« Faire entrer l’École dans l’ère du numérique » : une des mesures clés du projet de loi pour la refondation de l’École.
La loi d’orientation du 8 juillet 2013 instaure le service public du numérique éducatif, dont la mission est d’organiser et de stimuler une offre de contenus et de services numériques de qualité à destination de l’ensemble de la communauté éducative.
La direction du numérique pour l’éducation (DNE), créée au mois de mars 2014, a pour rôle de piloter la mise en place et le déploiement de ces nouvelles dispositions, en mettant en synergie tous les acteurs et partenaires du numérique et des systèmes d’information.
Le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche organise la Journée de restitution des résultats de la Concertation nationale sur le numérique pour l’éducation, en présence du président de la République et de la ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le jeudi 7 mai 2015 à partir de 13h à la Maison de la Chimie à Paris.
Programme de la journée de restitution des résultats de la concertation nationale
14h – Ouverture par Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
Restitution des cinq thèmes de la concertation. Présentation par Catherine Becchetti-Bizot, directrice du numérique pour l’éducation.
Les 5 thèmes de la concertation seront restitués :
Améliorer les apprentissages et renouveler les pratiques pédagogiques, Armande Le Pellec Muller, rectrice de l’académie de Montpellier ;
Transmettre les compétences de demain, Daniel Filâtre, recteur de l’académie de Grenoble ;
Réduire les inégalités, Marie-Danièle Campion, rectrice de l’académie de Clermont-Ferrand ;
Ouvrir l’école sur son environnement, Michel Quéré, recteur de l’académie de Rennes.
suivie d’une table ronde avec des grands témoins de la concertation. Animation par Jean-Marc Merriaux, directeur général de Canopé.
Participants :
Daniel Kaplan, membre du Conseil national du numérique (CNNum) et président de la Fondation internet nouvelle génération (FING) ;
Christian Gautellier, directeur des publications des Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active (CEMEA) et président du collectif Enjeux e-médias ;
Stéphanie de Vanssay, professeur des écoles, bloggeuse ;
Claudy Lebreton, président de l’Association des départements de France (ADF) ;
Hervé Borredon, président de l’Association française des industriels du numérique pour l’éducation et la formation (AFINEF), président d’iTop (éditeur de solutions logicielles).
Synthèse par Florence Robine, directrice générale de l’enseignement scolaire
et à 17h30 – Discours de François Hollande, président de la République
Si après avoir effectué toutes les études nécessaires (voir notre article wifi à l’école : comment arbitrer ?), votre choix est à présent établi, il vous reste encore une question à résoudre : comment concilier développement des usages et limitation des expositions aux ondes, afin d’en réduire les dangers potentiels pour les élèves ?
En d’autres termes : « dans quel cas utiliser le wifi, et dans quelles conditions ? Existe-t-il des alternatives ? »
A toutes ces questions, voici 3 points pour alimenter votre réflexion :
Les alternatives aux réseaux WiFi et aux câblages traditionnels…
L’usage du WiFi à l’école est souvent justifié pour des raisons budgétaires : il évite la construction d’un réseau filaire (type RJ45) dont beaucoup d’écoles anciennes sont dépourvues.
Si un réseau filaire dédié est vivement recommandé pour desservir les classes – les débits sont plus performants, évolutifs et la connexion plus stable – il faut savoir qu’il existe une alternative avec la technologie des courants porteurs en ligne professionnel (CPL appelé également BPL).
Cette technologie utilise le courant électrique pour vous donner accès à internet. Mais attention, il ne s’agit pas là de ce que vous utilisez à la maison avec de simples boitiers branchés à la box et à la prise qui relie votre ordinateur. Nous parlons ici d’une technologie industrielle. Voir l’article « Avantage : l’installation est peu coûteuse, rapide et mobile… « .
Autre alternative attendue de tous le Li-FI, qui diffuse le signal internet à travers la lumière et plus précisément les lampes LED.
Pour permettre la mobilité, cette technologie, couplée au CPL, devrait normalement réunir toutes les conditions de performance et théoriquement de sécurité.
Mais notons quoiqu’il en soit un manque de recul sur cette technologie, pour le moins très prometteuse. Car qu’en est il, comme le dit l’étude de l’ANSES « des composantes intenses dans la partie bleue du spectre de la lumière émise par certaines LED qui, posent la question de nouveaux risques sanitaires liés à ces sources d’éclairage » en particulier chez les petits dont le cristallin est encore très sensible. Qu’en est-il de la modulation haute fréquence « invisible à l’oeil » pour autant captée par les tissus ? A suivre…
Un usage raisonné du WiFi, dédié à la mobilité
Il n’y a pas de doctrine officielle du ministère de l’Éducation nationale sur l’usage du WiFi à l’école. Quelques règles simples s’imposent cependant. Il s’agit tout d’abord de lister les cas d’usages où on peut l’éviter : si une prise réseau existe dans la classe et si les TBI, ordinateurs, imprimantes… en sont dotées, autant les utiliser !
La qualité de la connexion y gagnera car le WiFi est une fréquence libre, partagée et à ce titre soumise à des variations de débits qui peuvent être préjudiciables à la qualité des cours.
Un réseau filaire ne résout cependant pas tout : le Wifi s’avère très utile dans les derniers mètres pour gagner en mobilité et en flexibilité : en effet de plus en plus d’équipements utilisés par les élèves et en particulier les tablettes tactiles et les mini-ordinateurs portables ne comportent plus de prises réseau.
Mieux vaut donc opter alors pour une régulation des usages, en rajoutant une borne à n’utiliser que pendant un temps délimité, le temps d’une session pédagogique mobile.
Paramétrer et bien placer les équipements
La plupart des terminaux, routeurs émetteurs WiFi de dernière génération comportent un bouton on/off pour le WiFi : pourquoi ne pas le désactiver lorsqu’il n’est pas utilisé ? Certains box permettent même d’ouvrir le réseau WiFi dans des créneaux horaires pré-programmés.
On peut recommander de placer émetteurs WiFi en hauteur pour les éloigner des enfants, le niveau d’exposition aux ondes diminuant très fortement avec la distance comme l’a montré l’étude de l’ANSES (voir pg 76-77 du rapport). Enfin, on privilégiera un usage des terminaux WiFi sur les tables et évitera qu’ils soient en contact directs avec le corps des enfants.
Toutes ces règles auront avantage à être formalisées dans le cadre d’une charte des bons usages de l’informatique à l’école.
90 collèges sont connectés et équipés en numérique ; aujourd’hui 45 d’entre eux sont reliés à la fibre optique. A minima, chaque établissement dispose d’une salle informatique avec 35 ordinateurs à disposition des élèves.
Pour aller plus loin, chaque collège bénéficie tous les ans d’une dotation complémentaire qui lui permet d’acquérir d’autres matériels.
En 2011, une plateforme d’achat a été créée pour l’acquisition des matériels entre les collectivités de l’académie à savoir le département du Bas-Rhin, le département du Haut-Rhin et la région Alsace.
« Ce groupement d’achat avec lequel nous avons passé un marché public et qui permet donc aux établissements d’avoir des tarifs plus compétitifs et à nous, d’uniformiser l’achat de matériel et donc faciliter la maintenance de ces équipements ».
Concrètement, les collèges reçoivent un catalogue dans lequel ils peuvent « piocher » à hauteur de la dotation annuelle qui leur est allouée.
Sabine Ischia précise que ses homologues du Haut-Rhin et de la région Alsace fonctionnent sur le même modèle.
Faire naître des usages du numérique et inciter à de nouvelles pratiques.
Au-delà de cette politique d’équipement, le Département a initié un appel à projets en 2013, de manière à inciter les usages du numérique au collège.
« Nous souhaitions permettre aux établissements volontaires de pouvoir obtenir de nouveaux équipements ; certains ont déjà opté pour les tablettes pour des projets spécifiques », explique Sabine Ischia.
Aujourd’hui, avec la nouvelle assemblée qui se profile, un nouvel appel à projets devrait être lancée pour pouvoir répondre à des besoins spécifiques, « notamment avec certains élèves, comme en classe ULIS par exemples, qui pourront avoir du matériel adapté pour travailler au plus près leurs difficultés et mieux s’intégrer ».
Dans ce vaste chantier du numérique engagé par le Département, l’ENT a pris sa place depuis plus de dix ans. En septembre dernier, les trois collectivités ont changé de solution ENT pour basculer « ENTEA » sur ITOP éducation.
Nous avons été un des premiers territoires à généraliser l’ENT en 2003 avec cette particularité que nous avons toujours travaillé de concert avec les autres collectivités de l’académie, souligne Pascale Hauger.
Inciter et responsabiliser : c’est aussi vrai pour l’ENT
Une autre particularité dans cette académie est que ce ne sont pas les collectivités qui sont porteurs du marché de l’ENT, « ce sont les 216 établissements d’Alsace qui constituent un groupement de commandes ; cette décision a été prise dès le début pour des raisons d’implication des établissements et de responsabilisation de ces derniers », précise Pascale Hauger.
Les collectivités sont néanmoins les financeurs de l’ENT ; elles restent donc en contact étroit avec l’académie et ont mis en place l’outil Xiti fourni par la Caisse des Dépôts et Consignations, notamment pour avoir un œil sur la fréquentation de l’ENT dans les collèges.
Au départ simple ENT de vie scolaire, ENTEA s’est peu à peu ouvert à des usages pédagogiques, notamment avec la plateforme Moodle qui a été intégrée au « nouvel » ENT ITOP depuis la dernière rentrée.
Dans l’académie de Lille, l’éducation prioritaire est inscrite comme un axe majeur du projet académique qui court de 2013 à 2016, comme en témoigne Philippe Leclercq, Délégué Académique au Numérique : « le soin apporté aux élèves en grandes difficultés scolaires est une préoccupation que nous vivons au quotidien ».
Le numérique, un outil indispensable pour enseigner en zone difficile ?
« Dans cet établissement, en raison du public accueilli, en grande partie issu de milieux sociaux défavorisés, les enseignants se sont très vite tournés vers les outils numériques pour trouver des solutions pour pouvoir adapter ou mieux adapter leur enseignement », explique Jacques Melerowicz, Principal du Collège Connecté Pierre Mendès France de Tourcoing.
Bien avant que l’établissement reçoive la reconnaissance de « Collège Connecté », le numérique avait déjà fait ses gammes et il est aujourd’hui vu comme un outil précieux pour enseigner à des élèves, pour la majorité, en grande difficulté.
L’arrivée plus récente des outils nomades, plus simples à gérer pour les enseignants que des réservations de salles informatiques par exemple, a été la « cerise sur le gâteau ».
« Sur une heure de travail, l’enseignant peut multiplier les activités et pratiquer de la différenciation entre les élèves », souligne Jacques Melerowicz ;
sans parler que les élèves deviennent beaucoup plus vite autonomes et donc acteurs de leurs apprentissages.
Une écoute attentive des équipes enseignantes sur leurs besoins en équipement, un dynamisme pour développer de nouveaux usages, le tout « soutenu par un plan académique de formationd’envergure», comme le précise Philippe Leclercq : un ensemble qui fait ses preuves !
A cela s’ajoute l’accompagnement des corps d’inspection, comme c’est le cas au collège Mendès France et que Jacques Melerowicz tient à souligner car « l’investissement des IA-IPR notamment et donc le soutien du Rectorat, sont pour beaucoup dans le succès de nos différentes incubations numériques ».
Comme c’est le cas au collège Mendès France, les établissements deviendraient en quelque sorte « auto-apprenants » ; une idée qui rejoint la politique du Ministère de l’Education Nationale à savoir « l’établissement comme lieu de formation ».
Cet intérêt d’une implantation du numérique dans les établissements est doublement partagé, à savoir par les équipes de l’Education Nationale mais aussi par les collectivités territoriales qui n’ont pas ménagé leurs efforts pour répondre aux besoins du terrain.
Des élus convaincus et solidaires pour le développement du numérique sur leur territoire : la clé de la réussite ?
Comme le souligne Philippe Leclercq, que ce soit du côté des départements du Nord ou du Pas-de-Calais ainsi que de la Région Nord-Pas-de-Calais, les investissements ont été nombreux : salles informatiques, matériels nomades, installations du WIFI dans les établissements, câblages et mise en place des réseaux, etc ; et un ENT « Savoirs numériques 59-62 », unique pour toute l’académie dans les collèges et les lycées ;
L’ENT, un outil commun de services numériques, de travail, de partage et d’échanges, déployé dans les 560 établissements de l’académie.
C’est une chance pour l’Académie de compter ces trois collectivités parmi ses plus fidèles partenaires, qui croient au numérique. « Effectivement, ce n’est pas évident partout, de réussir à avoir un même regard sur les projets numériques et nous en constatons progressivement les bénéfices », souligne Philippe Leclercq.
Et il poursuit : « nous sommes dans une académie dont le contexte social est souvent complexe et peu favorisé, et le travail d’équipe, avec les collectivités, avec les corps d’inspection, avec l’ensemble des acteurs et des partenaires de l’école est essentiel si nous voulons être efficaces ».
Le professeur, seul dans sa classe, c’est du passé ! C’est une autre vision de l’enseignement, du rapport à l’élève et aux savoirs, qui se met en place.
Dans l’académie, le numérique va bien au-delà du contexte de l’Ecole. Il a également un impact indirect sur le rapport aux familles.
Le numérique : le vecteur social qui profite à toute une population jusqu’alors coupée de l’Ecole.
« On peut imaginer que le numérique éloigne ; de mon côté, je suis convaincu du contraire.
Pour exemple, dans un contexte de ruralité, que nous connaissons également dans notre académie, où les familles sont éloignées physiquement de l’école, le constat des équipes locales est que le numérique les rapproche.
Ainsi conclut Philippe Leclercq.
Le numérique aurait donc des effets « collatéraux » positifs, qui n’étaient pas envisagés au départ et qui démontrent encore tout l’intérêt, économique et sociologique, du déploiement de ces outils. L’exemple de l’Académie de Lille peut certainement se transposer à d’autres territoires.
Le développement des usages numériques dans les établissements scolaires constitue un des axes prioritaires de la stratégie numérique du ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
A cet effet, le secrétariat d’Etat au numérique a mobilisé, fin mars 2014, le plan France Très Haut Débit, plan dédié au déploiement des réseaux très haut débit sur l’ensemble du territoire, pour fournir une solution dédiée de raccordement rapide des écoles.
Ce programme « Ecoles connectées » est piloté par la mission Très Haut Débit, en collaboration avec la Direction du numérique pour l’éducation du ministère. Visant à garantir l’accès rapide à un haut débit de qualité aux établissements scolaires et écoles les moins bien desservis aujourd’hui,
l’appel a permis de sélectionner 56 offres d’accès, proposées par 18 opérateurs différents.
Dans ce cadre, près de 8 000 établissements sont éligibles à un soutien financier pour accéder à ces offres. Les critères d’éligibilité ont été établis en concertation avec les collectivités territoriales afin notamment de tenir compte des projets de déploiement de réseaux de communications électroniques en cours.
En souscrivant à l’une de ces offres, l’établissement ou l’école éligible bénéficie d’une prise en charge financière de l’État à hauteur de 80 % des frais d’installation, du matériel de réception, satellitaire et hertzien terrestre, et de la mise en service de l’équipement, dans la limite de 400 euros par site concerné. L’abonnement à un fournisseur d’accès Internet demeure à la charge de l’établissement ou de la collectivité territoriale compétente.
L’opération, qui prenait fin le 31 décembre 2014, est prolongée d’un an, jusqu’au 31 décembre 2015 pour que le plus grand nombre d’établissements puisse en bénéficier.
Pour toute information complémentaire, les chefs d’établissements peuvent s’adresser à leur délégué académique au numérique, et les élus locaux à leurs associations de collectivités, ou encore à la Mission Très Haut Débit (ecoles@francethd.fr).
« Les usages du numérique qui se multiplient aujourd’hui à la fois dans la vie quotidienne, dans le monde du numérique et dans la vie professionnelle obligent l’Ecole à être dans la dynamique de cette révolution ».
Pour elle, cette révolution du numérique a un enjeu essentiel : celle de « permettre un rapport positif de l’élève avec le savoir » et elle développe, dans la vidéo ci-contre, son point de vue sur la question.
D’une part, le numérique va permettre de mettre en place une pédagogie plus active avec, notamment, plus d’interactions sociales entre les élèves et plus de démarches projets et elle ajoute que le travail pluridiscplinaire devrait s’en voir facilité.
Le numérique devient essentiel pour le système éducatif parce qu’il permet de repenser l’acte d’enseigner pour l’enseignant et l’acte d’apprendre pour l’élève dans un rapport au savoir dans lequel l’élève est plus actif.
D’autre part, face à la masse de données à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui, Mme le Recteur insiste sur la nécessité pour les élèves d’être dans une dynamique d’accompagnement et d’éducation aux médias.
Celle-ci se définit ainsi, par exemples, sur des notions comme « comment reconnaître la validité d’une information et donc avoir « une distance critique » mais aussi savoir se construire un argumentaire en s’appropriant des connaissances et « développer une autonomie » ».
Dans l’académie de Montpellier, le levier de développement des usages du numérique est l’ENT.
« Nous avons une spécificité dans l’académie de Montpellier : celle d’avoir un ENT unique spécifique premier degré pour tout le territoire et un espace numérique de travail unique pour les collèges et les lycées », souligne-elle.
L’ENT premier degré a été mis en place il y a environ un an et il concerne aujourd’hui 30 000 élèves de 200 communes et 300 classes.
De la maternelle à la terminale, le cahier des charges des ENT est identique, ce qui va permettre aux parents, d’après Mme le Recteur, de prendre des habitudes avec les services proposés et d’avoir une continuité.
Les parents ne sont en effet pas laissés pour compte dans son académie. Pour preuve, des opérations « écoles ouvertes » aux parents ont été lancées dont l’objectif est de proposer une initiation et une sensibilisation des parents aux usages du numérique, « afin qu’il y ait une compréhension de l’environnement numérique et de l’éducation aux médias ».
La question de la parentalité est essentielle et nous devons porter tout cet ensemble avec les parents.
Pourquoi les salles informatiques sont-elles sous utilisées ?
Il existe 3 freins majeurs à l’utilisation des salles informatiques : techniques, pédagogiques et organisationnels
La problématique technique est généralement liée aux manques de postes, à une connexion trop lente ou irrégulière et, enfin, à un débit internet souvent trop faible pour les usages simultanés des ordinateurs. D’autant que des problématiques organisationnelles réduisent le temps consacré aux séances, initialement prévues sur une heure.
En intégrant les allers et retours entre la salle de classe et la salle informatique ainsi que les pertes de temps dus aux problèmes de connexion, la séance est souvent réduite à 30 min.
Une autre contrainte tient à la gestion des demi-groupes dans les salles informatiques – parfois exiguë : en effet, que faire lorsque la salle contient un nombre insuffisant de poste ? Créer des binômes ? Cette solution est peu appréciée des enseignants car les élèves se dissipent rapidement. Créer des demi-groupes ? Quelles conséquences sur l’attention des élèves ? Et s’il n’y pas d’intervenant extérieur dans la salle de classe pendant que l’enseignant est mobilisé en la salle informatique, c’est le brouhaha presque assuré !
Conséquence : Les enseignants se découragent de se rendre en salle informatique, à moins que l’école ne bénéficie du dispositif « plus de maîtres que de classes »mis en place par l’Éducation Nationale, pour gérer ce second groupe. Ce dispositif du ministère donne la possibilité d’affecter, sur la base d’un projet pédagogique, un enseignant supplémentaire dans une école ou un groupe scolaire.
Le manque de formation adaptée aux parcours pédagogiques comme l’absence de mutualisation des contenus dans les écoles amplifie d’autre part cette sous-utilisation des salles informatiques.
Mais l’heure d’aller en salle informatique, pour faire de l’informatique, est révolue.
Outre le temps des séances, les salles informatiques s’avèrent aujourd’hui inadaptées à un usage transversal du numérique dans les apprentissages, comme le stipule la loi sur la refondation de l’Ecole.
Comment faire pour que les investissements réalisés soient pérennes ?
1/ Redynamiser les salles informatiques, avec l’aide d’intervenants extérieurs ?
Seuls des personnes habilités par l’Éducation Nationale sont susceptible d’intervenir auprès des enseignants, sauf si, précise la loi, celle-ci présentent des « technicités spécifiques ». Or cette « technicité spécifique » peut reposer sur les compétences informatiques et numériques et peut vous permettre d’embaucher des « emplois d’avenir ».
En effet à l’instar de la ville de Liancourt-Saint-Pierre, vous pouvez faire intervenir des « emplois d’avenir », les former, et les dépêcher dans les écoles afin d’apporter aux enseignants une aide spécifique lié au numérique. Dans le cadre d’emplois mutualisables, ils peuvent également participer aux activités périscolaires et vous apporter main forte pour la mise en place des nouveaux rythmes scolaires.
Si vous choisissez d’ajouter des postes en salle informatique, pour éviter d’alourdir la gestion de la maintenance ou les investissements de renouvellement de poste sur le long terme, pensez à étudier une solution de virtualisation des postes.
[callout]Le grand principe de la virtualisation du poste de travail consiste à afficher sur un ou plusieurs postes physiques, une image virtuelle du poste utilisateur. Cette image virtuelle du poste principal est en fait réellement exécutée sur un serveur distant.[/callout]
Les 3 avantages de la virtualisation des postes de travail :
Vous réduisez à terme votre facture, grâce à un terminal dit « client léger » sur chaque bureau, sans disque dur susceptible de casser. En investissement, cette solution n’est pas forcément économique, mais à terme, cela vous évitera un plan de renouvellement de matériels.
Les enseignants peuvent travailler à distance sur leur poste (applications disponibles depuis n’importe quel endroit et à partir de tout appareil).
Une maintenance réduite ! Plus besoin de déplacer des techniciens pour résoudre les problèmes : ils peuvent être gérés à distance.
Cette solution a été mise en place avec succès par la ville de Colombes (92) dans ses écoles.
Mais, selon les établissements, la problématique organisationnelle relative aux temps de déplacements des élèves reste entière ; tout comme la problématique pédagogique liée à aux usages quotidiens du numérique, au fil des apprentissages.
2/ Installer des ordinateurs en fond de classe et/ou des terminaux mobiles ?
Pour ce second axe, vous pouvez dispatcher l’ensemble des postes de la salle informatique dans les classes, en les virtualisant en réseau local même sans internet. L’enfant reste là dans son cadre habituel et utilise le numérique comme un outil et non plus comme une fin en soi.
Des tablettes dans des classes mobiles peuvent par ailleurs venir compléter des usages au gré des ateliers.
Attention ! Dans les deux cas, équiper un établissement en matériel et infrastructure ne peut se réduire à de simples achats. Pensez aux mises en service et à la maintenance dés le début de votre projet. Parallèlement, et pour qu’elle ait du sens, votre stratégie doit se construire avec l’ensemble des acteurs engagés.
Comment ? En impliquant les enseignants dans leurs futurs usages, en tissant une relation de partenariat avec les services locaux de l’Éducation Nationale. Cela vous permet de cerner leurs attentes et leurs freins face au numérique à l’école et de préparer de votre côté la conduite du changement.
Ensemble, vous bâtirez ainsi un projet cohérent. C’est ici l’une des 7 règles à respecter pour construire votre Ecole numérique avec l’Education Nationale.
Et vous, comment sont aujourd’hui utilisées les salles informatiques de vos écoles ? Si comme dit précédemment, elles ne répondent plus aux besoins des enseignants et des élèves en matière d’apprentissage, quelles solutions envisagez-vous pour les remplacer ?
Et que faire pour mutualiser les matériels avec le périscolaire ?
Faites nous partager votre expérience, vos problématiques ou les solutions que vous avez envisagées pour votre École Numérique en contactant la rédaction.
« Depuis dix ans nous avons, d’une part, construit dix nouveaux établissements pour répondre à la croissance démographique ; puis nous nous sommes attelés à la restructuration d’un lot de bâtiments qui étaient plus anciens, datant d’autres siècles même pour certains », explique Karine Margutti, Vice-Présidente de la commission éducation et lycées.
L’accroissement de la population en région Languedoc-Roussillon est en effet d’environ 30 000 personnes chaque année, ce qui, sur trois ans, représente l’équivalent d’une nouvelle ville de 100 000 personnes qui se crée, ce qui justifie ce type d’investissements.
L’architecture informatique des lycées au cœur de la restructuration et des nouvelles constructions.
Au cours de ces différents chantiers, le numérique n’a jamais cessé de faire partie des préoccupations des élus car comme le souligne Karine Margutti : « quand nous avons restructurés nos lycées, nous avons pensé câblage, WIFI, réseaux et aménagements qui pouvaient permettre l’entrée du numérique dans ces établissements ».
Entre 2006 et 2014, la Région a investi 14M€ dans la réalisation de câblages de lycée (FO, capillaires, WIFI).
Et elle ajoute « même si cela est plus compliqué d’aménager des bâtiments anciens et que cela s’avère beaucoup plus simple dans du neuf qui ne demande pas de modification du plan d’ensemble ».
Des lycées structurés autour du numérique et des lycéens bien dotés.
Pour aller plus loin dans la démarche numérique, la région s’est lancée en 2011, dans une vaste opération intitulée « LoRdi » : équiper gratuitement chaque élève entrant en classe de seconde d’un ordinateur portable.
LoRdi, c’est le support majeur de la politique numérique de la Région.
Aujourd’hui, après trois ans d’opération, ce sont près de 100 000 lycéens des 146 lycées de la Région qui bénéficient de cet outil dans leur quotidien ; une manière pour eux d’utiliser plus amplement toutes les possibilités pédagogiques qu’offre l’Espace Numérique de Travail. L’ENT est d’ailleurs un autre investissement d’envergure engagé par la Région en 2008 conçu en partenariat avec le Rectorat qui héberge le site et la Direction régionale de l’agriculture, de l’alimentation et de la forêt (en charge des lycées agricoles).
A ces actions s’ajoute depuis 2005, la « gratuité des livres et matériels pour les lycéens » : la Région équipe gratuitement l’ensemble des jeunes qui entrent dans les lycées publics et privés d’enseignement général, technique et professionnel en manuels scolaires et premiers équipements pour les filières professionnelles.
Des manuels scolaires qui deviennent de plus en plus « numériques » et viennent agrémenter LoRdi, comme nous l’a précisé Karine Margutti. Sortant de son champ de compétences, la Région a pourtant fait ce choix d’investissement en ressources, pour « boucler la boucle », pourrait-on commenter et ne pas se contenter de fournir un ordinateur « vide » à ses lycéens.
Ce dispositif mis en place pour les manuels scolaires va dans le sens de la politique générale du Conseil Régional vis à vis des familles qui est de réduire les inégalités. Pour information, en 2013, l’opération « gratuité des manuels scolaires » a représenté une aide moyenne d’environ 283 euros par famille.
LoRdi pour réduire la fracture numérique chez les jeunes.
Dans le discours de Karine Margutti, c’est avant tout de cela dont il est question : donner les mêmes chances à tous les jeunes de la Région.
« Nous le savons bien et cela a été encore démontré dans un récent rapport, que nous sommes dans une problématique d’inégalité et que la réussite n’est pas la même en fonction de la famille dont on vient ou du territoire dont on est issu. Avec des opérations comme nous les menons, nous souhaitons faire en sorte que tous les élèves aient les mêmes chances et les mêmes outils ».
Avec le numérique, la Région a pris le parti de « coller aux besoins du 21ème siècle » mais également d’assurer une équité sociale au sein de son territoire.
[callout]Informations complémentaires
Six lycées ont déjà été ouverts entre 2005 et 2013 : Jean-Vilar à Villeneuve-lès-Avignon, Rosa-Luxemburg à Canet-en-Roussillon, Victor-Hugo à Lunel, Pierre-Mendès France à Montpellier, Jacques-Prévert à Saint Christol-lez-Alès, Georges-Frêche à Montpellier et Marc-Bloch à Sérignan (ouvert à la rentrée 2013).
Sont également programmés à la construction : le lycée Emile-Combes à Argelès-sur-Mer, dont la première pierre a été posée le 2 décembre 2013 (ouverture rentrée 2015), le lycée Ernest-Ferroul à Lézignan-Corbières, dont l’architecte Rudy Ricciotti a été choisi et l’étude d’avant-projet sommaire lancée (ouverture rentrée 2016) et la relocalisation et la reconstruction du lycée Andréossy à Castelnaudary.
Entre 2005 et 2012, les investissements ont ainsi représenté 368,1 millions d’euros pour les lycées neufs, 885,8 millions d’euros pour les réhabilitations et 4175,8 millions d’euros pour les équipements.
La Région a programmé la construction de deux nouveaux lycées : l’un à Argelès-sur-Mer dans les Pyrénées-Orientales (2015), l’autre à Lézignan-Corbières dans l’Aude (2016).
La Région a également signé un partenariat avec les cinq Départements pour mettre en place l’ENT dans les collèges qui est en place depuis la rentrée 2012. Il comprend l’ensemble des outils de vie scolaire : cahier de texte, notes absence ; des outils d’échange : actualités, messagerie, espace de stockage ; des ressources pédagogiques : MOODLE, SANKORE et des outils d’accompagnement éducatif : soutien scolaire, orientation, biblionisep.
Enfin les Universités du Languedoc-Roussillon fonctionnent avec le même type d’espace numérique depuis 2006. Désormais, de la sixième à la faculté, beaucoup de jeunes surfent et étudient en toute logique sur ce cartable numérique.[/callout]
Au-delà de son ergonomie singulière, quels sont les types d’échanges que la plateforme pourra soutenir ? Quelle sera la valeur ajoutée spécifique du recours à ce réseau ? Nouveau venu dans l’écosystème des enseignants, Viaéduc devra faire la preuve qu’il offre bien un environnement original, propre à faciliter des interactions utiles, que les réseaux actuels ne permettent pas.
Viaéduc est un réseau social professionnel qui a vocation à faciliter l’identification d’enseignants avec lesquels je pourrais avoir des points communs, des problématiques communes ou encore des projets et des ressources à partager.
Il doit me permettre non seulement de rentrer en contact avec des collègues, mais également de faciliter l’identification à de ressources, publiques et privées, et l’accès à des services permettant de co-construire des ressources pédagogiques. La dimension « ressources » de ce projet est en effet importante car le réseau permet non seulement de partager mais aussi de co-construire des ressources, comme le décrit Karl Surault : « je mets en partage ma ressource et elle va être commentée et enrichie ; c’est une logique “gagnant-gagnant“ ».
Côté indexation des ressources : le réseau bénéficie de l’expertise forte de Canopé en matière d’ingénierie documentaire, et s’appuie sur un moteur de recherche permettant d’accéder à un vaste ensemble de ressources, gratuites et payantes, produites par des enseignants ou par des éditeurs.
Viaéduc n’est pas un réseau institutionnel, ni le réseau social du ministère de l’éducation nationale. Le projet est porté par un Groupement d’Intérêt Public qui regroupe, entre autres, Canopé, l’Université de Poitiers, le CNED mais également des sociétés privés comme l’éditeur Belin ou les sociétés de communication et de développement digital comme Les Argonautes ou BeeChannels.
La valeur ajoutée du réseau Viaéduc, c’est à la fois sa dimension professionnelle, pour et par les enseignants, « toute discipline confondue, tout niveau confondu et tout statut confondu ; on est dans l’horizontalité des échanges », son ergonomie, l’accès à des ressources et à des services, permettant non seulement d’être en contact entre pairs, mais aussi de travailler ensemble. C’est du moins ce qui est recherché dans le cadre de l’expérimentation du réseau Viaéduc, entamée il y a quelques mois, et avant l’ouverture au public, prévue durant le 1er semestre 2015.
Pour offrir les meilleures expériences, nous utilisons des technologies telles que les cookies pour stocker et/ou accéder aux informations des appareils. Le fait de consentir à ces technologies nous permettra de traiter des données telles que le comportement de navigation ou les ID uniques sur ce site. Le fait de ne pas consentir ou de retirer son consentement peut avoir un effet négatif sur certaines caractéristiques et fonctions.
Fonctionnel
Toujours activé
L’accès ou le stockage technique est strictement nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de permettre l’utilisation d’un service spécifique explicitement demandé par l’abonné ou l’utilisateur, ou dans le seul but d’effectuer la transmission d’une communication sur un réseau de communications électroniques.
Préférences
L’accès ou le stockage technique est nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de stocker des préférences qui ne sont pas demandées par l’abonné ou l’internaute.
Statistiques
Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement à des fins statistiques.Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement dans des finalités statistiques anonymes. En l’absence d’une assignation à comparaître, d’une conformité volontaire de la part de votre fournisseur d’accès à internet ou d’enregistrements supplémentaires provenant d’une tierce partie, les informations stockées ou extraites à cette seule fin ne peuvent généralement pas être utilisées pour vous identifier.
Marketing
L’accès ou le stockage technique est nécessaire pour créer des profils d’internautes afin d’envoyer des publicités, ou pour suivre l’utilisateur sur un site web ou sur plusieurs sites web ayant des finalités marketing similaires.