Auteur/autrice : Aurélie Julien

  • Le perfectionnement professionnel revu et corrigé


    Le premier sujet porte sur le comportement de l’élève au travers du Mobile Learning (apprentissage mobile), sans se limiter à l’environnement scolaire ; le deuxième présente le concept de « BYOD » ou « AVAN » en français qui signifie « apporter votre appareil numérique » et qui suppose de tirer profit de l’usage quotidien du numérique par une utilisation intelligente à l’école. En troisième point, il est question de la formation des enseignants à qui sont offerts ces nouveaux outils ; enfin, les questions de « leadership » et de décideurs sont abordées en guise de conclusion.

    Entamer la profession d’enseignant est le début d’une aventure professionnelle et non la fin d’un parcours de formation. Que ce soit sur des questions de pédagogie, de didactique ou de l’intégration judicieuse des TICE, chaque professionnel de l’éducation est interpelé à s’engager dans un processus de formation continue, car le métier, rappelons-le encore, reste en transformation constante, voire accélérée en ces années de développements technologiques importants. La formation professionnelle, somme toute, est affaire d’apprentissage. Il n’y alors aucune raison pour que les enseignants ne bénéficient des mêmes avantages liés aux technologies numériques qui contribuent tant à l’apprentissage chez les élèves.

    La vitesse phénoménale du changement concernant les technologies de l’information et de la communication a une double implication pour les enseignants. D’abord, ils s’avèrent de formidables moyens d’apprentissage sur le plan de la formation professionnelle; mais surtout, ils constituent des outils dont les affordances sur le plan de la créativité et de la coopération donnent lieu à des méthodes pédagogiques qui étaient impensables avant l’avènement des TICE. Abstraction faite du connectivisme, qui est une théorie de l’apprentissage, des phénomènes tels que l’apprentissage en ligne (e-learning), l’apprentissage nomade (m-learning), l’apprentissage bimodal (blended learning), l’apprentissage adaptatif (adaptive learning), l’instruction inversée (flipped classroom), le microlearning, les environnements d’apprentissage personnalisés, et les MOOCs permettent déjà de nouvelles applications pédagogiques malgré que nous soyons seulement à l’aube des TICE.

    L’enseignement est la seule profession dont la formation commence dès la maternelle. Dans le changement paradigmatique qu’entraînent les TICE, par conséquent, l’enseignant doit procéder à certains désapprentissages ou, du moins, à remettre en question des pratiques établies. En ces temps de changement, ce n’est pas seulement de formation dont nous avons besoin, mais de déformation.

    La formation professionnelle, si elle doit suivre le rythme de l’évolution, repose sur les réseaux électroniques. En outre, la formation aux réseaux passe indubitablement par lesdits réseaux. Aussi observe-t-on une fracture du second degré : la formation en réseaux n’est pas seulement une question de technicité informatique; c’est beaucoup une affaire de culture numérique.

    En plus de donner accès à l’information en tout temps et en tous lieux, ce qui en soi constitue une révolution, la plasticité numérique confère à l’utilisateur le façonnage de ses outils. Les environnements d’apprentissages personnalisés, puis les réseaux d’apprentissages personnalisés, permettent à quiconque d’être l’agent de son changement, agissant non seulement sur le contenu, mais sur le média, de sorte que ce dernier, comme l’avait entrevu McLuhan, s’avère le corps du message.

    Traditionnellement, la formation des enseignants se fait par le biais de l’oral et de l’imprimé (bien souvent dans des moments structurés et formalisés), tandis que les jeunes apprennent à la vitesse des réseaux. Au Canada du moins, elle mise principalement sur la formation en présence, alors que les conseillers pédagogiques ou les directions d’établissement donnent une formation sur un point précis à l’ensemble de l’équipe enseignante réunie. Cette façon très occasionnelle de former l’ensemble du corps enseignant ne suffit plus à l’énormité des besoins de formation.

    Voilà pourquoi des efforts sont faits pour varier l’offre de formation professionnelle afin de répondre non seulement à la diversité de la clientèle, mais à la panoplie des nouveaux moyens. À la formation en présentiel, dont plusieurs dépendent, des efforts sont faits pour initier les enseignants à la formation en ligne, puis à la formation en réseaux, plus informelle et en temps réel. La tendance révèle manifestement un effort pour libérer les enseignants de leur dépendance à la formation institutionnalisée, vers une autonomie d’apprentissage. Sans cette autonomie de formation, nous, les auteurs de ce texte, ne serions probablement jamais passés de la classe au ministère de l’Éducation.

    Le bénéfice est double. D’une part, on libère l’institution d’une très grande part du fardeau de la formation, laquelle de toute façon ne suffit plus à la demande. D’autre part, on transforme les enseignants de demandeurs de formation qu’ils étaient, en formateurs actifs au sein des réseaux.

    La complémentarité des stratégies de formation, fussent-elles en présentiel, à distance ou en réseaux, assure une relative harmonisation et mutualisation des besoins institutionnels et personnels. En ajoutant les élèves à l’équation, on augmentera encore la synergie de formation.

    Jamais l’expression « enseignant en tant qu’apprenant », interpelante et porteuse de potentiel, n’aura eu autant de sens pour une profession appelée à se transformer.

  • La première école de référence en France pour les solutions SMART

    SMART Technologies, fournisseur incontournable en matière de solutions collaboratives, a désigné l’International School of Paris (ISP) comme la première école de référence en France pour ses solutions. L’école a été choisie en raison de son usage exemplaire des produits SMART, notamment les tableaux interactifs SMART Board et le logiciel d’apprentissage collaboratif SMART Notebook.

    Implantée sur deux campus à Paris, l’ISP est la seule école anglophone en France à proposer les trois programmes du baccalauréat international. L’école compte près de 700 élèves représentant plus de 60 nationalités différentes et quelques 50 langues. Elle les accueille de la maternelle au bac, soit de 3 à 18 ans. Au sein de l’ISP, 46 classes sont d’ores et déjà équipées de tableaux interactifs SMART Board. D’ici la rentrée prochaine, les quatre classes restantes bénéficieront également de tableaux interactifs et d’une SMART Table, le centre d’apprentissage interactif de SMART, qui fera son arrivée pour les classes de primaire.

    « Si nous avons choisi d’installer des tableaux interactifs SMART Board dans nos salles de classe, c’est parce que nous avons constaté qu’ils apportent un réel « plus » à l’enseignement et à l’apprentissage », explique Paul Tagg, Directeur informatique de l’International School of Paris. « Nous avons tout particulièrement été séduits par le logiciel SMART Notebook. Il permet en effet aux enseignants de préparer des supports de cours depuis n’importe où, mais aussi de créer des contenus qui encouragent l’interactivité entre les élèves et le cours. Les séances sont ainsi plus attractives et plus riches ».

    Richard Ramos, Directeur Général France de SMART Technologies France, s’est félicité de l’intégration de l’ISP au programme d’établissements de référence SMART Showcase School : « La désignation de notre première école de référence SMART en France est la suite logique de l’important développement de nos produits dans le pays. De plus en plus d’écoles améliorent les résultats de leurs élèves en faisant appel à nos solutions pédagogiques. En choisissant l’International School of Paris, nous saluons son investissement dans le domaine de l’enseignement numérique et nous en faisons un exemple susceptible d’encourager d’autres établissements à adopter ces technologies innovantes ».

    « Chez Motiv’Solutions, nous sommes très heureux d’accompagner l’ISP depuis 2008 dans l’intégration des tableaux interactifs SMART Board au sein de l’école. L’adoption des technologies interactives à l’ISP a été possible grâce au dynamisme et à la motivation de l’ensemble des équipes pédagogiques. A l’ère du numérique, il est indispensable pour nous de proposer des solutions en adéquation avec les outils que nous utilisons tous de manière quotidienne » témoigne Guillaume Chatagnon, Directeur Général de Motiv’Solutions. « En devenant la première Showcase School en France, l’ISP prouve une nouvelle fois sa volonté de toujours innover dans la pédagogie ».

    Plus d’infos :
    Pour en savoir plus sur le programme SMART Showcase Schools, rendez-vous sur smarttech.com/showcaseschools.

  • Quels usages des Tice en EPS ?

    Quels usages des Tice en EPS ?

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    L’Education Physique et Sportive est une discipline qui permet de connaître les élèves sous un autre éclairage qu’en classe. Peut-on alors évaluer les élèves de la même manière en EPS que dans les autres disciplines, s’est demandé Bernard Dancoisne. Une des particularités de l’EPS consiste en ce qu’elle autorise à interroger davantage sur le savoir-faire que sur le savoir. Le contrôle des connaissances traditionnel n’a pas autant de sens en EPS car la discipline est basée sur la motricité.

    Un premier pas dans l’introduction des Tice en EPS peut être le travail sur l’évaluation des élèves par d’autres élèves. Néanmoins il faut garder à l’esprit que les Tice peuvent être utilisées en EPS dans la mesure où tous les élèves participent, que tous fassent les exercices. À titre d’exemple, en gymnastique, les élèves réalisent des enchaînements et se font noter par leurs camarades qui disposent de boîtiers de réponse eInstruction CPS Pulse. Les boîtiers sont utilisés pour évaluer des pratiques. Un élève fait un exercice et il est noté par ses camarades. Ensuite, le professeur établit une comparaison entre la moyenne des notes récoltées et les notes aux écarts, pour en discuter.

    Il s’agit d’amener les élèves à réaliser un arbitrage immédiat en temps compté. Le moment où les élèves notent ceux qui passent correspond dans le cadre de l’exercice à un temps de repos. On peut aussi faire travailler les élèves par groupes sur différentes activités : trois qui notent sur tel exercice pendant que l’un passe et ainsi de suite sur différents ateliers. On demande alors aux élèves de prendre une décision face à une action faite, avec une mise en situation réelle et pression temporelle. Il s’agit avec ce type de séquence à la fois d’apprendre à évaluer une action et à se familiariser les élèves avec les boîtiers etc.

    Les Tice peuvent aussi être utilisées dans le cadre de l’UNSS, lors de la formation des jeunes officiels, par exemple. L’UNSS est une association dans laquelle les élèves découvrent un sport, soit en le pratiquant, soit en souhaitant devenir jeunes organisateurs ou jeunes organisateurs. Jeune organisateur est un label officiel comme jeune arbitre…. etc

    Ainsi il s’agit de développer à la fois des connaissances, des compétences et des attitudes. Et cela passe par le biais de rôles sociaux moteurs : arbitres, chronométreurs, observateurs. Ici l’utilisation des Tice peut amener les élèves en difficulté scolaire à mettre en valeur leurs compétences de terrain. En effet, il existe habituellement pour être validé jeune officiel des questionnaires passés par écrit qui contrôlent les connaissances dans le sport concerné. En dehors du fait de mobiliser des enseignants, ces questionnaires ont tendance à reproduire le système scolaire en ce qu’ils ne tiennent pas compte des difficultés de lecture ou de rédaction de certains élèves qui sont efficaces sur le terrain.

    Pour les enseignants qui organisent les championnats de France, les boîtiers de réponse présentent un avantage certain parce qu’ils permettent une correction automatique et que les résultats sont immédiats.

    L’UNSS devrait permettre de donner une chance à chacun. Ainsi Bernard Dancoisne souhaite pour cela remplacer les questionnaires par des vidéos et faire passer les questions avec des boîtiers de réponse. Il faut dans un premier temps réaliser les vidéos et ensuite adapter les questionnaires, afin de se rapprocher le plus possible de la situation réelle d’arbitrage : une  prise d’informations à partir d’une vidéo, suivie d’une prise de décision en appuyant sur le boîtier de réponse au lieu d’utiliser le sifflet.

    Les boîtiers de réponse offrent, comme les tableaux blancs interactifs depuis quelques temps déjà, une technologie facile à utiliser qui permet d’appréhender différemment les élèves et de les impliquer d’une autre manière dans le développement de leur cours. Il existe plusieurs utilisations possibles des boîtiers, en Course d’Orientation (voir article ci-contre à droite sur ce sujet), pour que les élèves s’évaluent entre eux, dans le cadre d’une formation spécifique (arbitres etc), qui peuvent être des alternatives aux méthodes d’évaluation traditionnelles.

    Plus d’information :
    sur le logiciel www.getmyflow.com et sur les boîtiers www.einstruction.fr

     

  • Les Maths pour les CE1 sont maintenant au menu de uneStar!

    Les applications uneStar sont de vraies machines à exercices et cette version n’a pas moins de 150 leçons et 1,500 questions. Ne vous laissez pas tromper par l’interface aussi sobre que google car le contenu est très riche et de plus la manière dont les questions sont posées est très variée!

    Le modèle de vente reste toujours le même, on achète une seule fois l’application pour avoir le contenu officiel du programme de Mathématiques pour les CE1. L’application est universelle donc optimisée pour les iPhones et les iPads en un seul achat.

    Sur le programme spécifiquement, l’application uneStar Math CE1 comporte de nombreux exercices imagés sur les Nombres (les apprendre, savoir les comparer et savoir les ranger), le Calcul (savoir additionner et soustraire, les dizaines et unités, la table de multiplication par 2, 3, 4, 5, et 10), la Géométrie (les solides, les formes géométriques, les quadrillages), les Mesures (les longueurs, les masses, la monnaie, les capacités , le calendrier, les durées et savoir lire l’heure).

    Pour rappel, il a quatre applications uneStar à ce jour qui sont:  uneStar Français CE1, uneStar Français CP, uneStar MATH CP et donc la petite dernière uneStar MATH CE1.

    Plus d’infos :
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  • Vision Outre-Atlantique : que font nos amis québécois pour l’éducation numérique ?

    Grâce à un reportage réalisé par Radio-Canada le dimanche 30 septembre dans le magazine « Découverte », nous avons un aperçu de comment s’organise la « révolution numérique » dans les écoles de nos compagnons francophones Outre-Atlantique. TNI, tablettes numériques et ordinateurs portables investissent peu à peu les classes. Mais tous se posent la même question que nous en France, quel est l’impact de ces outils sur la pédagogie ?

    Le reportage nous montre comment les TNI sont arrivés dans les classes pour peu à peu éliminer définitivement le tableau « vert » et la craie. C’est une décision politique qui a mis le processus en marche ; à l’hiver 2011, le Premier Ministre de l’époque, Jean Charest, déclara  » que toutes les écoles du Québec devraient être équipés d’un tableau intelligent« . D’ici 5 ans, le gouvernement a prévu d’investir dans 43 000 TNI, pour 240 millions de $. Il semblerait que le gouvernement croit au numérique à l’école pour « augmenter la réussite scolaire« .

    c’est bien sur ce sujet que le reportage de Radio-Canada se pose la question : Ces technologies vont-elles permettre la réussite scolaire de nos enfants ? Pour cela, ils ont interrogé des enseignants.

    « C’est un outil qui visuellement est très stimulant, très attrayant, donc c’est plus facile pour moi de capter l’attention des élèves et de la maintenir tout au long de l’activité« , déclare l’une d’elle. et elle ajoute « les élèves sont beaucoup plus actifs dans leurs apprentissages (…) ils perçoivent cela comme un grand jeu vidéo« .

    Un autre enseignant vient modérer les propos précédents ; pour lui, la nouveauté et l’attrait que la technologie peut avoir au départ va se perdre au fil des mois.

    Pour Thierry Karsenti, Directeur de la Chaire de Recherche sur l’intégration des TIC à l’Université de Montréal, souligne que les aspects positifs du TNI sont nombreux (motivation, concentration…) mais pour l’heure, aucune étude n’a encore prouvé que ces technologies amélioraient les résultats scolaires.

    Ensuite, le reportage montre une autre école, une « Commission Scolaire« *, loin d’être une image de réussite au Québec puisqu’elle se situait au 65ème rang sur 67. Au vue de cette situation, les membres de la Commission Scolaire ont décidé de modifier les apprentissages. Pour cela, elle a acheté 4500 ordinateurs portables à tous les élèves. « Même les élèves de la maternelle apprennent à lire et à compter avec des ordinateurs« . Une des membres de la Commission témoigne « la tablette ou l’ordinateur portable est un outil de création » ; Pour elle, c’est la grosse différence avec le TNI.

    Dans cet exemple on peut parler de réussite scolaire grâce aux nouvelles technologies par un simple bilan. La Commission Scolaire est passé, en neuf ans, de la 65ème place à la 23ème place !

    Autre retour d’expérience intéressant : la mise en place du programme PROTIC à l’école « Les compagnons-de-cartier » près de Québec permet à près de 400 élèves qui sont inscrits au programme de faire leur apprentissage avec des ordinateurs portables. Et ce programme n’est pas nouveau puisqu’il est en place depuis une quinzaine d’années. Comme le fait remarquer un enseignant « l’objectif final est toujours de faire des projets en collaboration et d’utiliser différents concepts, différentes connaissances« . Dans cette école, les enseignants ne donnent presque jamais de cours magistraux, une véritable révolution sur les apprentissages !

    Jean-Philippe Caron, Directeur adjoint du programme PROTIC témoigne,  » Aujourd’hui le modèle gagnant est celui de l’enseignant qui est gestionnaire de projets« , sous-entendu ce n’est plus l’enseignement en frontal avec le prof qui « sait tout » et qui diffuse ses connaissances, qui doit prévaloir…

    Pour en savoir plus, sur l’éducation numérique découvrez la vidéo réalisée par Radio-Canada, Daniel Carrière journaliste et Pierre Gagné réalisateur, ici.surtout la dernière partie, à partir de la 9ème minute, sur le modèle d’enseignement, à priori réussi, du programme PROTIC, très très intéressant !

    Plus d’infos :
    sur le programme PROTIC : www.protic.net

    *Une commission scolaire est, au Québec, une forme de gouvernement local qui gère l’enseignement préscolaire, primaire et secondaire public sur une portion de territoire déterminée et dans une des langues officielles du Canada (le français et l’anglais)- définition Wikipédia

  • A quand un enseignement vraiment «numérique» ?

    A quand un enseignement vraiment «numérique» ?

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    La génération Y est une utilisatrice compulsive des smartphones, applications mobiles, jeux vidéos, programmes de e-learning ou des médias sociaux, quels qu’ils soient. Pour ces utilisateurs avisés, éclairés et experts naturels du monde numérique, le maniement de toutes ses nouvelles interfaces numériques est un reflexe naturel.
    Si l’arrivée récente de tablettes tactiles sur le marché, telles que l’iPad, a d’ailleurs séduit beaucoup d’enseignants et d’étudiants dans les faits, aujourd’hui, encore très peu d’écoles ou d’universités ont réellement adopté les tablettes tactiles dans leur programme pédagogique.

    Le contact avec les étudiants comme avec les enseignants est actuellement plus de l’ordre de la découverte et de l’exploration. Selon les dernières estimations, seuls 3% des étudiants en université utilisent aujourd’hui une tablette tactile.
    C’est un fait, les étudiants passent aujourd’hui un temps considérable, à titre personnel, devant des écrans, depuis leur smartphone jusqu’à leur ordinateur portable. Néanmoins, selon un récent sondage, 75% des étudiants universitaires préfèreraient encore et de loin les livres traditionnels imprimés à leurs pendants numériques. Par ailleurs, d’après le projet américain de recherche en cours « Student Attitudes Toward Content in Higher Education” réalisée par le BISG (Book Industry Study Group), moins de 20% des enseignants utiliseraient les derniers supports et contenus d’enseignement à leur disposition pour dispenser leur cours. Ainsi, alors que le potentiel de supports numériques à leur disposition est de plus en plus vaste et facile d’accès, les enseignants préfèrent encore opter pour une combinaison de supports différents, souvent un peu datés, et avec toujours une préférence pour les supports traditionnels imprimés.

    Les éditeurs investissent dans les technologies numériques

    De leur côté, les grands éditeurs ont investis assez tôt et avec intelligence dans les nouvelles technologies en multipliant les partenariats avec des prestataires de services d’édition numérique tels que le Groupe Jouve afin d’optimiser l’édition combinée de livres d’enseignement en version traditionnelle comme en version numérique.

    Les premières technologies XML couplées à des formats éditoriaux numériques innovants, ont permis aux éditeurs de créer des collections entières de supports d’enseignement pour tous les âges, dorénavant à disposition à la fois en version traditionnelle imprimée comme en version digitale.
    Ils ont développé de nouvelles méthodes permettant d’adapter et de personnaliser le contenu aux besoins spécifiques des étudiants, pour les cours individuels, les institutions et les enseignants. Les éditeurs ont, par ailleurs, développé de nouveaux algorithmes évolutifs et intelligents, permettant d’adapter les cours au rythme des besoins et des progrès des étudiants. Utilisé intelligemment et à bon escient, le recours à ces nouveaux supports numériques permet d’optimiser les résultats, pour les enseignants comme pour les étudiants que ce soit en ligne et à distance ou dans le cadre de l’école ou de l’université.

    Du point de vue des étudiants

    Toutes les études indiquent aujourd’hui que les supports traditionnels imprimés ne répondent que partiellement aux besoins réels des étudiants. Le rapport qualité/ prix est notamment trop élevé pour justifier un recours unique à ces supports face à des étudiants constamment à la recherche de supports d’enseignement complémentaires ou alternatifs en version numérique.
    Les étudiants sont des consommateurs avisés, toujours à la recherche du meilleur rapport qualité/ prix considérant leur budget souvent limité. La majorité des étudiants achètent eux-mêmes leurs livres de cours et parce que les éditions imprimées traditionnelles, neuves comme d’occasion, sont souvent trop chers pour leur budget, seuls 55% d’entre eux achètent la dernière version à jour des ouvrages au programme de leur classe. Les autres achètent soit des éditions plus anciennes, soit des éditions d’autres pays, ou encore des versions en livre numérique (e-books) moins onéreuses, voir souvent des copies frauduleuses disponibles sur internet ou plus simplement les empruntent à la bibliothèque. Leur comportement indique clairement qu’ils ne perçoivent pas de réelle valeur ajoutée à acheter la dernière mise à jour du contenu d’un cours, telle que proposée par les éditeurs officiels. Le contenu des livres de cours s’est banalisé et il est bien souvent accessible en un clic soit gratuitement soit à prix plancher sur internet.

    A l’inverse, les étudiants qui ont recours à des supports numériques de dernière génération comme “Wiley Plus”, « Pearson’s Mastering series » ou « McGraw Hill’s Connect », trouvent une valeur ajoutée complémentaire immédiate et mesurable qui correspond mieux à leurs attentes. Dans la dernière étude menée par le BISG sur le sujet, ces nouvelles interfaces pédagogiques entièrement numériques obtiennent systématiquement de meilleures notes d’évaluation que les ouvrages classiques imprimés et ce, sur l’ensemble des critères d’évaluation : simplicité, efficacité, ergonomie, mémorisation, etc. Par contre, si les étudiants d’aujourd’hui ont en effet une large préférence pour les éditions multimédias, il doit être souligné qu’il s’agit bien des outils interactifs de dernière génération. Les livres numériques dits « homothétiques », simples répliques au format PDF de leur livres classiques n’ont, par contre, pas connu ce succès. Lors de la précédente année scolaire, seuls 3% des étudiants ont acheté ce type de livre numérique « simple ».

    Du point de vue des enseignants

    Nombre d’écoles et d’universités expérimentent actuellement activement de nouvelles méthodes et de nouvelles technologies dans le but d’améliorer l’efficacité de leurs programmes pédagogiques. Néanmoins, la plupart doivent faire face à des problèmes budgétaires récurrents. Il s’agit aujourd’hui d’un frein important, si ce n’est le plus important à l’acquisition de supports numériques comme à la formation des enseignants qui souhaitent passer le cap digital.

    Si les enseignants mesurent bien la valeur ajoutée que peuvent leur apporter les nouvelles techniques d’enseignement numériques, lorsqu’elles sont adaptatives et évolutives, ils ne partagent pas pour autant toujours les mêmes objectifs que leurs institutions de tutelles en termes de moyen pour y parvenir. Cette divergence conjuguée à des charges de travail et des programmes d’enseignements toujours plus pesants ne laissent que peu de temps et de moyens aux enseignants pour se former et convertir leurs supports et leurs méthodes au numérique.

    Le défi actuel

    La nécessaire évolution des esprits et de la volonté de faire évoluer les comportements tant du côté des enseignants que des institutions est le principal défi à cette transition au « tout numérique ».
    A mesure que les nouvelles plateformes pédagogiques numériques se développent et se perfectionnent, elles peuvent être perçues comme un danger ou une menace, visant à terme à remplacer ou estomper le rôle et la stature traditionnelle des enseignants dans les écoles et les universités. Mais le temps que ces nouvelles technologies pourraient permettre d’économiser aux enseignants, notamment en ce qui concerne l’enseignement des savoirs fondamentaux, pourrait et devrait être réinvestit et redéployé pour explorer ou approfondir de nouveaux champs de connaissance avec leurs étudiants. Le temps passé en classe pourrait ainsi être mieux utilisé plutôt que remplacé, comme le craignent certains, par des simulateurs de jeux ou des programme de e-learning dispensés à distance via internet.

    La nouvelle génération d’étudiants, familière des nouvelles technologies, est en constante recherche, à titre personnel et en parallèle, de supports d’information numériques. Ils comblent donc déjà naturellement et par eux-mêmes les lacunes du système éducatif. Aussi, cette transition numérique sera, en tout état cause, menée par les étudiants. La demande comme l’attente est grande et l’offre tarde à se construire. Il paraît donc aujourd’hui essentiel et urgent pour les institutions et les éditeurs de travailler main dans la main pour passer le cap du numérique et offrir de nouveaux outils plus performants aux étudiants qui les attendent.

    Que devrons-nous changer ?

    Dans le monde digital, les changements de paradigme interviennent généralement suite à l’arrivée sur le marché et à l’adoption généralisée par les usagers de nouvelles interfaces qui bousculent le jeu, les « game changers », comme ont pu le faire récemment les smartphones ou les tablettes tactiles. Ces dernières, pleines de promesses, semblent néanmoins encore trop récentes.

    Les tablettes ne sont pas encore aujourd’hui ni suffisamment puissantes et développées ni suffisamment abordables en terme de coût à l’achat pour constituer l’interface unique dont pourraient rêver les enseignants et les étudiants. A ce stade, il va falloir attendre encore quelques années, que les tablettes accroissent leur puissance comme leurs champs d’applications, pour qu’elles séduisent définitivement le monde enseignant. Le jour où la majorité des étudiants auront à disposition une offre intelligente, complète et abordable en termes d’interfaces comme de contenus pédagogiques en version numérique, alors les enseignants et les institutions pourront faire évoluer leur approche pédagogique de manière efficace. Le mouvement semble irrémédiable.

    La prochaine génération de solutions pédagogiques, encore à venir, sera en tout état de cause entièrement « born digital », c’est-à-dire conçue, pensée et créée à 100% par des auteurs et des développeurs, issus de la nouvelle génération née avec internet. Dans ce cadre, il parait clair que les programmes et les méthodes pédagogiques devront être repensées intégralement, avec une nouvelle approche, qui ne pourra pas être un simple transfert, sorte de copier/coller du papier vers le numérique des méthodes et supports préexistants. Leur design sera modulable, adaptable et personnalisable comme le propose par exemple déjà la plateforme «Cengage’s new Mindtap.» Ces nouveaux programmes d’enseignement auront toutes les caractéristiques du nouveau paradigme numérique : mobile, social, personnalisable, interactif, évolutif, etc.

    Dans ce contexte, les éditeurs doivent également repenser intégralement leur organisation et adapter leurs processus de fabrication. Le groupe Jouve propose ainsi d’intégrer le numérique de plus en plus tôt dans le processus éditorial, avec la création en amont, de formats pivots qu’il est ensuite possible de décliner de manière simple dans n’importe quel format final pour n’importe quel support de lecture, numérique ou papier. L’édition papier tendant, à terme, à devenir un support comme un autre aux côtés des différents formats numériques. Ce processus permet également de réduire les délais et les coûts de production, d’améliorer les phases de relecture et d’intégrer des contributeurs extérieurs.

    Les modèles d’affaires comme les canaux de distribution vont également devoir changer de manière radicale. A mesure que les éditeurs développeront et commercialiseront des plateformes pédagogiques d’enseignement numériques plus sophistiquées et plus performantes, ils devront abandonner de l’autre côté la commercialisation de leurs supports traditionnels. Dans ce cadre, la conversion des données et des connaissances traditionnelles en version numérique aura un coût important que les éditeurs devront, à un moment ou un autre et d’une manière ou d’une autre, répercuter et refacturer aux écoles, aux universités et aux étudiants. Les éditeurs et les universités expérimentent d’ailleurs actuellement aux USA, un nouveau système de licence permettant de repartir équitablement les coûts entre les parties avec une contribution par élève. L’Université de l’état de l’Indiana aux Etats-Unis fait partie des structures pilotes actuellement en test sur ces nouveaux systèmes. L’un des autres avantages majeur de cette nouvelle relation dématérialisée consistera également à supprimer tous les intermédiaires et permettra aux éditeurs et aux étudiants de développer et d’entretenir un dialogue direct, personnel et en temps réel pour une personnalisation intégrale des supports et des services. Ce sera la fin des standards.

    En conclusion

    La révolution numérique poursuit son cours et s’accélère. Basée sur les dernières innovations technologiques telles que le XML, le HTML5 et le nouveau format EPub3, les interfaces mobiles deviennent tous les jours plus performantes prenant également un nouvel élan à partir des dernières ressources offertes par le Cloud Computing. Les nouveaux programmes pédagogiques numériques (e-learning) deviennent plus intelligents et autonomes. Ils sont adaptables, personnalisables et évolutifs. Basés sur de puissants algorithmes, les nouvelles interfaces pédagogiques deviennent multimédias et entièrement interactives. Créant un dialogue permanent avec leur utilisateur, ces programmes permettent de questionner et d’évaluer en permanence les lacunes comme les acquis des étudiants pour leur proposer des exercices et des programmes individualisés. Les enseignants pourront donc adapter, mettre à jour et faire évoluer leur enseignement de manière efficace et en temps réel en allant puiser dans des ressources ouvertes de manière quasi-illimitée.

    Aujourd’hui, la plupart des technologies nécessaires et utiles à cette transition numérique de nos systèmes d’enseignement, existe ou sera rapidement à disposition et les élèves eux-même sont déjà prêts et même impatients. La prochaine étape est donc celle de l’évolution nécessaire des mentalités et pratiques traditionnelles.

  • La technologie des élèves bientôt dans les classes ?

    Le premier sujet porte sur le comportement de l’élève au travers du Mobile Learning (apprentissage mobile), sans se limiter à l’environnement scolaire ; le deuxième présente le concept de « BYOD » ou « AVAN » en français qui signifie « apporter votre appareil numérique » et qui suppose de tirer profit de l’usage quotidien du numérique par une utilisation intelligente à l’école. En troisième point, il est question de la formation des enseignants à qui sont offerts ces nouveaux outils ; enfin, les questions de « leadership » et de décideurs sont abordées en guise de conclusion.

    L’accélération de l’évolution fait en sorte que les élèves ne peuvent plus continuer à dépendre des achats nationaux ou locaux. En outre, l’uniformité des appareils numériques dans les institutions scolaires sert mal les élèves, lesquels doivent apprendre à composer avec la diversité des outils numériques. La plupart des élèves, de toute façon, possèdent déjà des ordinateurs qu’ils ont personnalisés, tant sur le plan de l’environnement de travail que de la méthode, voire les compétences. L’imposition d’un appareil numérique dont l’environnement et les fonctions sont limités est perçue par les élèves non comme un moyen d’autonomisation (empowerment), mais une forme de ralentissement des possibilités (power down).

    Profitant de l’essor fulgurant des mobiles personnels, certaines écoles adoptent une nouvelle stratégie TICE qui repose sur l’utilisation des dispositifs des élèves. Le phénomène, auquel on a donné le nom « BYOD » (Bring Your Own Device), est désigné en français par l’acronyme AVAN (apportez votre appareil numérique). Au Canada comme ailleurs, malgré les hésitations des services informatiques et des directions, le mouvement gagne des adeptes. Le plus souvent, les écoles qui ont mis en place des programmes d’un ordinateur par élève se sont laissées envahir par les dispositifs des élèves. On citera, en guise d’exemples, le Centre d’apprentissage du Haut Madawaska.

    Tout utilisateur du numérique reconnaît les avantages d’un appareil qu’il s’est approprié. Dès lors que les technologies du numérique sont là pour rester, et du fait de leur indispensabilité, il importe d’éduquer les enfants à leur consommation. Par consommation, nous entendons ici non seulement l’achat et l’utilisation personnelle d’un bien, mais l’analyse critique, l’utilisation citoyenne, le partage, la préservation, l’entretien, la réutilisation et le recyclage de ce bien. Ainsi, mieux que les TICE gérées par l’institution, l’AVAN fait que les élèves apprennent à devenir des consommateurs responsables et contributeurs avertis du numérique.

    Par souci d’objectivité, l’AVAN n’a pas que des avantages pour un système scolaire. Online Colleges résume bien les avantages et les inconvénients de l’AVAN, que nous traduisons ci-dessous :

    Avantages :
    • les élèves utilisent des appareils qui leur sont familiers ;
    • économies pour les écoles qui n’ont pas à payer les appareils ;
    • les élèves sont plus enclins à prendre soin du matériel et à ne pas l’oublier ;
    • les élèves sont plus engagés et en contrôle de l’apprentissage ;
    • ils ont accès à des technologies plus d’avant-garde.

    Désavantages :
    • les TIC ne sont pas à la portée de tous les budgets familiaux ;
    • les élèves sont plus enclins aux distractions sur leurs propres appareils ;
    • les applications ne sont pas compatibles avec tous les systèmes d’opération ;
    • il peut être difficile de communiquer entre les appareils ;
    • coûts additionnels sur le plan de la sécurité et des services informatiques.

    Les désavantages de l’AVAN varieront considérablement en importance selon le contexte et les conditions d’utilisation. La stratégie fait peu de sens dans une classe où les élèves sont constamment sous l’empire de l’enseignant. L’AVAN nécessite une pédagogie particulière centrée sur l’apprenant, sur la différenciation, sur l’autonomisation et sur la collaboration, des considérations dont les spécialistes de l’éducation reconnaissent aujourd’hui l’importance.

    L’AVAN ne favorise pas nécessairement les riches. Puisque les jeunes sont aujourd’hui plus enclins à partager, ils se prêtent et s’échangent volontiers les appareils numériques, de sorte que ceux qui en sont dépourvus ont néanmoins l’occasion d’apprendre à utiliser les appareils avant d’en acquérir. Les plus fortunés jouissent déjà de l’avantage des mobiles à l’extérieur de l’école. En les admettant à l’école on permet à tous de faire certains apprentissages, ne serait-ce que par observation.

    On assiste à une plus grande ouverture face aux initiatives AVAN de la part des responsables en services informatiques. Des stratégies de gestion des appareils qui accèdent aux réseaux (liste « blanche », meilleurs points d’accès sans fil, logiciels de gestion de mobiles, concertation avec les éducateurs, politiques d’utilisation) font en sorte que les écoles s’ouvrent à cet influx d’appareils. Conséquemment, il y a une responsabilité accrue qui revient à chaque utilisateur, en soi une forme d’éducation associée à la gestion de l’identité numérique.

    Devant ces considérations pédagogiques, techniques, administratives et d’équité d’accès, il convient de lister quelques conseils (tirés de cet article en anglais) pour les instigateurs de l’AVAN en milieu scolaire :
    1.    Soyez explicites quant aux buts et aux options et affichez les bénéfices pédagogiques. Ceci aidera à la mesure de vos progrès.
    2.    Un plan clairement articulé favorisera l’engagement des autorités et des parents, ainsi que l’appui de partenaires.
    3.    Déterminez si vous permettrez les appareils en connexion wifi ou 3G/4G.
    4.    Mettez à jour (ou générez) une charte d’usages appropriés en employant un ton proactif. mais qui balise clairement les usages. Avec la liberté vient la responsabilité.
    5.    Établissez les protocoles d’appui et de soutien technique par les services informatiques de votre institution.
    6.    Accompagnez les enseignants dans leur appropriation professionnelle de l’AVAN : approches pédagogiques qui intègrent judicieusement les mobiles, soutien technique de premier niveau (troubleshooting).
    7.    Ayez un plan clair qui s’adresse aux questions d’équité d’accès : une flotte d’appui pour ceux et celles qui n’ont pas d’appareil, représentant une fraction de ce qu’un programme 1:1 coûte.
    8.    Préparez votre réseau sans fil pour l’influx d’AVAN afin que ces appareils soient dirigés vers un LAN distinct (séparé du réseau sécurisé principal, genre ‘Invité’) à bande large.
    9.    Offez une plateforme mobile, collaborative et sécurisée afin que les élèves, les parents et enseignants puissent y télécharger travaux, messages, ressources et discussions, etc.
    10.   L’AVAN est un changement énorme pour une école : soyez préparés, mais soyez flexibles. Les pépins de parcours font aussi partie du processus d’apprentissage.

    L’AVAN ne doit pas être évalué au regard de quelques difficultés actuelles, mais comme une éducation à l’avenir. Apprendre à apprendre, c’est voir à la formation continue; or, si on ne forme pas aux réseaux et à l’autonomie, alors on est en formation discontinue.

    Apprendre, ou dépendre, là est la question de l’éducation.

    Crédit image : http://www.onlinecolleges.net

  • Le tableau interactif fixe est mort. Vive l’écran interactif !

    Il est clair pour tous que ce serait très probablement l’écran plat, qui présente de multiples avantages. Quand on compare les matériels, il n’y a pas photo, si j’ose dire:

    – meilleure qualité d’image sur l’écran LCD (contraste supérieur, meilleur piqué, définition bien meilleure)
    – image mieux réglée et plus simple à obtenir sur l’écran LCD (aucun réglage de l’image nécessaire)
    – plus grande durée de vie pour le LCD (20 000 heures contre 2 000 ou 3000 heures pour une lampe de vidéoprojecteur)
    – aucune d’ombre portée sur l’écran plat => confort d’écriture maximal, alors qu’un tableau interactif fixe, même muni d’un vidéoprojecteur à courte focale, à toujours une ombre portée.
    – une meilleure qualité d’interactivité (doigt + stylet) qui fait que l’écran plat interactif ressemble à un IPAD géant (en mieux, car il est beaucoup plus naturel d’écrire sur l’écran interactif géant que sur l’IPAD…)

    Depuis 2007, date de mon premier article sur le sujet, le coût des écrans LCD diminue régulièrement et en septembre, une étape importante a été franchie:

    Pour la première fois, le coût d’un écran interactif devient, sur une durée de vie de 6 ans, inférieur à celui d’un tableau interactif (ou d’un vidéoprojecteur interactif).

    Le coût sur 6 ans d’un tableau interactif fixe installé, utilisé 2000 heures / an, avec la maintenance et les lampes, est d’environ 6 500 € HT.

    Depuis cet été, les prix des écrans LCD installés sont passés sous la barre des 6 000 € (pour une taille de 65″ environ) et les écrans de taille 80″ devraient passer, d’ici un an au plus, sous la barre des 8 000 € HT. Pour ce prix, on aura une installation de meilleure qualité et plus fiable, avec une garantie de 20 000 heures au moins pour l’écran lui-même…

    J’ai écrit déjà l’année dernière comment les tableaux interactifs fixes sont en train de disparaître au profit des vidéoprojecteurs interactifs. En fait, toutes les technologies fixes à base de projecteurs seront progressivement remplacées par des écrans LCD – le prix de ceux-ci baissera, à cause des volumes de production supérieurs, bien plus vite que le prix des projecteurs.

    Il restera alors deux marchés principaux pour l’interactivité en milieu scolaire :

    -> les technologies mobiles, qui ont leur avantages propres (partage, mobilité, coût)
    -> les technologies interactives fixes, (écrans LCD et leurs évolutions à venir, OLED, etc…).

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  • Une course d’orientation en EPS «numérique»

    270920125064160e07610C’est à Noyon, cité natale de Jean Calvin, que Bernard Dancoisne, enseignant d’EPS au collège Paul Éluard a organisé une Course d’Orientation avec sa classe de sixième.

    En début d’année, les 27 élèves de la 6° Socrate ont réalisé une course d’orientation, version papier. Ils ont dû poser puis trouver les balises. Ce 20 juin, il s’agit désormais d’une course d’orientation réalisée avec des boîtiers de réponse et lors de laquelle il faut retrouver des balises indiquées sur le plan. L’avantage d’utiliser les boîtiers réside en ce qu’ils offrent une correction immédiate et les élèves ont instantanément leurs résultats. Les élèves ont essayé les boîtiers la veille, pour que tous en connaissent le fonctionnement et ils les prennent en main sans tarder.

    Même s’ils les ont déjà utilisés pour des évaluations en gymnastique, ils ne sont qu’en 6° et une répétition ne fait jamais de mal ! La marge d’erreur permise est faible. Le but de la séance de course d’orientation est de faire correspondre le plan et le terrain, passer de la 2D à la 3D, c’est-à-dire travailler sur la liaison carte-terrain :   à chaque balise, trois plots sont espacés d’un mètre environ. Il faut trouver le bon en faisant coïncider les indices du terrain et les repères de la carte. Le fonctionnement de l’exercice est bien compris par tous.

    Chaque élève connaît déjà le numéro de son boîtier. Lors de l’appel, ils le récupèrent, l’allument et se connectent. On vérifie ensuite le nombre de boîtiers détectés. Certains boîtiers tombent sur le macadam, mais sont suffisamment robustes ! Lors de cette course d’orientation, une vidéo est réalisée avec Dartfish. Les élèves y sont habitués et savent utiliser le logiciel.

    5 circuits ont été préparés avec chacun 4 à 5 balises, symbolisées par des nombres sur les plans. Chaque élève se voit confier un plan. Une fois rendu sur le numéro de la balise, il doit taper sur le boîtier la couleur de la balise à trouver : A pour Jaune, B pour Bleu et C pour Rouge. Ils sont répartis sur les différents circuits de manière à ne pas être tous en même temps à une balise. Après chaque circuit, l’enseignant note le circuit effectué et envoie l’élève sur un autre. L’élève doit se présenter et indiquer sur quel circuit il travaille. Ils prennent ainsi l’habitude de faire des phrases construites, d’user de formules de politesse et de mémoriser les parcours déjà effectués.

    En attendant que tous aient réalisé l’ensemble des circuits, ceux qui ont terminé avant les autres sont nommés responsables des tâches de rangement du matériel. Les élèves sont ensuite rassemblés et les données des boîtiers sont récupérées.

    Pour les élèves, les boîtiers, c’est « mieux que le papier, plus pratique ». Notamment parce que « si on se trompe, on peut changer, même si on n’a pas de gomme ». Pour d’autres toutefois, ce n’est pas très évident, les consignes n’ont pas toujours été respectées et certains ont tapé un chiffre au lieu d’une lettre, ce qui discrédite leur résultat immédiat. Néanmoins, l’enseignant dispose des réponses qu’il sauvegarde et il peut ensuite réajuster les points. On dispose ainsi à la fois d’une vision de la classe, de l’élève et de la note de l’élève. C’est tout de même pratique parce que « ça tient dans la poche », bien que ce ne « soit pas tactile » ! L’ère des tablettes et smartphones est bel et bien arrivée !

    L’année prochaine, lorsque le repérage sur un plan sera une compétence acquise, peut-être pourra-t-on envisager de coupler cette activité avec une autre discipline, réviser les contenus d’une leçon, par exemple sur chaque balise une phrase à compléter en français ou encore effectuer une opération simple, vérifier les tables de multiplication, les dieux grecs etc…