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  • « Habouki » à l’école : vers de l’éducation aux médias

    « Habouki » à l’école : vers de l’éducation aux médias

    Depuis    janvier    2014,    l’école    est    dotée    par    la    Mairie    d’une    classe    mobile   équipée d’ordinateurs qui nous permettra de travailler avec des outils numériques avec nos élèves, sur le temps scolaire et sur le temps des études avec une étude informatique.

    Le principe est simple : les enfants de primaire disposeront de comptes sur le site habouki.com et accèderont à une plateforme d’activités et à du soutien scolaire en ligne, le but étant de développer leurs compétences en numérique.

    Selon Nacer DENFIR, « ce partenariat est plus que bénéfique pour nos élèves, cela permettra de mettre en place une étude informatique et de pouvoir travailler les compétences du B2I afin d’accroître leurs connaissances dans ce domaine.

    « Merci à Monsieur Riskalla qui est le fondateur d’Habouki, de nous offrir cette opportunité. Nous sommes très content de ce partenariat et nous souhaitons l’étendre à toute l’école dans le futur».

    Le concept Habouki a germé dans l’esprit de Fouad Riskalla il y a 4 ans : le papa, voyant ses jeunes enfants attirés par les appareils mobiles et le web, s’est lancé le défi de créer un espace sécurisé et ludique proposant du contenu adapté pour les enfants.

    Les plus jeunes pourraient ainsi créer leur propre identité virtuelle, appartenir à une communauté et accéder à des activités ludiques et pédagogiques en ligne. Il s’est donc entouré de développeurs, de psychologues et de professeurs pour imaginer pendant 4 ans le réseau social pour enfants.

    habouki.com est un réseau social mais aussi une plateforme d’activités :

    – les enfants peuvent utiliser le tchat instantané et vidéo ; ils peuvent aussi partager des fichiers, créer des albums photos, poster des messages et échanger avec leurs amis
    – ils ont également accès à des jeux, un calendrier, du soutien scolaire en ligne gratuitement

    une fois inscrits, des actualités culturelles

    Le site est déjà traduit en anglais, en espagnol, en italien et en portugais et sera bientôt disponible dans d’autres langues afin de permettre aux enfants du monde entier d’évoluer dans un univers qui leur est dédié, tout en les protégeant des dérives du web.

    Plus d’infos : rendez-vous sur www.habouki.com

  • Et si le numérique entrait réellement à l’Ecole ?

    Et si le numérique entrait réellement à l’Ecole ?

    JFCerisier_EIDOS64_200114Après un quart de siècle et plus d’une douzaine de plans d’équipement des établissements scolaires, la place des technologies numériques à l’Ecole reste sujette à bien des controverses. Dans le même temps, ces technologies ont profondément et durablement transformé le comportement de tous.

    Elèves et enseignants ont modifié leur rapport à l’information, à l’espace, au temps et à autrui au point de remettre en cause la forme scolaire traditionnelle. Si la question des acteurs de l’Ecole portait il y a quelques années encore sur l’intérêt d’intégrer le numérique à l’Ecole, tous s’accordent aujourd’hui sur la nécessité d’imaginer et de construire l’Ecole de l’ère du numérique.

    Le numérique à l’Ecole, entre utopies et idéologies

    La sociologie des usages montre comment les usages s’inventent et s’organisent en fonction de représentations sociales et individuelles. Patrice Flichy a ainsi montré comment l’imaginaire technique des concepteurs d’internet s’est articulé avec celui des premiers utilisateurs pour élaborer un cadre d’usage grand public fondé sur des perspectives collaboratives et communautaires.
    Le point de vue des inventeurs d’internet était que leur réseau allait permettre une désintermédiation, c’est-à-dire la disparition de tout ou partie des intermédiaires humains.

    C’était l’utopie d’une technologie de réseau au service d’une nouvelle forme de démocratie établie sur un mode participatif.

    Le temps a passé et l’on sait que la désintermédiation annoncée s’est bien produite, d’autant plus que les 16 millions d’internautes de 1996 se sont transformés en 2,75 milliards au premier semestre 2013 (UIT) soit 38,8% de la population mondiale.

    Des intermédiaires humains ont disparu, beaucoup dans certains secteurs (librairies, magasins de musique, commerces de proximité … ), d’autres se sont transformés et beaucoup de médiation humaine a été transformée en une médiation instrumentale. Finalement, l’utopie ne s’est pas pleinement réalisée et internet a été mis au service d’idéologies diverses. Dans certains cas la démocratie en a bénéficié, dans d’autres c’est le contraire qui s’est produit.

    Ce qui est vrai de façon générale l’est aussi dans le champ de l’éducation. Les processus de désintermédiation et de médiatisation des activités sont à l’œuvre tant dans la gestion politique et administrative du système éducatif que dans les pratiques pédagogiques. On observe depuis longtemps la crainte, parfois excessive mais sans aucun doute légitime, que la désintermédiation dans l’éducation ne se traduise par le remplacement des enseignants par des technologies.

    C’est ainsi qu’au moment où l’on célèbre aujourd’hui en France les MOOC comme une révolution pédagogique, ils font l’objet de vives revendications aux Etats-Unis quand ils sont utilisés en remplacement de professeurs dans un contexte de coupes budgétaires.

    Certains stéréotypes, qui ont par définition la vie très dure, nous éclairent sur cet imaginaire collectif qui encadrent les usages éducatifs des technologies numériques dans le champ de l’éducation. L’expérience personnelle mais aussi des travaux de recherche comme ceux de Jacques Béziat et François Villemonteix, par exemple, nous renseignent sur ces stéréotypes à la fois très puissants dans leur pouvoir de conditionnement de l’action et parfois très contradictoires. Ils sont souvent aussi assez faux au sens où ils ne reposent ni sur une base empirique solide ni sur une base scientifique sérieuse, même s’ils traduisent fréquemment une part de vérité.

    En voici 5 :

    1) les technologies sont neutres (elles ne le sont pas et transforment autant les activités que leurs acteurs) ;

    2) les technologies changent tout et leur introduction induit l’innovation pédagogique (il ne faut pas confondre les innovations technologiques avec les innovations pédagogiques) ;

    3) l’innovation, c’est le changement et le changement est synonyme de progrès, notamment en termes d’efficacité pour les apprentissages ;

    5) les élèves sont très compétents dans l’usage des technologies numériques car ils sont des natifs numériques. Ce n’est pas le cas des enseignants sauf peut-être des plus jeunes d’entre eux ;

    6) les compétences des élèves sont extrêmement limitées et l’usage des technologies numériques conduit à une dégradation de leurs performances, en particulier en ce qui concerne la maîtrise de la langue française.

    Stéréotypes pédagogiques et numériques

    Il y a aussi les stéréotypes directement pédagogiques, c’est-à-dire des représentations sociales de la bonne façon d’enseigner. Des sortes de « prêts à penser » la pédagogie, notamment pour les enseignants. L’évolution de ces stéréotypes dans le temps est édifiante. On peut observer quatre grandes vagues dans le quart de siècle qui vient de s’écouler.
    Dans les années 80, c’est le paradigme béhavioriste qui était en vogue. Il fallait individualiser, aller du simple vers le complexe, multiplier les exercices.
    Dans les années 90, le paradigme constructiviste s’est imposé. Une approche qui subordonne l’apprentissage à sa confrontation de l’apprenant avec l’objet de son apprentissage, avec des activités de résolution de problèmes.
    2000, c’est l’apogée du stéréotype socioconstructiviste avec les activités de groupes, qu’elles soient collaboratives ou coopératives.
    La décennie 2010 s’ouvre sous le signe des neurosciences qui incitent à une meilleure prise en compte des processus cognitifs pour l’organisation des activités d’apprentissage comme le débat actuel sur les méthodes de lecture l’illustre.

    On observe deux corrélations troublantes avec ces stéréotypes pédagogiques, d’une part  avec les technologies numériques disponibles et d’autre part avec des déterminants politico-économiques.

    Le béhaviorisme des années 80 correspond à la fois à la disponibilité des premiers ordinateurs individuels et à une politique économique nationale en faveur d’une industrie française de l’ordinateur individuel et du logiciel éducatif. C’est le plan IPT de Laurent Fabius en 1985. C’est aussi la réécriture de tous les programmes scolaires et le discours institutionnel sur la valorisation de l’innovation pédagogique.

    Le constructivisme correspond, dans la décennie suivante, à l’accroissement des performances des ordinateurs, à l’arrivée de logiciels de productivité assez efficaces et bon marché et à la disponibilité de sources d’informations inédites avec les CD-ROM. C’est aussi en France, en 1997, le PAGSI et le soutien à l’industrie des CDROM éducatifs et culturels.

    2000 marque peu ou prou le début de l’accès pour tous à internet et ses promesses de communication. C’est aussi le point de départ de la constitution de véritables empires industriels avec l’essor de l’activité des grands opérateurs de télécommunication.

    Que dire des années 2010 ? Qu’elles sont celles des technologies nomades, personnelles et connectées, notamment avec les tablettes et les smartphones et que, sur le terrain, parmi une grande diversité de pratiques pédagogiques, on observe ici ou là un retour à des activités d’inspiration behavioriste, ce qui montre bien que ce n’est pas la technologie qui fait la pédagogique même si chaque type de  technologie représente un cadre fait à la fois de possibilités et de contraintes.

    Médiation instrumentale

    Revenons au rôle spécifique des technologies et à ces deux stéréotypes : elles ne changent rien versus elles changent tout. On sait depuis les travaux de l’anthropologue Leroi-Gourhan que l’instrumentation transforme l’action. On sait mieux, aujourd’hui notamment avec les travaux de Rabardel sur l’instrumentation et de Peraya sur la médiation instrumentale comment les technologies opèrent pour transformer nos actions et ce qu’elles transforment.

    Tracer un sillon à la houe, avec une charrue à traction animale ou un tracteur moderne produit bien un sillon mais pas le même. L’acte de labourer est transformé et cela a un impact aussi bien sur le labour que sur le laboureur. Il en va de même avec le numérique à l’Ecole. Utiliser internet en classe pour des recherches d’informations, un cahier de textes numérique pour mieux articuler les activités d’apprentissage entre le temps scolaire et le temps personnel, un logiciel de construction géométrique … entraîne des modifications sur les tâches proposées, sur leur réalisation sur les élèves, leurs apprentissages et leur comportement. C’est la médiation instrumentale.

    On peut observer ce sur quoi portent les transformations opérées par la médiation instrumentale. De façon générique, on identifie 5 types de changements :

    – notre rapport à l’information et aux connaissances (interactions conceptuelles)

    – notre rapport à l’espace et au temps (interactions spatiotemporelles)

    – notre rapport à autrui (interactions relationnelles) ;

    – notre rapport aux normes sociales (interactions sociales);

    – notre rapport à la création (interactions poïétiques).

    Ces interactions sont par ailleurs celles qui définissent le rapport de tout individu à son milieu c’est-à-dire la culture. C’est pourquoi l’usage des technologies fait évoluer notre culture et que plutôt que de parler de culture numérique, ce qui est commode bien sûr mais trompeur, on devrait parler de culture ou bien tout simplement où de culture à l’ère du numérique.

    Technologies numériques et formes scolaires

    Ces interactions ont aussi beaucoup à voir avec la forme scolaire. Celle d’hier qui reste encore presque inchangée aujourd’hui se caractérise par des connaissances et informations sélectionnées (les programmes) dont l’accès est organisé par l’enseignant, un temps contraint (le temps scolaire), des espaces dédiés (l’établissement, la classe), des normes sociales spécifiques (le contrat didactique) un rapport à la création particulier (produire des apprentissages scolaires).

    Rien d’étonnant à ce que l’usage massif et continu des technologies par les élèves, les enseignants et tous les acteurs de la communauté scolaire bouscule sérieusement cette forme scolaire : l’accès à l’information échappe en grande partie à l’organisation scolaire (manuels, parole de l’enseignant … ) ; les activités scolaires et personnelles se mêlent à l’Ecole et hors l’Ecole, durant les temps scolaires et personnels ; le rapport des élèves aux enseignants ou des parents aux enseignants est modifié … On observe combien la forme scolaire est remise en question par le numérique et, dans le même temps combien il est rassurant de chercher à la pérenniser grâce au numérique.

    Des dispositifs comme les ENT, par exemple, sont des tentatives de faire entrer le numérique à l’Ecole sans modifier la forme scolaire. L’ENT est une sorte de projection de la forme scolaire dans l’espace numérique.

    On sent bien que cette sorte d’assimilation du numérique au sein d’une Ecole héritée du 19ème siècle touche à ses limites et c’est bien une refondation de l’Ecole à l’ère du numérique qui est nécessaire, celle que beaucoup appellent de leurs vœux depuis longtemps, celle aussi qui est annoncée par le gouvernement actuel et dont on peut espérer que les réalités rejoindront les promesses.

    Qu’en disent les élèves

    Il n’y a pas que les technologies qui ont changé, les utilisateurs également même si l’on observe de grandes différences selon les âges, les milieux sociaux avec une grande variabilité individuelle. Au-delà des évolutions déjà signalées (rapports à l’information, au temps, à l’espace … ), l’analyse des représentations et pratiques des enfants mais surtout des adolescents permet de comprendre leur engouement pour les technologies numériques. Ils les mettent fortement à contribution pour toutes sortes d’activités identitaires.

    Ils trouvent avec le numérique des espace-temps de liberté que le monde des adultes leur refuse de plus en plus.

    Plus de temps pour eux tellement leurs activités sont planifiées, plus d’espaces pour eux tellement l’emprise de l’automobile et l’insécurité réduisent les lieux qu’ils peuvent investir. C’est pourquoi la tentation est grande de vivre à la fois dans le monde physique et le monde virtuel en parallèle. C’est aussi pourquoi les smartphones sont si souvent utilisés y compris en classe. Les smartphones et les tablettes qui sont des artefacts mobiles, connectés, puissants et personnels. Là où l’ordinateur du passé pouvait être à usage individuel, les smartphone et les tablettes sont à usage personnel.

    Pourtant, les élèves jettent un regard critique sur le numérique scolarisé. Ils distinguent à leur façon et souvent de façon très judicieuse quand le numérique est mobilisé pour instrumenter des activités qui ne nécessitent pas le numérique et quand le numérique a des apports spécifiques.

    Dans le premier cas, il est inutile de compter sur le rôle motivationnel des technologies numériques. C’est d’ailleurs systématique car ce qui est motivant, sauf lors de brèves étapes d’enthousiasme de la nouveauté, ce sont les activités elles-mêmes.

    Quid de l’utilité ?

    Difficile de penser la place des technologies à l’Ecole avec ses lourds investissements tant financiers qu’humains sans se poser la question de leur utilité. Si l’on mesure l’utilité en termes d’apprentissages au regard des attentes classiques du système scolaire, on peut être déçu. Différentes études dont une très récente, celle de Thierry Karsenti de l’Université de Montréal, montrent que les performances scolaires n’augmentent pas de manière significative et que l’on observe même des régressions. En fait et de façon schématique, on observe trois situations :

    – des activités où les technologies numériques n’apportent rien de neuf mais où elles consomment une partie de l’attention et des facultés cognitives des élèves ce qui entraîne une dégradation de leurs performances ;

    – des activités qui tirent parti du numérique au profit d’une augmentation des performances scolaires ;

    – des activités qui tirent aussi parti du numérique et qui permettent  des apprentissages qui ne sont ni attendus, ni mesurés ni valorisés par l’institution scolaire.

    Finalement quelles sont les responsabilités des enseignants et des équipes éducatives ?

    Les technologies numériques ont trois statuts différents et complémentaires.

    1) Les technologies numériques, leurs usages et leur impact culturel sont autant d’éléments anthropologiques à prendre en compte et ce, quels que soient nos avis individuels. On peut bien sûr imaginer une Ecole sans numérique mais cela ne changera rien au fait que le numérique existe dans la vie de nos élèves au point d’en transformer les comportements, les valeurs et les compétences.

    2) Les TN représentent en elles-mêmes un objet d’apprentissage. Leurs logiques d’usage ne sont pas toujours accessibles par l’expérience. Des apprentissages formels sont indispensables, surtout si l’on veut éviter de creuser les inégalités sociales. Le B2I a été une initiative utile à certains égards mais il a creusé la fracture numérique. L’Ecole porte une lourde responsabilité d’éducation aux médias et de formation aux sciences du numérique. Personne ne discute la nécessité d’apprendre à lire et à écrire. Il est très difficile d’apprendre seul. Il en va de même pour le numérique.

    3) Les technologies sont porteuses de véritables promesses pédagogiques. Elles permettent et facilitent certains apprentissages, si l’on veille à bien articuler leur potentiel avec une réflexion pédagogique et didactique sérieuse. Elle nécessite aussi que les élèves disposent de compétences solides dans l’usage du numérique. On peut apprendre avec le numérique mais à condition d’en avoir une maîtrise suffisante.

    Sur le terrain, la pression sur les enseignants est forte tant de la part des parents que de l’institution. On voit se stratifier ce stéréotype selon lequel on ne pourrait pas être un bon enseignant sans recourir aux TN en classe. Dans le même temps, ces injonctions sont générales (utiliser le numérique) et les enseignants restent en général très démunis quant à ce qui est attendu d’eux et quant à ce qu’ils peuvent faire.

    L’usage du numérique pour apprendre à l’Ecole est utile et même indispensable mais il est difficile. Mieux vaut quelques usages bien choisis et bien maîtrisés qu’une course en avant dans des pratiques incertaines.

     

    Jean-François Cerisier
    Professeur des universités
    Université de Poitiers
    cerisier@univ-poitiers.fr

  • C’est parti pour le TwittMOOC !

    C’est parti pour le TwittMOOC !

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    L’idée de ce projet a vu le jour grâce au MOOC eLearn² “se former en ligne pour former en ligne”.  Je pensais au départ rester confortablement dans une posture d’observatrice sans vraiment mettre les mains dans le cambouis, puisque pour le moment je n’ai pas d’élèves au quotidien (c’est une bonne excuse, hein ?).

    Et puis voilà, une chose en entraînant une autre, plus la croyance forte qu’on apprend vraiment en faisant (et l’incitation bienveillante de Christophe Batier) j’ai décidé de me lancer dans un projet “pour de vrai”. Mais sans élèves et avec un emploi du temps plutôt très rempli, pas simple de trouver quelque chose qui soit à la fois réalisable et suffisamment motivant.

    J’ai donc cherché quels sont mes domaines d’expertises et les besoins d’apprenants pouvant s’y rattacher.

    Une évidence :  Twitter !

    Je suis une utilisatrice massive de Twitter : pour m’amuser, passer le temps dans les transports en commun, m’informer, échanger en réseau, travailler, me motiver, partager mes passions, mon optimisme et mes indignations aussi parfois…

    Twitter a changé ma vie : il l’a rendue plus intense, plus passionnante aussi !

    Quand j’en parle à des non-twittpratiquants je vois bien que je leur donne envie, certains m’y rejoignent et accrochent mais beaucoup ne se lancent pas, ou viennent jeter un oeil et repartent déçus convaincus que ce n’est pas pour eux…

    Mon projet va donc s’adresser à ceux qui ont envie de se lancer sur Twitter mais s’y sentent perdus, ne savent pas quoi y faire, n’osent pas trop interagir.

    Bref, voilà les réflexions qui m’ont amenée à envisager le la création d’un TwittMOOC.

    En voici les grandes lignes :

    • une “formation”, ou plutôt une expérience immersive à base de défis à relever, entièrement à distance, avec comme supports d’apprentissages un blog dédié et Twitter
    • elle sera individuelle, chacun pouvant s’inscrire et démarrer aussitôt
    • mais aussi fortement interactive entre apprenants et avec des personnes extérieures, je compte m’appuyer sur mon réseau

    • elle sera tutorée essentiellement en tutorat réactif, le tutorat sera assuré par moi, des volontaires sur Twitter et les apprenants plus avancés via une balise Twitter dédiée
    • à la fois synchrone et asynchrone, pas de rendez-vous fixés a priori mais beaucoup d’échanges sur Twitter

    • le mode sera essentiellement actif avec quelques apports essentiels : l’apprenant va construire lui-même son parcours en choisissant les défis qu’il souhaite relever, dans quel ordre et à quel rythme
    • elle sera contributive : les apprenants, et toute personne intéressée, pourront proposer des défis, des aides et astuces, des apports théoriques, des éléments de réflexion

    • la charge de “travail” pour les apprenants et la durée de la “formation” seront à doser selon les contraintes de chacun en fonction de ses plages de temps disponibles : un défi par jour ou un par semaine, tout sera possible.

    TwittMOOC se veut immersif et ludique tout en faisant découvrir ce que Twitter peut apporter.

    Il devrait permettre aux apprenants de se constituer un réseau, d’interagir, de découvrir les codes de communication et d’apprendre à utiliser Twitter pour s’informer et s’amuser.

    Quelques exemples de défis auxquels je pense :

    • La conversation qui « part en vrille » – niveau 1 : j’en repère une et j’y participe – niveau 2 : je repère deux thématiques dans ma Time Line, je les mélange dans un tweet délirant et j’entraîne d’autres twitteurs dans la conversation
    • Le live-tweet – niveau 1 : en suivre un – niveau 2 : m’essayer au live-tweet d’une émission de télé ou d’une manifestation sportive – niveau 3 : faire le live-tweet d’une conférence, d’un colloque, d’une communication scientifique
    • Les balises (ou hashtags) – niveau 1 : en repérer une populaire et l’utiliser – niveau 2 : en créer une pour lancer un jeu (jeu de mot, titre détourné…)

    Le tout avec à chaque fois des conseils, des exemples, des témoignages, la demande d’un retour d’expérience de l’apprenant qui pourra à son tour enrichir les conseils, exemples et expériences.

    Voilà, ça prend forme dans ma tête, ça me motive énormément !

    Et vous, qu’en pensez-vous ?

    Crédit photo : mkhmarketing via photopin cc

  • Les ardoises numériques BIC en SEGPA

    Les ardoises numériques BIC en SEGPA

    Mais pourquoi mettre des ardoises BIC en SEGPA ?

     

    Ce collège ECLAIR accueille tous les dispositifs existants au sein de l’Education nationale pour les publics à besoins particuliers, à l’exception des internats d’excellence ; à savoir, une SEGPA, une ULIS, une UPEAA et une classe relais pour les élèves décrocheurs. En plus de ces dispositifs, l’établissement intègre des élèves qui relèvent d’ITEP et de centres médico-sociaux. Faute de places, certains élèves qui devraient être en SEGPA sont laissés dans la filière générale, « des élèves à qui il faut apporter une solution », souligne Jacques Melerowicz.

    « Il me semblait donc important, dans le cadre du projet Collèges connectés, de développer un axe en direction des élèves à besoins particuliers, soit un quart de notre effectif, pour être plus efficient », explique t-il.

    Un outil avec des ressources adaptées au niveau SEGPA et un matériel solideBIC_Tourcoing2

    C’est donc vers le numérique que notre chef d’établissement a décidé de se tourner pour tenter de trouver des réponses.

    « Lorsque CAMIF Collectivités nous a proposé la solution BIC, cela nous a fortement intéressé pour plusieurs raisons : un produit adapté pour l’école primaire avec des ressources intégrées, correspondant au niveau de nos élèves en SEGPA et en plus, une solidité du matériel pouvant répondre à un usage en classe ULIS ».

    Depuis, après avoir mûri sa réflexion et vu la solution BIC à l’œuvre,  il constate beaucoup d’autres avantages comme la prise en main aisée par l’enseignant qui n’a pas besoin d’avoir de connaissances informatiques approfondies, la possibilité pour lui d’intégrer toutes ses ressources et de les rendre interactives et enfin, un intérêt financier comme il nous l’explique : « lorsqu’on achète des tablettes classiques, il faut un outil pour les interconnecter, il faut le logiciel pour les faire fonctionner ensemble avec tous les problèmes techniques et le coût que cela engendre, etc. ».

    Patrick Vanhoutte, professeur spécialisé en SEGPA a été le premier à utiliser la station d’ardoises numériques depuis la rentrée de septembre 2013.

    Premiers constats : un temps de concentration et d’apprentissage rallongé

    Tous les élèves de SEGPA sont concernés, de la 6ème à la 3ème, et les retours positifs ne se sont pas fait attendre comme il le décrit : « le retour le plus concret qui ressort du travail avec les ardoises numériques est le temps de concentration des élèves et le temps de participation ; ils sont beaucoup plus actifs ».

    Il faut bien noter que ces élèves, en grande difficulté, affichent aussi de lourds handicaps pour ce qui est de l’écriture et de la lecture. Pour Patrick Vanhoutte,

    « les ardoises numériques permettent vraiment de passer outre ces difficultés et donc d’avancer sur les apprentissages».

    Sur un public plutôt « zappeur » comme il le décrit, l’ardoise numérique permet de canaliser l’attention de manière plus longue mais aussi de leur apprendre la patience ; une qualité qu’ils devront acquérir pour l’entrée en lycée professionnel et, plus tard, chez un employeur.

    BIC_Tourcoing1Il donne l’exemple de l’atelier Electricité ; avant l’ardoise numérique, il avait parfois du mal à faire passer les messages à ses élèves, « que ce soit le câblage, le passage des câbles dans la gaine, le nombre de câbles à mettre dans la gaine, etc. Avec l’ardoise numérique, ils intègrent beaucoup plus facilement les différentes notions ».

    C’est donc un gain de temps constaté par l’enseignant avec comme conséquence directe, un meilleur apprentissage et une ouverture possible vers plus d’apprentissage.

    Des élèves qui reprennent confiance en eux grâce à l’ardoise numérique

    Les élèves ont plus de facilité à faire un exercice sur la « tablette » que sur une feuille de papier, « la feuille étant un facteur de blocage pour certains », comme le souligne l’enseignant.

    Le fait de pouvoir gommer et recommencer autant de fois qu’ils le souhaitent pour rendre un travail propre est assez valorisant ; « on redonne ses lettres de noblesse au brouillon car tant qu’on a pas cliqué sur “j’ai terminé“, le travail est toujours en mode brouillon ».

    Bryan, élève en 3ème SEGPA, un « geek » générationnel,  qui trouve qu’apprendre l’anglais en cherchant des applications sur son Smartphone est bien plus passionnant qu’écouter un prof pendant une heure, est bien de cet avis. « Avec la tablette, notre travail est beaucoup plus propre que sur une feuille ; par exemple, si on fait une faute, soit on utilise un « correcteur » et donc il reste une trace plus blanche que la feuille, soit on écrit au crayon et on gomme mais ça fait toujours aussi sale ».

    Tout en nous expliquant cela, Bryan nous fait fièrement la démo de la fonction « gommage » sur l’ardoise, comme si cet objet était tout simplement son nouveau compagnon de travail qui lui permet d’y arriver ; un comportement impensable avec une feuille de papier.

    Pour ces jeunes en difficultés, on dirait bien que le numérique a remporté la partie.

    Mettre en place une vraie pédagogie différenciée simplement et sans efforts

    Enfin, Patrick Vanhoutte se réjouit de pouvoir organiser ses cours en pédagogie différenciée, de manière simple et rapide avec les ardoises, d’autant plus pour un public comme la SEGPA où aucun élève ne se ressemble.

    « Je vais aller beaucoup plus vite pour lancer la séance où je n’ai qu’ à appuyer sur trois boutons sur l’ordinateur plutôt que de distribuer huit ou neuf feuilles par groupe de travail », donne-t-il comme exemple.

    BIC_Tourcoing4Il en va de même pour les corrections.

    D’une part, si l’enseignant le choisit, l’élève peut s’auto-évaluer et donc se situer par rapport à son niveau d’apprentissage et d’autre part, l’enseignant peut passer plus de temps sur l’analyse de la progression de chaque élève (qui est enregistrée grâce au logiciel) plutôt que sur des corrections de copies le soir à la maison.

     

    La mobilité des outils numériques : un atout incontesté et indispensable

    Au quotidien Patrick Vanhoutte organise ses cours entre l’espace classe et le plateau  « technique » où se déroulent les activités de mise en pratique comme la maçonnerie, l’électricité, la charpente etc.  La mobilité de l’outil « ardoise » prend tout son sens pour ce type d’enseignement.

    « L’ardoise va bouger entre le plateau technique et la zone de classe ; au lancement des ateliers, les élèves seront en zone de classe puis, selon les besoins de leur atelier, ils peuvent prendre leur ardoise sur le plateau technique ».

    Patrick Vanhoutte ne se sent pas contraint d’utiliser ces nouveaux outils, c’est même pour lui une évidence ! Pour ces élèves qui se destinent à un avenir professionnel plutôt « de terrain », le numérique est utilisé partout, « qu’on aille faire un relevé de code de tuyauterie ou autre, on va prendre son Smartphone et en visant la tuyauterie, l’appareil va nous calculer l’angle, les longueurs, etc. ». Et il ajoute

    « je trouverais plutôt coupable de notre part de ne pas entraîner nos élèves à utiliser les objets numériques ».

    Penser numérique, c’est modifier la réflexion d’un établissement et de son équipe pédagogique

    Dominique François, Directeur de la SEGPA, rejoint ce point de vue et a su rapidement mobiliser avec Patrick Vanhoutte l’ensemble des professeurs de la SEGPA  depuis le début de l’année scolaire.

    « En septembre, il y avait un seul enseignant sur le projet ; puis il a réussi petit à petit à fidéliser un groupe en présentant l’outil mais surtout les exercices en mettant les enseignants à la place des élèves ».

    « Comme la station est sur roulettes et que le bâtiment est de plain-pied, c’est aussi très facile de déplacer les ardoises numériques d’une classe à l’autre ».

    Aucun obstacle technique donc à ce que le chariot tourne entre les enseignants ; par contre, la barrière « psychologique » sera peut-être plus difficile à franchir comme il le sous-entend : «  C’est quand même un outil qui modifie complétement le fonctionnement habituel d’une SEGPA ; nous ne sommes plus dans les enseignements traditionnels ; c’est une autre vision de l’enseignement et un autre regard sur la pédagogie qui oblige à se remettre en question, ce qui n’est pas toujours évident ».

    Pour le chef d’établissement, la dynamique autour des ardoises numériques est palpable à fois chez les enseignants « avec une équipe resserrée qui y croit et qui s’investit » mais aussi chez les élèves qui travaillent plus parce qu’il y a des supports numériques :

    « Quand on voit des élèves qui reviennent le soir pour terminer un travail, c’est quand même quelque chose que nous n’avions encore jamais constaté dans un collège ECLAIR ! ».

    « Le numérique dans un collège crée une dynamique » ; c’est ainsi que conclut Jacques Melerowicz au vu des résultats qu’il constate depuis l’intégration du numérique dans son établissement.

     

     

  • Le numérique, une chance pour l’école

    Le numérique, une chance pour l’école

    ouvrageSimonFau_161113Le numérique, une chance pour l’école ?

    Oui, assurément oui, mais à condition de savoir s’y prendre.

    Alors que désormais plus de 6 milliards d’êtres humains disposent d’un téléphone portable dont la puissance est supérieure à l’informatique qui a permis d’aller sur la lune, nous ne pouvons ignorer le saut technologique qui s’est produit au cours des vingt dernières années et, parallèlement, les attentes, les défis, mais aussi les opportunités qui s’offrent à l’école.

     

     

    Regardons autour de nous où sont mises en œuvre de bonnes pratiques. Inspirons-nous du Nord, du Sud, pour dépasser l’apparente timidité française et écoutons ce que nous disent les acteurs de l’éducation, les chercheurs, les décideurs à tous niveaux.

    Cette révolution a profondément bouleversé le contexte de l’école. Elle a fait émerger de nouvelles questions citoyennes et politiques, mais également des rapports de force entre des décideurs publics (nationaux et internationaux) et de nouveaux géants fortement capitalistiques pour qui l’éducation est avant tout un marché.

    Alors que les jeunes passent désormais plus de temps devant les écrans qu’à l’école, il devient crucial de faire des propositions pour mettre cette déferlante numérique au service de l’éducation. Cet ouvrage propose des pistes, à la lumière d’expériences internationales.

     A propos des auteurs

    Joël Boissière a créé et développé le pôle e-Education de la Caisse des dépôts.

    Simon Fau, Président d’EFFIOS, cabinet de conseil spécialisé en e-éducation.

    Francesc Pedró, Directeur de la section des conseils politiques en éducation de l’UNESCO.

     

     

  • Idée d’activité en classe : ArbrallergiK, l’application pour identifier les arbres allergisants

    Idée d’activité en classe : ArbrallergiK, l’application pour identifier les arbres allergisants

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    Le laboratoire ALK a pour mission d’améliorer la qualité de vie des patients allergiques en mettant à leur disposition des produits innovants et en leur proposant de nouveaux services pour les accompagner au quotidien.

    Dans ce contexte, ALK, en partenariat avec le RNSA, lance ArbrallergiK : une nouvelle application pratique, interactive et intuitive. Destinée au grand public, ArbrallergiK permet d’identifier, grâce à un arbre décisionnel simple, les arbres les plus courants en France et tout connaitre de leur potentiel allergisant.

    Différentes rubriques sont accessibles depuis la page d’accueil :
    –          « Je suis devant un arbre »: grâce à une photo de la feuille et à des questions simples, apprenez à identifier un arbre parmi les 36 espèces les plus courantes en France.
    –          « Les cartes polliniques« : propose un aperçu visuel des zones de pollinisation pour un arbre donné.
    –          « Tous les arbres« : feuille, fruit, écorce, devenez incollable sur les différentes espèces présentées et manipulez la feuille en 3D temps réel pour découvrir son évolution au cours des saisons !
    –          « Mes photos d’arbre » : un album regroupant les clichés et commentaires de l’utilisateur.
    –          Une rubrique « allergie » où sont apportées des réponses aux questions les plus fréquentes sur les allergies.

    L’application est gratuite et disponible dès maintenant pour iPhone et iPad sur l’Apple Store et pour Android sur Google Play.

    A propos d’ALK : présent depuis plus de 90 ans dans le domaine de l’allergie, ALK est un laboratoire danois de Recherche et Développement. Leader mondial dans les traitements d’immunothérapie spécifique (ou désensibilisation), ALK met à disposition du corps médical et des patients allergiques des produits destinés au diagnostic et au traitement de la rhino-conjonctivite et de l’asthme allergiques.
    A propos du RNSA : Le RNSA (Réseau National de Surveillance Aérobiologique) est une association loi 1901 créée en 1996 composée d’un conseil d’administration, d’un conseil scientifique, d’un centre de coordination et d’un centre de formation.
    Le RNSA a une mission d’intérêt publique qui consiste à évaluer le risque allergique lié aux particules biologiques présentes dans l’air.

  • Jeux vidéo : une industrie culturelle innovante pour nos territoires

    Jeux vidéo : une industrie culturelle innovante pour nos territoires

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    Le groupe de travail sénatorial conjoint aux commissions de la culture et des affaires économiques a, durant six mois, rencontré les acteurs de l’industrie du jeu, des chercheurs et des représentants des secteurs économiques, éducatifs et culturels.

    Il ressort des travaux menés que les contenus et la pratique des jeux vidéo font largement débat. A quel point leur pratique constitue-t-elle un risque sanitaire et social pour les joueurs les plus dépendants ? Comment contrôler la diffusion de jeux violents auprès des jeunes publics ?

    Les jeux éducatifs représentent-ils une chance ou, au contraire, un leurre pour l’école?

    L’avenir économique de la filière sur le territoire national constitue une autre source de préoccupations.

    Mondialisé et hyperconcurrentiel, le marché des jeux vidéo dépasse aujourd’hui en valeur celui de l’industrie du cinéma ou de la musique. Explosion des coûts de production et des dépenses de marketing et essor de jeux sur réseaux sociaux et téléphones portables très peu rémunérateurs constituent désormais un enjeu majeur pour cette industrie.

    Figurant longtemps parmi les pays leaders du secteur, la France compte aujourd’hui quelques entreprises « phare » reconnues internationalement, mais également une multitude de studios de petite taille dont le taux de mortalité est élevé.

    Si notre pays peut compter sur l’excellence de ses formations et sa célèbre « french touch », mêlant maîtrise technique et créativité, il doit renforcer son offre de capital-risque, pallier les carences managériales des PME et adapter son dispositif de soutien financier et fiscal aux particularités du secteur. C’est le sens des dix propositions que formule le groupe de travail.

    Le propos qui intéressera plus spécifiquement nos lecteurs est le lien entre jeux vidéo, école et apprentissage. Un extrait du rapport aborde ce sujet : :

    Le jeu comme médium éducatif ?

    L’autre débat qui agite le monde de la recherche vidéo concerne le rôle des jeux vidéo dans l’apprentissage et, singulièrement, leur place à l’école.

    Sylvain Genevois, dans son article « Les jeux vidéo ont-ils droit de cité à l’école ? », rappelle à cet égard que le jeu n’a été que tardivement considéré comme un outil pédagogique : « Du latin jocus (badinage, plaisanterie), le jeu est étymologiquement tout sauf sérieux. Il n’a donc pas droit de cité à l’école avant le XIXe siècle, où des philosophes et des psychologues commencent à s’y intéresser, montrant son utilité dans la société et dans l’enseignement. D’Aristote aux philosophes de l’Encyclopédie, le jeu est dévalorisé, tout juste considéré comme une ruse pédagogique qui aide l’enfant à travailler.

    Le jeu entre vraiment à l’école avec les pédagogues de l’Education nouvelle (John Dewey, Maria Montessori). (…) Le jeu (devient) un prétexte pour apprendre, un détour utile pour amener l’apprenant à s’intéresser à une question et à résoudre – souvent collectivement – un problème. »

    À l’heure actuelle, un nombre croissant d’enseignants, eux-mêmes « digital natives » pour les plus jeunes d’entre eux, réfléchissent à la place du jeu à l’école sous l’angle des nouvelles technologies, même si les usages scolaires des jeux électroniques sont encore largement minoritaires en France (ils occupent en revanche une place de choix dans les programmes dans les pays scandinaves et anglo-saxons).

    Sylvain Genevois explique le retard français en la matière par le fait que « la violence, les valeurs idéologiques et les codes sociaux véhiculés par certains jeux vidéo ne contribuent pas à améliorer la confiance des pédagogues vis-à-vis des jeux, tout juste tolérés à l’école sous la forme de « serious games ». »

    Un exemple, cité par Sébastien Genvo dans son ouvrage précité, illustre bien l’image négative des jeux vidéo « non sérieux » en milieu scolaire : « Depuis que le collège d’enseignement secondaire Albert Camus de Moulins-les-Metz s’est pourvu, en février 2001, d’une connexion Internet accessible aux élèves ; deux types de sites ont été censurés : les sites pornographiques et les sites portant sur les jeux vidéo. »

    Certains auteurs considèrent, plus théoriquement, que le jeu d’apprentissage est une notion inepte par essence.

    Se basant sur la définition du jeu issue des travaux de Roger Caillois qui considère le jeu comme « une action libre, sentie comme fictive et située en dehors de la vie courante, capable néanmoins d’absorber totalement le joueur ; une action dénuée de tout intérêt matériel et de toute utilité », ils estiment que l’activité du joueur est fondamentalement superflue. Elle se distingue des activités utiles auxquelles appartient en revanche l’apprentissage.

    La suite et le rapport ici

  • Le futur de l’éducation : BYOD en classe !

    Le futur de l’éducation : BYOD en classe !

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    En cette rentrée, certains enfants reviennent à l’école « armés » de leurs plus fidèles outils numériques. Ordinateurs portables, tablettes ou Smartphones offrent aux écoles et aux universités la possibilité de proposer un environnement dynamique qui permet à l’élève de choisir sa techno qui va l’accompagner en classe pour son apprentissage.

    Tim Panagos est persuadé des atouts positifs que le numérique apporte en classe, sans ignorer cependant, les répercussions que cela entraîne sur parents et professeurs, les mêmes questionnements qui sont apparus lorsque le BYOD a débarqué dans les entreprises, il y a déjà quelques années.

    Parents, bienvenus au 21ème siècle !

    On entend souvent par des parents concernés rabâcher les impacts négatifs d’une accessibilité à internet non contrôlée dans les écoles pouvant conduire à des dérives.

    « C’est logique, aucun parent que je connaisse ne militerait en faveur d’un accès illimité, à tout va, à internet pour ses enfants, ce ne sont que des enfants après tout » !

    L’auteur comprend donc les préoccupations, légitimes, de tout parent tels que la surabondance de jeux vidéo, l’accès jugé dangereux aux réseaux sociaux, la navigation vers des contenus douteux etc.

    Mais il faut être réaliste, décrit Tim Panagos : « les outils numériques ont définitivement changé notre vie » ; tablettes et smartphones nous donnent un accès en continu à des informations ; avec le smarphone dans votre poche, vous êtes toujours connecté tout en étant mobile : c’est juste un aperçu de ce qui nous attend pour le milieu et la fin de notre siècle. Et ce n’est que le début ! Cela vous excite ou vous effraie ?

    Pas besoin d’être visionnaire pour s’apercevoir qu’aucun d’entre nous ne se balade sans son smartphone et que vous n’êtes jamais très loin d’une connexion. A votre avis, pourquoi ?

    Parce que l’être humain voit ses capacités nettement s’améliorer dès lors qu’il est en contact permanent avec l’information et le monde ; connexion qui lui est permise grâce à ces appareils.

    « Mon smartphone vient améliorer les capacités de mon cerveau ; avec mon smartphone et mon cerveau, je suis encore plus puissant ».

    Et si on devenait « addict » à être toujours plus fort ?

    C’est en tout cas ce que pense l’auteur : pour lui, c’est une réalité, nos « doudous » numériques nous rendent plus forts…un peu plus distraits aussi, mais c’est normal, à toute adaptation, ses inconvénients !

    De ces constats, Tim Panagos pose la question : qui va apprendre à nos enfants à utiliser au mieux ces outils « super puissants » ? Qui va les rendre responsables de leurs usages ?

    BYOD dans la classe

    Aujourd’hui, il est aussi important d’éduquer nos enfants à utiliser leur « cerveau numérique » que leur cerveau « physique ».

    Si nous considérons l’Ecriture, cette révolution qui a permis de figer, de conserver et de partager des savoirs, elle est décrite comme une « puissante » révolution de la connaissance.

    Comme il serait désormais impensable de ne pas apprendre aux enfants à lire ou à écrire pour les faire aller au-delà du langage parlé, il serait tout aussi impensable de les priver de leurs outils numériques pour les mêmes raisons que l’apprentissage de l’écriture.

    Au-delà de la classe

    L’auteur encourage les parents à soutenir les écoles qui envisagent le BYOD dans les classes, mettant en avant l’absolue nécessité de faire adopter aux enfants l’idée qu’apprentissage et numérique vont de pair. Ce ne sont pas que des outils de jeux !

    « Quand vous lisez une histoire à vos enfants, lisez à la fois sur livres papier et sur livres numériques ; montrez-leur que les outils numériques peuvent vous apprendre des choses et contribuent à l’acquisition de connaissances ; votre objet numérique n’est pas seulement un outil de travail mais peut vous être utile aussi à la maison… »

    En intégrant tous ces outils comme des composants de notre vie de tous les jours et en les introduisant auprès de vos enfants de manière ouverte et active pour les sensibiliser aux usages, à la fois ludiques et éducatifs, vous ouvrez la porte aux futurs étudiants qui vont mener la barque (que dis-je, le paquebot !) du 21ème siècle.

     

    Réagissez sur cet article et le point de vue de Tim Panagos, en nous laissant un commentaire ci-dessous. C’est à vous !

    Plus d’infos : article en VO ici par Tim Panagos 

     

     

  • Retour sur : quand les écoliers participent au développement d’une appli…

    Retour sur : quand les écoliers participent au développement d’une appli…

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    A Gréasque, l’année a été riche et intense pour les élèves de CM2, pour les élèves des classes 6e « culture numérique » et pour leurs professeurs : ils ont participé au développement d’Explora Genepi, une application pour tablettes et smartphones.

    C’est dans le cadre de l’expérimentation académique « culture numérique » pilotée par Brigitte Jauffret et coordonnée par Pascale Michels que ce projet innovant a été développé. Il a été présenté lors des Rencontres de l’Orme en mars 2013 et il fait partie des cinq projets proposés par l’Académie Aix-marseille à la DGESCO pour les Journées nationales de l’innovation à l’UNESCO. Le Pôle Tice a prêté des tablettes pour que ce projet puisse être mené à bien et a mis en place une action de formation pour les professeurs.

     

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    Rencontres de l’orme mars 2013

     

    Les élèves ont conçu un parcours numérique, interactif, audioguidé, géolocalisé et multimédia pour faire découvrir leur village au grand public (voyant et non voyant!) sous des aspects historiques, géographiques, culturels, artistiques, géologiques, botaniques et poétiques. Une jolie manière de faire de l’histoire des arts…

    Vous trouverez sur le site web d’explora Genepi et sur google play leur travail :http://cyberspectiv.fr/genepi/

    Vous y découvrirez des photographies, des textes pour décrire les étapes dans le village, des textes pour guider les aveugles, de la poésie, des chansons, des poèmes récités en chœur, une présentation en anglais et des lectures offertes. Ils ont beaucoup travaillé tout au long de l’année avec un enthousiasme et une énergie débordants. Merci et bravo à eux !

    Ils ont été très motivés par ce projet qu’ils ont jugé utile, intéressant et citoyen.

    L’un d’entre eux a précisé « on se sent les héros des aveugles ».

    Tous, lors d’un bilan, ont évoqué le plaisir de travailler et une grande motivation. Ils sont fiers et heureux de leur production. Ils sont fiers aussi de leur nouvelle habileté à utiliser l’outil numérique. Beaucoup d’entre eux, grâce à Tap’Touche (un logiciel d’apprentissage du clavier),  sont capables d’écrire sans regarder le clavier.

    Ils naviguent sans difficulté dans Didapages, l’application en ligne qui leur a servi d’outil de production et de publication pour « Cheminer les yeux fermés ».

    Des professeurs dynamiques, soudés, motivés et téméraires ont accompagné tout au long de l’année ce projet :  Stéphanie Bernard, Tracy Delvoye, Brigitte Dewasme, Céline Genty, Evelyne Letaille, Olivier Mariotti, Pascale Michels, Carole Paravisini, Guy Pinet, Christophe Rouch, Laurence Tallieu et Sandrine Wagner ! Ils ont témoigné que ce travail avait donné du sens à leur enseignement, une cohésion à la classe et avait changé le regard des élèves sur leur discipline. Beaucoup d’élèves ont gagné en autonomie et en confiance en eux parce qu’ils ont été valorisés par leur production.

    Les parents, lors d’un questionnaire bilan, ont remercié les professeurs et ont tous exprimé leur satisfaction pour cette première année de collège. « Le projet est intéressant. Les enseignants très investis ont dynamisé les enfants, merci ! », « Une année exceptionnelle pour les enfants et une entrée au collège inoubliable. Un grand merci à toute l’équipe ».

    cheminer tablettes

    Les quelques enfants dys- de la classe ont été accompagnés tout au long de l’année par l’équipe enseignante, formée par un professeur spécialisé ASH, mandaté par Anne Malluret, la conseillère ASH auprès du recteur. Les parents ont été sensibles à l’aide que l’outil informatique a apportée à leur enfant. Grâce à l’utilisation du traitement de textes bien paramétré, à l’usage des modèles, au correcteur orthographique, à Didapages, aux cartes heuristiques, à la voix de synthèse, les enfants dys- ont été soulagés d’une partie de leurs difficultés. Ils ont pris confiance en eux et ont participé pleinement et avec succès au projet commun.

    Les partenaires de cette aventure ont été nombreux, qu’ils en soient chaleureusement remerciés : le Pôle Tice du Rectorat d’Aix-Marseille, la Mairie de Gréasque,  Ordina13 du Conseil Général, Xavier Allart (ingénieur-développeur d’Explora Genepi), Dominique Truant (IEN), le CRDP Integratice, Jacques Marianni (consultant non-voyant), Guillaume Mariotti (monteur vidéo), Olivier Lavigne (compagnon du devoir), Théodore Planas Rastouin (artisan boulanger).

    Les élèves de 6e et Olivier Mariotti, leur professeur d’arts plastiques, ont réalisé un petit film en stop motion, plein de poésie, d’humour et de légèreté pour illustrer ce parcours. Il a été sélectionné pour être présenté au festival imediacinéma et au festival international de Hyères.

    Présentation et explications sur  le « stop motion » et la  journée de tournage :  StopMotion_Greasque
    La vidéo en stop motion

    Plus d’infos : retrouver le premier article sur le sujet ici