Auteur/autrice : Aurélie Julien

  • A l’Université aussi, on connaît des obstacles au développement des usages du numérique

    A l’Université aussi, on connaît des obstacles au développement des usages du numérique

    En toute franchise, j’ai du mal à dire que le numérique a modifié les pratiques pédagogiques des enseignants.

    « Nous ne sommes pas encore dans une systématisation de scénarisation de cours ; nous ne sommes pas encore dans un enrichissement audio-visuel des cours car nous manquons de ressources construites par l’institution à laquelle nous appartenons« , explique Yann Echinard.

    Les techniques sont présentes dans nos murs et « parfois, nous avons même le matériel acquis au cours de différents programmes nationaux ou régionaux », mais Yann Echinard avoue que les ressources humaines manquent pour pouvoir passer à l’étape supérieure des usages du numérique.

    C’est une sorte de paradoxe car nous focalisons sur la technique en oubliant qu’il faut des ressources humaines qui accompagnent et qui acceptent le changement.

    Yann Echinard croit beaucoup à l’ouverture de la réflexion sur notre propre système éducatif, « qui se différencie beaucoup des autres systèmes européens« . Il constate d’ailleurs que les collègues ayant eu l’opportunité d’avoir un échange ERASMUS, « sont beaucoup plus perméables au changement pédagogique que ceux qui n’ont connu que le système pédagogique français ».

    Le poids de la tradition pèse dans le système pédagogique français et la technologie ne vient pas bousculée cet ordre hérité de dizaines d’années.

    Par rapport aux étudiants, il n’est pas non plus si emballé par les sois-disant usages effrénés du numérique en tant que « digital natives« . Très stressés par leurs résultats et leurs diplômes, ils ne seraient pas si « force de changement » dans les pratiques pédagogiques.

    « Il est vrai aussi que notre système universitaire s’appuie sur la massification avec des cours en grands amphis les premières années qui n’invitent pas au changement pédagogique des enseignants« , ni aux pratiques des étudiants d’ailleurs, pourrait-on ajouter, car ils restent tout à fait passifs.

    A partir du niveau Master, où le nombre d’étudiants est plus restreint, Yann Echinard croit davantage à une évolution positive des usages du numérique à l’université.

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    Sylvie Mercier, « un espace de co-working à l’université : « le partage de compétences dans une mixité des genres« 

     

  • Un espace de co-working à l’université : le partage de compétences dans une mixité des genres

    Un espace de co-working à l’université : le partage de compétences dans une mixité des genres

    L’idée de l’espace co-working est d’intégrer les étudiants en tant que collaborateurs avec les agents techniques et les enseignants de l’université pour travailler ensemble et monter des projets ensemble.

    En moins de deux ans, avec le soutien de la collectivité du Val d’Europe, l’espace a été mis en place.

    C’est un espace « tiers lieu« , comme l’explique Sylvie Mercier, c’est à dire un espace d’apports de compétences et redistribution des compétences. « Cela a chamboulé notre manière de travailler à l’université« , avoue t-elle.

    Pour l’étudiant, c’est quelque chose de vraiment novateur puisqu’il est en position d’amener des compétences et pas seulement d’en recevoir.

    Aujourd’hui, les projets sont multiples comme par exemple expliquer le fonctionnement de Moodle ou encore un étudiant qui sait faire de la 3D et qui propose cette activité au sein de l’espace.

    C’est un nouvel espace d’apprentissage avec des interlocuteurs qui, jusqu’à présent, n’apportaient pas leurs connaissances.

    Pour la réalisation d’un tel espace, Sylvie Mercier rappelle qu’il est indispensable d’être bien entouré de partenaires. Dans leur cas, l’Université et la région Ile-de-France ont beaucoup apporté ; le syndicat immobilier a même primé leur espace en 2014, le prenant comme exemple pour l’architecture d’intérieur des bureaux de demain.
    « Nous avons eu un sentiment fort de reconnaissance« , souligne t-elle.

    D’autres projets sont en cours pour ce Master de l’innovation comme par exemple, un Fablab de services.

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    Christophe Batier, Directeur de l’ICAP Université Lyon 1 : « les nouveaux opérateurs de savoirs »

     

  • Les nouveaux opérateurs des savoirs

    Les nouveaux opérateurs des savoirs

    Auparavant, le savoir était dans des bibliothèques, dans les universités autour des professeurs et des chercheurs qui diffusaient les savoirs.

    Aujourd’hui, on retrouve les savoirs un peu partout.

    Qu’est ce qu’un nouvel opérateur de savoirs ?

    Christophe Batier donne plusieurs exemples. Le site Youtube en fait partie ; l’individu peut aller chercher du contenu « en vrac » mais il faut savoir que Youtube commence à éditorialiser son contenu comme c’est le cas avec la Khan Academy qui a mis à disposition depuis septembre 2014, des contenus vidéos en français.

    Il cite un autre exemple d’une Start-up à Lyon, Digischool, qui vend des contenus sur des supports mobiles.

    « On voit apparaître tout un tas de dispositifs en dehors des universités, en dehors des écoles et pas forcément dans le domaine public« , souligne Christophe Batier.

    Du changement pour la formation et l’évaluation dans cette révolution numérique ?

    En effet, d’après Christophe Batier, le numérique apporte tout son lot de changements dans ce domaine. Les formations d’hier ont des formats trop longs et la notion de diplôme, uniquement reconnu par l’institution est, elle-aussi, remise en cause. Le diplôme peut devenir un certificat, ou même un « indice dans Linked-in, par exemple« , souligne t-il.

    La place du diplôme change et ces nouvelles formes de reconnaissance des savoirs permettent, sur une durée plus courte, d’obtenir des compétences dans un domaine précis.

    Ces compétences pourront être validées soit par un MOOC, soit par une communauté, soit par un dispositif x ou y.  Christophe Batier parle de la « désacralisation des diplômes« . Pour l’instant, cela ne représente que quelques pourcents d’étudiants.

    L’Université de Lyon 1 expérimente « dans la vie réelle« , cette nouvelle forme d’apprentissage et de transmission des savoirs. Avec 2500 enseignants inscrits sur la plateforme Spirale Connect (fondée en 2003) et plus d’1 millions de fichiers déposés, c’est une « affaire qui marche« .

    Et pour aller plus loin dans cette co-construction des savoirs, des invitations ont été lancées par les enseignants de Lyon 1 à d’autres collègues extérieurs afin de partager et d’élaborer toujours plus de contenus. Aujourd’hui, ce sont 12 000 comptes qui sont ouverts sur Spirale Connect et l’ascension continue (la plateforme devrait d’ailleurs basculée sur Claroline en 2016 – à propos de Claroline voir cet article).
    « Avec cette ouverture, nous avons cinq fois plus de profs que le nombre que nous devrions avoir sur notre plateforme, avec uniquement les enseignants de notre université« , souligne t-il.

    Aujourd’hui, nous avons plus d’étudiants qui se connectent à la plateforme que d’étudiants qui viennent sur le campus, conclut-il.

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  • EIDOS 64 :  questionner les espaces et les temps d’apprentissage

    EIDOS 64 : questionner les espaces et les temps d’apprentissage

    Le Département des Pyrénées-Atlantiques développe, via son plan « collège numérique 64 », une politique numérique volontariste au service des collégiens et de la communauté éducative. L’un des enjeux consiste notamment à favoriser la sensibilisation des usagers, par le partage des connaissances et par la confrontation des pratiques de chacun.

    Dans cette perspective, le Conseil général, en partenariat avec l’Education nationale, organise la 7ème édition de la journée du numérique 64 qui se déroulera le mercredi 28 janvier 2015 à PAU.

    L’esprit de cette journée reste le même depuis 2006 : favoriser les échanges et les partages entre les chercheurs, les enseignants et autres acteurs de terrain (collectivités locales, associations,…), entre des enseignants de la maternelle au supérieur, entre les enseignants du département et ceux d’ailleurs, dans l’académie, en France et au-delà.

    Le thème de cette année : « questionner les espaces et les temps d’apprentissage »

    vise à répondre concrètement aux questions suivantes : comment concevoir un établissement favorable à une utilisation du numérique ? Les pratiques numériques influencent-elles, en elles-mêmes, l’espace et le temps de la classe ? Comment leur utilisation pédagogique peut-elle changer le moment et le lieu des apprentissages ? Comment l’enseignant peut-il, avec ces outils, favoriser les apprentissages des élèves ?

    Un thème d’actualité

    Après avoir posé, en 2014, le problème des conditions de la pertinence pédagogique du numérique, nous avons choisi de consacrer l’édition 2015 à une question souvent posée actuellement : celle de l’influence du numérique sur les temps et des lieux d’apprentissage.

    Cette réflexion doit comprendre deux niveaux : d’une part, il y a lieu d’interroger les stratégies qui peuvent sous-tendre les projets d’organisation des établissements scolaires au niveau de la collectivité ou de l’établissement, pour imaginer ce que peut être l’école idéale de notre époque, mais il importe aussi, et peut-être surtout, de poser la question des tactiques, ces pratiques quotidiennes par lesquelles les enseignants, et leurs élèves, peuvent s’approprier l’espace et le temps contraints de la classe pour en tirer le meilleur profit.

    Le numérique peut à cet égard apporter une aide précieuse. L’utilisation de baladeurs MP3 pour l’apprentissage des langues dans le département des Pyrénées-Atlantiques dès 2005 est un exemple instructif. Les trois heures hebdomadaires d’apprentissage d’une langue vivante en collège ne suffisaient évidemment pas à permettre à chaque élève de pratiquer l’oral de façon intensive, d’autant que certains, plus timides, sont volontiers enclins à passer leur tour de parole. Quelques enseignants ont eu l’idée de détourner un appareil prévu à la base pour les loisirs : le baladeur MP3, trouvant ainsi un moyen astucieux de permettre aux élèves d’écouter plus de langue, mais surtout de la parler, en s’enregistrant et en envoyant le fichier au professeur.

    Ainsi libéré de la contrainte de la salle de classe et de l’heure de cours, l’oral peut être pratiqué de façon beaucoup plus massive et approfondie, par le moyen d’un appareil qui n’était pas initialement destiné à cet usage.

    Cet exemple a l’avantage, parce qu’il est déjà ancien, d’être facile à analyser pour en percevoir avec le recul toute la valeur innovante ; en outre la généralisation au niveau national de cette pratique confirme son adéquation aux besoins pédagogiques. De nombreux usages se développent actuellement, recourant au numérique comme soutien ponctuel ou comme ingrédient principal, qui valent la peine d’être examinés, testés, améliorés pour faciliter la tâche des enseignants et de leurs élèves.

    La question des espaces d’apprentissage revêt un intérêt tout particulier pour le Département des Pyrénées-Atlantiques. En effet, plusieurs collèges sont restructurés chaque année dans le département, et à chaque fois, la question du meilleur aménagement se pose avec une grande acuité. En outre, le travail pour la construction d’un nouveau collège expérimental avec internat de la réussite pour tous est en cours. Une meilleure connaissance des enjeux de la part des équipes éducatives des établissements, qui sont toujours associées à ces travaux, mais aussi de la part des maîtres d’ouvrage, devrait permettre les meilleurs choix, dans l’intérêt des élèves et de la communauté éducative.

    EIDOS64, le 28 janvier 2015 à PAU, c’est :

    – une journée dédiée aux usages du numérique pour l’éducation, pour tous les acteurs de l’éducation, organisée par le Département des Pyrénées-Atlantiques en partenariat avec l’Education nationale.
    – un thème 2015 portant sur la question fondamentale des espaces et des temps d’apprentissage.
    – Plus de 75 intervenants.
    – un public varié de 400 personnes : personnels d’enseignement, d’éducation et d’encadrement, de la maternelle au supérieur, chercheurs concernés par les usages du numérique en éducation, élus et cadres des collectivités territoriales.
    – Plus de 50 ateliers d’échange de pratiques pour les enseignants. Des ateliers dédiés aux collectivités locales.

    Plus d’infos :
    Une adresse pour les informations, programme détaillé et inscriptions : www.eidos64.fr

    source : Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques
    Photo : JM Decompte CG64

  • Un nouveau jeu sérieux sur les politiques environnementales : à tester gratuitement !

    Un nouveau jeu sérieux sur les politiques environnementales : à tester gratuitement !

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    Nous parlions déjà d’Economics Games dans Ludomag en octobre 2013 ; Créateurs des jeux airECONsim, les concepteurs viennent de mettre au point un nouveau jeu de marché gratuit permettant de présenter quelques outils de base de politique environnementale (taxes sur les émissions de CO2, permis d’émissions, quotas).

    Un nouveau jeu multijoueur sur les politiques environnementales sur la plateforme de jeux gratuits

    Le jeu est accessible sur la page economics-games.com, et est accompagné d’un document expliquant les règles et d’un guide pédagogique sur l’utilisation conjointe des 5 jeux de marché du site.

    Le guide est rédigé dans l’optique d’un cours de niveau universitaire portant sur l’économie de l’environnement, la microéconomie ou l’économie industrielle, mais les jeux trouveront également toute leur place dans un cours plus général (l’un d’entre eux a par exemple été proposé avec succès en classe de seconde)

    Deux nouveaux jeux « longs » sur l’économie de l’énergie et les permis d’émissions de CO2

    EconomicGame_190115Du côté des formations commerciales, deux nouveaux jeux, sur les émissions de CO2  et sur l’économie de l’électricité ont été récemment proposés à l’université Paris-Dauphine, à l’Ecole Polytechnique, à l’Ecole des Ponts et aux Mines d’Albi-Carmaux (alternant séances en présentiel et jeu à la maison).

    Dans le premier jeu, les joueurs se voient confier la responsabilité de la gestion d’une entreprise dont l’activité génère d’importantes émissions de CO2. Ils sont en concurrence sur plusieurs marchés sur lesquels les politiques environnementales diffèrent. L’environnement du jeu change chaque année et oblige les joueurs à adapter leur stratégie et à anticiper les modifications de comportement de leurs concurrents.

    A la fin du jeu, les joueurs sont soumis à un système de permis d’émissions négociables.

    EconomicGame2_190115Dans le deuxième jeu, les joueurs sont des producteurs d’électricité. Ils doivent tout d’abord investir dans un parc de centrales (en mixant les technologies), avant de vendre leur énergie sur un marché de gros au cours de périodes de pointe et périodes creuses. Il leur faut également choisir les centrales à mettre en marche pour répondre à la demande, en fonction des coûts, des politiques environnementales et des contraintes techniques. Là encore, le jeu est très progressif et des nouveautés interviennent chaque année.

    Projets futurs pour Economics Games

    Pour le futur, Economics Games a plusieurs projets de nouveaux jeux, dont certains seront réalisés en collaboration avec des écoles partenaires (Toulouse Business School, ENAC). Et peut-être, un jour, un MOOC sur l’économie industrielle, structuré autour d’un jeu multi-joueur (les notions de stratégie et d’anticipation étant des notions centrales dans cette discipline).

    Beta tests et contact

    A noter qu’Economics Games est en permanence à la recherche d’enseignants intéressés pour tester de nouveaux scénarios ou de nouvelles expériences pédagogiques.

    Pour plus d’information :
    Quelques captures d’écran et commentaires de débriefing sont disponibles sur le blog et sur la page pinterest.
    contact@economics-games.com

  • La ressource numérique NIPIB, une vraie révolution pour l’enseignement des SVT de la 6ème à la terminale

    La ressource numérique NIPIB, une vraie révolution pour l’enseignement des SVT de la 6ème à la terminale

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    Historique du projet : deux années de recherche et d’expérimentation avant le lancement du produit en janvier 2015

    Légende images ci-dessus : Coupe de moelle épinière humaine à différents niveaux de zoom

    Cela fait plus de deux ans que 10 établissements de l’académie de Nancy-Metz ont expérimenté NIPIB, dans des classes où les enseignants faisaient partie des « producteurs », du noyau dur de la conception pour l’aboutissement de NIPIB. Rejoints par 10 autres il y a 18 mois, les établissements qui expérimentent sont aujourd’hui au nombre de 20, moitié collèges et moitié lycées.

    On est à la veille de la généralisation.

    « La mission des enseignants qui sont entrés dans la boucle après les 18 mois était de tester le produit et de faire des retours critiques sur les usages en classe, y compris des retours d’élèves », expliquent Stéphanie et Elodie.

    Le produit a évolué au fil des mois, ce qui a contribué à son amélioration constante ; pour exemple, « le visionneur n’est plus le même que celui que nous avions il y a 18 mois ; c’est surtout l’enrichissement des fonctionnalités», précise Stéphanie.

    Contenu de NIPIB : une variété d’images virtuelles des programmes de la 6ème à la terminale

    NIPIB couvre l’ensemble des thèmes scientifiques abordés de la 6ème à la terminale ; les images ont donc été sélectionnées en fonction des programmes scolaires. Toutes les images sont intégrées sur une plateforme en ligne donc accessibles en classe mais également en dehors de la classe. Enfin, aux images s’associe tout un accompagnement scientifique :

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    Extrait d’une fiche scientifique en Biologie végétale : feuille d’Oyat
    – des explications scientifiques de l’image rédigées par des universitaires,
    – des explications à la fois techniques sur la conception de la ressource, de la numérisation de la lame microscopique à l’image disponible
    – des propositions de mise en œuvre pédagogique pour utiliser la ressource en classe

    NIPIB, des ressources en SVT réalisées en étroite concertation avec les gens de terrain : les enseignants.

    1ère étape : nécessité de lister les besoins

    Elodie et Stéphanie ont eu un rôle à jouer dans l’élaboration de NIPIB et pas des moindres. Faisant parties du noyau d’enseignants retenus dès le départ pour la conception, elles ont eu à lister, en partant d’une « feuille blanche », tous leurs besoins en « lames » par niveau et par thème.

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    Un exemple d’acarien pour étudier la faune du sol au collège (technique de macrozoom)

    Ce travail de listage a été réalisé à partir des BO et en étroite collaboration avec les universitaires de Lorraine ; ces derniers proposant des images innovantes pour illustrer certaines notions scientifiques.

    « Pour ce qui est de la sélection des images dans NIPIB, cela nous a permis de comprendre qu’il y a des choses réalisables et d’autres non comme le muscle avant et après effort et d’avoir une certaine pertinence par rapport aux supports que nous proposons à nos élèves », soulignent-elles.

    2ème étape : un vrai travail de collaboration entre enseignants et chercheurs

    En fonction des besoins que les enseignants avaient listés, les différents laboratoires de l’Université de Lorraine venaient proposer les lames numérisées (dont la numérisation prenait parfois jusqu’à une semaine !) et les enseignants avaient à faire leurs choix afin de répondre aux besoins pédagogiques.

    3ème étape : réalisation des fiches pédagogiques en rapport avec les lames numérisées

    Les enseignants ont réalisé les fiches pédagogiques, pour une grande part, des images proposées. Chaque fiche correspond à une séance (cela peut être une évaluation) qui comporte une proposition d’activité, des documents à destination des élèves et souvent, une production élève « pour que les collègues qui découvrent NIPIB aient une idée de ce que les élèves peuvent faire avec ce type de ressources », décrit Stéphanie et « montrer les potentialités du Viewer pour sélectionner une zone d’intérêt, annoter, mesurer, faire des comparaisons etc, repérer via des coordonnées pour les mises en commun», ajoute t-elle.

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    Mesure et légende de grains de pollen : étamine de lys

    En tant qu’actrices sur la réalisation de la ressource NIPIB, Stéphanie et Elodie se sont mis à la place des enseignants qui allaient découvrir ce nouveau produit.

    D’autres réflexions se sont portées sur les contenus à mettre à disposition aux élèves.
    Actuellement, ils peuvent facilement accéder à NIPIB via l’ENT sans réauthentification et ont accès aux images avec un titre allégé, aux fiches scientifiques mais n’ont pas accès aux fiches techniques ni pédagogiques, par exemple. Cette question des droits des élèves va encore évoluer dans les mois à venir.

    « On pourrait imaginer à l’avenir que l’intégration soit encore plus fine et se faire selon des choix précis de l’enseignant ; par exemple, l’élève est en phase de projet, je lui donne accès aux fiches scientifiques ou, il est en contexte d’évaluation donc je bloque l’accès aux fiches scientifiques », explique Stéphanie.

    Apports de NIPIB pour l’enseignement des SVT : diversité, qualité et disponibilité

    La diversité, un des premiers intérêts de la ressource NIPIB

    « Par exemple, pour certains thèmes comme la biologie humaine, nous n’avons pas de lames de tissus humains, notamment pathologiques , disponibles dans nos laboratoires », explique tout simplement Stéphanie.

    La banque de ressources NIPIB propose de nombreuses lames permettant aux élèves de naviguer aussi dans des tissus et cela est plus pertinent que des images figées sur support papier.

    La qualité de la ressource, un autre atout incontestable de NIPIB

    Comme l’expliquent Stéphanie et Elodie, les microscopes dans les établissements ne sont pas toujours en bon état et pas toujours suffisamment perfectionnés pour pouvoir réaliser certaines observations.

    « Avec les microscopes que nous avons en collège, il y a même certaines lames que nous ne pouvons pas du tout observer, où tout se trouve agglutiné et donc illisible », ajoute Elodie.

    La disponibilité permanente de la ressource numérique, un autre point fort de NIPIB

    L’observation qui peut être faite sous microscope dans la classe n’a lieu qu’à un moment donné pendant le cours. Avec le numérique, l’observation peut se faire à n’importe quel moment, à n’importe quel endroit.

    «Un élève qui est absent peut tout à fait travailler sur une lame de la même manière à la maison que ce que nous avons réalisé en classe ; il en est de même pour les révisions : les élèves ont toujours accès à la ressource ».

    Enfin, avec NIPIB, une exploitation pédagogique plus intéressante

    « Avec le Viewer, il est possible de visualiser deux lames en même temps ; par exemple, une lame de tissu humain sain et le même tissu humain atteint d’une pathologie », décrit Elodie.

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    Peau humaine pathologique et normale

    Stéphanie ajoute qu’avoir deux microscopes en classe est souvent mission impossible et que même si c’était le cas, l’élève ne pourrait pas regarder les deux lames simultanément et « le grossissement et la qualité des lames ne sont pas forcément identiques entre les deux observations ».

    Avec NIPIB, l’exploitation pédagogique est vraiment plus pertinente

    Adieu microscopes et autres appareils sur les tables en SVT ?

    L’utilisation de NIPIB n’amène pas non plus à mettre les microscopes « au placard » car, comme le précise Stéphanie, « les SVT sont des sciences expérimentales, le réel est notre sujet d’étude privilégié ; les élèves réalisent et réaliseront encore des préparations microscopiques ».

    La ressource numérique est un excellent complément « qui permet d’aller plus loin » ; c’est ainsi que résumeraient Elodie et Stéphanie au sujet de l’arrivée de NIPIB dans leurs classes, avant même de voir naître de futures critiques et d’alimenter le débat sur « le numérique fait des miracles et peut tout remplacer » !

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    Roche andésite en lumière polarisé et lumière polarisée analysée

    Côté élèves, l’appropriation de l’outil s’est faite tout naturellement ; il n’a pas été nécessaire de les former très longtemps, juste de leur annoncer qu’il y avait une nouvelle ressource disponible sur l’ENT.
    Les lycéens, qui travaillent beaucoup en autonomie, notamment pour les TPE, sont amenés à utiliser la ressource souvent et NIPIB est d’ailleurs entré dans les ressources, comme le constate Stéphanie.

    La semaine dernière, alors que je n’avais pas pensé utiliser NIPIB pour ma séance, je me suis aperçue qu’un binôme d’élèves réalisaient des recherches sur NIPIB spontanément.

    NIPIB, une ressource accueillie dans l’académie de Nancy-Metz à quasi l’unanimité

    «  Tous les enseignants qui ont vu la démonstration sont convaincus car les images sont vraiment extraordinaires », témoignent Elodie et Stéphanie.

    Aujourd’hui, elles ont le sentiment d’un véritable engouement pour la ressource NIPIB et n’ont pas constaté la présence de personnes réfractaires. Elle ressente même une certaine impatience chez certains enseignants à qui on a promis l’arrivée de NIPIB prochainement, la ressource sera disponible pour tous les enseignants de SVT et tous les élèves de l’académie de Nancy-Metz à partir de janvier 2015.

    Le seul bémol temporaire qui est évoqué par nos deux enseignantes serait la connexion internet Haut-Débit qui est nécessaire pour utiliser la ressource de manière optimale ; en zone rurale, comme c’est le cas pour Stéphanie, elle n’a toutefois pas de problème à utiliser 10 ordinateurs en classe, connectés à NIPIB ; les moyens mis en œuvre par les différentes collectivités territoriales de l’académie pour équiper chaque établissement en fibre optique devraient, à court terme, effacer toute problématique à ce niveau-là.

    Plus d’infos :
    voir aussi la démo NIPIB version longue sur Youtube

    A propos d’ITOP :Itop_logo_221214

    ITOP éducation occupe une position clé dans le panorama de l’éducation. Présente depuis plus de dix ans sur ce secteur, elle produit une offre complète de logiciels innovants qui couvre tous les besoins des établissements scolaires, de la maternelle au lycée. Plus de quatre millions d’utilisateurs échangent au travers des Environnements Numériques de Travail ou accèdent aux ressources pédagogiques multidisciplinaires ITOP éducation et gèrent notes et absences grâce au module de vie scolaire Educ-Horus. Sur plus de quinze projets ENT en généralisation, ITOP éducation offre également ses services d’accompagnement, formation, hébergement et support. Pour développer les nouveaux usages et conduire une stratégie d’innovation volontariste, plus de 20% du chiffre d’affaires sont consacrés chaque année à la recherche et au développement. Depuis 2012, Hervé Borredon, PDG d’ITOP est élu président de l’Afinef, Association Française des Industriels du Numérique pour l’Education et la Formation. Cette nouvelle entité fédère et structure l’ensemble de la filière numérique éducative et assure l’interface entre industriels et institutionnels. www.itop.fr et www.afinef.net

     

  • Texas Instruments lance une nouvelle génération de calculatrice graphique tout en couleur pour le lycée

    Texas Instruments lance une nouvelle génération de calculatrice graphique tout en couleur pour le lycée

    Extra légère et extra-fine, elle dit adieu aux piles grâce à sa batterie rechargeable, elle est le compagnon idéal des élèves de lycée de la Seconde jusqu’au Bac.

    Des fonctionnalités attendues des enseignants font leur apparition, telles que l’affichage en valeurs exactes avec une touche dédiée (y compris dans la résolution graphique), la fonctionnalité MathPrint intégrée, l’accès aux fractions en direct, des applications mises à jour et en couleur et toujours la programmation en TI-Basic.

    Des maths plus ludiques !

    La compréhension des mathématiques devient plus facile grâce à l’écran couleur haute résolution et à l’importation de photos. Les enseignants et leurs élèves peuvent ainsi tracer des graphiques par-dessus les images et ainsi proposer une séance pédagogique plus ludique, innovante et captivante.

    Texasinstruments_150115Accompagner les enseignants dans l’usage de la calculatrice

    Texas Instruments met à disposition gratuitement des enseignants un logiciel émulateur compagnon pour calculatrice graphique TI : le TI-Smartview CE.

    Il permet à l’enseignant de projeter une calculatrice virtuelle pour une meilleure visualisation des manipulations par les élèves ainsi que la création de documents pédagogiques sur un logiciel de traitement de texte grâce à la capture d’écran.

    Une version monoposte du logiciel sera d’ailleurs disponible gratuitement sur le site Internet de Texas Instruments en Mai à l’adresse ci-contre : www.education.ti.com

    Idem pour le logiciel TI-Connect (CE) disponible gratuitement sur le site internet de Texas Instruments qui permet de produire et de transférer rapidement des programmes, des applications ou des données depuis un ordinateur.

     

    Texasinstruments2_150115La TI-83 Premium CE testée en avant-première en France dans 4 académies

    Plusieurs classes pilotes utilisent la TI-83 Premium CE depuis la rentrée dernière avec des premiers résultats positifs. Facile à prendre en main et intuitive pour les élèves, elle apparait également comme un aide précieuse pour les professeurs face à des élèves avec des difficultés en calculs.

     

     

    Vous pouvez visualiser le reportage de l’académie de Versailles à ce sujet.

    Plus d’infos :
    Vous êtes enseignant en mathématiques en lycée et souhaitez découvrir dès maintenant la TI-83 Premium CE ? Contactez votre délégué pédagogique Texas Instruments à l’adresse delegue-pedagogique@ti.com

    Plus d’informations sur les innovations Texas Instruments: education-france@ti.com

    A propos de Texas Instruments

    La Division  « Education Technology » de Texas Instruments, propose des solutions matérielles et logicielles innovantes pour l’apprentissage des mathématiques et des sciences. Les produits scolaires et les services de TI sont conçus depuis 20 ans en collaboration avec des enseignants chercheurs et des enseignants formateurs français du « réseau T3 » de façon à répondre parfaitement aux besoins spécifiques d’une utilisation en et hors classe. De plus amples informations sont disponibles sur http://education.ti.com/france 

    PUBLI-COMMUNIQUÉ

  • Diversifier son économie avec le numérique : le pari du Vercors avec Vill@rdigital

    Diversifier son économie avec le numérique : le pari du Vercors avec Vill@rdigital

    Nous sommes frappés de plein fouet par les aléas climatiques et au moment où je vous parle, nous attendons la neige.
    C’est ainsi que Chantal Carlioz introduit son propos pour nous parler du dynamisme de son territoire et de la place, désormais incontestable, qu’occupe le numérique au sein de cette économie qui ne peut plus se contenter de l’or blanc.
    « Nous avons bien compris, depuis au moins 30 ans, que nous devions diversifier notre économie et notamment notre économie neige, même si celle-ci reste notre moteur« , souligne t-elle.
    Dans les années 90, le Vercors avait déjà misé sur « les autoroutes de l’information et de la communication » pour faire de Grenoble « non pas une menace, mais plutôt une chance« , précise t-elle.
    Grenoble, à seulement 35 kms de Villard-de-Lans, est en effet une manne d’étudiants, au nombre de 60 000 pour cinq universités, qui sont acteurs de cette révolution « silencieuse » d’internet, sujet au coeur de la réflexion de Chantal Carlioz et de ses collaborateurs.
    Elle espère pouvoir fonder un certain nombre de partenariats avec les universités grenobloises pour pouvoir développer, sur son territoire, des évènements comme Vill@rdigital et faire réfléchir les jeunes générations sur la société de demain autour des thématiques de l’enseignement, de la formation ou encore du monde de l’entreprise ; et dans le même temps, associer les entreprises et le secteur privé à cette réflexion, « pour permettre l’implantation de ces entreprises du futur sur notre territoire« , ajoute t-elle.
    Des entreprises qui n’auraient pas besoin d’accès routiers et qui évoluent dans un monde dématérialisé : voici le type de sociétés que Chantal Carlioz souhaiterait attirer à Villard-de-Lans.
    Pour que les gens puissent vivre et travailler au pays et pas seulement vivre au pays et travailler à Grenoble.
    En plus d’une réflexion « en altitude » et au grand sir, le pays de Villard-de-Lans ne manque pas d’atouts : avec une capacité de 20 000 lits, c’est une vraie station touristique été et hiver qui ne manquera pas de divertir les participants !
    Plus d’infos : www.villardigital.com

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  • Rendre les savoirs plus accessibles avec le numérique : la fin de l’enseignement ?

    Rendre les savoirs plus accessibles avec le numérique : la fin de l’enseignement ?

     

    Beaucoup de mythes se sont développés autour de l’idée que les machines allaient enseigner et allaient piloter l’apprentissage, introduit André Tricot.

    La machine, le « faux » remplaçant de l’être humain

    Aujourd’hui il explique que le problème se pose autrement : « on conçoit des environnements informatiques et humains d’apprentissage ».
    Dans cet environnement se trouvent un ou plusieurs enseignants, des élèves qui interagissent entre eux et une ressource.

    « Ce qu’il faut réussir, c’est l’interaction élèves, enseignants et ressources pour créer cette relation en triangle dans laquelle on assigne bien à la machine, le statut d’outil », poursuit-il.

    De cette manière, les potentialités de l’outil pourront être beaucoup mieux exploitées, beaucoup plus que « lorsqu’on veut faire jouer à l’outil le rôle de remplaçant de l’être humain », ajoute André Tricot.

    Comme exemple de relation élève-machine et élève-enseignant, André Tricot prend le cas du diagnostic qui fait ressortir les difficultés d’un élève.

    Pour l’enseignant, pas de soucis pour repérer les difficultés d’un élève à la manière dont il réalise un exercice, « et surtout de diagnostiquer d’où vient l’erreur, parce qu’il connaît son élève », précise André Tricot ; par contre, pour la machine, impossible d’établir un diagnostic similaire « car nous ne savons pas le programmer ou alors à des coûts exorbitants pour n’obtenir que de légers diagnostics ».

    Economiser les besoins en enseignement grâce à une meilleure accessibilité aux savoirs par le numérique : un mythe particulièrement faux !

    Selon André Tricot, une autre illusion consiste à penser que la technologie puisse réduire le temps d’enseignement car : « rendre accessibles les savoirs à tous, tout le temps et gratuitement, permettrait aux personnes d’apprendre par elles-mêmes et finalement diminuer le besoin en enseignement ».

    Ce mythe est très ancien et, d’après André Tricot, est entrain de ressurgir. Il ne conteste pas le fait que de donner accès à des ressources puisse permettre aux personnes d’apprendre plus, mais il réfute l’idée que cela puisse diminuer le temps d’enseignement.

    Il prend comme exemple des élèves de cycle 3 à qui on enseigne que la terre est ronde : « si vous n’avez pas un enseignant pour intéresser les élèves à cette question et construire avec eux la réponse à cette question, ce sujet est évidemment non intéressant pour les élèves ».

    « C’est le mythe de l’autodidactie qui ferait croire qu’à partir du moment où on fournit des ressources de qualité, tous les êtres humains seraient autodidactes », et il poursuit sa réflexion :

    or, les autodidactes sont des gens exceptionnels qui ne représentent qu’1% de la population ; pour les autres 99%, ils ont besoin d’un guide qui les oriente vers la connaissance, même si ils jugent que cette connaissance ne leur est peut-être pas utile aujourd’hui.

    « C’est la connaissance qui fait naître le doute et le questionnement ; ce n’est pas l’état naturel des individus », conclut André Tricot.

    A suivre prochainement dans l’épisode 2 : Franck Amadieu et le mythe de l’autonomie des apprentissages grâce au numérique.

     

    Plus d’infos sur les auteurs :
    André Tricot est enseignant-chercheur en psychologie ; il exerce à l’ESPE de Toulouse et également au laboratoire CLLE (Cognition, Langues, Langage, Ergonomie) de l’Université de Toulouse Jean Jaurès.
    Franck Amadieu est enseignant-chercheur en psychologie cognitive, Maître de conférences et exerce également au laboratoire CLLE (Cognition, Langues, Langage, Ergonomie) de l’Université de Toulouse Jean Jaurès.