Les chercheurs apportent leur expertise aux 36 collèges pilotes « La main à la pâte »
S’inspirant des principes expérimentés depuis plusieurs années à l’école et au collège, la Fondation La main à la pâte et les Maisons pour la science ont lancé, au cours de l’année scolaire précédente, avec le soutien de la Fondation Bettencourt-Schueller et de la Fondation Schlumberger pour l’Education et la Recherche le réseau des collèges pilotes La main à la pâte.
Ce réseau d’établissements innovants vise à favoriser au sein des classes, une pratique des sciences et de la technologie attrayante, créative, contemporaine et formatrice, en s’appuyant sur des relations privilégiées avec des chercheurs, des ingénieurs , des techniciens.
Les établissements pilotes sont situés pour moitié d’entre eux en zone d’éducation Prioritaire ou en zone rurale.
Ils sont considérés comme des prototypes où l’expérimentation pédagogique se nourrit des apports du monde scientifique et technique, dans l’esprit de la réforme du collège engagée en 2016.
Les collèges pilotes dans l’académie de Bordeaux
Dans l’académie de Bordeaux ce sont deux collèges qui ont été volontaires pour rejoindre ce réseau.
Le collège Auguste Blanqui se situe dans le quartier de Bacalan au nord de Bordeaux, quartier qui relève de l’éducation prioritaire. Depuis la rentrée scolaire 2013, le collège propose l’EIST (Enseignement Intégré des Sciences et de la Technologie) aux élèves de 6èmes et aux 6èmes et 5èmes depuis 2015.
Des actions ponctuelles autour des sciences sont mises en place avec les écoles du réseau et un temps de valorisation des projets scientifiques a lieu chaque année au mois de juin : « la semaine de la science » permettant d’accueillir les élèves de CM2 du réseau et de travailler autour d’ateliers expérimentaux, les collégiens jouant le rôle de tuteur auprès des écoliers.
Quatre professeurs de sciences sont impliqués dans le projet : 2 professeurs de physique-chimie, un professeur de SVT et un professeur de technologie.
Le collège Pierre de Castelnau de Geaune est quant à lui situé dans les Landes au sud de Mont-de-Marsan, dans le Pays Adour-Chalosse-Tursan. Le collège qui vient de fêter ses cinquante ans accueille un public majoritairement rural de 225 élèves. L’EIST y est mis en place depuis 2008.
Là encore, les professeurs impliqués dans le projet sont les 3 enseignants de physique-chimie, de Technologie et de SVT du collège qui a établi depuis de nombreuses années des liens forts avec les écoles du secteur. Les enfants des écoles y sont accueillis tous les ans en octobre lors de la fête de la science organisée par le collège.
Ce sont à cette rentrée scolaire 36 collèges venant de 8 régions qui se sont lancés dans cette expérimentation.
Dans chacun d’eux, « un noyau dur d’enseignants travaille à la mise en place d’un projet scientifique en collaboration avec des membres de la communauté scientifique » nous confie Katia ALLEGRAUD coordonnatrice de ce projet à la fondation la MAP dans la vidéo ci-dessus.
Les professeurs de ces collèges travaillent en équipe en partenariat étroit avec des laboratoires et des entreprises de leur territoire, pour mettre en place des activités scientifiques dans leurs domaines et en interdisciplinarité sur plusieurs années. Celles-ci s’attachent à développer la curiosité, l’imagination, la créativité, les capacités de raisonnement et de discernement, d’expression et de communication des jeunes tout en les aidant à acquérir des connaissances solides.
Il s’agit avant tout de “rendre l’élève acteur de ses investigations, de le rendre à même de s’emparer de questionnements qui le concernent et d’aller chercher par lui même des réponses” .
Le dialogue entre les acteurs du projet se décline sous différentes modalités : accueil de professeurs dans les laboratoires, visite en classe de scientifiques et de personnels d’entreprise, défis scientifiques proposés par des professionnels, prêt de matériel, échanges à distance, projets collaboratifs entre élèves, initiation aux sciences du numérique, classes inversées, stages d’élèves dans les structures partenaires…
Séminaire national du réseau des collèges pilotes la MAP
Le premier séminaire national du réseau des collèges pilotes La main à la pâte réunissant les professeurs référents et coordinateurs régionaux s’est tenu au collège Guillaume Budé à Paris , les 5 et 6 juillet dernier. Cet établissement de l’Education Prioritaire depuis 2015 situé dans le 19e arrondissement est le collège pilote LMAP de l’académie de Paris .
“Nous avons pour l’instant une collection de 36 collèges pilotes, l’idée c’est que cette collection devienne un réseau avec des échanges de pratiques, avec des correspondances, avec des projets communs” ajoute Katia ALLEGRAUD . Leur nombre sera porté à 55 au cours de cette année scolaire.
Au programme de ce séminaire, une conférence de Daniel ROUAN astrophysicien , membre de l’Académie des Sciences et président de la fondation La main à la pâte, des ateliers d’échanges de pratiques et de réflexion, des moments de partage et de co-construction avec des scientifiques, un atelier expérimental au cours duquel les enseignants en petits groupes devaient reproduire avec du matériel très simple une éclipse solaire totale et la modéliser pour ensuite partager démarche, observations et résultats.
Deux journées riches de partage.
Voir aussi l’interview de Daniel Rouan, Président de la Fondation la MAP :