Catégorie : A LA UNE

  • Imaginaires et promesses du numérique en éducation, par Marcel Lebrun

    Imaginaires et promesses du numérique en éducation, par Marcel Lebrun

    Histoire du personnage, Marcel Lebrun

    Avant d’être enseignant en sciences de l’éducation, Marcel Lebrun a étudié la physique nucléaire et ce n’est qu’au tout début des années 80 qu’il a commencé à s’intéresser aux micro-ordinateurs.

    « Parce que l’informatique m’intéressait, j’ai commencé à développer des logiciels éducatifs et j’ai vite vu que du côté de la partie logiciels, je maîtrisais, mais côté éducatif, ça allait moins bien ».

    Marcel Lebrun s’est donc tourné vers des pédagogues qui m’ont expliqué « que les étudiants n’étaient pas des particules élémentaires et que, la croyance que le champ magnétique de l’enseignant allait les faire apprendre, n’était pas vraiment fondé ».

    Il a suivi l’évolution des logiciels éducatifs, de l’internet, des CD Roms, le Web 2.0 et maintenant les MOOC…pour devenir maintenant un professeur en sciences de l’éducation avec toujours en point de mire, « la volonté de balancer le côté obscur de la force ».

    Ce qu’inspire « Imaginaires et promesses du numérique en éducation » à Marcel Lebrun

    Il se retrouve très bien dans cette thématique car très engagé dans tout ce qui touche à l’humain, et pour lui, « la formation et la pédagogie, ce sont des affaires humaines ».

    Pour lui, l’imaginaire est bien présent lorsqu’on parle de numérique dans l’enseignement car « on essaie bien de s’imaginer comment on sera avec le nouvel outil ».

    Quant à l’idée de « promesses », cela le séduit aussi car elle tend vers des perspectives.

    Il nous propose un titre qu’il aurait envisagé et qui colle davantage à la réalité, d’après lui : « Entre péril et promesses, place à l’imaginaire » ! Et il commente son choix dans cette première vidéo.

    Il reprend une phrase de Michel Serres qui l’inspire,

    « les nouvelles technologies nous condamnent à devenir intelligents » et pour laquelle nombre de personnes rigolent alors que c’est pourtant vrai, « avec les nouvelles technologies, nous avons à créer des choses ».

    Prochain épisode à suivre  sur www.ludovia.com, la semaine prochaine !

  • Les problèmes majeurs de l’adoption du numérique en éducation : avis d’un collégien

    Les problèmes majeurs de l’adoption du numérique en éducation : avis d’un collégien

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    Bonjour à tous,

    Je suis élève de 4e dans un collège en Ille-et-Vilaine (35) et j’ai récemment assisté à l’intervention d’un adhérent d’une association extérieure du collège, qui nous a peu ou prou expliqué ce qu’était le « cyber-harcèlement » mais surtout ce qu’est la « e-réputation » et comment l’entretenir, donc il nous a cité cet exemple qui est de ne pas poster de photos se mettant en scène dans une soirée avec une bouteille ou une cigarette à la main ou d’autres cas de figures semblables à celui ci.

    Aujourd’hui lorsque je vais sur Facebook, je me rends compte que certains de mes camarades ont toujours laissé leur(s) photo(s) d’eux la bouteille à la main, et que d’autres continuent de poster des statuts composés d’injures envers certaines personnes.

    Ce que je constate c’est que ces personnes n’ont pas retenu ce qui leur a été expliqué et ont des usages avec les réseaux sociaux qui sont publiquement néfastes à leur image.

    Parallèlement à ça, je vois des enseignants qui ont très bien compris le sujet et apprennent à leurs élèves de CP/ CE1 (puisque c’est bien connu que l’on marque mieux les esprits au plus jeune âge) comment utiliser ces fameux Facebook et Twitter, malheureusement ils sont une minorité à pouvoir le faire.

    En effet s’ils veulent utiliser le réseau internet de l’établissement c’est compliqué car il est filtré d’une façon hallucinante ne donnant accès ni aux réseaux sociaux, ni aux blogs, ni aux sites de vidéos tel que YouTube et Dailymotion ;

    ça veut dire que ce filtrage empêche l’accès à des sites que l’on consulte au quotidien, dont on connaît les usages qui, d’une part peuvent être utilisés pour l’éducation, et d’une autre pour le divertissement.

    Il se trouve qu’en cours de musique et d’arts plastiques par exemple il est agréable d’avoir à disposition ces plateformes, donc je trouve ça scandaleux de bloquer l’accès aux innovations de demain qui seront probablement des méthodes d’apprentissage plus efficaces.

    Je viens de parler de contenu mais pour pouvoir le consulter il faut un outil de travail à la fois simple d’utilisation, efficace et accessible financièrement. Il y a maintenant trois ans, s’est démocratisée une nouvelle race d’outils sur le marché à savoir la tablette, comme l’iPad, qui remplit la quasi totalité des usages que l’on a avec un PC traditionnel d’une façon simple et ludique : on y retrouve un navigateur internet fiable et rapide qui est très efficace pour utiliser l’ENT de l’établissement scolaire, télécharger des applications de traitement de texte, de géométrie, d’astronomie et bien d’autres…

    Mais il existe quelque chose qui s’appelle le manuel scolaire numérique, aujourd’hui quasiment tous les éditeurs de manuels scolaires que tout le monde connaît tel que Nathan et Hatier ont le leur et il peut être projeté sur le tableau en branchant la tablette à un vidéo projecteur d’une façon très simple.

    Si je parle de la tablette et non du PC c’est pour toutes les raisons que j’ai citées précédemment et surtout pour la simplicité !

    Pour ma part, mon établissement a déjà adopté le vidéo projecteur dans toutes les salles donc c’est un problème en moins, maintenant dans un établissement public, on est dépendant du Conseil Général pour l’achat de ces équipements et en sachant qu’un iPad coûte environ 400€-500€, je ne pense pas que l’achat d’une tablette par élève soit la meilleure solution.

    Une solution envisageable serait de fournir une tablette par enseignant ainsi qu’un vidéo-projecteur.

    N’oublions pas non plus qu’aujourd’hui, quasiment tous les adolescents ont un smartphone dans leur poche, car on peut désormais en trouver pour pas cher et avec des abonnements à prix cassés depuis un an, je pense en tant qu’élève qu’on ne nous fait pas assez confiance, on devrait nous autoriser à utiliser nos smartphones quand on a besoin de chercher une information sur Google : pour l’anecdote j’ai un professeur d’arts plastiques qui nous autorise à sortir notre téléphone pour s’inspirer de tableaux ou chercher des informations et tout se passe à merveille !

    Cette règle, il y a beaucoup d’enseignant qui sont contre, j’ai d’ailleurs posé la question à des professeurs et des surveillants qui eux aussi étaient contre, ils ne veulent pas de changements pensent que l’on va prendre des photos d’eux ou alors s’amuser plutôt que d’apprendre.

    En conclusion de cette chronique/coup de gueule je retiens quatre points essentiels et fondamentaux à savoir :

    • L’importance de l’apprentissage des usages des réseaux sociaux dès le plus jeune âge
    • Le scandale du filtrage des sites pertinents dans le cadre de l’éducation
    • Le problème de l’équipement informatique dans les salles de classe
    • Le manque de confiance envers les élèves

      Je souhaite franchement que l’Éducation Nationale se réveille et s’aperçoive que nous sommes au 21e siècle !

    Si vous voulez approfondir le sujet avec moi ou en débattre, contactez-moi via Twitter @gAlexLTT ou dans les commentaires de ce billet.

    Source article : www.elab.fr

  • Jouer à toutes fins utiles ? Appropriations, détournements et rejets

    Jouer à toutes fins utiles ? Appropriations, détournements et rejets

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    Les e-virtuoses, la manifestation incontournable des professionnels des «jeux sérieux» et des nouvelles tendances (Serious gaming et Gamification) ouvrira ses portes les 4 et 5 juin prochains, au phénix scène nationale Valenciennes.

    Les responsables du colloque Julian ALVAREZ, CCI Grand Hainaut et  Sylvain HAUDEGOND, CCI Grand Hainaut et son Président, Gilles BROUGÈRE, Université Paris 13 sont heureux de vous faire découvrir le programme.

    Les représentants des revues scientifiques partenaires sont SIM : Hélène MICHEL de Grenoble Ecole de Management, Intefaces Numériques avec Michel LAVIGNE ,  IUT Paul Sabatier – Département SRC, RIM avec Philippe USEILLE, Université de Valenciennes et Hainaut-Cambraisis et STICEF avec Sébastien GEORGES.

    Tout le programme du colloque ici
    inscriptions en ligne

     

  • Aborder l’identité numérique au collège

    Aborder l’identité numérique au collège

    identité numériqueLe contenu de ce blog (textes, images, fiches pédagogiques ou diaporamas) placé sous le signe de la mutualisation est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Paternité-Pas d’Utilisation Commerciale-Partage des Conditions Initiales à l’Identique.

    « Actuellement, de plus en plus de gens ont accès à Internet, sur leur ordinateur ou leur smartphone. Internet est très utile pour de nombreux aspects de la vie quotidienne et professionnelle : chercher des renseignements, publier des informations sur un site ou un blog, communiquer par le biais des mails ou des réseaux sociaux (facebook, twitter…). Cette vie numérique prend du temps et on se construit sur Internet une « identité numérique » : c’est l’image que l’on donne de soi, à travers ce que l’on publie (qu’il s’agisse de photos, de commentaires…) ou ce que d’autres publient sur nous ».

    Un passeport pour l’Internet

    L’auteure décline l’identité numérique en s’appuyant sur l’image du passeport. Ce livret comporte bien évidemment plusieurs pages qui doivent être renseignées par les élèves. A chaque étape de la progression correspond donc un feuillet pédagogique :

    Données nominatives  (couverture)
    Nom, prénom et classe
    Qu’est-ce que l’identité ? (feuillet n°2)
    Comment te définis-tu ?
    A qui montres-tu ?
    Qu’est-ce que l’identité numérique ? (feuillet n°3)
    Mon état civil
    Ma personnalité
    Mes activités
    Mes goûts et mes opinions
    Mes relations
    Ce qu’il faut retenir (feuillet n°4, « visas »)
    Mes droits
    Mes devoirs

    La réflexion sur la notion d’identité est à priori construite collectivement en classe. On peut en voir le résultat via la carte conceptuelle mise en ligne par l’enseignante. L’identité numérique est définie de manière simple et claire comme la collection des traces laissées volontairement ou involontairement en ligne.

    Quelques réponses à des question récurrentes (Est-ce que je dois donner mon vrai nom et mes coordonnées quand je crée un profil ? Est-ce que je peux effacer ce que j’ai publié ? Est-ce que les informations que je communique peuvent être utilisées malgré moi ? Est-ce que l’on peut tout savoir de moi sur le web ? Quelles traces ai-je laissées sur Internet ? ) sont aussi fournies par l’auteur à la fin du descriptif de la démarche pédagogique. Des ressources complémentaires  sont en outre ajoutées en conclusion du billet : on pourra par exemple consulter le tableau virtuel de l’auteure consacré à cette même problématique.

    Plus d’infos : voir le blog de Mathilde Bernos, Le Bateau Livre : Passeport pour Internet : quelle est ton identité numérique ?

  • Tenir les promesses du numérique : un essai de politique fiction

    Tenir les promesses du numérique : un essai de politique fiction

    Les technologies progressent. Le numérique éducatif piétine. Comment sortir de l’incantation, des illusions, des ruses du diable ?

    Que peut-on faire (ou peut-être qu’aurait-on pu faire depuis plus d’une dizaine d’années (1) pour que les promesses du numérique éducatif puissent être tenues ? Cet exercice de politique fiction est sans doute un peu téméraire quand on mesure les contraintes, les frilosités, les réticences, ou plus simplement les difficultés techniques, économiques, financières et juridiques qu’on ne manquera pas de rencontrer en chemin. Néanmoins un tel exercice peut être salutaire, au moins dans le rappel des principes qui doivent guider l’action et des objectifs qu’il convient de s’assigner.

    Respecter des principes de base.
    Une politique du numérique éducatif n’a quelques chances de succès que si plusieurs conditions sont respectées :

    1. Affirmer un objectif à moyen et long terme partagé (au travers d’États généraux) : « Construire l’école numérique de demain » ;
    2. Faire converger, dans la mise en œuvre, plusieurs types d’action et mener l’intégralité d’un processus programmé de conduite du changement. En pareille matière, la tactique d’Horace n’est pas opératoire. On ne saurait atteindre un résultat important en divisant les « fronts » et en ne s’attachant qu’à un seul aspect (marginal) du problème (ex. : formation des enseignants, rythmes scolaires) ;
    3. Définir, dans l’atteinte de l’objectif majeur, une succession d’étapes et de priorités ;
    4. Globaliser la problématique du numérique : un projet unique pour enseignement primaire, secondaire et supérieur (par souci de cohérence et de continuité entre les degrés) ; un enjeu commun de formation initiale et de formation tout au long de la vie (personnelle et professionnelle) ;
    5. Conserver de la souplesse et éviter de s’engager dans des projets techniques structurants et lourds pour pouvoir s’adapter dans les années à venir aux évolutions technologiques inévitables.

    Renouveler en profondeur l’ensemble des modèles qui constituent le « paradigme scolaire »

    . Le modèle de gouvernance et d’organisation territoriale de l’éducation :
    un dispositif partenarial en amont, avec les collectivités territoriales, pour la définition des politiques éducatives numériques ; la clarification des responsabilités des acteurs ; la création d’un échelon territorial unique (la région) pour coordonner et mettre en œuvre la politique numérique ;

    . Le modèle des missions de l’École et de l’organisation de ses fonctions :
    un recentrage sur la co-construction des savoirs avec l’apprenant dans la synchronie et dans la diachronie ; un (ré)aménagement des espaces scolaires ; un développement des réseaux et de la fonction de communication en mobilité des TICE ; une révision progressive de l’ensemble des éléments qui participent au fonctionnement du système éducatif (programmes, curricula, cycles, disciplines, prescription , rythmes scolaires, modes d’évaluation) ;

    . Le modèle des missions et du service de l’enseignant :
    une révision des décrets de 1950 ; un alignement avec les enseignants-chercheurs du supérieur pour la prise en compte des activités liées au numérique, hors présence des élèves ; un encouragement du travail collaboratif et transdisciplinaire ; une évolution des CDI et du rôle des professeurs documentalistes ; une multiplication des dispositifs hybrides ; surtout, un processus bien encadré de conduite du changement et un dispositif de formation initiale et continue consacré au développement d’une ingénierie pédagogique de haut niveau.

    . Le modèle éditorial et économique de la ressource pédagogique : un abandon progressif du modèle éditorial du manuel scolaire au profit d’un modèle original de l’agrégation de contenus granulaires, renforçant le rôle de médiateur et d’ingénieur pédagogique de l’enseignant ; un dispositif d’infomédiation ; une adaptation du droit de la propriété intellectuelle ; un alignement de la fiscalité de l’ensemble des produits à vocation pédagogique (numérique ou non)

     C’est en conjuguant l’ensemble de ces actions que le système éducatif français pourrait réussir sur une période de dix ou quinze années son entrée dans une société du numérique, où ce ne sont pas les outils qui changent, mais véritablement les logiques d’accès aux connaissances et de construction des savoirs.

     

     

     

  • De nouveaux services numériques pour les enseignants de l’AC Toulouse

    De nouveaux services numériques pour les enseignants de l’AC Toulouse

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    En voici un aperçu :

    Europresse : plus de 1 500 titres de presse internationale, nationale, régionale et locale avec la possibilité de lire plus de 40 titres français (Le Monde, L’Express, Libération, LSA…) au format .pdf identiques à la version papier.
    Cyberlibris : bibliothèque numérique proposant plus de 5 000 e-books accessibles en texte intégral.
    MémoElectrePlus : service bibliographique complet pour rechercher selon de multiples critères dans l’intégralité de la base Electre mise à jour en temps réel.

    L’accès à ces ressources s’effectue via un portail  utilisant le potentiel de la solution E-sidoc.

    La phase de déploiement a permis de créer plus de 1800 comptes utilisateurs. Le CRDP table sur plus de 3500 utilisateurs à la rentrée de septembre lorsque l’ensemble des usagers auront communiqué leurs coordonnées.

    Si la mise à disposition de ces ressources numériques est une réelle avancée en termes d’offre documentaire pour les enseignants, les équipes du CRDP travaillent déjà sur l’élargissement de l’offre de contenu en l’ouvrant par exemple sur des ressources audio, vidéo ou des tutoriels de logiciels informatiques.

    Les équipes du CRDP s’attachent à accompagner les enseignants dans la prise en main de ce portail numérique avec la création de tutoriels ainsi qu’avec la médiation proposée dans les centres départementaux et dans l’espace culturel du CRDP de Toulouse.

    Complémentaires des ressources physiques, ces ressources numériques ont naturellement trouvé place dans les dernières sélections thématiques proposées par les documentalistes comme le montre la sélection proposée par le CDDP de l’Ariège autour de la culture numérique.

    Que ce soit individuellement ou par l’intermédiaire de leur établissement scolaire, les enseignants intéressés peuvent dès à présent souscrire à l’abonnement 2013/2014 pour accéder à l’ensemble de cette offre numérique mais aussi avoir accès à l’ensemble des services proposées par le CRDP de l’académie de Toulouse et ses CDDP.

     

     

     

     

     

     

  • Que dit le rapport Lescure ?

    Que dit le rapport Lescure ?

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    Voici un résumé des principaux points abordés :
    (pour plus de facilité j’ai indiqué le tome puis le numéro de la page en prenant comme référence le numéro de page du pdf)

    © Crédit Photo : Thibaut Chapotot/MCC

    L’exception pédagogique

    Le rapport reconnaît que “l’exception pédagogique, dans sa rédaction actuelle, ne permet pas aux enseignants et aux chercheurs de tirer pleinement parti des opportunités offertes par les nouvelles technologies.


    L’enchevêtrement des dispositions législatives et des accords sectoriels conduit souvent les enseignants désireux d’utiliser les outils numériques à se placer aux marges du droit de la propriété littéraire et artistique.” (T1P45)
    Il précise aussi qu’ ”en multipliant les exceptions et les cas particuliers et en contraignant les enseignants à vérifier que les oeuvres figurent au répertoire des sociétés de gestion collective signataires, ces accords sont à la source d’une lourdeur bureaucratique doublée d’une insécurité juridique.” (T1p446)

    Mais il rappelle largement et de nombreuses fois l’importance du respect absolu du droit d’auteur, ce qui relève ou non de l’exception pédagogique, les clauses particulières, les listes auxquelles il faut se référer… Je n’ai rien vu de concret indiquant comment on pourrait améliorer cet état de fait qui conduit les enseignants à se mettre “hors la loi” ou à ne rien pouvoir utiliser !

    Néanmoins “il convient de ne pas entraver les pratiques collaboratives qui se développent et qui permettent aux enseignants de mutualiser les ressources numériques qu’ils produisent, y compris lorsqu’elles incluent des extraits d’oeuvres protégées, dans un cadre sécurisé pour éviter une dissémination incontrôlée (ex : extranet, site avec accès protégé).” (T1p447)

    C’est bien de le souligner, mais ne pas entraver la collaboration en préconisant un cadre sécurisé, on n’est pas loin de l’injonction paradoxale, à moins de réserver la collaboration à un cercle restreint mais à ce moment là n’est-elle pas entravée ?!

    De plus, il ajoute un souci supplémentaire en jetant un doute concernant les “serious games” dont on n’avait pas forcément besoin : “La loi prend également soin de préciser que l’exception est paralysée lorsque l’extrait d’oeuvre est utilisé à des fins ludiques ou récréatives. Or, la frontière entre activités pédagogiques et activités ludiques ou récréatives est de plus en plus difficile à tracer. En principe, les jeux sérieux (« serious games ») peuvent prétendre au bénéfice de l’exception, mais l’appréciation de leur finalité éducative ou didactique peut soulever des incertitudes.” (T1p444)

    La pédagogie du respect du droit d’auteur

    Les enseignants doivent selon le rapport faire un travail auprès de leurs élèves qui “doit porter sur les principes généraux du droit de la propriété intellectuelle ainsi que les mécanismes de la création et de son financement.” (T1p391) Et “s’agissant des jeunes publics, cette action pourrait prendre place au sein de l’éducation aux médias, dont le ministre de l’éducation a annoncé qu’elle serait « renouvelée, de l’école primaire au lycée », et « adaptée aux supports et outils de communication contemporains ».

    La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), dont le gouvernement souhaite renforcer le rôle de sensibilisation des mineurs aux enjeux du numérique, le CLEMI (Centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information) et les associations concernées (telles que Wikimedia, Tralalère ou Calysto), auraient naturellement vocation à jouer un rôle clé dans la mise en oeuvre de cette action pédagogique, en intervenant directement devant les jeunes ou en formant les formateurs.” (T1p392)

    Alors là, recommander Calysto est plus que discutable (je vous laisse suivre le lien) et oublier en plus les EPN (Espaces Publics Numériques) ainsi que les CRDP et CDDP qui proposent souvent des interventions de grande qualité c’est vraiment dommage !

    Et bizarrerie il indique que la SGDL (Société des gens de lettres) insiste sur le fait que “les intermédiaires culturels (enseignants, bibliothécaires) doivent oeuvrer pour une “bonne aliénation” en portant le message que la connaissance et les oeuvres d’art ont une valeur. La personne qui s’enrichit sur une oeuvre doit “donner” un peu elle aussi.” (T2p182)

    Si quelqu’un comprend ce qu’est cette notion de “bonne aliénation” merci infiniment de me l’expliquer dans les commentaires car j’avoue que cela me laisse très perplexe !

    Encouragement pour les licences libres

    La proposition 71 est la suivante : “inciter les enseignants à mettre à disposition les ressources numériques qu’ils produisent sous licence Creative Commons et encourager le développement de manuels pédagogiques sous licence libre.” (T1p448)

    Bonne idée, comment faire cette incitation : en clarifiant les questions de droits d’auteurs des enseignants concernant les cours qu’ils produisent ? En reconnaissant ce travail partagé lors des inspections ? En libérant du temps pour ceux qui produisent beaucoup ? En reconnaissant la qualité de ce travail ? Pour le moment, rien ne semble aller en ce sens, il n’y a qu’à voir les difficultés rencontrées par notre collègue Yann Houry avec son manuel de Français libre et gratuit, à suivre…

    “Il convient, d’autre part, de promouvoir le développement d’une offre légale mise à disposition sous licences libres. En particulier, l’utilisation de licences libres pourrait être encouragée dans les projets bénéficiant de subventions publiques, par exemple en fixant un quota minimal d’oeuvres devant être mis à disposition sous licence libre.” (T1p468)

    Comment ne pas être d’accord ? Chiche !

    Et pour finir un point majeur, indispensable pour garantir un accès de tous aux savoirs à l’ère du numérique : “enfin, la question du libre accès aux publications scientifiques (open access) constitue une préoccupation majeure. Le savoir scientifique se constitue grâce aux financements publics et se diffuse par les publications qui en résultent. Il devrait dès lors être considéré comme un patrimoine commun (commons) de l’humanité.” (T2p86)
    Mais là aussi on attend de voir !

    Voilà, et vous, qu’en pensez-vous ?

    Source article : à voir sur ecolededemain
    Le rapport Lescure

     

  • L’ENT, un véritable outil d’animation et de motivation pour toute la communauté

    L’ENT, un véritable outil d’animation et de motivation pour toute la communauté

    Corinne Vernezoul, Principal du collège les Roussillous à St Pierre de Lages ne souhaite pas voir l’outil ENT sous exploité. Pour cela, elle  a mis en place une organisation au sein de son établissement pour qu’il ne devienne pas une « coquille vide » et développer ainsi les usages pédagogiques de l’ENT.

    Usages pédagogiques de l’ENT : Responsabiliser les équipes

    « A partir du moment où on a mis en place l’ENT, il fallait s’y plonger entièrement, donc on a responsabilisé chacun dans son champ de compétences (…) », explique t-elle. « Et ça fonctionne bien car chacun est responsable dans sa mission », ajoute t-elle.

    Pour exemple, la page consacrée à la restauration scolaire est entièrement gérée par l’intendance.

    La secrétaire du service intendance, construit ses menus sous word, les transforme en PDF et les met en ligne sur l’ENT, « afin que les parents et les élèves puissent les consulter, ce qui permet à ceux qui ont des régimes alimentaires particuliers ou allergies de faire leur choix au préalable et faire attention à ce qu’ils mangent », souligne t-elle.

    Elle se sert également de l’ENT pour mettre en ligne des messages au sujet de la facturation, par exemple « attention les factures pour les demi-pensions ont été distribuées aux élèves tel jour », « parce que sinon ça se perd, ça se tasse au fond des cartables. Avec un message, les parents sont au courant », ajoute t-elle.

    Des rubriques peuvent être aussi alimentées par plusieurs personnes comme c’est le cas pour « l’Orientation », où trois personnes sont en charge d’animer la page : la documentaliste, la conseillère d’orientation et  la secrétaire du chef d’établissement qui met à jour « les portes ouvertes » des lycées.

    Dans ce collège, les rédacteurs que constitue l’équipe éducative travaillent de manière assidue et sont fiers de pouvoir partager leurs écrits.

    « Les professeurs alimentent très régulièrement le site et il arrive que nous n’ayons pas toujours le temps de regarder les nouveautés donc ils passent nous voir et nous disent, vous avez vu ce que j’ai mis sur l’ENT (…) », confie Corinne Vernezoul.

    Il ressort une motivation certaine de chacun à assurer pleinement sa mission de rédacteur. Catherine Margouet, principale adjointe,  s’avoue avoir été un peu « dépassée » par la technologie au départ, mais comme les autres, elle se prend au jeu et co-anime, entre autres, la page d’accueil, avec la secrétaire de Corinne Vernezoul, elle aussi très active, comme elle nous le décrit : « par exemple, pour les informations sur les transports scolaires, elle était allée trouver un petit bus clignotant pour animer la page d’accueil ; elle essaie toujours de trouver du visuel pour attirer l’attention ».

    Le chef d’établissement, « rédacteur en chef » de la publication sur l’ENT

    Corinne Vernezoul précise qu’en tant que chef d’établissement, elle est aussi en quelque sorte « rédactrice en chef » de la publication. Elle va donc régulièrement vérifier les contenus et « je peux enlever un document si j’estime que les droits de chacun ne sont pas respectés ».

     Pour autant, Corinne Vernezoul insiste sur l’importance du travail en amont pour développer des usages pédagogiques de l’ENT, « si on veut avoir un outil performant, il faut que, dès le début, on pense la communication dans ses moindres détails, à la fois sur qui va être responsable de quoi, qui va valider quoi (…) »

    Propos que rejoint Jean-Pierre Crochet, principal du collège Jean Jaurès d’Albi, notamment sur la nécessité d’avoir une réflexion en amont sur la construction des rubriques et du management des équipes chargées du rédactionnel.

    Pour l’heure, ce principal passionné par les TIC, qui a déjà géré un blog dans son précédent établissement, aime l’idée de pouvoir faire partager des informations sur un site dédié.

    Avec l’ENT, il retrouve cet esprit et a décidé de prendre lui-même en charge une grande partie du contenu des rubriques; il a aussi créé un compte twitter accessible dans l’ENT. Pour lui, «  en multipliant le nombre d’intervenants dans l’ENT, chacun n’ayant pas forcément les compétences pour le faire, il est difficile de donner une cohérence au site ».

    Quelque soit le modèle d’organisation choisi pour alimenter l’ENT avec un chef d’établissement, rédacteur en chef accompagné d’une équipe ou non, l’état d’esprit est le même : pour intéresser la communauté, il faut créer du contenu ; et plus il y a du contenu, et plus l’audience monte !

    « Si l’ENT du collège Jean Jaurès est bien consulté, c’est précisément parce qu’il y a de l’information et qu’il y a des mises à jour régulières », conclut Jean-Pierre Crochet.

     

  • Adieu timidité et manque de pratique : le labo, un facteur de progrès en langues !

    Adieu timidité et manque de pratique : le labo, un facteur de progrès en langues !

    Preuve en est à Jean XXIII, Ensemble scolaire de Montigny-lès-Metz où nous avons rencontré Michel Larrory, chef d’établissement converti au numérique, Cécile Loizeau et François Dillinger, respectivement enseignants d’anglais et d’allemand en classes préparatoires.

    Michel Larrory, ex-enseignant en langues, a connu les débuts difficiles des laboratoires de langue traditionnels et la réputation, parfois peu glorifiante, qui s’en est suivie. A son arrivée à Jean XXIII, il a proposé à son équipe d’enseignants en langues de « booster » les apprentissages.

    Convaincu depuis longtemps des vertus du numérique à l’école, son choix, en concertation avec son équipe, s’est alors tourné vers la solution proposée par Kallysta, le labo KallyLang ; le mariage avec Apple de cette solution l’ayant clairement influencé puisque comme il le dit lui-même, avec une touche d’humour : « Je ne suis pas café, mais thé et je ne suis pas PC mais MAC ».

    Kallysta_jean23_130513Plus sérieusement, le fait que la solution ne propose pas d’exercices préconçus a séduit l’équipe, « car elle laisse toute latitude à l’enseignant de faire jouer sa créativité ».

    Dans un premier temps, l’établissement a équipé les salles des classes préparatoires, comme l’explique Michel Larrory, « ce qui m’a guidé, c’est le nombre d’élèves car ce n’est pas évident de travailler avec un laboratoire comme celui-là avec 30 élèves dès le départ ». Mais maintenant qu’il est bien lancé, Michel Larrory s’avoue très intéressé par apiKa la solution « laboratoire sur tablettes » pour ses lycéens.

    Ce matin-là, François accueille un petit groupe d’élèves de neuf étudiants en prépa scientifique dont la particularité est la différence de niveaux : leurs compétences en allemand vont du débutant à la maîtrise bilingue. Il précise que ce cours est facultatif pour eux.

    L’hétérogénéité du groupe fait que l’enseignant doit, sur deux heures, produire quatre cours différents (débutant, moyen, moyen + et bilingue).

    Avec le labo de langues, une pédagogie différenciée est possible

    « Le labo de langues me permet justement de réaliser cela car je peux les faire travailler en autonomie, selon leur niveau et à leur rythme ».

    Alors qu’il donne les consignes au labo de langues, au premier groupe un travail de recherche sur des sites internet allemands, une compréhension d’une vidéo à un autre, François peut, dans une salle mitoyenne, se concentrer sur la correction de travaux avec les autres étudiants.

    C’est un des arguments que retient également le chef d’établissement : « le labo de langues a eu pour effet de nous permettre de gérer les moyens horaires d’une manière différente (…) Au lieu de prévoir 3 heures dans l’emploi du temps pour l’anglais langue 1 et 3 heures pour l’anglais langue 2, l’enseignant peut les prendre ensemble et les faire travailler de manière différenciée ».

    Aujourd’hui, au lieu d’avoir deux fois 3 heures de cours, les élèves en prépa ont deux fois 4h30 ; c’est donc pour eux tout bénéfice pour leur apprentissage en langues étrangères « et ils apprécient », souligne Michel Larrory.

    Les temps de travaux sont calculés par l’enseignant pour permettre à chaque groupe de « tourner » sur une même séquence de cours. A la fin de chaque séquence, les étudiants se rassemblent au labo et « libèrent la parole ».

    Kallysta2_jean23_130513Discussions au labo, la clé des progrès

    « Pratiquement toujours, en fin de séquence, il y a cette prise de parole qui est très importante et qui est possible justement grâce au labo de langues (…) Tous peuvent prendre la parole en même temps, sans se gêner car chacun est concentré avec son casque sur ce que dit l’autre et sur ce qu’il dit lui-même, c’est le « pairing » », explique François.

    Dans un cours normal, sans labo, chaque élève peut s’exprimer l’un après l’autre. On comprend aisément le gain de temps que le labo permet et le « gain de pratique » aussi.

    « Avant, un bon élève dans une classe de 25 pouvait avoir un temps de parole d’une minute dans l’heure ; là, ils peuvent parler des demi-heures entières », argumente Cécile Loizeau, l’enseignante d’anglais.

    Cette année, les étudiants qui passent les concours pour entrer dans les grandes écoles, sont la première génération à avoir eu la chance de pouvoir suivre leurs cours de langues pendant deux ans avec le labo et les résultats à l’oral sont « surprenants », aux dires des enseignants.

    « Récemment, quand ils ont eu à faire des débats en pairing, on ne pouvait plus les arrêter ; j’ai eu à écouter des discussions allant jusqu’à trois quart d’heure » !, souligne François.

    Adieu timidité et appréhension, la parole se désinhibe !

    Avant le labo de langues, les élèves plutôt timides n’osaient pas lever la main, par peur du regard des autres ou bien parce qu’ils accusaient une forme de « trac ».

    « Tout cela disparaît totalement car c’est noyé dans le brouhaha des personnes avec leur casque qui parlent en même temps ».

    Avec le labo, la prise de parole devient presque banale et tellement naturelle « qu’ils finissent par ne plus en avoir peur », décrit François.

    Travailler la langue en profondeur et dans le détail

    Avec tous les différents médias qui peuvent être utilisées au travers du labo de langues, l’enseignant peut beaucoup plus approfondir chaque sujet.

    François nous décrit cette richesse d’usages : « avant, on se limitait à travailler un texte (…) Maintenant, pour un sujet, je débarque en classe avec 5 vidéos que chaque étudiant va travailler en parallèle ; une fois en pairing, ils pourront faire découvrir, en discutant avec leur camarade, ce qu’ils avaient sur leur vidéo ».

    Côté élève, c’est aussi l’enthousiasme qui règne, depuis que le labo de langues a fait son apparition.

    Concentration et motivation au labo de langues

    « Globalement ils aiment cette façon de travailler », souligne Michel Larrory. Il est toujours très surpris, lorsqu’il assiste à un cours, de constater le calme qui règne en classe, la concentration dont font preuve les élèves, « c’est assez impressionnant ».

    Ils apprécient aussi de pouvoir mesurer leur progression à tout moment de l’année.

    « Un des principaux intérêts de cet outil, c’est que les traces écrites ou orales des interventions des élèves restent et sont disponibles, ce qui permet de vérifier à chacun sa progression de septembre à juin, par exemple », précise Cécile.

    Un argument des plus valables dans des classes où les étudiants préparent des concours et où il est important « de mesurer comment on a amélioré sa prononciation, son intonation et sa connaissance », ajoute t-elle.

    Et progression incontestable du niveau de chacun

    Aux dires des enseignants, les élèves progressent mieux en utilisant le labo de langues.  Aussi, la différenciation possible des supports permet de faire travailler chaque élève en fonction du niveau où il entre dans la langue, ce qui est réellement intéressant

    « car chacun progresse par rapport à lui-même et non par rapport à la classe et un niveau théorique attendu », tient à souligner Michel Larrory.

    Un argument qui est repris par Cécile qui remarque souvent que, sur un même laps de temps, les élèves ne travaillent pas de la même façon. Certains ont déjà terminé un exercice de compréhension alors que d’autres ont besoin d’écouter plusieurs fois.

    « Je peux même intervenir en allant aider ceux qui ont du mal, mais ce qui est bien, c’est qu’ils n’ont jamais l’impression de ralentir la classe ».

    Avec ces nouveaux labos de langues modernes et simples d’utilisation, finies timidité, peur ou appréhension, adieu complexes et comparaison ; chaque étudiant des sections préparatoires de Jean XXIII fait son bout de chemin à son rythme au sein du labo, résultats à la clé !