J’ai entamé une démarche de BYOD dans l’établissement car je suis convaincue que le numérique est un outil extrêmement important dans le développement des apprentissages pour les élèves.
Anne Keller, principale du collège à INGWILLER dans le Bas-Rhin est aussi persuadée que les élèves aiment toucher, manipuler leur propre matériel et qu’ils sont aussi plus respectueux qu’avec un matériel qu’on pourrait leur prêter.
Elle explique comment elle est passée par plusieurs étapes avant de songer à mettre en place le BYOD dans les classes :
. sondage sur la fracture numérique : tous les élèves ont-ils accès à internet chez eux ?
. sondage sur l’équipement personnel des élèves etc.
On arrive à un taux d’équipement personnel de plus de 70% en Smartphones, 54 % en tablettes et 36% en ordinateurs portables ; à cela s’ajoute tout le matériel familial.
Découvrez toute la démarche de cette chef d’établissement engagée pour le numérique, même si elle précise bien que l’idée « n’est pas de faire du numérique pour le numérique », mais bien d’utiliser les potentiels du numérique pour combler des manques comme l’accès à la culture dans un territoire rural ou encore lutter contre le décrochage scolaire en rendant les apprentissages plus attractifs, par exemples :
Retrouvez tous les articles et retours d’usages des NetJournées mars 2016 ici
[callout]A l’occasion de la CLISE 2016, Ludomag a souhaité mettre sous les projecteurs, des enseignants qui ont bouleversé leur pédagogie et qui utilise, à différents degrés, le « concept » de classe inversée. Aujourd’hui, nous vous faisons découvrir la classe de Claire Dreyfus au collège Emile Zola de Toulouse.[/callout]
Sa volonté d’aller vers de la classe inversée est née de plusieurs constats.
« Disons que la pédagogie active type Freinet, Montessori ou Steiner m’intéressait déjà mais j’avais dans l’idée que c’était réservé au premier degré ».
Claire s’est longtemps documentée en lisant de nombreux articles et témoignages sur la classe inversée avant de se lancer.
Les évènements de janvier 2014 l’ont un peu plus poussée dans sa réflexion « car je trouvais qu’il y avait un décalage entre les valeurs que j’essayais de transmettre aux élèves et celles qui sont fondamentalement les miennes ».
A ce moment-là, elle se dit qu’il n’y a pas assez de coopération et de solidarité dans sa manière d’enseigner.
Elle s’inscrit au MOOC « Classe inversée », tout en continuant sa quête de ressources sur des articles d’Olivier Quinet ou de Marcel Lebrun, pour ne citer qu’eux. Puis, à la rentrée 2015, elle se lance dans l’aventure.
Lors d’une réunion de début d’année, Claire a présenté son projet aux parents d’élèves afin qu’ils ne soient pas surpris que leurs enfants leur demandent d’utiliser un ordinateur ou une tablette pour faire leurs devoirs à la maison.
Des outils numériques comme l’ENT, déjà présents dans son quotidien pour l’aider à mettre en place ses nouvelles méthodes.
Actuellement, Claire utilise principalement la mise en ligne de vidéos qu’elle dépose sur le cahier de textes de l’ENT accompagné d’un questionnaire auquel ils doivent répondre (questionnaire qu’elle crée grâce à l’outil formulaire intégré dans l’ENT eCollège 31).
Elle apprécie particulièrement d’avoir à sa disposition des outils comme l’ENT ; il ne serait pas possible pour elle d’envisager la classe inversée sans cet outil ou cela demanderait beaucoup plus de contraintes.
« Avec l’ENT, je peux aussi très facilement communiquer avec mes élèves », souligne t-elle.
Elle a également disposé sa classe en îlots, « car cela fait partie de la pédagogie active et permet de la coopération, du travail différencié, etc. Ce n’est pas de la pédagogie inversée à proprement parler mais c’est un complément très intéressant ».
Malgré tout, elle note encore qu’une poignée d’élèves ne fait pas le travail à la maison ; pour pallier ce problème, elle s’est munie d’un deuxième ordinateur en classe afin qu’ils puissent regarder la vidéo avant le cours.
Des parents satisfaits et des élèves plus volontaires.
Globalement, après un trimestre avec ce type de fonctionnement, les retours des parents sont plutôt positifs.
Quant aux élèves, elle note déjà quelques changements. Pour ceux qui présentent des difficultés « et qui ont tendance à ne pas faire leurs devoirs », une fois qu’ils ont compris comment aller récupérer la vidéo et le questionnaire sur l’ENT, « car ils ont besoin d’un temps d’adaptation », « ils vont réaliser le travail de manière plus volontaire ».
D’autres élèves, que Claire qualifierait d’élèves moyens, lui ont rapporté prendre plus de plaisir à faire leurs devoirs. Enfin, pour les élèves les plus à l’aise, « ils y trouvent sans doute leur compte mais c’est chez eux que je note le moins de différences ».
A ses débuts, Julien Andriot n’était pas convaincu ; il pratiquait la classe inversée en utilisant des méthodes classiques comme, par exemple, proposer des vidéos à ses élèves avant le cours, où il « essayait de leur donner envie de venir au cours et fournissait quelques astuces ».
Il n’était pas du tout persuadé des bénéfices de son nouveau fonctionnement pour sa discipline, l’EPS, où l’apprentissage est basé sur des compétences « moteur » et où « il n’y a pas à intellectualiser le moteur ».
Jusqu’au jour où, en début d’année scolaire, il tombe sur une interview d’Héloïse Dufour, Présidente de l’association « Inversons la classe ! » et c’est pour lui « une révélation ».
Elle explique que la classe inversée, c’est mettre en autonomie des élèves sur des tâches cognitives simples pour passer plus de temps sur des tâches complexes.
« Finalement, l’enseignant peut arriver à se multiplier autant de fois qu’il en a besoin ; il y a 30 élèves dans sa classe : il peut se démultiplier 30 fois grâce au numérique, grâce à la vidéo et grâce à la classe inversée ».
Julien Andriot explique dans la vidéo ci-contre comment il procède concrètement avec ses élèves de 6ème dans son quotidien en classe inversée : le matériel dont il dispose, soit deux tablettes, la réalisation de vidéos accessibles sur ces tablettes grâce à un QR code mais aussi la réalisation de vidéos par les élèves eux-même pendant le temps de cours etc.
Au départ, Julien Andriot avait pour ambition de « juste » changer son enseignement. « Aujourd’hui, je prends de plus en plus de plaisir dans mon métier, dans l’accompagnement et la différentiation avec mes élèves ».
Merci à Julien pour son témoignage ! Si vous aussi, vous voulez vous mettre à la classe inversée, « c’est possible et réalisable pour tout le monde et facilement », comme le conclut Julien Andriot dans son interview.
Vous pouvez profiter de la semaine de la classe inversée, « CLISE 2016 » qui a lieu du 25 au 29 janvier dans toute la France et ailleurs. Pour plus d’infos, rendez-vous ici.
Dans l’académie de Toulouse, n’hésitez pas à entrer en contact avec Julien Andriot via sa messagerie académique : julien.andriot@ac-toulouse.fr
avec Marie Soulié, une enseignante précurseur et référente en France de la classe inversée
« C’est au cours d’un stage auquel j’ai participé proposé par Eric Gaspard dans l’académie de Montpellier, que j’ai commencé à réfléchir à la neuroéducation ».
Le programme d’Eric Gaspard sur la neuroéducation s’appelle Neurosup.
Marie a cherché à s’approprier des principes exposés dans ce programme comme par exemple, la mémorisation : « comment les élèves mémorisent notamment en classe inversée ? »
Notre enseignante de lettres a donc essayé d’intégrer ces principes dans ses scénarios pédagogiques. Elle nous explique concrètement ce qui a évolué.
Dans la classe inversée, il y a une phase de construction de la part des élèves, « qui se révélait souvent sous la forme d’une carte heuristique, que nous faisions avec des tablettes ».
Après ce stage, Marie s’est rendue compte qu’il était beaucoup plus efficace de les faire construire à la main, « tout simplement parce qu’on va passer par le tracé graphique, on va personnaliser la carte etc ».
Un des principes de la neuroéducation est de « programmer son cerveau en lui disant « il faut que tu retiennes cela parce que » ».
Chaque élève a donc une fiche mémo sur laquelle il note la finalité de l’apprentissage.
Après ce travail sur la mémorisation, Marie a mis en place des outils de vérification.
« Nous avons instauré un fil rouge ; à chaque séance, sur les îlots, il y a des cartes de vote, une par élève, rouge et vertes pour vrai/faux ».
« L’avantage est que je peux voir rapidement et visuellement ce qui a été retenu et cela permet aussi aux élèves d’avoir un retour sur ce qu’ils ont fait il y a un mois, par exemple ».
Les élèves ont « programmé » ce nouveau principe de vote dans la classe et, dès qu’ils apprennent quelque chose de nouveau, « ils essaient de la garder dans leur mémoire car ils savent qu’ils vont être interrogés dessus un ou deux mois plus tard ».
C’est donc une méthode, facile à mettre en place d’après Marie, qui porte ses fruits, « sans oublier le côté ludique qui les amuse beaucoup ».
L’objectif de Marie est de donner de l’intérêt à ses élèves pour les apprentissages mais aussi de partager ses réussites, « c’est ce qui me motive ». Marie partage notamment beaucoup ses expériences sur les réseaux sociaux comme Twitter et même si elle reçoit aussi des critiques, c’est, pour elle, ce qui lui permet d’avancer.
« Mon dernier poste a été en Guyane française sur le fleuve Maroni en tant qu’animateur TICE, pour désenclaver des écoles et des collèges en installant des connexions satellitaires et en assurant la formation des enseignants dans ces lieux reculés ».
La preuve que le numérique partout, c’est possible.
Au Canopé Corrèze, il s’occupe notamment de l’accompagnement des enseignants avec une flotte de plus de 12 000 tablettes distribuées aux collégiens et aux enseignants.
Christophe va donc une journée par semaine dans les collèges, en salles des profs, pour échanger de manière informelle sur les problématiques numériques qu’ils rencontrent.
Le gros souci lorsque l’on déploie les tablettes massivement, c’est la nécessité d’avoir du WIFI.
Le réseau est inégalement réparti entre les établissements de la Corrèze et même pour ceux qui ont de la fibre, « avec 400 tablettes utilisées au même moment, l’infrastructure ne suit pas toujours ».
Photo : Utilisation de la biblibox en lycée professionnel pour préparer les élèves au épreuves du code de la route lors de séances de conduite en classe.
Les enseignants qui n’ont pas de borne WIFI dans leur classe, comme c’est souvent le cas pour les profs d’EPS qui sont dans les gymnases, viennent voir Christophe et se demandent comment utiliser les tablettes sans WIFI…
Christophe a donc recherché des solutions.
En cherchant, je suis tombé sur la PirateBox, la BiblioBox.
Le principe est un petit boîtier dont on modifie la configuration pour en faire un serveur de ressources en local.
« Les élèves se connectent en WIFI sur cette borne, qui n’est pas connectée à internet, récupèrent leurs documents ; et le tout pour 35 euros avec la clé USB ».
Actuellement, une soixantaine de boîtiers circulent sur la Corrèze ; Christophe donne plusieurs exemples d’usages dans la vidéo ci-contre que nous vous invitons à écouter.
Christophe a même été plus loin en installant des Rasperry Pi pour permettre d’avoir une solution Moodle intégrée et donc donner la possibilité aux enseignants de récupérer le fruit du travail des élèves.
Cette année à Ludovia, sa présentation portait sur la possibilité de diffuser une bibliothèque numérique sur la bibliobox.
Il suffit de créer un mini site web portable contenant plus de 3100 ouvrages du domaine public et de copier le tout sur la clef USB de la bibliobox. La première fut déployée à l’institut français d’Abuja au Nigeria au mois de mai.
Photo : Manipulation de la bibliothèque numérique de 3100 livres par des enseignants de l’institut français d’Abuja.
« A part le temps de travail pour nettoyer les métadonnées et obtenir une bibliothèque propre (environ 40 heures), le coût est minime ; par contre le résultat est vraiment très satisfaisant et on peut aussi travailler avec des Smartphones puisque la bibliothèque numérique de 3000 livres est au format epub », conclut Christophe.
Les discussions entre les équipes des académies de Rouen, Lyon, Grenoble, Reims, Bordeaux et Paris se sont appuyées sur une brève présentation autour de quatre thèmes :
les apprentissages : la numération, la résolution de problème et les démarches mathématiques,
l’évaluation,
la liaison école-collège,
la gestion de classe.
Six points essentiels ressortent des exposés. La calculatrice :
renforce l’autonomie
permet à travers ses rétroactions un dialogue avec les élèves
est une assistante mathématique
facilite l’évaluation formative
facilite l’entrée dans le raisonnement
est une source de motivation pour les élèves
Thème 1 : Travail sur les apprentissages : la numération, la résolution de problème et les démarches
Beaucoup des activités testées dans les classes ont été construites sur les propositions du recueil d’activités Hatier CM1-CM2 ou celui de 6ème-5ème.
Par exemple, l’activité « un 0 ou un 9 de plus » demande aux élèves d’imaginer des additions qui vont, à chaque étape, rajouter un 0 (ou un 9) dans l’écriture décimale d’un nombre :
par exemple 354 il n’y a pas de 0 dans son écriture décimale. 354 + 6 = 360 (il y a un zéro). 360 + 40 = 400 et il y a deux zéros. 400 + 600 = 1000 (3 zéros) ; etc.
Les objectifs affichés (Connaître et utiliser la valeur positionnelle des chiffres et Calcul mental) obligent les élèves à s’interroger sur ce qu’ils doivent ajouter pour savoir sur quels chiffres agir afin d’avoir un zéro de plus que le nombre précédent.
D’autres exemples peuvent concerner les différentes représentations d’une même fraction ; la calculatrice rétroagit avec les élèves (en l’occurrence à la question 1/2 = ?/?, la réponse de la calculatrice est “infinité de solutions”) et les engage dans une recherche plus approfondie.
Mais des activités ont été aussi imaginées par les enseignants avec des objectifs de développement de l’autonomie dans des exercices de calcul mental où les élèves jouent à deux, la calculatrice prenant alors le rôle de juge arbitre.
Thème 2 : Travail sur l’évaluation
Des expérimentations ont été faites en classe et reposent sur le principe de l’évaluation formative s’articulant autour de trois moments cruciaux :
la prise d’information : où en sont les élèves ? Que savent-ils ? Quelles connaissances sont mobilisables et mobilisées ?
l’analyse de l’information en regard des compétences visées
le retour de cette analyse pour adapter l’enseignement aux besoins de chaque élève et pour chaque élève d’avoir l’opportunité d’adapter son apprentissage.
La calculatrice a ainsi joué un rôle dans des séances spécifiquement pensées comme des séances d’évaluation formative mais aussi dans le cours de la classe ordinaire. Progressivement les connaissances mathématiques, en se stabilisant, permettent de se passer de l’outil et de recontextualiser les compétences à évaluer dans une évaluation sommative.
Thème 3 : Travail sur la liaison école-collège
Deux contributions ont présenté des activités à la liaison école-collège, en mettant soit l’accent sur les interactions et la rencontre entre les élèves de primaire et de collège autour d’activités avec la calculatrice, soit l’accent sur l’activité elle-même et sa déclinaison pour l’école ou le collège.
Dans le premier cas, il s’agit d’une communication entre classes de CM2 et de 6eme autour de problèmes inventés par les élèves sur le thème de la numération. Les élèves ont cherché et soumis à leur binôme des problèmes qu’ils considèrent comme difficiles, tels que 846/286 = ?/858, comme dans la production d’Amyra et de Lina ci-contre.
Dans le second cas, les élèves ne se sont pas rencontrés, mais ils ont travaillé sur des activités déclinées pour le CM2 et la 6e à partir du même point de départ.
Il s’agit de chercher les couples de facteurs possibles pour obtenir 20 : ? x ? = 20.
A l’école primaire, l’objectif est de travailler les décompositions d’un nombre entier en produit de deux ou plusieurs facteurs, les diviseurs d’un nombre et de proposer une première approche du concept de nombre premier.
Au collège, le développement est différent à partir du même point de départ. Les élèves doivent trouver trois couples de solutions avec des contraintes successives (dans N, dans D, comment choisir le premier facteur,…).
Thème 4 : Travail sur la gestion de classe
La place des calculatrices
Dans la majorité des cas en primaire la calculatrice reste dans la classe bien rangées, ou dans un carton à disposition des élèves ou sur leur bureau. Chacune de ces options peut être défendue par des choix pédagogiques et conduit à des usages pour lesquels la calculatrice ne joue pas le même rôle.
L’organisation de la classe
Là encore plusieurs organisations de classe répondent à des besoins spécifiques :
le travail différencié dans des groupes organisés par le professeur, ou dans la mise en place de rituels permettant une “différenciation discrète”,
le travail individuel permettant à chaque élève d’avancer dans une suite de tâches à son rythme ,
le travail collectif, utilisant le tableau ou l’émulateur sur un TBI pour mettre en commun ou découvrir la calculatrice ou certaines de ses fonctionnalités.
Les usages de la calculatrice
La distinction est faite entre les modes de la calculatrice :
le mode “normal” d’une calculatrice traditionnelle pour effectuer des calculs mais rapidement vue par les élèves comme possédant des touches “magiques” : répétition d’une commande (Op), décomposition d’une fraction en partie entière et rompu, écriture et simplification des fractions,…
le mode “exercice”, souvent piloté par le professeur, est utilisé pour approfondir, (donner du sens à la numération des entiers, comprendre les décimaux et du passage fractions/décimaux), pour repérer des difficultés (la calculatrice mettant en évidence des difficultés et permettant au professeur de prendre de l’information sur les connaissances des élèves) et pour différencier l’enseignement.
Le questionnaire
Un résultat marquant du questionnaire proposé aux enseignants ayant participé à l’expérience est le changement de point de vue vis-à-vis des calculatrices.
Perspectives :
Les nouveaux programmes de mathématiques de l’école primaire et en particulier ceux du cycle 3 insistent sur les compétences majeures qu’il s’agit de développer chez les élèves : chercher, modéliser, représenter, calculer, raisonner et communiquer.
Les premières expérimentations faites avec la calculatrice TI-Primaire Plus ont bien montré toutes les possibilités ouvertes pour proposer des véritables problèmes permettant de rentrer dans cette démarche conduisant à développer ces compétences.
Par ailleurs, le développement de l’autonomie signalé comme essentiel dans ces programmes demande de mettre en place un milieu, au sens de la théorie des situations didactiques, permettant aux élèves de faire l’expérience de cette autonomie. Les rétroactions de la calculatrice peuvent constituer un environnement suffisamment riche pour faire entrer les élèves dans une démarche réflexive permettant d’acquérir cette autonomie.
Le rôle du professeur et des situations mises en place seront bien sûr cruciaux pour permettre le développement de ces compétences.
En rentrant un peu plus dans les détails, on lit dans les démarches, méthodes et outils du programme l’importance des problèmes dans la mobilisation et l’exercice des connaissances vues précédemment et dans la construction des connaissances nouvelles ; dans ce cadre, les expérimentations conduites dans le cadre du projet CaPriCo pourront constituer des pistes de réflexion, comme l’utilisation du mode « exercice » qui a été souvent utilisé pour donner du sens à la numération des entiers, comprendre les décimaux et le passage fractions/décimaux, pour repérer des difficultés (la calculatrice mettant en évidence des difficultés et permettant au professeur de prendre de l’information sur les connaissances des élèves) et pour différencier l’enseignement.
Plus d’infos :
Le compte rendu complet peut être téléchargé en suivant ce lien.
Au programme de la matinée, trois classes de niveau différent et un travail sur tablette à chaque heure de cours ; « ce qui nécessite une bonne préparation en amont », souligne Blandine.
Depuis plus de six mois que cette enseignante utilise la solution apiKa, elle note un vrai intérêt pour ses élèves ; il serait presque banal de dire que ses élèves semblent plus motivés, par le matériel certes (le phénomène tablettes !), mais pas seulement.
Moins passifs ou plus actifs pourrait-on dire, les heures de cours sont rythmées par le travail en petits groupes, une différenciation pédagogique bénéfique à chacun.
Une plus grande disponibilité de l’enseignant pour superviser les travaux et accompagner les élèves.
Grâce aux tablettes, Blandine peut séparer la classe en plusieurs groupes. Par exemple, alors que un des groupes se concentre sur de l’expression écrite, les autres élèves se saisissent des tablettes.
« Je peux donc plus facilement me rendre disponible pour les élèves comme les aider à utiliser le dictionnaire par exemple, ce qui n’est pas forcément évident pour des 6ème» souligne t-elle.
Trois fois plus d’activités pédagogiques sur un temps identique.
Blandine rappelle que sur chaque heure de cours, il ne reste véritablement que 45 minutes de travail effectif, ce qui nécessite une vraie organisation si on veut réussir à faire produire les élèves.
« En une heure de temps, ils n’ont pas tous travaillé sur la même chose mais ils auront tous produit quelque chose et c’est ce qu’on attend aujourd’hui des élèves », souligne t-elle.
Pour cette enseignante, l’activité des élèves et non la passivité est la clé de la motivation. Grâce aux tablettes, elle peut atteindre cet objectif.
Ce n’est donc pas uniquement le côté matériel qui crée la motivation mais bien le fait qu’il favorise et encourage de nouveaux usages.
Avec le numérique, chaque élève travaille à son rythme.
Blandine note une vraie différence de travail avec les tablettes, surtout d’un point de vue de la compréhension orale.
« Avant, nous écoutions une séquence audio ou vidéo tous ensemble sur un ordinateur où tout le monde doit comprendre en même temps ; pour ceux qui comprennent tant mieux et pour les autres, ils attendent la réponse… », précise t-elle. Avec les tablettes, elle peut désormais remédier à cette situation et ne laisse aucun élève « à la traîne ».
Comme supports d’exercices, Blandine prépare un texte à trous ou des couplets à remettre dans l’ordre sur une chanson que chacun peut écouter avec son casque sur sa tablette et à son rythme. A la fin de la session, tous les élèves envoient leur travail à l’enseignante via l’application apiKa.
« L’intérêt avec la tablette est qu’ils peuvent réécouter les passages de la chanson comme ils le souhaitent et ils entendent aussi beaucoup mieux, la concentration est meilleure », ajoute t-elle.
Une évaluation plus précise de la progression des élèves.
Le processus qui vise à ce que chaque élève produise demande aussi à l’enseignante une correction et une écoute personnalisées pour chacun. Pour évaluer, Blandine a mis au point une fiche de critères « acquis » ou « non acquis ».
« Je leur rends cette fiche de critères ce qui leur permet de prendre connaissance des éléments qu’ils doivent encore travailler ».
Pour une production écrite des élèves, Blandine corrige directement sur le document sur son ordinateur puis renvoie la correction aux élèves via leur messagerie personnelle sur l’ENT.
C’est donc tout un cercle « numérique » qui s’est mis en place dans les classes de Blandine grâce aux tablettes et même si le papier est toujours là, cette enseignante se plaît à individualiser son enseignement et à se mettre au niveau de chaque élève ; c’est aujourd’hui une réalité.
NAO est un robot de 58 cm de haut pesant 5 kg développé par Aldebaran Robotics. C’est un robot entièrement programmable, autonome et interactif. NAO peut voir, entendre, parler, et communiquer.
Le robot est pourvu de microphones et comprend plusieurs langues, ce qui lui permet de réagir aux paroles humaines. De plus, ces microphones permettent de localiser l’interlocuteur par triangulation. NAO écoute donc, mais il peut aussi parler grâce à un logiciel de synthèse vocale ! Il dispose de deux caméras ce qui lui permet de reconnaître son environnement grâce à la vision par ordinateur.
Le contexte du challenge
Le Challenge NAO est un concours qui été ouvert aux élèves de 4E1.
Le challenge est simple : les élèves doivent concevoir un comportement pour NAO.
Le challenge a eu lieu du 6 janvier au 2 février 2015. Les élèves ont présenté leur projet le mardi 3 février en présence d’un jury composé d’enseignants, de parents d’élèves et d’industriels.
Pour concevoir un comportement, les élèves ont utilisé le logiciel de programmation lié à NAO « Chorégraphe ».
Découverte des robots humanoïdes
Lors d’une sortie scolaire à l’atelier Aldebaran les élèves découvrent les robots et s’initient à la programmation.
L’usage pédagogique
Le challenge NAO est transdisciplinaire avec l’intégration des disciplines suivantes :
– le français,
– l’espagnol,
– l’anglais,
– la technologie.
Des axes de travail liés à chaque discipline ont été défini
En français, c’est le thème de la poésie robotique qui a été retenu.
Projet de travail :
Nao est amoureux d’une joli(e) robot(e) qu’il a rencontrée chez Aldebaran.
Il soupire, se lamente, voudrait la revoir et finalement se met à réciter un poème à la gloire de sa belle aux yeux lumineux.
Travail prévu :
. Mettre en scène la gestuelle de Nao en deux étapes : Tristesse de Nao, lamentations, soupirs etc. Déclamation du poème.
. Travail sur une poésie décrivant les parties du robot.
Travail sur le langage poétique mené en classe avec études de différents poèmes lyriques.
En anglais, le thème retenu est le dialogue avec deux possibilités de travail en classe.
La première possibilité est un jeu : « Who wants to be a millionaire ? »
Les élèves pourront jouer le rôle des candidats et le robot sera le présentateur.
Un petit dialogue a été mis en place avant de commencer le jeu : Savoir interroger sur l’identité du candidat : What’s your name ? Where are you from ? Who did you bring with you ? Who is watching you at home ?
Interroger sur les sentiments du candidat : How are you feeling ? Are you alright ? Are you comfortable ? + le présentateur rassure le candidat : Relax ! Take a deep breath ! It’s gonna be okay !
Demander ce que le candidat ferait s’il gagnait 1 million : What would you do with one million dollars ? / I would buy a car / travel all around the world …
Questions à choix multiples avec possibilité de mettre des enregistrements de chansons : Who sang this song ? Who composed this song ? When was this song released ?
La deuxième possibilité est une interview : « You’re a journalist who works for Rock Magazine ! Interview a rock star ! »
Interroger le chanteur sur son parcours : When did you start singing ? What was your first album ? Did you get any awards ? Do you play any instruments ?
ou sa dernière tournée : Where did you go ? When did your world tour start ? How many songs did you perform ? How many spectators were there ?…
Le journaliste peut demander au chanteur (robot) de chanter un extrait de son dernier album et commenter son dernier album : It was awesome… The lyrics were repetitive… It made me cry… When I hear this song, I get…
En Espagnol, c’est sur le champ lexical et l’expression orale en intégrant du travail réalisé en classe qu’a porté le travail.
Objectifs lexicaux :
– travail du champ lexical corporel sur NAO
– réemploi des questions
– réemploi des adverbes de lieu
– introduction du vocabulaire et des verbes de mouvement
Travail des compétences orales :
Compréhension orale (vidéo) et expression orale dialoguée (interview).
Réutilisation de ces éléments au moyen d’une interview de présentation sur les capacités et possibilités « robotiques » de Nao.
En technologie, c’est sur l’adaptation de NAO à son environnement que les élèves ont du se pencher.
Les élèves devaient être capable d’identifier les modes et dispositifs d’acquisition de signaux, de données, d’identifier la nature d’une information et du signal qui la porte, repérer le mode de transmission pour une application donnée.
A voir aussi « Conception d’un programme pour NAO » et « les gagnants du challenge NAO » dans l’article original réalisé par Franck Dubois www.clg-sevres.ac-versailles.fr où vous trouverez également toutes les étapes du projet en vidéos.
Le collège Truffaut est situé à Strasbourg à Hautepierre, un des quartiers les plus jeunes de France avec 40% de la population de moins de 20 ans. C’est aussi un taux de chômage dépassant les 20% avec 80% des élèves issus de CSP défavorisés et près de 25 % des élèves qui entrent en sixième avec un ou deux ans de retard.
Dans ce contexte, le collège de 500 élèves dirigé par Thierry Kiledjian, a été labellisé REP+ avec, comme préoccupation quotidienne, de relever le défi de l’échec scolaire.
Pour les équipes pédagogiques, le projet de développement du numérique est un élément clé, un levier qui peut donner de meilleures chances de réussite aux élèves.
La classe numérique, mise en place depuis janvier 2015 pour les élèves dyslexiques de 6ème, fait partie du projet global pour le numérique éducatif au collège. Il s’agit de trente tablettes hybrides connectées à internet.
Pour la DANE, ce sont d’abord les projets des équipes pédagogiques qui sont intéressants à repérer afin « de mettre en avant les usages et non pas les outils », précise Marc Neiss, Délégué Académique au Numérique.
Il ajoute que cette philosophie rejoint tout à fait celle du plan numérique national qui vise à repérer les usages et les initiatives pédagogiques pour la mise en place, entre autres, des collèges préfigurateurs.
Le projet du collège Truffaut a donc été soutenu par la DANE mais également par les financeurs, constitués pour l’essentiel du Conseil Départemental du Bas-Rhin.
Les tablettes au collège Truffaut : un choix de matériel qui rejoint automatiquement les habitudes d’usages.
Comme l’explique Marc Neiss, les établissements de l’académie qui ont expérimenté les tablettes ont choisi toute sorte de matériels ; au collège Truffaut, le choix s’est porté sur des usages antérieurs, notamment au travers des solutions bureautiques. « Ils ont donc souhaité retrouver ses habitudes dans la nouvelle tablette ; c’est la raison pour laquelle ils sont restés sur du Windows », souligne t-il.
De même, le caractère hybride leur permet de retrouver le confort du clavier, « sans perturber les habitudes précédentes », tout en ayant l’aspect mobilité et la possibilité de se mettre très rapidement en configuration « ilots » dans la classe ; sans oublier l’aspect tactile et « touch » qui séduit toujours autant les élèves et leur permet de jongler entre ces trois fonctionnalités : le stylet, le doigt et le clavier.
« Pour notre projet d’équipement, nous nous sommes orientés sur un matériel type tablettes avec l’idée que les élèves restent toujours sur place, ont à disposition le matériel et que ce sont les enseignants qui se déplacent », ajoute Thierry Kiledjian, Principal du collège.
Des enseignants engagés avec l’envie de modifier leurs habitudes pédagogiques.
Le point de départ du projet numérique de l’établissement, c’est avant tout une envie de modifier les pratiques pédagogiques pour aller plus loin avec les élèves
et « tester » de nouvelles manières d’enseigner pour développer les apprentissages ; en soi, le numérique ne constitue qu’un support.
Lorsque le principal a lancé le projet, 16 enseignants sur 45 ont répondu favorablement pour « sortir de la logique de cours magistral pour travailler autrement, par ilots ou par projets, par exemple », ce que le numérique permet largement.
Marie Garrec, enseignante en français, appuyée par Laetitia Boulom, professeur-documentaliste et référente numérique de l’établissement, s’est lancée dans l’aventure avec sa classe de 6ème d’élèves dyslexiques.
« Dans ma classe, un certain nombre d’élèves ont des Troubles Spécifiques d’Apprentissage, notamment la dyslexie ; l’outil numérique leur permet d’avoir une autre approche de la lecture et de l’écriture, deux terrains où résident les difficultés de leurs troubles », explique t-elle.
En plus d’être un élément facilitateur pour la lecture et l’écriture, l’utilisation des tablettes en classe les familiarise avec l’informatique, ce qui pourra leur servir par la suite pour prendre en main plus facilement des logiciels à commande vocale ou de lecture automatique, par exemples et donc les aider au rédactionnel.
« Au fur et à mesure de leur scolarité, on essaie de les former au logiciel de commande vocale pour l’utiliser à la rédaction et donc résoudre leurs problèmes liés à l’écriture », précise Marie Garrec.
Tablettes hybrides, plateforme Moodle et ENT : des outils qui font leur preuve pour un travail en autonomie dans la classe de 6ème Dyslexie.
Dans sa classe aujourd’hui, Marie Garrec propose à ses élèves de réaliser un travail sur Folios grâce au parcours Moodle, disponible sur l’ENT de l’académie : ENTEA. Ils doivent dans un premier temps visionner une vidéo tutoriel puis compléter un questionnaire sur les tablettes, portant sur le poème choisi.
Dans un deuxième temps, ils doivent réaliser eux-mêmes une illustration, un dessin de leur poème, le prendre en photo avec la tablette et l’insérer en guise de photo de couverture dans leur document Folios ; pour ce travail en autonomie, ils disposent d’une fiche de travail sur laquelle ils peuvent cocher les tâches à faire.
« En dernière étape, ils pourront comparer ce qu’ils ont fait avec leurs camarades et réajuster le formulaire Folios si nécessaire », explique Laetitia Boulom.
« Et Moodle sur l’ENT nous permet d’avoir l’ensemble de la séquence, de la première à la dernière étape », ajoute t-elle.
Pour Laetitia et pour Marie, la vraie réalité du numérique est d’intégrer que la posture de l’enseignant a changé :
on leur apprend à chercher et à trouver les informations dont ils ont besoin pour le cours ; ils deviennent acteurs de la recherche du savoir et ce ne plus seulement nous les enseignants qui leur transmettons.
Comme tous les enseignants qui utilisent le numérique dans leurs classes et qui témoignent de l’investissement que cela représente, Marie Garrec ne cache pas que c’est assez chronophage en termes de préparation de cours ; mais comme tous, elle relativise aussi sur ce temps de préparation « que je consacre au numérique plutôt qu’à autre chose mais il faut bien préparer les cours de toute façon ».
« L’aspect formatif pour eux l’est aussi pour nous », conclut-elle.
Un reportage réalisé dans le cadre du voyage de presse lors des NetJournées, du 25 au 27 mars 2015 à Bischoffsheim.
Remerciements tout particuliers à la DANE de l’Académie de Strasbourg, et aux partenaires de cette journée :
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