Étiquette : Ludovia 2016

  • Quelle place pour les Equipements Individuels Mobiles (EIM) sur le plan pédagogique ?

    Quelle place pour les Equipements Individuels Mobiles (EIM) sur le plan pédagogique ?

    Voici telle que nous pourrions reformuler en un titre la problématique de cette table ronde sur la session mobilités & pratiques pédagogiques animée par Héloïse Dufour de l’association Inversons la Classe.

    Rappel de la problématique

    La classe a longtemps été le lieu de la transmission des savoirs, un espace protégé, à l’écart du monde. Cette unité de temps et de lieu est fortement bousculée par l’arrivée du numérique et des supports mobiles dans l’écosystème scolaire et par le développement d’usages « en mobilité » qui échappent en partie aux enseignants. Ils les obligent à repenser l’articulation entre différents temps et différents espaces d’apprentissage pour leurs élèves et à prendre en compte un certain nombre de pratiques et de savoirs qu’ils ont développés en dehors de l’école. L’enjeu est bien de reconstruire un continuum pédagogique et éducatif qui permette, comme disait Philippe Meirieu, de réduire le grand écart qui s’est creusé entre l’école et la vie.

    Ce changement qui touche la « forme scolaire » a des conséquences dans tous les domaines (organisation, démarches pédagogiques, modalités d’apprentissage, compétences des élèves, compétences professionnelles…) et pour tous les acteurs de la communauté éducative (enseignants, parents, cadres de l’éducation, partenaires). Mais surtout, il doit être accompagné à tous les niveaux de l’institution scolaire, par la formation et par la recherche, afin que soient mises en place les meilleures conditions de son déploiement : nouvelles compétences, nouvelles pédagogies, nouvelles organisations, nouveaux modes de pilotage, nouvelles ressources (contenus et services), nouveaux projets d’équipements…

    Pour discuter autour de ce sujet étaient présents  Catherine Becchetti-Bizot – Inspectrice Générale de l’éducation nationale en lettres, Christophe Piombo – DAN de l’AC Toulouse, Pascale Montrol-Amouroux – DNE cheffe du département de la valorisation des usages et de la diffusion des pratiques DNE, MENESR, Stéphanie Woessner – enseignante en langues anglais et français à Stuttgart, Allemagne et Membre du bureau Cyberlangues et David Cohen – enseignant d’arts plastiques AC Nice.

    La synthèse de cette table ronde a été réalisée par Jean-Marie Gilliot et Jennifer Elbaz de Brainpop.

    Catherine Becchetti-Bizot cadre le propos et définit précisément le contexte. Quand on parle EIM, le périmètre est très large : on touche à la question du numérique et des apports pédagogiques et aussi, fait important, ce qu’ils impliquent en terme d’organisation générale de l’enseignement, de la classe, de la formation des enseignants, la manière dont les espaces et les temps scolaires se réorganisent.

    Est-ce que tout cela vient des outils ou bien d’un enchaînement plus systémique et plus large des démarches pédagogiques suscitées par le numérique ?

    Précisément :

    • Equipement” : nouveaux supports qui ne sont ni des ordinateurs fixes ni des tableaux blancs interactif. Un ensemble d’appareils qui définissent un environnement de machines. C’est quelque chose de global. Un ensemble d’appareils et un environnement. La question est comment ces équipements conditionnent, facilitent ou entravent la pédagogie ?
    • Individuel” : il s’agit de tablettes, de smartphones ou de liseuses. Beaucoup de candidats au plan numérique ont fait le choix de classes mobile ce qui veut dire que quand on choisit un équipement on fait le choix selon une conception, une vision, une stratégie. Il semblerait que dans un 1er temps c’est l’aspect collaboratif dans la classe induit par la tablette qui ressort, plutôt que l’aspect individuel. Il y a de plus la dimension de plaisir pour l’élève d’avoir son matériel. C’est aussi un support de communication, de connexion, donc d’échange avec l’autre.
    • Mobilité” : de quelle mobilité parle-t-on ? Mobilité des personnes ou bien de l’outil lui-même ? Objet multimodal : par exemple en sorties scolaires, l’objet permet de s’extraire de l’unité de temps et de lieu de la classe. On l’emmène avec soi pour capter des moments en vidéos, photographier, enregistrer, partager, consulter des documents.Ce processus nous renvoie à des pratiques culturelles et sociales : on peut méditer en marchant, l’utilisation se fait aujourd’hui dans un contexte corporel différent, comme par exemple l’utilisation de l’application PokemonGo debout en déplacement. L’équipement pose aussi la question de la distance. On peut échanger, consulter au-delà de l’unité de lieu et de temps scolaire.

    Se pose aussi la question de la dimension tactile, intime et sensorielle à l’objet. Le personnaliser contribue à se l’approprier. La tablette tenant dans la main, elle nous accompagne dans notre vie au quotidien.

    Ces EIM ne sont pas intégrés dans le cadre scolaire, ils le reconfigurent. Ils revisitent le scénario pédagogique : qu’est ce qui va être fait en classe ? Qu’est-ce que je vais pouvoir faire en dehors de la classe ?

    Il fait à la fois exploser le temps et l’espace et permet de reconstituer l’unité et la continuité de l’enseignement, la cohérence pédagogique en regroupant dans le même équipement toutes les actions de l’élève.

    Quelles règles ? Quels comportements ? Quels modes de citoyenneté ?

    Le professeur est le vecteur de confiance qui invite à utiliser les EIM, le chef d’établissement et l’institution garantissent la dimension de responsabilité.

    Se posent bien entendu les questions juridiques, techniques liées aux données et aux identités.

    L’effort d’investissement ne pourra pas se poursuivre. Il posera la question demain d’intégrer les équipements personnels des élèves.

    Question la plus importante soulevée de fait par les EIM : revoir complètement la forme scolaire : comment on repense à la fois la progression de son cours, la cohérence des différents temps d’apprentissages de l’élève, la question de l’aménagement de la classe et de l’établissement (CDI). L’enseignant doit adopter la posture de recherche et innovation. Il doit remettre ses gestes et ses postures professionnelles en question : posture intellectuelle, position par rapport à l’élève.

    Et finalement se pose la question de la formation pour les professeurs : quelles modalités d’accompagnement et de partage ?

    Stéphanie Woessner rentre dans le coeur du sujet en nous présentant son expérience en Allemagne. Dans un collège de 600 élèves, sans TBI et seulement 2 salles informatique, un réseau faible. Partant du principe qu’un élève parle au mieux 1 minute par cours ce qui est peu dans le cadre de l’apprentissage des langues, l’achat de 5 tablettes (en répondant à un appel à projet régional pour 1000€) a permis de mettre des élèves en ilôts, a favorisé la coopération et l’apprentissage par les pairs, l’échange oral entre élève et à l’enseignant de passer plus de temps avec les élèves en plus grande difficulté.

    Pour pallier au souci du droit à l’image des élèves, les applications permettant de fabriquer des avatars et de les faire parler entre eux ont été privilégiées. De plus, l’invention de situations réalistes leur permet de développer des narrations. Certaines productions sont publiées, après correction par l’enseignante, ce qui permet aux autres classes d’y avoir accès.

    Pascale Montrol-Amouroux précise que sur les nouveaux appels à projets la possibilité d’intégrer les équipements individuels personnels des élèves est donnée. Les enjeux sont alors d’accompagner les achats par les familles et de gérer les aspects juridiques. Le choix est laissé aux établissements et aux équipes pédagogiques suivant leurs expérimentations et doit se faire au travers d’une réflexion collective à mener en équipe pédagogique et avec les parents.

    Christophe Piombo nous dit que dans son académie, 40 collèges et une cinquantaine d’écoles seront équipés à la rentrée. Les solutions privilégiées sont : EIM, tablettes et classes mobiles. Il faut s’assurer du développement des usages. Il faut être en association avec les collectivités pour pouvoir rassurer les collègues en étant sûrs que l’environnement soit favorable (accès au réseau etc.).
    Pour les autres établissements, il y a une part du budget de la DAN dédié à l’acquisition de matériel prêté sur appel à projets pour les collègues du premier et second degré. Par ailleurs, les cadres de l’Académie sont équipés.  Catherine Becchetti-Bizot souligne la présence de Canopé pour l’accompagnement des enseignants.

    David Cohen nous raconte comment il passe maintenant à l’intégration des équipements personnels des étudiants.

    Il avait besoin d’un outil multimédia qui permet la captation photo et vidéo, enregistrement et diffusion, en respectant le geste artistique. Il a réussi à faire accepter l’utilisation des smartphones des élèves après avoir inventorié l’ensemble du parc (900 élèves) disponible et démontré ainsi que 90% des élèves étaient équipés (pour les 10% restant, le chef d’établissement a accepté l’achat de tablettes dans le cadre du budget disciplinaire). Une charte a été acceptée par les parents d’élèves, membres du CA, et les autres. D’autre part la problématique de connecter tous les smartphones et tablettes au réseau sécurisé de l’établissement a été résolue par la DAN.

    Le travail pédagogique pendant tout un été a été d’identifier des applications gratuites pour chaque OS visant à monter, transformer les captations photos, vidéos et prises de notes.

    Résultat : le travail sur l’année d’expérimentation fait apparaître que l’espace classe doit être modifié ! Dans une semaine les élèves seront dans des classlabs dans lesquels tables et chaises auront été enlevées au profit de tables basses, poufs, planches et tréteaux car pratiquer les arts plastiques, c’est faire des choix et décider de se mettre avec un tel et ici ou là pour travailler de telle manière, et donc toucher du doigt ce que sont les arts plastiques.

    La table ronde s’oriente ensuite sur la formation des enseignants : Comment est-ce qu’on réfléchit la question de l’accompagnement ? et comment diffuset-on les erreurs qu’on a pu faire ?

    Les enseignants présents se sont autoformés, en allant participer à une association comme cyberlangues, en participant à des webinaires gratuits en ligne et des MOOC. L’institution reconnaît qu’il y a plusieurs modalités de formation qui sont complémentaires et qui doivent être actives pour être en cohérence avec les objectifs de culture numérique.

    Concernant le droit d’utiliser les équipements personnels dans les établissements, les expérimentations restent des cadres dérogatoires et il n’y a pas de réponse claire, nette, précise et opposable à ce jour par l’institution sur le sujet,

    En commentaires proposés par les auteurs de la synthèse :
    nous notons par rapport aux tables rondes des années précédentes sur le sujet, comme nouveautés : la clarification du rôle de l’enseignant qui doit inciter aux usages en proposant un cadre de confiance aux élèves, d’une part, et la reconnaissance des modalités multiples et complémentaires pour la formation des enseignants.

     

  • L’Académie de Toulouse venue en nombre à Ludovia#13 et bien représentée par sa rectrice, Hélène Bernard

    L’Académie de Toulouse venue en nombre à Ludovia#13 et bien représentée par sa rectrice, Hélène Bernard

    Ce sont plus de 150 enseignants de l’académie de Toulouse, soit un record, qui se sont déplacés pour cette 13ème édition de Ludovia à Ax-les-thermes. Cette année, Madame la Rectrice, Hélène Bernard, était présente pour l’inauguration officielle le mardi 23 août aux côtés de tous les partenaires institutionnels de l’évènement.

    Malgré un emploi du temps toujours chargé en cette rentrée, son séjour s’est poursuivi jusqu’au lendemain mercredi 24 août où elle a participé en matinée à une table ronde sur le thème « Innovations, Recherche et pratiques dans le numérique éducatif » aux côtés de Jean-Marc Monteil pour enfin ponctuer sa venue avec brillo en invitant sur l’après-midi, tous les chefs d’établissements de Haute-Garonne et d’Ariège et leurs adjoints, soit près de 400 personnes, pour une réunion de rentrée.

    Au passage, petit clin d’oeil à ces participants courageux qui ont bravé la chaleur de la salle de conférences du casino d’Ax-les-thermes, pas encore équipée d’un système de climatisation !

    Toute l’équipe de Ludovia nous a demandé de transmettre à Madame la rectrice leurs sincères remerciements pour son implication dans cette 13ème édition.

  • ENT et espaces plus « ouverts » : comment la complémentarité peut-elle s’opérer ?

    ENT et espaces plus « ouverts » : comment la complémentarité peut-elle s’opérer ?

    Ce fut la question posée lors de la table ronde « Espaces d’apprentissage » qui a eu lieu à Ludovia#13 le jeudi 25 août dernier.

    Rappel de la problématique

    Les exemples se multiplient qui montrent que les jeunes s’emparent de toutes les possibilités d’échange qu’offrent les réseaux sociaux (periscope, snapchat…).

    L’éducation nationale doit former les élèves à un usage responsable de ces nouveaux outils, pour en faire des acteurs du monde numérique et non des consommateurs. Pour cela, les ENT doivent donner accès à de multiples outils et services, dans un cadre respectueux du droit et propice aux activités pédagogiques.

    Comment les ENT évoluent et s’adaptent pour répondre à ces nouveaux usages?

    Pour y répondre, Christine Childs, enseignante en allemand AC Toulouse, Lionel Tordeux – IEN 1er degré dans l’académie d’Amiens, expert sur les dossiers ENT Premier degré et Internet responsable pour la DNE A3, MENESR , Martial Gavaland, enseignant en sciences-physiques AC Nantes,  Dominique Zahnd coordonatrice de la Délégation académique au numérique pour l’éducation (Dane) de Strasbourg  et Pierre Clot, conseiller pédagogique numérique du département du Tarn AC Toulouse ; autour de Pascale Montrol-Amouroux – DNE cheffe du département de la valorisation des usages et de la diffusion des pratiques DNE, MENESR qui a animé cette table ronde.

    La synthèse a été assurée par Jean-Marie Gilliot et Jennifer Elbaz de Brainpop.

    La thématique de cette table ronde est poser la question de comment est-ce que l’on va amener nos élèves à travailler dans le cadre des ENT (dit de confiance) à une Education aux Medias et à l’Information (EMI) pour leur donner les compétences nécessaires afin de pouvoir utiliser des espaces plus ouverts [comme Facebook, Twitter etc]. Comment est-ce que la complémentarité peut s’opérer ?

    Que représente l’espace d’apprentissage dont il est question ?

    Dominique Zahnd nous propose une analogie avec un randonneur.

    Espace : pour y entrer, encore faut-il trouver l’entrée. On peut y entrer librement ou pas. Une fois qu’on est entré dans l’espace regardons autour de nous : est-ce que quelqu’un peut nous aider à évoluer dans cet espace ? Est-ce qu’on peut se laisser aller, emprunter les chemins ou sentiers ou bien doit-on suivre un parcours balisé ? Qu’est ce qui nous est offert comme possibilité ?

    Apprentissage : visant à transmettre quelque chose, l’idée étant que l’élève ait de quoi apprendre, puisse évoluer avec sécurité dans l’espace, qu’il puisse trouver motivation, trouver quelque jeux de piste sur le chemin.

    Martial Gavaland, enseignant dans l’académie de Nantes dispose d’un ENT bien installé depuis 10 ans, institutionnel.

    Seulement voilà : les fonctionnalités ne lui permettent pas de mener son projet pédagogique comme il l’entend. De fait, il utilise alors Edpuzzle. C’est un logiciel ultra simple à efficacité pédagogique immédiate. La DANE lui pose la question de la teneur et respect des CGU vis-à-vis de la loi française. Martial se rend rapidement compte qu’il a outrepassé bon nombre de règles données. Quelles sont ses possibilités afin de maintenir son projet ? Contrat local ? Accord du chef d’établissement ?

    Christine Childs, enseignante dans un établissement privé sous contrat ne dispose pas d’un ENT. Dans le cadre de ses cours, elle a crée, avec ses élèves, une véritable entreprise. Cette année les élèves ont créé des tee-shirts pour les vendre. Ils utilisent alors un certain nombre de stratégies marketing, commerciales et communication et ouvrent une page Facebook, dans ce cadre. Ils se retrouvent sur un espace ouvert.

    Son rôle devient modérateur : expliquer aux élèves qu’ils sont responsables de leurs propos, qu’ils doivent respecter l’image des autres etc. A noter, elle bénéficie du soutien de son chef d’établissement. Elle fait donc le choix de l’éducation et la responsabilisation des élèves dans un cadre ouvert.

    La question qui est alors posée sur la table ronde : l’intérêt pédagogique est-il plus important que le cadre juridique ? Mais la réponse n’est pas apportée.

    Lionel Tordeux nous cite l’exemple d’une élève de CE1 ayant un compte Facebook découvert par son enseignante. L’ENT arrive dans l’établissement, l’enseignante décide alors de travailler sur le profil que chacun va mettre en place dans l’ENT. Conclusion : grâce à l’ENT, on pratique directement l’EMI.

    Lionel TORDEUX affirme que la volonté de l’institution dans l’écriture du schéma est bien la mise à disposition d’outils qui offrent des services autant au moins pédagogique que Facebook peut l’être.

    Pierre Clot entre autre formateur sur l’académie de Toulouse explique son cas : les outils extérieurs préalablement utilisés, remplacés par l’ENT : « on a gagné en sécurité et en tranquillité d’esprit ». Confirmant le gain en efficacité et précisant chaque élève identifié est mieux responsabilisé. Il y a eu aussi la mise en place d’une charte signée par les élèves et les familles, et des règles ont été mises en place en cas de dysfonctionnement.

    Il précise avoir enfin trouvé sur Educatice un ENT branché réseau social.

    En tant que formateur il confirme sa volonté de préférer ne pas laisser les collègues prendre des risques.

    Pascale Montrol-Amouroux pose alors la question : l’idée, c’est de comprendre comment l’ENT peut s’ouvrir vers les réseaux sociaux ? L’ENT a-t-il évolué et a-t-il su se mettre à jour ?

    Dans l’académie de Strasbourg, l’ENT existe depuis 2004 : les élèves pouvaient voir la liste des enseignants et leurs prénoms, ce qui était une révolution à l’époque. Les enseignants ont pris en main l’ENT puis au bout de quelques années ne trouvaient plus leur compte dans ses fonctionnalités. La DANE a donc fait en sorte que l’outil s’adapte aux besoins de l’enseignant et a décidé de tester Moodle en 2011. De nouvelles fonctionnalités ont été intégrées à l’ENT : le travail est devenu collaboratif. En observant le terrain une académie fait évoluer le projet.

    Christine fait remarquer que chez nos voisins anglais, Facebook n’est plus une question, en ayant construit et diffusé un guide « Facebook à destination des éducateurs ».

    Lionel Tordeux précise que de schéma en schéma directeur le produit a évolué. Les professeurs ont eu des commandes, des besoins, les industriels étaient à l’écoute ; on a maintenant des outils qui nous rendent service pour le 1er degré. Et pose la question : est-ce qu’il n’y a pas une méconnaissance des outils proposés ? Pour lui, la Classe inversée et les Twictées sont des dispositifs qui pourraient parfaitement utiliser les ENT.

    Un autre exemple venant de la salle démontre qu’on peut utiliser des forums dans un établissement et cite Babelio dans une perspective d’EMI.

    Est-ce qu’on doit interdire à nos élèves d’utiliser Facebook etc ou bien leur apprendre à utiliser Facebook ?

    Qu’est ce qui est à l’intérieur et qu’est ce qui est à l’extérieur ?

  • Quelles ressources numériques pour développer présence, attention et engagement en classe ?

    Quelles ressources numériques pour développer présence, attention et engagement en classe ?

    Voici un sujet intéressant posé par la table ronde « ressources, jeux & contenus » lors de l’Université d’été de Ludovia#13 avec la problématique ci-dessous.

    Problématique :

    Si l’on pourra s’interroger sur les formes de présence, d’attention et d’engagement des élèves et des groupes d’élèves ou des enseignants, nous demanderons aux intervenants d’indiquer quels points d’attention ils retiennent pour concevoir, développer, mettre à disposition et diffuser leurs ressources numériques pour l’École ou plus largement pour l’éducation ? Qu’est-ce qu’une ressource qui développe la présence, l’attention, l’engagement des élèves et de leurs enseignants ? Les mêmes à tous les âges ? Pour quels objectifs ? Quels équilibres rechercher entre la qualité des contenus et des services associés, l’ergonomie, les retours sur actions à travers la diversité des ressources (audio-vidéo, textes et images, jeux, etc.) ? Quels dispositifs pédagogiques, quelles évaluations et/ou indicateurs retenir ?

    Cette Table Ronde s’efforcera de confronter des expériences et des points de vue pour aller au-delà des constats de motivation ou de mise en action des élèves si souvent répétés, ou bien encore pour dépasser la simple invocation de l’élève acteur de ses apprentissages.

    Intervenants 
    : Milena Popova – Europeana, Alain Thillay -DNE, Ludovic Delorme – Professeur agrégé de SVT AC Montpellier et Géraldine Bridon – Professeur de SVT AC Paris.
    Modérateur : François Jourde
    Rapporteurs & synthèse : Stéphanie de Vanssay

    Les aventuriers de la ressource perdue

    « Quelles ressources numériques pour développer présence, attention et engagement en classe ? », thème récurrent chaque année à Ludovia, la question des ressources a évidemment fait l’objet d’une table ronde le mercredi 24 août. En débat : quelles ressources ? Quelles provenances ? Comment les trouver et les utiliser ?

    D’où viennent les ressources ?

    Les éditeurs privés en proposent mais aussi le ministère (Eduthèque par exemple), la commission européenne (Europeana), les enseignants eux-mêmes sans oublier les élèves !
    En effet, solliciter les élèves, tant sur la forme et les aspects techniques des ressources numériques que sur le fond de leur contenu, est un puissant moyen d’engagement. Être en position de contributeur, créateur, expert technique a l’avantage de motiver les élèves, d’être une entrée efficace pour asseoir des apprentissages et par la même occasion de faire gagner du temps à l’enseignant.

    Comment les trouver ?

    Tout d’abord il faut connaître leur existence… Nous avons par exemple été très nombreux ici à découvrir l’existence de la bibliothèque numérique Europeana(1). Ensuite une indexation claire et pertinente ainsi qu’un moteur de recherche permettant idéalement de chercher parmi plusieurs banques de ressources sont essentiels. Eduthèque(2) va très prochainement faire un premier pas en ce sens avec un moteur permettant de chercher des ressources chez tous les partenaires en une seule fois. Cela facilitera les recherches thématiques et permettra d’obtenir des résultats dans différents champs disciplinaires.

    Quelles sont leurs caractéristiques ?

    La ressource idéale est libre, gratuite et accessible, c’est-à-dire d’un accès facile en ligne mais aussi adaptée aux personnes en situation de handicap. Elle doit aussi être modifiable en fonction des besoins des élèves et aussi de la pédagogie de l’enseignant, partageable et téléchargeable pour une utilisation hors ligne. Enfin la ressource parfaite est « débrayable » pour une utilisation granulaire dans tout contexte où elle peut être utile et pertinente. Une ressource figée et non partageable risque fort d’être inutilisée car inadaptée ou pire carrément inconnue.

    Mais cela n’est pas simple, il y a des aspects juridiques à prendre en compte pour gagner la confiance des opérateurs et tenter de vaincre petit à petit les résistances à une diffusion plus libre et ouverte. Actuellement, la publication d’une ressource sur le blog personnel de l’enseignant reste trop souvent non autorisée.

    Or, tous les établissements ne disposent pas forcément d’un ENT (écoles primaires, enseignement privé) souvent nécessaire pour diffuser des ressources aux élèves et à ses collègues en respectant les conditions d’utilisation de celles-ci.

    Au delà de la mise à disposition de ressources, des services associés comme la scénarisation ou des exemples de projets sont appréciables.

    Comment les utiliser ?

    Au delà de l’aspect pédagogique “classique” de nombreuses ressources numériques produisent des traces pouvant servir à accompagner (repérer, différencier), à évaluer les élèves et aussi le projet lui-même. Cela pose la question de l’exploitation de ces traces : peuvent-elles/doivent-elles être toutes étudiées ? Qu’est ce qui est collecté comme données ? Dans quels buts ? Pour quelle utilisation ?   Les traces ne suffisent évidemment pas à tout apprécier mais elles se combinent à d’autres éléments sans s’y substituer, tout n’est pas automatisable.

    Les ressources, une fois incluses dans un scénario pédagogique, permettent des usages ludiques, collectifs, participatifs dans le cadre d’un projet. Elles peuvent aussi être accessibles en mobilité, dans plusieurs langues, sous plusieurs formes pour s’adapter à des contextes variés.

    Il ne faut pas hésiter à utiliser les compétences des élèves, à solliciter l’aide et les conseils de collègues (via les réseaux sociaux par exemple), se simplifier la vie en automatisant ce qui peut l’être, en cherchant des solutions sans complication. Les seules compétences indispensables pour utiliser les ressources sont les compétences pédagogiques pour le reste tout le monde est capable de se débrouiller.

    Enfin, il est important de faire des retours d’usage aux plateformes proposant des ressources numériques pour permettre l’amélioration du service.

    La quête des ressources numériques idéales est en cours ; les aventuriers qui produisent, cherchent, utilisent les contenus numériques ont encore un gros travail de défrichage à faire !

    Plus d’infos vers les liens ci-dessous :

    Europeana la bibliothèque numérique européenne

    Éduthèque avec bientôt un moteur de recherche dédié, parcours M@gistère en auto-inscription

    Banque de ressources numériques pour les cycles 3 & 4 (lancement 31 août avec 30 % des contenus puis enrichissement d’ici décembre 2016)

    Tactiléo Map, application de géomatique créée pour accompagner des sorties terrain

    Portail « Apprendre avec le jeu »

    Site de Géraldine Bridon

    MOOC bac2sciences créé par des profs pour aider les élèves à préparer les épreuves du bac

    Storify de la table ronde prise de notes en direct sur Twitter

  • La Région Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées ou « Occitanie », fidèle partenaire de Ludovia

    La Région Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées ou « Occitanie », fidèle partenaire de Ludovia

    Kamel Chibli, Vice-Président de la Région en charge des questions d’éducation et Président de la commission éducation à l’ARF, a dit quelques mots au micro de Ludomag lors de la journée d’ouverture de cette 13ème édition de LUDOVIA, mardi 23 août dernier.

    Le challenge de cette grande Région est de mutualiser les pratiques numériques déjà en place qui, de chaque côté, sont allées au-delà de leurs compétences initiales.

    Il est notamment question des deux dispositifs déjà en place comme « LoRdi » dans l’ex région Languedoc-Roussillon et « Ordilib » en ex Midi-Pyrénées. « Que faisons-nous maintenant de ces matériels au plan pédagogique« ? Kamel Chibli interroge l’Education Nationale et s’engage dans une phase de concertation sur le sujet.

    La nouvelle grande région encourage et accorde son soutien financier à l’université d’été de Ludovia.

  • L’Ariège, toujours partante pour porter le numérique à l’Ecole et son évènement Ludovia#13

    L’Ariège, toujours partante pour porter le numérique à l’Ecole et son évènement Ludovia#13

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    Henri Nayrou (et non Narou comme il est indiqué dans la vidéo enregistrée dans des conditions du direct, veuillez nous en excuser !), le Président du conseil départemental de l’Ariège, a donc répondu présent pour venir parler au micro de Ludomag sur le plateau TV de l’Université d’été Ludovia#13. Encore présente était aussi l’Ariège pour porter, soutenir et financer pour partie ce grand évènement qui ne cesse de performer et monter en puissance chaque année avec déjà +25% de fréquentation entre 2015 et 2016.

    Nous avons compris depuis très longtemps que l’avenir de nos enfants et de nos collégiens pour ce qui nous concerne, passait par l’investissement en équipements numériques.

    Cela vient avec ce qu’Henri Nayrou appelle « les autoroutes de l’information » puisqu’après une première vague en 2007 d’équipement en fibre optique (450 kms creusés), l’appel d’offre pour la 2ème vague a été lancé.

    Il consiste à ce qu’en 2020, les 84 000 lignes actives d’au moins 8MB soient au deux tiers en fibre optique jusqu’à l’abonné ; un investissement de 67 millions d’euros, « ce qui est tout à fait remarquable pour un petit département comme le nôtre« , ajoute Henri Nayrou.

    Crédit dessin : CIRE

  • Soirée Ludovia#13 autour d’un Pecha Kucha : on en parle encore !

    Soirée Ludovia#13 autour d’un Pecha Kucha : on en parle encore !

    Le Pechakucha ou Pecha Kucha (du japonais ペチャクチャ : « bavardage », « son de la conversation ») « est un format de présentation orale associée à la projection de 20 diapositives se succédant toutes les 20 secondes et de préférence sans effets d’animations (la présentation dure 6 minutes et 40 secondes au total). Cette contrainte impose à l’orateur de l’éloquence et un sens de la narration, du rythme, de la concision, mais aussi de l’expression graphique.

    (Définition source : Wikipédia)

    C’est autour de Jean-Marc Merriaux, Caroline Jouneau-Sion, Laurence Juin, Ninon Louise Lepage, François Jourde, Stéphanie de Vanssay, Jean-Paul Moiraud et Christophe Batier, que Ludovia#13 est entrée en scène avec sa soirée d’ouverture et son thème annuel : « Présence, attention et engagement en classe avec le numérique« .

    Ce sont sous différentes formes mais tous avec la même énergie que nos présentateurs volontaires ont animé un public venu en nombre mardi 23 août dernier à Ax-les-Thermes pour la 13ème édition de l’Université d’été Ludovia.

    Vous pouvez revoir l’intégralité des Pechakucha filmés sur Périscope (au passage, merci à Nicolas Le Luherne, Nadya Benyounes et Christophe Batier pour leur aide technique dans cette réalisation) sur la page dédiée : ludovia.org/2016

     

  • Coup de chapeau à Anaïs, Marius et Jérôme, les animateurs de la Ludo Radio Ludovia#13

    Coup de chapeau à Anaïs, Marius et Jérôme, les animateurs de la Ludo Radio Ludovia#13

    Ludovia_webradio_010916

    Anaïs, Marius et Jérôme ont eu l’occasion de participer à la 13ème édition de l’Université d’été de Ludovia. Rares pour ne pas dire absents sont les élèves qui viennent écouter les différentes conférences et autres ateliers proposés, période de vacances oblige ! Ces trois collégiens ont répondu présents à l’appel de leur enseignante professeur documentaliste, Claire Balas du collège tout proche, Mario Beulaygue, pour venir animer une webradio et réaliser plusieurs émissions pendant toute la durée de l’évènement.

    Ils remercient particulièrement l’atelier Canopé et le CLEMI de l’académie de Toulouse et de Montpellier qui leur ont prêté le matériel permettant la réalisation de ce programme.

    Plutôt que de longs discours, nous vous invitons à écouter leurs voix fraîches et pleines d’entrain lors des nombreuses interviews réalisées qui nous encouragent à penser que l’élève acteur, créateur et producteur de ressources, guidé et accompagné, est une voie toute tracée pour le numérique à l’Ecole.

    Voir toutes les émissions sur ludovia.org/2016/tag/ludoradio

    ET puis ils passent bien aussi devant la caméra….

  • Poppy : un robot open source matériel et logiciel imprimé en 3D pour l’éducation

    Poppy : un robot open source matériel et logiciel imprimé en 3D pour l’éducation

    L’université d’été Ludovia aura lieu du 23 au 26 août 2016 dans l’Ariège. Lors de cet événement des ateliers Explorcamps et Fabcamps seront proposés. Didier Roy présente «Poppy : un robot open source matériel et logiciel imprimé en 3D pour l’éducation»

    La plateforme robotique Poppy existe sous trois formes de base, Poppy ergo Jr, Poppy Torso et Poppy Humanoid. Cette plateforme est utilisée de la maternelle à l’enseignement supérieur, pour des projets artistiques (« Poppy entre dans la danse »), pour la découverte des sciences du numérique, simple initiation à la programmation, ou bien design et construction, ou encore travail approfondi dans l’enseignement supérieur.

    Poppy ergo Jr est particulièrement adapté à l’enseignement des sciences du numérique au collège et au lycée.

    Vous vous demandez peut-être comment un bras robotique qui joue au chamboule-tout, au tic-tac-toe  et qui sert même le café peut être utile en salle de classe ?  On vous explique tout ci-dessous…

    1) Premièrement… Qu’est-ce que le kit robotique Ergo Jr ?

    Un robot open-source simple d’utilisation

    Poppy Ergo Jr est un robot open-source conçu pour être utilisé facilement en classe pour initier aux sciences du numérique, notamment à l’informatique et à la robotique. Il est utilisable sans connexion internet et installation préalable.

    Une programmation intuitive par blocs avec Snap! (réimplémentation de Scratch)

    Avec Snap!, les apprenants sont amenés à assembler des blocs d’instructions et à les activer, de façon très intuitive (grâce aux codes couleurs et aux formes), pour voir directement sur le robot Ergo Jr les effets des programmes qu’ils construisent.

    Snap! a été conçu par l’université de Berkeley pour initier à la programmation tout en permettant des utilisations complexes.

    Un ensemble de ressources et d’activités

    Il est accompagné d’un ensemble d’activités pédagogiques gratuites mises au point avec des enseignants du secondaire, allant de la découverte du robot à une utilisation plus complexe.

    Ces activités sont regroupées dans le livret pédagogique Apprendre à programmer Poppy Ergo Jr en Snap! et sont également disponibles sur le forum du projet Poppy où chacun est invité à les commenter et à en créer des nouvelles.

    2) Les caractéristiques du petit nouveau de la famille Poppy

    Un robot à construire soi-même et à personnaliser

    Les pièces sont imprimables en 3D. L’utilisation de rivets rend les modifications simples à réaliser. Il est donc possible de le monter soi-même, de le modifier et de le programmer.

    Il est doté :

    • de capteurs pour prendre des informations dans son environnement : sa caméra et ses servo-moteurs permettent de détecter ce qui se passe autour de lui ou sur lui (sa position, sa température etc.)
    • d’actionneurs pour produire des actions : ses 6 servo-moteurs permettent de bouger et ses leds émettent de la lumière
    • d’un micro-ordinateur (Raspberry Pi) : connecté aux capteurs et aux actionneurs, il permet de contrôler le comportement du robot en exécutant le programme informatique que vous avez élaboré avec les instructions nécessaires.

    Disponible en version virtuelle

    Il est aussi possible d’utiliser le visualisateur web pour faire travailler les apprenants sur le robot virtuel et leur permettre ensuite de faire fonctionner leur programme sur le robot physique. Selon notre expérience, la possibilité de tester n’importe quoi (ex : un angle de 5000°) permet à certains élèves d’être en confiance pour ensuite prendre en main l’Ergo Jr réel.

    Et pour une utilisation plus complexe

    Pour les plus experts, il est aussi possible de le programmer en Python ou avec les langages de votre choix grâce à une API REST qui permet d’envoyer des commandes et de recevoir des informations provenant du robot avec de simples requêtes HTTP.

    La plateforme robotique est faite pour être modifiée et hackable facilement (par exemple ajouter une Arduino) et pour pouvoir communiquer avec d’autres objets et applications (pour les intéressés, la partie technologie et la partie support sont faites pour vous).

    3) De nombreux projets et ressources co-créés avec les enseignants

    Un Kit robotique s’inscrivant dans un projet de recherche

    Le robot Poppy Ergo Jr a été créé dans le cadre du projet Poppy Éducation de l’Équipe de recherche FLOWERS (Inria, ENSTA Paris Tech), soutenu par la Région Aquitaine et les Fonds Européens FEDER. Poppy Éducation vise à développer, évaluer et distribuer des kits robotiques clés en mains à visée éducative, afin de promouvoir la robotique et le numérique dans l’éducation et de faciliter l’acquisition de connaissances en informatique.

    Le robot Ergo Jr et les activités proposées sont testés et évalués sur le terrain grâce à la collaboration d’enseignants de collèges et de lycées de la région Aquitaine.

    Des exemples de projets déjà réalisés

    Voici des exemples de projets qui ont déjà été mis en place par des enseignants et des étudiants :

    4) Liens utiles

    Obtenez votre robot Ergo Jr

    Le kit Ergo Jr est distribué par Génération Robots.

    Vous pouvez aussi utiliser les fichiers source pour le construire par vos propres moyens.

    Ressources pour s’approprier le robot

    Echangez avec la communauté Poppy grâce à son forum

    Le livret pédagogique Apprendre à programmer Poppy Ergo Jr en Snap!

    La documentation complète de la plateforme Poppy

    Et pour les plus curieux …

    Une liste de documents/ressources utile pour la création d’activités pédagogiques avec les robots Poppy.

    Plus d’infos sur les ateliers EXPLORCAMPs Ludovia#13
    http://ludovia.org/2016/ateliers-sur-explorcamps-ludovia13/

    Source article :
    Stéphanie Noirpoudre
    Texte original : https://pixees.fr/dans-la-famille-poppy-je-voudrais-le-robot-ergo-jr/