Étiquette : Montreal

  • Les nouvelles compétences liées au numérique

    Les nouvelles compétences liées au numérique

    Interview de Thierry Karsenti, professeur à l’université de Montréal à la faculté des sciences de l’éducation. Il vient parler au micro de ludomag de toute une série d’articles qu’il a publiés sur les « Nouvelles compétences liées au numérique ». En d’autres termes, « que souhaite t-on que les jeunes maîtrisent au niveau du numérique »?

    « Nous avons également beaucoup travaillé sur le concept de passivité des élèves avec le numérique car c’est un véritable fléau au Canada« .

    « L’idée est maintenant de mettre les élèves en action ».

    Quid du « T » de « Technologie » qui aurait tendance à éloigner les enseignants de l’envie de se plonger dans les usages du numérique…
    Bilan sur l’usage des tablettes par les lycéens à Montréal…

    Interview réalisée à Ludovia#14 par Michel Guillou et Christophe Batier.

     

     

  • Sommet du iPad et du numérique en éducation

    Sommet du iPad et du numérique en éducation

    Ces 18 et 19 mai s’est tenu au palais de Congrès de Montréal le grand rendez-vous annuel du Sommet de l’iPad et du numérique en éducation et le Colloque international en éducation dont le thème cette année était : Enjeux actuels et futurs de la formation et de la profession enseignante.

     

    NAO, le grand héros de cette conférence

    NAO est un robot humanoïde programmable développé par la société Aldebaran Robotics, une start-up française de Paris.

    Thierry Karsenti, de l’université de Montréal. Directeur du CRIFPE (Centre de recherche interuniversitaire sur la formation et la profession enseignante) et Titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les technologies en éducation, a accompagné NAO lorsque ce dernier a présenté la première conférence scientifique prononcée par un robot humanoïde.
    NAO avait aussi son kiosque personnel au Salon des exposants.

    L’équipe du professeur Karsenti a réalisé trois recherches exploratoires en mettant 3 de ces robots au service de l’éducation. Par son côté social, NAO parle, il est avantageusement utilisé auprès d’élèves ayant un trouble du spectre de l’autisme et en adaptation scolaire, ainsi que pour l’apprentissage de la programmation par tous les élèves du primaire et du secondaire.

    Conférence d’ouverture

    Ron Canuel, Président-directeur général de l’ACE (Association canadienne d’éducation) et Nancy Brousseau, Directrice générale de la FEEP (Fédération des établissements d’enseignement privés) ont partagé l’un son expérience pan-canadienne et l’autre son expérience de fille de terrain.

    Pour Ron Canuel, peut-on parler de virage ou de mirage? Les Baby Boomers forment la plus forte proportion de la population canadienne et leur intérêt d’investissement politique est en santé, car il vieillissent et les routes pour voyager confortablement pendant leurs dernières années de vie active.

    L’éducation n’est pas la priorité de ces citoyens qui ont le plus haut taux de participation aux élections. La structure du système d’éducation et la mentalité des enseignants sont deux autres facteurs qui font obstacle aux changements en éducation. Il conseille en terminant de pratiquer ces deux qualités gages de réussite; la sagesse et le courage.

    L’innovation en éducation : Resistance is futile dit Nancy Brousseau. Pourquoi faire? parce que le niveau de motivation des élèves n’est plus que de 45%.

    Dans un tel contexte elle cite Erica Jong : Si vous ne risquez rien, vous risquez davantage. Quoi faire? être conscient que les écoles sont très différentes les unes des autres. C’est 22 pistes que propose Nancy, allant de favoriser des apprentissages authentiques, impliquer la communauté dans les décisions jusqu’à développer une culture de collaboration et d’innovation. Quant à Comment faire? Réussir un changement est similaire à un processus de deuil, dit-elle.

    Il faut abandonner le passé et se diriger vers un avenir VICA : volatil, incertain, complexe et ambigu.

    Savoir faire des choix

    Quoi choisir parmi plus de 750 présentations quand on ne dispose que de 5 blocs horaires le jeudi et six le vendredi?

    Raoul Kamga et Jean Nicolas Proulx ont traité du projet Smartcity où les apprenants planifient et bricolent une ville. Puis, en robotique, ils créent un programme pour que leur robot circule dans la ville. Tout ça réalisé par des élèves de 8 à 12 ans.

    Normand Brodeur, Directeur du service aux écoles de la FEEP, que les participants à l’Université d’été de Ludovia#14 en août prochain auront le plaisir de rencontrer, a traité de Médias sociaux et identité numérique: un miroir déformée?

    Autrefois, dit-il, nous nous passions de petits papiers en classe, maintenant le bras de nos élèves s’est allongée, et c’est par les réseaux sociaux qu’ils discutent à notre insu pendant nos cours. Quant aux «Fake news» personne n’est immunisé. « Pus une rumeur est répétée, plus elle devient plausible » rappelle-t-il.

    De plus, tous aiment les articles dont le contenu les réconforte. Quant à la formation de nos élèves aux médias sociaux, voici deux suggestions de Normand. Lorsqu’on donne un micro aux élèves, être entendu par d’autres les aide à nuancer leurs propos.

    Il nous a aussi guidé vers le site ME and MY SHADOW, un projet qui aide à contrôler la trace que nous laissons sur ces bulles médiatiques aux quelles nous participons avec tant d’enthousiasme.

    La conférence principale a été présentée par monsieur Guy Rocher, sociologue, que Jean-François Cardin de l’Université Laval a présenté à la japonaise : «Un trésor national vivant» et j’ajouterais en merveilleuse forme à la fois physique et intellectuelle pour ses 92 ans.

    C’est avec grand bonheur que j’ai entendu sa présentation sur la transformation réussie du système d’enseignement au Québec, dans les années soixante. J’espère que la prochaine étape qui s’amorce par l’arrivée du numérique se fera avec autant d’harmonie. « Éduquer, c’est encourager la curiosité et la probité intellectuelle. L’ennemi de l’enseignement, celui qu’il nous faut vaincre, c’est l’ignorance, a-t-il dit .» Et avec l’expérience des sages, il nous a souhaité : Une vie heureuse parce que vie curieuse.

    Le visuel est un montage réalisé grâce à Photovisi.

  • L’adoption d’innovations pédagogiques

    L’adoption d’innovations pédagogiques

    Jacques Viens, Directeur du Département de psychopédagogie et d’andragogie à l’Université de Montréal a assisté au C2E 2016 à Poitiers. Nous avons profité de sa présence pour l’interroger sur un sujet de ses travaux à savoir « l’adoption d’innovations pédagogiques ».

    Avec les nouvelles technologies, les chercheurs essaient de mettre en place de nouveaux usages. Et ce que souligne Jacques Viens est que les usages sont abordés différemment par les personnes : « bien souvent, il y a des détournements très riches mais aussi des usages de surface qui ne vont pas très loin« .

    Il part du principe, bien ancré maintenant que « au-delà de mettre les outils dans la classe, il faut penser à comment on va les utiliser et comment on va faire que les enseignants vont savoir les utiliser d’une façon qui va permettre à leurs apprenants d’en tirer un profit maximum« .

    L’adoption doit être par les étudiants et par les enseignants.

    Découvrez le développement de la réflexion de Jacques Viens sur ce sujet dans la vidéo ci-contre.

    Crédit photo : Ninon Louise Lepage

  • Retour sur le EdCamp Montréal 2015, un modèle « tous participants »

    Retour sur le EdCamp Montréal 2015, un modèle « tous participants »

    Peu à peu, près d’une cinquantaine de personnes m’y rejoignent pour participer au quatrième CampEd (francisation de EdCamp) Montréal.  Cette population est hétérogène.  Il y a des anglophones et des francophones, des enseignants du primaire, du secondaire, des enseignants auprès d’élèves ayant des difficultés d’apprentissage, des membres de la direction des écoles, des étudiants au doctorat, des représentants du RÉCIT, un réseau du ministère de l’Éducation du Québec axé sur le développement des compétences des élèves par l’intégration des TIC ou de Carrefour éducation, un portail éducatif qui propose des ressources didactiques aux enseignants québécois.

    Ce qui nous réunit en ce samedi, cette journée de congé,  sont l’amour de l’éducation et l’intérêt pour le numérique.

    Un EdCamp ou CampEd,  c’est une non-conférence.  EdCamp s’inspire du modèle des BarCamps, ces non-conférences ouvertes sous forme d’ateliers-évènements participatifs : « pas de spectateurs » – « tous participants ».

    Le premier EdCamp a eu lieu en mai 2010 à Philadelphie.  La EdCamp Foundation fut créée en décembre 2011 et les premiers EdCamps tenus dans une autre langue que l’anglais fut EdCamp Stockholm le 31 octobre 2011 (en suédois) et EdCamp Montréal le premier novembre 2011 (en français).

    EdCamp Montréal est le seul EdCamp bilingue (français/anglais) au monde.

    Pierre Poulin, un dynamique éducateur a assisté à deux EdCamps à New York avant de lancer l’aventure montréalaise,  À son retour il a réservé les noms EdCamp Montréal et EdCamp Québec au Canada.  L’organisation de EdCamp Québec a été confié à Audrey Miller. Le but de Pierre Poulin en organisant ces journées de rencontre est de donner la chance à ses collègues éducateurs de découvrir de nouvelles pratiques éducatives et leur permettre de faire connaître leurs réussites aux autres participants.

    Les deux premiers EdCamps se sont tenus à l’école Wilfrid-Bastien grâce à l’autorisation de la directrice, madame Isabelle Massé.

    EdCamp est un réseau international auquel participe des éducateurs qui se rencontrent de manière informelle.  Il n’y a pas de thème déterminé à l’avance. Chaque participant peut proposer un sujet de discussion de son choix ou circuler d’un groupe à un autre selon ses intérêts.  C’est un modèle innovateur et dynamique de formation professionnelle pour les éducateurs. Et au EdCamp on ne paie que pour la bouffe.

    La journée commence par un café, quelques croissants et chacun se présente aux autres.  Les participants venaient non seulement de Montréal et sa banlieue mais aussi de Québec (275 km), Sherbrooke (149 km) et Gatineau (193 km).

    On distribue les post-it, petites feuilles autoadhésives  sur lesquelles chacun écrit le sujet dont il aimerait discuter.  Chacun colle sa proposition sur un tableau.   Un organisateur « organise », regroupe les questions en thématiques communes. Ce jour-là, neuf sujets furent retenus, six en français, trois en anglais.

    La journée est divisée en trois ou quatre sessions, chaque session propose trois ou plusieurs ateliers selon le nombre de participants.

    Le premier atelier auquel j’ai pris part : comment intégrer le numérique à notre enseignement?  était très populaire.  Les participants s’accordent sur l’importance d’y aller graduellement.  On cite le modèle SAMR pour Substitution, Amélioration, Modification et Redéfinition. Puis on échange des informations, chacun rapporte son expérience, des sous-groupes se forment, on questionne l’un ou l’autre sur l’usage d’un logiciel favori et c’est déjà l’heure d’aborder le deuxième atelier.

    Mon choix s’est porté sur Google pour l’éducation, un ensemble dont j’étais très curieuse. Les utilisateurs aguerris se montrent très satisfaits car Google Apps semble leur fournir l’ensemble des outils dont ils ont besoin pour être efficaces : agendas, messagerie électronique, éditeur de documents et quantité d’autres.

    À l’heure du lunch nous mangeons tous ensembles à de grandes tables.  Les échanges et discussions se poursuivent en toute collégialité.

    Pour ma troisième session, après le repas, j’ai choisi de participer à un Speed dating, qui malgré ce nom suggestif n’a rien d’un site de rencontre. Chaque participant qui le désire prend environ cinq minutes pour présenter un logiciel qui lui plaît particulièrement.  STUDYO, Showbie, BookCreator, Padlet, Thinkling, Aurasma, Tiny.cc, ThatQuiz . . . ouf ! c’est passionnant !

    La journée se termine dans la grande salle où tous réunis nous jouons à « Ça passe ou ça casse », version française What Sucks, what rocks !  traduction imaginée par Pierre Poulin suite à la discussion avec l’inventeur de ce type d’atelier à EdCamp New York à l’Université Columbia.

    Suite à un énoncé de l’animateur, les participants iront à droite ou à gauche selon qu’ils sont favorables ou non au propos.  Les indécis restent au centre.  À tour de rôle on argumentera pour tenter de convertir l’adversaire, en toute camaraderie.

    Voici deux sujets discutés ce samedi :
    êtes-vous d’accord ou non pour qu’il y ait de l’école pendant douze mois ;
    êtes-vous d’accord ou non pour l’évaluation des enseignants (nous n’avons plus d’inspecteurs des écoles au Québec).

    C’est cordialement que se termine cette journée dont chacun sort mieux informé, stimulé, prêt à faire un pas de plus vers l’intégration des technologies numériques à son enseignement.

    Les enseignants bénévoles qui ont permis de réaliser EdCamp Montréal 2015 sont :
    Édith Beaupré, François Bourdon, Tami Brewster, Nicolas Lusignan, Isabelle Marsan, Gilbert Olivier,  Sylvianne Parent, Pierre Poulin, Lydia Richard et Jean Pierre Trudeau.

    Commentaire de la pédagogue

    C’était ma deuxième participation à un EdCamp.  Je suis toujours aussi heureuse de ces journées où j’apprends énormément et je rencontre des tas de personnes formidables.
    Explorez le site ci-dessous. Vous y trouverez non seulement l’historique du EdCamp Montréal mais aussi en bas de page des informations pour organiser un EdCamp et une liste de dix raisons de convaincre vos collègues d’assister à ce type d’évènement.

    Lien : http://edcamp.wikispaces.com/edcamp+Montréal

  • Les devoirs scolaires : que dit la recherche ? Quelles sont les stratégies gagnantes ? Quel apport des technologies ?

    Les devoirs scolaires : que dit la recherche ? Quelles sont les stratégies gagnantes ? Quel apport des technologies ?

    KarsentiOuvragedevoirs_290415Du primaire à la fin du secondaire, c’est parfois plus de 2000 heures que l’enfant passera assis à faire ses devoirs à la maison.

    Peu d’aspects de l’éducation concernent autant l’école et les familles que les devoirs scolaires dont l’efficacité et l’utilité font débat depuis longtemps.

    Les devoirs scolaires : ce qu’en dit la recherche, stratégies gagnantes et apport des technologies (Éditions Grand Duc), a pour but d’apporter des réponses aux questions que l’on se pose sur les devoirs scolaires, à travers une synthèse exhaustive des principaux résultats de recherche sur la question (plus de 300 études analysées).

     Lancement du livre le 30 avril 2015

     

     

     

     

    Pour en savoir davantage, communiquez avec Thierry KARSENTI :

    Thierry KARSENTI, Ph.D.Professeur
    Titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les technologies en éducation
    Université de Montréal
    514-343-2457
    thierry.karsenti@umontreal.ca

  • Tablettes à l’école : les clefs de la réussite

    Tablettes à l’école : les clefs de la réussite

    Je suis forcement influencé par mon propre déploiement, mais les clefs semblent converger vers les quelques points stratégiques.

    Une volonté face à un constat

    Nous sommes d’accord que l’outil ne modifie pas la pédagogie, mais c’est l’outil qui vient seconder la pédagogie mise en place dans l’établissement.

    Le premier point est donc la source même du changement : la nécessité de faire évoluer notre système éducatif pour le mettre plus à l’écoute de nos élèves, afin que ces derniers y trouvent plus naturellement leur place. Le rapport Pisa, comme d’autres, pointe la nécessité de faire évoluer notre façon d’enseigner.

    Les élèves eux-mêmes, l’expriment souvent : « On veut résoudre des vrais problèmes et faire des vraies choses ».
    Ce premier point serait donc le terrain favorable à une mise en place.

    Une formation adéquate

    Pas de changement sans éducation. Cela s’applique également aux enseignants.

    Verbert1_200514La formation doit être d’abord technique pour rassurer ces derniers. Les conférenciers ont tous mentionné des temps de formations plus ou moins longs pour leurs enseignants, mais ces temps en amont sont nécessaires pour les mettre en confiance. De nombreux retours d’expériences montrent que les enseignants auront à gérer eux-mêmes les problèmes techniques en classe.

    La formation doit être pédagogique puis didactique pour permettre aux enseignants de saisir les enjeux de ces technologies éducatives. L’objectif est de montrer que l’outil ne changera pas les problématiques rencontrées, s’ils ne sont pas accompagnés d’un changement de pratiques. Les formations techniques ne sont que la partie visible du changement à amorcer. Le paradigme enseignant est parfois bousculé par l’usage de l’iPad.

    Reste, ce que nombre d’entre eux ont nommé, le défi de la gestion de classe.

    La position physique de l’enseignant change par sa mobilité accrue par le biais du « sans fil ». L’écran ne faisant plus « écran » face à l’élève. L’enseignant est plus naturellement poussé à aller au contact direct de l’élève. Sa position « géographique » change donc, ce que j’avais précédemment nommé « le pouvoir de la craie », s’évanouit au profit d’une position plus centrée sur la médiation des savoirs qui circulent dans la classe.

    Un accompagnement de chaque instant

    Très peu de structure représentée à ce Sommet ont déployé seule leur dispositif. Toutes les équipes éducatives se sont appuyées sur des partenaires qui semblent ici très nombreux. Pour notre part, en France, nous avons quelques revendeurs agréés qui ont cette expertise technique du monde de l’éducation.

    A l’inverse des situations déjà rencontrées dans nos régions, la question du WIFI semble peu proéminente et problématique. Aucune étude à l’heure d’aujourd’hui, ne peut montrer une action de ces ondes sur notre santé… Cependant, une infrastructure raisonnée et expliquée aux parents, comme aux enseignants, semble être un premier pas vers le dialogue sur ce sujet.

    Enfin, les déploiements du coté technique ne sont pas ou très peu évoqués lors de ce sommet. Les partenaires choisis semblent remplir admirablement cette tâche.

    Les parents

    Rien de durable ne se produit sans le soutien des parents.

    Nombreux établissements ont été poussés par les parents d’élèves, ou par l’image que dégage un établissement qui utilise ces technologies. Les parents sont l’intermédiaire privilégié pour faire vivre un virage dans un établissement. Il nous faut leur accord et leur soutien pour opérer également à la maison, l’éducation numérique abordée à l’école.

    Enfin, ce n’est pas tant la technologie qui fait vitrine pour l’établissement, mais le fait que l’établissement ose innover et remettre en question ses pratiques pour faire avancer ses étudiants.

    Pratiques créatives

    Verbert3_200514Les pratiques créatives, sont sur le Sommet, selon moi, monnaie courante. C’est une véritable foire aux bonnes idées !

    Une pratique créative met l’élève acteur d’une production. Il ne complète pas un document existant, ne réalise pas une recherche sur Internet ou à partir d’un livre numérique. L’élève crée une action originale, c’est à dire, qui lui est propre. L’élève produit donc cette action, organisée par l’enseignant et sous son contrôle. Cependant, chaque élève reconnait sa propre production. Ces méthodes apportent une réelle plus-value affective entre l’apprenant et l’apprentissage, gage d’une mémorisation plus efficace.

    Par exemple, l’élève enregistre une video explicative de son action réalisée.

    C’est essentiellement les pratiques créatives que les élèves semblent apprécier dans leurs travaux numériques.
    Cependant, ne perdons pas de vue qu’une pratique créatrive n’est pas forcément innovante, dans le modèle SAMR, précédemment évoqué.

    Pratiques innovantes

    Une pratique innovante, quant à elle, met en oeuvre des actions que l’on ne pratiquait pas ou peu avant. Nombreux sont les exemples parmi les collègues qui mettent en place des « serious games » au sein de leurs cours. Contrairement à l’idée préconçue, il ne faut pas rechercher l’application qui va créer le serious games. C’est la pédagogie de l’enseignant qui dicte une règle de jeux, dans laquelle les élèves s’engagent.
    Ces actions ont été observées en Francais, en Histoire-Géographie, en Maths.

    Je prendrai cette dernière matière pour illustrer mes propos. La découverte de la géométrie dans l’espace par des exercices de pavage (en 6eme par exemple), mais via le jeu, bien connu de nos jeunes élèves: MineCraft (le lego des temps modernes). Un film sur iMovie, peut alors relater les découvertes faites par le biais de ce jeu par exemple.

    Des élèves en décrochage scolaire semblent investis dans ce type d’exercices.

    A l’inverse, les élèves très (trop?) scolaires semblent perdus par ces pratiques, car ne s’y retrouvent pas dans leurs propres systèmes d’apprentissage.
    Nous demandons à nos élèves d’être originaux et créatifs dans leurs productions, mais le sommes nous nous-même? Sommes-nous seulement prêts à l’être? Ce n’est pas ici la technique ou les applications qui sont mises en avant mais l’originalité de la pratique enseignante.

    Je ne pense pas que ce type de production soit à mettre en place systématiquement, mais quand cela s’y prête, cela contribue à préparer nos jeunes élèves à s’ouvrir à d’autres façons de travailler et d’évoluer. (indispensable pour la suite de leurs études)
    Essayons avant d’émettre un jugement …

    Pratiques participatives ou collaboratives

    Ce dernier point dans cette série est peut-être le plus complexe à mettre en oeuvre techniquement. Les pratiques collaboratives en classe nécessitent en amont une réflexion technique. Sans aller très loin, les pratiques exposées sont souvent simplement basées sur des lieux de partages accessibles à tous : Dropbox, youtube… La technique ne semble jamais limitante dans ces pratiques: un seul mot d’ordre :

    « Je travaille d’abord pour moi, j’enrichis les autres et ces derniers m’enrichissent ».

    La plateforme ou la zone de dépôt de document est donc le point central de la classe. Sans aller forcement solliciter une connexion internet, l’iPad de l’enseignant peut être ce point central. Les élèves y puisent les ressources mises à disposition puis y déposent leurs réalisations.

    Les clefs plus complexes à trouver


    – Les éditeurs de manuels scolaires

    Ces retours ne sont cependant pas idylliques. Les manuels scolaires ne semblent pas actuellement répondre aux attentes des enseignants. Tous semblent affirmer que l’édition n’a pas encore pris son envol vers le numérique.

    Un éditeur canadien semble cependant décidé à prendre un virage vers le numérique. Les éditions « Grand Duc », présents sur le salon dans les lieux des exposants, propose des manuels scolaires de qualité qui allient à la fois du contenu et une interaction via des applications tierces ou du contenu enrichi. A quand de telles éditions en France ?

    Les livres numérisés sont pour l’instant une réponse intéressante en terme de poids et de facilité pour jongler entre les manuels mais n’incitent pas à l’ouverture vers l’extérieur.

    – Les problèmes techniques

    Selon une étude de nos collègues Suisses sur le sujet, un enseignant qui utilise cette technologie avec de jeunes élèves sera confronté, dans les 3 premières minutes, à un problème technique, qui sera réglé en moins d’une minute.
    C’est tout d’abord ces questions qui effraient les enseignants. Cela est compréhensible. Nous ne sommes pas techniciens et nous ne souhaitons pas l’être non-plus. Les enseignants qui semblent les plus rassurés par ces méthodes d’enseignement sont les professeurs qui ne sont pas technophiles. Les problèmes techniques trouvent des solutions toujours très rapidement ce qui est, par contre, très rassurant.

    Il n’y a donc pas de recette miracle ou d’assurance réussite. Cependant, avec une réflexion menée avec des personnes habituées à ces pratiques, il est alors possible d’optimiser nos chances de réussite. Ces quelques clefs récoltées à travers les différentes conférences, j’espère, vous permettront de découvrir la pertinence de cet outil.

    Je reste à présent ouvert à toutes questions qui puissent faire avancer nos projets communs.

  • Retour sur le 2e Sommet sur l’iPad en éducation : la parole aux élèves !

    Retour sur le 2e Sommet sur l’iPad en éducation : la parole aux élèves !

    Infobourg_sommetiPad120514

    Par Brigitte Léonard, publié le 6 mai 2014, sur Infobourg

    Les 1er et 2 mai derniers se tenait la 2e édition du Sommet de l’iPad en éducation, à Montréal. Enseignants, conseillers pédagogiques et gestionnaires étaient réunis pendant ces deux jours bien remplis afin d’assister à des dizaines de présentations, d’ateliers pratiques et de conférences traitant de l’utilisation des tablettes en classe, des innovations vécues dans diverses écoles et des changements souhaités en éducation.

    Les élèves étant au coeur de cette rencontre, on leur a, comme l’an dernier, donné la parole lors d’un panel d’élèves utilisant l’iPad ainsi que dans les ateliers « L’iPad et l’iClasse » et « L’utilisation de l’iPad en classe : un speed dating d’applications ». Voici donc ce qu’ils avaient à partager à propos du populaire outil de travail.

    Bien installés aux côtés de M. Thierry Karsenti, animateur du panel, neuf garçons du Collège de Montréal et du Collège St-Jean-Vianney ont répondu avec enthousiasme aux questions qui leur étaient adressées.

    Quelles sont leurs activités et applications préférées? Comment cet outil les aide-t-il à réussir en classe et à la maison? De quelle façon les enseignants gèrent-ils leur utilisation des tablettes? Etc.

    D’entrée de jeu, Hector s’est présenté comme étant un autodidacte qui utilise beaucoup son iPad pour faire des recherches et regarder des vidéos éducatives. Il a ensuite expliqué comment cet outil lui permet de lire plus efficacement, malgré sa dysphasie, à l’aide de la fonction « énoncer » et des audiolivres.

    Membre de l’Escouade DÉ-CLIC du Collège St-Jean-Vianney, Ruddy a souligné la simplicité d’utilisation de la tablette avec laquelle les élèves aiment créer des vidéos ou des diaporamas et prendre des notes en classe. Tellement simple, à son avis, qu’il lui arrive parfois d’aider des enseignants car « ils ne comprennent pas tout »!

    Pour sa part, Angel a dit apprécier le fait de ne plus avoir de limite d’espace pour écrire, alors que Yassin a mentionné sa surprise lorsqu’il a appris qu’il utiliserait le iPad en permanence à son arrivée en 1ère secondaire, puisqu’au primaire, la technologie était peu présente en classe.

    Pour Benjamin, il est motivant d’y lire des romans et l’iPad a l’avantage d’alléger son sac d’école. Lui arrive-t-il d’oublier des livres à la maison? « Oui ! Mais jamais mon iPad ! », a-t-il mentionné le sourire en coin.

    Les jeux et autres divertissements sont-ils problématiques en classe ? Selon ces élèves, certains ont créé, pour reprendre leurs mots, des « massacres » tellement ils étaient populaires ! Cependant, la meilleure façon dont un enseignant peut gérer ces distractions, selon Nobert, c’est « d’arriver très furtivement » près d’eux ou de s’installer derrière la classe afin d’avoir un oeil sur les écrans.

    Malgré tout, tous étaient d’accord pour dire que plus ils se sentent engagés et actifs dans leurs tâches, moins la tentation de jouer est présente pour les garçons, ou d’utiliser les réseaux sociaux pour les filles.

    Dans l’atelier sur l’iPad et l’iClasse, les élèves du primaire qui présentaient des applications accompagnées de leurs propres productions ont impressionné les participants. Calmes, maniant leur iPad de mains de maîtres et s’exprimant très clairement, ils ont expliqué qu’en classe, ils ont le choix d’utiliser les outils et les applications qu’ils jugent les plus appropriés pour réaliser leurs travaux.

    Leur enseignant, François Bourdon, a également mentionné que la différenciation pédagogique était amplement facilitée avec l’utilisation des tablettes, alors que Pierre Poulin, l’autre enseignant, les qualifiait de « facteur saut du lit » en parlant de l’engagement qu’elles suscitent chez les élèves, comme chez les enseignants, des iClasses.

    Pendant ce temps, dans une autre salle avait lieu le Speed dating d’applications par des élèves, « les vrais experts » selon Sonya Jean, leur enseignante.
    Aux dires des participants ayant assisté à cette présentation, les jeunes ont relevé le défi haut la main! Rafraîchissants à souhait, impliqués et authentiques, ils ont su démontrer que, plus que jamais, ils ont leur place dans les rencontres en éducation.

    Souhaitons que cette tendance se maintienne car leur présence sait nous ramener vers l’essentiel dans nos pratiques !

    Article et photo Brigitte Léonard

    À propos de l’auteur Brigitte Léonard enseigne au 1er cycle du primaire au Campus Mont-Tremblant, à la CS des Laurentides. Passionnée du monde de la technologie et reconnue comme « Enseignante distinguée Apple » (ADE), elle partage ses découvertes et travaux sur son blogue : http://brigitteprof.brigitteleonard.com

  • Retours « à chaud » du Sommet de l’iPad à Montréal : pédagogie générale

    Retours « à chaud » du Sommet de l’iPad à Montréal : pédagogie générale

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    Deux éléments me viennent immédiatement à l’esprit, avant de consulter mes notes durant la douzaine de conférences auxquelles j’ai assisté :

    Une communauté très active

    Environ 60 000 iPads sont sur le territoire Canadien.

    La communauté des utilisateurs éducatifs, ainsi que les personnes ressources : informaticiens, conseillers TIC (Très nombreux et très efficaces) se connaissent. Chaque découverte, chaque essai est très vite partagé. Cette logique de partage est naturel, par conséquent, ils apprennent très vite et très efficacement. Les résultats sont publiés et donc partagés : ainsi, nos « hôtes », Thierry Karsenti et Aurélien Fievez, ont publié un livre et un rapport très pertinent. Ce dernier est sans parti pris. Les faits sont basés sur une étude récemment réalisée.

    « Nous avons également questionné les enseignants sur les défis que comportait lusage quotidien de la tablette tactile en classe. Tout comme les élèves, ils ont été très nombreux à souligner que la tablette constituait avant tout une source de distraction majeure pour les élèves. Les difficultés pour les élèves à produire des longs textes ont aussi été mentionnées par plusieurs enseignants, tout comme les défis inhérents à la gestion des travaux scolaires.

    Comme les élèves, plusieurs enseignants ont souligné les problèmes de certains manuels scolaires, notamment ceux où les élèves devaient tous, en même temps, être connectés à Internet pour y avoir accès. Enfin, quelques-un ont même indiqué que cela pouvait avoir chez certains élèves un impact négatif sur leur réussite scolaire ».

    Ces mots ne sont pas ceux que j’attendais de l’auteur d’un tel sommet, mais les faits qui suivent ces constats, sont sans appel :

    « Nos résultats montrent que les avantages dépassent les défis rencontrés ». Ainsi, le ton est donné dès l’ouverture de ce sommet par la présentation de cet ouvrage.

    Des réactions rapides

    Sur les deux jours de sommets des centaines de tweets se sont échangés. Ici, les personnes ne s’échangent aucune carte de visite, on se tweete !

    Dans les prochains jours, je vous proposerai une sélection de ces tweets pour ceux qui n’ont pas accès à ces derniers qui mettent en avant quelques partages très pertinents. Ainsi, des dizaines d’iPads ou d’ordinateurs dans la salle sont sur twitter à chaque instant. Chacun réagit de manière constructive pour compléter le discours entendu, vérifier, affiner les chiffres avancer ou illustrer le contenu. La communauté se révèle ainsi.

    De nombreuses personnes absentes suivent le congrès de cette façon également. Certains ici se rencontrent pour la première fois physiquement, entre deux conférences, pour mettre un visage sur un pseudo twitter déjà connu.

    La culture est réellement différente. Ce don naturel du partage explique, selon moi, une grande partie de leur avance pédagogique.

    La pédagogie, cœur du congrès

    On peut penser à la lecture du titre brut du sommet, que c’est une population de geek chevronnée qui va se rencontrer et se conforter dans leurs choix matériels. Il n’en est rien !… 80 % des conférences sont pédagogiques.

    Tous ici sont enseignants ou responsables de déploiement de tablettes et tous ont une idée en tête : quel est l’apport de cette technologie sur ma pédagogie ?

    Par contre, 100% des conférenciers ont apporté la preuve que l’outil sert leur pédagogie et qu’ils ne sont pas au service de l’outil.

    Le plus grand défi noté durant le discours d’ouverture de M. Karsenti est : « le défi de gestion de classe ».

    Il ne faut pas oublier l’adage qui a été le nôtre durant 2 jours : « une activité ennuyante reste ennuyante, même sur l’iPad ».

    En effet, il est normal de passer par la voie de la substitution avant d’aller s’aventurer, éventuellement sur la voie de l’innovation. Le modèle SAMR (de Ruben Puentedura) est très souvent cité ici, comme exemple de mise en place de l’iPad dans une classe :

    Une première phase dite “d’amélioration” se découpe en 2 parties :

    . La substitution :

    on ne fait que réutiliser ce que l’on a déjà, il n’y a pas de modification réelle

    Exemple : lipad ne sert qu’à visionner un support : lire un livre, consulter internet

    . L’augmentation :

    on change un outil par un autre, avec une amélioration qui devient fonctionnelle

    Exemple : lipad est utilisé avec pour sa fonction de géolocalisation sur Plan ou sur google-earth

    La seconde phase dite  de “transformation”  se découpe à son tour en 2 parties :

    . La modification :

    la technologie permet de repenser de façon significative l’action engagée.

    Exemple : liPad est utilisé pour faire de la géométrie dans lespace avec Google Sketch-up ou plus ludiquement avec MineCraft

    . La redéfinition :

    la technologie permet à présent de créer de nouvelles tâches qui avant étaient inconcevables.

    Réaliser un reportage vidéo ou un livre interactif à partager en quelques minutes. (iMovie, bookCreator)

    En Vidéo : http://linkis.com/ow.ly/r778o

    Nous sommes d’accord ici, pour dessiner la roue pédagogique de Type SAMR en y proposant quelques applications pour l’illustrer http://apple.ididactic.com/wp-content/uploads/2013/09/photo.png

     

    Le point de discorde que nous nous autorisons dans les ateliers est la liste des applications que l’iPad doit posséder pour réaliser les différentes phases de cette dernière.

    Cependant, même si cela n’est que du détail, il ne faut pas oublier que le centre d’intérêt de tout cela reste l’élève.

    Evitons que ces derniers ne se perdent dans une foule d’applications. Il est donc inconcevable qu’un iPad d’élève puisse posséder cette liste d’applications. A nous, enseignants, à faire une veille active et efficace pour proposer à nos élèves peu d’applications, mais pertinentes et qui peuvent se compléter. (Ce que l’on nomme, depuis le sommet de Boston, le « App smash », les applications se complètent les unes les autres, en s’enchainant afin de créer une production originale : dans mon article précédemment paru, ma proposition pédagogique illustre ce principe.

    La loi Pareto, nous met tous d’accord sur ce sujet : 80% du temps sur l’outil est consacré à 20% de ses applications.

    Enfin, les questions techniques sont très rares ici, voir quasi inexistantes.

    Par contre, le constat est le suivant : actuellement, durant la première minute de mise en activité des élèves, une question technique survient toujours. Elle dure en moyenne moins d’une minute. Ce qui est plus étonnant, c’est que les élèves interrogés par nos collègues, dans les différentes enquêtes qui sont présentées ici, ne semblent pas comprendre la question !!!

    Les élèves ne voient pas de problèmes techniques majeurs, cependant, ils notent que certaines applications sont « plates« , comme on dit ici (pas grand intérêt).

    Dans les paroles de Nancy Brousseau qui brosse l’école de ses rêves, elle part des deux constats suivants :

    –   les élèves souhaitent des « Vrais problèmes », par là, il faut entendre des problèmes de la vie courante, de la vie réelle et non « à quelle heure vont se croiser deux trains qui roulent à des vitesses différentes en partant à des heures, elles aussi différentes ! »

    –   les élèves souhaitent apprendre des choses « vraiment importantes », comme ils disent.

    Fort de ces deux jours de conférence, je pense que travailler avec les outils de leur quotidien est un déjà aller vers eux, dans leurs « vraies » réalités. Cela ne suffit évidement pas.

    «La folie, c’est de se comporter de la même manière et s’attendre à un résultat différent.»
    [ Albert Einstein ]

    Dans la suite de mes prises de notes, que je tenterai de partager, je m’attarderai sur les faits sur lesquels il faut se pencher pour faire évoluer nos pratiques afin de s’attendre à un résultat différent.

    La conclusion de cette première journée, que j’ai entièrement consacrée à la pédagogie générale, sera pour moi que cet outil possède un immense potentiel mais que c’est ce que l’enseignant amène à faire à ces élèves qui fait la différence.

    Cependant, cet outil exacerbe les différences de pratique entre les enseignants : ces derniers qui ont quelques difficultés à se questionner sur leurs pratiques ont encore plus de problèmes à s’emparer efficacement de l’iPad. La phase de transformation de la pratique est alors peu souvent atteinte. Soyons attentifs à chacun, afin de réfléchir ensemble et de ne laisser personne de bonne volonté sur le chemin.

     

  • L’iPad, catalyseur d’intelligence collective : un apprentissage individuel pour un enrichissement collectif

    L’iPad, catalyseur d’intelligence collective : un apprentissage individuel pour un enrichissement collectif

    Retour du Sommet de l’iPad à Montréal les 1er et 02 mai

    SommetiPad_2emeart_020514

    La production finale n’est plus le seul objectif pour l’élève ni pour l’enseignant. Une métacognition sur l’apprentissage devient plus évidente à mettre en place pour l’enseignant et donc plus simple à utiliser par les élèves les plus jeunes comme par les plus expérimentés.

    Des stratégies pédagogiques doivent être mises en place au préalable pour réaliser ce type d’activité. Grâce à l’outil, qui nous affranchit d’un certain nombre de contraintes matérielles, une nouvelle réflexion s’engage alors pour l’enseignant, qui peut proposer des activités qui ne sont limitées que par son imagination et sa pertinence pédagogique.

    A travers l’atelier que j’ai proposé lors du Sommet de l’iPad, nous allons vivre concrètement 55 minutes de cours, pour s’immerger dans une pratique réelle d’enseignement. Un court extrait illustré a été réalisé par l’APEL. Il a été mis en ligne sur leur site, lors du N° 500 de Famille éducation.

    Mise en perspective

    Rien ne change fondamentalement dans les objectifs finaux à proposer aux élèves. Les notions et les compétences sont celles du bulletin officiel.
    Le seul « grand » changement, c’est qu’il ne faut pas raisonner comme avant, dans le sens où, l’outil que j’utilise, ne me limite ni le mode d’expression, ni l’imagination.

    Cette « non-limitation » est paradoxalement souvent problématique car nous, moi le premier, n’avons pas été formés avec celui-ci initialement. Les jeunes enseignants, comme les plus aguerris sont logés à la même enseigne. Il est faux de penser que les collègues nouvellement décorés du titre d’enseignant sont mieux armés face à ce problème.
    N’oublions pas ce nouvel adage face à ces technologies « les vieux profs n’ont pas d’âge ».

    L’expérience montre que la pratique de ces formes d’enseignement ne relève pas de l’âge de l’enseignant, mais de sa volonté à s’interroger et à remettre en questions ses certitudes et habitudes.

    Conception d’un cours via tablette

    Une fois les prérequis en tête, la conception du cours via tablette peut commencer (après avoir vérifié que cette technologie apporte une réelle plus-value à la tâche).
    Souvent, on observe des transferts de cours réalisés précédemment, où la tablette ne fait qu’un artifice supplémentaire.

    Soyons honnête, même si l’effet nouveau apporte un surcroît de motivation à la mise à l’action de la part de l’élève, ce temps est éphémère et disparait à la longue.

    Si l’iPad est allumé sur la table, c’est qu’il va donc apporter une compétence complémentaire.

    Dans la(les) situation(s) suivante(s), je vais aborder à mon sens deux compétences :
    –    Choisir le mode d’expression qui semble le plus pertinent face à une tâche proposée
    –    Mutualiser les productions pour que chacun puisse y trouver une façon différente de la sienne pour démontrer

    Les documents utilisés en classe

    un exemple de 6ème :
    . La notion visée est la pollinisation de fleurs (BO 6eme – SVT). Nous allons donc chercher l’un des plus grands scientifiques sur le sujet : M. Bernard de Jussieu, dans son ouvrage disponible directement sur Google Books.

    Ainsi, les élèves peuvent s’immerger dans l’époque avec le vocabulaire et les tournures de phrases ; il est possible de mettre l’accent sur le contexte dans lequel les évènements, qui nous intéressent, se déroulent.

    . Le document de l’époque est donc un original, il sera accompagné des vidéos tournées par les élèves en début d’année, où l’on voit les fleurs épanouies (avec le vent qui les poussent et les abeilles qui les butinent). Si cette observation n’a pas été faite réellement, la bande annonce « Des abeilles et des Hommes » peut très bien faire l’affaire, mais il est dommage de ne pas utiliser nos propres observations…

    . Les preuves scientifiques viennent aussi d’observations complémentaires, avec l’incapacité de pollinisation de la vanille en absence d’un insecte, non-présent dans cette région. Cependant, un jeune homme astucieux arrive à reproduire une pollinisation lui-même ces fleurs.

    . Les applications utilisées sont les suivantes :

    Notability :

    qui permettra la prise de note (écrite ou audio à la guise de l’élève : 75% des élèves utiliseront les notes audio, le reste préférant taper un texte) pour permettre d’expliciter le texte de M. De Jussieux (complexe à la première lecture).

    iMovie :

    sera le support de présentation où les élèves peuvent exprimer à l’oral ou par le biais du sous-titrage, une trace écrite. L’application très simple permet non-seulement de faire le montage, mais aussi la mutualisation. En Effet, l’ensemble des documents, pris dans le domaine public, peut être diffusé via Youtube (sur le canal prévu pour l’enseignant au préalable)

    – Ces applications mises bout à bout, permettent de créer une production original, qu’une seule application ne peut créer (Smash App)

    Un exemple de 3ème
    . La notion visée est la mémoire immunitaire (BO 3ème – SVT).
    Le principe ici reste le même : Faire découvrir et expliquer ce principe grâce à un quorum de documents convergents (Ecrits de Mr Louis Pasteur, notice d’un vaccin actuel…)

    . Des aides peuvent être disponibles, comme le récit authentique du petit garçon de l’époque touché par la rage, des extraits libre du Film « Pasteur »…Ces aides sont disponibles sur l’iTunes U de mon cours.

    . Les applications utilisées sont les suivantes :
    – Pour éviter d’influencer la nature de la production des élèves, ExplainEverythink, peut être utilisé (dessin, écriture frappée ou manuscrite, audio…) toutes les formes pour rendre compte sont présentes.

    – Par cette application, la mise en commun peut se faire via Youtube, un ENT, un simple espace WebDav, l’iPad de l’enseignant (via Goodreader),… les solutions sont nombreuses !

    – Pour ma part, j’utilise l’ensemble de ses systèmes, tout dépend du lieu d’enseignement (état et vitesse de connexion) ou de la nature des documents (pas de publication large quand je ne possède pas les droits ou quand on reconnaît physiquement les élèves)

    Youtube : avec un canal privé (ou public)
    ENT : www.ent-lamalassise.com/moodle
    Mon iPad via goodreader qui peut être secondé, à un accès disque (une carte SD, une clef USB ou un disque dur connecté à un iUSBport, disponible assez facilement, ou à un Disque dur directement WIFI comme le Fuel de LaCie, allant jusque 2To disponible chez des revendeurs comme France Système)

    Quel regard sur l’action ?

    Les élèves se questionnent pour présenter au mieux leurs productions. Un réel choix est alors réalisé. La phase de mutualisation se faisant très rapidement, nos jeunes étudiants peuvent aller visionner d’autres façons de faire. C’est par ces actions de va-et-vient entre leurs productions et celles des autres qu’une démarche plus pertinente se construit.

    De plus, il faut, selon moi, anonymer les productions mises en commun de façon à ce que les élèves se rencontrent virtuellement autour d’idées et non de personnes. Une mise en commun en deux temps, est aussi pertinente afin que l’enseignant puisse identifier les productions, puis se dernier peut publier les documents produits.

    Ces deux exemples évoqués, au delà de leur contenu et des applications utilisées, sont dans la même philosophie et pointent les mêmes objectifs. Un constat cependant, mes jeunes élèves visionnent énormément les vidéos des autres élèves, les plus grands visionnent beaucoup moins (manque d’intérêt, manque de temps… ?).

    Cependant, la collaboration et l’apprentissage par les autres sont plus pertinents chez ces derniers, car certaines procédures individuelles au départ, se retrouvent dans de nombreuses copies secondairement, preuve que le système fonctionne.

    A l’inverse, la forte consultation des élèves de 6ème, n’entraine pas forcément un transfert de compétences entre élèves. C’est d’abord la curiosité qui anime ces fortes affluences. A nous enseignants, à éduquer nos élèves à la collaboration pour améliorer leurs compétences sur ce domaine et améliorer secondairement leurs performances.