Catégorie : publics spécifiques

  • A l’IME des Parons, des séances numériques adaptées aux besoins de chacun

    A l’IME des Parons, des séances numériques adaptées aux besoins de chacun

    [callout]L’institut des Parons a été créé en 1964 sous la forme d’une association de parents d’enfants en situation de handicap. Il comprend quatre établissements dont l’IME avec soixante enfants de 6 à 14 ans en section d’enseignement et d’éducation spécialisée et 80 adolescents en Section d’Initiation et de Premières Formations Professionnelles (SIPFP).[/callout]

    « A l’intérieur de cet IME, nous hébergeons une école de l’Education Nationale sous contrat simple avec cinq professeurs des écoles », souligne Thierry Pouplier, directeur de l’Institut des Parons.

    BICLesparons4_190515Le projet de l’association repose sur ce que Thierry Pouplier et ses équipes ont appelé « la pédagogie corporelle », « afin que chacun puisse évoluer à son rythme », précise t-il. Les installations mises en place à l’Institut sont donc en cohérence avec le projet : vastes espaces verts, centre équestre (notamment pour la pratique de l’équithérapie et de l’éthologie), gymnase et piscine chauffée à l’année.

     

    Philosophie de projet autour de l’arrivée de la solution BIC à l’institut des Parons : mutualisation et partage, les deux valeurs de la réussite.

     

    Enseignant de l’Education Nationale en disponibilité, Thierry Pouplier a déjà vécu une longue histoire avec le numérique. Dans ses précédentes missions d’enseignement, il exerçait notamment en tant que « IANTE », aujourd’hui appelé « IATICE » pour la discipline économie-gestion.

    « Mon travail consistait à repérer les usages éducatifs avec le numérique sur le terrain pour les faire remonter au niveau local et national, avec la validation des enseignants eux-mêmes ».

    C’est donc d’un travail passé autour de la mutualisation et du partage dont Thierry Pouplier peut témoigner ; des valeurs auxquelles notre directeur croit beaucoup.

    A son arrivée à l’institut des Parons, il a donc souhaité mettre à profit ses connaissances et ses compétences dans le numérique, persuadé que ces outils pourraient être bénéfiques pour ces publics à besoins particuliers.

    « Nous avons commencé par câbler tous les lieux en fibre optique puis nous avons équipé chaque pièce d’un ordinateur ou de plusieurs… Aujourd’hui, nous sommes dans la phase des usages éducatifs ».
    En veille informationnelle pour trouver des solutions numériques adaptées à son public, Thierry Pouplier a donc découvert la solution BIC Education lors d’un salon.

    Après une étude approfondie en échangeant avec d’autres utilisateurs de la solution ou en parcourant les forums, il décide de se lancer et crée donc une équipe autour de l’utilisation car

    si vous mettez un outil à une personne, vous dépendez trop de cette personne et aucune énergie ne ressort puisqu’il n’y a pas non plus de mutualisation. Au final, votre aventure ne dure pas très longtemps.

     

    Des outils qui invitent à la créativité et à la création : deux critères essentiels que doivent remplir les solutions numériques visées par le directeur de l’Institut des Parons.

     

    Thierry Pouplier avait commencé par acheter des tablettes numériques dites « classiques », « qui ont vite montré leurs limites », rapporte t-il. Les contraintes d’actualisation des tablettes notamment et la recherche chronophage de programmes et d’applications, « qui n’ont aucun lien entre elles », n’ont pas convaincu l’équipe.

    D’autre part, le manque d’ouverture de ces solutions à la créativité de l’enseignant a été rédhibitoire, « car enlever à un enseignant sa capacité à produire, c’est lui enlever sa liberté pédagogique », souligne Thierry Pouplier.

     

    L’écriture avec le stylet sur l’ardoise BIC : un outil majeur pour un travail de motricité mais aussi de mémorisation.

     

    C’est donc après l’expérience des tablettes que Thierry Pouplier se tourne vers la solution BIC Education qui remplit toutes les exigences évoquées précédemment et dont il décerne un intérêt majeur : le stylet « qui fait le lien entre l’écriture manuscrite papier avec l’intégration du numérique ».

    Pour lui, l’écriture touche à la motricité et au-delà ; il part du principe que d’écrire va aussi avoir des répercussions sur la mémoire.

    En tout cas, avec la solution BIC, on peut travailler la mémoire visuelle et la mémoire motrice alors que les tablettes standard n’offrent pas cette possibilité.

    Il rappelle que les IME, à la différence des structures de l’Education Nationale, n’ont pas de programme officiel à suivre.

    Face aux difficultés de mémorisation, de motivation et de concentration des publics accueillis, il est bienvenu que la solution numérique choisie puisse offrir des contenus et des supports et permette l’échange et la mutualisation entre enseignants ou éducateurs qui utilisent aussi la plateforme BIC Connect.

    La première phase d’intégration de la solution BIC à l’Institut des Parons démarre dans la partie école avec ses cinq enseignantes qui disposent chacune d’un chariot de vingt ardoises. Encore peu coutumières il y a quelques mois de l’utilisation du numérique dans leur classe, Brigitte Martinelli et Bérengère Fayard témoignent de leurs usages et des bénéfices de la solution après seulement six mois d’utilisation.

    En classe, Brigitte Martinelli propose aujourd’hui à ses élèves de 11 à 14 ans d’un niveau scolaire début Cours Préparatoire, une activité de lecture et de langage écrit.

    BICLesparons2_190515Au démarrage de l’activité, elle s’appuie sur le livre de Ratus sur lequel elle travaille depuis le début d’année et pour lequel tous les personnages sont désormais familiers aux élèves.

    « En premier lieu, les élèves doivent décrire oralement ce qu’ils voient sur une image choisie du livre puis dans un second temps, nous utilisons les ardoises numériques pour faire un travail de lecture et de placement d’étiquettes pour compléter des phrases à trous », explique t-elle.

     

    Un apprentissage ludique, plus de concentration et plus longtemps pour un rendu final sans ratures : un ensemble motivant et très valorisant pour les élèves.

     

    En utilisant les ardoises comme supports plutôt qu’une feuille de papier, l’enseignante rend l’activité plus ludique ; d’autre part, elle souligne le besoin de fonctionner par essai-erreur chez ce type de public.

    Avec l’ardoise numérique, ils peuvent recommencer autant de fois qu’ils le souhaitent mais à la fin, le travail fini est propre, ce qui est beaucoup plus valorisant pour eux.

    Brigitte Martinelli propose toujours un travail collectif à la fin du travail individuel de chacun ardoise, car « pour ces élèves, aller au-delà 20 à 30 minutes de travail c’est assez difficile ; il faut donc changer souvent d’activité ».

    Pour cette mise en commun, elle projette au TNI sa version à elle de l’activité, en l’agrémentant d’erreurs, que les élèves se plaisent à corriger. « Pour eux, c’est amusant aussi de voir que la maîtresse peut se tromper ; et cela nous permet de faire une correction tous ensemble », ajoute t-elle.

    Elle fait délibérément le choix de ne pas projeter le travail d’un élève au TNI car pour ces enfants qui manquent de confiance en eux et peuvent facilement se bloquer face à l’échec, ce serait un moyen d’être confrontés à d’éventuelles moqueries.

    BICLesparons3_190515Côté concentration, c’est optimal avec les ardoises numériques car « les élèves n’ont pas les obstacles de l’écrit sur support papier ni ceux qui font appel à la motricité fine pour des activités de découpage et de collage où ils ne sont pas toujours en réussite », souligne Brigitte Martinelli.

    Elle se plaît à comparer l’utilisation des ardoises numériques à d’autres supports tels que les ordinateurs ou les tablettes « standard » sur lesquels « il apparaît souvent des parasites au niveau du bruit, du mouvement, des lumières ou des couleurs qui captent l’attention des élèves et leur font perdre assez vite leur concentration ».

     

    Avec les ardoises, pas d’errance et pas d’ennui ; les élèves sont même prêts à recommencer plusieurs fois le travail.

     

    BICLesparons1_190515Dans la classe de sa collègue Bérangère Fayard, les élèves ont entre 14 et 17 ans et sont non-lecteurs. En dehors des bénéfices qu’elle partage avec Brigitte, Bérangère elle, met à profit les fonctionnalités sonores proposées par la solution BIC Education avec l’utilisation des casques audio.

    « Le fait de travailler chacun avec une ardoise et un casque leur permet de s’isoler individuellement et donc de se concentrer sans parasitage et sans dispersion et d’avoir une autonomie plus accrue pour mener à bien l’activité qui leur est proposée », explique t-elle.

     

    Traces enregistrées ou traces éphémères : un choix en toute liberté mais qui laisse la possibilité de faire le lien avec les parents sur le travail scolaire réalisé et les progrès de leurs enfants.

     

    Les deux enseignantes proposent toutes les deux en fin de travail « scolaire », une session récréative d’écriture ou de dessin sur les ardoises, « un moyen d’expression pour eux » qui est réversible.
    En effet, Bérangère Fayard explique que pour certains, il est difficile de laisser une trace ; avec l’ardoise, le jeune peut décider de montrer son dessin pour ensuite l’effacer ; ça reste un contenu éphémère, ce qui est aussi bien adapté à ce type de public.

    Thierry Pouplier quant à lui, note un vrai intérêt des « traces » laissés par les élèves en terme de travail scolaire ;

    l’arrivée des ardoises numériques en classe peut s’avérer être un excellent outil de lien avec les parents.

    L’enseignant a la possibilité de créer un classeur de production pour valoriser le travail de chaque élève ; « ce qui a encore plus son importance dans un IME où le pré-requis d’entrée est la déficience intellectuelle et où les parents peuvent constater la capacité de progression de leur enfant », souligne t-il.

    « Nous croyons en nos élèves et cette solution aussi », ajoute-t-il. Ce qui mène Thierry Pouplier à la deuxième phase d’intégration de la solution BIC pour s’en servir dans des ateliers et pourquoi pas en section adultes pour des personnes qui en situation de handicap qui n’ont pas la capacité de travail et pour lesquels « il faut maintenir les acquis ».

     

  • De la découverte à la généralisation : les ardoises numériques font l’unanimité au Collège Connecté Mendes France

    De la découverte à la généralisation : les ardoises numériques font l’unanimité au Collège Connecté Mendes France

    [callout]Le collège Mendès France de Tourcoing a intégré le programme Collèges Connectés (dénommé CoCons) à la rentrée 2013 avec la spécificité d’appartenir au dispositif Eclair (aujourd’hui REP+).[/callout]

    « Nous avons profité de cet environnement particulier pour partir sur deux axes essentiels : un travail avec des outils numériques “classiques“ au collège, comme les tablettes numériques par exemple, et avec l’équipe de la SEGPA, un travail autour de la solution BIC Education pour les élèves à besoins éducatifs particuliers », souligne Philippe Leclercq, Délégué Académique au Numérique de l’Académie de Lille.

    Il est vrai que « l’incubation numérique » dans ce collège date de plusieurs années car, comme l’explique Jacques Melerowicz, le principal :

    avant même de devenir Collège Connecté, les enseignants, du fait du public accueilli, se sont très vite tournés vers les outils numériques pour pouvoir mieux adapter leur enseignement.

    Le collège avait notamment aménagé plusieurs « classes pupitres » (classes informatiques) et utilisait un Espace Numérique de Travail de fabrication « maison » comme solution de départ (depuis, l’ENT K-d’école « savoirs numériques 59-62 » déployé par la société KOSMOS est en marche pour tous les collèges et les lycées de l’académie).

    Avec l’arrivée des outils nomades et notamment de la solution BIC Education, c’est la souplesse d’utilisation qui a séduit tout le monde.

     

    Une fois passée la période de découverte et l’effet « Waouhh », serait-on tenté de dire, les potentialités du logiciel BIC Connect ne sont plus à démontrer.

    BIC_Evolution2_020315Pour preuve, après un an et demi, tous les enseignants de la SEGPA utilisent les ardoises BIC et « nous avons élargi l’usage aux élèves allophones dans le cadre de l’UPE2A (Unité Pédagogique pour Elèves Allophones Arrivants) ; la classe “Co“, qui est une classe intégrée de l’IM Pro géographiquement voisin va prochainement démarrer le travail avec cet outil », souligne Jacques Melerowicz.

    La réflexion s’engage également vers l’utilisation des ardoises BIC en classe-relais (élèves décrocheurs) et pour l’aide aux devoirs ; en fait,

    il s’agit de le généraliser à tout type de public à besoins particuliers dans l’établissement

    « car c’est pour nous, un outil de remédiation et de soutien car il permet l’individualisation des parcours », ajoute Jacques Melerowicz.

    L’individualisation des parcours : une vraie plus-value du numérique pour enseigner à des publics à besoins éducatifs particuliers.

     

    Pour ce qui est des élèves allophones, Estelle Guilmet, enseignante non convaincue au départ par le numérique, constate les différences d’apprentissage avec ou sans l’utilisation des ardoises.

    Pour la compréhension et la lecture d’une phrase par exemple, l’écoute par le casque, que chaque élève peut répéter autant de fois qu’il le souhaite, l’aide à la prononciation. L’enseignante, qui ne sait pas comment expliquer ce phénomène, constate pourtant que

    le fait qu’ils entendent et qu’ils lisent en même temps une phrase fait qu’ils la retiennent mieux et ils la prononcent mieux ; la lecture est plus fluide, audible et l’accent se gomme.

    BIC_Evolution3_020315Si elle compare avec ses méthodes d’avant où elle lisait la phrase à voix haute au tableau et où chacun répétait après elle, elle doit avouer que cela fonctionnait moins bien ; et elle ajoute « ils sont capables même sans le son, avec l’écriture, de relire correctement la phrase ».

    Pour des élèves non-lecteurs, comme c’est le cas des allophones, elle voit aussi un net changement avec les usages qu’elle pouvait avoir en salle informatique où elle passait « des heures » à expliquer aux élèves comment ouvrir leur session, etc.

     

    Avec la prise en main par plusieurs enseignants et le développement des usages, le principal parle aujourd’hui d’une phase de généralisation de l’incubation.

     

    Cette généralisation a été rendue possible, d’une part, par les constantes évolutions que permet le produit et qui ont été apportées par le constructeur, à l’écoute des enseignants et de leurs besoins durant ces 18 mois.

    Pour exemple, l’évolution de la solution permet aujourd’hui de travailler avec des ardoises dans deux classes différentes, « ce qui permet de répondre à la demande des enseignants qui réservent, sur un planning en ligne, le nombre d’ardoises dont ils ont besoin sur tel créneau horaire », explique Jacques Melerowicz.

    D’autre part, cette croissance des usages a également été rendue possible par la motivation de certains enseignants « pionniers », qui sont parvenus à convaincre leurs collègues, même les plus réticents à l’outil numérique. Ceux-ci n’ont pas eu besoin d’user d’une grande force de persuasion car la réactivité et la souplesse de l’outil ont rapidement séduit les plus réfractaires.

    Ainsi, Estelle Guilmet qui n’a jamais eu d’affinités particulières avec le numérique, témoigne de cette simplicité d’action. « Comme j’ai eu une prise en main très rapide, en l’espace de deux jours et qu’avec les élèves, cela s’est très bien passé, j’en ai parlé à une collègue de mathématiques qui travaille avec les mêmes élèves que moi et aujourd’hui, elle a envie de s’y mettre aussi ».

    Des usages avec les ardoises répandus comme une traînée de poudre : le fruit d’une collaboration solide entre enseignants.

     

    Estelle avoue être toujours très encadrée par Patrick Vanhoutte, précurseur dans la prise en mains des ardoises numériques, pour se rassurer peut-être un peu, mais aussi pour pousser toujours plus loin les potentialités de l’outil. Leurs séances de travail sont régulières au cours desquelles Estelle pose à son collègue les soucis qu’elle a rencontrés et parle des séances qu’elle aimerait envisager.

    Plus généralement, l’académie se sert des « mises en incubation », appelés communément expérimentations, pour étendre les usages numériques sur tout le territoire.

    Au collège Mendes France, elle va notamment s’appuyer sur les équipes de SEGPA et leurs usages de la solution BIC dans une optique de mutualisation à d’autres établissements ; une mutualisation qui est facilitée avec BIC car, comme le fait remarquer Philippe Leclercq,

    le produit donne aux enseignants un environnement de travail sous forme d’un écosystème intégré, ce qui en facilite l’usage et ne nécessite pas des efforts de formation extrêmement importants.

    « C’est la politique du ministère d’utiliser les établissements comme lieux de formation en dépassant le cadre classique de la formation des enseignants », conclut Philippe Leclercq ; une politique nationale de formation par les pairs, intra-établissements, qui a l’air de bien fonctionner au collège Mendès France de Tourcoing qui, rappelons-le, fait état d’un contexte social parmi les plus difficiles de France (à découvrir dans un prochain sujet sur ludomag.com, « le numérique pour sauver des territoires en très grande difficulté sociale : une réalité dans l’académie de Lille »).

     

     

  • Les 12 travaux d’Hercule

    Les 12 travaux d’Hercule

    Problématique pédagogique :

    Zein_photoatelierArrivé en cours d’année sur un poste de professeur de français responsable de classes DYS, ma maîtrise d’outils numériques créatifs et mon approche ludifiée m’ont permis de dynamiser la fabrication de contenus pédagogiques auprès de mes élèves, mais aussi de mes collègues de français, d’arts plastiques et de technologie.

    Une classe DYS vit au contact d’écrans informatiques à longueur de séquences. Lassé de disposer de supports peu attractifs et pourtant coûteux,  rapidement, j’ai convié mes propres outils créatifs pour créer un parcours numérique interactif basé sur 2 livres; les « 12 travaux d’Hercule » et la bande-dessinée « Herakles » d’Édouard Cour (éditions Akileos), non sans l’autorisation de ce dernier.

    Apport du numérique :

    Un enfant dyslexique est embarrassé par ses difficultés ; la classe numérique dédiée est un moyen sensé adapter l’enseignement du français à ses besoins.

    Mais la lourdeur des outils informatiques traditionnels ne permettent pas de le libérer convenablement de ses contraintes.

    Inviter les élèves à participer à la fabrication de 12 outils de restitution de leur travail, en racontant, sous formes de podcast (Apple Garage Band) , de bandes dessinées interactives confectionnées à partir d’images originales (Apple Pages), de montage vidéo (Apple Imovie)  a été l’occasion de valoriser leurs acquis auprès de leurs camarades non dyslexiques.

    Mais aussi, cela a permis de convier mes collègues à insérer leurs pratiques au sein de la mosaïque participative qu’ont constitué nos « 12 travaux d’Hercule », faits maison.

    Relation avec le thème de l’édition :

    L’enseignant sachant manier le numérique innovant doit être en mesure, pour être compris de ses collègues et de sa hiérarchie, de mutualiser ses pratiques. Mes « 12 travaux d’Hercule » ont été rendus possibles par la mise en place d’un doodle dont le noyau a été mes élèves et dont les branches ont été les 12 séquences pédagogiques / contenus créés, ayant pour fruit le travail de plusieurs de mes collègues.

    Synthèse et apport du retour d’usage en classe :

    La perspective de prolonger l’étude de livres en une expérience de création à l’aide d’outils numériques mobiles, connectés et nouveaux au sein de la classe DYS a été accueillie avec enthousiasme par mes élèves.

    J’ai été très agréablement surpris de l’engouement volontaire et encourageant de mes collègues qui ont montré un bel enthousiasme à mettre la main à la pâte, eux aussi.

    Nous avons réalisé un « making of » du projet, venant compléter nos « 12 travaux d’Hercule », assorti de dessins des enfants réalisés à l’attention de l’auteur Édouard Cour. Ce dernier, pour remercier les enfants, leur a renvoyé un superbe dessin original venant apporter une belle touche organique à notre univers foncièrement numérique et néanmoins personnel.

    Voir le programme complet des ateliers ExplorCamps

    Voir la bio de Salim Zein sur Ludovia 2014

  • Ardoises numériques BIC en CLIS TED : un outil relationnel pour chaque enfant

    Ardoises numériques BIC en CLIS TED : un outil relationnel pour chaque enfant

    La CLIS TED est un concept d’enseignement particulier, comme le décrit Philippe Robinet, Inspecteur de l’Education Nationale de la circonscription, en charge du numérique pour le département de la Moselle.

    « Dans cette classe de l’école de Creutzwald, nous accueillons des enfants qui souffrent de troubles envahissants du développement et qui ont, outre des problèmes cognitifs, des troubles de la relation ».

    En acceptant l’expérimentation d’ardoises BIC, Philippe Robinet a émis l’hypothèse, qui s’avère d’ailleurs se confirmer : celle que l’ardoise numérique puisse servir de frontière symbolique, de « protection pour un enfant qui a du mal à se situer dans son environnement » mais aussi de « médiation entre l’enseignant ou l’Auxiliaire de Vie Scolaire et l’élève, tout en laissant la possibilité à cette personne d’intervenir en temps réel sur ce que fait l’élève, sans entrer en relation verbale avec lui ».

    D’après lui, ce double avantage justifie et rend tout à fait cohérente l’entrée des ardoises BIC dans une CLIS TED.

    Les dix enfants de la CLIS TED de Creutzwald ne sont pas tous scolarisés à 100% du temps ; certains jours, ils vont rester toute la journée et d’autres jours, ils ne viennent que par demi-journées. Pour l’enseignante, Julie Tufféry, il est donc difficile de prévoir des groupes de niveaux car les enfants en capacité de composer un groupe ne sont pas tous présents au même moment.

    De ce fait, c’est un travail préparatoire personnalisé qu’elle doit effectuer pour chaque enfant, au jour le jour.

    Trois Auxiliaires de Vie Scolaire accompagnent Julie pour l’encadrement des élèves. Cette enseignante, déjà au fait des pratiques numériques pour avoir expérimenté des tablettes par le passé, voit, elle-aussi, de nombreux avantages à l’usage des ardoises BIC dans ses pratiques pédagogiques quotidiennes.

    Le quotidien d’une CLIS TED

    La journée est rythmée par des temps de travail en classe, des temps en inclusion dans les autres classes et des moments de récréation ou de temps libre. Pour ces enfants à besoins particuliers, chaque période de travail n’excède pas vingt minutes et est toujours suivie d’un temps libre de 5 minutes.

    « Nous faisons un travail sur des temps très courts de vingt minutes qui sont alternés avec des temps de repos de cinq minutes qui permettent à l’enfant de se recentrer ».

    Le « Timer » est un outil logistique très précieux qui décompte le temps et permet à l’ensemble du personnel encadrant de se repérer au fil de la journée sans avoir besoin de se parler : le silence et le calme sont de mise en CLIS TED.

    Concentrer et motiver ces élèves au travail : un challenge de chaque instant où l’ardoise numérique BIC prend tout son sens

    La concentration et la motivation sont deux facteurs déterminants à développer chez ces enfants, comme l’explique Julie :

    « Nous cherchons beaucoup la motivation chez ces élèves ; pour eux, il n’y a pas forcément de motivation à faire des mathématiques ; ils vont rechercher un plaisir au travers une récompense promise à la fin d’un exercice, par exemple ».

    Dans cette recherche de concentration et de motivation, l’ardoise numérique remporte la partie.

    « L’ardoise numérique nous permet de motiver certains élèves ; je constate que certains rentrent plus facilement dans les activités lorsqu’elles se font sur l’ardoise », décrit Julie. Et « elle peut être aussi un moyen de remotiver l’élève et de lui proposer un autre support pour qu’il puisse se remettre au travail », ajoute-t-elle.

    Audrey Monguillon, AVS dans la classe de Julie, bien qu’ayant encore peu travaillé sur les ardoises numériques depuis la rentrée, a déjà constaté les effets de l’outil sur la concentration des élèves, « qui sont moins attirés par l’environnement autour et les autres enfants qui travaillent ».

    Avec l’ardoise BIC, « on se met vite au travail et on va à l’essentiel »

    Par rapport à quelques formes de handicap comme des difficultés de coordination ou de motricité fine, l’ardoise numérique permet de les occulter et de rester concentré sur la compétence, « et pas sur le découpage, le collage ou ramasser des objets qui sont tombés etc. », explique Julie.

    Un argument qui est repris par Audrey qui trouve que l’ardoise permet un « tout en un » sans avoir en permanence sur la table des objets comme la trousse, la colle ou les ciseaux qui « tombent, ce qui nous fait perdre du temps », souligne-t-elle.

    Julie apprécie également de pouvoir se mettre au travail dès l’entrée en classe, aussi bien pour elle que pour les AVS. Tout le travail est déjà prêt et une fois l’ordinateur de classe consulté, chacun sait ce qu’il a à faire.

    « Les AVS n’ont pas besoin d’aller chercher du matériel pour tel ou tel enfant ; il n’y a qu’à prendre l’ardoise et on s’y met tout de suite ».

    La fonction « Replay », utile pour les enseignants mais aussi pour les élèves

    L’enregistrement du travail effectué par l’élève en classe, rendu possible par le logiciel BIC Connect est une fonctionnalité très appréciée, comme cela a déjà été démontré dans d’autres retours d’usages (http://www.ludovia.com/2014/03/differenciation-classes-multi-niveaux-avec-les-ardoises-numeriques-bic/).

    En CLIS TED, non seulement elle sert à l’enseignant lorsqu’il veut corriger ou voir le cheminement d’un élève sur un exercice, mais Julie s’en sert également pour montrer aux élèves leur progression avant qu’ils n’arrivent au résultat final, ce qui leur permet de découper leur travail en étapes.

    Pour exemple, sur un travail sur la thématique du château-fort et « comment les besoins de l’époque ont déterminé les choix architecturaux », Julie avait proposé aux élèves de dessiner un château-fort sur l’ardoise en pointant toutes les parties caractéristiques qui composent ce type d’ouvrage.

    « Sur papier, nous n’aurions pas pu revoir la construction du château-fort étape par étape mais seulement le schéma final », indique-t-elle.

    Le fait de visionner le film de leur progression permet aux élèves de commenter ce qu’ils voient à l’écran et d’expliquer, pour l’exemple du château-fort, l’utilité de chaque élément de la construction (meurtrières, pont-levis, créneaux etc.).

    Enfin, plus que dans n’importe quelle autre classe ou niveau, le travail de différenciation, largement plébiscité par tous les enseignants utilisant le logiciel BIC Connect, prend ici tout son sens.

    La différenciation possible avec les ardoises BIC largement mise à profit en CLIS TED

    Bic_creutzwald2_050614Pour une séance, le logiciel BIC Connect laisse la possibilité à l’enseignant de choisir un nombre précis d’exercices en fonction de l’élève ou encore de panacher par des travaux différents par élève, sur une même discipline.

    Cette fonctionnalité est très utilisée par Julie car elle correspond complètement à ses pratiques pédagogiques quotidiennes.

    « Par exemple, sur un même travail, je vais proposer plus d’exercices à Alexis que Romain car je sais qu’Alexis travaille plus vite ».

    Du matériel solide : un élément incontournable pour des élèves atteints de troubles du comportement

    Julie Tufféry rapporte que ses élèves refusent parfois tout objet nouveau dans l’environnement de la classe ; c’est un peu l’appréhension qu’elle avait à l’arrivée des ardoises BIC.

    Aujourd’hui, malgré quelques comportements houleux mais épisodiques de la part de certains élèves, le matériel semble avoir trouvé sa place dans la CLIS TED de Creutzwald et les ardoises, qui sont déjà tombées plusieurs fois, ont bien résisté aux chocs et fonctionnent sans problème, comme souligne Julie.

    Motivation, concentration des élèves et intérêt de l’ensemble des acteurs face à ce nouvel outil résument bien l’intégration des ardoises BIC dans la CLIS TED de Julie Tufféry ; un pari, loin d’être gagné au départ, qui promet encore de beaux retours d’usages si l’on en juge ces débuts prometteurs.

  • « Dites-le en langue des signes », lancement d’une campagne de financement participatif

    « Dites-le en langue des signes », lancement d’une campagne de financement participatif

    signedesens_070214L’Association Signes de sens a lancé sa première campagne de financement participatif – crowdfunding –, pour son projet de jeu « Dites-le en langue des signes ». Les personnes intéressées peuvent les aider en leur apportant un soutien financier sur la plateforme Kisskissbankbank, en échange de contreparties dont bien sûr : le jeu lui-même !

    L’objectif de 8000 € est à atteindre avant le 10 avril, KissBankers, à vous de jouer…

    Sensibiliser de manière ludique un maximum de personnes à la langue des signes

    Plus qu’un simple divertissement, le jeu « Dites-le en langue des signes – le jeu » s’avère être un outil de sensibilisation et de découverte de la langue des signes. « Le projet est né d’un besoin de faciliter toujours plus la communication entre les sourds et les entendants», explique Simon Houriez, concepteur du jeu.

    « Il y a peu d’outils pour aider les entendants à découvrir la langue des signes de façon simple et ludique. L’objectif est de sensibiliser un maximum de personnes à la langue des signes par le jeu », poursuit Florent Pruvost, chargé de projet à Signes de sens.

    Des cartes « Défi langue des signes » et une application mobile originale !

    signedesens2Composé d’une centaine de cartes, parmi lesquelles des cartes pièges, des cartes d’attaque, des cartes de défense et surtout des cartes « défi langue des signes » qui vous amèneront à reconnaître et à faire les signes que vous verrez sur votre application mobile pour smartphones et tablettes (iOS et Androïd).

    Le but du jeu est d’obtenir 10 points avant ses adversaires. Pour les gêner vous aurez tout un tas de cartes attaque à votre disposition, et pour marquer des points vous devrez réussir les défis langue des signes.

     

    « C’est là qu’intervient l’application mobile. La langue des signes se vit avec le corps, donc nous avons choisi de la présenter aux joueurs sous sa forme la plus adaptée : la vidéo. À travers les défis langue des signes, les joueurs devront donc reconnaître les signes mais aussi les mémoriser afin de les reproduire », précise Florent Pruvost.

     Co-Financé sur la plateforme de crowdfunding Kisskissbankbank

    signedesens3Si vous voulez sensibiliser votre entourage à la langue des signes ou la découvrir à travers notre jeu : Soutenez et devenez acteur ! Une fois que vous aurez le jeu, vous pourrez découvrir la langue des signes, la prendre en main et/ou sensibiliser vos proches, amis, collègues, camarades… Vous prendrez goût à la langue des signes et au plaisir de la faire partager !

    Plus d’infos :
    Soutenez sur KissKissBankBank et recevez votre exemplaire du jeu en cliquant ici 

     A propos de Signes de sens
    Signes de sens imagine et propose des solutions pédagogiques innovantes à partir du besoin de publics spécifiques (sourd, autiste, enfant ou adulte en difficulté de communication…).

    Depuis 2003, nous développons des dispositifs numériques accessibles, reposant exclusivement sur l’observation des usages qui aident les publics dans leur quotidien et les professionnels dans leur réflexion et la mise en place de médiations adaptées.

    Basée au cœur de Lille, nos équipes accompagnent les professionnels du secteur médico-social (IME, SESSAD, CAMPS…), les lieux culturels (musées, office de tourisme, monuments..) et depuis peu les entreprises soucieux de repenser leur relation avec leurs publics.

    Fondée par Simon Houriez, et reposant sur une équipe pluridisciplinaire de 9 personnes. Avec une approche résolument humaniste et avec son angle unique combinant la recherche-action et le design, elle s’entoure au gré des projets d’une constellation de partenaires complémentaires reconnus pour leur pertinence et leur expérience de l’observation des usages et des secteurs technologique, audiovisuel, artistique, social, éducatif ou de la recherche.

    Notre objectif est de favoriser la mixité des publics, le partage de l’expérience culturelle et le vivre-ensemble.
    Signes de sens est soutenue notamment par le ministère de la Culture et de la Communication, la Région Nord-Pas de Calais, le Conseil Général du Nord, la fondation Bettencourt Schueller, la Fondation Cultura, le programme Create Joy de Vivendi
    .

     

     

     

  • Les ardoises numériques BIC en SEGPA

    Les ardoises numériques BIC en SEGPA

    Mais pourquoi mettre des ardoises BIC en SEGPA ?

     

    Ce collège ECLAIR accueille tous les dispositifs existants au sein de l’Education nationale pour les publics à besoins particuliers, à l’exception des internats d’excellence ; à savoir, une SEGPA, une ULIS, une UPEAA et une classe relais pour les élèves décrocheurs. En plus de ces dispositifs, l’établissement intègre des élèves qui relèvent d’ITEP et de centres médico-sociaux. Faute de places, certains élèves qui devraient être en SEGPA sont laissés dans la filière générale, « des élèves à qui il faut apporter une solution », souligne Jacques Melerowicz.

    « Il me semblait donc important, dans le cadre du projet Collèges connectés, de développer un axe en direction des élèves à besoins particuliers, soit un quart de notre effectif, pour être plus efficient », explique t-il.

    Un outil avec des ressources adaptées au niveau SEGPA et un matériel solideBIC_Tourcoing2

    C’est donc vers le numérique que notre chef d’établissement a décidé de se tourner pour tenter de trouver des réponses.

    « Lorsque CAMIF Collectivités nous a proposé la solution BIC, cela nous a fortement intéressé pour plusieurs raisons : un produit adapté pour l’école primaire avec des ressources intégrées, correspondant au niveau de nos élèves en SEGPA et en plus, une solidité du matériel pouvant répondre à un usage en classe ULIS ».

    Depuis, après avoir mûri sa réflexion et vu la solution BIC à l’œuvre,  il constate beaucoup d’autres avantages comme la prise en main aisée par l’enseignant qui n’a pas besoin d’avoir de connaissances informatiques approfondies, la possibilité pour lui d’intégrer toutes ses ressources et de les rendre interactives et enfin, un intérêt financier comme il nous l’explique : « lorsqu’on achète des tablettes classiques, il faut un outil pour les interconnecter, il faut le logiciel pour les faire fonctionner ensemble avec tous les problèmes techniques et le coût que cela engendre, etc. ».

    Patrick Vanhoutte, professeur spécialisé en SEGPA a été le premier à utiliser la station d’ardoises numériques depuis la rentrée de septembre 2013.

    Premiers constats : un temps de concentration et d’apprentissage rallongé

    Tous les élèves de SEGPA sont concernés, de la 6ème à la 3ème, et les retours positifs ne se sont pas fait attendre comme il le décrit : « le retour le plus concret qui ressort du travail avec les ardoises numériques est le temps de concentration des élèves et le temps de participation ; ils sont beaucoup plus actifs ».

    Il faut bien noter que ces élèves, en grande difficulté, affichent aussi de lourds handicaps pour ce qui est de l’écriture et de la lecture. Pour Patrick Vanhoutte,

    « les ardoises numériques permettent vraiment de passer outre ces difficultés et donc d’avancer sur les apprentissages».

    Sur un public plutôt « zappeur » comme il le décrit, l’ardoise numérique permet de canaliser l’attention de manière plus longue mais aussi de leur apprendre la patience ; une qualité qu’ils devront acquérir pour l’entrée en lycée professionnel et, plus tard, chez un employeur.

    BIC_Tourcoing1Il donne l’exemple de l’atelier Electricité ; avant l’ardoise numérique, il avait parfois du mal à faire passer les messages à ses élèves, « que ce soit le câblage, le passage des câbles dans la gaine, le nombre de câbles à mettre dans la gaine, etc. Avec l’ardoise numérique, ils intègrent beaucoup plus facilement les différentes notions ».

    C’est donc un gain de temps constaté par l’enseignant avec comme conséquence directe, un meilleur apprentissage et une ouverture possible vers plus d’apprentissage.

    Des élèves qui reprennent confiance en eux grâce à l’ardoise numérique

    Les élèves ont plus de facilité à faire un exercice sur la « tablette » que sur une feuille de papier, « la feuille étant un facteur de blocage pour certains », comme le souligne l’enseignant.

    Le fait de pouvoir gommer et recommencer autant de fois qu’ils le souhaitent pour rendre un travail propre est assez valorisant ; « on redonne ses lettres de noblesse au brouillon car tant qu’on a pas cliqué sur “j’ai terminé“, le travail est toujours en mode brouillon ».

    Bryan, élève en 3ème SEGPA, un « geek » générationnel,  qui trouve qu’apprendre l’anglais en cherchant des applications sur son Smartphone est bien plus passionnant qu’écouter un prof pendant une heure, est bien de cet avis. « Avec la tablette, notre travail est beaucoup plus propre que sur une feuille ; par exemple, si on fait une faute, soit on utilise un « correcteur » et donc il reste une trace plus blanche que la feuille, soit on écrit au crayon et on gomme mais ça fait toujours aussi sale ».

    Tout en nous expliquant cela, Bryan nous fait fièrement la démo de la fonction « gommage » sur l’ardoise, comme si cet objet était tout simplement son nouveau compagnon de travail qui lui permet d’y arriver ; un comportement impensable avec une feuille de papier.

    Pour ces jeunes en difficultés, on dirait bien que le numérique a remporté la partie.

    Mettre en place une vraie pédagogie différenciée simplement et sans efforts

    Enfin, Patrick Vanhoutte se réjouit de pouvoir organiser ses cours en pédagogie différenciée, de manière simple et rapide avec les ardoises, d’autant plus pour un public comme la SEGPA où aucun élève ne se ressemble.

    « Je vais aller beaucoup plus vite pour lancer la séance où je n’ai qu’ à appuyer sur trois boutons sur l’ordinateur plutôt que de distribuer huit ou neuf feuilles par groupe de travail », donne-t-il comme exemple.

    BIC_Tourcoing4Il en va de même pour les corrections.

    D’une part, si l’enseignant le choisit, l’élève peut s’auto-évaluer et donc se situer par rapport à son niveau d’apprentissage et d’autre part, l’enseignant peut passer plus de temps sur l’analyse de la progression de chaque élève (qui est enregistrée grâce au logiciel) plutôt que sur des corrections de copies le soir à la maison.

     

    La mobilité des outils numériques : un atout incontesté et indispensable

    Au quotidien Patrick Vanhoutte organise ses cours entre l’espace classe et le plateau  « technique » où se déroulent les activités de mise en pratique comme la maçonnerie, l’électricité, la charpente etc.  La mobilité de l’outil « ardoise » prend tout son sens pour ce type d’enseignement.

    « L’ardoise va bouger entre le plateau technique et la zone de classe ; au lancement des ateliers, les élèves seront en zone de classe puis, selon les besoins de leur atelier, ils peuvent prendre leur ardoise sur le plateau technique ».

    Patrick Vanhoutte ne se sent pas contraint d’utiliser ces nouveaux outils, c’est même pour lui une évidence ! Pour ces élèves qui se destinent à un avenir professionnel plutôt « de terrain », le numérique est utilisé partout, « qu’on aille faire un relevé de code de tuyauterie ou autre, on va prendre son Smartphone et en visant la tuyauterie, l’appareil va nous calculer l’angle, les longueurs, etc. ». Et il ajoute

    « je trouverais plutôt coupable de notre part de ne pas entraîner nos élèves à utiliser les objets numériques ».

    Penser numérique, c’est modifier la réflexion d’un établissement et de son équipe pédagogique

    Dominique François, Directeur de la SEGPA, rejoint ce point de vue et a su rapidement mobiliser avec Patrick Vanhoutte l’ensemble des professeurs de la SEGPA  depuis le début de l’année scolaire.

    « En septembre, il y avait un seul enseignant sur le projet ; puis il a réussi petit à petit à fidéliser un groupe en présentant l’outil mais surtout les exercices en mettant les enseignants à la place des élèves ».

    « Comme la station est sur roulettes et que le bâtiment est de plain-pied, c’est aussi très facile de déplacer les ardoises numériques d’une classe à l’autre ».

    Aucun obstacle technique donc à ce que le chariot tourne entre les enseignants ; par contre, la barrière « psychologique » sera peut-être plus difficile à franchir comme il le sous-entend : «  C’est quand même un outil qui modifie complétement le fonctionnement habituel d’une SEGPA ; nous ne sommes plus dans les enseignements traditionnels ; c’est une autre vision de l’enseignement et un autre regard sur la pédagogie qui oblige à se remettre en question, ce qui n’est pas toujours évident ».

    Pour le chef d’établissement, la dynamique autour des ardoises numériques est palpable à fois chez les enseignants « avec une équipe resserrée qui y croit et qui s’investit » mais aussi chez les élèves qui travaillent plus parce qu’il y a des supports numériques :

    « Quand on voit des élèves qui reviennent le soir pour terminer un travail, c’est quand même quelque chose que nous n’avions encore jamais constaté dans un collège ECLAIR ! ».

    « Le numérique dans un collège crée une dynamique » ; c’est ainsi que conclut Jacques Melerowicz au vu des résultats qu’il constate depuis l’intégration du numérique dans son établissement.

     

     

  • Read Play, le serious game pour évaluer des ados en situation d’illettrisme ou décrocheurs scolaires

    Read Play, le serious game pour évaluer des ados en situation d’illettrisme ou décrocheurs scolaires

    Ce serious game innovant associe des séquences vidéo dynamiques de la vie professionnelle (métiers du bâtiment,  de la restauration…) à des épreuves d’évaluation du langage écrit et du fonctionnement cognitif.

    Gerip2_151013Le logiciel READ PLAY (support DVD PC/MAC)

    Read Play est un serious game d’évaluation des compétences clés pour des apprenants présentant des troubles de la lecture, de l’orthographe ou du calcul. Il permet, à l’aide de 20 épreuves d’évaluation contenant chacune 15 items (ou étapes) d’évaluer le niveau de langage oral et écrit ainsi que le profil cognitif d’un apprenant adulte.

    La passation complète de l’évaluation Read Play permet d’établir un positionnement de l’apprenant concernant son degré d’illettrisme sur une échelle de 1 à 4 (référentiel ANLCI) et surtout de cerner ses points forts et ses lacunes afin d’établir un projet de remédiation efficace et sur-mesure.

    Les épreuves cognitives et linguistiques ont été élaborées en s’appuyant sur des situations concrètes de la vie professionnelle.

    Gerip_141013Read Play utilise des séquences vidéo « métiers » et 300 items d’évaluation

    Le DVD Read Play s’appuie sur des séquences vidéo de gestes techniques liés à la vie professionnelle dans les domaines du bâtiment / transport /  voirie / restauration/ propreté et sur l’évaluation des fonctions cognitives et linguistiques (perception/attention/visio-spatial/mémoire/logique/langage oral/langage écrit/fonctions exécutives).

     

     

    En savoir plus :
    Gerip est une société spécialisée dans l’évaluation et la remédiations cognitives par des dispositifs numériques innovants
    pour les élèves à besoins particuliers : élèves DYS, décrocheurs scolaires, jeunes en situation d’illettrisme
    Plus d’infos : www.gerip.com

  • La tablette tactile, un outil précieux pour des élèves déficients visuels

    Comment faire passer à des élèves déficients visuels l’épreuve d’histoire des arts ?

    Les nouvelles technologies peuvent apporter une réponse. Depuis un an et demi maintenant, Mme Védérine innove dans ses pratiques pédagogiques et s’est lancée dans une expérimentation avec une tablette tactile.

    Bénéficiant du soutien et de la collaboration de l’INSHEA (Michel BRIS, Guillaume GABRIEL du service SDADV et Thomas BRIS informaticien) et du SAIDV (Service de soin et d’Aide à l’Intégration des Déficients Visuels situé à Agnetz) Mme Védérine propose à ses élèves des activités sur iPad qui associent à la fois le toucher, l’ouïe et la vue pour les dessins en couleur adaptés destinés aux élèves mal voyants.

    En amont, des images et leurs commentaires pédagogiques sont réalisés, avec la collaboration des enseignants d’accueil, sur la fonction « monteuse » de la tablette. Y sont insérées toutes les données pédagogiques nécessaires à la réussite de l’exercice grâce à des zones tactiles insérées sur des dessins réalisés au préalable et réparties dans quatre options au menu :

    –    le mode « découverte » qui permet de découvrir le dessin en relief  thermogonflé posé sur le dessin numérique sans déclencher pour autant les zones tactiles. On fait glisser son doigt sur les endroits en relief ou en braille pour pouvoir naviguer.
    –    le mode « nom » permet de donner le nom des différents éléments que l’on veut que l’élève découvre
    –    le mode « description » permet de donner plus d’informations sur les différents éléments du dessin (on peut ajouter toutes les informations que l’on souhaite et même prévoir des descriptions différentes selon le niveau de l’élève ; maternelle, primaire, collège, lycée)
    –    le mode « jeu » (ici mode « histoire des arts« ) permet de poser des questions à l’élèves auxquelles il devra répondre en utilisant les deux modes précédents.

    Ces données sont retranscrites par une voix synthétique grâce au logiciel « Tact2voice« .

    La tablette est maintenant prête à passer en fonction « liseuse » et à être utilisée par les élèves afin d’accéder au document. Un figuré cercle en bas du dessin permet de passer d’un mode à l’autre.

    Parce qu’il fait appel à plusieurs sens, donc à plusieurs facultés cognitives, on comprend que cet outil en plein développement peut également servir à tout élève ayant des difficultés d’apprentissage. La banque de données peut être enrichie par tout enseignant même non spécialisé et les commentaires de description dans la monteuse peuvent être modifiés, complétés et d’autres modes peuvent être ajoutés.

    Pourquoi ne pas le proposer à des apprenants au profil plutôt auditif ou kinesthésique ?

    La banque d’images adaptées s’agrandit et s’élargit à la géographie, la chimie, les SVT, les plans pour la locomotion, les mathématiques… Cette belle expérimentation, réellement motivante, montre l’intérêt indiscutable des TICE dans l’enseignement.


  • La voie numérique pour des élèves différents

    La voie numérique pour des élèves différents

    0312201250bcb2c3e7206

    En retard par rapport à d’autres pays vis à vis de l’intégration des nouvelles technologies, la France souffre également d’un manque de mise en place cohérente de recherche scientifique de terrain et d’un système de pilotage capable d’évaluer le cheminement effectué et à venir.

    Toutefois, entre initiatives fortuites et ouvertures avancées d’enseignants sur le monde, il arrive que certaines chevillettes soient tirées au bonheur de ceux qui ne rentrent pas dans le cadre.
    Louise et Michael, sont deux de ces réfractaires au cadre pour qui le bénéfice d’une entrée ponctuelle et pensée par le numérique aura permis d’obtenir des résultats inattendus et prometteurs.

    L’histoire de Louise
    Louise a 4 ans. Après déjà un an de scolarisation les enseignants pointent lourdement du doigt les maigres difficultés de motricité fine de cette jeune élève. Effectivement la tenue du stylo ou des ciseaux n’est pas complément assurée, et le geste encore peu précis. Louise comprend, joue avec les mots et questionne toujours avec un brin d’humour. Ce qui, a 4 ans, est rare.

    Mais le fonctionnement traditionnel de classe obligeant la validation d’un travail de la compétence par un passage obligé à une motricité fine aboutie, bloque Louise. Nous assistons alors à un retranchement de cette élève dans un questionnement  légitime sur le sens des activités proposées. Le “pourquoi“ devient omniprésent. Et finalement le temps d’activité, de manipulation reste réduit.

    Le besoin de trouver un outil capable de décharger Louise de certaines contraintes momentanément afin de se centrer le travail sur la compétence visée sans autre surcharge cognitive  a amené l’équipe enseignante à se tourner vers les nouvelles technologies et plus particulièrement vers la tablette numérique.

    De manière simple un certain nombre d’activités du type manipulation de lettres, de sons, de chiffres, de repérage dans l’espace ont été proposés à Louise en complément des activités aux supports traditionnels. Le mode de fonctionnement est toujours identique à celui proposé à ses camarades. Déplacement d’objets, reconstitution de collections, de mots. La différence réside essentiellement dans le fait que l’outil permet à Louise de simplement faire glisser les éléments utilisés et non plus essayer de prendre maladroitement ces mêmes objets fin, très mobiles et éparpillés.

    L’équipe pensait initialement uniquement palier aux difficultés de motricité fine rencontrées afin d’aider Louise à effectuer de manière complète une activité proposée. Mais en définitive se sont ajoutées des bénéfices bien plus importants. A savoir, en premier lieu un nombre de manipulation 12 fois supérieur à ce qui était initialement effectué et un temps de concentration par conséquent allongé.

    Le regard des enseignants change et Louise s’affirme désormais en prenant alors avec beaucoup plus de motivation l’envie de réussir à manipuler les outils de la classe avec ses mains.

    L’histoire de Michael
    Michael a 8 ans. Après plusieurs années déjà de scolarisation il est étiqueté comme élève perturbateur qu’il faut “avoir à l’œil”. Il dérange la classe aux dires des enseignants et se met fréquemment en stratégie d’évitement de travail. Les apprentissages sont difficiles et représentent pour lui une source de grande frustration, particulièrement lors des passages à l’écrit. Les acquis sont fragiles et soumis à rude épreuve lorsqu’il s’agit de laisser une trace écrite personnelle définitive.

    Après avoir pointé pour un certain nombre d’enfants de la classe l’entrée dans l’écrit comme facteur central de difficultés, l’équipe a fait le choix d’utiliser l’outil informatique afin de permettre un encodage plus visuel des notions.  Associer les étapes de la démarche scientifique au support de la bande dessinée via le logiciel Comic Life devait autoriser une mise en perspective plus large en permettant aux élèves de mettre en valeur des concepts et de les articuler de façon dynamique.

    Grâce à ce support les élèves peuvent à tout moment ajouter, supprimer, ou mettre en valeur les étapes de la démarche loin des contraintes linéaires de l’écriture traditionnelle.

    Très rapidement l’équipe a pu observer des éléments de fonctionnement totalement imprévus initialement. En effet lors des deux premières séances, les élèves ont dû apprendre à utiliser ce nouvel outil et le temps d’interaction élève/enseignant a eu lieu massivement avec les élèves en réussite scolaire : Elèves ayant à cœur la réussite et demandant l’approbation de l’adulte pour chaque nouveau clic sur le logiciel.

    Les élèves en difficultés dont Michael ont donc œuvré à leur grand bonheur en totale autonomie et liberté. Ils ont été « laissés pour compte » malgré la volonté de l’équipe encadrante d’être attentive.

    En se faisant oublier, n’ont-ils rien fait ? Bien au contraire. Ils ont découvert un outil riche, et l’exploration de ces nouveaux champs de possibles les a mobilisés pleinement.  Moins de contraintes et plus de liberté ont amené la fin des perturbations.

    Lorsque les travaux ont été regardés plus attentivement, la richesse et la qualité de la mise en page choisie par Michael dépassait de bien loin celle de la moyenne de la classe. Un certain nombre d’options non présentés par les enseignants avaient été trouvées afin de mettre en exergue un mot ou un concept. Très rapidement Michael a émis la volonté de pouvoir utiliser cet outil afin d’encoder ou résumer certaines notions d’histoire ou de littérature. Le début des transferts arrivait, le début d’une appropriation des apprentissages.  Il a de même basculé dans un fonctionnement totalement autonome de l’outil sans utilisation de modèle de formats proposés.

    « Je veux commencer avec un modèle blanc ; sans rien » déclare fermement Michael prêt à se lancer.
    Là aussi surpris par les produits finis, le regard des enseignants porté sur l’élève a changé.  « Il est capable ». Michael le sent… L’agitation quotidienne se fait moins présente.

    A l’image de ces deux exemples, le cadre de travail restreint aujourd’hui proposé par l’école (un seul lieu, un seul temps, un seul système d’encodage) ferme la porte à trop d’élèves.

    S’il apparaît que le regard de l’adulte enseignant sur l’élève joue un rôle primordial dans ces deux exemples, il apparaît aussi nettement que les méthodologies de travail et les outils traditionnels proposés à nos élèves aujourd’hui sont loin de pouvoir les amener de manière équitable à exprimer et construire au plus haut de leurs possibilités.

    L’utilisation des TICE comme éléments de réponse dans ces deux classes et bien d’autres encore peut servir de levier pour associer plus efficacement les recherches de type action-formation au sein même de l’école et ce de façon systématique.  Donner la possibilité à chacun d’être réellement actif dans ses apprentissages passera par une ouverture sur un monde virtuel vécu par les élèves. Il s’agira alors d’une école ouvrant la porte a ceux qui vivent, perçoivent, projettent et PENSENT dans d’autres limites que celles du papier et du crayon.

    L’auteur de l’article a été respectivement conseiller pédagogique en France, sur la côte ouest des Etats Unis ainsi que directrice d’école en amérique du sud. Elle est actuellement directrice pédagogique au Lycée International de Los Angeles et travaille activement depuis 5 ans désormais pour une integration réfléchie des nouvelles technologies au sein de l’établissement.