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  • Le numérique à l’école : on fait quoi, maintenant ?

    Le numérique à l’école : on fait quoi, maintenant ?

    Par Jacques Cool
    Image : Pixar Films

    Ces poissons d’aquarium qui rêvent de vivre librement dans l’océan, qui font tout pour y arriver. Et là, on les voit, chacun dans son sac transparent, quittant le bureau, traversant la rue pleine de voitures, sautant dans l’eau du port de Sydney et célébrant leur réussite alors qu’ils flottent allègrement à la surface de l’eau, dans leur sac.

    Et puis cette réplique savoureuse : « Bon, on fait quoi maintenant ? » 🙂

    J’aime cette scène car elle nous rappelle des situations de vie personnelle et professionnelle; nous travaillons forts pour mettre en place une initiative, convaincre des gens, dégager des ressources, planifier les actions, surmonter les défis, les oppositions et l’indifférence de ceux qui ne prennent pas trop la peine de comprendre de quoi il s’agit, faire rayonner des réalisations, etc.

    Et pourtant, ce sentiment bizarre que la montagne franchie ne fait que rendre visible de nouveaux sommets plus loin. Quelques exemples comme ça, particulièrement pour le domaine des technologies à l’école :

    –          de nouveaux appareils numériques dans une école,
    –          l’accès à des applications de qualité,
    –          une connectivité plus performante,
    –          une participation à une conférence majeure,
    –          un plan de perfectionnement pédagogique axé sur les TIC qui reçoit un go!,
    –          un accès à une plateforme afin de se lancer dans une expérience d’apprentissage hybride,
    –          la création d’un blogue de classe ouvert et accessible,
    –          une initiative AVAN (BYOD) qui est acceptée,
    –          un réseau plus ouvert pour les professionnels de l’éducation,
    –          …

    Au fond ces cibles, il faut les voir comme des phares de mer (un de mes symboles préférés) vers lesquels on se dirige et qui nous guident. Mais ces phares se déplaceront toujours plus loin (the moving beacon) et nous incitent à poursuivre, à recommencer, à se revitaliser. J’imagine que les poissons d’aquarium sont en voie de rejoindre Nemo et son père sur le corail du Pacifique. J’imagine aussi leurs efforts renouvelés pour y arriver.

    C’est la même chose en éducation. Cette école, vibrante, ouverte, connectée sur le monde, où le jeune est l’acteur principal, on commence à la voir ici et là.

    Mais il reste beaucoup à faire. Pour nous guider, je retiens cet extrait fort éloquent du Equinox Blueprint: Learning 2030, qui nous rappelle :

    Imagine if we could gaze into the future and see the implications of our present-day approaches to important challenges. What would we do differently now to help build a better world for the next generation?

    Equinox Blueprint Learning 2030

    (Equinox Blueprint: Learning 2030, page 5.)

    Car le vrai défi, pour savoir « c’est quoi qu’on fait maintenant ? » réside grandement dans notre capacité de pouvoir se transposer dans un autre modus vivendi ou modus operandi, plus en synchro avec les réalités du monde aujourd’hui (et celui que l’on peut anticiper, autant que possible), ainsi que de savoir mettre de côté nos représentations souvent axées sur un modèle, voire un monde, qui n’est plus celui dans lequel vivent nos jeunes, qu’on le veuille ou non. C’est alors qu’on s’y lance avec plus de confiance, plus éclairés.

    « Le problème avec l’école, c’est qu’on y est tous allé. » dit Ron Canuel.

    Mais, des boules de crystal, ça n’existe pas, impossible de prédire l’avenir…

    Vrai. Toutefois, il y a des développements, des usages et des indications qui peuvent guider notre vision et nos actions. Des énoncés, certaines plus audacieuses que d’autres, qui risquent de rendre obsolètes ceux qu’on énonçait il y a à peine 10 ou 15 ans (le monde a bien changé…) et qui ont le vilain défaut de perdurer dans l’esprit de nombre d’intervenants. En voici quelques-unes, compilées par des éducateurs britanniques :

    – La prochaine génération d’enseignants, plus techno, plus branchée. Le nombre d’enseignants qui « ne font pas de techno » qui diminuera.

    Soit, ils seront en classe, avec leur appareil mobile/tablette et comptes Twitter ou Facebook ou autre réseau social qui prédominera, mais je me permets ce petit bémol : attention à cette généralisation, tout comme celle des « natifs numériques » (et c’est un gars de 55 ans qui vous écrit ceci 🙂 ).

    Le vrai défi est/sera celui des facultés de l’éducation qui formeront cette génération d’enseignants et qui n’auront plus le choix que de s’actualiser à la lumière des changements en profondeur sur nos finalités, la pédagogie, le numérique, nos rapports au savoir.

    – Portabilité 

    fini les labos d’ordinateurs bien ancrés au sol. Place aux tablettes, aux mobiles, au BYOD et même le BYON (bring your own network). Les sorties en milieu naturel, aux musées, les projets partout dans l’école et dans la communauté ne s’en porteront que mieux, à mon avis (lire : apprentissages des jeunes).

    – La vitesse de l’innovation

    Un grand défi pour tous les enseignants, celui de rester à l’affût des avancées et des nouvelles possibilités sans ressentir la noyade technologique; du moins, être au courant et accepter de se placer dans un mode « bêta perpétuel ». L’enseignant est apprenant et n’apprend plus seul. Marc Prensky a déjà dit : « You don’t need to know ALL the technology but you should know ABOUT the technology. »

    – La pertinence pédagogique

    Fini les bidules ou les apps qui prétendent être LA révolution en éducation. L’enseignant saura discerner la valeur pédagogique des outils car son référentiel pédagogique aura évolué et le point d’entrée sera invariablement celui de la pédagogie. Cette force sera de plus en plus prisée et prise en considération par les concepteurs de nouveaux produits/services numériques. Du moins, on le souhaite vivement.

    – La créativité 

    Ahh, je ne peux m’empêcher que de reproduire ici cette belle phrase de Katrina Schwartz dans Mindshift et qui résume bien l’apport de la créativité à l’école transformée :

    « If it’s true, in Sir Ken Robinson’s words, that “Creativity is not an option, it’s an absolute necessity,” then it’s that much more imperative to find ways to bring creativity to learning. »

    – La fiabilité 

    Ces ordis qui prennent 12 minutes à démarrer, des piles à faible rendement, un réseau peu fiable, des filtres internet frustrants, des mises à jour qui n’en finissent plus. Les outils, la vitesse et l’infrastructure de réseau seront de plus en plus performants et fiables. Plus de temps « hands on, minds on » alors.

    – La connectivité

    pas celle des réseaux (voir le point précédent) mais bien celle des gens, des professionnels, de la communauté et des jeunes. Le partage d’idées, de créations, de débats ne se limitent plus à la classe ou au « public de 1 ». On partage, on apprend ensemble. Avec des gens d’à-côté ou de l’autre bout du monde. Le face-à-face et le virtuel se complémentent et permettent des connexions plus fortes, plus vraies, plus stimulantes. L’isolement professionnel sera un choix de l’enseignant.

    – Les coûts

    On a vu depuis 15 ans environ des coûts et des achats à grande échelle qui ont eu l’effet pervers de limiter toute nouvelle tentative de renouvellement ou de déploiement à plus grande échelle, surtout avec un contexte économique mondial et local difficile.

    Leaders, teachers and students are now seeing through this, demanding costs come down to a more reasonable level and not being hood-winked into thinking they need technology because the marketers tell them. The shift of balance will once again fall onto the schools, which will drive down costs by shopping around more sensibly. Schools will reduce their costs by encouraging pupils to bring in their own devices into lessons, with less emphasis on the school providing tech. Leaders who ‘get tech’ will be at the forefront of innovation, with many who don’t expected to leave the profession within the next ten years.”

    – La simplicité

    Ou plutôt la convivialité d’usage des outils performants. Cela contribue grandement à ce sentiment de « pouvoir d’agir », ce qui sera bénéfique pour tous les usagers, experts ou profanes. Une meilleure courbe d’adoption est à anticiper alors.

    Et plus concrètement, on parle de quoi quand il s’agit de l’école « de demain » ? (*Ouf, je n’aime pas ce terme car il sous-entend qu’on peut la remettre à plus tard…)

    En 2009, Shelly Blake-Plock identifiait 21 choses qui seront obsolètes en 2020. Nous sommes à mi-chemin entre ce billet de Blake-Plock et cette année-phare que semble devenir l’an 2020.
    –          Pupitres d’élèves
    –          Laboratoire de langue
    –          Salle d’ordinateurs
    –          Les devoirs à la maison
    –          Les résultats aux examens externes comme critères d’entrée au post-secondaire
    –          L’enseignement à « la tranche du milieu »
    –          La crainte de Wikipedia
    –          Les livres en format papier seulement
    –          Le bureau des assiduités
    –          Les casiers
    –          Les Services informatiques
    –          Les institutions centralisées
    –          L’organisation par niveaux/grades scolaires
    –          Les classes sans technologie
    –          Le développement professionnel fourni par des agences externes
    –          Le curriculum bien ancré dans le roc
    –          La soirée parents-maître
    –          La  bouffe à la caféteria/cantine
    –          Les sites web montés par services externes spécialisés
    –          L’algèbre 1 pas avant le niveau secondaire
    –          Le papier, toujours le papier

    Où en sommes-nous, réellement ? La discussion est ouverte… Mais parions que plusieurs éléments de cette liste seront toujours là en 2020…

    Et référentiel technopédagogique dans tout ceci ? Il y a des pistes, de bonnes. Notamment, l’initiative de perfectionnement pédagogique iClasse, les normes ISTE-NETS, traduites par Marc-André Girard, et le référentiel Destination Réussite, volet II, qui nous offre notamment cette vidéo :

    Et l’organisation de l’école, dans un tel paradigme ? Les exemples sont de plus en plus nombreux, heureusement…

    logos écoles

    Celui que je retiens ces temps-ci est le cas de la Science Leadership Academy de Philadelphie, une école publique dans un quartier avec défis socio-économiques.

    Son directeur, le fantastique Chris Lehmann et son équipe ont pris le soin de décrire comment TOUTES les composantes pédagogiques et fonctionnelles dans leur école (l’organisation du temps, les espaces d’apprentissage, les rubriques d’évaluation, les activités d’apprentissage par projets signifiants et engageants, le curriculum, voire même le processus d’embauche des enseignants, etc.) sont calquées, façonnées, inspirées par, reliées à, conçues en fonction du profil de l’élève-apprenant qui y vit. Inspirant. Leur conférence est un must.

    Et puis, en parlant de conférences à caractère technopédagogique, je me permets un constat encourageant : le propos de fond, et en large, est surtout d’ordre pédagogique, les outils viennent après qu’on s’installe dans un référentiel où l’apprentissage est au coeur des interventions. Clair 2014, Sommet iPad 2014, Awakening possibilities, et j’en passe… On discute, on réseaute, on apprend.

    Des outils qui permettront à nous, ces poissons d’aquarium qui visent ou qui avons atteint la mer, d’aller au large et de se rapprocher un peu plus de cette école qu’on imagine, qu’on désire pour chaque enfant.

    Avant 2030, peut-être ?

    Retrouvez Jacques Cool sur son blog : http://zecool.com

  • Équipements numériques : les lycées français mieux dotés en ordinateurs que la moyenne européenne

    Équipements numériques : les lycées français mieux dotés en ordinateurs que la moyenne européenne

    Les lycées d’enseignement général sont au 4e rang sur 27, avec 30 postes pour 100 élèves et les lycées professionnels au 5e rang avec 42 postes pour 100 élèves.

    Ces chiffres sont le fruit des investissements très importants que les Régions consacrent à l’éducation et aux équipements numériques en particulier, dans le cadre de la décentralisation et qui permettent de doter les lycées de tous les matériels nécessaires à la pédagogie la plus performante : ordinateurs fixes ou portables, tablettes, videoprojecteurs interactifs etc.

    Un effort équivalent est consacré à l’amélioration des infrastructures, à l’accès des lycées au très haut débit, aux ENT et à la maintenance.

    L’ARF et les Régions soutiennent ainsi la politique de développement du numérique éducatif initiée par la refondation de l’Ecole de la République.

    L’essentiel est maintenant d’accélérer le développement des usages en classe, ce qui favorise l’exercice d’une pédagogie plus individualisée et une plus grande disponibilité des enseignants pour l’accompagnement des élèves.

    Plus d’infos :
    pour consulter l’étude du Ministère de l’Education nationale, cliquez ici

    Source : Communiqué ARF

  • Différenciation et classes multi-niveaux avec les ardoises numériques BIC

    Différenciation et classes multi-niveaux avec les ardoises numériques BIC

    « Il nous semblait plus pertinent de mettre en place un tel système dans une école où les enfants développent plus d’autonomie, ayant plusieurs niveaux par classe », explique Christian Hurault, coordinateur TUIC de la circonscription diocésaine.

    La différenciation facilitée et même suscitée par les ardoises numériques

    « C’est un outil qui permet la différenciation et je dirais même qu’il suscite la différenciation », souligne Marie Le Corre. Enseignante mais aussi directrice de l’école primaire depuis la dernière rentrée, Marie n’est pas une adepte des technologies. Elle confie même n’avoir jamais utilisé de numérique dans sa classe avant d’arriver dans cette école.

    Aujourd’hui, elle apprivoise les ardoises numériques au jour le jour ; et même si elle avoue devoir passer beaucoup de temps à préparer les séances et ne pas encore trouver suffisamment de disponibilité pour explorer toutes les capacités de l’outil, elle relève « une prise en main aisée et très facile ».

    Au stade où elle en est, l’intérêt majeur qu’elle perçoit de l’outil, « c’est de pouvoir créer des groupes de niveaux, des groupes de besoins, des groupes en fonction des thèmes choisis » et tout cela de manière très simple :

    « c’est trois clics, il suffit de déplacer des étiquettes de prénoms dans des groupes cases ; c’est à la portée de n’importe quel enfant de 5 ans ».

    Fonctionnement au quotidien de deux classes multi-niveaux

    BIC_Vannes2_130314Au programme du jour, dans la classe de Morgane Laurent, Maternelle et CP : activités de numération pour les Grandes Sections : casque sur les oreilles, les élèves de Morgane, qui ne savent pas encore lire, peuvent écouter la consigne « comptez le nombre d’animaux » puis cocher la bonne réponse parmi un choix de trois blocs d’images, dans une séquence d’exercices progressifs.

     

    BIC_Vannes3_130314
    Pendant ce temps, l’enseignante travaille les mathématiques avec les élèves de CP; chaque élève doit « payer » le montant indiqué  pour « sa casquette et son chien », représentés à l’écran ; pour cela, il va faire glisser, à l’aide de son stylet, du bon côté de l’ardoise, le nombre de pièces ou de billets correspondants à la somme.

    Un exercice qui n’est pas évident pour ce niveau que Morgane se doit d’accompagner en projetant au TNI soit son ardoise, soit celle d’un élève pour aider à sa réalisation.

    « Avec les ardoises numériques, c’est plus simple pour moi de travailler en double niveau GS-CP, pendant que les petits et moyens de maternelle sont à la sieste ou occupés avec l’ATSEM ».

    Dans la classe de Marie Le Corre, ce sont les quatre niveaux de l’élémentaire qui sont concernés !

    BIC_Vannes4_130314Alors que CE1 et CE2 doivent écouter un conte dans leur casque pour répondre ensuite à un questionnaire, les CM1 et CM2 travaillent en coopération par deux (un CM1 et un CM2), Marie a choisi aujourd’hui de faire « plancher » les CM2 sur un texte complexe extrait d’Internet traitant de la vie de Pierre et Marie Curie ; accompagnés de leurs camarades de CM1, ils doivent répondre à des questions en interrogeant leur binôme sur ce qu’il a lu.

    En travaillant ainsi, Marie vise à mettre l’accent sur le travail de recherche pour les CM2 et ainsi les « préparer » à leur entrée en 6ème, poussés par les CM1 qui, eux, ont l’objectif de faire un « sans-fautes » au questionnaire.

    Pour Morgane, c’est essentiellement la capacité de l’outil à enregistrer le travail des élèves qui l’a séduite.

    L’enregistrement du travail des élèves, étape par étape : un argument de choix qui encourage l’utilisation des ardoises numériques

    « Après la séance de mathématiques, je peux étudier ce qu’ont fait les grandes sections pendant qu’ils travaillaient en autonomie et je me rends compte que certains sont capables de travailler tout seuls et de se corriger alors que d’autres n’ont pas terminé les exercices ;  je sais donc qu’il faudra que je reprenne avec eux le fonctionnement pour les prochaines séances », explique Morgane.

    Cette fonction « Replay » lui sert aussi pour les exercices d’écriture. Elle nous montre le travail réalisé le matin-même par les CP sur la formation des lettres. Elle se repasse sur l’ordinateur le tracé d’un élève sur l’écriture du « i » et commente : « on voit qu’au début, il s’applique et à la fin, il espace de plus en plus ses lettres comme ça il prend de la place et ça lui évite d’en tracer plus ».

    Ce temps d’analyse, plutôt que de « correction », lui fournit également d’autres données comme par exemple, le temps mis par l’élève pour réaliser le travail ; pour le cas de l’écriture,

    « je peux voir comment il trace ses lettres ; c’est notamment intéressant pour les enfants qui font leurs lettres à l’envers ou qui partent dans le mauvais sens ; pour remédier après et rectifier les choses, c’est plus facile ».

    Pour Christian Hurault, l’autonomie est déjà une qualité très développée dans les classes multi-niveaux et la présence d’outils comme les ardoises numériques BIC ne peut que faciliter l’enseignement au quotidien.

    « On voit bien que les enfants développent une autonomie différente dans ce type de classe et si l’enseignant peut avoir d’autres outils pour accompagner cette autonomie, c’est nettement plus agréable et efficace », conclut-il.

  • Google veut se rapprocher du monde de l’enseignement

    Google veut se rapprocher du monde de l’enseignement

    Google_Renaissance_240214En investissant dans Renaissance Learning, Google via le fond « Google Capital », prend une nouvelle orientation ; c’est un grand pas vers l’éducation ; jusqu’à présent, Google Capital, ayant pour vocation d’accompagner les sociétés dans leur croissance, s’était concentré sur Lending Club (finance participative) et Survey Monkey (sondage en ligne).

    Renaissance Learning n’est pas le « premier venu » en matière d’outils pour enseigner. L’entreprise propose des services cloud pour enseigner mais aussi pour évaluer les élèves et compte actuellement pas moins de 20 millions d’étudiants et d’enseignants qui utilisent ses solutions à travers le monde.

    « All over the world, technology has opened new doors for students to learn both in the classroom and at home. For many educators, the question is not whether to embrace new technology, but how to embrace technology in a way that makes teachers’ lives easier and meaningfully boosts student achievement, » said Gene Frantz of Google
    Capital. « Renaissance Learning is at the forefront of this educational movement, and their ability to use data to support effective teaching and drive student growth is unparalleled ».

    Google Education compte déjà plusieurs services et applications utilisés par la communauté éducative comme Google Calendar, Gmail, Google Docs etc. Par cette acquisition, on imagine que sa stratégie serait de rendre compatible ses propres outils à ceux développés par Renaissance Learning, pour construire une offre dédiée aux enseignants et à leurs élèves… Affaire à suivre.

    Avec cette levée de fonds, la valorisation de Renaissance Learning, qui fait partie du groupe britannique Permira, approcherait le milliard de dollars.
  • A vos crayons, à vos tablettes : la solution BIC Education débarque au Québec !

    A vos crayons, à vos tablettes : la solution BIC Education débarque au Québec !

    Après la France qui la commercialise déjà, les écoles québécoises peuvent, à leur tour, acquérir et découvrir cette solution entièrement francophone, flexible et simple, qui intègre des fonctionnalités d’apprentissage de l’écriture à la main, de gestion de contenu et de classe, voire même, de rétroaction sur le travail accompli. Développée en collaboration avec Intel, la solution BIC Education sera commercialisée, au Québec, par Cylabe interactif.

    « Les élèves d’aujourd’hui évoluent dans un environnement où la technologie prend une place prépondérante. L’écriture à la main demeure toutefois une démarche essentielle permettant de structurer l’analyse ainsi que la pensée critique; cela commande donc d’innover et d’adapter les façons de faire, sans jamais perdre de vue que cette technologie doit aussi être au service de la pédagogie et non la remplacer. Notre solution est une réponse aux besoins exprimés par les enseignants », d’indiquer Alice Fournier, directrice générale adjointe et porte-parole pour le Québec.

    Séduites par la simplicité et la pertinence de la solution BIC Education, quatre écoles réparties dans trois régions du Québec en commencent l’expérience, dans le cadre des premiers projets-pilotes.

    Rappelons que la solution BIC Education s’articule autour d’un logiciel pédagogique dédié qui permet très facilement, et quelle que soit la matière enseignée, de créer et de partager des activités pédagogiques avec les élèves, de suivre leur travail et d’intervenir en temps réel directement sur la tablette, de façon simple et dynamique, avec ou sans tableau blanc interactif. Le logiciel pédagogique permet également de conserver le travail fait par l’élève ainsi que de revoir et de suivre son cheminement.

    « Nous offrons aux écoles les nombreux avantages des nouvelles technologies, tout en permettant aux enseignants de les mettre au service de leurs objectifs et de leurs besoins pédagogiques. La solution est mobile et partageable par plusieurs classes d’une même école afin que 100 % des élèves puissent en bénéficier », de conclure la porte-parole.

     

     

  • Le cartable numérique, la solution intégrée ?

    Le cartable numérique, la solution intégrée ?

    « Le cartable numérique c’est un moment intéressant pour la pédagogie pour les professeurs, intéressant pour l’élève pour qu’il ait l’opportunité de s’approprier un outil mais c’est aussi pour alléger le cartable d’où le nom donné “cartable numérique“ et faciliter le transport quand les élèves rentrent chez eux », explique Alain Bossard.

    Cette année, le cartable numérique se matérialise par une tablette hybride avec les ouvrages à l’intérieur : finis les livres papier pour les élèves de 6ème 2 « cartable numérique », tel est le nom qui leur est attribué. Cet outil est utilisé tant pour les cours que pour les devoirs, tant pour la communication avec leurs professeurs que pour les loisirs (jeux, réseaux sociaux ou autres) car il appartient à l’élève.

    En effet, ce sont les parents qui ont financé la tablette hybride de leur enfant ; A l’inscription, le choix leur est laissé d’inscrire leur enfant en 6ème « classique » ou en 6ème « cartable numérique », mais comme le souligne Alain Bossard, « il y a plus de demandes pour les entrées en 6ème « numérique » ».

    Mise en place du cartable numérique au Collège Notre Dame : le facteur humain en première ligne

    C’est une réelle volonté d’Alain Bossard d’introduire le numérique dans son établissement et pour cela, il a commencé par « préparer » ses enseignants à l’arrivée de ces nouveaux outils.

    « La technologie doit être au service de l’humain et pas l’inverse ».

    En parallèle avec ce travail avec les professeurs, Alain Bossard a recherché auprès des constructeurs la solution qui répondait le mieux à leurs aspirations tant d’un point de vue matériel et technologique que d’assistance et d’accompagnement ; et c’est le groupement d’entreprises autour de Microsoft, Cebea et CAMIF collectivités, entre autres, qui lui a offert la solution globale qu’il espérait.

    La réflexion aura duré six mois pour atteindre les objectifs souhaités, « et qu’elle corresponde bien à la fois aux enjeux pédagogiques du corps professoral, à la fois à l’attente des familles puisque c’est quand même un objet qui rentre dans la maison et à la fois sur le contenu des cours car nous souhaitions que l’outil soit utilisable dans toutes les disciplines ».

    Des éditeurs ont aussi joué le jeu du projet cartable numérique en agrémentant l’outil de manuels numériques pour permettre vraiment d’alléger le cartable ; mais également pour se faire une place dans ce laboratoire d’idées et ne pas rester en marge de cette réflexion communautaire.

    Le cartable numérique, un projet sociabilisant dans la classe et à la maison

    Pour Alain Bossard, chaque enfant aborde l’apprentissage avec une « fragilité » différente. Pour des élèves ayant des « fragilités » particulières, comme c’est le cas dans leur classe ULIS dont fait mention M. Bossard, le numérique reste un outil permettant d’autonomiser l’élève, d’individualiser le travail et il constate que « le rapport avec l’ordinateur est facilitateur de ce type de relations ; pour des enfants de classe ULIS qui ont un niveau classique très bas, ils peuvent, avec l’outil numérique, acquérir une posture dans la classe qui leur permet d’être reconnu ».

    Il en est de même lorsque les élèves rentrent chez eux avec leur ordinateur ou leur tablette. La réalité éducative voudrait, comme le souligne Alain Bossard, « que les parents créent un lien avec leurs enfants et nous sommes souvent confrontés, de ce point de vue là, à une fracture où la communication est parfois difficile ».

    « L’outil numérique est un objet de médiation extraordinaire ».

    L’élève s’approprie l’outil, il en est maître et il sollicite fièrement ses parents pour découvrir l’outil avec lui. Il a même parfois un meilleur outil que ses parents comme le souligne Lucas : « mon père a un ordinateur à la maison avec Windows 8 mais il n’est pas tactile ».

    « L’élève est apprenant à l’école et devient professeur à la maison, les postures d’apprenant sont en éternel mouvement », ajoute Alain Bossard.

    En résumé, l’outil numérique pacifie la relation de l’élève avec ses parents et il unifie le lien entre l’élève et ses professeurs.

    Pourquoi une tablette hybride et pourquoi Windows 8 pour « porter » le projet du cartable numérique ?

    C’est avant tout la recherche d’une solution globale, un « package », un « tout en un » qui motivait le chef d’établissement, offre qui lui a été faite par le groupe d’entreprises partenaires de l’opération*.

    « Avec le « touch », on ne peut pas vraiment tout faire », témoigne Samy Laribi, enseignant en mathématiques. Il explique que pour des logiciels dédiés à certaines matières, le besoin du clavier et de la souris se fait sentir.

    Pour exemple aujourd’hui,  il fait un cours d’initiation au tableur Excel et 95% de ses élèves utilisent le clavier et la souris pour cet exercice.

    Seule Alisson préfère le tactile pour écrire, « car c’est comme envoyer un SMS sur un téléphone », témoigne t-elle. Pour Killian, pas de doutes, avec le clavier, il écrit beaucoup plus rapidement : « chez moi j’écris sur le clavier de mon ordinateur, je suis plus habitué à ce que les touches bougent sous mes doigts ».

    Par contre, il arrive fréquemment à Samy, notre enseignant de mathématiques, de passer du « touch » au mode clavier dans la même heure de cours, sans problèmes, « il n’y a rien à éteindre, tout se fait automatiquement ».

    Un ressenti de la part des élèves également comme en témoigne Lucas : « c’est bien parce qu’on peut faire tablette et écrire avec la tablette mais ça fait aussi ordinateur et on peut écrire sur le clavier ; ça se défait très rapidement, on va sur l’accueil très rapidement, on peut remettre le clavier rapidement ».

    C’est, d’après Samy, le gros atout de Windows 8, de proposer ces deux fonctionnalités et de pouvoir aisément passer de l’une à l’autre sans perturber la classe.

    En conclusion, même si il est encore tôt pour parler des résultats, Alain Bossard croit en cette démarche intégrée de cartable numérique qui s’inscrit dans sa philosophie. Ce dont il est fier, c’est d’être toujours en mouvement pour tester de nouvelles choses et surtout, le plus important d’après lui, c’est d’associer l’enfant à cette recherche puisqu’il fait, lui aussi, partie du laboratoire.

     

    Plus d’infos sur l’Institut Notre Dame :
    Avec 4 classes de maternelle, 13 de primaire (dont 2 de CLIS1 et un regroupement d’adaptation) et 13 de collège (dont une 3ème DP6 et une UPI), le Collège Notre-Dame de France, à Malakoff est un établissement mixte placé sous la tutelle des Sœurs de La Providence de Ruillé-sur-Loir et sous contrat d’association avec le Ministère de l’Education Nationale.

    *Les partenaires de l’opération :

    Microsoft Education, Cebea, Toshiba, Camif Collectivités, Editis et Hachette

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  • Les MOOC, révolution ou simple effet de mode ?

    Les MOOC, révolution ou simple effet de mode ?

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    Il se fait un peu « l’avocat du diable » des MOOC et comme il l’affirme a « toujours été très prudent et un peu frileux face aux « techno-enthousiastes » ».

    A entendre certains, les MOOC représentent la ruée vers l’or ; pour eux « c’est l’expérience la plus importante qu’il n’y ait jamais eu en pédagogie universitaire ».

    Il est vrai que cela fait rêver (voir notre article à ce sujet « Les MOOC, l’alliance du rêve et du marketing »). Ça laisse la chance à de nombreux étudiants ou tout simplement à M. ou Mme X de suivre un cours de Harvard ou Stanford qu’ils n’auraient jamais pu se payer.

    « Ma mère s’est inscrite à un MOOC à l’université de Princeton maintenant qu’elle est à la retraite », témoigne Thierry Karsenti.

    Mais restons vigilants face à cette « pseudo » innovation : derrière les annonces de cours ouverts et gratuits, se cache tout un enjeu marketing des grandes universités qui cherchent à recruter.

    Aux adjectifs qui sont souvent associés aux MOOC : gratuit, ouvert, massif et innovant, Thierry Karsenti apporte des nuances.

    Ouvert

    Dire qu’un cours ou qu’un contenu est ouvert, cela signifie qu’il n’y a pas de propriété intellectuelle ; or, dans certains MOOC, il est question partout d’interdiction de copier les contenus, « ne pas reproduire, ne pas partager les quizz etc » et on trouve, oh surprise, trois pages sur la propriété intellectuelle et les droits d’auteur… !

    Gratuit 

    Oui c’est vrai, s’inscrire à un MOOC et suivre des cours en ligne est un acte gratuit. Par contre, dès qu’il est question d’afficher vos compétences acquises sur tel ou tel MOOC, vous allez souvent devoir payer pour avoir votre nom sur une attestation, par exemple.

    « Par exemple, Coursera vient de lancer sa nouvelle version de « Signature Track », une forme d’option qui incite les étudiants à payer… et Coursera à faire plus d’argent», souligne Thierry Karsenti.

    Massif 

    Aujourd’hui, ce sont 20 millions d’étudiants de plus de 200 pays qui suivent 1 MOOC ; le record : 300 000 étudiants en même temps sur un cours d’informatique.

    « C’est épique», ironise Thierry Karsenti

    Ces chiffres annoncés sont-ils vrais ? Comment calcule-t-on les 300 000 qui s’inscrivent ?

    Il y a ceux qui vont aller à la première leçon et combien sont-ils à suivre régulièrement les cours et à aller jusqu’à la fin ?

    Innovant 

    Le mot à la mode : innovant.

    Même le Ministre français de l’Education Nationale parle des enseignants « innovants », c’est peu dire !

    Mais revenons aux MOOC, est-ce vraiment l’adjectif qui les qualifie le mieux ?

    Ce n’est ni plus ni moins qu’une formation à distance, donc rien d’innovant jusque là, la FAD existe depuis 130 ans !

    Peut-on parler d’innovation avec des vidéos-lecture en ligne ?

    Ce qui constitue, pour l’essentiel, le contenu des MOOC, ce sont des ressources interactives avec des liens, des notes de cours, des quizz et un glossaire, qu’est ce qu’il y a de nouveau ?

    « Ce qui est innovant c’est qu’il y a beaucoup de personnes », nous rassure Thierry Karsenti pour tenter de donner un peu de vraisemblance au phénomène.

    Enfin, il reste assez sceptique sur la pédagogie d’un MOOC : comment enseigner à plusieurs étudiants en même temps ?

    Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Il donne l’exemple de l’Université de Duke en Caroline du Nord où pour un cours de bioélectricité, sur 12 725 inscrits, seuls 313 étudiants ont réussi à l’examen, soit un taux de réussite de 2,45%.

    Est ce que le taux de réussite est la seule façon d’évaluer les MOOC ? Thierry Karsenti se contente de poser la question mais il souligne par ce chiffre (qui est proche de la réalité du taux de réussite moyen de beaucoup de MOOC) qu’investir beaucoup pour moins de 3% de réussite laisse à réfléchir.

    D’autre part, si vous ne comprenez pas le cours ou si vous avez commis une erreur dans les exercices, ne comptez pas sur le prof pour vous expliquer ! Dans la majorité des cas, les étudiants sont trop nombreux et l’enseignant ne pourra donc pas répondre à tout le monde (contrairement à la FAD où vous avez un tuteur qui est là pour vous épauler).

    Et dans notre monde de l’instantanéité, l’étudiant attend bien qu’on lui réponde tout de suite.

    Ah oui, mais il reste les forums de discussion ! Vous êtes sauvés, vous pourrez toujours échanger avec vos camarades sur les éléments de compréhension qui vous posent problème.

    Les 300 000 étudiants de tout à l’heure vont apprendre entre eux…

    Attention néanmoins sur ce point, les recherches montrent aussi que dans les MOOC, moins de 5% des étudiants communiquent entre eux.

    Thierry Karsenti n’est pas un « anti MOOC », il tient juste à mettre en garde en s’appuyant sur des résultats issus de la recherche, sur le phénomène de mode qui pourrait en aveugler plus d’un ; et à moyen terme, il ne faudrait pas que les MOOC soient associés d’une connotation négative et qu’on en arrive à décrédibiliser les diplômes :

    « Ton diplôme c’est un MOOC ou c’est un vrai » ?

    MOOC_tKarsenti2_041013Pour Thierry Karsenti, l’enjeu est de taille, même si il précise que les MOOC ne débouchent pas sur un diplôme mais sur une panoplie d’appellations variées telles que attestation, certificat… sans oublier le logo de l’Université qui le délivre !

    Pour finir sur une note positive, il donne l’exemple de l’un de ses étudiants qu’il a connu lorsqu’il enseignait en Afrique et qui a été recruté par un employeur et préféré à d’autres candidats, tout simplement parce qu’il avait suivi un MOOC de l’Université de Stanford.

    Comme quoi, ça laisse quand même « rêveur ».

    Plus d’infos : le texte complet de Thierry présentant son opinion « nuancée » des MOOC, ici

    Voir la conférence de Thierry Karsenti en vidéo

  • Jeux vidéo : une industrie culturelle innovante pour nos territoires

    Jeux vidéo : une industrie culturelle innovante pour nos territoires

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    Le groupe de travail sénatorial conjoint aux commissions de la culture et des affaires économiques a, durant six mois, rencontré les acteurs de l’industrie du jeu, des chercheurs et des représentants des secteurs économiques, éducatifs et culturels.

    Il ressort des travaux menés que les contenus et la pratique des jeux vidéo font largement débat. A quel point leur pratique constitue-t-elle un risque sanitaire et social pour les joueurs les plus dépendants ? Comment contrôler la diffusion de jeux violents auprès des jeunes publics ?

    Les jeux éducatifs représentent-ils une chance ou, au contraire, un leurre pour l’école?

    L’avenir économique de la filière sur le territoire national constitue une autre source de préoccupations.

    Mondialisé et hyperconcurrentiel, le marché des jeux vidéo dépasse aujourd’hui en valeur celui de l’industrie du cinéma ou de la musique. Explosion des coûts de production et des dépenses de marketing et essor de jeux sur réseaux sociaux et téléphones portables très peu rémunérateurs constituent désormais un enjeu majeur pour cette industrie.

    Figurant longtemps parmi les pays leaders du secteur, la France compte aujourd’hui quelques entreprises « phare » reconnues internationalement, mais également une multitude de studios de petite taille dont le taux de mortalité est élevé.

    Si notre pays peut compter sur l’excellence de ses formations et sa célèbre « french touch », mêlant maîtrise technique et créativité, il doit renforcer son offre de capital-risque, pallier les carences managériales des PME et adapter son dispositif de soutien financier et fiscal aux particularités du secteur. C’est le sens des dix propositions que formule le groupe de travail.

    Le propos qui intéressera plus spécifiquement nos lecteurs est le lien entre jeux vidéo, école et apprentissage. Un extrait du rapport aborde ce sujet : :

    Le jeu comme médium éducatif ?

    L’autre débat qui agite le monde de la recherche vidéo concerne le rôle des jeux vidéo dans l’apprentissage et, singulièrement, leur place à l’école.

    Sylvain Genevois, dans son article « Les jeux vidéo ont-ils droit de cité à l’école ? », rappelle à cet égard que le jeu n’a été que tardivement considéré comme un outil pédagogique : « Du latin jocus (badinage, plaisanterie), le jeu est étymologiquement tout sauf sérieux. Il n’a donc pas droit de cité à l’école avant le XIXe siècle, où des philosophes et des psychologues commencent à s’y intéresser, montrant son utilité dans la société et dans l’enseignement. D’Aristote aux philosophes de l’Encyclopédie, le jeu est dévalorisé, tout juste considéré comme une ruse pédagogique qui aide l’enfant à travailler.

    Le jeu entre vraiment à l’école avec les pédagogues de l’Education nouvelle (John Dewey, Maria Montessori). (…) Le jeu (devient) un prétexte pour apprendre, un détour utile pour amener l’apprenant à s’intéresser à une question et à résoudre – souvent collectivement – un problème. »

    À l’heure actuelle, un nombre croissant d’enseignants, eux-mêmes « digital natives » pour les plus jeunes d’entre eux, réfléchissent à la place du jeu à l’école sous l’angle des nouvelles technologies, même si les usages scolaires des jeux électroniques sont encore largement minoritaires en France (ils occupent en revanche une place de choix dans les programmes dans les pays scandinaves et anglo-saxons).

    Sylvain Genevois explique le retard français en la matière par le fait que « la violence, les valeurs idéologiques et les codes sociaux véhiculés par certains jeux vidéo ne contribuent pas à améliorer la confiance des pédagogues vis-à-vis des jeux, tout juste tolérés à l’école sous la forme de « serious games ». »

    Un exemple, cité par Sébastien Genvo dans son ouvrage précité, illustre bien l’image négative des jeux vidéo « non sérieux » en milieu scolaire : « Depuis que le collège d’enseignement secondaire Albert Camus de Moulins-les-Metz s’est pourvu, en février 2001, d’une connexion Internet accessible aux élèves ; deux types de sites ont été censurés : les sites pornographiques et les sites portant sur les jeux vidéo. »

    Certains auteurs considèrent, plus théoriquement, que le jeu d’apprentissage est une notion inepte par essence.

    Se basant sur la définition du jeu issue des travaux de Roger Caillois qui considère le jeu comme « une action libre, sentie comme fictive et située en dehors de la vie courante, capable néanmoins d’absorber totalement le joueur ; une action dénuée de tout intérêt matériel et de toute utilité », ils estiment que l’activité du joueur est fondamentalement superflue. Elle se distingue des activités utiles auxquelles appartient en revanche l’apprentissage.

    La suite et le rapport ici

  • Apprivoiser les écrans et grandir

    Apprivoiser les écrans et grandir

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    C’est que les écrans ne sont pas seulement utilisés pour tout ce qu’ils peuvent nous apporter, mais aussi, chacun le sait bien, pour lutter contre la solitude et oublier les difficultés de la vie, exactement comme l’alcool et les médicaments psychotropes.

    Du coup, la réponse à la question qu’ils posent réside dans la construction de liens différents, et cela peut se faire à travers des actions ponctuelles et ciblées associant les parents, les pédagogues et les jeunes eux-mêmes.

    Un nombre croissant de municipalités organise déjà des « semaines pour apprivoiser les écrans » et des festivals de création adolescente. Afin de généraliser ces pratiques, et de donner des conseils concrets aux parents qui en attendent, une campagne sur le thème Apprivoiser les écrans et grandir est lancée en octobre, appuyée sur un ouvrage intitulé 3-6-9-12, Apprivoiser les écrans et grandir (Serge Tisseron, editions éres).

    Elle est d’ores et déjà relayée par des municipalités, des entreprises, des associations nationales de parents d’élèves et de professionnels de la santé et de l’éducation, l’Enseignement catholique, etc.  Des affiches (téléchargeables sur www.editions-eres.com, ou sur les sites des divers partenaires) sont destinées à être placées dans les écoles, les crèches, les PMI, chez les pédiatres, etc.

    Parallèlement, un site interactif (www.apprivoiserlesecrans.com) est créé afin d’alimenter les échanges autour des diverses actions visant à réduire le temps d’écran et aussi à l’employer au mieux.

    En effet, c’est avec l’éducation que nous décidons si nous aimons assez nos enfants pour ne pas les abandonner à eux-mêmes, en leur apprenant à s’auto-guider et s’auto-protéger. Mais c’est aussi avec l’éducation que nous décidons de leur donner la chance d’entreprendre quelque chose que nous n’avions pas prévu, et de les préparer à la tâche de renouveler le monde. Les technologies numériques confrontent plus que jamais à ces deux objectifs.

    Nous vous convions à découvrir le livre, le site, la campagne, le vendredi 4 octobre à 9 heure dans les locaux de la FING (8 passage Brulon, 75012, Paris) en présence de quelques-uns des partenaires. Le livre sera disponible en librairie à partir du 3 octobre et également sur le site des éditions érès.

    S’il nous est très difficile, à chacun, de changer seul nos rapports aux écrans, nous le pouvons tous ensemble. C’est le but de cette campagne.