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  • Avec le formulaire de l’ENT Savoirs Numériques 5962, CPE, enseignants et élèves ont trouvé leur outil d’accompagnement pédagogique

    Avec le formulaire de l’ENT Savoirs Numériques 5962, CPE, enseignants et élèves ont trouvé leur outil d’accompagnement pédagogique

    Ludovic Poppe, professeur de SVT et référent pour l’ENT dans l’établissement sur les aspects pédagogiques, s’est plongé dès le début dans ce nouvel outil et a eu l’idée d’y investir ses élèves de 3ème « DP3 », option Découverte du monde Professionnel.

    Avec l’ENT, on va intégrer plus facilement les nouveaux élèves de 6ème.

    « Nous sommes partis de la problématique d’intégration des élèves de 6ème (…) et on a pensé que l’outil ENT était peut-être le plus adapté pour mettre en relations des élèves de 3ème et ces nouveaux 6ème », décrit Ludovic Poppe. Et il ajoute « Dans la découverte professionnelle, c’est aussi pour les élèves, un moyen d’apprendre à aller vers les autres, d’apprendre à communiquer ».

    Kosmos_ENTaccompagnement2_040316Encouragé par des élèves plutôt « moteur » dans sa classe de DP3, Ludovic Poppe a donc lancé la communication sous forme d’un sondage adressé aux élèves de 6ème via l’ENT.

    Le travail sur la construction du questionnaire s’est effectué par groupes ; les élèves ont d’abord couché sur le papier toutes leurs idées puis les questions à conserver ont été sélectionnées en classe ; enfin, le questionnaire a été mis en forme sur l’ENT par Ludovic Poppe via l’outil formulaire.

    « Nous avons retenu une dizaine de questions et avons préféré un questionnaire en mode anonymisé (…) ; ce qui laisse la liberté aux élèves de 6ème , de répondre sans à priori car on ne sait pas qui a répondu quoi, ce qui nous permet, nous enseignants, d’avoir des réponses plus fiables et plus de ressenti de la part des élèves », souligne Ludovic Poppe.

    Certains élèves de 6ème ont répondu à la maison ; d’autres l’ont fait sur leur temps libre au collège ou encore, sur une activité classe comme c’est le cas pour la 6ème option numérique où le professeur principal a organisé une séance de cours dédiée à compléter le questionnaire.

    Sur le premier trimestre, les élèves de 3ème ont comptabilisé 80% de réponses au questionnaire.

    Ce bon taux de réponses pourrait ainsi être attribué à la mise en place du caractère anonyme, inhibant toute forme de timidité.

    Mise en lumière des élèves en difficultés scolaires dès la 6ème grâce au questionnaire distribué via l’ENT.

    Kosmos_ENTaccompagnement_040316

    Les résultats ont permis d’identifier certains élèves, qui ont avoué eux-mêmes se sentir en difficultés dès le premier trimestre ou d’autres dont le nom a été dévoilé via le questionnaire par leurs camarades, « plus pour leur apporter leur aide et non pour les stigmatiser », souligne Ludovic Poppe.

    A la suite de ces mises en lumière, des actions immédiates ont été mises en place comme l’aide aux devoirs pour ces élèves comme l’explique Benjamin, élève en 3ème DP3 : « à côté du collège, il y a des aides aux devoirs donc nous avons pu inviter certains élèves de 6ème à y aller pour se faire aider ».

    Apprentissage de l’ENT de manière pratique pour les uns, travaux pédagogiques pour les autres.

    Au-delà de l’aspect d’intégration des nouveaux élèves du collège, cette méthode a permis également de « former » les élèves de 6ème à l’ENT et de faire travailler les élèves de 3ème à la synthèse et à la restitution des réponses à destination des professeurs principaux des classes de 6ème.

    Avec ce questionnaire, tous les élèves de 6ème sont concernés par la manipulation de l’outil ENT, ce qui leur permet un apprentissage par la pratique.

    Repérer les élèves qui peuvent, dès la 6ème, être en situation d’échec scolaire : là était aussi l’enjeu de la mise en place du projet questionnaire de Ludovic Poppe.

    Pour Virginie Delbaere, responsable du projet classes numériques dans le collège, l’ENT est aussi arrivé à point nommé.

    A la rentrée de septembre, sa classe de 6ème numérique comptait 20 garçons sur 28 élèves. Avec sa collègue CPE, Fatima Berkani et sa collègue d’EPS, Mme Navez, elles ont tout de suite senti des situations conflictuelles à l’intérieur de la classe.

    Communiquer pour désamorcer des conflits : avec l’ENT, la communication est facilitée et plus ouverte.

    « Certains élèves avaient des contentieux qui dataient de l’école primaire et il y avait également des contentieux entre certaines familles », explique Virginie Delbaere.

    Kosmos_ENTaccompagnement3_040316Elles ont donc décidé de désamorcer les conflits en travaillant sur une charte du « vivre ensemble ».

    « A partir du moment où la notion de vivre ensemble était partiellement intégrée, nous avons diffusé un questionnaire sur l’ENT avec deux questions seulement mais avec des mots soigneusement choisis car nous voulions encourager des réponses ouvertes », poursuit Virginie Delbaere.

    A la différence de l’expérience de Ludovic Poppe, ce questionnaire n’était pas du tout anonyme et « les élèves savaient qu’on récupérerait les réponses et qu’on aurait leur identité ».
    D’après Fatima Berkani, le caractère non anonyme n’a pas été un souci et « pour un élève en particulier, il est ressorti qu’il y avait une souffrance et un mal-être et ça je pense qu’il avait envie qu’on le sache ».

    Les premiers élèves à répondre ont été ceux qui posaient le plus de difficultés et le contenu des réponses s’est avéré très inquiétant « avec des propos comme “je ressens de la haine“, “j’ai envie de me venger“ » etc.

    Après avoir analysé les réponses et convoqué parents et élèves concernés, les enseignantes et éducatrices ont mis en place des dispositifs et « depuis, ça va beaucoup mieux ».

    L’utilisation de l’ENT pour cette démarche a été considérablement appréciée par les enseignantes du fait du gain de temps mais aussi par le fait que de passer par l’ENT « facilite la prise de parole des élèves ; ils parlent en totale liberté et il n’y a pas le jugement de l’adulte ni le jugement de la classe », souligne Virginie Delbaere.

    Les élèves ont vraiment joué le jeu et ont répondu de manière très libre, ajoute Fatima Berkani.

    Globalement, Virginie Delbaere note que cette forme de distance posée par le numérique entre l’enseignant et l’élève va désinhiber certains élèves plutôt discrets en classe. Sur l’ENT, « ils s’expriment beaucoup plus facilement sur ce qu’ils pensent » ; une idée qui rejoint l’expérience de Ludovic Poppe dans laquelle les élèves de 6ème semblaient aussi plus à même de s’exprimer sur l’ENT.

    Du point de vue de cette enseignante, avec l’ENT, tout est plus limpide et il n’y a pas de malentendus possibles car un simple conflit peut être géré rapidement via l’ENT par des échanges avec les parents. Elle est convaincue que l’ENT est un outil qui permet de maintenir un lien entre les enseignants, les élèves et les familles.

    L’ENT, un excellent outil de communication au quotidien pour les familles, tout simplement.

    Christine Leclerc, maman de quatre enfants et maman d’une élève de 3ème, constate l’évolution extrêmement favorable apportée par l’ENT.

    « En tant que parents, c’est surtout très intéressant pour consulter la vie du collège car le contenu est très riche ».

    Pour cette maman, pouvoir consulter des photos du voyage scolaire en direct, cela n’a pas de prix.

    Ce n’est pas du tout un moyen de « fliquer » sa fille mais elle peut vérifier les notes ou le travail à faire ou encore tout simplement communiquer avec l’administration de manière fluide et rapide.

    Des arguments dont le Conseil Départemental du Nord a bien conscience puisqu’il investit chaque année pour fournir un bon outil ENT à ses collégiens, comme le précise Mme Joëlle Cottenye, 2ème Vice-Présidente en charge de l’éducation et des collèges : « nous tendons davantage à ouvrir les établissements vers les familles et c’est un moyen tout à fait adapté pour faire en sorte que les informations soient transmises le plus rapidement possible vers les familles ».

    En termes d’amélioration, car il y en a toujours à apporter, Christine Leclerc serait très intéressée par le nouveau projet envisagé : payer en ligne sur l’ENT, pour la cantine scolaire, par exemple, « et qu’il n’y ait plus de chèques qui se promènent dans les sacs et qui soient perdus », souligne t-elle.

    En moins de six mois, l’ENT Savoirs Numériques 5962 a su se faire une belle place au collège de Lesquin ; au vu des usages déjà en place, l’investissement est une réussite !

  • L’ENT, un outil de coopération inter-établissements au service de la pédagogie et de l’orientation

    L’ENT, un outil de coopération inter-établissements au service de la pédagogie et de l’orientation

    [callout]Nous avons assisté à une réunion de travail des chefs d’établissements ou responsables qui coordonnent la mise en place de ce projet d’envergure : décryptage et témoignages.[/callout]

    La dynamique de bassin est née du fait que l’académie de Lille est très étendue et comporte de nombreux territoires ruraux ; elle a été découpée en 14 bassins d’éducation.

    Avec l’arrivée de l’ENT de Kosmos « Savoirs numériques 59-62 », « l’objectif de départ était de mettre à profit toutes les fonctionnalités de l’ENT sur un territoire défini », explique Philippe Leclercq, Délégué Académique au Numérique dans l’académie de Lille ; d’où le nom d’ENT de bassin.

    Rapprocher géographiquement et créer une cohérence de travail à l’échelon du bassin.

    Philippe Leclercq, pointe les difficultés de communication à l’intérieur du bassin Artois-Ternois, en partie dues à son hétérogénéité ; il souhaitait trouver un moyen de rendre cohérent le travail partenarial inter-établissements.

    « L’idée est de trouver une cohérence possible au travail de partenariat entre les différents lycées, collèges et écoles, qui, avec la mise en place du cycle 3, n’est pas un point à négliger », précise t-il.

    Pour Anne Dalmasso, proviseure du lycée Albert Châtelet à St Pol sur Ternoise, l’argument du « rapprochement géographique » via l’usage des outils à leur disposition dans l’ENT et ses fonctionnalités est très important : « apprendre à se connaître géographiquement et parfois même, pour certains chefs d’établissement, les aider à définir ce que représente le bassin ».

    Béatrice Briard, IA-IPR sur le bassin parle « d’un bassin à double face ».

    Pour les petits établissements en milieu rural, le besoin de mutualiser les ressources et d’échanger avec les collègues est plus que jamais criant.

    Christelle Geudin, principale adjointe du collège Pablo Néruda à Vitry en Artois et co-animatrice du CESC (Comité d’Education à la Santé et à la Citoyenneté) de bassin, affiche également un objectif de communication inter-établissements, « pour se faire connaître ».

    Cette volonté d’échanger se fait aussi particulièrement ressentir depuis l’annonce de la réforme du collège ; sur ce sujet, l’ENT de bassin prend encore tout son sens.

    L’ENT de bassin : un très bon outil pour aider à la mise en place de la réforme du collège.

    « Faut-il qu’apparaisse dans les emplois du temps des élèves l’accompagnement personnalisé, les EPI, etc (…). « Plus on harmonise au niveau du bassin, moins on sera dans la concurrence, moins on sera dans la difficulté d’un établissement vis à vis des familles », explique Béatrice Briard.

    Pour Grégory Buchelet, principal adjoint du collège Carlin Legrand à Bapaume, la réforme du collège est certes pédagogique mais aussi organisationnelle ; il rejoint en ce sens Béatrice Briard sur l’idée d’utiliser l’ENT de bassin pour passer ce nouveau cap.

    Il a notamment mis en place des forums sur certaines sous-rubriques de l’ENT.
    Récemment, il a lancé un premier forum questions/réponses sur les EPI (Enseignements Pratiques et interdisciplinaires), qui posent beaucoup d’interrogations au sein de la réforme du collège. Ces forums s’adressent à ses collègues des autres établissements du bassin « afin de voir comment mutualiser les idées pour mettre en place cette réforme ».

    Sur la période assez courte d’une année qui nous est donnée pour organiser la réforme du collège, l’ENT de bassin va permettre de collaborer entre collègues d’établissements différents, ajoute t-il.

    Un ENT de bassin, c’est aussi pour communiquer avec les parents et les élèves.

    Des enquêtes auprès des élèves sont aussi prévues au sein de l’ENT de bassin comme, par exemple, sur le sujet des forums des métiers organisés à l’attention des élèves de 4ème.
    Grégory Buchelet a mis en place un formulaire « afin de connaître les représentations des élèves sur les métiers et de connaitre leurs envies ».

    Grâce à une nouvelle fonctionnalité de l’ENT, l’envoi du formulaire d’enquête peut être adressé à tous les élèves de quatrième des établissements du bassin.

    « De plus, grâce à un outil qui permet d’extraire les réponses sur un fichier Excel, par exemple, chaque établissement est en mesure de traiter les résultats qui le concernent », ajoute Grégory Buchelet.

    L’idée finale est d’interroger les élèves avant et après le forum afin d’évaluer si cet événement leur a été bénéfique ou non.

    A moyen terme, le projet de l’ENT de bassin est aussi d’ouvrir une partie de cet espace numérique aux familles et notamment, au travers de l’onglet orientation.

    De la cohérence territoriale sur des sujets forts et complexes : l’exemple de l’orientation.

    « Il s’agit de démystifier le processus d’orientation qui peut être très anxiogène et très complexe aux premiers abords pour les parents », décrit Hélène Zajac, proviseure adjointe du lycée Savary-Ferry à Arras.

    Les personnes en charge de cette rubrique ont tenté d’ordonner, de trier et de simplifier au maximum l’information pour qu’elle devienne plus accessible aux parents, qu’il s’agisse du niveau post-troisième, post-seconde ou post-terminale.

    « Jusqu’ici, chaque établissement avait sa Conseillère d’Orientation et son CIO et travaillait individuellement ; là, avec ce nouveau portail, nous avons vocation à mutualiser, c’est l’intérêt », souligne Delphine Carton, proviseure adjointe du lycée Gambetta Carnot à Arras.

    L’ENT de bassin va vraiment donner une identité au territoire via la cohésion inter-établissements, ajoute Hélène Zajac.

    Ce projet d’ENT de bassin a été à l’initiative de Philippe Leclercq, DAN de l’académie et cela semble porter ses fruits puisqu’à ce jour, d’autres bassins d’éducation observent attentivement l’expérimentation Artois-Ternois et réfléchissent à reproduire le modèle.

    Pour lui, c’est un projet qui va au-delà des aspects collaboratif et coopératif ; « c’est un véritable travail pédagogique qui est entrain de se mettre en place avec les différents partenaires, sans oublier le rôle très important que nous donnons aux familles, pour chacune de nos actions ».

     

  • Un audioguide pour découvrir le collège : astucieux et en plus, interdisciplinaire !

    Un audioguide pour découvrir le collège : astucieux et en plus, interdisciplinaire !

    « A l’origine, ce projet avait pour but de proposer aux élèves et aux futurs parents de 6ème une visite virtuelle de l’établissement sur le même modèle que ce qui peut exister dans les musées où, devant chaque bâtiment, on aurait à expliquer les fonctionnalités du bâtiment ».

    Un vrai travail interdisciplinaire et inter-communautaire.

    L’établissement hébergeant une population d’élèves aux origines diverses, l’idée d’associer les professeurs de langues est venue tout naturellement, afin de pouvoir proposer l’audioguide en plusieurs langues, notamment en anglais et en espagnol.

    Des parents d’élèves ont également répondu présents pour traduire dans d’autres langues représentatives des communautés peuplant l’établissement comme, par exemple, la traduction en langue turque.

    On a voulu aussi que cet audioguide soit accessible aux personnes ne maitrisant pas la langue française.

    En terme pédagogique, le projet avait pour but aussi de travailler sur les notions de droit à l’image et de droit à la musique et notamment aborder ce que dont les droits d’auteur.

    L’Education aux Médias (EMI) au coeur des préoccupations du collège classé en zone sensible.

    Les élèves ont eu le droit d’utiliser leur Smartphone pour faire des photos nécessaires au contenu de l’audioguide, « ce qui a permis de leur montrer qu’ils pouvaient avoir une autre utilisation que celle dont ils ont l’habitude »

    L’EMI est une notion qui est abordée au collège Albert Camus dès la classe de 6ème « et on a voulu, en classe de 3ème, faire une illustration de ce qu’ils avaient pu apprendre quatre années auparavant ».

    Après plusieurs semaines de travail en français, en langues étrangères et en EMI sous forme de projet interdisciplinaire, l’audioguide est désormais terminé et accessible sur le site internet du collège via une application sur la page d’accueil ou encore via un QRcode que vous pouvez flasher à différents endroits dans l’établissement.

     

  • Robotique du primaire au lycée : usages avec les robots LEGO

    Robotique du primaire au lycée : usages avec les robots LEGO

    Avec ce type de robots, il est très facile pour les élèves de construire leur robot à partir d’un modèle existant ou d’en inventer un ; c’est une programmation par blocs ; « et un programme sur tablettes permet ensuite de programmer ce robot », explique t-il.

    En primaire et jusqu’au collège, les élèves vont plutôt copier des modèles existants « et les modifier légèrement et faire des petits programmes ». Tout en abordant déjà des notions d’algoritmie, le but est de rester sur des bases simples alors qu’au lycée « on va déjà associer et faire un robot qui va faire des action simultanées et utiliser des variables », précise Jean-Pierre Molia.

    Dans la vidéo ci-contre, il explique de quelle manière il utilise les robots LEGO en classe de 4ème , 3ème  selon les compétences à acquérir inscrites aux programmes et en atelier robotique lors de la pause déjeuner, par exemple avec des élèves de 6ème ou de 5ème. C’est donc bien à tous les niveaux que ce type de robots peut être utilisé.

    Avec l’attrait et « l’effet mode » qui gravitent autour de cette thématique de la robotique, Jean-Pierre Molia, qui utilise les robots depuis une quinzaine d’années, ne voit que des effets positifs.

    « Cela me semble naturel de faire de la robotique car cela permet de faire du concret, de voir l’effet immédiat du travail (…) C’est toujours réussi à la sortie : le robot LEGO est toujours beau car ce sont des pièces préfabriquées ; la pédagogie de l’erreur intervient car si je me trompe, je peux m’améliorer ».

    C’est adapté à notre époque car le résultat est immédiat et c’est très ludique, conclut-il.

     

     

  • Numérique et pédagogie au collège : témoignage et stratégie d’un chef d’établissement du Béarn

    Numérique et pédagogie au collège : témoignage et stratégie d’un chef d’établissement du Béarn

    Avec un établissement en zone rurale d’environ 180 élèves issus de milieux sociaux plutôt modestes et avec ses vingt enseignants, dont douze utilisent déjà le numérique, il a pour ambition de favoriser les usages sans faire la panacée du numérique mais en utilisant une technique d’essaimage entre enseignants.

    Le numérique est un outil parmi d’autres mais qui a vocation notamment à s’intéresser aux élèves en difficultés et en situation d’échec.

    C’est aussi sur ce point que veut miser Eric Sayerce-Pon par la mise en place de cette stratégie globale autour du numérique.

    Dans la vidéo ci-contre, vous découvrirez quelles méthodes il utilise pour faire en sorte que le numérique soit utilisé dans son établissement de manière harmonieuse et réfléchie et sans contraintes.

    « Au sein de l’établissement, ce n’est pas non plus la priorité des priorités ; on utilise le numérique si ça apporte quelque chose ; si c’est faire du numérique pour faire du numérique, ça n’a aucun intérêt », conclut-il.

     

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  • Initier les collégiens à la programmation informatique : exemple d’une expé dans les Yvelines

    Initier les collégiens à la programmation informatique : exemple d’une expé dans les Yvelines

    Cute little boy pointing while using desktop PC with friend at desk in school computer lab

    Les enfants sont confrontés de plus en plus tôt à l’informatique, par le biais d’Internet le plus fréquemment. L’école a son rôle à jouer pour les préparer à l’usage de cet outil.

    La réforme du collège 2016 prévoit l’initiation à la programmation dans le cadre du programme de mathématiques.
    Au programme : notions de variables, algorithmes, évènements,… mais aussi, documenter et partager ses programmes.

    Sur ce point, le collège de Feucherolles a répondu présent avec l’accord des parents d’élèves pour mener une expérimentation en anticipation de la mise en place de cette réforme.

    En novembre dernier, le collège a mis en place un projet d’initiation à la programmation informatique auprès d’un groupe d’une vingtaine d’élèves de 4ème volontaires pour mener cette activité en plus de leurs cours habituels. Ce groupe a, durant cinq séances, travaillé à la personnalisation d’un jeu (alunissage), chaque élève ayant la possibilité de faire évoluer les paramètres de son jeu et de mettre en place des algorithmes de son choix, en intervenant directement sur le code javascript du jeu.

    Cet apprentissage s’est fait sur la plateforme Jeu-Code mise à disposition du collège par la société MaguiStudio pour cette expérimentation. Sous la conduite des professeurs de mathématiques, les adolescents ayant participé à ces ateliers ont pu travailler de façon concrète sur des notions comme les constantes et les variables, les séquences d’instruction, les boucles et les instructions conditionnelles.

    C’est après une présentation d’une heure de l’outil et d’une mise à disposition de celui-ci quelques jours avant le premier atelier (l’outil étant accessible de n’importe quel poste ayant une connexion internet) que les professeurs, même sans formation préalable aux techniques de programmation, ont pu animer en toute sérénité cette première série d’ateliers.

    A l’issue de leur travail en atelier, les élèves ont eu la possibilité de présenter leur production à leurs parents et amis et les faire jouer sur leur propre jeu. Le dernier atelier s’est prolongé  par un échange entre les élèves et un intervenant de la société MaguiStudio sur les métiers de l’informatique et les chemins pour y arriver.

    Source : PhileasCode

  • Apprendre à programmer ou être programmé : tel est l’enjeu citoyen aujourd’hui

    Apprendre à programmer ou être programmé : tel est l’enjeu citoyen aujourd’hui

    Sophie Pène, professeure à l’université Paris Descartes et membre du Conseil national du numérique (CNNum)  s’inquiète : « si on ne transmet pas la culture informatique nécessaire équitablement, on bloque le pouvoir d’agir des citoyens, on les laisse être dominés par la machine dans un illettrisme numérique ».

    Comprendre les conséquences des puissants algorithmes de Facebook et Google sur nos vies, mais aussi éclairer les élèves aux grands systèmes complexes (énergie, transports, communications…) qui sous-tendent le fonctionnement de la société, sont des objectifs fondamentaux à l’enseignement de l’algorithmie et donc d’une éducation à la citoyenneté.

    C’est autour de cette problématique que nous avons décidé d’élaborer un parcours numérique de la maternelle au collège en structurant notre progression  qui débute avec les algorithmes pour aller jusqu’à la robotique.

    Menvielle_261115Fabrice Melnyk, professeur de mathématiques en collège et Sébastien Menvielle, professeur des écoles/coordinateur réseau, ont décidé de travailler ensemble afin d’avoir une vision la plus large possible des différentes pratiques de classe de l’école primaire jusqu’au collège.

    Nous nous sommes associés avec l’ESPE pour travailler un plan de formation, puis avec M. Lebbe de CANOPÉ GIRONDE afin de diffuser nos pratiques pédagogiques et didactiques. Didier Roy de l’INRIA nous a permis de questionner nos intentions pédagogiques en robotique, et David Weinachter nous a développé l’outil d’apprentissage du code avec son support KIDSCOD.IN que nous avons expérimenté avec des CP/CE1 lors d’ateliers croisés, où nous avons pu extraire les notions de programmation conditionnelle ( si…faire…sinon… / répéter tant que ou  jusqu’à …. )

    Progression de la réflexion

    Menvielle2_261115C’est une éducation qui a débuté par des activités débranchées afin de comprendre les structures, puis des réalisations à travers l’apprentissage du code, pour enfin les concrétiser à travers la robotique.

    Ces activités débranchées nous ont permis d’explorer les concepts informatiques du traitement de la donnée comme dans la cryptologie et le jeu des cadenas où nous avons sensibilisé les élèves au transfert des données dans les réseaux.

    Mais aussi au langage binaire et la factorisation de l’information, ce qui induit une compréhension du codage des informations en informatique.
    Puis des activités impliquant le corps dans la modélisation du tri, classement et la syntaxe de l’algorithmie.

    Nous enseignons la logique des connecteurs booléens par le biais de jeux extérieurs et  la formulation d’algorithmes à travers certains jeux, comme le jeu de Nim ou le voyageur de commerce ou même une recette de cuisine dans laquelle nous modifions une variable afin de constater la différence du résultat au final.

    Cet enseignement induit une modification profonde des pédagogies. Naturellement, nous avons mis en place des pédagogies par projet à long terme.

    D’où la nécessité d’élaborer une progression sur plusieurs cycles en lien avec le collège en lien avec les programmes officiels de l’Education Nationale que nous interprétons.

    La confrontation des élèves aux supports numériques a permis de lever de nombreuses appréhensions et surtout de réhabiliter le statut de l’erreur à l’école, avec la notion de Bug qui devient un véritable levier de réflexion, une ouverture pour les élèves en difficultés.
    En effet, un programme est bien moins intéressant lorsqu’il fonctionne du premier coup.
    L’erreur/bug permet d’amorcer les questionnement sur la pertinence de certains choix ; notamment en robotique où nous avons vu des grandes parties des séances occupés à discuter de l’affinement d’une procédure.

    Support et ressources

    Nous avons réalisé une série de nombreux ateliers du Cycle 2 jusqu’au prochain Cycle 4 du collège, dont nous rendons compte sur la plateforme ressource algorithmio.blogspot.fr. ; plateforme qui est aussi un référencement théorique de la littératie numérique en lien avec les programmes officiels de l’Education Nationale.

    Plusieurs onglets sont autant d’entrées différentes :
    ⁃  « nos ateliers » qui sont le récit des expériences faites en classes
    ⁃  « algorithmie » qui reprend les grandes lignes de l’apprentissage de l’algorithmie et donne les clefs de lecture et des liens vers des approfondissements.
    ⁃  « code » qui donne les intentions et la structure de l’apprentissage du code à l’école, mais aussi décrit différents outils/langage pédagogiques.
    ⁃  « citoyenneté » qui expose les enjeux de ces enseignements pour la formation des futurs citoyens éclairés
    ⁃  « activités débranchées » qui décrit le fondement des activités débranchées pour décontextualiser la compréhénsion des structures du système informatique en général.
    ⁃  « robotique » qui questionne et justifie l’emploi de robots pédagogiques.
    ⁃  « les programmes officiels » qui sont la base de travail.

    En conclusion…

    Ce croisement de la théorie et de la pratique sont les supports de l’élaboration de ce parcours numérique nécessaire à un éveil citoyen, objectif premier de l’Ecole.

    Retour d’usages et article rédigé par Sébastien Menvielle.

  • Comment intégrer la neuroéducation en classe pour de meilleurs apprentissages des élèves ?

    Comment intégrer la neuroéducation en classe pour de meilleurs apprentissages des élèves ?

    avec Marie Soulié, une enseignante précurseur et référente en France de la classe inversée

    « C’est au cours d’un stage auquel j’ai participé proposé par Eric Gaspard dans l’académie de Montpellier, que j’ai commencé à réfléchir à la neuroéducation ».

    Le programme d’Eric Gaspard sur la neuroéducation s’appelle Neurosup.


    Marie a cherché à s’approprier des principes exposés dans ce programme comme par exemple, la mémorisation : « comment les élèves mémorisent notamment en classe inversée ? »

    Notre enseignante de lettres a donc essayé d’intégrer ces principes dans ses scénarios pédagogiques. Elle nous explique concrètement ce qui a évolué.

    Dans la classe inversée, il y a une phase de construction de la part des élèves, « qui se révélait souvent sous la forme d’une carte heuristique, que nous faisions avec des tablettes ».
    Après ce stage, Marie s’est rendue compte qu’il était beaucoup plus efficace de les faire construire à la main, « tout simplement parce qu’on va passer par le tracé graphique, on va personnaliser la carte etc ».

    Un des principes de la neuroéducation est de « programmer son cerveau en lui disant « il faut que tu retiennes cela parce que » ».

    Chaque élève a donc une fiche mémo sur laquelle il note la finalité de l’apprentissage.

    Après ce travail sur la mémorisation, Marie a mis en place des outils de vérification.
    « Nous avons instauré un fil rouge ; à chaque séance, sur les îlots, il y a des cartes de vote, une par élève, rouge et vertes pour vrai/faux ».

    « L’avantage est que je peux voir rapidement et visuellement ce qui a été retenu et cela permet aussi aux élèves d’avoir un retour sur ce qu’ils ont fait il y a un mois, par exemple ».

    Les élèves ont « programmé » ce nouveau principe de vote dans la classe et, dès qu’ils apprennent quelque chose de nouveau, « ils essaient de la garder dans leur mémoire car ils savent qu’ils vont être interrogés dessus un ou deux mois plus tard ».

    C’est donc une méthode, facile à mettre en place d’après Marie, qui porte ses fruits, « sans oublier le côté ludique qui les amuse beaucoup ».

    L’objectif de Marie est de donner de l’intérêt à ses élèves pour les apprentissages mais aussi de partager ses réussites, « c’est ce qui me motive ». Marie partage notamment beaucoup ses expériences sur les réseaux sociaux comme Twitter et même si elle reçoit aussi des critiques, c’est, pour elle, ce qui lui permet d’avancer.

     

  • La classe inversée : la solution pour gérer des classes surchargées et hétérogènes ?

    La classe inversée : la solution pour gérer des classes surchargées et hétérogènes ?

    Au départ, je cherchais une solution pour gérer des classes de 30 élèves avec beaucoup d’hétérogénéité.

    Après avoir entendu une courte émission à la radio sur la classe inversée, il s’est mis à faire des recherches sur internet et a trouvé déjà quelques enseignants qui la pratiquaient en mathématiques et notamment Annick Arsenault Carter qui l’a beaucoup inspiré.

    En un week-end, j’ai gagné dix ans de pédagogie.

    Il a alors eu l’idée de créer des capsules vidéo que les élèves regardent à la maison. « Ensuite, en classe, nous revenons sur les capsules si il y a des questions, on les revoit puis on enchaîne rapidement sur les exercices ».

    Ce fonctionnement lui libère du temps pour faire des tâches complexes par exemple et individualiser le travail pour les élèves qui en ont besoin.

    Cet enseignant crée lui-même ses capsules pour 95% de sa production et utilise quelques ressources qu’il peut piocher à l’extérieur.

    Des capsules « faites maison » pour plus de confiance des élèves.

    « Je fais mes capsules car j’ai constaté, en discutant avec les élèves, qu’ils avaient besoin de ce rapport au prof ; ils reconnaissent mon écriture et ma voix et donc ils retrouvent dans la vidéo, la confiance et le crédit que je leur apporte».

    Les capsules de Christophe oscillent entre trois et quatre minutes, car « au-delà, les élèves décrochent ».
    Les capsules plus longues sont destinées à des révisions comme pour le Brevet Blanc, par exemple.

    3 minutes de vidéo pour 20 minutes de travail pour l’enseignant.

    Au début, Christophe mettait environ deux heures pour réaliser une vidéo de trois minutes ; maintenant, il lui faut vingt minutes.
    Après deux ans dans ce fonctionnement, il comptabilise environ 70 capsules qui ne couvrent pas la totalité des chapitres du programme, « car je continue à traiter certains points en cours magistral comme les statistiques ou les probabilités ; certains chapitres passent plus ou moins bien en classe inversée ».

    Une méthode en classe inversée qui évolue et qui donne du temps pour l’individualisation.

    Au départ, Christophe laissait ses élèves regarder les capsules à la maison puis il a décidé de revisionner la capsule en classe.

    « Je me suis rendu compte que cette méthode me libérait du temps ; avant, je passais vingt minutes à faire le cours magistral alors que la capsule ne dure que trois minutes ».

    Christophe peut maintenant adapter les exercices à chaque groupe d’élèves, en fonction de leur rapidité à effectuer les exercices.

    « Pour les 3ème qui vont partir au lycée, par exemple, je leur donne des exercices un peu plus complexes de manière à les préparer ».

    Avant de démarrer la classe inversée, il est important de recenser le matériel des élèves à la maison pour qu’ils puissent aisément visionner les capsules.

    Christophe a démarré son expérience alors qu’il était en collège rural ; aujourd’hui, il exerce en ville ; cependant, il constate que la proportion des élèves bénéficiant d’un appareil avec internet à la maison est la même, à savoir environ la moitié de la classe ; pour l’autre moitié, Christophe dépose les capsules sur clé USB sur les cartes de leur téléphone.
    Il a même été jusqu’à graver un DVD pour un élève qui n’avait qu’un lecteur DVD à la maison.

    « Avec les nouvelles télévisions, il y a même un port USB ; certains parents m’ont juste « maudits » au départ, d’avoir les cours de mathématiques au milieu du salon ».

    Aujourd’hui, après deux ans d’utilisation, Christophe constate que la communauté « classe inversée » s’est beaucoup élargie ; il puise beaucoup d’inspiration auprès d’autres enseignants, y compris ceux du premier degré.

    La classe inversée m’a vraiment servi à m’ouvrir à d’autres pédagogies.

    Pour le suivre sur Twitter « Chrismath » @ProfChrismath
    Et aussi Chrismath.fr

    Crédit illustrations : Pédagogie inversée, une vidéo Youtube par Chrismath

    ça, c’était avant ….

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