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  • Formation des enseignants : horizontale, collaborative et par essaimage

    Formation des enseignants : horizontale, collaborative et par essaimage

    Crédit photos : S.Hamon – Pole Communication de la DNE

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    Catherine Becchetti-Bizot, au micro de Ludomag sur la question du numérique dans la formation des enseignants ; une interview réalisée à la suite de la table ronde sur le sujet à laquelle Mme Becchetti-Bizot a participé lors de la 12ème édition de l’Université d’été de Ludovia.

     

     

     

     

     

    « Les industries éducatives, comme le dit Pierre Moeglin configurent nos manières de communiquer et de transmettre le savoir. Nous sommes donc obligés de repenser la formation dans un environnement, dans un écosystème numérique ».

    Avec le numérique, la formation des enseignants ne peut plus être la même.

    Une formation plus horizontale, collaborative et par essaimage.

    Dans un premier temps, la verticalité n’est plus de rigueur ; le modèle horizontal de co-construction va peu à peu s’imposer. Pour elle, les enseignants d’aujourd’hui n’attendent plus seulement qu’on leur délivre un savoir clefs en main et eux-mêmes doivent avoir à l’esprit qu’il est nécessaire d’intégrer les pratiques culturelles et sociales des élèves.

    Pour cela, il est indispensable que les enseignants échangent et partagent leurs pratiques et aillent vers un modèle collaboratif de formation.

    Cela n’exclut pas qu’il existe déjà des séquences toutes prêtes, comme par exemple des MOOC que les enseignants peuvent consulter et s’approprier.

    « Les parcours de formation dans M@gistère par exemple, sont déjà constitués mais il est possible de les enrichir en aval de la formation », explique-t-elle.

    A l’heure du numérique, « les formations doivent se faire par essaimage ».

    Essaimage au sens phénomène biologique signifie : former une nouvelle colonie-communauté…

    Aujourd’hui, les formations doivent se faire au plus près du lieu d’implantation des enseignants (dans leur établissement, sur le bassin d’éducation, sur le territoire). Néanmoins, ce qui est intéressant avec le numérique, c’est que cet « essaimage » peut se faire hors les murs d’un établissement.

    « Parfois, un enseignant est isolé dans son établissement scolaire mais communique avec tout un réseau à l’autre bout du monde, avec lequel ils ont constitué une communauté », explique-t-elle.

    La formation doit-elle s’intéresser à l’objet même du numérique ou aux outils ?

    En effet, pendant longtemps, la formation au numérique s’est résumée à savoir utiliser les machines et les différentes « nouvelles » technologies comme les TNI, par exemple.

    Dans la formation des enseignants, la priorité aux apprentissages fondamentaux n’est pas remise en cause (lire, écrire, compter, communiquer, etc.) ; mais Catherine Becchetti-Bizot pense qu’il y a de nouvelles compétences numériques à développer en amont de ces apprentissages, et elle insiste sur les nouvelles responsabilités qui incombent à l’école dans la transmission d’une culture numérique pour tous.

    « Nous devons apprendre aux élèves à réfléchir à ce qu’ils sont en train de faire lorsqu’ils utilisent le numérique, à ce qui se cache derrière les dispositifs d’information et de communications qu’ils utilisent quotidiennement ».

    Le numérique est une nouvelle écriture, un nouveau langage que les élèves doivent utiliser mais aussi comprendre dans son fonctionnement.

    Ainsi, les enseignants ont aussi besoin d’être formés à intégrer et à transmettre cette culture numérique.

    La question du manque de temps de formation est-elle toujours d’actualité alors que le numérique vient s’ajouter aux besoins de formation initiaux ?

    95% des enseignants sont équipés et beaucoup d’entre eux ont déjà des pratiques numériques pour préparer leur cours. Utiliser le numérique en classe avec leurs élèves reste pourtant encore marginal. C’est une formation intégrée qu’il faut concevoir. Non pas tant apprendre le numérique, mais enseigner avec le numérique (voir à ce sujet sur eduscol : http://eduscol.education.fr/pid26435/enseigner-avec-le-numerique.html).

    Il y a une très forte attente des enseignants à ce niveau ; c’est en tout cas ce qui est ressorti de la concertation nationale où 93% d’entre eux reconnaissent avoir besoin d’un accompagnement régulier et sur le long terme pour développer leurs pratiques numériques en classe.

    La demande n’est pas d’avoir une formation théorique mais bien de savoir comment introduire le numérique dans leurs pratiques pédagogiques au quotidien.

    « Ce dont ils ont le plus besoin, c’est de savoir comment raccrocher l’usage du numérique aux objectifs de leur enseignement disciplinaire ».

    La DNE a mis en place pour 2015-2016 un plan exceptionnel de formation ; 1000 formateurs sont déjà opérationnels dans les académies qui ont reçu des crédits exceptionnels pour former des formateurs. Le nombre de formateurs doit doubler en 2015.
    Sans oublier M@gistère, la plateforme de formation en ligne qui a formé plus de 250 000 enseignants du premier degré sur l’année scolaire 2014-2015 et qui va être déployée en 2016 sur le second degré.

     

     

  • Formation des enseignants au numérique : va t-on vers de l’appropriation ou du détournement ?

    Formation des enseignants au numérique : va t-on vers de l’appropriation ou du détournement ?

    [info]Rappel de la problématique : comment former les enseignants aux attentes nouvelles en matière d’usage systématique des TICE dans la classe ? Peut-on parler d’un détournement par rapport aux prescriptions et modalités ayant cours aujourd’hui dans la formation des enseignants ? Tel est le thème de cette table ronde, suivie d’un BarCamp sur le même sujet.[/info]

     Sylvie Joublot-Ferré – Haute Ecole Pédagogique du canton de Vaud, Catherine Becchetti-Bizot – directrice du numérique pour l’éducation ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, Hervé Luga- chargé du numérique à l’ESPE de Toulouse et Pierre-Yves Pellefigue – directeur de la DAFPEN à Toulouse (Délégation Académique à la Formation des Personnels de l’Education Nationale) ont échangé sur le sujet autour des animateurs Fabien Hobart et Régis Forgione.
    Synthèse par François Jourde et Lyonel Kaufmann

     

    Est-il possible aujourd’hui de concevoir la formation des enseignants comme autrefois ?

    Pour Catherine Becchetti-Bizot (voir aussi l’interview de Catherine Bizot sur ce sujet), c’est un sujet central pour la réussite de tout projet numérique, avec celui du contenu : “La formation des enseignants est une clé essentielle de réussite”. Mais il faut rappeler que les “industries éducatives” (Pierre Moeglin) ont toujours modelé et traduit les formes pédagogiques, et cela était déjà avec les ardoises…

    Ludovia_formationenseignants_070915Les TICE induisent aussi aujourd’hui de nouvelles pratiques.Les enseignants sont équipés numériquement à 98%, s’informent et échangent en ligne. Mais ils souhaitent aujourd’hui des formations conçues comme un accompagnement de proximité, au plus près de leurs activités, permettant une appropriation progressive et sur un temps long.

    Il faut aussi noter que le numérique permet une formation plus collective et collaborative, avec aussi une plus grande autonomie dans sa formation (“se former”).

    Pour sa part, Pierre-Yves Pellefigue estime que la pédagogie n’a pas besoin du numérique. Pour lui, c’est notre retard dans la réflexion pédagogique qui freine le développement du numérique. En ce sens, la formation doit mettre en œuvre des modalités de travail pour un public actif et elle ne doit pas être descendante, verticale.

    Quel lien entre les pratiques personnelles et leur traduction en milieu scolaire ?

    Sylvie Joublot-Ferré fait le constat que les enseignants utilisent inégalement le numérique en classe. Elle y voit un problème de génération. Elle note ainsi la peur d’une prise de risque des enseignants face aux élèves qui semblent “natifs” du numérique.

    En conséquence, il faut donner confiance aux enseignants par la formation, en leur permettant de décrypter les outils des élèves.

    Fondamentalement, il faut donc que les enseignants se sentent plus à l’aise avec les outils du numériques. Mais il faut aussi que les enseignants prennent conscience à quel point les élèves font la différence entre les usages prescrits (en classe) et les usages non formels (hors classes). Ces usages non formels sont à être exploités en classe avec recul.

    Comment va-t-on respecter l’intimité de l’élève qui n’a pas forcément envie de retrouver son enseignant sur Facebook ?

    Pour Sylvie Joublot-Ferré, on ne pourra pas faire l’économie des pratiques des élèves (smartphones…). En même temps, il faut laisser la liberté au terrain et aux différentes formes pédagogiques. Il faut partir du terrain pour construire la formation des enseignants, que ce soit au numérique ou non.

    Selon Hervé Luga, il y a pour nous tous un environnement nouveau dans les réseaux sociaux. Il croit en ce sens que l’apprentissage du respect mutuel des sphères va se développer par la diffusion des outils et des usages. Quant à l’apprentissage de l’informatique, il est essentiel pour les élèves de comprendre le “comment cela marche” à l’intérieur de nos ordinateurs.

    A la question de savoir si la collaboration peut s’apprendre, Hervé Luga pense pour sa part qu’il faut utiliser le numérique comme un média, autrement dit comme un lieu d’échange. Cela, d’ailleurs, se voit déjà bien dans les espaces de type fablab : ce sont des lieux qui permettent d’étendre le numérique dans le monde physique (objets connectés), et par la collaboration.

    Quelles seraient les caractéristiques d’une bonne formation ?

    Enseigner à l’heure du numérique, c’est, pour Catherine Becchetti-Bizot, enseigner en prenant en compte la culture des jeunes et c’est rebondir sur cette dynamique pour avancer dans les objectifs pédagogiques. Le numérique est une écriture, c’est l’écriture d’aujourd’hui.
    Il faut donc apprendre cette écriture-culture et l’utiliser. Il faut aussi aussi que chaque enseignant puisse atteindre les objectifs de sa discipline en utilisant les potentialités du numériques. Pour cela, l’enseignant doit d’abord scénariser son enseignement : cela est très exigeant et ne s’improvise pas. Il faut aussi ici des échanges de pratiques.

    C’est pourquoi les formations doivent être davantage co-construites selon les besoins des enseignants, de manière hybride (en présentiel et à distance).

    Il faut bien comprendre que l’on ne va pas imposer des modèles au enseignants. Il faut faire le pari de l’essaimage, avec des enseignants acteurs-producteurs.

    Formations-actions : l’enseignant créé de la ressource pour former, il échange les contenus de formation.

    Pour Pierre-Yves Pellefigue, notre monde est immergé dans le numérique et des enseignants s’intéressent de manière systémique au numérique. Cela permet de nouveaux dispositifs. Cependant, nous avons un grand retard à produire des choses qui soient pratiques pour les enseignants.

    Est-ce que les disciplines perdurent dans le plan de formation ou s’effaceront-elles ?

    Si le numérique, c’est une opportunité à développer des pratiques interdisciplinaires, il ne faut pas oublier, pour Catherine Becchetti-Bizot, que chaque discipline doit penser, en priorité sa propre responsabilité par rapport au numérique. Il ne faut pas obliger un enseignant à faire du numérique, mais le sensibiliser à toutes les possibilités de faire avec.

    Néanmoins, pour Sylvie Joublot-Ferré. le problème des politiques publiques est qu’elles n’ont jamais tranché la question de savoir si le numérique est un outil ou un objet d’enseignement.

    Catherine Becchetti-Bizot répond que les deux sont nécessaires. Par définition, la pédagogie est un détournement, dans l’objectif de la transmission. Prenant l’exemple du C2i, Hervé Luga rétorque que ce dernier n’est pas abouti et que c’est comme si on obtenait le permis de conduire en passant seulement le code ! Pierre-Yves Pellefigue marque alors son désaccord. Lui, est optimiste, car c’est une nécessité vitale de diffuser le numérique et le changement vient des profs eux-mêmes.

    Fabien Hobart intervient et parle du numérique comme une nouvelle littératie. Il cite une enseignante de mathématiques parlant d’une dialectique outil-objet.

    L’outil ce serait les solutions numériques et l’objet, la culture et les nouveaux langages.

    Pour Fabien Hobart, on sait très bien former à l’outil (cf Canopé), mais pour aller vers cette culture numérique, c’est plus compliqué.

    Dès lors, comment traduire cet objet de la culture du numérique en formation et dans la culture enseignante ?

    Hervé Luga estime qu’il faut de la facilité, vers laquelle les gens sont enclins à s’orienter spontanément. Le numérique doit avoir cette facilité.

    Catherine Becchetti-Bizot estime qu’un outil n’est pas efficace pédagogiquement par lui-même. Il faut apprendre à tirer parti des outils.

    Il faut former les enseignants à construire leur projet pédagogique dans un environnement numérique.

    Exemplairement, M@gistère est un outil de formation qui ne porte pas d’abord sur le numérique, mais induit une habitude et une formation au numérique. Il peut y avoir ici une prise de conscience collective.

    Progressivement, pour Sylvie Joublot-Ferré, c’est l’idée d’un prescrit obligatoire qui s’impose pour les enseignants avec le numérique. Pour sa part, Pierre-Yves Pellefigue souligne le caractère créatif qui peut-être au coeur du numérique en éducation. Il faut produire de la pensée pédagogique de ce temps. Les conditions semblent aujourd’hui réunies.

    En guise de synthèse de la table ronde, Fabien Hobart demande aux intervenants de citer les moments-clés (en trois mots balises par intervenant) de celle-ci.

    Pour Catherine Becchetti-Bizot, c’est horizontalité, collaboration, co-construction et essaimage.

    De son côté, Pierre-Yves Pellefigue cite pédagogie, liberté, responsabilité

    alors que Sylvie Joublot-Ferré indique aménagement de cette liberté et construction des savoirs par les enseignants.

    Il revient à Hervé Luga de donner les mots de la fin : évolution, révolution, auto-formation.

    Crédit illustrations : CIRE

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  • Présentation de projets innovants de l’E-éducation N°2 et N°3 à LUDOVIA#12

    Présentation de projets innovants de l’E-éducation N°2 et N°3 à LUDOVIA#12

    [callout]Le ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche (Direction du numérique pour l’éducation (DNE) organise à l’Université d’été du numérique éducatif LUDOVIA#12 (Espace A du FabCamp) la Présentation de projets innovants de l’E-éducation N°2 et N°3 (Programme d’investissement d’avenir) mardi 25 Août 2015, de 16h30 à 17h30.[/callout]

    Depuis 2012, les appels à projets relatifs à l’e-éducation lancés dans le cadre des Investissements d’avenir portent une vision prospective et innovante du numérique éducatif. Les termes des différents appels à projets ont dressé les lignes de force pour les activités de recherche et développement ; les candidats ont valorisé leur savoir-faire et leur vision du numérique ; les lauréats ont conduit leurs projets jusqu’à en faire émerger des ressources et services qui arrivent aujourd’hui
    dans le quotidien de l’École, que ce soit sous forme d’un produit/service ou, encore pour un temps, d’un démonstrateur.

    Le salon Éducatice 2014 a été une première occasion de réunir les porteurs de projets des AAP 1, 2 et 3, pour leur permettre de rencontrer des usagers potentiels, de présenter leurs travaux et leur vision de l’e‐éducation. 13 projets avaient répondu présent pour cette initiative, que tous ont jugé positive. Si les différentes initiatives ont chacune leur spécificité, souvent fortement affirmée, nombreuses sont celles qui partagent des approches et des technologies convergentes ; et toutes doivent trouver leur place dans une démarche globale pour l’e-éducation de demain.

    Pour répondre à ce besoin de croisement et d’échanges, Ludovia#12 constitue un terrain de choix, manifestation consacrée depuis plus de dix ans aux échanges et partages d’expériences entre acteurs du numérique éducatif.

    Au programme :

    – Présentation par la DNE des projets E-éducation retenus dans le cadre des appels à projets N°2 et N°3,
    – Informations générales sur ces appels à projets du Commissariat Général à l’Investissement (CGI) et sur les modalités de réponse,
    – Échanges avec le public et les porteurs de projet sur les perspectives d’évolutions.

    Inscriptions en ligne obligatoires sur le site de LUDOVIA : www.ludovia.org/2015/inscription-en-ligne/

  • Les Collèges Connectés, des lieux de référence pour faire évoluer les pratiques numériques

    Les Collèges Connectés, des lieux de référence pour faire évoluer les pratiques numériques

    D’ici la fin d’année scolaire 2014-2015, le nombre de Collèges Connectés devrait atteindre la centaine.

    Le programme avait démarré à la rentrée 2013 avec 23 établissements répartis sur l’ensemble du territoire national. Aujourd’hui, avec 72 collèges, le projet couvre la quasi totalité des académies.

    « L’objectif principal est de diffuser les pratiques numériques innovantes dans les situations d’apprentissage auprès des élèves », décrit Max Aubernon.

    Collaboration étroite et active entre institutions via des conventions tripartites : la condition indispensable pour devenir CoCon

    « Dans ce programme, il s’agit aussi de mettre en place un nouveau mode de travail avec les collectivités ».

    Pour ce faire, un conventionnement est établi entre l’établissement, la collectivité et le rectorat. Cette convention engage les parties prenantes à un certain nombre d’actions :

    . Pour les collectivités, elles s’engagent au niveau des équipements, du matériel, du débit fourni dans les classes et de toute l’infrastructure nécessaire, sans oublier la maintenance.

    . Le rectorat doit assurer la formation des enseignants et l’accompagnement des établissements.

    . Enfin, l’établissement s’engage à intégrer le numérique dans tous les volets du projet d’établissement.

    Du Très Haut Débit pour tous les CoCons ?

    Même si le Très Haut Débit est largement encouragé, Max Aubernon rappelle que le critère pertinent est que le débit fourni ne constitue pas à un frein aux usages du numérique.

    Le CoCon, une candidature réservée à des collèges déjà équipés ?

    Un collège qui souhaite devenir Collège Connecté ne doit pas nécessairement être déjà suréquipé, comme le précise Max Aubernon : « si l’établissement prouve qu’il mène un plan d’équipement avec la collectivité et qu’il a une volonté de développer des pratiques numériques, c’est un élément que nous prenons en compte dans le choix des candidats ».

    Avoir une équipe pédagogique dynamique et qui souhaite s’orienter vers des pratiques numériques, est une condition qui prime pour se lancer dans le projet.

    Collège Connecté : une qualification qui sous-entend des obligations mais qui a aussi ses avantages

    La reconnaissance et la qualification de votre établissement en Collège Connecté vous apporteront notamment un fond d’impulsion du Ministère de l’ordre de 10 000 euros, « qui permet d’investir au niveau des ressources numériques » ; sans oublier le conventionnement mis en place qui garantit un accompagnement de l’établissement par l’ensemble des acteurs.

    Ces Collèges Connectés doivent devenir des lieux « d’incubation » pour les projets territoriaux et nationaux, des lieux de formation ; bref, « des espaces ressources sur un territoire avec l’idée que par essaimage, par capillarité, nous puissions diffuser les pratiques numériques ».

    « Idéalement, il faudrait arriver à ce que chaque collège de France soit un Collège Connecté mais aujourd’hui, nous sommes encore sur une démarche innovante par laquelle nous souhaitons créer des endroits de référence, pour travailler en réseaux, avec les écoles primaires parfois ou encore les lycées ; des lieux où l’on peut trouver des compétences, du matériel et un accompagnement pour développer les pratiques numériques ».

    Plus d’infos : retrouvez le reportage de Ludomag dans le collège de Yutz en Moselle

    Veuillez nous excuser pour la qualité plus que moyenne du son de la vidéo, cette interview ayant été réalisée sur le Salon Educatice en novembre 2014, près des démos « robots » et « machines ». Merci de votre indulgence.

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  • Les DAN : les chevilles ouvrières du numérique en Académie

    Les DAN : les chevilles ouvrières du numérique en Académie

    « DAN », un acronyme de plus à mémoriser lorsqu’on évolue dans la sphère de l’éducation nationale ! Au-delà de ces trois lettres capitales, c’est un chantier quotidien qui attend ces ”chevilles ouvrières” des académies avec comme objectif commun : parvenir à ce que les usages du numérique deviennent monnaie courante dans les écoles, collèges et lycées du territoire national.

    Les Délégués Académiques au Numérique sont nés avec la stratégie nationale de Vincent Peillon de « faire entrer l’Ecole dans l’ère du numérique » ; leurs missions et nominations ont été statués en août 2014.

    « Ces délégués sont chargés de piloter la déclinaison de la stratégie numérique nationale dans leur académie et de coordonner l’ensemble des actions sur le terrain », explique Corinne Martignoni.

    La stratégie numérique nationale se décline notamment au travers de projets nationaux tels que Eduthèque, D’Col, Collèges Connectés (CoCons), etc.

    « Le cœur de leur métier reste d’être des pédagogues ».

    Les délégués, avec leurs équipes, accompagnent donc les enseignants à transformer leurs pratiques pédagogiques dans le but de meilleurs apprentissages pour les élèves et de l’acquisition d’une certaine autonomie.

    Pour mettre en place toutes ces actions, ils doivent coordonner les relations entre les différents acteurs comme les DASEN, les DSI, les CARDI (Les conseillers académiques en Recherche-développement, innovation et expérimentation) ou encore les organes de formation comme les ESPE (pour la formation initiale). Ils travaillent également avec un certain nombre de partenaires issus de l’industrie, des universités, des laboratoires etc.

    Ils sont aussi chargés d’élaborer les phases de diagnostic et d’expérimentation : c’est l’évaluation des usages qu’ils doivent mettre en place via un observatoire ; pour cela, ils sont accompagnés d’autres partenaires comme Canopé, par exemple.

    Le DAN est donc une cheville ouvrière de l’académie en matière de numérique et il faut souligner que son travail est avant tout collaboratif et qu’il implique de nombreux acteurs.
    Une mission basée sur la collaboration : cela semble pertinent car quand on parle de numérique, cet aspect est souvent mis en avant.

     

    Plus d’infos sur les DAN : eduscol.education.fr

    Crédit photo : Eduscol

     

     

  • Le numérique, un levier au service de la Refondation de l’Ecole

    Le numérique, un levier au service de la Refondation de l’Ecole

    Ludomag : aujourd’hui vous êtes à la tête de la Direction du Numérique pour l’Education. Pouvez-vous nous expliquer la stratégie de cette Direction et les éléments qui la composent ?

    « La Direction du Numérique pour l’Education répond à des enjeux et à une ambition pour l’Ecole ».

    Catherine Bizot insiste sur le fait que la création de la DNE résulte d’une prise de conscience collective, à la fois du gouvernement et du ministère de l’Education, de donner une priorité à la jeunesse et de la préparer à vivre et à travailler dans le monde actuel.

    « Cette priorité se traduit par un outil administratif (la DNE), de pilotage de toutes les dimensions de ce projet ».

    LMag : Le numérique amène t-il à la refondation de l’Ecole ou l’Ecole va t-elle utiliser le numérique pour sa refondation ?

    Catherine Bizot souligne que le numérique est souvent vu de manière très instrumentalisée et utilitaire. Pour la DNE, le numérique est vu comme un levier des changements profonds de l’Ecole.

    Comme exemple, elle donne la pédagogie inversée qui existait déjà avant le numérique mais qui est mise en relief de manière plus évidente avec le numérique. Il en est de même pour la différenciation, l’autonomie, l’accompagnement qui sont accélérés grâce au numérique.

    « Le numérique est donc un levier au service de la Refondation de l’Ecole ».

    C’est un mouvement qui est en cours et Catherine Bizot insiste sur le terme « en cours » ; elle souligne en effet que les enseignants n’ont pas attendu d’être dotés en matériels et d’être autorisés à utiliser le numérique dans leur classe ; elle tient à mettre en valeur toutes les initiatives personnelles des enseignants, toutes académies confondues.

    « Aujourd’hui, nous tenons à les accompagner pour valoriser et promouvoir ce changement et utiliser le numérique pour le faire ».

    LMag : La DNE est à Paris ; comment fait-elle pour développer sa stratégie et atteindre ses objectifs  sur tout le territoire national ?

    « Idéalement nous aimerions que cette Direction ne soit pas trop verticale ;  par définition, quand on s’occupe de numérique, on ne peut pas fonctionner de manière trop verticale ».

    La DNE n’est pas le seul acteur dans cette stratégie. Elle fait notamment mention du rôle des collectivités locales avec lesquelles la DNE entretient tient entretenir un dialogue permanent.

    D’autre part, elle rappelle que l’organisation académique s’est mise en place par la création des Délégués Académiques au Numérique qui doivent, auprès de leur Recteur, veiller à la cohérence des projets numériques. De plus, ils ont pour mission de créer des instances de concertation, notamment avec les collectivités locales mais aussi de faire le lien avec les services de formation, les réseaux d’innovation ou encore le réseau Canopé, afin que tous les acteurs qui oeuvrent à la transformation de l’Ecole par le numérique puissent travailler ensemble.

    LMag : pour l’avenir, des plans sont annoncés. Quel va être le rôle de la DNE ?

    « Les plans annoncés ne naissent pas de rien. Cela fait plusieurs mois voire plusieurs années que nous travaillons à la mise en place d’un projet global », rappelle Catherine Bizot.

    Ce projet global intègre les équipements mais surtout, il se soucie du déploiement des usages et de la formation des enseignants, comme de la production de ressources numériques nouvelle génération.

    Pas d’annonces encore sur les modalités de ce « grand plan numérique pour l’Ecole ».

    Une chose est sûre « si certaines personnes se posaient encore la question sur l’intérêt d’avoir créer une DNE, force est de constater qu’elle a du travail pour les prochains mois et les prochaines années », conclut Catherine Bizot.

    Plus d’infos sur la création de la DNE :
    Voir notre précédent article ici

    crédit photo : Manolo Guizar

  • La Direction du Numérique pour l’Education partenaire de Ludovia#11

    La Direction du Numérique pour l’Education partenaire de Ludovia#11

    [callout]Blandine Raoul-Réa accompagnée d’Anne Delannoy (enseignante au lycée de Foix dans l’Ariège et interlocutrice académique pour le groupe documentation), Marie Deroide et Alain Thillay se sont prêtés à l’exercice du plateau TV pour évoquer différentes thématiques : ressources numériques, culture numérique et enfin mobilité dans l’ENT.[/callout]

    Quelques questions soulevées lors de ces interviews

    sur les ressources…

    De plus en plus de ressources accessibles avec différents types de droits d’utilisation. Quel serait le point d’entrée pour les ressources numériques spécialement conçues pour l’éducation ?
    Possibilité de nourrir ce « service » en faisant remonter les remarques du terrain ?
    Pourrait-on aller jusqu’à une proposition de parcours pédagogiques à partir des ressources ?

    sur la culture numérique…

    Comment faire pour que les enseignants non « geeks » s’approprient les techniques numériques ? L’objectif est-il de développer la culture numérique des enseignants ou des élèves ?
    Comment fait la DNE pour parvenir à maîtriser cet environnement numérique en perpétuel mouvement ?

    sur la mobilité dans l’ENT

    Les collectivités semblent se lancer dans l’équipement en matériel mobiles type tablettes…Pourtant, les tablettes ne vont pas transformer les usages ! « C’est l’ensemble de l’écosystème qui va être impacté par cette individualisation des équipements » explique Marie Deroide.



     

    Chers lecteurs, merci de votre indulgence quant aux micros coupures sur les vidéos, réalisées en quasi « direct ». Veuillez nous en excuser.

  • Les ressources numériques pour faciliter les apprentissages

    Les ressources numériques pour faciliter les apprentissages


    Aujourd’hui, nous avons bien conscience qu’il ne suffit pas que des services et des ressources existent pour qu’ils soient utilisés ; il faut bien mobiliser l’ensemble des acteurs pour arriver à un usage et un apprentissage avec ces ressources.

    ecritech_alainthillayAlain Thillay positionne la problématique ressources autour du thème de cette édition d’écritech à savoir le focus sur les établissements et les écoles au coeur de cette mobilisation, thème plutôt fédérateur d’après lui.

    La DNE met maintenant à disposition des ressources gratuites et en ligne tels que le portail Eduthèque, English for schools, D’COL etc que les enseignants peuvent utiliser également via les ENT. Il souligne que toutes ces ressources sont toujours associées à des services.

    Nous cherchons à la fois des usages collectifs, une personnalisation possible des parcours à travers les outils qui sont mis à disposition ; nous souhaitons également que ces ressources soient multi-supports à savoir la tablette, l’ordinateur etc.

    Alain Thillay rappelle le rôle de la DNE à ce sujet qui est bien « de faciliter le jeu entre tous les acteurs, aussi bien au niveau national qu’au niveau académique tel que nous l’avons commencé avec les DAN et fédérer l’ensemble des acteurs avec les observatoires, les Canopés et les collectivités territoriales« .

     

  • Les écoles à l’ère du numérique

    Les écoles à l’ère du numérique

    Un nouveau tournant vers le numérique

    La création d’une Direction Numérique montre une volonté forte du gouvernement face aux enjeux du numérique à l’école en termes d’outils et de supports pédagogiques. On peut d’ores et déjà noter plusieurs initiatives concrètes et d’envergure du Ministère, à l’image du service D’COL, lancé fin 2013 à destination des 30.000 élèves de 6ème en difficulté scolaire, qui amène une palette complète de services de soutien aux élèves et aux établissements.

    Cependant, on voit trop d’initiatives et d’expérimentations locales, qui sont très intéressantes d’un point de vue pédagogique mais qui ne connaissent pas de généralisation à grande échelle. Un des enjeux pour cette Direction est donc de réussir à créer des conditions pour permettre des déploiements d’envergure et ainsi permettre de faire réellement entrer le numérique dans les pratiques pédagogiques.

    Les enseignants, pierre angulaire de ce projet

    Contrairement à certaines idées reçues, les enseignants ne sont pas réticents face au numérique. Ils attendent juste des outils simples leur permettant d’améliorer leur pratique pédagogique au quotidien. D’ailleurs, la grande majorité d’entre eux utilisent déjà internet dans la préparation de leurs cours. Le numérique n’est pas une baguette magique.

    Que l’on parle d’applications éducatives ou de cours interactifs, il faut garder à l’esprit qu’il ne s’agit que d’outils. Les enseignants n’adopteront le numérique que s’il n’est pas un frein dans leur pratique. Simplicité, fiabilité et gain de temps pour l’enseignant sont les maîtres mots pour une intégration réussie du numérique à l’école.

    Les clés du succès

    Aujourd’hui, le numérique à l’école reste pour les élèves cantonné dans les salles informatiques, ce qui n’est pas efficace. Les tablettes tactiles sont un moyen élégant de sortir le numérique de la salle informatique pour l’intégrer pleinement dans la pratique pédagogique. A condition d’aller jusqu’au bout des choses.

    Certaines collectivités font aujourd’hui le choix d’investir des sommes importantes dans des déploiements de tablettes pour tous les élèves. Or l’investissement en matériel n’est qu’un aspect du problème. Ce type de déploiement, qui a le potentiel de révolutionner l’enseignement, doit intégrer toutes les dimensions, à savoir les infrastructures réseau sans fil à haut débit, la gestion du parc (matériel et logiciel), les applications de contenus pédagogiques et surtout la formation des enseignants.

    Or l’attention est en général focalisée sur le coût d’acquisition des tablettes, au détriment des autres dimensions. D’où des retours parfois désenchantés.

    Certains élus commencent à évoquer des approches de type BYOD (BringYourOwnDevice, apportez vos appareils personnels), qui permettraient de s’affranchir des contraintes d’investissement et de maintenance d’un parc de terminaux. Cette approche séduisante deviendra de plus en plus pertinente au fur et à mesure de la baisse des prix d’équipements.

    On peut ainsi imaginer que la tablette devienne d’ici quelques années, au même titre que la calculatrice scientifique, un matériel scolaire standard, avec des spécifications suffisamment génériques pour être indépendantes du fournisseur, et soit à la charge des parents (quitte à envisager des mécanismes de subvention soumis à des conditions de ressources).

    Cette approche, qui est déjà une réalité de fait dans l’enseignement supérieur, où la quasi-totalité des étudiants sont dotés de leur propre ordinateur, pourrait très bien se transposer dans les années à venir dans les écoles et les collèges.

    Au-delà de la problématique de l’équipement individuel, un des objectifs de l’Etat semble être d’assister les collectivités dans la mise à disposition d’infrastructures de réseau à haut débit dans les établissements scolaires, mais également dans la création de conditions d’accès au marché favorables à une véritable concurrence.

    Cela permettra à l’avenir de dégager des économies considérables sur les achats de contenus pédagogiques. Le paradigme du manuel scolaire papier, qui est obsolète dans une approche numérique de l’enseignement, reste malheureusement encore aujourd’hui le modèle dominant.