Étiquette : formation à distance

  • Les enjeux du leadership à l’ère du numérique

    Les enjeux du leadership à l’ère du numérique

    La révolution numérique affecte toutes les sphères de la vie sociale et communautaire. En effet, l’appropriation des outils numériques par les personnes leur permet de reconstruise un nouveau rapport à la vie en société et surtout des relations interpersonnelles. Le leadership n’y échappe pas. Et, à mon sens, deux des enjeux majeurs du Leadership à l’ère du numérique sont : le développement des compétences en leadership par la formation et l’expression du leadership.

    Mais avant d’aborder ces deux enjeux, il importe de définir ce que c’est que le Leadership.

    De toutes les définitions du Leadership, mot tiré de l’anglais, je retiens celle de Jean Luc Monsempès[1] pour qui « le leadership est un ensemble de compétences relationnelles permettant d’influencer les membres du groupe et leur donner envie de réaliser un projet, créer quelque chose de nouveau, réaliser une vision ».

    Cette définition fait ressortir le fait que le leadership est une autorité d’influence, basée sur l’exemplarité et les relations que le leader noue avec les membres d’un groupe. On retrouve dans cette définition ce que Bertrand Poulet[2] appelle la capacité de donner envie aux autres de s’impliquer et d’agir pour réaliser une ambition collective ou atteindre un objectif commun.

    Le leader apparaît ici comme porteur d’une ambition collective et joue un rôle de catalyseur et d’entraîneur. A cet effet, il est capable de guider, d’influencer et d’inspirer.

    Pour Jean Luc Monsempès , le leadership est au niveau des capacités et il ne s’exprimera que si l’individu s’autorise à mettre en œuvre ses capacités de leadership.

    La définition du leadership telle que abordée nous permet de mieux appréhender ses enjeux à l’ère du numérique : le développement des compétences par la formation et l’expression du leadership.

    Le numérique pour le développement des compétences en leadership

    Le leadership en tant qu’ensemble de compétences relationnelles permettant d’influencer est au niveau des capacités. Mais avant de mettre en œuvre ses capacités de leadership, il importe de les développer et cela à travers la formation. En effet, la formation permettra à l’apprenti leader d’être capable de cerner la bonne adéquation entre ses aspirations au leadership et les besoins réels de sa communauté. Elle lui permettra surtout de développer ses compétences relationnelles, utiles pour son leadership.

    S’il y a un domaine que le numérique est en train de démocratiser, c’est l’accès aux offres de formation de qualité. De plus en plus d’organismes aussi bien nationaux qu’internationaux proposent des formation sur le leadership. Ces formations peuvent être suivies à travers des plateformes de formation ouverte à distance.

    C’est le cas de la formation sur le Leadership Africain dans les TIC (LATIC) délivrée par la Global e-School Communities initiatives (GESCI), fondé en 2003 par la Task Force des Nations Unies pour les TIC.

    Le numérique permet aussi d’accéder à des opportunités d’offres de formation sur le leadership.

    Beaucoup de jeunes en Afrique ont pu ainsi suivre des formations de qualité en leadership comme le Young African Leaders Initiative (YALI) de l’ambassade des USA et le Young Leaders AfricaFrance soutenu par l’Agence Française de Développement (AFD).

    Par ailleurs, le numérique favorise aussi un autre type de formation au leadership : la formation par modelage.

    Suivre des leaders à travers des médias sociaux permet aux apprentis leaders d’apprendre des devanciers. De plus, les possibilités offertes par les médias sociaux de réseautage deviennent aujourd’hui un vrai espace de formation au Leadership. En effet, il est possible d’entrer en contact avec un leader à travers le réseau social, de pouvoir échanger avec lui, d’apprendre de lui et avec lui. Ces outils de réseautage social sont aussi des espaces d’apprentissage entre pairs jeunes leaders. Les interactions entres membres du réseaux peuvent favoriser l’apprentissage social.

    Le numérique pour l’expression du leadership

    L’avènement du Web social a bouleversé les lieux d’expression des citoyens. En effet, en permettant à l’utilisateur d’être au centre de la production de contenu, il a changé notre rapport à l’information sur internet. Désormais, tout individu connecté à internet et détenteur d’un compte sur un réseau social, est un potentiel média. A ce titre, le Web social lui offre la possibilité de s’exprimer sur tous les thèmes. Dans les pays d’Afrique de façon générale, ces outils du numériques permettent aux individus de porter leurs voix au-delà des frontières nationales.

    Les médias alternatifs, nouveaux espaces de communication abordables et accessibles, permettent aujourd’hui à tout un chacun d’exprimer son leadership dans son domaine d’expertise sans forcement passer par les médias traditionnels.

    Par exemple, les médias sociaux offrent des possibilités de pouvoir de guider, d’influencer et d’inspirer une communauté. La plupart des grandes marques en ont pris conscience et ont une présence très remarqués sur ces services numériques. La révolution arabe a aussi montré que ces outils numériques pouvaient permettre à des individus de jouer un rôle de catalyseur et d’entraîneur.

    Le blog est un formidable outil à la disposition de toute personne pour exprimer son leadership dans son domaine d’expertise.

    Il permet à son animateur de s’exprimer sur des thématiques de son domaine d’expertise et mobiliser ses lecteurs autour de celles-ci. En effet, les échanges occasionnées par ces articles publiés sur le blog peuvent donner lieu d’influencer des communautés afin d’elle s’engage pour une cause ou une vision. Facebook et Twitter en tant que plateforme de micro-bloging, sont aussi au service de l’expression du leadership. Ceci à travers du contenu de qualité qui permet d’engager une communauté.

    Ces plateformes favorisent l’expression du leadership collaboratif en permettant aux leaders de collaborer entre eux.

    Youtube, la plateforme de partage de contenus vidéos est devenu le média social le plus prisé. Les Youtubeurs sont de nos jours les plus grands « influenceurs » sur internet. A travers leurs vidéos qui cumulent des centaines de millions de vues, ils arrivent donner l’envie à des communauté de s’engager et réaliser une vision.

    En favorisant le développement des compétences en leadership et son expression, le numérique permet de démocratiser cette notion. Le leadership cesse ainsi d’être la chasse gardée du domaine de la politique, du syndicalisme et s’ouvre à tous les autres domaines.

    [1] Le Leadership pour les nuls http://www.institut-repere.com/Leadership/le-leadership-pour-les-nuls-1-2.html

    [2] La formation au leadership http://www.demos.fr/chaines-thematiques/management-equipe-leadership/Pages/post-200.aspx

    Auteur : Bi Sehi Antoine MIAN, Ph.D.Enseignant-Chercheur TICE, Techno pédagogue à l’Université Virtuelle de Côte d’Ivoire
    www.ticeduforum.ci

     

    source image : pixabay.com

  • L’ÉSPÉ de l’académie de Versailles inaugure son site d’enseignement à distance

    L’ÉSPÉ de l’académie de Versailles inaugure son site d’enseignement à distance

    EADCergy_030215

    À travers un dispositif complet prenant appui sur une plate-forme développée par un laboratoire de recherche (plate-forme Techédulab du laboratoire EMA), le site EAD propose aux étudiants des parcours de formation préparant aux métiers de l’éducation : masters MEEF et préparation aux concours d’enseignants, master MEEF Ingénierie et de recherche en éducation.

    Le site EAD constitue le fer de lance d’un dispositif global d’accompagnement en formation initiale  et continue des futurs enseignants dans l’ère du numérique.

    Le site EAD répond à un enjeu de service public : la formation des acteurs de demain

    Les formations proposées à distance répondent aux impératifs actuels des maquettes des formations des différentes mentions. Elles contribuent au développement de l’autonomie et de la prise d’initiative de la part des  étudiants inscrits : appropriation de méthodes d’apprentissage nouvelles adaptées à l’époque moderne ; mobilisation de ressources et d’outils technologiques modernes : mise en place de modalités d’organisation et de gestion du temps personnel efficaces.

    Nos formations préparent ainsi les étudiants aux postures de l’enseignant de demain. Tout en restant le détenteur du savoir, il jouera un rôle accru d’orchestrateur des parcours et du travail des apprenants, d’accompagnateur et de tuteur.

    Une plateforme de formation spécifique

    Les enseignements sont entièrement dispensés via une plateforme en ligne sur laquelle se tiennent des rencontres synchrones, principalement hebdomadaires, et des activités collaboratives au sein de salles virtuelles dédiées aux situations-problèmes.

    La plate-forme e-Space propose une navigation fondée sur l’analogie avec un site de formation réel : les utilisateurs accèdent à un espace d’accueil à partir duquel ils se déplacent vers des espaces dédiés à l’information, la documentation ou la communication.

    L’expertise et l’expérience des méthodes d’enseignement à distance

    Le site EAD, c’est plus d’un millier d’enseignants déjà formés à la rentrée 2014. Cette année, 450 étudiants sont actuellement inscrits, en France métropolitaine ou d’outre-mer, ainsi que dans l’ensemble de la francophonie (plus de 10 pays concernés).

    Les partenariats avec l’AUF – Agence universitaire de la francophonie et avec l’AEFE – Agence pour l’enseignement français à l’étranger ouvrent des perspectives importantes de développement. Le chantier de la formation des enseignants en France est également en cours avec le développement d’une offre d’hybridation des formations actuellement présentielles, selon le même modèle.

    Plus d’infos : le site web du site EAD : ead.u-cergy.fr

  • Formation à distance, Serious Games, les nouveaux outils numériques pour la formation continue

    Petit compte rendu et vidéo sur le sujet « Formation à distance, Serious Games, les nouveaux outils numériques pour la formation continue des enseignants et agents territoriaux et le supérieur », dernière Table Ronde de l’Université d’été de Ludovia.

    Les apprenants utilisent de plus en plus des technologies numériques au quotidien, les formateurs et enseignants ont ils intégré ces usages dans leur enseignement ? La formation continue est-elle plus en avance d’un point de vue technologique, est-ce parce qu’elle est plus proche du monde l’entreprise ?

    Retours d’expériences sur des actions emblématiques. Les projets de formation à distance pour permettre un meilleur accès sur tout le territoire, Utilisation des boitiers de vote en cours, le Serious Game. Les innovations et les pistes de progrès / plusieurs exemples dans l’éducation nationale ou dans d’autres secteurs.

    Synthèse, en images

  • Manpower s’associe à Paraschool pour développer une plate-forme de formation tuteurée à distance destinée à ses intérimaires

    Cette plate-forme de formation remplit trois fonctions : une fonction de prédiagnostic (permettant à l’intérimaire d’évaluer ses compétences sur ses savoirs de base) qui déclenchera un parcours de formation, une fonction de développement des compétences dans une famille professionnelle, au travers d’un parcours de formation personnalisé, et une fonction de tutorat qui permet un accompagnement renforcé et mobilise l’apprenant.

    Manpower se charge de construire un référentiel de compétences-clefs par famille professionnelle et par poste, à partir du référentiel Manpower. Les référentiels d’ores et déjà développés l’ont été pour le tertiaire et concernent plus particulièrement les fonctions administratives (assistant(e)s, secrétaires, agents administratifs, employé(e)s de bureau, hôtes(ses) d’accueil, …), les métiers de la banque et de l’assurance. Les référentiels de l’industrie, du BTP-Construction, du transport-logistique, de la maintenance-sécurité et de l’hôtellerie-restauration seront développés par la suite. A terme, 700 métiers appartenant à 39 familles professionnelles seront disponibles. L’objectif étant de développer, en premier lieu, les métiers dits « en tension » afin de former, en priorité, les ressources dont les entreprises ont besoin pour leur développement.

    Paraschool assure le développement technique et pédagogique de la solution logicielle et le tutorat des apprenants. Les tuteurs seront accessibles pour répondre aux questions des intérimaires de Manpower par téléphone aux heures ouvrées ou par e-mail en dehors de ces horaires.

    Cette offre de formation s’adresse à toutes les catégories de personnel et leur permet de développer leurs compétences depuis leur domicile, à leur rythme, et de combler leurs lacunes sur les savoirs de base. Une fois l’outil mis au point par famille, Paraschool pourra, par la suite, développer des approches plus ludiques intégrant le serious game – qui reprend les codes du jeu vidéo et dont il maîtrise la conception – pour élaborer des programmes de formation avec de réelles mises en situation à distance.

    Manpower est aujourd’hui le premier acteur privé de l’emploi avec lequel Paraschool s’associe pour développer cette offre originale de formation à distance tuteurée.

    Le dispositif sera pilote sur l’Ile-de-France, avant d’être déployé sur tout le territoire au 2e semestre 2011.

    Grâce à ce partenariat, Paraschool pourra se rapprocher de Manpower Nouvelles Compétences, la filiale « Formation » de Manpower France, qui élabore et anime des modules de formation au savoir-être en entreprise, et qui pourra alors intégrer le serious game dans ses modules d’apprentissage.

    A propos de Manpower France
    Manpower France est un Créateur de Solutions pour l’Emploi (travail temporaire, recrutement permanent, formation, accompagnement et conseil) avec un chiffre d’affaires de 3,9 milliards d’euros en 2010. Organisé sous la forme d’un réseau de 767 bureaux regroupés en 493 Agences Mono- et Multi-sites d’Emploi, Manpower France intervient pour plus de  90 000 clients (PME-PMI, grandes entreprises françaises et internationales), que ce soit dans le secteur industriel, le BTP, le transport et la logistique ou les activités de services. Certifié ISO 9001, Manpower France et ses filiales emploient 4 400 collaborateurs permanents.

    Plus d’infos sur : www.manpower.fr

    A propos de Paraschool
    Paraschool, filiale du groupe EDITIS, est une société française spécialisée dans la conception, la réalisation et le déploiement de dispositifs interactifs à forte valeur ajoutée pédagogique. A travers son pôle Education, Paraschool accompagne plus de 300.000 élèves et 20.000 enseignants grâce à sa plate-forme d’accompagnement scolaire personnalisée. A travers son pôle Corporate, Paraschool développe, à destination des entreprises, des associations et des institutions, des solutions ludo-pédagogiques ‘sur mesure??? (e-learning, serious game). Les 35 collaborateurs de Paraschool sont répartis sur Paris et sur Aix-en-Provence.

  • Formation à distance : augmenter l’interactivité pour diminuer la distance ?

    Formation à distance : augmenter l’interactivité pour diminuer la distance ?

    Peut-on réellement prétendre qu’en contexte de formation à distance (FAD) l’interactivité brise la distance ? En théorie, une démarche de conception de FAD axée à la fois sur le respect de critères ergonomiques, sur des stratégies et des outils stimulant l’activité des apprenants et la communication entre acteurs du dispositif va dans ce sens. Encore faut-il la mettre concrètement en oeuvre. Cet article traite de l’interactivité comme solution aux diverses contraintes rencontrées par les apprenants en situation de FAD. Les auteurs alimentent leurs réflexions à partir de champs disciplinaires variés tels que l’ergonomie des interfaces homme-machine et la psychopédagogie. Dans chacun de ces champs, ils répertorient quelques bonnes pratiques pour la conception d’un dispositif de FAD « interactive ».

    Introduction

    Les stratégies de maintien et de renforcement de la motivation des apprenants sont au centre de la réflexion dans le domaine particulier de la formation à distance (FAD). Le taux d’abandon, « souvent de l’ordre du deux tiers » (Glikman, 2002) parfois plus (70 %, selon le MU News Bureau, 2008 ; 80% selon le MIT, 2001), témoigne d’un problème qui s’accentue en l’absence de motivation extrinsèque.

    S’il n’est pas possible de tracer un lien direct entre démotivation et abandon, il est très probable que la qualité du dispositif mis en place exerce une influence sur la satisfaction de l’apprenant. Keller et Suzuki (2004) constatent que « les concepteurs (…) ne peuvent pas contrôler la motivation des apprenants, mais d’autre part, ils ne peuvent éviter de l’influencer, que ce soit positivement ou négativement ». Deschênes et Maltais (2006) assurent qu’une formation de qualité et un soutien à la réussite peuvent être atteints en FAD en diminuant les contraintes dues à la distance. C’est pourquoi nous accordons un soin particulier, d’une part à la conception de l’interface au niveau ergonomique et, d’autre part, à la scénarisation pédagogique afin de maximiser l’interactivité entre le système et ses utilisateurs.

    Dans cet article, nous nous focaliserons sur des moyens « interactifs » assez aisés à mettre en œuvre et inspirés par des théories issues de champs disciplinaires différents. Nous en évoquerons un certain nombre en les rapportant au projet visaTICE. Nous faisons l’hypothèse qu’un dispositif de FAD « interactif » contribue à diminuer la distance, à entretenir de manière constante la motivation de l’apprenant, et par là, à lutter efficacement contre le phénomène d’abandon.

    1      Problématique

    Le projet visaTICE, soutenu par le ministère de l’éducation de la Communauté française de Belgique (CfB), vise à certifier les élèves en fin d’enseignement secondaire (fin de Lycée en France) à propos de leur maîtrise des technologies de l’information et de la communication (TIC). Il met en place un dispositif de FAD qui nécessite de prendre en compte la motivation des apprenants, et cela, pour de multiples raisons :

    – l’inscription à cette formation ne revêt (actuellement) aucun caractère obligatoire ;

    – elle est censée pallier l’absence d’un enseignement obligatoire des TIC en CfB ;

    – aucun encadrement des élèves dans le cadre du projet n’est actuellement organisé (même si celui-ci le prévoit) ;

    – son corpus touche à des savoirs (au sens large) à propos desquels les élèves ont des représentations erronées ;

    – les représentations qu’ont les élèves et leurs enseignants de leur propre maîtrise de ces savoirs sont généralement excessives, dans un sens ou dans l’autre ;

    – certaines idées reçues et largement répandues à propos de ce qui doit être appris et maîtrisé en matière d’usage des TIC doivent être revues.

    Ce contexte nous a conduit à prendre en compte les nombreux ingrédients nécessaires à la construction, chez l’apprenant, d’une motivation solide et plus difficilement altérable. Nous présenterons ici, plus spécifiquement, l’interactivité comme une solution aux diverses contraintes rencontrées par l’apprenant en situation de FAD. Les éléments sur lesquels nous avons porté notre attention trouvent leurs sources dans des théories très variées et sont donc de natures très diverses. Cet article s’applique à les répertorier comme règles de bonnes pratiques pour la réalisation d’une FAD « interactive », quels que soient les savoirs enseignés.

    Notre réflexion s’appuie sur les six distances identifiées par Jacquinot (1993). Elle s’inspire de champs disciplinaires variés tels que l’ergonomie des interfaces homme-machine (IHM) et la psychopédagogie, et retire de chaque distance un lot de considérations sur la manière de motiver, de maintenir l’attention, d’inciter, etc. Dans le contexte très concret de la mise en place du dispositif d’une formation (et non d’un dispositif de formation), il est intéressant d’en prendre en compte le plus grand nombre.

    2      Interactions/interactivité

    Afin de définir de manière spécifique ce que signifient pour nous les termes interactions et interactivité, nous allons commenter brièvement une croyance à leurs sujets.

    Parce qu’elles font partie intégrante de l’enseignement en présentiel (face à face), les interactions (verbales) professeur-apprenant et apprenant-apprenant sont supposées nécessaires pour que l’apprentissage se réalise (Thorpe, 2002). Ohl (2001) écrit que l’on postule souvent que l’interaction est essentielle en éducation et que toute interaction peut avoir des effets positifs. Elle affecterait la satisfaction, la performance et les résultats. En conséquence, une FAD se devrait de proposer ce type d’interactions.

    Ceci doit toutefois être nuancé. Si certains apprentissages peuvent effectivement bénéficier des interactions avec les pairs ou d’autres personnes, il est abusif d’affirmer que toute situation d’apprentissage doit nécessairement contenir un minimum d’interactions avec un tiers pour que l’apprenant construise des connaissances ou se développe personnellement. Au sujet de l’interaction professeur-apprenant, Mœglin écrit : « Quant à la présence du « tiers formant » (enseignant ou tuteur), longtemps tenue pour le critère par excellence de la formation, les observations et analyses (…) montrent qu’elle n’est plus indispensable, du moins dans sa forme actuelle » (Moeglin, 1998 : 7).

    Il est donc important de cesser de croire que les interactions humaines (professeur-apprenant ou apprenant-apprenant) sont  une des conditions nécessaires pour qu’il y ait apprentissage. Cela reste cependant vrai s’il est question de l’interaction apprenant-contenu.

    Partant de ces réflexions et des types d’interaction identifiés par Moore (1977), à savoir apprenant-contenu, apprenant-pairs (apprenant-apprenant) et apprenant-professeur, on peut définir l’interaction comme une action/communication réciproque entre deux pôles. Dans un contexte de FAD, l’interaction apprenant-machine (interaction homme-machine ou IHM) est également à considérer.

    De plus, à l’heure actuelle, les technologies de la communication offrent diverses possibilités d’interactions qui peuvent parfaitement remplir le rôle important attribué aux échanges et aux partages avec l’autre (Mugny, 1985 ; Doise & Mugny, 1981 ; Lewis, 1998) dans la négociation et la (co-)construction des connaissances (Deaudelin & Nault, 2003). En outre, selon Maurin (2004), certains aspects d’une relation pédagogique peuvent être facilités par la communication asynchrone parce que l’éloignement physique « peut quelquefois empêcher, (…), que la relation entre eux ne soit exclusive ou fusionnelle » (Maurin, 2004 : 185).

    Si, à l’origine, le concept d’interactivité était bien souvent restreint au champ très spécifique de l’IHM, les stratégies présentées ici reposeront, quant à elles, sur une IHM, sur une médiation humaine, ou encore sur la relation entre l’apprenant et son objet d’apprentissage. Pour nous, l’interactivité recouvre l’ensemble de ces interactions.

    3      Vaincre les distances en FAD

    Le concept de distance évoqué dans l’expression « formation à distance » ecomprend de multiples facettes. En effet, Jacquinot (1993) identifie six distances qui peuvent entraîner des contraintes individuelles chez les apprenants en situation de FAD : les distances spatiale, temporelle, technologique, pédagogique, psychosociale et socio-économique. Dès lors, il convient de clarifier succinctement ces distances et de répertorier, pour chacune d’elles, des moyens « interactifs » pour y remédier.

    Généralement, la distance spatiale renvoie au fait qu’une personne ne peut se déplacer pour suivre une formation. La FAD permet l’apprentissage n’importe où en fournissant les ressources nécessaires pour soutenir la démarche de l’apprenant qui veut se former. Dans le milieu éducatif, le « blended learning » semble être préféré au « tout à distance ». Des rencontres en présentiel entre les élèves et l’enseignant/tuteur/animateur sont alors organisées (périodiquement ou occasionnellement, au démarrage par exemple) pour permettre aux différents acteurs d’établir un lien social. Cependant, de nombreuses études ont montré que le taux de participation à ce genre de regroupements, même obligatoires, avait tendance à diminuer avec le temps. L’important semble surtout d’introduire l’apprenant dans la dynamique du dispositif de formation, les outils technologiques actuels permettant par ailleurs de soutenir la dimension sociale de l’apprentissage, par exemple au cours d’échanges de messages électroniques, que ce soit sous forme de courriels, de chats, de forums ou encore via la tenue de vidéoconférences.

    La distance temporelle rappelle la difficulté de regrouper des étudiants à un moment précis (lorsqu’aucune plage horaire n’est prévue à cette fin). La FAD offre la liberté de choisir le moment et le rythme de son apprentissage. Si le « blended learning » peut diminuer la distance spatiale, il maintient une forte contrainte temporelle qui va souvent à l’encontre de ce à quoi s’attendent les acteurs de FAD. La distance temporelle se fait également ressentir au niveau des services d’aide (technologique et pédagogique) offerts par le dispositif. Depover affirme que la réponse d’un tuteur à une demande d’étudiant ne devrait pas dépasser « 24 heures pour ne pas rompre la dynamique du dialogue pédagogique » (2000 : 157). Cette recommandation peut être nuancée en disant qu’il importe que l’apprenant soit prévenu des rythme et délais auxquels il peut s’attendre à recevoir une réponse de son tuteur. Ce point devrait en effet faire partie d’un contrat entre les deux parties. Certaines aides peuvent également être accessibles en ligne à tout moment, telles qu’une liste de questions fréquemment posées (FAQ), des informations générales sur le dispositif, etc.

    La distance technologique évoque, évidemment, la disponibilité matérielle d’une technologie, mais porte surtout sur la manière dont on l’utilise. Glikman (2002) écrit que le recours au TIC exige trois types d’apprentissage : le contenu de la formation, le fonctionnement de l’outil ainsi que l’utilisation de ce dernier dans un but d’apprentissage et d’échanges en relation avec la formation. Par ailleurs, toute perte de temps à régler des problèmes liés à l’utilisation des TIC est susceptible d’engendrer des frustrations importantes chez les apprenants, voire de provoquer leur abandon. C’es pourquoi un mécanisme de préformation et d’encadrement doit être prévu (cfr. Section 4.2) Cependant, les TIC offrent des possibilités réelles d’interaction via l’usage de logiciels tels que le courrier électronique, les forums et autres outils de communication synchrone ou asynchrone, les navigateurs de recherche, etc. Les choix des concepteurs prennent ici toute leur importance.

    Par distance pédagogique, on entend celle qui sépare les représentations des concepteurs à propos de la manière d’apprendre et celles de l’apprenant quant à sa manière d’y parvenir. En FAD, l’apprenant peut se sentir forcé d’adopter les stratégies d’apprentissage conséquentes aux choix pédagogiques faits par les concepteurs dans les différentes tâches proposées. C’est « surtout en fonction de la tâche demandée qu’ils (les apprenants) adopteront une stratégie d’apprentissage plutôt qu’une autre » (Denis, 2003 : 36). Il importe donc de lui proposer des activités relevant de divers paradigmes d’apprentissage/enseignement (Leclercq & Denis, 1998), de lui offrir une certaine liberté et de l’autonomie, d’encourager sa créativité et de favoriser la construction des connaissances qu’il pourra facilement transférer à d’autres situations.

    Les distances psychosociale et socio-économique ne seront pas discutées dans cet article vu leur peu de pertinence dans le contexte du projet visaTICE.
    4 visaTICE, ilustration d’un dispositif interactif

    4.1      Le dispositif

    La production du dispositif visaTICE a demandé l’écriture d’un cahier des charges précis, reprenant entre autres, des étapes telles que la définition des objectifs en termes d’apprentissage, les options méthodologiques, la dimension interactionnelle, la pertinence du choix des média et la séquenciation du contenu. Ce dernier prend sa source dans une réflexion sur la didactique des TIC qui promeut l’identification d’invariants du traitement de l’information, à savoir les concepts et principes organisateurs qui gouvernent les TIC. Cette approche vise à rendre l’apprenant autonome dans sa démarche d’apprentissage de nouveaux progiciels (Vandeput, 2003 ; 2004 ; 2006 ; Vandeput & Colinet, 2007 ; Poisseroux et al., 2009).

    Le dispositif simule une situation d’enseignement présentiel en s’articulant autour d’un document de référence pour l’apprenant : le livre. Celui-ci, à l’instar de tous les livres de cours, est divisé en chapitres. Chaque chapitre contient généralement une mise en situation, une série d’activités, une synthèse et une évaluation. Des réflexions théoriques, des exercices supplémentaires et des lectures pour aller plus loin sont parfois proposés. Il est donc conçu pour que les apprenants l’exploitent seuls, ce qui, comme nous allons le décrire, n’exclut pas des interactions.

    L’accent est mis sur la diversité de la présentation et de l’accès à l’information (hypertextes, hypermédia), laissant à l’utilisateur une certaine liberté (multiplicité des choix de navigation). De plus, les concepteurs ont respecté les règles ergonomiques (Bastien et Scapin, 1993) afin d’éviter tout problème d’utilisabilité de l’interface. Nous développerons brièvement ce point en section 4.4.

    4.2      Un mécanisme de préformation

    4.2.1        Divers acteurs à former

    Différents acteurs interviennent dans le dispositif, et, plus particulièrement, au niveau du processus d’enseignement-apprentissage proprement dit. Parmi eux, on trouve les étudiants inscrits au dernier cycle de l’enseignement secondaire et des enseignants qui se sont portés volontaires pour implémenter le dispositif de FAD. Ils vont jouer un rôle de personne-ressource ou de « coach » vis-à-vis des élèves. Autrement dit, ils seront en première ligne pour les introduire dans le dispositif visaTICE, répondre à leurs questions (via des forums ou lorsqu’ils rencontrent ces élèves) et les (re)motiver tout au long de leur parcours d’apprentissage.

    Leurs rôles sont assimilables à ceux d’un tuteur ou d’un animateur local (Denis, 2001) et sont précisés lors d’une session de formation. Ceux que l’on nomme par ailleurs « tuteurs » sont des membres de l’équipe de conception visaTICE. Ils ont principalement pour fonction de répondre aux questions que les « coaches » n’ont pas pu traiter.

    4.2.2        Familiarisation avec le dispositif aux niveaux technologique et pédagogique

    Parmi les piliers d’un dispositif d’autoformation, Carré et Pearn (1992) épinglent un mécanisme de préformation des apprenants. C’est une préparation à l’entrée dans l’autoformation, ce processus où l’apprenant va devoir se prendre en charge alors que, dans les situations de formation qu’il a connues antérieurement, il a généralement été fort guidé par ses professeurs. On y présente la formation, ses ressources humaines et matérielles, les conditions de réalisation (rôles des apprenants, des personnes-ressources et des tuteurs). C’est notamment une première occasion de se familiariser avec la plateforme de cours à distance (interface, livre et types d’activités, forums…). Cette étape est un facteur de succès qui a été mis en évidence dans la plupart des environnements de FAD (Daele & Docq, 2002 ; Denis & Piette, 2003 ; Denis & Vandeput, 2004).

    Dans notre cas, ce mécanisme de découverte de l’environnement de FAD concerne aussi bien les personnes-ressources (enseignants « coaches ») que les élèves. Avant d’assurer le suivi des élèves, les « coaches » auront également l’occasion de se familiariser avec la philosophie du projet (maîtrise de TIC reposant sur approche didactique axée sur des invariants du traitement de l’information).

    4.3      Stratégies psychopédagogiques

    Penchons-nous plus précisément sur les stratégies psychopédagogiques susceptibles d’augmenter l’interactivité dans un dispositif de FAD. Celle-ci consiste tantôt en des interactions entre humains par l’intermédiaire du système, tantôt en une interaction de type homme-machine. Toutes ont pour but de maintenir la motivation de l’apprenant.

    4.3.1        Interactions entre humains

    L’interactivité humaine se retrouve à travers trois modes de communication, à savoir les emails, les forums et les rencontres en présentiel. Quel que soit le mode de communication employé, l’important est de réagir rapidement et régulièrement aux demandes, mais surtout de les stimuler. Un apprenant en difficulté a la possibilité de correspondre par email avec un « coach » ou un tuteur. Il peut également interagir via les forums avec d’autres apprenants. Rappelons qu’il a aussi la possibilité de rencontrer une personne-ressource au sein de son établissement scolaire.

    L’ensemble de ces interactions va maintenir une dimension sociale au sein de visaTICE, apportant ainsi une solution à la distance spatiale qui peut être ressentie par les apprenants en situation de FAD. Distance diminuée également si l’apprenant a le sentiment d’une aide personnalisée, correspondant à ses besoins particuliers.

    Par la même occasion, la distance temporelle peut également être réduite par un tutorat « proactif et réactif ». Dès lors, le rôle du tuteur à distance doit faire l’objet d’une réflexion poussée quant au profil d’intervention qu’il devrait adopter dans ce dispositif (Denis, 2003).

    4.3.2        Interactions homme-machine

    Dans le projet visaTICE, on ne peut guère compter sur une quelconque motivation extrinsèque des apprenants, sur une pression externe provenant de l’environnement ou un contrôle autre que le sien de la valeur qu’il perçoit des activités. Par conséquent, la première préoccupation est d’inciter les apprenants à s’engager dans la formation et à devenir autonomes. Un dispositif favorisant l’autonomie procure un niveau de satisfaction élevé auprès des apprenants, composante importante de la motivation. Or, Ohl (2001) écrit que l’autonomie n’est possible que s’il y a interaction.

    Dès le départ, une mise en situation amène les apprenants à se rendre compte des représentations erronées qu’ils ont à propos des TIC et sur l’importance d’une bonne maîtrise de ces dernières pour leur futur. Justifier le choix des concepteurs en décrivant la nature, les consignes et l’utilité de chaque activité va permettre à l’élève d’attribuer une certaine valeur à la tâche proposée (Viau, 2003).

    Afin d’éviter toute distance pédagogique, l’apprenant jouit d’une certaine liberté au sein du dispositif. Il est seul responsable de son apprentissage et se voit offrir la possibilité d’effectuer des choix tant sur le plan du contenu, des démarches que des interactions. Il peut, à tout moment, quitter « le livre » pour accéder aux activités qu’il souhaite refaire. Il garde la liberté d’effectuer ou non les exercices, de faire des lectures supplémentaires. Sa créativité est encouragée à travers des activités où il est appelé à mettre au point sa propre stratégie de résolution d’un problème. Dès qu’il y est arrivé, il peut confronter sa démarche à celle proposée dans le dispositif. Il construit ses connaissances et est amené à les adapter selon les situations rencontrées.

    L’apprenant est donc mis en confiance (Keller, 1987) non seulement par la liberté dont il dispose, mais aussi par les services d’aide qui lui sont accessibles. Il peut en effet s’adresser à des co-apprenants ou à un tuteur (cfr. section 4.2.2). Il dispose également d’informations générales sur l’utilisation efficace du dispositif. Dans visaTICE, un système de FAQ sera envisagé par la suite pour alléger le travail du tuteur, bien que ce type de programmes interactifs automatisés ne constituent pas un soutien personnalisé pour l’apprenant (Thorpe, 2002).

    Une autre stratégie repose sur la dimension ludique de l’apprentissage. L’attention (Keller, 1987) des apprenants est soutenue par l’utilisation de supports variés (photographies, vidéos, illustrations, animations). Des microdéfis sont proposés, demandant à l’apprenant de faire des associations entre les différents concepts et principes vus. Le langage des activités est adapté au public. On y fait référence à des habitudes spécifiques (par exemple, l’envoi de SMS). L’humour y est aussi présent. Les apprenants ont, par ailleurs, la possibilité, à partir de ces défis, de traiter les contenus de manière personnelle. En outre, visaTICE les invite à sortir du dispositif pour réaliser des activités au sein même de leur logiciel (traitement de texte, tableur, etc.) favori, d’enregistrer leur travail. Cette stratégie prend appui sur les théories de pédagogie interactive (Béguin, citée Lombardo et al., 2006) et vise à réduire, entre autres, la distance spatiale. L’apprenant a le sentiment d’être dans un univers qui lui convient.

    4.4      Stratégies ergonomiques

    L’importance des interfaces homme-machine dans le succès des applications, et en particulier, des applications liées à l’apprentissage et l’enseignement fait que la conception d’interfaces homme-machine ergonomiques s’est aujourd’hui élevée au rang de discipline. Les qualités d’une interface peuvent être source de motivation alors que ses défauts sont susceptibles de provoquer lassitude, découragement et donc, démotivation.

    Pour réduire la distance technologique et, dès lors, faciliter la prise en main du dispositif par l’apprenant, nous nous basons sur les critères ergonomiques de Bastien et Scapin (1993). Ceux-ci proposent huit critères standardisés, subdivisés pour donner un total de dix-huit critères. Nous ne reprenons ici que ceux qui sont les plus significatifs dans le cadre de visaTICE et nous négligeons ceux qui sont plus directement liés aux interfaces des logiciels dont le système de commandes est généralement plus complexe et utilise, par exemple, de nombreuses boites de dialogue.

    Le critère de guidage, plutôt fondamental dans un dispositif d’apprentissage, est celui qui fait l’objet de la plus grande attention. L’apprenant est conseillé, orienté et informé lors de ses interactions avec le dispositif. Parmi ses sous-critères, l’incitation est clairement présente par les nombreux liens du sommaire du cours et des boutons, tous assortis d’un texte qui indique, de manière non équivoque, l’action associée (réponse, retour au livre, commencer, etc.). La lisibilité est liée à l’usage d’une police de caractères large et sans empattement, spécifique à l’affichage sur un écran. La feuille de style très détaillée dans laquelle elle est définie, contient également la définition de styles spécifiques pour les objets d’interaction, ce qui contribue à renforcer les critères de groupement/distinction des items par le format et la localisation.

    La charge de travail est minimale favorisant (et facilitant) le dialogue homme-machine. On ne peut pas parler de densité informationnelle dès lors que tous les éléments de la plateforme originale n’ayant aucune utilité directe ont été occultés de l’interface.

    L’adaptabilité se manifeste à travers la prise en compte de l’expérience de l’utilisateur. Celui-ci peut éviter toute une série d’étapes qui ne sont plus nécessaires quand son expérience d’usage de la plateforme est suffisante. En particulier, la lecture des informations concernant l’usage du dispositif est optionnelle.

    L’homogénéité et la cohérence sont intimement liées à l’usage d’une feuille de style très détaillée et bien structurée. L’univers dans lequel l’utilisateur évolue contient de nombreux éléments qui sont peu variables dans leur forme, ce qui contribue à son confort.

    La manière dont les références sont faites aux actions (un texte significatif sur les boutons ou des liens textuels simples) ne met jamais en défaut la signifiance des codes et dénominations.

    En bref, une importante prise en compte critères d’ergonomie fait que la multiplicité des détails contribue au confort de l’apprenant, lui permettant de se concentrer sur le cours, sans devoir consacrer d’énergie à comprendre l’interface et sans subir de charge mentale à ce niveau.

    5      Conclusion et perspectives

    L’entretien de la motivation de l’apprenant est un vrai challenge pour l’enseignant, que ce soit dans un dispositif de formation traditionnel ou dans un dispositif de FAD. L’enseignant en présence dispose toutefois d’un avantage incontestable sur le « formateur à distance ». Ses modes d’intervention sont adaptables à souhait et résultent d’une interprétation quasi immédiate de ce qui se passe dans l’environnement de l’apprenant.

    À distance, cet énorme avantage est quasiment réduit à néant. Le challenge est toujours présent et beaucoup plus difficile à relever. Le « formateur à distance » possède toutefois d’autres atouts. D’abord, il ne correspond pas nécessairement à une seule personne physique. La charge et les rôles peuvent donc être répartis. Dans le scénario pédagogique en ligne, la plupart des interventions sont programmées, ce qui a la triste conséquence de les figer, mais aussi l’avantage de pouvoir les « rejouer » dans des contextes semblables. La tâche est donc d’une tout autre ampleur. En conséquence, le concepteur se doit d’utiliser tous les moyens qui sont à sa disposition pour entretenir la motivation des apprenants. Et ces moyens sont nombreux.

    Dans cet article, l’interactivité a été envisagée comme une solution aux contraintes de distances, telles que définies par Jacquinot (1993). Cette hypothèse nous a amenés à considérer des éléments théoriques de natures diverses et à les répertorier comme règles de bonnes pratiques pour la conception et la mise en place d’une FAD « interactive », quel qu’en soit le contenu. L’interactivité a, dès lors, été examinée sous l’angle de plusieurs disciplines et principalement, celui de la psychopédagogie et celui de l’ergonomie des interfaces homme-machine. Nous ne nions pas que des investigations soient également possibles dans d’autres champs disciplinaires tels que, par exemple, la psychologie cognitive. Nous avons essayé de montrer qu’un dispositif « interactif » peut être vu comme la résultante des efforts menés dans chacune des disciplines.

    Les stratégies psychopédagogiques ont illustré la mise en place d’interactions, que ce soit entre humains (par l’intermédiaire du système) ou de type homme-machine. Nous avons aussi montré en quoi et comment le respect de critères ergonomiques dans la conception des interfaces pouvait contribuer à augmenter le dialogue entre l’apprenant et le système.

    L’ensemble des réflexions décrites ici est immédiatement transposable à la conception d’autres dispositifs de formation en ligne. Il a fait l’objet de validations auprès d’étudiants universitaires afin d’obtenir un feedback, notamment en ce qui concerne les aspects motivationnels, ainsi que les points forts et faibles du dispositif visaTICE (Vandeput et Henry, 2010). La rédaction de tous les modules de cours n’est pas encore complètement terminée, mais il n’est pas indispensable qu’elle le soit pour démarrer le projet en contexte scolaire « réel ». Ainsi, le dispositif visaTICE sera très prochainement mis en œuvre dans des écoles-pilotes volontaires. Cette phase d’expérimentation permettra des aménagements et une régulation qui ne pourraient être mis en place sinon, mais aussi de vérifier si l’objectif est atteint. Outre des questionnaires d’évaluation et des entretiens auprès du public-cible, il serait intéressant d’utiliser des outils statistiques pour connaître, dans un objectif de mise à jour, les pages les plus vues, les plus lues et les oubliées. Nous pourrons constater par exemple si les apprenants utilisent ou pas les interactions proposées et, le cas échéant, guider nos efforts vers une interactivité mieux adaptée à leurs besoins.

    Communication Scientifique Ludovia 2011 par  Julie HENRY, Étienne VANDEPUT & Brigitte DENIS – CRIFA Université de Liège (ULg)

    http://www.crifa.ulg.ac.be/

  • Formation libre bouscule la formation à distance en informatique

    «La formation à distance a désormais acquis ses lettres de noblesses. Elle entre dans la culture des salariés comme une réponse au besoin permanent de se former sans perturber le rythme de travail. Elle répond aussi particulièrement bien aux besoins de personnes expatriées et aux milieux ruraux. Nous avons eu beaucoup de remarques de ce type via l’association École Ouverte Francophone que nous animons.» déclare A. Mascret président de l’Éof.

    La formation à distance présente aussi des avantages pour les salariés :

    «Certes il existe un planning pour le cours, mais la liberté dont on dispose dans l’organisation devient rapidement un avantage. Ceux dans lesquels on est plus à l’aise peuvent être traités plus rapidement laissant ainsi plus de temps pour les autres…?La formation à distance demande une plus grande maturité, mais elle permet d’avoir une aide plus personnalisée…» déclarent P.  Lapage et F. Tocquaine dans une interview sur la formation à distance (Linux Pratique Août 2009)

    La formation à distance (le fameux « e-learning ») se résume souvent à des documents mis à disposition sur une plate-forme spécifique et l’auditeur se trouve livré à lui-même. Dernièrement, on a même vu paraître des vidéos qui permettent d’animer un peu plus cet apprentissage, mais la formation à distance ne se résume pas à cela ! Avec formation-libre, nous apportons une véritable scénarisation permettant à l’apprenant d’évoluer au fur et à mesure de sa formation tout en étant accompagné par les formateurs, à la fois en groupe et individuellement. Sur une même formation, chaque auditeur apprend ainsi, à son rythme, selon ses connaissances et en fonction de ses contraintes professionnelles.

    L’offre de formation est essentiellement tournée vers les logiciels libres et les standards ouverts.

    «Toutes les études semblent confirmer que, dans le domaine informatique, le secteur des logiciels libres, représente, au niveau
    mondial, celui qui aura le plus fort taux de croissance dans les 4 à 5 ans qui viennent et l’enquête que nous avons menée sur le territoire Francophone en 2009 nous a confirmé cela…
    » complète A. Mascret.

    C’est donc tout naturellement que les créateurs de la société Keepin, également spécialistes dans le domaine de la formation à distance et dans celui les logiciels libres ont décidé de proposer une solution adaptée.

    Formation libre propose d’ores et déjà six formations dans les domaines du système et des réseaux basés sur les Logiciels Libres et prévoit d’ouvrir six nouvelles formations d’ici la fin de l’année 2010.

    Idéalement conçues pour s’intégrer au rythme de travail de l’entreprise ou du salarié, ces formations se déroulent à distance, sur trois semaines, représentant un équivalent temps plein de cinq jours.

    Dans leurs conceptions, les cursus permettent l’adaptation du rythme de l’apprentissage aux contraintes du salarié et de son activité professionnelle mais peuvent être également suivies en dehors du temps de travail dans le cadre du DIF (Droit Individuel à la Formation) par exemple. La formule ‘à distance’ devient aussi plus économique en coûts
    et en fatigue. Elle évite les absences, les déplacements, les frais de restauration ou d’hébergement.

    Tout au long de chaque formation, des formateurs, à la fois professionnels et spécialistes du domaine abordé, accompagnent, aident et conseillent les auditeurs sur toutes les difficultés qu’ils peuvent rencontrer.

    Pour toute information : contact@formation-libre.fr

    Site : http://formation-libre.fr