Catégorie : retrospective

  • Formation des enseignants au numérique : va t-on vers de l’appropriation ou du détournement ?

    Formation des enseignants au numérique : va t-on vers de l’appropriation ou du détournement ?

    [info]Rappel de la problématique : comment former les enseignants aux attentes nouvelles en matière d’usage systématique des TICE dans la classe ? Peut-on parler d’un détournement par rapport aux prescriptions et modalités ayant cours aujourd’hui dans la formation des enseignants ? Tel est le thème de cette table ronde, suivie d’un BarCamp sur le même sujet.[/info]

     Sylvie Joublot-Ferré – Haute Ecole Pédagogique du canton de Vaud, Catherine Becchetti-Bizot – directrice du numérique pour l’éducation ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, Hervé Luga- chargé du numérique à l’ESPE de Toulouse et Pierre-Yves Pellefigue – directeur de la DAFPEN à Toulouse (Délégation Académique à la Formation des Personnels de l’Education Nationale) ont échangé sur le sujet autour des animateurs Fabien Hobart et Régis Forgione.
    Synthèse par François Jourde et Lyonel Kaufmann

     

    Est-il possible aujourd’hui de concevoir la formation des enseignants comme autrefois ?

    Pour Catherine Becchetti-Bizot (voir aussi l’interview de Catherine Bizot sur ce sujet), c’est un sujet central pour la réussite de tout projet numérique, avec celui du contenu : “La formation des enseignants est une clé essentielle de réussite”. Mais il faut rappeler que les “industries éducatives” (Pierre Moeglin) ont toujours modelé et traduit les formes pédagogiques, et cela était déjà avec les ardoises…

    Ludovia_formationenseignants_070915Les TICE induisent aussi aujourd’hui de nouvelles pratiques.Les enseignants sont équipés numériquement à 98%, s’informent et échangent en ligne. Mais ils souhaitent aujourd’hui des formations conçues comme un accompagnement de proximité, au plus près de leurs activités, permettant une appropriation progressive et sur un temps long.

    Il faut aussi noter que le numérique permet une formation plus collective et collaborative, avec aussi une plus grande autonomie dans sa formation (“se former”).

    Pour sa part, Pierre-Yves Pellefigue estime que la pédagogie n’a pas besoin du numérique. Pour lui, c’est notre retard dans la réflexion pédagogique qui freine le développement du numérique. En ce sens, la formation doit mettre en œuvre des modalités de travail pour un public actif et elle ne doit pas être descendante, verticale.

    Quel lien entre les pratiques personnelles et leur traduction en milieu scolaire ?

    Sylvie Joublot-Ferré fait le constat que les enseignants utilisent inégalement le numérique en classe. Elle y voit un problème de génération. Elle note ainsi la peur d’une prise de risque des enseignants face aux élèves qui semblent “natifs” du numérique.

    En conséquence, il faut donner confiance aux enseignants par la formation, en leur permettant de décrypter les outils des élèves.

    Fondamentalement, il faut donc que les enseignants se sentent plus à l’aise avec les outils du numériques. Mais il faut aussi que les enseignants prennent conscience à quel point les élèves font la différence entre les usages prescrits (en classe) et les usages non formels (hors classes). Ces usages non formels sont à être exploités en classe avec recul.

    Comment va-t-on respecter l’intimité de l’élève qui n’a pas forcément envie de retrouver son enseignant sur Facebook ?

    Pour Sylvie Joublot-Ferré, on ne pourra pas faire l’économie des pratiques des élèves (smartphones…). En même temps, il faut laisser la liberté au terrain et aux différentes formes pédagogiques. Il faut partir du terrain pour construire la formation des enseignants, que ce soit au numérique ou non.

    Selon Hervé Luga, il y a pour nous tous un environnement nouveau dans les réseaux sociaux. Il croit en ce sens que l’apprentissage du respect mutuel des sphères va se développer par la diffusion des outils et des usages. Quant à l’apprentissage de l’informatique, il est essentiel pour les élèves de comprendre le “comment cela marche” à l’intérieur de nos ordinateurs.

    A la question de savoir si la collaboration peut s’apprendre, Hervé Luga pense pour sa part qu’il faut utiliser le numérique comme un média, autrement dit comme un lieu d’échange. Cela, d’ailleurs, se voit déjà bien dans les espaces de type fablab : ce sont des lieux qui permettent d’étendre le numérique dans le monde physique (objets connectés), et par la collaboration.

    Quelles seraient les caractéristiques d’une bonne formation ?

    Enseigner à l’heure du numérique, c’est, pour Catherine Becchetti-Bizot, enseigner en prenant en compte la culture des jeunes et c’est rebondir sur cette dynamique pour avancer dans les objectifs pédagogiques. Le numérique est une écriture, c’est l’écriture d’aujourd’hui.
    Il faut donc apprendre cette écriture-culture et l’utiliser. Il faut aussi aussi que chaque enseignant puisse atteindre les objectifs de sa discipline en utilisant les potentialités du numériques. Pour cela, l’enseignant doit d’abord scénariser son enseignement : cela est très exigeant et ne s’improvise pas. Il faut aussi ici des échanges de pratiques.

    C’est pourquoi les formations doivent être davantage co-construites selon les besoins des enseignants, de manière hybride (en présentiel et à distance).

    Il faut bien comprendre que l’on ne va pas imposer des modèles au enseignants. Il faut faire le pari de l’essaimage, avec des enseignants acteurs-producteurs.

    Formations-actions : l’enseignant créé de la ressource pour former, il échange les contenus de formation.

    Pour Pierre-Yves Pellefigue, notre monde est immergé dans le numérique et des enseignants s’intéressent de manière systémique au numérique. Cela permet de nouveaux dispositifs. Cependant, nous avons un grand retard à produire des choses qui soient pratiques pour les enseignants.

    Est-ce que les disciplines perdurent dans le plan de formation ou s’effaceront-elles ?

    Si le numérique, c’est une opportunité à développer des pratiques interdisciplinaires, il ne faut pas oublier, pour Catherine Becchetti-Bizot, que chaque discipline doit penser, en priorité sa propre responsabilité par rapport au numérique. Il ne faut pas obliger un enseignant à faire du numérique, mais le sensibiliser à toutes les possibilités de faire avec.

    Néanmoins, pour Sylvie Joublot-Ferré. le problème des politiques publiques est qu’elles n’ont jamais tranché la question de savoir si le numérique est un outil ou un objet d’enseignement.

    Catherine Becchetti-Bizot répond que les deux sont nécessaires. Par définition, la pédagogie est un détournement, dans l’objectif de la transmission. Prenant l’exemple du C2i, Hervé Luga rétorque que ce dernier n’est pas abouti et que c’est comme si on obtenait le permis de conduire en passant seulement le code ! Pierre-Yves Pellefigue marque alors son désaccord. Lui, est optimiste, car c’est une nécessité vitale de diffuser le numérique et le changement vient des profs eux-mêmes.

    Fabien Hobart intervient et parle du numérique comme une nouvelle littératie. Il cite une enseignante de mathématiques parlant d’une dialectique outil-objet.

    L’outil ce serait les solutions numériques et l’objet, la culture et les nouveaux langages.

    Pour Fabien Hobart, on sait très bien former à l’outil (cf Canopé), mais pour aller vers cette culture numérique, c’est plus compliqué.

    Dès lors, comment traduire cet objet de la culture du numérique en formation et dans la culture enseignante ?

    Hervé Luga estime qu’il faut de la facilité, vers laquelle les gens sont enclins à s’orienter spontanément. Le numérique doit avoir cette facilité.

    Catherine Becchetti-Bizot estime qu’un outil n’est pas efficace pédagogiquement par lui-même. Il faut apprendre à tirer parti des outils.

    Il faut former les enseignants à construire leur projet pédagogique dans un environnement numérique.

    Exemplairement, M@gistère est un outil de formation qui ne porte pas d’abord sur le numérique, mais induit une habitude et une formation au numérique. Il peut y avoir ici une prise de conscience collective.

    Progressivement, pour Sylvie Joublot-Ferré, c’est l’idée d’un prescrit obligatoire qui s’impose pour les enseignants avec le numérique. Pour sa part, Pierre-Yves Pellefigue souligne le caractère créatif qui peut-être au coeur du numérique en éducation. Il faut produire de la pensée pédagogique de ce temps. Les conditions semblent aujourd’hui réunies.

    En guise de synthèse de la table ronde, Fabien Hobart demande aux intervenants de citer les moments-clés (en trois mots balises par intervenant) de celle-ci.

    Pour Catherine Becchetti-Bizot, c’est horizontalité, collaboration, co-construction et essaimage.

    De son côté, Pierre-Yves Pellefigue cite pédagogie, liberté, responsabilité

    alors que Sylvie Joublot-Ferré indique aménagement de cette liberté et construction des savoirs par les enseignants.

    Il revient à Hervé Luga de donner les mots de la fin : évolution, révolution, auto-formation.

    Crédit illustrations : CIRE

    Ludovia_formationenseignants2_070915

  • Restitution de la concertation nationale pour le numérique à l’Ecole : ce que nous en avons retenu

    Restitution de la concertation nationale pour le numérique à l’Ecole : ce que nous en avons retenu

    Mme Najat Vallaud-Belkacem, Ministre de l’Education Nationale introduit l’après-midi de restitution des résultats de la concertation nationale pour le numérique éducatif.

    Elle rappelle que le numérique est une des priorités de la stratégie éducative du gouvernement qui souhaite une généralisation des usages dès la rentrée 2015-2016 et c’est pour assurer le succès de cette généralisation que la concertation nationale a été lancée en janvier dernier.

    La Ministre revient sur le terme de « Digital Natives » : « qu’appelle t-on un digital natives » ?

    Une certaine aisance pour les jeunes à s’approprier le numérique autour des téléphones portables, des Smartphones, des réseaux sociaux etc.

    Nous serions donc entourés dune génération technophile et techniquement compétente mais est ce que tout est si simple que cela ? interroge Najat Vallaud-Belkacem.

    Cette immersion naturelle ne peut pas suffire et que valent en réalité les compétences de nos jeunes en matière de numérique ?

    Le digital native est donc un mythe (voir à ce sujet l’article de Ludomag, « les digital natives sont-ils des mutants ?« ) qui « détourne notre attention des vraies priorités ».

    Certaines compétences n’en sont pas réellement et « nous devons réfléchir au rôle de notre École dans cette construction des savoirs numériques ».

    Vivre notre vie numérique est une charge très complexe et un apprentissage de la vie de tous les jours ; la responsabilité de l’Ecole est engagée, ajoute Najat Vallaud-Belkacem.

     

    Catherine Becchetti-Bizot, directrice du numérique pour l’éducation prend ensuite la parole pour introduire la suite de l’après-midi, à savoir la présentation des cinq thèmes soumis lors de la concertation :

    . Améliorer les apprentissages
    . Renouveler les pratiques pédagogiques
    . Transmettre les compétences de demain
    . Réduire les inégalités
    . Ouvrir l’école sur son environnement

     

    « L’École change avec le numérique » : voici le nouveau slogan que Catherine Becchetti-Bizot ne manque pas de souligner rappelant alors que l’École est désormais belle et bien « entrée » dans le numérique.

    Elle cite quelques chiffres issus des résultats de la concertation.

    « La richesse des retours tient d’abord à la diversité et à la complémentarité des modalités de contributions » : : 51 000 questionnaires ont été renseignés par une diversité d’acteurs ; 150 rencontres académiques ont réuni plus de 10 000 personnes dans les territoires ; 600 personnes ont dialogué sur le forum de la concertation (1116 contributions ; le site de la concertation a été visité 171 000 fois, plus de 10 000 votes ont été enregistrés).

    Il se dégage des idées phares de cette concertation : éduquer au numérique, mais éduquer, c’est aussi protéger pour faire comprendre : codage, programmation et algorithmique sont aussi d’actualité dans cette concertation.
    Offrir à tous des ressources numériques, ouvertes et… pourquoi pas gratuites.
    La formation et l’accompagnement des enseignants est un leitmotiv qui revient pour chaque grand thème évoqué.

     

    Quatre Recteurs étaient présents sur cet après-midi du 07 mai pour faire la « synthèse des synthèses » des cinq thèmes de la concertation.

    C’est Armande Le Pellec Muller, rectrice de l’académie de Montpellier (Découvrez Mme le Recteur au cours d’un « tête à tête entre avec ludomag en février dernier) qui démarre avec les thèmes 1 et 2, à savoir « Améliorer les apprentissages et renouveler les pratiques pédagogiques ».

    Pour lier les deux thèmes, la question qui ressort est de dire qu’enfin avec le numérique, « on peut avoir une opportunité exceptionnelle de mettre en forme la rencontre de l’élève avec le savoir et tout cela organisé par l’enseignant ».

    On va prendre en compte l’élève tel qu’il est, car chacun a des dominantes différentes dans sa faculté d’apprentissage ; avec la dynamique du numérique, l’élève est considéré dans toutes ses dimensions.

    La peur des enseignants de se voir « dévaloriser » ou même « éliminer » avec le numérique est une réflexion présente dans les résultats de cette concertation.

    Ce n’est pas moins d’enseignants mais plus d’enseignants dont nous allons avoir besoin dans une dynamique de la rencontre au savoir qui est différente, souligne Armande Le Pellec Muller.

    Et elle ajoute : « dans ce que j’ai lu, chacun est bien conscient aujourd’hui qu’il y a cette double nécessite du côté des élèves et du côté des enseignants ».

    Améliorer les apprentissages

    Le numérique éloignerait des interactions sociales mais en fait non : il développe une dimension fédératrice de la communauté éducative.

    Ce qui est évident dans les résultats c’est que, avec le numérique, l’élève est plus concentré, les élèves timides vont oser, on peut mettre les élèves plus en autonomie etc.

    La question du statut de l’erreur  est aussi présente : « avec le numérique on peut recommencer » ;  « les élèves s’autorisent à produire des essais et donc des erreurs ».

    La personnalisation des apprentissages est un sujet qui parle avec le numérique, notamment pour les élèves à besoins spécifiques à qui on peut fournir des supports.

    Enfin, les ressources numériques sont nombreuses.

    81 % des élèves ont répondu que le numérique les aide à trouver des réponses à leurs difficultés.

    Il y a eu aussi des discussions autour des équipements individuels comme les tablettes, dont beaucoup considèrent plus utilisées pour la consultation que pour la production.

    Au niveau des ressources une des attentes principales est d’avoir une diversité des ressources mais aussi une facilité d’accès y compris en contexte de classe en temps réel.

    Et si elles sont libres d’accès et « gratuites », c’est encore mieux !

    Renouveler les pratiques pédagogiques

    77% des élèves, 85% des enseignants et 89% des parents et autres membres de la communauté éducative pensent que le numérique peut développer les échanges, la collaboration entre tous les membres de la communauté éducative.

    C’est une interrogation au regard des stratégies académiques.

    « Il y a une demande à ce qu’on puisse mettre à disposition ce qui se fait ici ou là dans un cadre qui a été validé ».

    La demande de formation est aussi très importante : notamment au niveau local par des référents numériques académiques de proximité.

    Armande Le Pellec Muller souligne qu’à aucun moment n’apparaît la nécessité d’un accompagnement par la Recherche et elle s’en étonne.

    Beaucoup rappellent que l’élève devrait être au centre et qu’il est aussi producteur et peut partager des contenus.

    Enfin, la simplification des écosystèmes et un renouvellement de l’aménagement des espaces sont suggérés afin de permettre des travaux individuels et une plus grande autonomie des élèves ; c’est aussi l’instauration d’un climat de confiance qui doit en découler et Mme le Recteur insiste sur ce mot de confiance.

    Daniel Filâtre, recteur de l’académie de Grenoble poursuit la présentation avec le thème 3

    Transmettre les compétences de demain.

    Former les citoyens d’aujourd’hui et de demain : un enjeu fort qui ressort par rapport au numérique ; cela ouvre la réflexion sur deux sujets :

    L’aspect de la citoyenneté numérique pour faire en sorte que les élèves protègent leurs droits et comprennent qu’ils ont une identité numérique et qu’il faut en prendre soin.

    Développer une culture numérique, appelée aussi « literracy numérique » fait partie du deuxième enjeu. Dans celui-ci, il est question de comprendre la logique informatique et programmer. Sur ce point, certains pensent que cela doit constituer une nouvelle discipline mais d’autres y sont opposés. Le débat pour et contre est bien présent dans les résultats de cette concertation.

    Avoir une position plus consensuelle serait d’apprendre le code de manière ludique et intégrée, propose Daniel Filâtre.

    Enfin, repenser l’évaluation des élèves est aussi abordé.

    Transmettre les compétences de demain : un sujet qui est aussi valable pour les enseignants et à ce propos, la formation de ces derniers est encore mise sur la table :

    Les apprentissages de la profession d’enseignant doivent se faire avec les outils numériques.

    Marie-Danièle Campion, rectrice de l’académie de Clermont-Ferrand s’attaque à la synthèse du quatrième thème soit :

    Réduire les inégalités

    « La révolution numérique est en marche et les réponses à cette concertation apportent beaucoup de confiance », introduit-elle.

    Dans la synthèse, voici ce qui ressort des demandes :

    . que chacun puisse avoir un usage gratuit et libre dans une société numérique

    . que tous les élèves doivent être équipés

    . que l’accès au Très Haut Débit dans tous les établissements soit une réalité ; ce qui signifie donc un travail partenarial avec l’ensemble des collectivités territoriales. « Nous pourrons réduire les inégalités si nous travaillons ensemble », précise Marie-Danièle Campion.

    . que le numérique puisse réduire la fracture territoriale et fracture sociale

    . que la formation d’un personnel qualifié de proximité soit vraiment engagée

    . que l’École soir une École qui accompagne aussi les familles, car il faut une co-éducation au numérique

    Ouvrir l’école sur son environnement

    C’est Michel Quéré, recteur de l’académie de Rennes qui se charge de synthétiser ce cinquième thème.

    Il y a consensus sur le fait que le numérique doit conforter l’ouverture de l’école sur son environnement ; c’est un moyen supplémentaire pour ouvrir l’École sur le monde extérieur.

    Le numérique doit venir conforter aussi les relations avec le monde associatif et le monde économique par l’affirmation de projets pédagogiques partagés.

    L’ouverture est aussi concrétisée par le partenariat avec les collectivités territoriales ; la cohérence entre le « contenant » et le « contenu » doit être évidente ; « une cohérence entre tuyaux et usages, en fait », précise Michel Quéré.

    Le « dossier » ressources est encore d’actualité dans ce chapitre sur l’ouverture : le numérique c’est aussi la nécessité d’avoir un accès aux ressources de manière gratuite.

    Quel degré d’ouverture doit-il y avoir entre l’École et ses partenaires ? Et donc, comment le numérique vient-il bouleverser les curseurs ?

    Le numérique redéfinit le temps scolaire et le temps hors scolaire : il ressort une crainte relative et le risque que le numérique puisse être porteur de « dilution » de l’École dans l’environnement social.

    Enfin, il y une ambivalence sur le terme d’ouverture : le numérique offre une forme d’opportunité mais aussi de préoccupation ; d’après les résultats, il semblerait que la balance penche plutôt vers les opportunités notamment par les rencontres, les modèles collaboratifs comme les fablabs par exemples, que le numérique suscite.

     

    La journée s’est clôturée par le discours du Président de la République François Hollande qui a notamment annoncé ses intentions pour le Plan numérique pour l’éducation soit 500 écoles et collèges connectés dès 2015, marquant la première étape de ce plan (voir article à ce sujet).

    Ce sont ainsi plus de 70 000 élèves et 8 000 enseignants qui expérimenteront, dès la rentrée prochaine, de nouvelles formes d’enseignement et d’apprentissage grâce au numérique et c’est près d’un milliard d’euros sur trois ans qui vont être débloqués pour ce plan numérique.

    Plus d’infos :

    Tout savoir sur la restitution de la concertation nationale sur le numérique sur education.gouv.fr
    et le site web dédié à la concertation http://ecolenumerique.education.gouv.fr

  • Pourquoi utiliser les « BYOD » dans une classe ?

    Pourquoi utiliser les « BYOD » dans une classe ?

    BYOD_ep2Image_120515

     

    L’idée est intéressante, mais est-ce aussi facile qu’on le dit ? Le BYOD représente-t-il une ouverture technologique de l’école ou plutôt une complexification pédagogique?

    Selon plusieurs études récentes, l’utilisation d’un outil précis dans une salle de classe présente déjà des difficultés de gestion au quotidien. Par conséquent, implanter une multitude d’outils et de plateformes poserait logiquement des problèmes pédagogiques plus importants.

    Pourtant, certains établissements scolaires (Outre-Atlantique) ont fait le choix du BYOD.

    À titre d’exemple, le Peel District School Board, en Ontario, propose depuis 2013 aux élèves d’utiliser leur propre appareil.

    Afin d’intégrer au mieux le projet BYOD dans les écoles, le conseil scolaire a même mis en place des outils pour aider les parents et les élèves.

    Une vidéo explicative, un guide pour les parents, un code de conduite numérique et un ensemble de ressources pour les parents viennent ainsi aider l’intégration dans les classes.

    Par ailleurs, force est de constater que le BYOD demande à l’enseignant de redéfinir son rôle et de réfléchir sur la façon d’appréhender cette nouveauté.

    Des questions pertinentes surgissent alors pour le pédagogue : par où dois-je commencer ? Comment le BYOD modifiera-t-il mon enseignement ? Comment procéder avec ceux qui n’ont pas d’appareil personnel ? Comment composer avec la variété de plateformes ?

    À ce sujet, une enseignante du Peel District School Board, qui intègre le BYOD depuis trois ans dans sa classe, nous donne quelques pistes de réponse : « j’autorise les élèves à apporter leur propre appareil, pour des activités ciblées, de recherche, de création ou de collaboration. Je constate que les élèves se partagent rapidement les outils. »

    Elle ajoute que « l’inconvénient est qu’ils ont accès à Internet en tout temps et qu’ils peuvent faire autre chose [que la tâche demandée] ». Selon cette enseignante, « les appareils les plus simples peuvent avoir beaucoup de potentiel.

    Cependant, l’accompagnement est important, même s’ils savent utiliser leur outil. Il faut les responsabiliser.

    Au travers de nos lectures et des témoignages recueillis, nous pouvons constater différents avantages d’une intégration de type BYOD. Le plus important est certainement la disponibilité immédiate d’un « couteau-suisse numérique » pour les élèves, grâce auquel ils peuvent accéder au matériel rapidement et facilement. D’autres avantages touchent la collaboration, la motivation ou encore la personnalisation de l’apprentissage.

    Cependant, le BYOD apporte également son lot d’inconvénients, comme le manque d’équité entre les élèves et une surcharge de travail pour l’enseignant.

    D’un côté, autoriser l’entrée d’un appareil numérique personnel dans la salle de classe peut exiger des parents un investissement supplémentaire, entrer en conflit avec leur approche parentale des technologies ou encore exposer les élèves aux réalités socio-économiques de leurs familles.

    D’un autre côté, l’enseignant devra souvent gérer des outils dont les systèmes d’exploitation et versions divergent. Or, connaître chaque système d’exploitation et chaque outil peut s’avérer très difficile, voire impossible pour plusieurs enseignants.

    Pourtant, avec le BYOD, il sera nécessaire, à un moment, soit de dépanner les élèves avec ou sans l’aide d’un technicien, soit de désigner des élèves-experts qui pourront aider leurs camarades à régler les problèmes techniques rencontrés en contexte d’apprentissage.

    L’outil peut ainsi devenir à la fois un objet et un vecteur d’apprentissage collaboratif dans une approche de résolution de problème.

    Le paragraphe suivant synthétise les avantages et les inconvénients du BYOD présents dans des études réalisées en contexte éducatif que nous avons consultées et dans les témoignages que nous avons recueillis.

    Les avantages

    · Collaboration accrue entre les élèves ;
    · Pensée critique et responsabilisation des élèves ;
    · Communication accrue entre les élèves et l’enseignant ;
    · Accès à l’information en tout lieu et en tout temps ;
    · Continuité entre l’école et le domicile ;
    · Réduction des coûts pour l’école ;
    · Préparer les élèves aux réalités professionnelles ;
    · Apprentissage personnalisé.

    Les inconvénients

    · Pré-requis techniques : bande passante et infrastructure ;
    · Manque d’équité entre les élèves; nécessité de matériel supplémentaire ;
    · Sécurité du réseau et des données ;
    · Gestion de classe complexifiée ;
    · Nécessite une maîtrise technique supplémentaire pour l’enseignant ;
    · Planification des leçons complexifiée ;
    · Charge de travail supplémentaire.

    Par ailleurs, nous pouvons identifier différentes recommandations issues de la littérature et des propos recueillis au sujet du BYOD :
    -> Il est avant tout nécessaire que l’école compose avec les technologies. D’une part en s’adaptant à leur existence et d’autre part en régulant leur utilisation pédagogique.

    -> Il faut impliquer les élèves et les parents dans le choix de l’outil puisque les utilisateurs sont les premiers concernés dans cette sélection. Quant à l’école et ses enseignants, ils peuvent apporter un conseil sur les outils les plus pertinents pour le contexte envisagé, notamment en identifiant les besoins de l’élève et les technologies avec lesquelles il interagit facilement. Bref, cibler l’outil qui sera le mieux adapté pour réussir sa scolarité.

    -> L’école doit penser son infrastructure en fonction de ces nouvelles réalités. Il faut permettre aux élèves d’accéder aux plateformes de l’établissement et aux outils mis en place de façon optimale. Cela revient, entre autres, à s’assurer que le réseau sans fil est suffisamment performant, que le portail de l’école est accessible sur différentes plateformes, et que l’accès à des logiciels et des sites pertinents et utiles pour leur formation ne soit pas bloqué au niveau institutionnel.

    – > Le support technique et pédagogique est une nécessité pour bien implanter le BYOD dans une école. Concrètement, il s’agit de faire en sorte que les enseignants soient en mesure d’aider leurs élèves lorsqu’ils ont des difficultés dans l’utilisation de leur appareil et que les techniciens soient suffisamment formés et disponibles pour répondre à la demande, ce qui n’est pas une mince affaire.

     

    Retrouvez Aurélien et Gabriel dans leur prochain épisode : « comment intégrer le BYOD dans un établissement scolaire ».

  • Usages de Scratch en mathématiques : quand programmation et calculs ne font plus qu’un !

    Usages de Scratch en mathématiques : quand programmation et calculs ne font plus qu’un !

    Scratch est un logiciel libre conçu pour initier les élèves à des concepts fondamentaux en mathématiques et en informatique. Il repose sur une approche ludique de l’algorithmique, pour les aider à créer, à raisonner et à coopérer. Il favorise également leur partage sur le Web.

    « Dans le calcul littéral, il y a des programmes de calcul ; le but de l’activité de la matinée est dans un premier temps, de faire travailler les élèves sur un programme de calcul classique à la fin duquel ils obtiennent un résultat ; puis, avec Scratch, ils vont également réaliser un programme et voir si ils obtiennent le même nombre », explique Mohamed Boubekri, enseignant en mathématiques.

    Adieu ennui et manque d’intérêt : avec Scratch, les maths reprennent du galon !

     

    Pour les élèves en difficultés, Mohamed note de vrais progrès en mathématiques.

    Au moins, quand nous sommes en cybersalle et que nous travaillons sur Scratch, ils essaient, ils testent et ils ne s’ennuient pas.

    Et c’est aussi valable pour les élèves les plus doués ; chacun peut évoluer à son rythme et l’enseignant est souvent surpris de ce qu’ils produisent.

    Une initiation à la programmation qui répond aux objectifs de l’Education Nationale

     

    Brigitte Wenner inspectrice en mathématiques dans l’académie de Strasbourg encourage cette initiative à 100% car, pour elle, elle entre tout à fait dans les objectifs de l’Education Nationale pour 2016 ; en effet, elle fait référence à la réforme à l’école primaire et dans les collèges où l’informatique ou du moins « la démarche algorithmique » devrait se faire une place dans les programmes.

    « Nous ne savons pas encore sous quelle forme cela va se traduire mais il nous a paru intéressant de demander à quelques équipes de commencer à réfléchir pour voir ce qu’il est possible de faire avec des enfants, et justement pour ceux issus de quartiers d’éducation prioritaire pour montrer que l’algorithmique, c’est pour tout le monde », explique Brigitte Wenner.

    Acquérir les fondamentaux grâce au logiciel Scratch

     

    Gilles Rey, un autre enseignant en mathématiques qui expérimente l’usage de Scratch en classe, est persuadé de l’intérêt du logiciel pour l’acquisition de notions fondamentales en mathématiques comme par exemple, « la factorisation ».

    « Ils apprennent à utiliser des techniques de transformation d’écriture en mathématiques c’est à dire le développement et la factorisation pour écrire une expression plus simplement », explique t-il.

    Il ajoute que pour les élèves, le fait de travailler sur Scratch leur permet de comprendre l’intérêt d’appliquer une formule comme la factorisation pour pouvoir fabriquer un programme qui soit plus simple et donc plus efficace.

    « On peut envisager sur plusieurs séquences de les faire calculer par toutes les étapes intermédiaires, ce qui est enrichissant pour eux, et ensuite leur faire constater que grâce au développement, on peut programmer beaucoup plus simplement et plus rapidement pour arriver au même résultat ».

    Comme son collègue Mohamed Boubekri, Gilles Rey voit dans l’utilisation de Scratch un réel intérêt de motivation pour les élèves et d’appétence pour les mathématiques.

    Et le logiciel permet différents usages pour aborder plusieurs notions comme les fonctions sinus et cosinus ou la trigonométrie par exemple.

    « C’est vraiment un logiciel, qui tout en étant adapté aux enfants et simple d’accès par ce principe de briques, est un outil puissant », conclut-il.

     

    Un reportage réalisé dans le cadre du voyage de presse lors des NetJournées, du 25 au 27 mars 2015 à Bischoffsheim.
    Remerciements tout particuliers à la DANE de l’Académie de Strasbourg, et aux partenaires de cette journée :

    NetjourneeslogoITOPeducationlogoWasaby_logo

  • ECO, le portail qui facilite la recherche de contenus éducatifs ouverts

    ECO, le portail qui facilite la recherche de contenus éducatifs ouverts

    ECOMoocHP_010515

    ECO, qu’est-ce-que c’est ?

    ECO est l’acronyme de E-learning Communication Open-Data c’est-à-dire la formation en ligne et mobile avec des données ouvertes et accessibles pour tous. C’est un des rares projets européens de MOOC (cours massivement ouverts en ligne) financés par le programme « Compétitivité et Innovation » de la Commission Européenne, avec 19 partenaires sur 6 pays.

    C’est le portail européen d’hébergement de MOOCS. Le projet ECO est innovant à trois points de vue : technologie, diffusion et (auto)formation.

    Une innovation technologique

    Le modèle dominant actuel : un pays, son portail, sa plateforme et sa langue. Et au sein de cette plateforme un catalogue de cours massifs ouverts en ligne (MOOCs).

    Par contraste, ECO propose un modèle alternatif : une union de pays, l’Europe ; un portail décentralisé avec un guichet unique, 5 plateformes en 6 langues. La communauté universitaire se connecte à tout en un clic.

    Pour l’institution, c’est une vitrine donnant une visibilité internationale aux MOOCs nationaux. L’offre apparaît immédiatement, de manière très souple et intuitive : par la thématique ou la langue. Les MOOCs sont conçus sur des plateformes et par des partenaires différents.

    ECO est soutenu par des plateformes qui permettent l’apprentissage collaboratif en ligne, l’évaluation par les pairs, la certification, le travail en groupe, le microblogging, la géolocalisation, la traduction et la gamification.

    Le potentiel d’extension est très vaste, à terme : le portail peut accueillir jusqu’à 4 000 MOOCs.

    ECO propose actuellement 16 MOOCs dont les deux français se sont ouverts fin avril.

    [callout]Les deux MOOCs français dont la saison 2 a débuté le 20 avril sont :[/callout]

    Le sMOOC DIY Éducation aux Médias et à l’Information (EMI)

    Il répond à vos interrogations sur l’EMI : Pourquoi ? Qui ? Quoi ? Comment ? Il donne des outils pour mettre en œuvre des projets d’EMI (objectifs, compétences, évaluations). Il s’appuie sur une communauté de professionnels qui échangent sur leurs projets.

    Découvrez l’avatar Eol dans le teaser du MOOC.

     

    Le sMOOC, Ma Pédagogie à la Sauce Web 2.0

    Il explore les médias sociaux en lien avec les enjeux pédagogiques du web 2.0 via la maîtrise d’une panoplie d’outils au service de l’innovation techno-pédagogique.

    Les participants construisent des parcours et deviennent pleinement acteurs du web social.

    Découvrez les chefs dans le teaser du MOOC

    Un MOOC transversal à tous les pays, piloté par la France, le MOOC Pas à Pas

    Il favorise l’auto-formation et la formation entre pairs, pour apprendre à faire des sMOOC, il est proposé en mode expérimental pour cette saison.

    L’objectif est de permettre la création de MOOCs par les participants eux mêmes.

    ECOMooc3_010515

    ECO se présente sous la forme de trois saisons en 2014-15, avec un objectif d’amélioration continue et de partage. En 2015-16 les participants (enseignants, formateurs, etc.) seront en mesure de créer leurs propres projets de sMOOC avec ECO.

    La géolocalisation, de l’évaluation par les pairs, des groupes de travail…

    C’est donc un formidable outil d’apprentissage qui est proposé, complémentaire au présentiel, permettant aux inscrits de développer leur compétences en matière de construction de projet collectif, d’échanges avec leurs pairs, de travail collaboratif.

    C’est une garantie de diversité culturelle : ECO dispose aussi d’une fonctionnalité permettant la présentation du cours en plusieurs langues.

    ECO favorise également l’accessibilité pour les personnes porteuses de handicap.

    Conclusion : pourquoi rejoindre ECO ?

    ECO est un système extrêmement souple, ouvert et intuitif. Il propose un véritable choc de simplification : la procédure d’accès au service et de demande d’hébergement et de création est simple et rapide. Les enseignants et équipes pédagogiques qui le souhaitent peuvent y construire et héberger leur MOOC.

    La France peut y déposer 500 MOOC d’ici 2017 ! Nous vous donnons donc rendez-vous sur ECO.

    Plus d’infos :
    Contact :adeline.bossu@etud.sorbonne-nouvelle.fr et Divina.frau-meigs@univ-paris3.fr
    Site internet : ecolearning.eu
    Accès aux deux MOOCs français : hub5.ecolearning.eu

    Twitter :@ECOmooc #JoinECO
    Facebook : ecolearning.eu
    Linkedin : ecolearning

  • Les apports du numérique : nouvelles intuitions pédagogiques avec la classe inversée.

    Les apports du numérique : nouvelles intuitions pédagogiques avec la classe inversée.

    Je n’ai aucun mal à imaginer cela dans le cadre de formations supérieures obligeant les élèves, devenus étudiants, à se former en parallèle ou en plus des cours dispensés. Dans le second degré, je suis assez d’accord pour les élèves de lycée ; j’ai plus de mal avec les collégiens. Et que dire du premier degré ?

    Martial_classeinversee1_210415Répondre tout de suite par cette contradiction : « étonnant cette remarque car plusieurs classes inversées ont démarré dans le monde francophone au primaire et collège mais effectivement la question de l’autonomie semble se poser. Mais ne se la pose-t-on pas pour une classe classique ? » (C.Batier)

    Plus qu’un article de fond, c’est aux mises en oeuvre que je vais m’attacher dans cette publication.

    Une mise en oeuvre toute personnelle que je déclinerai en plusieurs niveaux, sur le cas d’exemples très concrets où je vous fais part de mon interprétation des choses. Une interprétation soumise à critique bien évidemment et qui se nourrira au fil du temps des découvertes et avancées qui seront faites au travers des présentations auxquelles je pourrais assister.

    Pour essayer de comprendre les enjeux de la « classe inversée » et être pragmatique dans mon discours, je m’appuierai sur différentes activités en rapport avec les développements numériques en cours. Je lie de manière forte ce qui se passe dans mes leçons avec les compétences acquises au travers des différentes disciplines.

    Le mot est lâché, je vois la classe inversée au travers de « l’interdisciplinarité ».

    L’activité physique et sportive est un lieu conséquent de recherche d’informations. Et cette information se trouve dans la richesse des contenus des autres disciplines.

    Mon idée, ce trimestre, était de faire un lien entre l’EPS, et tout particulièrement les contenus et l’organisation des séances, et les autres disciplines. Le tout basé sur un axe du projet d’établissement : « mettre le français et les mathématiques au coeur des apprentissages ».

    Jusqu’à présent, difficile de se libérer du carcan des conceptions qui tendent à classifier les actions de chacun (je parle de la valeur attribuée à chaque discipline) et les cantonner à des domaines d’évaluation et de validation affichés de manière intuitive.

    En voulant déplacer un peu les lignes, je me suis rendu compte de la richesse inexploitée des dispositifs numériques tels que nous les concevons.

    C.Batier préconise une réflexion sur la manière dont le temps et l’espace peuvent être utilisés. Par exemple, promouvoir une prise d’information en amont des leçons est un point important, impliquant la mise en oeuvre d’un dispositif permettant à l’élève de trouver de manière précise une information en relation avec les attentes précises des enseignants.

    Et au sein même de la leçon, modifier la posture des élèves et des enseignants de manière à favoriser l’autonomie des uns et l’intervention des autres.

    La brique disciplinaire demeure à mes yeux le vecteur des innovations. Elle renferme les informations pensées pour être partagées et les structures de manière à être exploitées. Là où le dispositif bloque un peu, c’est qu’il n’encadre pas clairement l’activité pédagogique, et oblige à la penser, et surtout repenser. Un rapport au thème de cette année à Ludovia : « Appropriations et détournements dans le numérique éducatif ».

    Une petite expérience de collège qui s’appuie sur la famille des activités duelles en EPS. Ce sont ces activités qui permettent aux élèves de s’affronter individuellement et les incitent à construire une logique de prise d’informations sur leurs capacités et celles de leurs adversaires, organisant les oppositions en fonction de la valeur respective de chacun : tennis, tennis de table, badminton, boxe, lutte, judo…

    Pour ma part, je prendrai appui sur le tennis de table, avec une classe de 6ème… et pour aboutir dans ma réflexion, du badminton, avec une classe de troisième. La question qui se pose :

    comment permettre aux élève de définir une stratégie qui se construit pendant le cours, mais également en amont du cours et en aval ?

    Définissons les conditions avant tout. Un cycle, c’est environ 12 heures de pratique, avec des objectifs allant de l’apprentissage de la règle aux aspects techniques de l’activité. Le situations de références sont et resteront les matchs. Chacun d’eux renferme les fondements des progrès des élèves, par le biais d’observations diverses. Et chacun d’eux produit de fait un résultat prompt à classer les élèves.

    Combien un élève réalise de matchs dans un cycle ? Combien en gagne-t-il ? Contre qui ? Pourquoi ? Autant de questions qui ne se posent pas, autant d’informations qui se perdent, et pourtant pouvant être intéressantes à suivre.

    Pour cela, un seul lieu de centralisation, PRO-EPS. La brique ENT disciplinaire dont nous avons évoqué le fonctionnement lors d’un précédent article. L’application de gestion et de transmission des rencontres s’appelle ATP Network.

    Pédagogiquement, il s’agit de développer une activité de recherche d’information et d’analyse simple afin de permettre aux élèves d’intégrer cette démarche au sein des séances par des choix plus pertinents. L’apport de ces connaissances se fait en dehors du cours. Il s’agit de les lier au vécu en séance afin de construire ensemble les éléments de progrès.

    Pour revenir à l’ensemble de ce qui a été abordé précédemment, j’insisterai sur la valeur des contenus d’enseignements lorsqu’ils sont exploités immédiatement dans des activités personnelles. La classe inversée, au sein des dispositifs de transmission/restitution, renferme un potentiel considérable dans la valorisation du travail personnel.

    L’atteinte de tels objectifs est un levier dans la manière dont sont appréhendées les consignes dans un premier temps, mais également dans la détermination d’objectifs personnels à plus ou moins long terme dans les apprentissages, permettant la différenciation des parcours.

    Partons des élèves de sixième… L’expérience s’est déroulée en plusieurs étapes. Tout d’abord apprendre à maîtriser son espace personnel en ligne. Ensuite, lire les informations qu’il renferme. Des informations essentiellement tirées de la pratique.
    Le premier exercice a consisté à anticiper sur une séance le choix des adversaires. Les vecteurs de diffusion, le mail et une fiche papier. En sixième, les élèves ne possèdent pas tous une boîte mail personnelle. Pour pallier à cette difficulté de diffusion par mail, j’ai opté pour l’utilisation de l’ENT. Pour ne pas être polémique, nous dirons que c’est un peu compliqué, et que la fiche papier demeure dans ce cas une valeur sûre !

    Par contre, il est incontournable de passer par la brique disciplinaire pour pouvoir, de chez soi ou d’ailleurs (CDI, salle de classe,…), avoir accès aux bilans et synthèses. Sur la base de ces informations, quelques explications s’imposent pour pouvoir comprendre ce qui est recherché.

    Martial_classeinversee2_210415

    Il s’agit tout d’abord d’apporter aux élèves un suivi complet de leur activité et les inciter à y développer un intérêt. Avec cette étape franchie, un second effet se produit irrémédiablement. Il s’agit d’une organisation plus dynamique de la séance.

    Martial_classeinversee3_210415Les matchs s’organisent autour d’objectifs personnels de performance et la recherche de l’amélioration de son classement. Les adversaires correspondent à des choix initialement simples et au fur et à mesure stratégiques.
    Par la suite, le passage par des tâches nouvelles (comme l’arbitrage et l’observation) se fait plus facilement par la définition des limites de matchs et les impératifs de formations associés au choix de l’activité.

     

    Progressivement, et jusqu’à la classe de troisième… On peut complexifier les choix en s’appuyant sur les autres disciplines.

    Les mathématiques deviennent un excellent support au travers des chapitres concernant les statistiques, probabilités et la proportionnalité abordés au cours de la scolarité.

    Ainsi, avec une maîtrise des tables de cotation, la réflexion se pousse jusqu’à la prévision d’un intervalle de points accessibles lors d’une séance. Le tout pouvant s’appuyer sur des matchs à thèmes propres à développer des compétences particulières et permettre aux élèves de préciser leurs points forts dans les apprentissages.

    Cette préparation en amont produit déjà quelques effets dans la recherche des moyens pour améliorer son travail en classe. Se fixer des objectifs bien avant la séance, en ayant pris un peu de temps, porte un regard différent sur les feed-back. Il y a une forme d’instantanéité qui s’oppose à cette réflexion plus longue qui interroge sur les choix effectués et les moyens mis en oeuvre.

    Une autre expérience de terrain sur laquelle je travaille depuis peu… « M’sieur, à quoi ça sert de courir ? »

    Tout enseignant d’EPS aura entendu cette célèbre phrase au moins une fois dans sa carrière ! Au début, je m’attachais à répondre de manière très classique sur des problématiques de maîtrise, de connaissance de soi et de santé, et puis… Face à des résultats qui, malgré tous les efforts du monde, n’étaient jamais à la hauteur des attentes des élèves, j’ai pensé proposé d’autres stratégies.

    Tout d’abord, il faut pouvoir définir un cadre progressif qui permette aux élèves d’intégrer quelques impératifs en rapport avec les aspects « classiques » de la justification de la course et les adapter à leurs capacités. Il faut répondre de manière précise à leurs questions (souvent très simples : est-ce que ce que je fais c’est bien ? sous-entendu, est-ce que cela correspond à ce que vous attendez de moi…), et valoriser leur effort.

    C’est ce que permet d’obtenir l’application EPS RUNNING utilisée sur tablette (Androïd) au cours d’une séquence de pratique.
    Une fois le bilan fait sur la réalisation des séquences programmées, les informations sont transmises en ligne.

    Martial_classeinversee4_210415Martial_classeinversee5_210415

     

     

     

     

     

     

     

    Sur la base de ce qui a été réalisé, il s’agit pour les élèves (ici, ce sont des classes de 4ème te de 3ème) d’effectuer un petit travail personnel d’analyse ; l’objectif étant de reproduire la séquence initiale et d’obtenir un travail plus pertinent de ceux qui n’ont pas obtenu un 100% et d’envisager avec les autres d’autres objectifs de réalisation, allant d’objectifs plus ambitieux à la réalisation de performances.

    Exercice type

    Martial_classeinversee6_210415

    Il existe d’autres propositions que nous étudions en ce moment. L’élaboration de contenus prompts à accompagner la marche de l’enseignant en EPS.

    Deux pistes :

    ressources exemples : une pédagogie du modèle qui ne retient que partiellement notre attention. Les ressources de ce type existent (diaporama, vidéos et autres), nous les exploitons au sein des séances pour répondre à des problèmes précis, mais ne sont pas utilisées dans des logiques de progression où le dialogue, l’instant pédagogique, interaction entre l’enseignant et l’élève demeure privilégié pour la conduite des progressions.

    ressources situations : ce sont des descriptifs des mises en oeuvre sur le terrain, apparentées à un carnet de route, souvent complexe, où la lecture par l’élève nécessite un accompagnement par l’action qui ne se vit qu’au sein des situations sur le terrain.

    Nous avons donc orienté nos travaux sur les moyens de comprendre dans des temps différents entre propositions, actions et bilans. Le maître mot de ces travaux est « interdisciplinarité ».

    En effet, le travail sur l’ensemble de cette idée d’inversion est basé sur la collaboration entre les contenus de différentes disciplines, même s’il se veut bénéficier à celle considérée en particulier.

    La possibilité de réinvestissement des savoirs qui est proposée à nos élèves renferme tout l’intérêt qu’il y a à vouloir intégrer les technologies dans les apprentissages. Car même si la plus-value disciplinaire demeure un aspect incontestable, elle est renforcée de fait par cette capacité donnée aux élèves de contextualiser les acquis d’autres matières à des fins de compréhension et de mises en oeuvre.

    Un certain nombre d’obstacles pourraient interférer avec ces développements.

    Le premier étant la difficulté pour les enseignants de repenser la didactique au regard de l’offre de plus en plus large des possibles liés aux usages numériques. Viennent ensuite les inerties décisionnelles concernant le maillage numérique éducatif. Les ENT n’occupent pas, à mes yeux, la place qui leur est destinée dans la scolarité d’un élève et la pratique d’un enseignant. Ce n’est pas la faute des utilisateurs, mais bien celle des concepteurs.

    La culture numérique est interrogée également, laissant une large place aux réseaux sociaux et d’échanges. Cela peut s’avérer intéressant dans beaucoup de domaines, mais ne se préoccupe encore que trop peu de la personnalisation des besoins en amont des prises d’information. Aujourd’hui encore, lorsqu’un collégien doit faire une recherche, la majorité des consignes le laisse un peu dans le vague sur les pistes à explorer ; je précise bien : la majorité, car il existe des travaux très performants qui guident les élèves, mais encore trop peu.

    Dans la mesure où l’activité de l’élève, surtout en dehors du cours et de l’école, demeure une activité encadrée ; et que cette activité propose un contenu prospectif, il y a de grandes chances que se développent des stratégies de « classes inversées ».

    Il me semble qu’une large part doit être accordée à la production prédictive afin de passer en revue la somme des apprentissages et accompagner nos élèves vers une autonomie prompt à donner aux formations à distance et aux développements pédagogiques qui les accompagnent toute la valeur de ce que nous recherchons.

  • Des tablettes au service des initiatives pédagogiques : démonstration en classe dyslexie à Strasbourg

    Des tablettes au service des initiatives pédagogiques : démonstration en classe dyslexie à Strasbourg

    Le collège Truffaut est situé à Strasbourg à Hautepierre, un des quartiers les plus jeunes de France avec 40% de la population de moins de 20 ans. C’est aussi un taux de chômage dépassant les 20% avec 80% des élèves issus de CSP défavorisés et près de 25 % des élèves qui entrent en sixième avec un ou deux ans de retard.

    Dans ce contexte, le collège de 500 élèves dirigé par Thierry Kiledjian, a été labellisé REP+  avec, comme préoccupation quotidienne, de relever le défi de l’échec scolaire.

    Pour les équipes pédagogiques, le projet de développement du numérique est un élément clé, un levier qui peut donner de meilleures chances de réussite aux élèves.

    Netjourneestablettes1_080415La classe numérique, mise en place depuis janvier 2015 pour les élèves dyslexiques de 6ème, fait partie du projet global pour le numérique éducatif au collège. Il s’agit de trente tablettes hybrides connectées à internet.

    Pour la DANE, ce sont d’abord les projets des équipes pédagogiques qui sont intéressants à repérer afin « de mettre en avant les usages et non pas les outils », précise Marc Neiss, Délégué Académique au Numérique.

    Il ajoute que cette philosophie rejoint tout à fait celle du plan numérique national qui vise à repérer les usages et les initiatives pédagogiques pour la mise en place, entre autres, des collèges préfigurateurs.

    Le projet du collège Truffaut a donc été soutenu par la DANE mais également par les financeurs, constitués pour l’essentiel du Conseil Départemental du Bas-Rhin.

    Les tablettes au collège Truffaut : un choix de matériel qui rejoint automatiquement les habitudes d’usages.

     

    Netjourneestablettes3_080415Comme l’explique Marc Neiss, les établissements de l’académie qui ont expérimenté les tablettes ont choisi toute sorte de matériels ; au collège Truffaut, le choix s’est porté sur des usages antérieurs, notamment au travers des solutions bureautiques. « Ils ont donc souhaité retrouver ses habitudes dans la nouvelle tablette ; c’est la raison pour laquelle ils sont restés sur du Windows », souligne t-il.

    De même, le caractère hybride leur permet de retrouver le confort du clavier, « sans perturber les habitudes précédentes », tout en ayant l’aspect mobilité et la possibilité de se mettre très rapidement en configuration « ilots » dans la classe ; sans oublier l’aspect tactile et « touch » qui séduit toujours autant les élèves et leur permet de jongler entre ces trois fonctionnalités : le stylet, le doigt et le clavier.

    « Pour notre projet d’équipement, nous nous sommes orientés sur un matériel type tablettes avec l’idée que les élèves restent toujours sur place, ont à disposition le matériel et que ce sont les enseignants qui se déplacent », ajoute Thierry Kiledjian, Principal du collège.

    Des enseignants engagés avec l’envie de modifier leurs habitudes pédagogiques.

     

    Le point de départ du projet numérique de l’établissement, c’est avant tout une envie de modifier les pratiques pédagogiques pour aller plus loin avec les élèves

    et « tester » de nouvelles manières d’enseigner pour développer les apprentissages ; en soi, le numérique ne constitue qu’un support.

    Lorsque le principal a lancé le projet, 16 enseignants sur 45 ont répondu favorablement pour « sortir de la logique de cours magistral pour travailler autrement, par ilots ou par projets, par exemple », ce que le numérique permet largement.

    Marie Garrec, enseignante en français, appuyée par Laetitia Boulom, professeur-documentaliste et référente numérique de l’établissement, s’est lancée dans l’aventure avec sa classe de 6ème d’élèves dyslexiques.

    « Dans ma classe, un certain nombre d’élèves ont des Troubles Spécifiques d’Apprentissage, notamment la dyslexie ; l’outil numérique leur permet d’avoir une autre approche de la lecture et de l’écriture, deux terrains où résident les difficultés de leurs troubles », explique t-elle.

    En plus d’être un élément facilitateur pour la lecture et l’écriture, l’utilisation des tablettes en classe les familiarise avec l’informatique, ce qui pourra leur servir par la suite pour prendre en main plus facilement des logiciels à commande vocale ou de lecture automatique, par exemples et donc les aider au rédactionnel.

    « Au fur et à mesure de leur scolarité, on essaie de les former au logiciel de commande vocale pour l’utiliser à la rédaction et donc résoudre leurs problèmes liés à l’écriture », précise Marie Garrec.

    Tablettes hybrides, plateforme Moodle et ENT : des outils qui font leur preuve pour un travail en autonomie dans la classe de 6ème Dyslexie.

     

    Dans sa classe aujourd’hui, Marie Garrec propose à ses élèves de réaliser un travail sur Folios grâce au parcours Moodle, disponible sur l’ENT de l’académie : ENTEA. Ils doivent dans un premier temps visionner une vidéo tutoriel puis compléter un questionnaire sur les tablettes, portant sur le poème choisi.

    Netjourneestablettes2_080415Dans un deuxième temps, ils doivent réaliser eux-mêmes une illustration, un dessin de leur poème, le prendre en photo avec la tablette et l’insérer en guise de photo de couverture dans leur document Folios ; pour ce travail en autonomie, ils disposent d’une fiche de travail sur laquelle ils peuvent cocher les tâches à faire.

    « En dernière étape, ils pourront comparer ce qu’ils ont fait avec leurs camarades et réajuster le formulaire Folios si nécessaire », explique Laetitia Boulom.
    « Et Moodle sur l’ENT nous permet d’avoir l’ensemble de la séquence, de la première à la dernière étape », ajoute t-elle.

    Pour Laetitia et pour Marie, la vraie réalité du numérique est d’intégrer que la posture de l’enseignant a changé :

    on leur apprend à chercher et à trouver les informations dont ils ont besoin pour le cours ; ils deviennent acteurs de la recherche du savoir et ce ne plus seulement nous les enseignants qui leur transmettons.

    Comme tous les enseignants qui utilisent le numérique dans leurs classes et qui témoignent de l’investissement que cela représente, Marie Garrec ne cache pas que c’est assez chronophage en termes de préparation de cours ; mais comme tous, elle relativise aussi sur ce temps de préparation « que je consacre au numérique plutôt qu’à autre chose mais il faut bien préparer les cours de toute façon ».

    « L’aspect formatif pour eux l’est aussi pour nous », conclut-elle.

     

    Un reportage réalisé dans le cadre du voyage de presse lors des NetJournées, du 25 au 27 mars 2015 à Bischoffsheim.
    Remerciements tout particuliers à la DANE de l’Académie de Strasbourg, et aux partenaires de cette journée :

    NetjourneeslogoITOPeducationlogoWasaby_logo

  • ENT et classe inversée, une expérience intéressante en cours de maths

    ENT et classe inversée, une expérience intéressante en cours de maths

     

    D’un point de vue technique, l’ENT facilite grandement la mise en place d’une pédagogie de classe inversée.

    Parallèlement à l’ENT, Raphaëlle Vafiades utilise certains outils de l’académie sur l’Eduportail comme par exemple des outils de QCM. Le cahier de textes de l’ENT permet ensuite de diffuser rapidement aux élèves un QCM qui vérifiera certains points de compréhension avant le cours en classe.

    Plus classiquement, l’ENT va servir à Raphaëlle pour déposer des liens vidéo que les élèves devront consulter à la maison. De plus, certaines ressources sont déjà présentes dans l’ENT, ce qui facilite également le travail de recherche (comme le Site.tv, par exemple).

    Les élèves sont-ils consciencieux et réalisent-ils vraiment le travail demandé ?

    Sur les outils comme les QCM, Raphaëlle a le moyen de vérifier si le travail a été bien fait ; pour les vidéos, elle ne peut s’assurer qu’elles ont été visionnées par tous. Cependant, « les élèves qui n’ont pas regardé la vidéo se trouvent en décalage dans la discussion en classe ».

    En général, cela n’arrive qu’une fois car les élèves qui n’ont pas fait « leurs devoirs de visionnage », vont voir la vidéo après le cours et les cours suivants, ils ont bien fait le travail.

    Avec la classe inversée, on gagne du temps sur le cours et on mémorise mieux.

    Au niveau des apprentissages, Raphaëlle Vafiades constate qu’avec une vidéo par exemple, les élèves captent plus facilement l’essentiel, ce qui les prépare bien au cours pendant lequel l’enseignante va ensuite entrer dans le détail de la démonstration mathématique.

    « Aujourd’hui encore, lorsque je leur parle des identités remarquables, ils me récitent tous en cœur la phrase qu’il y a dans la vidéo », souligne t-elle.

     

  • Utiliser les Qr codes et la réalité augmentée en classe : un exemple d’activité

    Utiliser les Qr codes et la réalité augmentée en classe : un exemple d’activité

    [callout]Deux précisions avant de commencer :
    ⁃    Un Qr code est une sorte de code barre qui, lorsqu’on le flashe (c’est à dire qu’on le scanne avec une application sur un téléphone portable ou une tablette), agit comme un lien et redirige vers ce que vous avez décidé sur internet (une image, un site, une vidéo etc).
    ⁃    La réalité augmentée permet grâce à une application (en classe j’utilise Aurasma mais il en existe d’autres) d’incruster une couche d’information virtuelle (appelée « aura » dans aurasma) lorsqu’on scanne un repère précis avec la tablette ou le smartphone. Ici aussi cette couche d’information peut être variée : liens vers un site internet, vidéos, extrait audio etc. La personne qui a créé cette couche virtuelle créé aussi le déclencheur (par exemple lorsqu’on scanne une partie de son manuel comme l’a montré F. Jourde).[/callout]

    Le programme d’histoire de 3ème insiste sur la notion de massacre de masse lors de la 1ère guerre mondiale et l’un des exemples de référence est le génocide arménien de 1915. Un des objectifs est de faire comprendre aux élèves que le conflit ne se résume pas à un affrontement franco-allemand.
    Pour cette séance, j’ai disposé la classe en îlots et les élèves, répartis en plusieurs groupes, pouvaient se déplacer de l’un à l’autre munis de leurs tablettes (et de leurs cahiers pour écrire les réponses).

    Nicolasbertos_Qrcode1_250215Nicolasbertos_Qrcode4_250215

     

     

     

     

     

     

     

     

    Sur le groupement de table « Un massacre de masse: le génocide arménien » était étendue une carte (habituellement murale) des zones de conflit de la première guerre mondiale. Étaient aussi disponibles : une série de questions et plusieurs Qr codes (identiques et découpés par mes soins). Les élèves devaient répondre aux questions avec l’aide du document fourni par le Qr code (un document interactif créé avec l’application Thinglink.

    Nicolasbertos_Qrcode3_250215Une fois ce travail terminé, ils devaient placer le Qr code sur la carte (mon but étant qu’ils réalisent que les combats n’ont pas eu lieu qu’à Verdun).
    C’est alors qu’ils devaient se servir de la réalité augmentée : si leur code était correctement positionné sur la carte apparaissait en tant qu’aura, un document supplémentaire (une vidéo).

    La réalité augmentée servait alors de validation de leur réponse : tant que le code n’était pas au bon endroit (et donc tant que leur réponse était fausse) ils n’avaient pas accès au dernier document.

    Bilan de l’activité :

     

    Cette activité a dérouté la plupart des élèves, peu habitués à la réalité augmentée (quelques-uns ne savaient pas non plus utiliser des Qr codes). Il m’a fallu être très présent pour les guider mais il me semble toutefois qu’une fois ces routines installées, elles ne devraient plus poser de soucis.

    Ces deux outils ont un très grand potentiel pédagogique et la plus value en classe m’a semblé intéressante.

    Prochaine étape : faire construire les auras par les élèves.

    Nicolasbertos_QrcodeHomeP_250215