Catégorie : retrospective

  • La plateforme BIC Connect, une bibliothèque de ressources à intégrer à ses propres séances

    La plateforme BIC Connect, une bibliothèque de ressources à intégrer à ses propres séances

    Des interlocuteurs impliqués dans le projet en témoignent aujourd’hui

    Tentons de résumer en trois phrases  – car nous savons que l’enseignant est pressé et qu’il a peu de temps ! – ce qu’il peut faire avec la plateforme Ressources BIC Connect:

    –       Je peux récupérer facilement tous mes documents personnels qui représentent de nombreuses heures (plusieurs années ?) de travail ;

    –       Je peux partager facilement mon travail avec d’autres enseignants qui utilisent comme moi BIC Education et échanger avec eux sur leur manière d’aborder ce nouvel outil ;

    –       Je peux m’appuyer sur des ressources variées et choisies pour l’enseignement en premier degré, qui sont indexées sur des points du programme, facilement intégrables dans mon cours.

    Développons quelque peu ces trois notions essentielles à porter à la connaissance de l’enseignant, « nouvel utilisateur » de la solution…

    Récupérer son « capital pédagogique » très facilement

    « BIC Education, qui s’est construit sur la base du HTML5, donc d’un  format ouvert, peut accueillir nativement des contenus qui viennent du web, des PDF, des fichiers MP3 et, d’une manière générale, tous les documents “à plat“ (images, textes…) que les enseignants ont sur leur ordinateur », décrit Anne Lechêne, responsable des partenariats de BIC Education.

    L’enseignant peut très facilement, à l’aide d’une clé USB, importer la totalité de son « patrimoine » pédagogique de plusieurs mois ou de plusieurs années et donc réutiliser des séances, des images, des fichiers sonores sur la solution BIC.

    Des ressources variées pour étoffer ses séances de cours

    Sur la plateforme BIC Connect, l’enseignant peut choisir entre : des applications multimédia riches en interactivité, des ensembles qui vont davantage ressembler à des livres numériques avec un accès à un « sommaire », mais aussi des ressources plus granulaires qui pourront être intégrées facilement à une séance.

    Certains éditeurs retenus pour intervenir sur la plateforme ont transposé leurs ressources existantes dans une version numérique ; d’autres ont créé des ressources spécifiques pour l’environnement HTML.

    On retrouve une variété de « taille » de ressources ce qui permet à l’enseignant de faire « son marché ».

    Comme le précise Anne Lechêne, « BIC Education n’a pas vocation à être un censeur en matière de ressources pédagogiques ; nous travaillons avec des éditeurs connus et reconnus, mais nous sommes aussi ouverts à rencontrer de nouveaux éditeurs, notamment dans le domaine des applications interactives».

    Comme exemples de ressources, on peut citer, entre autres, le module « Halte aux déchets » 100% multimédia proposé par Terra Project (présent également dans la base du CCR), les éditions Sed qui proposent des activités de différenciation pour l’étude de la langue ; ou encore les éditions Accès et leurs activités interactives de logique et de situation problèmes sur la base de Sudoku animaux, qui permettent de travailler sur des compétences d’organisation et de gestion des données.

    Les enseignants vont-ils pouvoir modifier ces supports éditoriaux ?

    A ce propos, Anne Lechêne apporte quelques précisions : « il n’y a pas d’altération de la ressource de l’éditeur puisque c’est lui qui aura défini le niveau de “granularité“ auquel il propose son contenu éditorial » et elle ajoute que « c’est en revanche une vraie ouverture à la liberté pédagogique : l’enseignant se saisit de ce contenu et l’intègre à ses propres créations de séances ».

    Des ressources rapportées aux points du programme officiel de l’éducation nationale

    Toutes les ressources sont indexées en fonction des points du programme de l’éducation nationale.

    « L’enseignant peut très facilement les rapprocher de ses objectifs pédagogiques et insérer tel ou tel élément fin dans ses propres séances », souligne Anne Lechêne.

    Pour certaines ressources, plus complexes, les éditeurs fournissent même un guide pédagogique qui propose à l’enseignant des pistes possibles d’exploitation des contenus,  en fonction des programmes.

    Une tarification conçue pour l’école

    Contrairement à un produit grand public, la solution BIC exclusivement conçue pour l’éducation, a adopté naturellement un modèle de tarification pour l’ensemble d’une école. Ainsi, il a été permis aux éditeurs de pouvoir calculer leurs tarifs sur la base de 6, 15, 30 ardoises ou pour l’ensemble des stations présentes dans l’école.

    « La pratique courante dans le secteur marchand grand public, de vendre des licences individuelles, n’a pas lieu d’être dans l’éducation et s’avère même très handicapante », souligne Anne Lechêne pour justifier ce choix.

    Anne Marleix, Présidente de Strass Productions, éditeur de Terra Project et qui propose l’application « Halte aux déchets » sur la plateforme Ressources BIC Connect rejoint ce propos.

    Pour elle, les « stores » sont des passages incontournables, commercialement parlant, mais ne sont pas du tout adaptés au monde de l’éducation.

    « Avec la difficulté que les enseignants ont pour trier dans cette multitude d’informations, les « stores » ne sont pas une solution pour l’éducation. La démarche originale de BIC en cela est intéressante parce qu’elle est ciblée pour le secteur éducatif et que les ressources sont sélectionnées et qualifiées ».

    Sur la question des mises à jour, Anne Lechêne précise que ce facteur a été pris en compte dès le début, de manière à ce que celles-ci soient faites de manière centralisée et « qu’on ne passe pas des nuits à synchroniser des contenus », ajoute t-elle.

    BIC Connect, un agrégateur de contenus

    Les enseignants qui le désirent peuvent publier leurs contenus sur la plateforme BIC Connect, afin de les partager avec des collègues, sous la forme qu’ils le souhaitent et même partager des séances « clé en main » accompagnées d’un descriptif.

    En ce sens, l’ambition de BIC est bien de se positionner comme un « agrégateur de contenus », « en toute modestie », comme le précise Anne Lechêne.

    La plateforme a bien vocation de « dépasser » le stade du catalogue où l’enseignant trouvera, ou pas, ce qu’il recherche ; l’idée est d’enrichir l’espace Ressources par du contenu réalisé par des pairs. Les enseignants vont pouvoir « faire leur marché » et s’approvisionner dans une bibliothèque de ressources d’une part, puiser dans leurs stratégies pédagogiques d’autre part.

    « C’est en réalité ce que font déjà les enseignants et ce qui est très important c’est que les enseignants aient la possibilité de puiser, selon leur objectif pédagogique dans telle ou telle ressource, chez tel ou tel éditeur ou en s’inspirant de productions de collègues, pour créer leur propre contenu », conclut Anne Lechêne.

    Cette fonctionnalité a séduit Fabienne Pétiard, IEN de la circonscription de Clichy qui déclare :

    « Il y a des enseignants qui ont besoin de séquences “clés en main“ ; d’autres sont plus ouverts à construire quelque chose. La solution BIC éducation répond à ces deux niveaux d’attente. De plus, l’option de partage et de modification de séquences me paraît tout à fait intéressant car il faut l’avouer, le problème de l’édition papier est que le contenu est fermé et non modifiable ».

    Pour ce qui est des droits d’utilisation des contenus produits par les enseignants, ces ressources sont toutes en Creative Commons, identifiées avec une origine, modifiables et partageables pour une utilisation non-commerciale.

    En ayant intégré cette fonctionnalité d’agrégation, BIC éducation espère coller au mieux aux attentes des enseignants, pour qu’ils évoluent sur un terrain qui leur est familier.

    C’est en tout cas un bon moyen de les rassurer : un atout quand on sait que l’appréhension est un des principaux facteurs rebutants des usages du numérique à l’école…

  • Les MOOC débarquent enfin en France

    Les MOOC débarquent enfin en France

    Une définition des MOOC

    Le MOOC, une définition ? Cet acronyme signifie : « massive open online course » éventuellement francisé sous l’appellation CLOM ou « Cours en ligne ouverts et massifs » mais la Ministre de l’Enseignement Supérieur Geneviève Fioraso (qui avait défrayé la chronique en annonçant que les cours universitaires pourraient se faire en anglais) préfère qu’on s’en tienne au terme international.

    L’histoire du phénomène

    Le MOOC découle du mouvement de l’OpenCourseWare dans lequel se sont engouffrées de nombreuses universités américaines dès les années 2000, avec en avant garde de la formation en ligne ouverte pour tous, le MIT et l’Université de Stanford. Cependant, l’interactivité entre étudiants et professeurs est assez faible dans les premières expériences.

    C’est en 2008 que la dénomination de MOOC apparaît avec les cMOOC, « c » pour « connectivisme ». Un cours auprès de quelques étudiants a été ouvert à plus de 2300 participants gratuitement  par l’initiative de Georges Siemens (Université d’Athabasca) et Stephen Downes (National Research Council). L’objectif étant de rompre avec l’esprit plus figé de l’OpenCourseWare et de dynamiser les relations entre professeurs et étudiants afin que le savoir soit transmis par interaction.

    De nombreuses plates-formes ont vu le jour (Udacity avec l’Université de Stanford, puis Coursera en 2012, edX par le MIT la même année puis bien d’autres établissements ont suivi et développé leurs propres plates-formes ouvertes). Aujourd’hui la plupart des Universités américaines proposent des cours ouverts en ligne.

    Les mêmes Stephen Downes et Georges Siemens ont finalement validé l’existence de deux types de MOOC distincts. Les cMOOC et les xMOOC. Les premiers étant plus axés sur la connectivité, où le savoir est généré par les étudiants en interaction et le second héritier des OpenCourseWare ou xMOOC privilégient le transfert des connaissances de manière magistrale donnant éventuellement lieu à un certificat de complétion.

    Sir John Daniel, un pionnier du e-learning expert des MOOC déclarait : « De fait, le première génération de MOOC ou cMOOC visait à maximiser les connexions entre apprenants. Cependant, dès 2012, les xMOOC émergent (avec coursera par exemple) et remettent en avant un enseignement du haut vers le bas, tel un cours magistral. Cependant la phase actuelle de l’évolution est marquée par la multiplication des initiatives et nous n’en sommes qu’au début. »

    Toujours d’après lui quand on lui demande quel est l’avenir des MOOCs : « Un processus assez sauvage de la sélection darwinienne va maintenant se mettre en place. La plupart des institutions qui utiliseront les MOOC uniquement pour un souci de relations publiques verront leurs projets tomber à l’eau, mais des acteurs sérieux mèneront les MOOCs dans le lit de l’éducation et secoueront le monde de l’enseignement supérieur. »

    Un cours en ligne de type MOOC est donc ouvert, gratuit et massif. De fait, des milliers de personnes peuvent suivre le même cours en ligne gratuitement. Qui n’a pas rêvé de suivre un cours universitaire à Stanford ou Harvard ? Néanmoins, pour faire reconnaître un certificat ou un diplôme il sera nécessaire de payer…

    Et la France dans tout ça ?

    Les Universités et les écoles de commerce sont plus en retard mais le mouvement semble s’annoncer clairement. La prestigieuse école de commerce HEC annonce la sortie de deux enseignements en ligne accessibles à tous début 2014 sur la plateforme Coursera (plateforme américaine) puis elle s’orientera ensuite sur le dispositif France Université Numérique.

    En effet, pour « ne pas rester à la remorque » des autres Mme Fioraso a récemment impulsé un vaste mouvement pour le développement de la formation ouverte visant 300 Moocs dans les trois prochaines années et ça commence dès octobre, tous les détails de cette révolution sont sur le site de France Université Numérique.

    Quel est le public des MOOC et du e-learning en général ?

    L’école de langue, EF Englishtown dispense des cours d’anglais à distance et en ligne depuis 1996, date de son partenariat avec Apple, et chaque mois ses étudiants y consacrent un million d’heures. D’une certaine façon, le e-learning est assez proche du phénomène des MOOC.

    Mélodie Laperdrix, Directrice Marketing pour EF Englishtown déclare : « Tout le monde s’attend à voir s’inscrire un public d’étudiants aux MOOC mais dans les faits il est intéressant de savoir que toute la société a un véritable intérêt à cette révolution de la formation en ligne. Nous constatons que notre public est très varié et désireux d’apprendre et de renforcer son savoir-faire ». En effet, Geneviève Fioraso souhaite que tous participent à ces cours et elle a déclaré :

    « France Université Numérique ne s’adresse pas seulement aux étudiants »

    EF Englishtown fait toute la lumière sur la composition de ses propres étudiants qui représenteront sans doute le même public que les MOOC :

    . 16 % des étudiants sont de jeunes adultes et actifs (hommes ou femmes), souvent célibataires et vivant dans les villes avec un profil d’âge de 22 – 45 ans. Ces derniers cherchent à améliorer leur anglais pour des raisons plutôt professionnelles.

    . 22 %, sont des parents de familles actives (homme à 72%), ayant généralement de jeunes enfants et vivant plutôt en marge des centres urbains. Ils apprennent l’anglais presque exclusivement pour leur carrière privilégiant un axe d’apprentissage lié à leur métier avec un profil d’âge entre 26 et 45 ans.

    . 11 % de cadres matures (autant de femmes que d’hommes), issus d’un milieu plutôt aisé et de haut niveau d’éducation cherchent à améliorer leur anglais pour s’élever dans leur carrière professionnelle, ils ont globalement entre 46 et 75 ans et résident en banlieue des grandes villes
    comme Paris, Lyon et Lille.

    . 36 %  de seniors (femmes à 68%) âgés entre 46 et 75 ans (souvent retraités) qui apprennent l’anglais pour leur travail lorsqu’ils sont encore en activité mais également pour le plaisir, le côté social ou les voyages.

    . 15 % ont un profil indéterminé  ne rentrant pas dans ces catégories.

    Plus d’infos sur : www.englishtown.fr

    Emmenez votre école partout et Une nouvelle manière d’apprendre l’anglais

  • Read Play, le serious game pour évaluer des ados en situation d’illettrisme ou décrocheurs scolaires

    Read Play, le serious game pour évaluer des ados en situation d’illettrisme ou décrocheurs scolaires

    Ce serious game innovant associe des séquences vidéo dynamiques de la vie professionnelle (métiers du bâtiment,  de la restauration…) à des épreuves d’évaluation du langage écrit et du fonctionnement cognitif.

    Gerip2_151013Le logiciel READ PLAY (support DVD PC/MAC)

    Read Play est un serious game d’évaluation des compétences clés pour des apprenants présentant des troubles de la lecture, de l’orthographe ou du calcul. Il permet, à l’aide de 20 épreuves d’évaluation contenant chacune 15 items (ou étapes) d’évaluer le niveau de langage oral et écrit ainsi que le profil cognitif d’un apprenant adulte.

    La passation complète de l’évaluation Read Play permet d’établir un positionnement de l’apprenant concernant son degré d’illettrisme sur une échelle de 1 à 4 (référentiel ANLCI) et surtout de cerner ses points forts et ses lacunes afin d’établir un projet de remédiation efficace et sur-mesure.

    Les épreuves cognitives et linguistiques ont été élaborées en s’appuyant sur des situations concrètes de la vie professionnelle.

    Gerip_141013Read Play utilise des séquences vidéo « métiers » et 300 items d’évaluation

    Le DVD Read Play s’appuie sur des séquences vidéo de gestes techniques liés à la vie professionnelle dans les domaines du bâtiment / transport /  voirie / restauration/ propreté et sur l’évaluation des fonctions cognitives et linguistiques (perception/attention/visio-spatial/mémoire/logique/langage oral/langage écrit/fonctions exécutives).

     

     

    En savoir plus :
    Gerip est une société spécialisée dans l’évaluation et la remédiations cognitives par des dispositifs numériques innovants
    pour les élèves à besoins particuliers : élèves DYS, décrocheurs scolaires, jeunes en situation d’illettrisme
    Plus d’infos : www.gerip.com

  • Le futur de l’éducation : BYOD en classe !

    Le futur de l’éducation : BYOD en classe !

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    En cette rentrée, certains enfants reviennent à l’école « armés » de leurs plus fidèles outils numériques. Ordinateurs portables, tablettes ou Smartphones offrent aux écoles et aux universités la possibilité de proposer un environnement dynamique qui permet à l’élève de choisir sa techno qui va l’accompagner en classe pour son apprentissage.

    Tim Panagos est persuadé des atouts positifs que le numérique apporte en classe, sans ignorer cependant, les répercussions que cela entraîne sur parents et professeurs, les mêmes questionnements qui sont apparus lorsque le BYOD a débarqué dans les entreprises, il y a déjà quelques années.

    Parents, bienvenus au 21ème siècle !

    On entend souvent par des parents concernés rabâcher les impacts négatifs d’une accessibilité à internet non contrôlée dans les écoles pouvant conduire à des dérives.

    « C’est logique, aucun parent que je connaisse ne militerait en faveur d’un accès illimité, à tout va, à internet pour ses enfants, ce ne sont que des enfants après tout » !

    L’auteur comprend donc les préoccupations, légitimes, de tout parent tels que la surabondance de jeux vidéo, l’accès jugé dangereux aux réseaux sociaux, la navigation vers des contenus douteux etc.

    Mais il faut être réaliste, décrit Tim Panagos : « les outils numériques ont définitivement changé notre vie » ; tablettes et smartphones nous donnent un accès en continu à des informations ; avec le smarphone dans votre poche, vous êtes toujours connecté tout en étant mobile : c’est juste un aperçu de ce qui nous attend pour le milieu et la fin de notre siècle. Et ce n’est que le début ! Cela vous excite ou vous effraie ?

    Pas besoin d’être visionnaire pour s’apercevoir qu’aucun d’entre nous ne se balade sans son smartphone et que vous n’êtes jamais très loin d’une connexion. A votre avis, pourquoi ?

    Parce que l’être humain voit ses capacités nettement s’améliorer dès lors qu’il est en contact permanent avec l’information et le monde ; connexion qui lui est permise grâce à ces appareils.

    « Mon smartphone vient améliorer les capacités de mon cerveau ; avec mon smartphone et mon cerveau, je suis encore plus puissant ».

    Et si on devenait « addict » à être toujours plus fort ?

    C’est en tout cas ce que pense l’auteur : pour lui, c’est une réalité, nos « doudous » numériques nous rendent plus forts…un peu plus distraits aussi, mais c’est normal, à toute adaptation, ses inconvénients !

    De ces constats, Tim Panagos pose la question : qui va apprendre à nos enfants à utiliser au mieux ces outils « super puissants » ? Qui va les rendre responsables de leurs usages ?

    BYOD dans la classe

    Aujourd’hui, il est aussi important d’éduquer nos enfants à utiliser leur « cerveau numérique » que leur cerveau « physique ».

    Si nous considérons l’Ecriture, cette révolution qui a permis de figer, de conserver et de partager des savoirs, elle est décrite comme une « puissante » révolution de la connaissance.

    Comme il serait désormais impensable de ne pas apprendre aux enfants à lire ou à écrire pour les faire aller au-delà du langage parlé, il serait tout aussi impensable de les priver de leurs outils numériques pour les mêmes raisons que l’apprentissage de l’écriture.

    Au-delà de la classe

    L’auteur encourage les parents à soutenir les écoles qui envisagent le BYOD dans les classes, mettant en avant l’absolue nécessité de faire adopter aux enfants l’idée qu’apprentissage et numérique vont de pair. Ce ne sont pas que des outils de jeux !

    « Quand vous lisez une histoire à vos enfants, lisez à la fois sur livres papier et sur livres numériques ; montrez-leur que les outils numériques peuvent vous apprendre des choses et contribuent à l’acquisition de connaissances ; votre objet numérique n’est pas seulement un outil de travail mais peut vous être utile aussi à la maison… »

    En intégrant tous ces outils comme des composants de notre vie de tous les jours et en les introduisant auprès de vos enfants de manière ouverte et active pour les sensibiliser aux usages, à la fois ludiques et éducatifs, vous ouvrez la porte aux futurs étudiants qui vont mener la barque (que dis-je, le paquebot !) du 21ème siècle.

     

    Réagissez sur cet article et le point de vue de Tim Panagos, en nous laissant un commentaire ci-dessous. C’est à vous !

    Plus d’infos : article en VO ici par Tim Panagos 

     

     

  • Articulation TNI, manuel numérique et ENT :  construire son cours en temps réel et le mettre en ligne

    Articulation TNI, manuel numérique et ENT : construire son cours en temps réel et le mettre en ligne

    L’objectif de cet atelier est de présenter aux enseignants ce que l’on peut faire au quotidien dans son cours en utilisant les ressources conjointes d’un manuel numérique, d’un tableau interactif et d’un ENT (eLycée, l’ENT de la région Rhône-Alpes).L’objectif est d’ouvrir de nouveaux horizons pour l’élaboration d’un cours qui diffère des méthodes classiques – cours magistral entièrement rédigé au tableau ou dicté, cours basé sur la distribution de polycopiés à trous complétés par une fiche de synthèse.

    Ici, on construit le cours sur une page blanche du TNI en direct devant les élèves en y intégrant des captures faites à partir des différentes ressources numériques disponibles.

    Le résultat obtenu est mis à disposition des élèves et des parents en fin de séance sous forme d’un fichier « .pdf » qu’ils trouvent attaché à la séquence dans le cahier de textes numérique de l’ENT de l’établissement.

    Ce document, qui intègre tout ce qui a été écrit manuellement par l’enseignant et les élèves, est « illustré » par toutes les captures d’écran (éventuellement annotées) du manuel numérique et des divers logiciels disciplinaires utilisés pendant la séquence.

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    En début de séance, le professeur va récupérer sur l’ENT le « pdf » de la séance précédente afin de rafraichir la mémoire de tous. Il peut ensuite poursuivre sur la même page ou en ouvrir une nouvelle.

    Lors de la construction du cours, le numérique va servir à enrichir le document élaboré. Pour cela, différentes ressources vont être utilisées : logiciels pédagogiques, internet ou encore les ressources présentes dans l’ENT – ressources partagées entre utilisateurs  ou issues du « catalogue » de ressources numériques de l’ENT.

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    Ci-dessus un exemple de cours mis en ligne sur l’ENT tel que les élèves le retrouvent le soir en rentrant chez eux.
    On y trouve, par exemple :

    –        Des images (four solaire, lentille) glanées sur internet.

    –        Des captures d’écran de la calculatrice utilisée par les élèves obtenues à partir d’un logiciel d’émulation.

    –        Des définitions extraites du manuel numérique adopté au lycée.

    –        Une courbe (construite par un élève) capturée à partir du logiciel Geogebra.

    Les avantages induits par cette méthode sont les suivants :

    • L’accès au cours est possible à tout moment depuis n’importe quelle connexion à internet (par exemple pour les élèves absents ou les parents).
    • Les élèves n’ont plus besoin de leur manuel papier en cours (cartables allégés).
    • La connexion à l’ENT permet aux élèves d’accéder à un grand nombre d’autres services (ressources numériques pédagogiques, outils de communications, messagerie, blogs, services de vie scolaire, etc.)

    La construction du cours en direct est une perspective qui se dessine avec la généralisation du matériel informatique en classe (postes connectés à internet, tableaux numériques, tablettes, etc.)

    De plus, la plateforme centralisée via authentification unique que constitue l’ENT permet un accès efficace aux ressources produites en classe.

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    Ci-contre, un autre exemple du résultat obtenu lors d’une séance de travaux dirigés consacrée à l’apprentissage de fonctionnalités statistique de leur calculatrice graphique.

    Un élève a capturé l’exercice dans le manuel numérique et l’a affiché sur une page blanche.

    Grace au logiciel d’émulation affiché en 2m X 2m, l’enseignant n’a plus besoin de passer de table en table pour montrer la séquence de touches à utiliser.

    Des captures sont faites pendant l’explication et sont intégrées au document final.

     

    J’ai mis en place ce fonctionnement depuis 2 ans. Les retours sont très positifs :

    –       Les élèves apprécient le côté « collaboratif » de la construction du cours.

    –       Ils sont fiers de montrer leurs « créations » sur internet à leur entourage.

    –       En cas d’absence, ils n’ont plus besoin d’emprunter le cahier d’un camarade pour faire des photocopies.

    Les parents apprécient de la même façon la grande disponibilité du cours et des TD.

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    Axel corrige un QCM qu’il a capturé dans le manuel numérique. Il entoure directement  les bonnes réponses sur l’énoncé (gain de temps) et justifie ses réponses à coté…

    Les documents produits sont des fiches souvent plus attrayantes que celles produites lors d’un cours « traditionnel » ; de plus c’est une photographie fidèle de ce qui a été fait en cours qui reste disponible toute l’année en un clic.

    Voir le programme général de l’Université d’été LUDOVIA 2013 ici

  • Le wifi, frein politique contre l’école numérique?

    Le wifi, frein politique contre l’école numérique?

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    Mais que penser des différentes études contradictoires sur les risques encourus par les enfants devant l’exposition aux ondes? Comment concilier les principes de précaution de santé publique, pour protéger les enfants de risques éventuels et permettre aux enseignants d’utiliser des outils en phase avec leurs besoins pédagogiques ?

    Un débat plus politique que scientifique ?

    Quelque soit la collectivité, cette question ne laisse pas indifférent, en particulier en période de campagne électorale, où chacun y va déjà de son argument en bon lobbyiste, pour défendre sa position.

    D’autant que l’on peut facilement penser que le rejet des amendements à l’Assemblée, qui demandaient l’interdiction du wifi dans les écoles, dans la loi sur la refondation de l’école, durcira les débats en local : en particulier à travers des associations très actives telles que « Robin des Toits« , ou de parents d’élèves qui s’élèvent contre les usages du numérique sans fil dans les écoles.

    Ce sujet rejoint celui des antennes relais qui occupe encore le terrain politique depuis plusieurs années. En effet, les élus se sentent à cet effet pris « en otage » entre l’absence de prise de position des différents ministères successifs face aux études de l’OMS et les pressions exercées en local par les différentes associations ou élus écologistes, qui on le sait, utiliseront entre autre ce type d’argument comme menace électorale.

    Bien qu’aucune étude n’ait encore démontré avec recul et certitude les effets néfastes du wifi, en particulier sous exposition modérée, la réciproque reste vraie. Aussi les élus, dans leurs responsabilités de choix des équipements et des lieux d’accueil pour les enfants, s’ils n’adoptent pas de façon définitive le principe totale de précaution, ont souvent choisi d’opter, dans un premier temps pour ce principe, afin de se donner le temps de la réflexion.

    C’est ainsi que l’on a pu observer, au-delà des problèmes de coût, un démarrage très lent voir parfois avorté, des expérimentations de tablettes dans les écoles.

    Or, se priver totalement du wifi dans les écoles, serait aujourd’hui un non sens au moment où un élan concret est donné pour soutenir la pédagogie différenciée grâce aux usages transversaux du numérique dans la classe.

    Non sens également, d’obliger certains élus par pression politique, de supprimer des antennes-relais, lorsque l’on sait suite à une étude de l’AFNOR, que « plus on éloigne une station de base des utilisateurs afin de diminuer les niveaux d’expositions aux champs induits par les antennes, plus la puissance moyenne d’émission des terminaux, (qu’ils soient ordinateur, tablette ou téléphone portable),  augmente pour conserver une bonne qualité de communication ».

    Quels consensus trouver?

    Quoiqu’il en soit entre le tout wifi qui, s’il inonde les enfants à l’école toute la journée, et le principe de précaution totale qui en interdit tout usage, des solutions intermédiaires existent.

    Mais tout d’abord, d’expérience, les élus ont tout intérêt, comme a pu le faire la ville d’Ivry par exemple, de commanditer une étude de mesures des ondes en circulation dans les écoles concernées, avant la mise en service de tout outil mobile :

    Un moyen de poser sérieusement le cadre d’un tel projet en faisant partager les résultats, donc en impliquant les acteurs concernés dans le débat.

    Cette étude peut être effectuée par des experts spécialisés, tels que ceux du CRIIREM – Centre de Recherche et d’Information Indépendant sur les Rayonnements ÉlectroMagnétiques – qui mesurent l’état de l’art des ondes électromagnétiques et réalisent également des mesures lors de simulations en présence d’ordinateurs mobiles et / ou de tablettes, selon les hypothèses d’équipements de la ville.

    Ces mêmes experts émettent ensuite des préconisations autour desquelles des consensus peuvent être trouvés.

    En particulier, ceux de réduire la puissance des ondes et non le débit ainsi que ceux de la maîtrise de la durée d’exposition des ondes, par l’usage d’un wifi temporaire, le temps d’une séquence pédagogique.

    La borne, branchée au réseau filaire, est alors munie d’un interrupteur, activable selon les besoins.

    Mais qui dit réseau filaire, implique encore dans beaucoup d’esprits, de lourds investissements de câblage. Or, selon les configurations des écoles, il est également possible, de connecter la classe grâce à une technologie, moins coûteuse.

    Il s’agit du CPL – Courant Porteur en Ligne – dit « professionnel », qui contrairement à la version domestique, totalement inefficace dans de grands bâtiments, s’est technologiquement développé et industrialisé.

    Malgré le scepticisme encore très présent de nombreux directeurs informatiques des collectivités, cette technologie a aujourd’hui fait ses preuves dans les établissements scolaires car les professionnels savent à présent contourner le problème de bande passante, l’un des reproches que l’on faisait au CPL Professionnel.

    Pour un futur proche, une autre technologie pourrait également être une alternative au wifi. Il s’agit du LiFi (Light Fidelity) dont le principe est de diffuser des données numériques par la lumière. Si cette technologie économique et écologique (bande de fréquences gratuites et illimitées débits pouvant atteindre 1 Gbits, diffusion basée sur les lampes LED) s’avère être reconnue par l’OMS, les freins politiques n’auront plus lieux d’être ou changeront de discours !

    Retrouvez tous les articles de MF. Bodiguian dans la rubrique « Refondation et collectivités » ici

  • Imaginaires et promesses du numérique en éducation, par Marcel Lebrun

    Imaginaires et promesses du numérique en éducation, par Marcel Lebrun

    Histoire du personnage, Marcel Lebrun

    Avant d’être enseignant en sciences de l’éducation, Marcel Lebrun a étudié la physique nucléaire et ce n’est qu’au tout début des années 80 qu’il a commencé à s’intéresser aux micro-ordinateurs.

    « Parce que l’informatique m’intéressait, j’ai commencé à développer des logiciels éducatifs et j’ai vite vu que du côté de la partie logiciels, je maîtrisais, mais côté éducatif, ça allait moins bien ».

    Marcel Lebrun s’est donc tourné vers des pédagogues qui m’ont expliqué « que les étudiants n’étaient pas des particules élémentaires et que, la croyance que le champ magnétique de l’enseignant allait les faire apprendre, n’était pas vraiment fondé ».

    Il a suivi l’évolution des logiciels éducatifs, de l’internet, des CD Roms, le Web 2.0 et maintenant les MOOC…pour devenir maintenant un professeur en sciences de l’éducation avec toujours en point de mire, « la volonté de balancer le côté obscur de la force ».

    Ce qu’inspire « Imaginaires et promesses du numérique en éducation » à Marcel Lebrun

    Il se retrouve très bien dans cette thématique car très engagé dans tout ce qui touche à l’humain, et pour lui, « la formation et la pédagogie, ce sont des affaires humaines ».

    Pour lui, l’imaginaire est bien présent lorsqu’on parle de numérique dans l’enseignement car « on essaie bien de s’imaginer comment on sera avec le nouvel outil ».

    Quant à l’idée de « promesses », cela le séduit aussi car elle tend vers des perspectives.

    Il nous propose un titre qu’il aurait envisagé et qui colle davantage à la réalité, d’après lui : « Entre péril et promesses, place à l’imaginaire » ! Et il commente son choix dans cette première vidéo.

    Il reprend une phrase de Michel Serres qui l’inspire,

    « les nouvelles technologies nous condamnent à devenir intelligents » et pour laquelle nombre de personnes rigolent alors que c’est pourtant vrai, « avec les nouvelles technologies, nous avons à créer des choses ».

    Prochain épisode à suivre  sur www.ludovia.com, la semaine prochaine !

  • La première collection de manuels scolaires gratuite sur internet

    La première collection de manuels scolaires gratuite sur internet

    livrescolaire_090413En effet, Lelivrescolaire.fr vient de mettre en ligne sa collection de 16 manuels scolaires en libre accès, couvrant tous les niveaux des matières principales au collège : français, mathématiques, histoire-géographie et anglais.

    Fondée en septembre 2009 par d’anciens professeurs, la maison d’éditionLelivrescolaire.fr propose des manuels scolaires pour le collège, au format numérique (gratuit sur Internet) et au format papier (payant). Les manuels numériques disponibles sur le site internet de l’éditeur se caractérisent par leur grande interactivité.

    L’élève a la possibilité de réaliser la totalité des exercices du manuel en ligne et d’accéder facilement à des contenus multimédias supplémentaires. Côté professeur, le numérique vient renforcer le suivi individualisé de l’élève. L’enseignant peut corriger en ligne les exercices réalisés, sauvegarder les copies et adapter les corrigés au niveau des élèves. Il peut aussi personnaliser son manuel, dont le contenu éditorial réalisé par une communauté de 1000 enseignants est placé sous licence libre (CC-BY-SA).

    En 3 ans, l’éditeur s’est fait une place dans le paysage de l’édition scolaire (7% de part de marché en 2012). Le site internet compte des utilisateurs dans 50% des collèges français. Ce sont aujourd’hui 20 000 enseignants et près de 100 000 élèves qui travaillent régulièrement à partir des manuels numériques gratuits sur le site internetlelivrescolaire.fr.

    L’éditeur ne compte pas s’arrêter là. En mai, il dévoilera ses applications pour tablettes tactiles et pour smartphones, d’ores et déjà annoncées comme révolutionnaires.

  • Apprendre à utiliser le numérique en classe : une formation suffit-elle ?

    Apprendre à utiliser le numérique en classe : une formation suffit-elle ?

    Pour atteindre cet objectif, il semblerait qu’ils aient plusieurs étapes à franchir, avec, comme ingrédient principal de la recette, beaucoup d’investissement personnel.

    Les premiers pas, la découverte

    Avant de se lancer dans l’aventure, l’idéal serait d’assister à plusieurs cours de collègues utilisant déjà le numérique.
    C’est en tout cas ce que conseille Bernard Chabrerie, enseignant en mathématiques, pour que le professeur débutant se rende compte par lui-même des apports du numérique.

    « Il va s’apercevoir qu’il y a une convivialité, une efficacité et une richesse du cours qu’il va pouvoir développer grâce au numérique et seulement après, l’enseignant peut aller voir un formateur ou un autre professeur pour se lancer dans un processus de formation ».

    Suivre une formation spécifique à un outil numérique

    L’intérêt que portent les enseignants pour une demi-journée de formation est certain, car ils avouent découvrir à chaque fois de nouvelles fonctionnalités, « des trucs et astuces » qui leur permettent d’être plus à l’aise devant leurs élèves.
    « Tout ce qui est interactif permet de mieux capter leur attention », souligne Nicolas Giudicelli, enseignant en mathématiques.
    et Panpan Chen, enseignante en chinois poursuit « dès qu’on ajoute des petites étoiles, des smileys ou autres gadgets, ils adorent ».

    Pour Bernard, L’idéal serait d’avoir une session par trimestre, soit sur des outils généralistes, soit par matière pour aborder spécifiquement tel ou tel aspect pédagogique.

    Pourtant, ce type de sessions de formation ne constitue pour eux qu’une base de départ pour la maîtrise du TNI ; « après, il faut pratiquer tous les jours, sinon on oublie tout », nous confient-ils.

    De l’autoformation en continu 

    L’obstacle majeur à leur perfectionnement est le manque de temps.  « Entre le moment où le prof est en cours, où il prépare ses cours et où il corrige les copies, cela lui laisse très peu de latitude pour s’entraîner ».

    Pourtant, c’est indispensable, car comme le souligne Nicolas  « s’entraîner pendant les cours, ce n’est pas terrible ». Il utilise par contre beaucoup plus le TNI lorsqu’il donne des cours de soutien dans lesquels le groupe d’élèves est restreint.
    « Même tout seul, cela m’est déjà arrivé d’aller dans une salle pour faire des tests et tenter de découvrir des choses ».

    L’idéal pour Panpan serait d’avoir un genre de « tutoriel » avec les fonctionnalités par discipline, « car il y a des choses qu’on utilise tous les jours », souligne t-elle. Cela lui permettrait de gagner du temps et de ne pas avoir à chercher dans ses notes.

    L’aspect chronophage de ce perfectionnement personnel est aussi abordé par Bernard qui souligne qu’il a « mis un certain nombre d’heures et de jours à mettre en place certains outils ». Pour lui, l’apprentissage des outils numériques se fait vraiment en continu, « j’ai toujours besoin d’être encore plus performant », ajoute t-il.

    La mutualisation entre enseignants, une forme d’apprentissage peu pratiqué mais pourtant si efficace

    Entre la découverte, la formation et l’autoformation, que se passe t-il ?

    Aujourd’hui, il ne se passe pas grand-chose, ce que regrettent les enseignants que nous avons interrogés ; ils trouveraient par exemple très utile des rencontres entre professeurs pratiquants pour échanger sur leurs usages, toutes disciplines confondues. Ce manque de mutualisation est évident et pourtant, ce travail collaboratif est le meilleur complément à un programme de formation.

    « Quand je vois quelqu’un travailler et m’apporter un outil efficace et rapide, je perçois tout de suite ce que je vais pouvoir en faire, ce qui me permet d’optimiser car je n’ai pas le temps d’aller tout lire, faire des recherches… (…). Apprendre du savoir-faire des autres est essentiel », affirme Bernard.

    D’après lui, ce modèle ne peut se mettre en place à cause de certaines barrières qu’il décrit ainsi : « cela demande à chacun d’entre nous une humilité, se dire « oui, je peux apprendre des autres, ma façon d’enseigner n’est pas forcément la meilleure, je peux l’optimiser »(…). Je pense que dans le monde de l’enseignement, c’est une remise en question qui doit se faire continuellement ».

    Avoir une ouverture d’esprit, la clé pour réussir à apprivoiser le numérique ?

    La conclusion de Bernard résume bien l’état d’esprit dans lequel chaque enseignant devrait entrevoir sa formation au numérique.

    « Installer des tableaux interactifs parce que ça fait bien, ça montre qu’on est une école à la pointe, ça n’a aucun intérêt (…). Donc la formation est essentielle mais tout aussi bien que l’investissement des enseignants. De toute façon, nos jeunes sont dans un monde complétement numérique donc il faut que les enseignants se forment et arrêtent de dire « je ne sais pas faire » (…).
    Ils peuvent avoir des connaissances mais s’ils ne savent pas les transmettre par les outils d’aujourd’hui, je crois pas que cela ne va pas les aider à asseoir une autorité devant les élèves (…).
    Il faut également que les enseignants apprennent à avoir une autocritique sur eux-mêmes et sur l’utilisation de ces nouveaux outils pour aider les jeunes à les prendre en main et les utiliser efficacement
     ».

    Une remise en question pour chaque enseignant sur sa manière d’enseigner, sur ses relations au sein de l’établissement et avec ses collègues pour acquérir de solides compétences en numérique seraient la clé de la réussite ?

    Cela pourrait s’appliquer, d’ailleurs, à d’autres compétences que le numérique dans le monde de l’enseignement…