Étiquette : éducation numérique

  • Les collectivités territoriales récompensées sur EDUCATICE

    «Rentrer dans l’économie de la connaissance n’est pas facile, aucune institution ne connaitra le monopole de la connaissance, dans le futur ils travailleront avec des partenaires cognitifs  et où les collectivités territoriales seront le point central. Le futur sera basé sur la connaissance et la créativité. Nous espérons que nous utiliserons plus intelligemment les financements européens. Une partie de ces savoirs seront partagés par les porteurs de projet apprenant, ils vont apprendre vers les autres, avec les chercheurs mais ainsi les citoyens qui apportent leur savoir, leur observations et leur demande. C’est en se concentrant sur ces aspects que le jury s’est orienté dans ses choix et sa sélection» déclare Laura Garci présidente du Jury

    «Pour les prochaines éditions nous allons ouvrir à l’international et pourquoi pas l’Afrique. Nous comptons créer une grand famille» conclue-t-elle avant la présentation des lauréats.

    Le palmarès des Trophées des Technologies éducatives

    Mention spéciale : Le Cube projet GamePlay
    Le projet consistait en la mise en place d’un programme «connectons nos écoles» au sein des établissements scolaires de la communauté d’agglomération Grand Paris Seine Ouest. L’objectif  est la création de Serious Game sur tablettes tactiles par les élèves et les enseignants.
    Medon, Issy les moulineau, Chaville, ont participé au programme. Les classes ont créé le scénario, les élèves ont travaillé sur la jouabilité, créés les décors et à la fin de l’année, ils ont joué avec leur jeu. Il y a aussi un site collaboratif pour partager leur expérience, les enfants ont présentés le jeu lors d’une soirée (voir reportage sur le site lecube.com). L’année prochaine l’équipe du Cube évoqiue un projet de travaille sur la réalité augmentée dans la continuité de ce jeu.
    En matière d’innovation, ce projet était le plus innovant des projets présentés.

    Mention spéciale : Ecole centrale de Nantes – Projet « MarKus PROJECT »
    Le projet MarKus est un site collaboratif qui permet de partager des documents, des comptes rendus de TP collaboratif, permet de réduire le nombre de rapport remis en retard, consultation des corrections par les enseignants et n’importe quel membre du groupe, et génère une économie de dizaine de millier de copie par an.
    MarKus Project s’ouvre à tout ce qui permet de publier des rapports. C’est une application web destinée à simplifier le tâche de correction des schémas et de compte rendu par les étudiants dans le cadre de TP ou projets (initialement d’informatique, mais il s’étend à dautres domaine) ; l’amélioration des processus de correction des devoirs est un enjeu crucial dans l’amélioration des prises de notes par les étudiants.

    4eme prix Conseil Général des Alpes-Maritimes – laboratoire d’évaluation de l’innovation et des usages
    Enjeux du projet : la confiance dans le parc informatique des collèges du département des alpes-maritimes, le désir des enseignants de trouver de nouvelles voies pédagogiques et l’appétence des élèves pour utiliser les TICE ont conduit les partenaires CG, académie, CRDP avec la participation de certains collèges. Il s’agissait de construire le chaînon manquant susceptible d’évaluer et d’accompagner les nombreuses initiatives des collèges et des enseignants en apportant une démarche d’innovation, le partage d’informations, et une meilleure sécurisation et un bon usage des financements publics.

    3eme prix : la région Auvergne – Expérimentation de manuels numériques en région Auvergne
    Enjeux du projet :  Expérimenter les manuels scolaires de demain, les manuels numériques dans 12 lycées de la Région Auvergne. Différents équipements ont été testés, afin d’évaluer ceux qui sont les plus efficients et complémentaires des manuels numériques : vidéo-projecteurs interactifs, classes mobiles, netbook, tablettes, tablettes PC, boitiers de vote, etc.

    2ème prix : Conseil Régional d’Aquitaine – SENS – Système Numérique pour les Sciences
    Enjeux du projet : Le Conseil Régional d’Aquitaine généralise sur son territoire l’usage d’un outil scientifique permettant de former les élèves aquitains à l’utilisation de systèmes d’expérimentation numérique pour les sciences et ce à destination de l’ensemble des lycées généraux et technologiques, ainsi qu’aux lycées professionnels dispensant une formation dans le secteur industriel.

    1er Prix : Conseil Régional de Basse Normandie – Education aux Usages des écrans
    Une action d’éducation aux usages des écrans par les jeunes qui se déroule en 3 volets :
    –  des ateliers de sensibilisation des jeunes
    –  des actions de formation des formateurs
    – l’organisation de conférence-débat avec un grand témoin sur les enjeux de l’éducation numérique

    Animateur de la conférence : Gilbert AZOULAY, Directeur délégué AEF,

    Intervenants :
    Présidente du jury, Laura GARCIA VITORIA, vice-présidente et directrice scientifique de Fondation des Territoires de Demain,
    Pascale LUCIANI BOYER, Maire-adjointe de Saint-Maur des Fossés, AMIF,
    Cyril DUCHAMP, journaliste AEF ,
    Ghislaine de CHAMBINE, Directrice de pôle, Tarsus ,
    Valérie KLEIN, chargée de communication, Direction générale de l’enseignement scolaire Sous-direction des programmes d’enseignement, de la formation des enseignants et du développement numérique Ministère de l’Education nationale, de la Jeunesse et de la Vie associative,
    Laurent BRISSET, Conseiller éducation, ARF ,
    Jean-Pierre QUIGNAUX, chargé de mission, ADF.

  • Le numérique pour aider la reconstruction du système universitaire haitien

    Le numérique pour aider la reconstruction du système universitaire haitien

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    Projet conjoint entre le Ministère français des affaires étrangères et européennes, l’AIRD et l’AUF, le PENDHA (Plan d’Enseignement Numérique à Distance en Haïti) est destiné à soutenir la reconstruction du système universitaire haïtien à travers la mise en place d’un réseau «d’espaces numériques polyvalents» dans les universités haïtiennes.

    Le projet prévoit le développement de douze sites numériques pluridisciplinaires et de cinq «campus» consacrés à la médecine et aux sciences de la santé ; ils seront répartis dans les principales villes du pays.

    Les deux premiers espaces numériques ont été inaugurés à l’Ecole Supérieure d’Infotronique d’Haïti (ESIH) et à l’Université Quisqueya. Dans ces espaces, les étudiants haïtiens pourront accéder directement aux ressources en ligne d’un réseau de plus de 700 universités francophones dans le monde et surtout, suivre des formations universitaires à distance dans le cadre du dispositif de Formation Ouverte et à Distance (FOAD) mis en place par l’AUF.

    Ce projet a notamment pour but de mettre un frein à la fuite des cerveaux qui compromet le développement de l’Ile. En effet, comme dans un grand nombre de pays en voie de développement, de nombreux Haïtiens étaient jusqu’alors souvent contraints de s’expatrier pour suivre certaines études, sans retour à leur pays natal dans la plupart des cas. Ce constat s’est vérifié tout particulièrement après le séisme de janvier 2010, qui a détruit une part importante des structures éducatives.

    Pour Bernard Cerquiglini, recteur de l’AUF, «le projet PENDHA représente l’offre numérique de contenus francophones la plus ambitieuse à ce jour».

    Avec l’inauguration de deux espaces numériques, le programme a entamé sa première phase. La préparation des formateurs appelés à prendre en main le réseau et mettre en œuvre le dispositif d’enseignement a également débuté. En renforçant le dispositif de formation de l’île, le projet PENDHA devrait permettre de réduire dans les deux années à venir la fracture entre Haïti et les pays les plus avancés de la région pour ce qui concerne l’accès à l’enseignement supérieur.

    A propos de l’AUF :
    L’Agence universitaire de la Francophonie est une association mondiale d’universités ; elle a pour objet de faire le lien entre les universités de langue française. Elle est l’opérateur des Sommets des pays francophones pour l’enseignement supérieur et la recherche.
    L’association œuvre depuis 50 ans dans le domaine de l’enseignement supérieur et de la recherche. Elle a vocation à former des professionnels aptes à contribuer au développement de leur pays. Elle regroupe 774 établissements universitaires sur les 5 continents dans 91 pays, dont 55 membres de l’Organisation Internationale de la Francophonie.
    L’association a pour mission de soutenir les stratégies de développement des 774 établissements membres, de faire émerger une nouvelle génération d’enseignants, de chercheurs, d’experts et de professionnels, acteurs du développement, de promouvoir la communauté scientifique francophone pour qu’elle devienne une référence internationale et apporte sa contribution aux enjeux mondiaux (changement climatique, pauvreté, agriculture, sécurité alimentaire, santé, droit).

  • Rôle des collectivités territoriales et avenir du système éducatif au XXIe siècle ?

    Rôle des collectivités territoriales et avenir du système éducatif au XXIe siècle ?

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    Jean-Pierre Quignaux, le système éducatif français est-il véritablement en crise ?

    « La crise du système éducatif français a fait l’objet de montagnes de rapports et de livres. Les grandes études comparatives internationales la confirment.
    L’enquête PISA 2010 de l’OCDE, par exemple, montre que sur 65 pays, en lecture et en maths,  le niveau des élèves français de 15 ans se situe au 22ieme rang et en sciences au 27ieme. Depuis 2000, malgré une augmentation des dépenses d’éducation, ces résultats moyens, pour ne pas dire médiocres, ne se sont pas améliorés en lecture et se sont dégradés en maths et en sciences. Cette enquête démontre aussi que notre pays est l’un de ceux où l’écart s’accroit entre les « 
    meilleurs élèves »  et les « moins bons élèves».

    Ainsi, le système éducatif français produit d’un coté une super-élite  issue des classes sociales les plus avantagées et, de l’autre, un échec scolaire de masse. 20% des enfants sortent du système scolaire sans diplôme. C’est toute la conception pyramidale, centralisée et ultra-sélective de l’enseignement scolaire et de l’éducation en France qui est en cause d’autant que depuis une dizaine années la démocratisation des outils numériques, de l’internet et des mobiles transforment à très grande vitesse, les moyens d’accès aux savoirs et les modes de diffusion et de partage des connaissances.

    La France se place au 12ème rang européen pour les connexions des établissements scolaires au haut débit, au 9ème rang européen pour l’équipement en ordinateurs des lycées, au 7ème rang pour l’équipement des collèges, au 8ème rang de l’équipement de l’ensemble de ses établissements scolaires. Plus grave, nous sommes au 21ème rang sur 25 pays pour l’utilisation de l’ordinateur en classe et au 24ème rang pour l’usage des TIC dans le contexte pédagogique. »

    Face à ce constat, quel rôle nouveau peuvent avoir les collectivités territoriales, un rôle de régulateur, d’initiateur de compensateur ?

    « Au rythme répété des lois de décentralisations, les collectivités territoriales ont été progressivement chargées de l’équipement et du fonctionnement des établissements scolaires, chacune à leur niveau, le primaire pour les Communes, le collège pour les Départements, les lycées pour les Régions.

    Ces collectivités territoriales ont jusqu’à maintenant ont été spectatrices de l’avalanche des textes et instructions déclenchée  par chacune des Réformes Nationales.

    Au premier rang, les élus territoriaux ont pu constater sur le terrain l’impuissance de celles-ci  à enrayer le mal-être scolaire grandissant des enseignants, des parents et des élèves.  C’est peu connu car peu médiatisés mais sans les collectivités territoriales la situation du système scolaire et éducatif de la France serait bien plus dramatique qu’elle ne l’est !

    Aujourd’hui, les collectivités territoriales sont le deuxième financeur du système d’éducation français. Sur les 130 milliards de dépenses d’éducation, l’Etat finance environ 60 % de celles-ci  (ce sont pour l’essentiel les salaires des personnels), les collectivités un peu moins de 25 %, les ménages environ 8 %, les entreprises 6 % et les Caisses d’Allocations Familiales 1%.
    Tous les enseignants et chefs d’établissements en conviendront : sans les investissements que les collectivités territoriales ont consentis au cours des dix dernières années dans la rénovation ou la construction d’établissements, dans leur modernisation les conditions de la scolarité en France seraient encore plus dégradées et notre pays serait bon dernier en Europe pour l’usage pédagogique des technologies de l’information et de la communication. »

    Quel défi pourraient-elles relever les, peuvent-elles être maitre d’œuvre dans la conception d’un nouveau socle pour l’école de demain ?

    « Le défi qui est devant nous est de concevoir l’Ecole du XXIe siècle, l’école pour tous et pour chacun, une école pour apprendre, comprendre  et vivre ensemble tout au long de la vie et non pour sélectionner depuis l’enfance une élite conformiste destinée à se reproduire.

    De ce point de vue, c’est le niveau moyen de tous les élèves qu’il convient désormais d’élever – non plus par le seul moyen d’un système scolaire partout identique, vérifié, contrôlé, ajusté par une hiérarchie unique –  mais par la constitution et la mobilisation de communautés éducatives se donnant comme objectif de n’oublier personne pendant tout le temps d’une scolarité obligatoire réinventée qui pourrait s’étendre sans discontinuité, pourquoi pas de 3 à 18 ans,  dés lors que des temps d’éveil aux solidarités et d’alternance y sont incorporés et que l’école de demain soit pensé comme un système d’hybridation des apprentissages collectifs et individuels en présentiel et à distance.

    De ce point radical, et au regard de leur impuissance passée, le constat doit être fait que les réformes globales, par le haut, par le National, seront inopérantes parce que toujours programmées pour tous et ne laissant que qu’une faible autonomie aux communautés  éducatives pour s’organiser afin que chaque enfant trouve sa trajectoire de réussite.

    C’est le Haut Conseil pour l’Education qui l’affirme : « les pays dont le système éducatif fonctionnent le mieux en termes d’équité et de performance partagent au moins trois caractéristiques : « Ils sont parvenus à définir pour leur école un objectif clair faisant l’objet d’un large consensus parmi la population ; ils ont su mettre en place une formation des maîtres et des enseignants visant à développer des pratiques éducatives qui favorisent la réussite de chaque élèves, ils ont en général octroyé à leurs établissement scolaires des marges d’autonomie rendant possible une organisation souple… »

    La conception puis la mise en œuvre d’une école républicaine rénovée pour le XXIe siècle ne sont envisageables  qu’à la condition qu’une grande autonomie et des moyens soient accordés aux chefs d’établissements, aux enseignants, aux collectivités territoriales mais aussi aux parents et aux élèves pour se constituer « en bassin intergénérationnels d’éducation tout-au-long-de la vie » sur la base d’un nouveau socle commun scolaire.

    Il est illusoire de penser que le niveau national soit le plus apte pour conduire les politiques publiques innovantes qui permettront de faire face avec plus de sérénité et d’optimisme à l’avenir.

    Cette transformation, à l’image de celle des modes de transmission culturelles par les nouvelles technologies, ne peut aujourd’hui s’opérer qu’en réseau et de façon collaborative et ascendante, par les nouvelles pratiques de terrain.

    A cet égard les collectivités territoriales dont le développement local est la priorité doivent avoir la conviction qu’elles ont le devoir de tout faire pour inventer l’école du XXIe dans le cadre d’une nouvelle étape de la décentralisation et de la déconcentration de la République. »

    Jean-Pierre Quignaux
    Economiste et Diplômé d’Etudes Supérieures de Défense, Jean Pierre Quignaux a travaillé au Secrétariat Général de la Défense Nationale auprès du Premier Ministre puis pour le Centre de Prospective et d’Evaluation du Ministère de la Recherche et de la Technologie. Fondateur de l’Agence pour la Diffusion de l’Information Technologique, il a contribué au développement de la veille prospective technologique internationale et de l’intelligence économique pour le compte de plusieurs ministères notamment de la Recherche, des Affaires Etrangères et de l’Industrie. Depuis mars 2010, il est responsable de la Mission « Usages et Services numériques, Innovation et  Aménagement Numérique du Territoire » de l’Assemblée des Départements de France.