Le livre numérique n’a pas encore décollé en France (à peine 1 % du marché), alors qu’il représente 15 % des ventes de livres aux États-Unis et 10 % en Grande-Bretagne. Un changement majeur est cependant sur le point de se produire ; le livre numérique va bousculer la chaîne traditionnelle du livre et ses acteurs (auteurs, éditeurs, libraires, bibliothécaires). Cela ne signifie pas que nous ne lirons plus demain de livres en papier.
Mais les livres numériques vont se multiplier à la faveur des ventes de tablettes et de liseuses dont le succès ne faiblit pas : 15 millions d’iPad ont été vendus dans le monde rien qu’au dernier trimestre 2011 ; 450 000 tablettes tactiles vendues en France au cours du seul mois de décembre.
Le livre numérique offre en effet plusieurs avantages :
– Un accès rapide : la possibilité de télécharger le livre de son choix en quelques dizaines de secondes.
– Une lecture personnalisable soit par le choix de l’ergonomie (taille des caractères notamment), soit par l’utilisation des fonctions incluses (dictionnaire). Un nouveau rapport au texte avec les livres dits « enrichis » qui incluent des sons, des vidéos, du son et de l’image.
– Les genres de livres sont variés, y compris dans leur présentation. Un roman, un essai, un ouvrage de sciences humaines sont du texte, qu’une liseuse montre facilement sur son écran ; à l’inverse, un ouvrage pratique ou un livre d’art, avec des illustrations et des photos, ne s’adapte pas bien à l’écran d’une liseuse, et même pas du tout si on considère un beau livre comme un cadeau à offrir.
Dans 3 notes exclusives, le Centre d’analyse stratégique propose de développer le livre numérique en préservant la chaîne de valeur du livre et la diversité éditoriale de l’édition française, voici quelques-unes de ses propositions :
– Des prix plus attractifs : les consommateurs souhaitent évidemment une forte ristourne par rapport au prix papier. L’équilibre reste à trouver entre des prix bas qui renforcent évidemment l’attractivité du livre numérique, et la nécessité de préserver l’économie du secteur du livre.
– Une meilleure rationalisation de la distribution : On compte 3 plateformes de distributions en France. Les libraires et les lecteurs s’y perdent et cela ne peut que favoriser Amazon qui dispose actuellement de l’offre la plus riche. Une plateforme unique de distribution doit être recherchée.
– Une vraie interopérabilité, le livre numérique doit être accessible sur tous les modèles de liseuses.
– Les libraires sont aujourd’hui dans une situation fragile qui les empêche pour beaucoup de prendre le tournant du livre numérique. L’un des objectifs est de soutenir la politique de stratégie multicanal – vente en magasin et sur le web – auprès des librairies traditionnelles, pour éviter une fuite de la clientèle vers les géants du web.
– Les auteurs doivent être en confiance avec le marché du numérique. Il serait opportun d’envisager une évolution du contrat d’auteur précisant les clauses concernant l’exploitation numérique.
– Enfin, le Centre d’analyse stratégique ouvre une réflexion sur la bibliothèque dans l’ère numérique.
Plus d’infos sur ce sujet :
voir la présentation des notes et propositions par Vincent Chriqui, Directeur général du CAS (Rapport en Pdf)
Télécharger les 3 notes d’analyses et les propositions sur le site Internet du CAS