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  • Conception et fantasme : les ruses du diable

    Conception et fantasme : les ruses du diable

    Penser le numérique en éducation, c’est toujours se projeter dans l’avenir, concevoir sur la base de ce qu’on connaît, de ce qu’on attend et de ce qu’on espère, un projet ou un modèle éducatif. C’est là que l’imaginaire et, plus souvent, le fantasme interviennent.

    Car, dans cette démarche prospective, pour penser les modèles du futur, il faut disposer d’un outillage conceptuel et lexical adéquat. Or, le champ du numérique éducatif (technologies, ressources, modes d’apprentissage) a été très tôt investi par un lexique anglo-américain, venant des pays pionniers en la matière. Le lexique français des TICE révèle à la fois une imprécision des concepts utilisés, un attachement à préserver les notions éprouvées de l’éducation traditionnelle (cartable, ardoise, tablettes, tableau, multimédia, informatique, manuel numérique) et souvent une incapacité à traduire et transposer les concepts anglo-saxons, appuyés sur des pratiques pédagogiques étrangères aux nôtres.

    Ce lexique est surtout révélateur de l’imaginaire et des fantasmes qui sous-tendent depuis 50 ans cette construction de l’esprit qu’est l’école numérique de demain.

    A travers les évolutions lexicales et conceptuelles se dessinent plusieurs âges de la conception du numérique éducatif. A chaque étape, un fantasme s’installe, une illusion, une crainte, dont il reste toujours un substrat, même des décennies plus tard.

    Plusieurs âges de la conception du numérique éducatif

    La période la plus ancienne, des années 20, avec Pressey, aux années 1960 avec Skinner et Crowder, reste encore dominée par ce qu’on peut appeler l’illusion mécaniste : la technologie permet de concevoir des « machines à enseigner », progressivement au service d’un enseignement programmé. De cette période, subsistent encore aujourd’hui une crainte, sans nul doute infondée (celle de l’enseignant remplacé par une machine), mais aussi l’idée que la technologie permet un apprentissage de l’élève en complète autonomie (transmission des connaissances, mémorisation, exercices, auto-évaluation, progression), à condition que le processus didactique ait été correctement programmé.

    En corollaire, s’est installée l’idée qu’une programmation fine pouvait permettre l’adaptation aux caractéristiques particulières de chaque élève, à son rythme propre d’apprentissage, dans une perspective d’individualisation d’une relation pédagogique élève/machine.

    Le plan « Informatique pour tous » dans les années 80

    La seconde période, dans les années 80, centrée autour du plan « Informatique pour tous » de 1985, traduit, dans les termes mêmes,

    l’émergence d’une autre illusion, qui fait de la technologie (« informatique ») l’instrument « démocratique » d’une transmission massive et égalitaire des savoirs (« pour tous »).

    Une idée s’en dégage, qui a la vie dure : celle que les technologies numériques gomment les différences culturelles, égalisent les niveaux de compétence et par leur aptitude à mobiliser l’attention des jeunes permettent de récupérer les décrocheurs de l’École.

    Pourtant aujourd’hui les fractures culturelles dans l’usage du numérique sont parfaitement mises en évidence.

    Apparition du « multimédia éducatif »

    Une troisième période, dans la décennie suivante et avant l’irruption de l’internet est celle qu’on pourrait appeler du « multimédia éducatif ». L’intérêt se déporte sur les contenus didactiques et surtout sur les supports de l’information ou de la pratique pédagogique : les mêmes contenus, guidés par une illusion syncrétique, se présentent de façon conjuguée sur différents supports (CD Rom, vidéo, imprimé). C’est l’époque des livres-CD.

    De cette période subsiste confusément la notion déquivalence des supports imprimés et numériques, qu’on retrouve dans les manuels numérisés, voire dans la plupart des manuels numériques de première génération. En corollaire de cette équivalence, le dispositif numérique apparaît utile mais toujours subsidiaire.

    Et si c’était des TICE…

    Avec l’arrivée d’internet, des messageries, des espaces numériques de travail et des tableaux blancs interactifs, les TICE (technologies de l’information et de la communication pour l’éducation) dominent le début des années 2000, et installent une conception à la fois utilitariste et techniciste du numérique : le développement des TICE correspond à celui d’outils, utilisant des ressources éducatives, principalement dans l’espace de la classe, plus exceptionnellement au domicile des élèves, permettant de faire de façon plus ludique ou plus efficace, ce qui reste la mission fondamentale de l’École, « transmettre les savoirs ».

    Ou tout simplement du « numérique« 

    Depuis les trois ou quatre dernières années, le générique « numérique » a été utilisé (notamment par les chercheurs et d’abord dans le domaine de l’enseignement supérieur) pour désigner à la fois les équipements, les contenus, mais aussi les modes d’apprentissage et les pratiques pédagogiques qui leur sont liés., autrement dit l’ensemble des éléments d’une « culture numérique ».

    Cette approche d’un concept global était de nature à conduire à une remise en cause fondamentale des modèles de notre système éducatif. C’est pourquoi, concomitamment et par réaction frileuse, s’est développée une idée nouvelle :

    il n’existerait pas un « numérique » mais « des » numériques

    (numérique sociétal et numérique éducatif ou scolaire, numérique propre à chaque discipline, secteurs cloisonnés du numérique, tels les manuels, les environnements de travail, les environnements d’apprentissage, la formation à distance, et l’éducation numérique informelle).

    Ce sectionnement de la réalité numérique vise en fait, inconsciemment, à dissimuler l’enjeu majeur au profit d’expérimentations particulières et à occulter l’importance du phénomène et de ses conséquences. « La plus subtile ruse du diable », fait dire John Huston à l’un de ses personnages [1], « est d’avoir fait croire au monde qu’il n’existait pas…Et pourtant il existe… »

    Cette tactique de l’esquive permet d’oublier la caractéristique essentielle du numérique : il ne s’agit pas de l’outil subsidiaire d’un système de transmission des savoirs. Il constitue l’entrée dans des logiques nouvelles et radicalement différentes de pensée, d’accès à la connaissance et de construction des savoirs. De ce fait, il met en cause tous les modèles qui sous-tendent notre « paradigme scolaire ».



    [1] Dans le film « Le dernier de la liste ».

  • Côte d’Ivoire : la communauté éducative en réflexion sur les jeux éducatifs

    Côte d’Ivoire : la communauté éducative en réflexion sur les jeux éducatifs

    160320135144bec0a780fUn public de qualité…

    Les participants à la rencontre étaient composé de

    –       Représentants du Ministère de l’Education Nationale et de l’Enseignement Technique (MENET)

    –       Délégués de l’Université Alassane Ouattara de Bouaké

    –       Enseignants chercheurs, personnels administratifs et techniques  de l’Ecole Normale Supérieure (ENS) d’Abidjan

    –       Représentant du Réseau Ouest et Centre Africain pour la Recherche en Education (ROCARE)

    –       Membres de la communauté des développeurs de Côte d’Ivoire.

    –       Spécialistes d’intégration des TIC dans la formation

    …Deux temps forts

    La rencontre qui a durée environ 1h (09 :30 – 10 :30) a été marquée par deux temps forts 

    L’invité, développeur de jeux vidéo éducatifs a fait une présentation sur les jeux éducatifs. Cette présentation  a abordé la place des jeux vidéo éducatifs dans l’éducation en tant qu’accompagnateur de l’éducation du citoyen de demain.

    Il a en effet montré que certains des problèmes actuels d’apprentissage que rencontrent les apprenants dans  notre système éducatif pourraient être adressés par le biais des jeux éducatifs. Ainsi, pour l’invité, la gamification pourrait permettre de répondre à la question du manque de motivation des élèves dans le cadre des apprentissages.

     

    A la suite de la présentation, les débats qui ont suivi ont tourné autour de deux points majeurs.

    • Le premier portait sur la pertinence des jeux vidéo pour l’amélioration du système éducatif Ivoirien.

    L’assistance a été unanime pour dire que les jeux ont leur  place dans l’éducation. En effet,  la société a de tout temps utilisé les jeux pour l’éducation des citoyens. Aussi,  le système éducatif ivoirien au niveau de la maternelle et du primaire se base essentiellement sur les jeux pour aider  les élèves à apprendre plus aisément. C’est seulement au niveau des enseignements secondaire et  supérieur que la présence du jeu dans le dispositif d’apprentissage est à peine perceptible par les formés. Pour les participants, il importe d’intégrer les jeux dans les programmes éducatifs du secondaire et su supérieur. Sur le plan de la didactique, il ressort que même si les jeux vidéo  éducatifs sont pertinents, il ne faut pas oublier le réel, c’est-à-dire la manipulation des objets  réels afin que ces élèves soient aptes à affronter les complexités du réel et  donner un sens à leurs apprentissages. Les risques d’addiction aux jeux vidéo ont été évoqués en ce sens que ces biais pourraient détourner les jeux de leurs fonctions éducatives pour devenir de véritables dangers pour la jeunesse en formation et l’ensemble de la société. Pour parer aux problèmes de l’addiction aux jeux, les participants ont estimé que l’introduction des jeux sérieux dans le système éducatif devrait être précédé d’une phase pilote afin qu’ils soient  bien encadrés et mieux orientés en fonction des résultats de l’évaluation de cette phase pilote

    • Le second a porté sur les formes de collaboration entre les acteurs majeurs (Ministères, Chercheurs en éducation, professionnels de l’éducation et développeurs informatiques) pour une production de jeux éducatifs de qualité et adaptés à nos réalités nationales. Il ressort des débats que la mise en place d’une telle collaboration est primordiale pour la production de jeux vidéos propres à notre contexte d’enseignement/apprentissage.

    Les participants ont profité l’opportunité de cette matinée des TIC pour souhaiter  que cette collaboration soit plus forte entre l’ENS d’Abidjan, les Ministères de l’Education Nationale et de l’Enseignement Technique et de l’Enseignement Supérieur et la Recherche  Scientifique dans le cadre de la conception, de la mise en œuvre et de l’évaluation du projet d’intégration des TIC dans le système éducatif ivoirien.

    Il faut noter que l’AIITICE, organisatrice de cette rencontre est une association composée d’Enseignant-Chercheurs d’Universités et de Grandes écoles, de formateurs des CAFOP, des enseignants du secondaire et du primaire et des développeurs en informatique. Elle pour objectif principal le renforcement des capacités et le développement professionnel des formateurs du supérieur, des formateurs des CAFOP, des enseignants du primaire et du secondaire pour l’usage pédagogique des TIC.

  • Accompagnement et formation sur le devant de la scène en Afrique avec le modèle CERCO

    AntoineMian_01021341Le dernier né du réseau est l’Institut CERCO Côte d’Ivoire qui a ouvert ses portes le samedi 19 janvier 2013 à Abidjan dans la commune de Cocody. A l’occasion de cette ouverture, le groupe a donné de voir son modèle d’intégration des TIC dans l’enseignement supérieur.

    Les responsables du groupe CERCO ont très tôt compris que c’est en intégrant les TIC en éducation que l’on pourra doter les futurs citoyens africains de compétences leur permettant de travailler dans ce siècle du numérique. Ils ont dès lors fait de l’utilisation des TIC pour la formation leur cheval de bataille et leur marque déposée.

    Cette politique d’intégration des TIC semble se nourrir des résultats de la recherche en la matière. En effet, ces résultats suggèrent que l’intégration des TIC en éducation passe par l’équipement, le contenu éducatif, la formation des usagers et l’accompagnement ou le soutien technique dans la mise en en œuvre.

    En termes d’équipement, toutes les salles de cours de CERCO Côte d’Ivoire sont dotées d’un Tableau Blanc Interactif (TBI) et d’un système de caméra pour enregistrer des enseignements qui peuvent être mis à la disposition des apprenants. L’institut dispose aussi d’un système de visioconférence. En lieux et place d’une salle informatique, CERCO Côte d’Ivoire a décidé de doter chacun de ses étudiants d’un ordinateur portable de dernière génération de marque CERCO. Une couverture Wifi permet un accès à Internet sur tout le campus de CERCO Côte d’Ivoire, toute chose qui favorisera encore plus l’apprentissage mobile.

    Concernant le contenu éducatif, CERCO Côte d’Ivoire dispose d’un fond documentaire composé de supports de cours harmonisés à partir des contenus dispensés dans les autres instituts du réseau.  Ces supports de cours sont accessibles aussi bien en version numérique via une plateforme e-Learning qu’en version papier. En plus des supports de cours, CERCO Côte d’Ivoire est doté d’une bibliothèque numérique qui, en plus des abonnements à des bibliothèques numériques et base de données internationales, dispose de 50000 ouvrages de références consultables sur place.
    La gestion de la scolarité dans le canevas de la réforme LMD est rendu possible grâce au PGI Cocktail dont dispose CERCO Côte d’Ivoire.

    Pour favoriser un usage intelligent de tous ces équipements, CERCO Côte d’Ivoire a entrepris depuis plus d’un mois une série de formation à l’intention des étudiants et des formateurs. Ainsi, les étudiants ont été formés aux logiciels de bureautiques, à la prise en main de la plateforme e-Learning, de la bibliothèque numérique et à l’utilisation du TBI. Quant aux enseignants, ils ont commencé depuis une semaine une série de formation qui porte essentiellement sur le TBI et sur le logiciel de présentation PowerPoint. Les formations sur l’utilisation de la plateforme e-Learning pour la mise des cours en ligne suivront.

    Le volet de l’accompagnement et du soutien pour un usage efficient des équipements par les enseignants et les étudiants en situation d’enseignement/apprentissage  a aussi été pris en compte. Ainsi, dans chaque salle de classe de CERCO Côte d’Ivoire il y’aura un technicien dont la présence libérera les enseignants et les apprenants des éventuels soucis techniques afin qu’ils se concentrent sur les contenus d’enseignement/apprentissage.

    Au moment ou les Universités de la Côte d’Ivoire comme la plus part des Universités de l’Afrique de l’ouest se lancent sur le chantier de l’intégration des TIC, l’institut supérieur CERCO Côte d’Ivoire pourrait leur servir de modèle.

    Plus d’infos sur Bi Séhi Antoinre MIAN:
    Eportfolio:http://eduportfolio.org/639
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  • Vincent Peillon répond à l’avis du CESE sur l’avant-projet de loi pour l’école

    Vincent Peillon répond à l’avis du CESE sur l’avant-projet de loi pour l’école

    Sénat vincent peillon

    Après l’ouverture par Jean Paul Delevoye, Président du CESE (Conseil Economique social et environnemental) qui a déclaré que « Si l’école est vue comme un refus par nos enfants, alors l’école de la république a échoué », le rapporteur Xavier Nau, a pris la parole.

    Le CESE estime que les grands objectifs de l’avant-projet de loi correspondent à ce qu’il recommandait dans son avis sur « les inégalités à l’école » notamment la priorité au premier degré, la politique d’éducation prioritaire et la formation initiale des enseignants. Le CESE préconise d’affirmer le rôle des parents et de développer une véritable formation continue des enseignants, ainsi que la diffusion des innovations pédagogiques les plus performantes. Enfin, le CESE insiste sur l’implication des acteurs du système éducatif et l’importance d’une publication rapide de l’ensemble des textes réglementaires.

    Xavier Nau rappelle les très mauvais résultats de la France : 1 élève sur 6 éprouve des difficultés à l’école primaire ; 1 élève sur 5 éprouve des difficultés à l’écrit à la sortie du collège et 130 000 jeunes se retrouvent chaque année en échec scolaire sans diplôme alors même que l’insertion professionnelle exige de plus en plus un niveau minimal de formation.

    L’avis approuve la priorité sur le premier degré avec l’embauche de nouveaux personnels ; les 2/3 des efforts iront à ce niveau d’enseignement.
    c’est bien dans la classe que les choses devront changer pour que l’on puisse réussir. La formule « plus de maîtres que de classes »,  doit susciter un effort de formation et d’accompagnement. Il ne s’agit pas de prendre la même classe et d’y mettre deux maîtres mais bien de réformer la pédagogie. Sans oublier les liaisons entre l’école maternelle et l’école élémentaire ainsi qu’entre l’école primaire et le collège.

    Même si le CESE souscrit au fait que le numérique est en mesure d’améliorer la pédagogie, il émet quelques réserves quant à la place très importante donnée à celui-ci dans l’avant-projet de loi. 

    Si le numérique peut en effet faciliter la mise en œuvre d’une aide personnalisée pour les jeunes en difficultés, il ne doit en aucun cas se substituer à la relation entre l’enfant et l’adulte.
    Le CESE adhère au plan numérique qui doit être mis en oeuvre sur tout le territoire
    En comparaison aux efforts qui vont être fait pour le numérique, le CESE trouve que la place laissée au domaine artistique et culturel n’est pas très importante.

    Le CESE encourage tout à fait l’énergie qui va être déployée pour améliorer la formation initiale et continue des enseignants et approuve totalement la création des Ecoles Supérieures du Professorat et de l’Enseignement-ESPE, sigle à mémoriser à l’avenir.
    La participation des parents à la réussite éducative, la « co-éducation » doit être une expression claire.

    Il conclut sur le fait que c’est un projet très ambitieux, aux contraintes multiples et pas seulement budgétaires. Mais c’est un projet indispensable puisqu’il s’agit de la réussite des jeunes de notre pays.

    Vincent Peillon intervient en suivant pour répondre à l’avis.

    Ce travail de refondation doit rassembler tous les français. Il y a des réformes de l’éducation dans d’autres pays qui donnent des résultats mais en France, nous ne sommes pas bons. Et en plus, nos résultats s’aggravent. Nous sommes entrain de devenir les derniers de la classe.

    C’est une loi d’orientation, pour donner un certain nombre d’impulsions. L’idée, il le rappelle, est de passer un nouveau contrat entre l’Ecole et la Nation.

    Il rappelle la priorité donnée au primaire- « nous mettons la priorité sur la primaire car il faut bien commencer par le commencement »-, car c’est là où se mettent en place les « bases ». La France consacre beaucoup moins au primaire qu’au secondaire par rapport aux autres pays de l’OCDE.

    « En ce qui concerne le numérique, nous voyons que c’est encore là, dans cette école primaire, que nous fournissons le moins d’efforts« .

    Il revient sur la suppression de la formation initiale en précisant que la réussite scolaire est souvent due à la rencontre d’un professeur et d’un élève à un moment donné.
    Les ESPE sont l’instrument majeur de la réforme.

    Au sujet du numérique, il rappelle les ambitions affichées dans le projet de loi qui ont toutes leur importance :  le raccordement des zones rurales en très haut débit (150 millions d’euros), la création d’une filière française du logiciel pédagogique (Louis gallois a promis 10 millions d’euros dans un contrat d’avenir), l’organisation de la maintenance avec les collectivités locales (qui ne seront plus considérées comme des « carnets de chèque ») , les aides accordées aux petites communes pour faire leurs achats, la mission des ESPE également en matière de numérique, un grand service public du numérique pour servir toute la communauté éducative (enseignants, chefs d’établissement, parents, élèves,…).

    « La tâche que nous avons entreprise ne sera pas d’un instant, elle ne sera pas d’un homme ni d’un gouvernement, elle est d’une nation toute entière ».
    Il met la concertation en premier plan pour la réussite de ce projet.
    Il affirme qu’il n’y a pas de « désamour » entre les français et leurs professeurs.
    C’est une action publique de long terme.

  • Le numérique à l’école, un virage vu par trois niveaux de collectivités

    Que va t-il se passer demain dans nos écoles, sommes-nous à un virage ?

    Les collectivités aimeraient avoir une vision plus claire sur ce qu’ils investissent et d’un autre côté, les acteurs de l’éducation nationale aimeraient être formés. Ces représentants des collectivités nous donnent leur état des lieux en matière d’e-éducation et surtout leur ressenti de ce qui devrait être fait pour que le numérique dans les écoles, collèges et lycées fonctionne mieux.

    Anne-Marie Cocula annonce que la région Aquitaine s’est lancée dans l’ENT avec le souci de faire participer tous les établissements et les amener progressivement à prendre ce virage.  D’après elle, la réussite dépend fortement du consentement des enseignants pour faire accepter et faire fonctionner l’ENT.
    L’idée des expérimentations est à retenir, « il ne faut pas non plus vouloir tout faire d’un coup ». Sur 154 EPLE que compte la région Aquitaine, pour l’instant 13 d’entre eux (dont 2 lycées agricoles), sont en phase d’expérimentation de « Léa », nom de l’ENT aquitain.

    Du côté de la Gironde, les services chargés du numérique ont constaté que dans les collèges, les connexions sont encore aléatoires, les débits insuffisants et les identifications imprécises. « Nous menons donc, avec le rectorat, un audit sur les 103 collèges pour les problématiques des réseaux internes », souligne Sylvie Loiseau.
    Elle ajoute que la clarté de la gouvernance doit être de mise. « Nous ne pouvons plus être sur des politiques de silos, qui ne sont pas articulées. Du fait des contraintes budgétaires, chaque euro dépensé doit l’être de manière la plus judicieuse ».

    Elle prend l’exemple du plan DUNE pour lequel un accord devait être signé avec l’ADF et l’ARF ; cela n’a jamais été fait ; « nous n’étions pas dans l’articulation ».

    Anne-Marie Cocula ajoute que les collectivités n’ont jamais cessé de vouloir collaborer avec l’Etat. Quand l’Etat décide de fermer une formation alors que la Région a investi pour équiper des salles destinées à cette formation, la collectivité ne peut rien contester et l’argent a été dépensé pour rien. C’est de cette concertation en amont dont il est question.

    Bernard Cuartero, Maire de Cambes, nous raconte comment il a découvert le numérique à l’école. Dans son village, il a équipé son école en classes mobiles puis en TNI, en accord avec l’éducation nationale et surtout avec les enseignants. Il avoue avoir eu la chance d’être confronté à un directeur d’école et une équipe motivés par cette idée. « Ma démarche était en faveur de l’Ecole de la République ». « Je n’arrive pas en « César » pour imposer mes choix, je discute avec les enseignants car c’est eux qui vivent dans l’école ».

    Les problématiques sont très différentes pour un département, une région, ou une petite commune de 1400 habitants comme celle de Cambes. Néanmoins, tous sont unanimes : ils ne souhaitent plus investir sans avoir la certitude que les outils soient utilisés.

    Une gouvernance est aussi à trouver au niveau d’un territoire : pourquoi ne pas prévoir des choix partagés de l’école maternelle au lycée ? La cohérence ne serait-elle pas dans la continuité ?

  • Enseignants et pratiques numériques sur une pente ascendante ?

    PROFETIC

    Matériels : encore des efforts à faire ?
    Malgré une légère progression des dotations en ordinateurs fixes ou portables à destination des enseignants, ceux-ci souffrent toujours d’un faible équipement. Avec l’arrivée des nouveaux matériels plus compacts (tablettes, smartphones…), le taux d’équipement progresse mais ces outils sont presque toujours financés par les enseignants sur leurs fonds propres.

    Alors que les matériels type vidéoprojecteurs et TNI progressent de manière significative, les enseignants pointent du doigt une moindre facilité pour les élèves d’accéder à des ordinateurs.

    Le numérique utilisé par les enseignants pour la démonstration et non la co-construction
    Les pratiques numériques des enseignants sont toujours en majorité pour leur usage professionnel (préparation des cours, par exemple).
    La manipulation par les élèves des usages numériques est très restreinte ; les enseignants ne franchissent pas encore le cap, soit pour des raisons d’infrastructures insuffisantes dans leur classe, soit à cause du nombre trop important d’élèves par cours.
    La part d’entre eux incriminant le manque de formation reste importante (32% pensent que la formation aux TICE est inexistante) mais connaît une légère baisse par rapport à l’année précédente.

    Il faut souligner que 87% des interrogés déclarent se former en autonomie !

    Le numérique suscite beaucoup d’intérêt
    Facteur encourageant, 9 enseignants sur 10 sont convaincus de l’intérêt des TIC pour leur enseignement, « pour diversifier les pratiques, préparer les cours et les rendre plus attractifs ».
    En majorité, ils jugent l’utilisation des TIC insuffisante mais constate une évolution.

    Plus d’infos sur la réalisation de l’enquête
    Elle a été menée via un questionnaire web auprès d’un échantillon de 6000 enseignants, répartis dans toutes les académies, représentatifs des disciplines, âge et sexe de cette population.


    L’échantillon cette année comportait 1 000 enseignants supplémentaires par rapport à l’enquête 2011 afin de corriger le nombre d’enseignants écartés de l’échantillon car n’utilisant pas leur messagerie académique. Les résultats du sondage s’appuient sur le retour des questionnaires de 3270 répondants, soit un taux de réponse de 58%.

    Retrouvez les résultats de l’enquête ici

  • La place des TIC à l’école

    La place des TIC à l’école

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    Partenaire de l’école numérique depuis de longues années, les actions de Microsoft dans l’éducation reposent sur la mise en place de projets novateurs pour les écoles, d’initiatives pour favoriser l’adoption du numérique et d’actions de réflexion menées avec différentes organisations.

    Parents et élèves : très largement convaincus de l’utilité des TIC à l’école…

    La grande majorité des personnes interrogées – 94% des collégiens, 89% des lycéens et 85% des parents – est convaincue de la nécessité d’utiliser les TIC à l’école. Ils considèrent que leur utilisation a un impact positifen termes d’efficacité – gain de temps, motivation, amélioration de la qualité du travail rendu… Parmi les principales raisons invoquées, l’usage des nouvelles technologies :

    – prépare mieux à la vie professionnelle (80% des parents et des lycéens, 82% des collégiens). Or, si les trois quarts des parents (75%) et une grande majorité des élèves du secondaire (81% des collégiens / 79% des lycéens) se disent globalement satisfaits de l’école, ils ne sont qu’une faible majorité à lui faire confiance pour préparer les élèves à la vie professionnelle (55% des parents et 62% des lycéens) ;

    – permet de gagner du temps (pour près de 90% des collégiens/lycéens et 83% des parents) ou accroître la motivation (pour 86% des collégiens) ;

    – permet de mieux suivre le travail scolaire (80% des collégiens, 81% des lycéens, 79% des parents) ;

    – rend les cours plus vivants et facilite leur compréhension (sentiment principalement partagé par les collégiens –respectivement 85% et 83%- un peu moins par les parents –respectivement 74% et 65%).

    …et déplorant leur rareté dans l’univers scolaire

    Plus de 9 élèves sur 10 considèrent que les TIC devraient être utilisées plus régulièrement durant les cours. En la matière, les collégiens se montrent les plus exigeants : plus de deux tiers d’entre eux (68%) estiment leur utilisation insuffisante – contre 57% pour les lycéens, et près de la moitié souhaite en profiter dans tous les cours – 47% pour les lycéens.

    La rareté des équipements est également soulignée. Ainsi, 86% des collégiens et 84% des lycéens regrettent le manque de matériel dans les salles de classe, et 56% des collégiens et 60% des lycéens le fait que ce matériel ne soit pas en accès libre dans l’établissement.. La vétusté du matériel est, elle, moins citée(38%/34%). Les élèves ayant fait part de leur satisfaction à l’égard de l’équipement TIC insistent d’ailleurs de leur côté sur son bon fonctionnement et sur le fait que les équipements sont récents.

    La maîtrise des TIC, plus que jamais jugée aujourd’hui indispensable pour l’avenir

    95% des parents et des lycéens considèrent que ne pas maîtriser les TIC constituent aujourd’hui un handicap, dont près des deux tiers (63% des lycéens et 60% des parents) qui en sont tout à fait convaincus.
    Dans un monde où les nouvelles technologies sont omniprésentes, l’enjeu est majeur : une proportion significative de collégiens (46%) et de lycéens (44%) a appris à se servir des TIC à l’école. C’est le principal lieu d’apprentissage en dehors du domicile familial, notamment pour les élèves vivant en zone rurale.

    Les parents, ont, de ce point de vue, pris la pleine mesure de l’enjeu et sont prêts à participer au financement du numérique à l’école.
    A noter, parmi les 78% de parents motivés prêts à contribuer, 72% le seraient au financement partiel, avec contribution tierce du collège ou du lycée, et 6% seuls.

    Microsoft, partenaire de l’école numérique

    «Depuis près de trente ans, nous contribuons activement aux côtés de nos partenaires à nourrir la réflexion sur le numérique à l’école. La première question qui se pose n’est pas celle des technologies mais bien celle de la transmission et de l’apprentissage qu’elles permettent. Notre ambition est en effet de mettre le numérique au service de nouveaux usages pour inventer ensemble l’école de demain : plus participative, plus immersive avec un enseignement plus personnalisé pour un apprentissage qui doit redevenir un plaisir. En outre, dans un monde de surabondance de l’information, l’utilisation du numérique en classe contribue à développer un socle de connaissances et de compétences précieux pour les élèves : esprit critique, tri des informations, sens de la collaboration…..», souligne Christophe Desriac, Directeur Education, Microsoft France

    «Parents et élèves voient dans le numérique un moyen de mieux préparer l’avenir professionnel. Les partenariats noués par Microsoft avec des établissements d’enseignement supérieur comprennent d’ailleurs un axe destiné à renforcer l’employabilité des jeunes grâce au numérique», ajoute-t-il.

    Plus d’infos :
    Infographie complète avec les chiffres-clés sur les parents et les TICE téléchargeable ici
    Les résultats de l’étude Ipsos sont disponibles sur demande auprès du service de presse de Microsoft France, Laure Montcel – lauremo@microsoft.com

  • Impliquer les établissements dans les TICE avec le label HQEN

    Impliquer les établissements dans les TICE avec le label HQEN

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    La labellisation HQEN s’articule autour de 6 grands critères : le pilotage, les infrastructures, les équipements, les services et usages numériques, la formation et les compétences, et enfin les ressources numériques.

    Cette reconnaissance permettra de dynamiser chaque collège pour un meilleur usage des technologies éducatives que ce soit pour la gestion de la vie scolaire ou la gestion des apprentissages.

    Particulièrement impliquée dans le développement du numérique, l’académie de Nice, au travers de la MATICE, accompagne les établissements scolaires pour la mise en œuvre et le déploiement des matériels et des ENT et forme les personnels et les enseignants.

    Depuis septembre 2011, plus de 2 300 professeurs ont ainsi bénéficié de formations sur le numérique. La MATICE met également ses compétences au service des collectivités pour le choix des équipements, des solutions techniques, des services avec l’ENT…

    Grâce au soutien du conseil général, tous les collèges des Alpes-Maritimes bénéficient aujourd’hui d’un ordinateur pour 4 élèves et d’un vidéoprojecteur par salle de cours; d’espaces numériques de travail (ENT) (pour 87 collèges sur 90), de ressources et d’applications dédiées enseignements et d’un débit suffisant pour assurer la communication au réseau.

  • Constructeurs, éditeurs : quels projets TICE pour l’école ?

    Compte-rendu de la conférence débat qui s’est tenu au salon Educatice mercredi 23 novembre.

    Les échanges principaux et idées clés relevées par la rédaction :
    La question se pose du désengagement de l’Etat de la formation des enseignants sur les TICE, le manque de moyens et la baisse des budgets pour les investissements. Quelle part et quelles actions peuvent engager les sociétés privées et fournisseurs de technologies des établissements ? Quelques éléments de réponse qui ont constitués les principaux échanges de cette table ronde :

    «Texas instruments organise des heures de formation sur l’usage des calculatrices, y a t-il une substitution des moyens fournis par les éditeurs et constructeurs face à la baisse d’engagement de l’Etat et des collectivités sur la formation», clame Alexandre Titin-Snaider, Directeur éducation Europe du Sud.

    «Pour que le numérique se généralise il faut que ça marche, or aujourd’hui il n’y a pas de suivi du parc informatique alors qu’il y a des moyens technologiques qui pourraient faciliter ce type de tâches, comme le Cloud où les outils de mutualisation. On voit encore aujourd’hui des ordinateurs qui restent dans les cartons. En tant qu’industriel nous savons répondre aux questions et besoins, mais il reste la problématique du financement par les collectivités et les familles. On note que le contenu est également indispensable aux cotés du matériel. Sans dimension contenu, il n’y aura pas de développement», précise Angelica Reyes de Microsoft Education France.

    Exemple donné par Angélica Reyes : Un cheque numérique à l’instar du cheque déjeuner pour monter des projets d’équipements global pour diminuer la fracture numérique.

    Jacqueline Cazeaux de SMART Technologies : «Pour un élu qui se pose toutes les questions relatives au développement des usages et des équipements, les éditeurs et constructeurs créent des pools pour apporter une réponse facilitant la prise de décision et la simplification des solutions pour que la solution fonctionne et soit globale : SMART avec des partenaires éditeurs d’ENT et de Ressources (Maxicours et ITS LEARNING) sont dans ce type de démarche».

    Une des solutions est également la mise en place de communauté pour partager les contenus et les bonnes pratiques : exemple avec SMART EXCHANGE, où 75% de nouvelles ressources proviennent de nouveaux membres. Cette plateforme respecte le schéma du ministère.

    «Le champs de la formation est en jachère en France, l’Université intègre les IUFM et la formation continue dans les TICE manque de budget», ajoute Jacqueline Cazeaux.

    Bertrand MELLAH – Acer a également mis en place des plateformes d’utilisateurs pour accompagner les usages, mais ce sont des formations orientées matériel plus que contenu pédagogique.

    Laurent Charon de SFR «l’accompagnement est fondamental dans le succès du déploiement du numérique. On constate également que l’échange entre enseignants est primordial pour la diffusion».

    Alexandre Titin-Snaider – Texas Instruments : «il faut dissocier la formation outil de la formation disciplinaire. Nous avons une équipe de délégués pédagogiques : leur présence impacte le développement des usages clairement. Cela impacte également la façon de développer nos solutions et nos technologies»

    SMART : «La nécessité de penser collaboratif, l’arrivée de nouveaux outils, change le périmètre des intentions entre les institutions et les collèges».

    «La location de matériel n’est pas adaptée à la façon des collectivités de lancer leurs appels d’offre : dommage, car il y aurait moins de poussière sur les ordinateurs…Chez SFR cette offre est fournie, on propose un service d’usage numérique et non du matériel à acheter» précise Laurent Charon. Angélica Reyes de Microsoft est d’accord avec cette tendance notamment pour les mises à jours des systèmes et des mises à jours logiciels qui est proposé par Microsoft depuis de nombreuses années.

    Animateur de la conférence sur Educatice : Cyril DUCHAMP de l’AEF
    Intervenants :
    Hélène MARCHI, directrice éducation Intel France,
    Angélica REYES-MATIZ, directrice marketing éducation Microsoft France,
    Jacqueline CAZEAUX, directrice des partenariats France et Afrique francophone Smart France,
    Alexandre TITIN-SNAIDER, Directeur éducation Europe du Sud Texas Instrument
    Loris VIAROUGE, directeur éducation-recherche Dell France,
    Bertrand MELLAH, Acer EMEA educational product marketing manager,