèves en ont plein le dos

    MichelGuillou_rentree_180913

    S’il est un marronnier qui a la vie dure, c’est bien celui des cartables trop lourds en cette rentrée scolaire. 

    Outre les fournitures, toujours neuves et stockées massivement dans le dit cartable, les jeunes élèves, encore mal organisés, y entassent, au cas où, tous les manuels de la classe. Bien évidemment, ils n’ont pas besoin de tout ça car leurs professeurs ne les exigent qu’à certains moments et pas en toutes circonstances. Mais les consignes à ce sujet ont été données à la va-vite ou mal comprises ou alors… les élèves, trop prudents, préfèrent emporter avec eux tous ces livres et autres cahiers pour se mettre à l’abri d’une éventuelle sanction…

    Mais les associations de parents d’élèves se trompent sur la solution. Ainsi, la FCPE, dans ce billet sur Ouest-France, qui demande que :

    « Le renouvellement des manuels scolaires soit fait en intégrant dans certaines matières l’achat d’une demi-collection supplémentaire restant au collège et évitant aux élèves d’avoir à apporter les manuels en cours ».

    Allons donc !

    En 2013, à l’heure ou la société, et l’école derrière elle, s’engagent résolument dans le numérique, les livres n’ont strictement rien à faire dans les cartables des élèves.

    Voilà ce qu’il faut dire. À aucun moment, à aucun niveau, quelle que soit la discipline !

    Passe encore qu’on continue à utiliser les livres existants, en classe ou, pourquoi pas ?, à la maison ! Mais dans ce cas, comme le suggèrent les parents d’élèves, il est bien préférable que ces livres soient et restent à la maison et qu’on utilise en classe, si besoin, une collection à part !

    Mais il ne doit pas être question de renouveler ces stocks !  Comme le suggère, en se trompant de moment, le responsable de la fédération de parents dans le billet déjà mentionné, il est urgent de fournir aux élèves des ressources pédagogiques dématérialisées, qu’elles soient disponibles sur des ouvrages d’éditeurs ou l’objet d’une création ou d’un assemblage par les professeurs. Pour y accéder, via l’ENT de l’école ou de l’établissement, les élèves doivent pouvoir disposer tout de suite de terminaux numériques polyvalents qui peuvent, eux, trouver place dans les cartables.

    Et peu importe le nom qu’on donne à ces terminaux, ordinateurs de type « notebook », tablettes, « smartphones » ou ordiphones ! Qui sait ce qu’ils seront demain ? À quoi ressembleront-ils ?

     

    Une occasion unique pour les collectivités de faire avancer l’école numérique

    On le sait, ce sont les collectivités, les communes pour les écoles, les conseils généraux pour les collèges qui procèdent à l’achat des manuels scolaires. Pour les lycées, ce sont normalement les familles qui paient les livres dont ont besoin les élèves mais les conseils régionaux, en charge des lycées, sont de plus en plus nombreux à prendre ces dépenses en charge à la place des familles.

    Mais il persiste un terrible malentendu, une gêne évidente dont font souvent part les collectivités territoriales. Elles paient, en effet, mais ne décident de rien, ni du choix des livres ni de leur usage bien sûr, toutes choses qui reviennent en premier lieu aux enseignants. Il en va de même d’ailleurs des équipements numériques dont la décision du choix et de l’opportunité de la mise en œuvre leur échappe presque complètement.

    Conscient de cette frustration, l’État semble avoir décidé de promouvoir une gouvernance territoriale en compétences partagées. Tant mieux. Nous verrons bien ce qu’il adviendra de tout ça, des délégations académiques au numérique et des missions qui sont assignées à ces dernières pour travailler avec les collectivités.

    Ludovia_ZoughebiMais, au moment de renouveler les manuels scolaires, parce qu’ils sont trop vieux ou parce que les programmes ont changé, les collectivités territoriales se retournent bien souvent vers l’État, disent-elles, en fait vers les représentants locaux de l’Éducation nationale, pour obtenir une réponse qui, bien souvent, ne vient jamais. C’est un peu ce qu’exprimait récemment Henriette Zoughebi, vice-présidente du Conseil régional d’Île-de-France à Ax-les-Thermes, sur une table ronde de l’événement Ludovia.

    Ce sont donc des graves décisions que doivent prendre bientôt les communes et les conseils généraux et régionaux, lourdes de conséquences pour leur budget et de sens pour l’engagement de l’école dans la société numérique.

    C’est la raison pour laquelle ils, les élus des collectivités et leurs services en charge des affaires scolaires, seraient bien avisés, s’ils veulent peser quelque peu sur le virage numérique que doivent prendre l’école et ses agents, cadres et professeurs. de faire les choix drastiques et définitifs qui s’imposent.

    Ils doivent d’abord être convaincus que, de manière générale, ces livres et manuels servent très peu. Évidemment, cela dépend des matières, des niveaux, des professeurs eux-mêmes, du moment de l’année. Mais, je le répète, d’une manière générale, ces livres servent très peu. Occasionnellement ou même jamais. Oh, il y a bien de temps en temps des professeurs qui y font référence pour donner du travail à la maison ou même en classe mais ce n’est guère fréquent !

    Bien sûr, on vous dira le contraire — je pressens même ici quelques commentaires courroucés ou indignés — mais, je vous l’assure, pour bien connaître mes collègues, ces livres servent peu. Oui, richement illustrés, très chers, achetés en masse, ils font le bonheur des éditeurs scolaires mais font rarement le bonheur des enseignements.

    En revanche, pour éviter ce formidable gâchis, les collectivités territoriales ont les moyens collectifs, via les associations qui les rassemblent, de négocier et contraindre les éditeurs privés et publics à fournir, non des manuels numériques qui ne seraient que les substituts des manuels classiques, mais des ressources pédagogiques numériques didactisées, granulaires, sans verrou d’aucune sorte, interopérables et donc utilisables, selon la progression et le scénario pédagogique choisi, dans toutes les disciplines et à tous niveaux, correspondant aux différents points des programmes.

    Il y a là un enjeu formidable pour demain et un service de qualité à rendre à l’école. L’affirmation d’une telle volonté résolue — après tout la gouvernance est partagée et ce sont elles qui paient — de la part des collectivités donnerait un élan décisif à cet engagement numérique que nous attendons tous, de la part de l’école, de son administration, de son encadrement, de ses maîtres enfin.

    Cerise sur le gâteau, une telle décision, qui trouverait avantage à s’anticiper et s’étaler sur quelques années, pour plus de souplesse, aurait pour conséquence immédiate d’alléger considérablement le poids des cartables. Comme de terminer, si ce n’est déjà fait, le raccordement de tout le système éducatif au haut débit.

    Il ne restera plus qu’à s’attaquer aux dizaines de cahiers de 96 pages qu’un élève de sixième doit encore transporter chaque jour dans son cartable, en plus évidemment du terminal numérique que lui aura fourni la collectivité…

    Article à retrouver sur gingko.neottia.net

  • ENT, construire une stratégie de développement des usages à l’échelle d’un établissement

    ENT, construire une stratégie de développement des usages à l’échelle d’un établissement

    Dans un contexte favorable (établissement bien équipé, équipe stable et régulièrement formée, dans le cadre d’un projet qui dynamise l’ensemble des acteurs) et malgré certaines limites nous présenterons notre stratégie de développement de l’Espace Numérique du Travail en direction de 3 « cibles » : Les membres de la communauté éducative, les élèves et les parents.

    Apport du numérique ou présentation de la techno utilisée : Présentation interactive de différents exemples d’utilisation de l’ENT.

    Relation avec le thème de l’édition : « Imaginaires et promesses du numérique en éducation »

    L’ENT est aujourd’hui notre principal outil de communication interne et externe, mais nous allons bien au-delà : formation des élèves dès leur arrivée au sein du collège, hiérarchisation de l’information, constitution d’une bibliothèque d’informations ou d’outils pédagogiques, mise en œuvre de temps pluridisciplinaires organisés via l’ENT, utilisation dans le cadre du PPMS, gestion des ressources humaines ou matérielles…

    Les applications hors de la classe sont multiples et variées. Beaucoup restent à construire ou à imaginer tant le champ des possibles est vaste.
    Voir le programme général de l’Université d’été LUDOVIA 2013 ici

     

  • Tablettes Tactiles et ENT en EPS,  la logique du numérique sur le terrain et l’utilisation des données en ligne

    Tablettes Tactiles et ENT en EPS, la logique du numérique sur le terrain et l’utilisation des données en ligne

    Quelle plus-value à l’utilisation de supports numériques dans la pratique physique ? Comment exploiter les données prélevées sur le terrain dans le but d’accroître la motivation, voir remotiver les élèves à la pratique physique, et parfaire la connaissance de soi ?

    Présentation de la technologie utilisée

    L’utilisation du numérique, dans le cadre pédagogique de la pratique physique, exploite les outils nomades et tout particulièrement les tablettes tactiles. Ces outils, récents, intègrent les leçons comme support de l’évaluation, comme rapporteur de la pratique et de ses résultats et accentuent leur impact au travers d’espaces numériques personnels appelés brique disciplinaire d’ENT : PRO-EPS.

    L’utilisation se fait également au travers de l’exploitation des technologies de communication sans fil entre périphériques, qui permettent de rassembler les données d’une séance autour d’un espace commun lui-même transmettant les informations sur le support ENT précédent.

    Périphériques et serveurs communiquent dans le sens montant et descendant pour assurer en permanence la cohérence des données. Les élèves étant clairement identifiés, ils bénéficient de données personnelles pouvant être utilisées dans d’autres enseignements. A titre d’exemple, les statistiques personnelles peuvent être utilisées dans des devoirs de mathématiques.

    Relation avec le thème de l’édition

    Cette utilisation « originale » s’inscrit dans la cohérence du thème de l’édition au travers de l’impact imaginé autour du suivi individuel et personnalisé. La base de données devient un adjoint conséquent de la pratique, l’accompagnant sur le terrain en permettant la retranscription de l’action sous forme de résultats immédiats, et affichant les deux réunis sur l’espace personnalisé : voir ses difficultés, se fixer des objectifs, les réaliser, progresser, se motiver !

    Synthèse et apport du retour d’expérience en classe

    Dans un premier temps, il faut comprendre que PRO-EPS, c’est d’abord une série d’applications pouvant être utilisées dans de nombreuses activités, et que PRO-EPS est un environnement voué à évoluer très rapidement au travers de l’offre variée de nombreux autres services…

    La vocation de ces applications estde prouver que le numérique en EPS peut être un facteur d’accroissement du temps de pratique suivant 2 principes : délivrer immédiatement un résultat et saisir très rapidement ce résultat pour pouvoir enchaîner sur « autre chose »… Deux exemples souvent cités :

    –        ATP Network : gestion de tournoi multiposte, permettant de ne pas avoir de file d’attente autour d’un poste de saisie, avec mise à jour en temps réel sur chaque espace de saisi et suivi de la pertinence des choix d’affrontement.

    –        CHRONOPerf :  un gain de temps de pratique évalué entre 20’ et 25’ avec une classe de 5ème de 25 élèves devant réaliser au moins 5 performances sur 50m.

    Elément essentiel à citer en conclusion : nous passons très rapidement à la saisie autonome sur l’ensemble de ces applications. Les interfaces de saisies sont étudiées pour limiter les manipulations et donner l’essentiel des informations. Les outils utilisés sont manipulés par les élèves et ont vocation de permettre au professeur d’individualiser ses interventions (complexification, remédiation dans les tâches, individualisation des besoins…)

    Voir le programme général de l’Université d’été LUDOVIA 2013 ici