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  • Colloque scientifique LUDOVIA 2014 : l’appel est lancé

    Colloque scientifique LUDOVIA 2014 : l’appel est lancé

    Après les problématiques de l’immersion (2006), de la convivialité (2007), du « faire soi-même » (2008), « espace(s) et mémoire(s) » (2009), « interactivité et interactions » (2010), de la mobilité (2011), du plaisir (2012), de l’imaginaire (2013) nous proposons pour l’édition 2014 le thème :

    Les objets numériques : création et consommation

    Ludovia 2014 souhaite mobiliser les chercheurs dans une perspective pluridisciplinaire pour interroger les objets et applications numériques dans leur confrontation aux questions de la création et de la consommation.

    Création et consommation peuvent être considérées comme deux pôles antagonistes entre lesquels se situent les outils du multimédia :
    – Sont-ils des outils pour créer de nouveaux artefacts artistiques, de nouveaux supports éducatifs, de nouveaux moyens d’expression, de nouvelles modalités d’écriture ?
    – Sont-ils des outils pour consommer plus via le commerce électronique, ou pour se conformer aux logiques des standards dominant le marché ?

    Si cette logique manichéenne peut faciliter positionnement des applications ou des acteurs, force est de constater que les technologies numériques bousculent les anciens clivages. De nouvelles postures mobilisent simultanément les deux registres. Le consommateur peut passer du statut de consommateur à celui de créateur et inversement ou les associer. En outre, non seulement les manières de consommer peuvent être considérées comme des actes de création, mais pour créer avec un objet numérique, il faut le consommer(1).

    Ces interrogations ne sont pas nouvelles dans l’univers des technologies numériques. Elles ont été posées dès les années 1990 par Pierre Lévy(2) ou Jean-Louis Weissberg(3). Il nous paraît aujourd’hui utile de les réactiver au regard de l’émergence des nouveaux outils techniques tels que les périphériques mobiles, l’internet des objets, l’informatique ubiquitaire et aussi de nouvelles applications avec les réseaux sociaux, le développement des Tice, du e-learning, ou encore l’expansion du domaine des jeux vidéo avec les serious game et la gamification.

    Les propositions pourront aborder notamment les thèmes suivants, sans que cette liste soit exhaustive :

    Les interfaces numériques qu’elles soient matérielles ou logicielles : favorisent-elles le créateur ou le consommateur, ou encouragent-elles de nouvelles postures ? Vers quelle direction nous conduisent les possibilités de modification qu’elles autorisent dans leur structure ou dans leur présentation ? Peut-on devenir co-créateur de nos interfaces ?

    Le monde éducatif : quelle appropriation permettent les outils Tice ? Dans quelle approche est situé    l’apprenant ?    Quelle    priorité    dans    les    apprentissages :    apprendre    à    être    un consommateur éclairé d’Internet et des technologies ou apprendre à programmer ? On s’interrogera notamment sur les logiciels éducatifs et sur les plateformes et environnements numériques proposés par les établissements.

    Les jeux vidéo : les médias stigmatisent souvent le consommateur excessif de jeux vidéo, ceux-ci étant considérés comme des addictions. Y a-t-il une part créative dans la pratique des jeux vidéo? On pourra s’intéresser aux pratiques créatives à partir des jeux vidéo (détournements, machinimas…). On pourra s’interroger sur l’extension des logiques vidéoludiques avec les serious et la gamification : pour un consommateur plus éclairé, plus instruit, plus créatif ?

    L’art numérique : l’art contemporain a largement remis en question la traditionnelle position spectatoriale avec des injonctions à participer. Avec l’art numérique qui met en avant l’interactivité, que devient la frontière artistes / spectateurs? Peut-on constater l’avènement d’un nouveau spect-acteur ? Qu’advient-il alors du « statut » de l’artiste ? À la suite d’Edmond Couchot4 peut-on dire qu’il existe une dualité auctoriale entre un « auteur- amont » et un « auteur-aval » ?

    Internet et les réseaux sociaux : le développement des réseaux sociaux modifie les relations sociales des jeunes générations, relations médiées par des applications qu’il convient d’interroger. Ces pratiquants sont-ils des consommateurs formatés par le réseau ? Sont-ils au contraire en train d’inventer de nouveaux rapports sociaux plus riches et plus denses ?
    Ces pistes ne sont pas limitatives et toutes les ouvertures permettant d’éclairer notre problématique dans l’esprit pluridisciplinaire qui est le nôtre seront les bienvenues.

    Modalités de soumission

    Les propositions doivent être transmises par courrier électronique jusqu’au 16 mars 2014 à : ludovia2014@free.fr

    La réception de chaque proposition donnera lieu à un accusé de réception par mail
    La proposition livrée en fichier attaché (titré au nom de l’auteur et Ludovia 2014) aux formats rtf, doc ou odt, sera composée de 3 parties :
    – Un résumé de la communication de 4 000 signes maximum, espaces non compris,
    – Une courte biographie du (des) auteur(s), incluant titres scientifiques et principales publications récentes, une page maximum, – Une note de positionnement scientifique indiquant la section scientifique de rattachement, la méthode appliquée, le terrain d’expérimentation (s’il y a lieu) et les références.

    Organisation de la sélection

    La lecture des propositions se fera en double aveugle (deux lecteurs, ne disposant que du texte de la communication, sans les mentions liées à son auteur), l’un des lecteurs étant issu du champ de recherche correspondant à l’article, l’autre extérieur.
    Chaque auteur recevra un avis circonstancié qui indiquera l’acceptation (conditionnée ou non), ou le refus de l’article et en donnera les critères. Les propositions acceptées sous condition devront être modifiées en fonction des remarques des lecteurs.

    Modalités techniques

    L’article définitif devra respecter les conventions typographiques et de mise en page qui seront envoyées dans une feuille de style type.
    La taille de l’article sera comprise entre 25 000 et 30 000 signes espaces compris.
    Il sera envoyé par voie électronique sous la forme d’un fichier au format. doc, .rtf ou .odt, contenant le titre, le résumé, le texte et, le cas échéant, ses illustrations, numérotées de façon incrémentielle (figure 1, figure 2, etc).

    Participation au colloque

    Les auteurs seront conviés à venir présenter leurs travaux à Ax les Thermes dans le cadre d’une communication orale de 20 minutes.
    Ludovia ne prend pas en charge les frais de transport et d’hébergement des communicants, ainsi que les frais d’inscription à l’évènement. La publication dans les actes est conditionnée à la participation au colloque.

    Publication

    . Les résumés des articles acceptés, notes biographiques et de positionnement scientifique seront publiés avant le Colloque sur le site de l’université d’été Ludovia : www.ludovia.org/2014
    . Les articles seront publiés par voie électronique après le Colloque dans l’espace de publication du site Web de Culture numérique : http://culture.numerique.free.fr/index.php/espace-de-publication
    . Une publication scientifique ultérieure composée des meilleures contributions du Colloque dans une revue scientifique sera envisagée.

    Calendrier (dates importantes)

    Date limite de soumission : 16 mars 2014.
    Notification d’acceptation des propositions : 30 avril 2014.
    Remise des textes complets (30 000 signes maximum, espaces compris) : 7 juillet 2014.
    Colloque : du lundi 25 au jeudi 28 août 2014.

    En savoir plus :
    Pour de plus amples renseignements sur l’appel à communications, vous pouvez nous contacter par l’adresse de réception des communications : ludovia2014@free.fr
    Coordinateur de l’organisation scientifique : Michel Lavigne (Mcf Universités Toulouse 2 & 3).
    Présidents du Colloque Scientifique Ludovia 2014 : Jean-Pierre Jessel (Pr Université Toulouse 3) & Patrick Mpondo-Dicka (Mcf Toulouse 2).
    Les informations ultérieures concernant le Colloque, seront diffusées :
    –    pour les aspects scientifiques sur le site : http://culture.numerique.free.fr/
    –    et pour les aspects matériels (inscriptions, hébergement…) sur le site : www.ludovia.org/2014 (en ligne courant janvier 2014)

    (1) Gobert Thierry (2008), Consommer pour créer, créer en consommant : la consocréation, Actes Ludovia 2008.
    (2) Lévy Pierre (1997), Cyberculture, Odile Jacob.
    (3) Weissberg Jean-Louis (2000), Présences à distance, L’Harmattan. 4 Couchot Edmond, Hillaire Norbert (2009), L’art numérique, Flammarion.

  • « Il devient à la fois possible et nécessaire, grâce au numérique, d’enseigner autrement »

    « Il devient à la fois possible et nécessaire, grâce au numérique, d’enseigner autrement »


    Vous trouverez sur le site du ministère le compte rendu de l’installation du Conseil, la liste de ses membres, la lettre de mission, les premières commandes passées par le ministre et des schémas explicatifs de son fonctionnement et notamment le calendrier de ses travaux, ci-dessous.

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    On le voit, les travaux du CSP sont progressifs, très progressifs, même s’il travaille d’emblée sur l’intégralité de l’école du socle, de la maternelle au collège. Les éditeurs sont-ils la cause de l’application lente, année après année, des nouveaux programmes — voir en marge, à droite ? On attend bien sûr d’eux les merveilleux manuels innovants qui ne seront, cela va de soi, que numériques.

    Est-ce-ce pourtant bien utile d’attendre leurs productions quand on observe que nombreux sont, dans toutes les disciplines, les professeurs qui élaborent, à partir de ressources diverses, gratuites, libres, payantes… les manuels dont ils ont besoin et qu’ils utilisent ? Et que penser de l’absence de toute réflexion encore sur les programmes du lycée dont les mises à jour sont remises aux calendes grecques ? Faudra-t-il encore longtemps subir ce baccalauréat inadapté ? Faudra-t-il continuer longtemps encore à installer dans les salles d’examen des détecteurs de smartphones ?

    Invité à évoquer la stratégie du CSP à Bordeaux à l’occasion des « Boussoles du numérique », Alain Boissinot, trop occupé par le lancement des travaux, a dû renoncer. Il a pourtant bien voulu m’accorder une interview, le 27 novembre dernier, dans les locaux du CSP à Vanves.

    Vous en trouverez ci-dessous la captation vidéo (les moyens techniques sont ceux de la Maison départementale de l’éducation du Val-d’Oise, merci à eux) et la transcription intégrale.

    M. G. : M. le président, le ministre Vincent Peillon vous a confié la mission de présider ce Conseil supérieur des programmes avec une lettre de mission lourde et importante et vous a passé commande d’un certain nombre de chantiers. Si j’ai bien compris, en 2014, vous allez travailler sur les programmes de maternelle…

    Alain Boissinot : Entre autres choses, oui, tout à fait… Les commandes que le Conseil supérieur des programmes a déjà reçues du ministre portent essentiellement sur la maternelle et sur la scolarité obligatoire, l’élémentaire et le collège.

    Donc ça implique de redéfinir les missions de l’école maternelle — il y a une grande attente à l’égard d’un nouveau texte —

    ensuite l’école primaire, le collège avec une organisation d’ensemble en trois nouveaux cycles, et puis la redéfinition du socle commun également qui pose un certain nombre de problèmes, l’évaluation notamment. Donc ça fait un vaste chantier…

    M. G. : Donc, parallèlement, si j’ai bien compris, seront menées des investigations sur les programmes des collèges…

    Alain Boissinot : Tout à fait. Le socle commun couvre l’ensemble de la scolarité obligatoire et, en parallèle et en même temps, parce que l’objectif c’est justement d’articuler la définition du socle commun et les programmes d’enseignement, on va travailler dans les semaines qui viennent sur les programmes de l’école primaire et les programmes du collège.

    M. G. : Et plus tard viendra le lycée ?

    Alain Boissinot : Et dans un deuxième temps, viendra le lycée mais, pour le moment, on a déjà fort à faire…

    M. G. : Notre propos aujourd’hui est centré sur le numérique et la place importante qu’il prend maintenant dans la société et les pratiques des jeunes en particulier. L’école ne peut pas y échapper. Puisque la question d’enseigner avec le numérique ne semble plus se poser, comment pensez-vous que les programmes puissent prendre en compte l’enseignement du numérique ? Certains pensent à une nouvelle discipline…

    Alain Boissinot : Alors la question est vaste et il y a plusieurs facettes.

    Première remarque : moi, j’ai une conviction, c’est qu’on arrive à un moment où, en effet, les pratiques du numérique se développent dans les classes et où on est en mesure de franchir un seuil, à condition d’en tirer toutes les conséquences. Et là, c’est la responsabilité de l’institution, c’est-à-dire qu’on ne peut plus laisser simplement les choses se faire empiriquement sur le terrain mais il faut qu’on voie comment on accompagne ce développement. Alors ça pose un certain nombre de questions auxquelles la dernière loi de refondation de l’école tente d’apporter des éléments de réponses.

    Premièrement, il faut coordonner ce développement du numérique, l’organiser, fournir des outils ou aider à ce que les outils se développent, c’est le rôle du service public du numérique éducatif

    qui est un enjeu, je crois, important sur lequel travaille mon amie et collègue Catherine Bizot et je crois que ça permettra de mettre en synergie beaucoup de choses qui, de fait, sont en train de se développer sur le terrain. Mais on franchira un cran de plus et surtout l’institution pourra aider à ce développement.

    Et puis, la deuxième condition essentielle, c’est qu’effectivement il faut qu’on tire toutes les conséquences dans la définition des programmes et là on en vient aux missions du Conseil, des différents outils, des différentes pratiques que permet le numérique. Et je crois qu’il faut insister sur le fait que le nouveau Conseil supérieur des programmes qui débute donc ses travaux a un champ d’activités que le ministre a souhaité large, de ce point de vue, puisque contrairement aux Conseils qui avaient existé dans le passé, son décret de création comme la loi d’ailleurs elle-même de refondation de l’école, prévoient explicitement que le Conseil est légitime pour s’intéresser non seulement aux programmes, au sens le plus traditionnel du terme, c’est-à-dire les contenus d’enseignement, disons, mais aussi aux pratiques pédagogiques mises en œuvre et notamment à tout ce que permettent les nouveaux outils comme le numérique, et de la même façon, le Conseil est invité à s’intéresser à l’évaluation, ce qui est point tout à fait essentiel, et à la formation des maîtres.

    Donc il s’agit de tenter de couvrir toute la chaîne, les contenus d’enseignement, certes, mais aussi la formation des enseignants qui est au moins aussi importante que la définition des programmes et puis les outils qu’ils mettent en œuvre.

    Donc on va effectivement se poser le problème du numérique. De ce point de vue et par rapport à votre question, et en essayant d’aller à l’essentiel, il me semble que le sujet n’est pas d’enseigner le numérique en tant que tel ou de créer une nouvelle discipline — bon, on peut en débattre — mais ça n’est pas cela l’essentiel du problème.

    Le problème, il est sur deux points. Il est comment revivifier l’ensemble des enseignements actuels dans les différents domaines disciplinaires par le numérique, puisque le numérique n’est pas simplement un outil et il ne s’agit pas simplement de passer du tableau noir au tableau interactif, ça n’est pas uniquement une modification au niveau de l’instrumentation de l’enseignement, ça met en cause les pratiques, les contenus d’enseignement mêmes, et ça, il faut qu’on s’interroge là-dessus. Qu’est-ce que le développement du numérique fait bouger en français, en éducation morale et civique, en économie pour permettre d’une part de mieux enseigner ces différentes disciplines, et d’autre part pour faire en sorte que ces disciplines contribuent à rendre les élèves plus experts, à la fois en réception de tout ce qui relève de la communication par le numérique, mais aussi en matière de création ?

    Ma collègue Catherine Bizot y insiste beaucoup et à juste titre : il faut que les apprentissages des élèves aillent dans les deux sens, non seulement des consommateurs de numérique mais aussi, dans un certain nombre de domaines, des créateurs d’informations, des diffuseurs d’informations. Donc il faut que tous les programmes de toutes les disciplines témoignent de cette réflexion-là et la prennent en compte.

    Et puis il y a un deuxième axe : c’est que nous devons nous interroger sur tous les déplacements pédagogiques qu’induit le numérique c’est-à-dire sur le fait qu’il devient à la fois possible et nécessaire, grâce au numérique, d’enseigner autrement.

    Le numérique, ça modifie les conditions d’accès à l’information. Certains poussent alors assez loin le trait mais peut-être ont-ils raison d’ailleurs, en parlant de pédagogie inversée — je pense aux travaux de Michel Serres, je pense à beaucoup d’autres témoignages en ce sens — qui disent, par exemple, au fond, à l’origine le rôle du maître c’était d’apporter des informations, et puis ensuite les élèves se débrouillaient à partir de ce qu’on appelait le fameux travail personnel de l’élève, à l’école ou à la maison. Eh bien au fond, est-ce qu’on n’est pas en train de vivre par rapport à ça une révolution copernicienne ?

    L’apport d’information se fait maintenant autrement que par le maître, très largement, et donc le rôle du maître doit se repositionner, aux côtés de l’élève pour l’aider à maîtriser cette masse d’informations, pour l’aider à construire à partir de là des compétences et des connaissances. Et ça, ça déplace aussi évidemment les programmes, puisque les programmes traditionnels définissaient d’abord historiquement une somme de compétences qu’on était supposé décerner aux élèves, eh bien là il faut aussi que les programmes tirent aussi les conséquences de cette évolution rendue possible par le numérique et définissent sans doute davantage des progressions permettant aux élèves de construire progressivement leurs connaissances et leurs compétences. C’est tout ce champ qui est devant nous, il faut qu’on essaie de tenir à la fois toutes les pièces du puzzle pour, comme je le disais tout à l’heure, au fond, franchir ce point critique auquel nous arrivons actuellement.

    M. G. : Deux autres points, si vous le voulez bien. Vous avez peut-être entendu parler de François Taddéi, qui est enseignant-chercheur en biologie à Paris-Descartes, qui a créé et dirige depuis 2005 un Centre de recherches interdisciplinaires qui fait se croiser, se rencontrer les disciplines. Ce à quoi il croît, c’est que le numérique, justement, permet des échanges, des passerelles nombreuses entre ces dernières. Comment les programmes, qui seront peut-être définis discipline par discipline, peuvent-ils permettre ces passerelles ? Les champs disciplinaires sont-ils définitivement cloisonnés ou pourra-t-on ouvrir des espaces communs ou de la transversalité ?

    Alain Boissinot : Cette question du cloisonnement, des champs disciplinaires est une question qui, au demeurant, se posait avant le numérique. Il y a longtemps que de bons esprits s’interrogent sur les limites du cloisonnement excessif des disciplines et sur le risque de segmentation et de saupoudrage des savoirs. Il y a des expériences, je pense à l’enseignement intégré des sciences et de la technologie au collège, qui cherchent déjà à remédier à ça.

    Bien évidemment, c’est une des questions qui est devant nous et qui a déjà été rencontrée aussi à propos de la définition du socle commun. Lorsqu’on s’interroge sur les compétences que les élèves doivent acquérir pendant la scolarité obligatoire, on rencontre un certain nombre de compétences transversales, comme on dit, qui relèvent de différents champs disciplinaires et pas simplement d’une matière parmi d’autres. Donc on est amené à se reposer la question de ces acquisitions transversales, de ces relations interdisciplinaires et, sans doute — alors, au niveau de l’école primaire, c’est une idée qui est en général bien acceptée puisqu’elle relève de la polyvalence du maître, au niveau du collège, c’est plus difficile —

    il faudra sans doute essayer de travailler sur cette notion de transversalité plus grande des apprentissages. Et c’est vrai que là, le numérique devrait être un facilitateur dans cette approche,

    parce que, en mettant à disposition des élèves, d’une part des connaissances très nombreuses et très diverses et, d’autre part, des outils et des pratiques qui, par définition, sont transversales, qui ne sont pas propres à telle ou telle discipline, le numérique aide à construire des démarches complexes, à mettre l’élève face à un projet global, face à une problématique globale, et à aller chercher des ressources dans tel ou tel domaine disciplinaire.

    Donc, là encore, le travail, de mon point de vue, c’est de tenter de mettre en synergie les perspectives qu’on se donne en matière d’acquisition de connaissances, une démarche […] des savoirs et la mise en œuvre d’outils qui, effectivement, permettent de développer des pratiques nouvelles et, elles-mêmes, moins cloisonnées que les pratiques antérieures.

    Au fond, tout ça doit relever d’évolutions non pas en parallèle, mais d’une même évolution globale et qui, à certains égards, est un peu un changement de paradigme au sein du système éducatif. C’est une nouvelle logique qui est en train de se développer qui devrait d’ailleurs aussi permettre d’aborder différemment la question du temps scolaire, la différence entre le travail que l’élève fait pendant la classe, le travail qu’il fait dans ce qu’on appelait les CDI et le travail qu’il fait à la maison, cette différence, elle s’estompe par rapport au cadre traditionnel.

    De même, le temps de la classe et le temps que l’élève va passer devant son ordinateur et on sait qu’il devient de plus en plus important, ces temps-là, ils vont se rencontrer, ils vont se croiser au moins partiellement. Donc les cadres traditionnels de l’enseignement, le temps, l’espace, le cadre de la classe, tout ça est remis en cause à travers ces évolutions et le problème, c’est de tenter de faire en sorte que ça ne donne pas le sentiment d’une crise des apprentissages traditionnels ou d’une dispersion des élèves mais que ça débouche sur de nouvelles démarches cohérentes. Et les nouveaux programmes, tels que nous avons, me semble-t-il, à les penser, doivent intégrer toutes ces dimensions-là. C’est vraiment cela l’enjeu qui est devant nous.

    M. G. : Si vous me permettez un prolongement, M. le président, est-ce que la formation des maîtres n’est pas là un enjeu très important de ce décloisonnement, de cette ouverture-là ? Il y a quand même un certain nombre de barrières historiques, dans ces instituts de formation des maîtres, appelées aujourd’hui ESPE…

    Alain Boissinot : Oui, tous les rapports montrent, et d’une certaine manière, c’est évident, que la formation des maîtres est au moins aussi importante que l’élaboration des programmes à proprement parler. On peut faire les meilleurs programmes que l’on veut, que l’on souhaite, si ils ne sont pas acceptés par des maîtres qu’on a aidés à les mettre en œuvre, ils ne serviront pas à grand-chose. La formation des maîtres est un enjeu essentiel, le Conseil supérieur des programmes, de par son décret de création, est d’ailleurs invité à faire des suggestions en ce sens, et je crois que c’est en effet très important que la réflexion sur les programmes et la réflexion sur la formation des maîtres se rebouclent et ne soient pas menées en parallèle.

    Donc bien évidemment, il faudra que ces questions-là soient traitées dès la formation des maîtres.

    Je suis peut-être trop optimiste mais, malgré tout, ceux qui sont actuellement recrutés, les jeunes qui sont recrutés actuellement, pour devenir enseignants sont tous des jeunes de la génération du numérique et ils ont, de ce point de vue-là une culture qui est probablement plus proche de celle des élèves que de la culture de leurs aînés donc on peut penser qu’ils entreront assez volontiers dans ces logiques-là et il faut qu’on se donne les moyens de les aider en termes de production d’outils et aussi en termes de perspectives pédagogiques, de définition des épreuves d’examens.

    Par exemple, à l’heure du numérique, les procédures d’évaluation que l’institution prévoit dans les différents examens doivent, me semble-t-il, évoluer. On n’évalue pas l’orthographe de la même manière à l’époque du correcteur d’orthographe, on n’évalue pas la géographie de la même manière quand Google permet de repérer tous les sites du monde et de les regarder en relief sur l’écran de l’ordinateur. Donc il faut intégrer dans les contenus d’enseignement, dans les pratiques d’enseignement, dans les méthodes d’évaluation… Là encore, ce sont des déplacements professionnels.

    On a déjà connu ça, d’une certaine manière, quand les mathématiciens ont dû prendre en compte les effets de la présence des calculatrices entre les mains des élèves et dans les salles de classe, ça les a amenés à redéfinir ce qu’était, par exemple, l’évaluation en mathématiques et, évidemment, les épreuves de mathématiques maintenant ne sont plus de même nature que ce qu’elles étaient autrefois. Je crois que, toutes choses égales d’ailleurs, il faudra aider les enseignants à imaginer des pratiques professionnelles, des pratiques d’évaluation qui tiennent compte des nouveaux outils.

    M. G. : Ma dernière question porte, de manière plus pratique, sur les conseils que vous pourriez donner aux enseignants qui sont confrontés aujourd’hui à des difficultés. Les corrections des devoirs sont maintenant disponibles en ligne, sur des sites où l’élève paie un ou deux euros pour y avoir accès, sans d’ailleurs que le maître le sache et sans qu’il puisse vérifier les sources des travaux personnels faits à la maison. Comment faire ?

    Alain Boissinot : Je ne sais pas si j’ai des conseils à donner mais je peux comme tous les enseignants réfléchir sur les évolutions qui vont se mettre en place. Je crois qu’il y a des facettes traditionnelles du métier qui vont, effectivement, perdre de leur importance. Il est clair que la notion de contrôle de connaissances n’a plus la même signification lorsque les connaissances sont, à condition de savoir un tout petit peu s’y prendre, aisément disponibles en ligne. C’est ce que raconte quelqu’un comme Michel Serres qui dit

    « Autrefois, quand je commençais un cours devant mes étudiants, je me demandais : “qu’est-ce qu’ils ne savent pas et que je dois leur apprendre ?” et maintenant je me demande : “mais qu’est-ce qu’ils savent déjà et que je ne dois surtout pas répéter parce que je vais les ennuyer ?” ».

    Alors ça, c’est vrai pour tout le monde, c’est-à-dire un enseignement conçu d’abord comme transmission de connaissances puis ensuite comme contrôle de l’acquisition de ces connaissances, il est effectivement remis en cause par les nouveaux outils. Mais je ne crois pas qu’il faille le regretter, je crois que ça déblaie le terrain précisément pour des activités professionnelles qui seront d’autant plus intéressantes. L’exemple de l’enseignement du français : on prendra peut-être moins de temps pour vérifier la notice biographique de tel ou tel écrivain, et je ne suis pas sûr qu’il faille le regretter, en revanche on aura davantage de temps, par exemple, pour accompagner les élèves dans des travaux de production de textes, des travaux d’écriture.

    On peut, grâce au traitement de texte, grâce au numérique, faire des choses extrêmement intéressantes en matière de suivi des corrections d’un texte, d’élaboration progressive d’un texte plus achevé, voilà, de nouvelles pratiques deviennent possibles qui, effectivement, vont occuper un espace, un temps qui sont libérés par rapport aux pratiques anciennes.

    Alors tout cela modifiera sans doute les facettes de nos disciplines, je ne crois pas que ça soit du tout un déclin, je crois qu’au contraire, ça leur permet d’aller au cœur de pratiques plus intéressantes et plus riches que les pratiques traditionnelles. En tout cas, c’est notre responsabilité que d’essayer d’imaginer ces nouvelles pratiques d’enseignement.

    M. G. : Je termine, M. le président. Il y a pourtant, me semble-t-il, une sorte de collision entre les programmes, tels qu’ils sont, et ces nouvelles pratiques qui commencent à se développer. Il y a un vrai hiatus, de vraies difficultés que vivent au jour le jour les professeurs… 

    Alain Boissinot Alors il y a sans doute en effet un hiatus entre la logique ancienne qui continue à fonctionner y compris, c’est vrai, dans la lettre des programmes, même si ils ont cherché à évoluer, et puis les pratiques qui se développent quotidiennement dans les classes.

    Alors je crois qu’à ça il faut répondre de deux manières : d’abord il faut en effet que nous ayons une réflexion pour faire évoluer les programmes et nous allons le faire et c’est bien le sens des missions qui ont été confiées au Conseil supérieur des programmes. Mais il y a un autre niveau de réponse. Je crois que, de même que nous sommes sortis d’un certain nombre de pratiques traditionnelles, nous sommes aussi sortis d’une logique où l’institution pouvait prétendre fixer depuis la rue de Grenelle, en ayant consulté quelques experts, si compétents soient-ils, l’ensemble des pratiques pédagogiques que devaient mettre en œuvre tous les enseignants de France. Je crois qu’il faut apprendre à être, certes clairs sur les grands objectifs parce que tout le monde en a besoin, mais en même temps un peu plus modestes sur le détail de leur mise en œuvre, et il faut apprendre, et ça aussi les nouveaux outils y insistent, à faire confiance à un travail plus horizontal comme on dit quelquefois, plus en réseau, à laisser un espace de créativité aux enseignants, un espace d’adaptation par rapport aux objectifs qu’on leur propose et, au fond, permettre au système de s’adapter, de se réguler lui-même davantage au niveau des pratiques professionnelles des équipes pédagogiques.

    Je crois que c’est aussi un enjeu qui est devant nous. L’époque où le ministre pouvait décider du jour et de l’heure à laquelle tous les élèves de France feraient leur dictée, elle est décidément bien terminée et c’est là aussi une nouvelle logique sur laquelle nous réfléchissons beaucoup au début de nos travaux, au Conseil supérieur des programmes : comment trouver le bon équilibre entre ce qui doit être défini au niveau national parce que c’est l’expression d’une volonté collective, parce que c’est un facteur d’unité auquel tout le monde est attaché, et ce qui doit être laissé à l’initiative des équipes pour permettre une adaptation suffisamment fluide, suffisamment rapide aux évolutions des mœurs, des idées et des techniques.

    M. G. : Je vous remercie, M. le président.

     

    Source : Michel Guillou @michelguillou, blog http://gingko.neottia.net

  • Ludifier les SVT : point de vue d’un enseignant qui pratique le numérique

    Ludifier les SVT : point de vue d’un enseignant qui pratique le numérique

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    L’arrivée du numérique dans la vie d’un prof de SVT…

    J’enseigne les SVT depuis trente-six ans et si je n’exploite pas les TIC dans mon enseignement depuis aussi longtemps, la première application que je réalise pour mes élèves date néanmoins de trente ans.

    Il s’agit d’un programme en basic qui permet de calculer le taux d’alcoolémie en fonction d’un certain nombre de paramètres. Une courbe du taux d’alcoolémie se dessine sur le moniteur, en fonction du temps et des boissons alcoolisées consommées.
    Je constate, à cette époque, que cet outil utilisé sur le premier ordinateur du collège sensibilise plus mes élèves aux dangers de l’alcool qu’une série de tableaux de données. A la même époque je réalise un autre programme informatique qui simule la descendance des drosophiles. Sans Internet ces deux productions restent très confidentielles.

    Puis l’arrivée du « Flash »

    J’attends le début des années 2000, et la découverte du logiciel Flash pour créer une troisième application ; cet outil simule le comportement des cloportes. L’élève modifie certains caractères physiques du milieu (humidité, luminosité et/ou température) et observe le comportement de ces crustacés.

    Le logiciel Flash est assez complexe et, sans formation, je passe beaucoup de temps à réaliser ce logiciel ce qui m’amène à chercher un autre outil de création, le logiciel  Médiator et à vouloir partager mon travail avec des collègues, pour « amortir » le capital temps.

    Partage et collaboration par la création d’un blog

    C’est une des raisons qui me conduisent à créer mon site de partage pédagogique SVT44.

    Treize ans plus tard, de très nombreux élèves continuent à «torturer» mes cloportes virtuellement sur Internet et mon site SVT 44 reçoit environ un million de visites par an et huit millions de pages et/ou animations sont consultées.

    A ce jour, j’ai réalisé environ soixante cinq logiciels utilisées dans le premier et le second degré dont un qui  a été intégré dans la clé USB « Etamine », distribuée aux candidats au CAPES et à l’Agrégation Interne de SVT.

    La réalisation d’un logiciel commence par un scénario personnel ou proposé par un collègue. Ensuite je commence à créer l’animation avec le logiciel Médiator, celui-ci programme à ma place et me permet de me concentrer sur mon animation. Pour illustrer certaines applications et/ou une relecture, je demande de l’aide comme par exemple pour le logiciel « Volcan ». Pour cette production, le volcanologue Jacques-Marie Bardintzeff accepte de me fournir des photographies, des vidéos et d’assurer la relecture des informations scientifiques apportées par cette application.

    Il y a environ quatre ans, un collègue marocain me contacte pour me demander s’il est possible de réaliser une version en arabe du logiciel Plante. J’accepte sa proposition, et je réalise une version arabe/français avec les textes traduits que me transmet ce collègue. L’année suivante, le Centre Pédagogique Basque Ikas me contacte pour me demander de réaliser une version en basque de mon logiciel Cloporte. Après le basque, je réalise huit productions en français et en anglais.

    Introduction du jeu dans mes logiciels

    Il y a un peu plus d’un an, suite à mes rencontres avec Idriss Aberkan, un jeune chercheur qui est chargé de cours à l’Ecole Centrale Paris, j’ai décidé d’introduire la composante jeu dès le départ de la création, ce qui a donné le jeu « Dans la peau d’un scientifique ».

    Dans cette production les élèves endossent, pour le moment, l’habit de deux scientifiques Lazarro Spallanzani et Jean-Henri Fabre. Mes élèves apprécient beaucoup cette nouvelle approche où le parcours est moins dirigé, où il est possible de faire des erreurs, de ne pas trouver tout de suite. Ils refont plusieurs fois le parcours proposé pour terminer sans fautes.

    Un de mes derniers projets est un logiciel multilingue (breton, basque, provençal, azéri, allemand, italien, anglais, arabe, espagnol, portugais, hindi et latin) Ce projet collaboratif avec d’autres enseignants,  permet d’aller plus loin dans le « mariage » des SVT et des langues. Tout ce travail a été réalisé avec de nombreuses collaborations : des lycéens et des collègues français et étrangers, …. D’autres langues seront proposées, actuellement, en Suède, des lycéens traduisent le texte en suédois. Je recherche des traducteurs plus particulièrement en chinois, russe et japonais.

    Mon  dernier projet « Génétique 3ème » est en ligne depuis quelques jours. Ce logiciel permet aux élèves de revoir d’une façon ludique l’ensemble de la  génétique de 3ème (presque 1/3 du programme).

    Plus d’infos :
    Tous mes logiciels : http:///www.e-svt.fr

    Le site de partage pédagogique : http://44.svt.free.fr

    Le groupe Facebook SVT44 : https://www.facebook.com/groups/51442418643/

    Le compte Twitter : https://twitter.com/#!/svt44 

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    Jean-Pierre Gallerand – Agrégé de SVT – Collège Théophane Vénard à Nantes

  • 25 recommandations pour aider les parents à « faire apprendre » les technologies aux enfants

    25 recommandations pour aider les parents à « faire apprendre » les technologies aux enfants

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    « Comment protéger son enfant », « comment interdire l’accès à son enfant », etc.

    « Aujourd’hui on parle trop de sécurité et pas assez d’autres éléments qui me semblent importants », déclare Thierry Karsenti.

    « Je pense fortement qu’il y a une fracture numérique qui se dessine chez nos jeunes et ce, quelque soit le niveau de vie économique ».

    Il parle de fracture numérique de « 2ème » niveau, c’est à dire que tous les jeunes d’aujourd’hui savent se servir du numérique, mais, alors que certains utilisent les technologies pour apprendre, d’autres, s’en servent uniquement pour socialiser ou pour jouer.

    C’est de ce constat que lui est venu l’idée de « faire des recommandations » pour les parents ; et le premier lot issu de sa réflexion est « comment puis-je aider mon enfant à apprendre avec les technologies ? » de l’éducation aux médias en quelque sorte.

    Un extrait de ce premier lot est :

    « Il faut s’informer des technologies présentes dans notre société, tout particulièrement celles populaires auprès des jeunes ».

    « Il faut amener son enfant à développer un esprit critique et constructif face aux technologies et à Internet ».

    La deuxième partie de la liste de recommandations est liée à l’importance d’ouvrir un dialogue avec son enfant vis à vis de ces technologies « afin de trouver un juste équilibre entre technologies ou pas de technologies du tout, quand les utiliser, les moments avec ou sans technologies » :

    « Il faut planifier, de façon collaborative avec son enfant, des règles précises d’usages ».

    « Il faut parler de technologies à d’autres parents ou amis qui ont un enfant du même âge ».

    Et enfin, le troisième lot parle de sécurité, de prévention, de cyber-intimidation.

    « Il faut parler à son enfant de cybe-rintimidation à la fois pour prévenir mais aussi pour agir ».

    « Il faut amener son enfant à être responsable de ce qu’il fait ou ne fait pas avec les technologies ».
    Plus d’infos :

    Retrouvez toutes les recommandations de Thierry Karsenti sur http://karsenti.ca/25/

     

  • Eduthèque, le nouveau service public de ressources numériques

    Eduthèque, le nouveau service public de ressources numériques

    Le portail Eduthèque est un service de mise à disposition des ressources des grands établissements publics à caractère scientifique et culturel qui permet à l’enseignant une fois authentifié, d’accéder à un éventail de ressources choisies pour préparer ses cours, les utiliser en classe ou faire travailler ses élèves à la maison, « le tout dans un cadre pédagogique, dans la classe “augmentée“ », souligne Alain Thillay.

    Cette opération est aujourd’hui en route grâce à une mise en commun de compétences de plusieurs partenaires et se fait l’écho de l’idée de collaboration et de co-construction que souhaite instaurer le Ministère en répondant parfaitement à l’un des objectifs de la stratégie du numérique éducatif mise en place par Vincent Peillon.

    Comment ça marche ?

    C’est très simple : les enseignants vont pouvoir créer un compte à partir de leur adresse électronique professionnelle sur laquelle ils recevront un mail de manière à garantir aux établissements partenaires que les inscrits sont bien enseignants.

    Que puis-je trouver à l’intérieur ?

    Tout l’intérêt de ce service est bien d’accéder à une offre pédagogique riche et variée à partir d’un menu à plusieurs entrées, par thèmes comme « arts et lettres », « sciences et techniques » ou encore « sciences humaines et sociales » ; ou bien par les partenaires en direct « BNF, CNES, INA, IGN Edugeo etc » qui proposent des contenus granulaires que l’enseignant pourra, grâce à une authentification unique, utiliser, télécharger pour tout ou partie de son cours.

    Alain Thillay tient d’ailleurs au sujet du téléchargement « que c’est un grand effort qu’ont entrepris nos partenaires pour permettre la constitution de documents pédagogiques avec les élèves » et il ajoute « que toutes les ressources restent hébergées chez nos différents partenaires ».

    Que puis-je faire ou ne pas faire ?

    Comme nous l’avons dit précédemment, l’enseignant peut se servir de toutes les ressources du portail, en ligne ou en téléchargement pour créer ses propres scénarios pédagogiques. Il peut tout à fait envisager de les déposer sur un ENT  ou bien son scénario pédagogique  sur les pages disciplinaires dédiées des académies ou du ministère ; en revanche, la diffusion de ces ressources via des blogs personnels ou supports de même genre, est à proscrire.

    Démonstration courte mais très instructive sur le type de ressources trouvées sur Eduthèque et les champs possibles d’usages à envisager, à suivre en regardant la vidéo ci-contre.

    Enfin, pour conclure sur une note positive tournée vers l’avenir pour un projet déjà ambitieux et prometteur, Alain Thillay annonce l’arrivée de prochains établissements publics sur la plateforme et donc de prochaines ressources : « Nous sommes partis dans une dynamique qui fait que l’offre des partenaires que nous avons aujourd’hui doit déjà s’enrichir et être renouvelée et l’offre de nouveaux partenaires doit arriver au fil du temps ».

    « Nous sommes bien dans du service public du numérique éducatif ; c’est maintenant aux enseignants de s’inscrire sur le portail, aux enseignants d’utiliser ces ressources pour créer des scénarii pédagogiques que nous espérons retrouver sur les sites académiques, dans les édubases etc ».

    Avis aux enseignants : rendez-vous  sur edutheque.fr

    Liens à visiter : http://eduscol.education.fr/cid72338/edutheque.html

    Et http://www.education.gouv.fr/cid72353/edutheque-des-ressources-scientifiques-et-culturelles-publiques-pour-enseigner.html

  • Tactice, une offre tablettes « prêtes à l’emploi »

    Tactice, une offre tablettes « prêtes à l’emploi »

    Cette offre propose un pack clé en main à moins de 15000 Euros HT incluant tous les éléments nécessaires pour une utilisation immédiate :

    * Matériels : quinze tablettes de format 10 », une malle de rangement de rechargement incluant un routeur wifi, un projecteur associé à un dispositif d’interactivité, un ordinateur portable, un boitier de projection sur écran.

    * Logiciels : des ressources spécifiques pour un usage en écoles primaires et pré-installées sur les tablettes, un logiciel d’échange de fichiers entre ordinateur portable enseignant et tablettes élèves.

    * Prestations : mise en configuration, livraison, formation de prise en main, support et hot-line.

    * Connectivité mobile assurée par des mini routeurs 3G/4G, utilisable à la fois dans l’école et en dehors de l’école, qui permettront des accès à internet même en l’absence de raccordement de type ADLS ou Fibre, de réseau local, ou de wifi dans l’école.

     

    Cette offre, appelée « Tactice », permettra aux municipalités d’équiper leurs écoles de façon simple, rapide, et à cout contrôlé puisqu’aucune fourniture supplémentaire ne sera nécessaire. Elle sera dans un premier temps proposée en Ile de France Ouest par les commerciaux de chez Orange.

     

    Plus d’infos :

    Reconnue nationalement, (Maskott siège au Conseil National de l’innovation et de la Réussite Educative), Maskott est une société fondée par des enseignants spécialisée dans le multimédia éducatif depuis 2004. Elle conçoit, réalise et vends des solutions pédagogiques et multimédias à destination des établissements scolaires et structures de formation.
    Maskott est notamment lauréat de l’appel à projet E-Education lancé par le ministère de l’Education Nationale dans le cadre des Investissements d’Avenir avec le projet « Tactileo  » qui propose une nouvelle approche de la salle de classe réunissant les interfaces tactiles d’une classe (tables interactives, tablettes, tableau et sol interactifs …) au sein d’un véritable écosystème pédagogique, synchronisé de manière transparente, permettant la conception et la diffusion de contenus pluri-médias interactifs.

  • 10 façons dont Acer Classroom Manager peut aider les enseignants

    10 façons dont Acer Classroom Manager peut aider les enseignants

    Acer vise à promouvoir une nouvelle forme d’interaction entre les enseignants et les étudiants par l’introduction et l’utilisation de la technologie pour aider les étudiants à acquérir toutes les compétences dont ils auront besoin pour rivaliser sur un marché mondial toujours plus numérique.

    Et ceci commence dans la salle de classe avec l’Acer Classroom Manager qui combine une surveillance et une gestion perfectionnées des PC de la salle de classe avec un enseignement et un apprentissage multimédias.

    Avec son interface intuitive, spécifiquement conçue pour vous permettre de vous concentrer sur l’enseignement plutôt que de vous préoccuper de la manière d’utiliser le logiciel, Acer Classroom Manager permet de créer du contenu de cours plus passionnant tout en vous aidant à gérer facilement les PC de votre salle de classe pour garder les étudiants au travail.

    Allumer et connecter les ordinateurs
    Depuis l’ordinateur de l’enseignant, un simple clic permet d’allumer l’ensemble des ordinateurs dans la salle de classe et de les connecter afin de gagner un temps précieux en début de cours. À la fin de la journée, il en va de même pour déconnecter et éteindre l’ensemble des ordinateurs dans la salle de classe.

    Maintenir les étudiants au travail et éviter les distractions
    Éviter que les étudiants soient distraits pendant le cours et les garder au travail en limitant l’accès à certains sites Web et applications. Si nécessaire, il permet d’empêcher totalement les étudiants d’utiliser leurs ordinateurs à l’aide de la fonctionnalité de Verrouillage de souris et de clavier.

    Lancer des applications et des sites Web pour les étudiants
    Gagner du temps en lançant les applications ou sites Web sur tous les ordinateurs des élèves simultanément. Ce logiciel permet également à l’aide de la Barre d’information étudiant de fournir des raccourcis aux étudiants vers l’ensemble des documents, dossiers, applications et contenus Web dont ils ont besoin pendant le cours.

    Surveiller en temps réel l’activité de l’ensemble des étudiants de manière visuelle et audible
    Regarder et écouter ce que font les étudiants en utilisant des affichages intuitifs par onglets de l’ordinateur de chacun des étudiants. Le logiciel permet également de réaliser une capture d’écran du bureau d’un étudiant pour enregistrer ses progrès ou mettre en évidence une chose qu’il ne devrait pas faire.

    Montrer le bureau de l’enseignant, une vidéo ou une application aux étudiants
    Expliquer aux étudiants en montrant l’écran de l’enseignant, du contenu multimédia ou en mettant en avant le travail d’un autre étudiant en montrant son écran au reste de la classe.

    Partager facilement du contenu avec les étudiants
    Partager des fichiers ou des dossiers avec les étudiants par un simple glisser-déposer vers leur bureau ou leur bibliothèque de documents. Le logiciel permet également de distribuer et ramasser des travaux tout en organisation le travail terminé de chaque étudiant dans son propre dossier individuel.

    Diminuer les frais en gérant et contrôlant l’accès à l’imprimante
    Économiser de l’argent et libérer l’imprimante en contrôlant et surveillant l’utilisation de celle-ci, définir des quotas et empêcher les étudiants d’imprimer deux fois la même chose.

    Communiquer efficacement avec les étudiants
    Envoyer un message aux étudiants, chatter individuellement en toute discrétion ou collaborer en groupe. Les étudiants peuvent également demander de l’aide à l’enseignant sans que le reste de la classe ne soit informé.

    Programmer les cours et fournir un compte rendu de fin de cours efficace
    Programmer les activités des cours et fournir aux étudiants un Journal d’étudiant personnalisé
    résumant le sujet pour qu’ils puissent le consulter ultérieurement.

    Questionner et évaluer les étudiants
    Tester la compréhension et les connaissances des étudiants en utilisant un éventail de questions audio, visuelles et écrites. Les tests sont notés automatiquement et les résultats peuvent être montrés aux étudiants. Le logiciel permet également d’utiliser des questionnaires d’étudiants afin de pouvoir donner des commentaires instantanés.

    Plus d’infos :
    Acer Classroom Manager est GRATUIT pour tous les clients Acer dans le domaine éducatif

     

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  • Portraits de l’Ecole du Futur : le nouveau livre blanc

    Portraits de l’Ecole du Futur : le nouveau livre blanc

    Après s’être interrogée sur la formation de nos futurs dirigeants*, Grenoble Ecole de Management, l’Ecole de la CCI de Grenoble, signe un nouveau livre blanc « Portraits de l’Ecole du Futur».

    Les principaux axes de réflexions sont déclinés en 6 chapitres avec pour fil conducteur le retour de la pédagogie:

    • Enseigner dans l’école du futur,
    • Etudier dans l’école du futur,
    • Travailler dans l’école du futur,
    • Vivre dans l’école du futur
    • Rechercher dans l’école du futur
    • Recruter dans l’école du futur

    Comme la précédente édition, la vision de Grenoble Ecole de Management est complétée de témoignages d’entreprises (Accenture, Alcatel, April, Axa, Capgemini, Casio, Cisco, Crédit Agricole, GDF SUEZ, L’Oréal, Lafarge, Total), mais également de journalistes anglais et américains spécialistes des questions d’éducation (The Economist et BizEd).

    Parmi les conclusions proposées :

    • La nécessité pour toute institution d’enseignement de définir une mission claire dont il découlera un plan de développement cohérent.
    • Le grand retour de la pédagogie qui sera la principale plus-value des établissements.
    • La nécessaire stimulation de l’étudiant par la multiplication des occasions et modalités d’apprentissage, mais aussi le principe directeur que la technologie ne sera qu’un moyen et non une fin.

    Au-delà de ces conclusions, Jean-François Fiorina, directeur adjoint de Grenoble Ecole de Management y détaille les conséquences pour Grenoble Ecole de Management et les principaux chantiers de l’Ecole grenobloise pour les années à venir.

    * « Portrait de l’école du futur » est le deuxième opus d’une collection de livres blancs lancée en 2012 et dont le premier ouvrage s’intitulait « Former les dirigeants de 2030 ».

    Plus d’infos :
    Télécharger le livre blanc

  • 4 compétences majeures en éducation aux médias et au numérique

    4 compétences majeures en éducation aux médias et au numérique

     

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    4 compétences majeures explicitées

    Etabli avec un groupe de travail qualifié (enseignants, universitaires, cadres d’associations éducatives, inspecteurs pédagogiques et experts de la formation), ce cadre de référence est présenté sous la forme d’un référentiel de base visant « à embrasser toute l’étendue de l’éducation aux médias de manière à en dégager la spécificité et à prévenir les malentendus encore courants qui ramènent cette éducation à l’usage des médias comme outils de formation, à l’apprentissage de l’utilisation des TIC, à la critique de type historique…) ».

    L’objectif de ce document est donc de proposer un modèle qui clarifie la notion d’éducation aux médias avec l’approche « que le foyer thématique de cette éducation se situe dans l’usage que tout un chacun fait des médias dans la vie courante, des bénéfices qu’il en tire, des contraintes qu’il en subit, des risques qu’ils peuvent lui faire courir. »

    Cadre théorique utile

    Ce travail dresse donc un cadre théorique utile pour les professionnels qui souhaitent le décliner « en pratiques pédagogiques concrètes en fonction de la variété des publics de l’éducation aux médias. »

    Le résultat en est donc un dossier exhaustif qui couvre les compétences de façon formelle : celles qui fondent une lecture critique et réfléchie des médias ; une vision qui comprend et intègre le numérique sans oublier les médias classiques (radios, TV, Presse écrite…).

    Sommaire du dossier : les compétences en éducation aux médias : un enjeu éducatif majeur

    Partie 1 : Introduction au cadre général de compétences
    Dont…
    Qu’est-ce que la littératie médiatique ?
    Qu’est-ce qu’un média ?
    Quelles sont les dimensions des objets médiatiques ?
    4 catégories d’activités médiatiques

    Partie 2 : Panorama des compétences en éducation aux médias
    – Les compétences en lecture médiatique
    – Les compétences en écriture médiatique
    – Les compétences en navigation médiatique
    – Les compétences en organisation médiatique

    Plus d’infos : article original ici

    Le Conseil Supérieur de l’éducation aux medias

    Accéder au document de référence ici