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  • La grille d’évaluation dans un cours moodle : un outil pour l’enseignant, mais pas seulement…

    La grille d’évaluation dans un cours moodle : un outil pour l’enseignant, mais pas seulement…

    A l’occasion de l’université d’été de Ludovia, 14ème édition, de nombreux enseignants et autres membres de la communauté éducative vont venir présenter leur expérience avec le numérique sur le thème de l’année, « Partages, échanges & contributions avec le numérique ». Ludomag se propose de vous donner un avant-goût de ces ateliers jusqu’au début de l’évènement, mardi 22 août.

     

    Dominique Perrin présentera « La grille d’évaluation dans un cours moodle : un outil pour l’enseignant, mais pas seulement… » sur la session III : Espaces d’apprentissage & de formation

     
    Problématique pédagogique :
    La classe inversée permet en autres, de donner un rôle actif aux élèves, étudiants, de les diriger vers une certaine autonomie… En cours d’informatique, ils sont certes actifs (un clavier, une souris, un écran, un accès à Internet,voir un casque…), il y a tout ce qu’il faut pour se disperser. La tentation est grande pour ces chères têtes blondes de se diriger vers Facebook ou YouTube. Comment tenter alors de rendre un cours attractif ?
     
    Dans Moodle, on peut associer une grille d’évaluation à l’activité devoir. Du côté enseignant, la correction est rendue plus facile, voir plus rapide ! L’élève quant à lui, à loisir de visualiser cette grille pendant qu’il réalise sa production ou lorsqu’il dépose celle-ci.
    Au sein de la grille, de nombreuses options peuvent lui être proposées, ces dernières lui étant d’une grande utilité alors qu’il est évalué ou en cours d’évaluation.
     
    Ces grilles sont utilisées depuis 2013 au lycée pour toutes les classes de D. Perrin, durant les évaluations formatives ainsi que lors des Contrôles en Cours de Formation (C.C.F.), comptant pour une bonne partie à l’obtention de l’examen final.
     
    Apport du numérique ou présentation de la techno utilisée : devenir autonome et acteur de sa formation.
    La grille d’évaluation dans un cours moodle peut être utilisée à d’autres fins. Bien qu’il soit toujours possible de distribuer à un élève sa copie (papier), corrigée ou celle d’un camarade, la grille d’évaluation offre des avantages non négligeables.
     
    Il est très rare de perdre un ou plusieurs fichiers dans un E.N.T. En classe inversée, que ce soit en cours, à la maison, en convalescence, l’élève évalué peut visualiser à plusieurs reprises et à tout moment sa grille, lire les commentaires de l’enseignant, apporter les siens. L’élève peut demander à être ré-évalué par l’enseignant. Si un cours donné contient diverses ressources numériques en support, l’enseignant ne manquera pas de consulter les historiques d’activités de l’élève : a-t-il consulté la totalité des ressources ou bien seulement une partie ? L’évaluation sera ainsi plus aisée en cas de doute.
     
    L’élève peut ainsi s’évaluer ou bien évaluer ses camarades seul ou en îlots . L’élève est alors quelque peu formé et en voie d’autonomie, l’enseignant le dirige gentiment mais sûrement vers l’activité Atelier de Moodle : l’évaluation par les pairs.
     
    Enfin, la grille est modifiable à volonté et elle peut être établie à partir d’une autre ce qui constitue un gain de temps non négligeable. La grille est construite à partir de critères définis par l’enseignant, Moodle attribue ensuite un note pour chacun d’eux à partir d’un barème simple «Acquis, Pas acquis» ou plus élaboré : le barème suisse «1, 2,…, 6».
     
    Synthèse et apport du retour d’usage en classe :
    La grille d’évaluation présente au sein de l’activité Devoir d’une section d’un cours Moodle permet de définir une série de critères à évaluer, chaque critère contient une série de niveaux avec pour chaque niveau des points. L’évaluation de chaque critère est réalisée en cliquant sur le niveau approprié, les points s’accumulant après chaque validation
     
    Celle-ci apporte un certain confort dans le travail de l’enseignant : la construction d’une telle grille est simple et rapide, elle est aisément modifiable avant ou au cours de l’évaluation. Une multitude de grilles peuvent être élaborées à partir d’une seule. Elle peut être très courte (les interro surprises de dernières minutes du méchant prof avant le conseil de classe…), servir de support de notation pour un examen.
     
    Elle peut être affichée ou non à l’élève, à l’étudiant avant qu’il dépose son devoir, sa production. C’est un très bon support d’étude, de révision, d’évaluation, d’autoévaluation pour l’apprenant. Il sait à quelle sauce, il va être mangé…
     
    Dans le cas où l’échelle choisie est sous la forme de lettres et non de notes, l’évaluation est moins génératrice de pression : l’élève est incité à retenter, essayer, s’entraîner, parfaire sa copie numérique ou non (passer de F à A : le droit à l’erreur est affirmé), à demander une nouvelle évaluation et ainsi progresser et gagner en autonomie.
    Grâce à la grille d’évaluation, en compagnie de l’enseignant, les élèves s’entraînent progressivement à l’évaluation par les pairs avec l’activité Atelier de Moodle. Certains se prennent au jeu, d’autres non…
     
    Il est plaisant de voir un élève progresser, sourire, lorsqu’il évalue un camarade. Alors qu’il est en seconde professionnelle, il doit évaluer avec appréhension une étudiante en BTS dont il voit le profil, la photo..
     
    D’autres : «msieur, j’ai le droit de saquer ?», «Faut mettre un commentaire msieur ?»
    Et moi : «Bah oui, ton prof de math te mets 2/20, raille ta copie, n’appose aucun commentaire, c’est sympa non ?»
    Et ils s’appliquent, ils travaillent…
     
     
    Plus d’info sur Dominique Perrin
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  • La rétroaction pédagogique en contexte numérique

    La rétroaction pédagogique en contexte numérique

    A l’occasion de l’université d’été de Ludovia, 14ème édition, de nombreux enseignants et autres membres de la communauté éducative vont venir présenter leur expérience avec le numérique sur le thème de l’année, « Partages, échanges & contributions avec le numérique ». Ludomag se propose de vous donner un avant-goût de ces ateliers jusqu’au début de l’évènement, mardi 22 août.

     

    Claude Frenette présentera « La rétroaction pédagogique en contexte numérique » sur la session IV : Pratiques pédagogiques

     

    Problématique pédagogique :

    La rétroaction est un des éléments importants de la réussite scolaire. John Hattie, dans ses recherches de 2009 sur l’apprentissage visible (Visible Learning), la classe en tête des facteurs de la réussite scolaire et lui attribue un effet d’ampleur de 0,73. La rétroaction permet à l’élève et à l’enseignant d’entamer un dialogue basé sur des accomplissements et des réflexions et offre des outils précieux pour réguler sa pratique pédagogique ou ses stratégies d’apprentissage. Or, cet élément, trop souvent associé à l’évaluation, survient généralement trop tard dans le processus pédagogique. Cela ne laisse que peu de temps à l’élève pour réinvestir une rétroaction aidante dans ses apprentissages et ajuster ses stratégies.
     
    Dans un contexte numérique où les travaux des élèves prennent des formes de plus en plus diversifiées, une simple note manuscrite laissée sur une copie papier ne suffit plus. Il faut utiliser de nouveaux moyens, mieux adaptés aux nouvelles réalités, plus aidants, plus engageants, plus souples, plus mobiles.
     
    Bien utilisée, et avec des outils numériques appropriés, la rétroaction devient un élément clé d’un enseignement différencié. Ceci permet à l’élève d’exercer un réel pouvoir sur ses apprentissages en favorisant son implication personnelle et son autonomie.
     
    En s’inspirant de la « pensée désign » et notamment du concept d’itération, la rétroaction s’insère tout naturellement dans le processus pédagogique.
     

    Apport du numérique ou présentation de la techno utilisée :

    Nous assistons à l’entrée massive des technologies à l’école. Les personnes, élèves et enseignants, mais aussi parents et citoyens, sont majoritairement branchées, et cela de façon quasi permanente. Cette proximité de la technologie apporte une toute nouvelle relation avec le savoir et impose de nouvelles façons de démontrer ses apprentissages. L’écriture et la parole se sont enrichies du multimédia, de l’intertextualité, de l’hyperlien, de l’image fixe ou animée et du son. Comment utiliser ces divers médias pour communiquer son appréciation du travail d’un élève et le diriger vers un développement global de sa personne, de l’amener à créer une meilleure version de lui-même?
     
    Dans cet atelier, je poserai d’abord les bases de la rétroaction sur le plan pédagogique et numérique pour alimenter la réflexion sur le sujet. Je présenterai par la suite quelques outils numériques (applications iPad, sites Internet, modules complémentaires Google ou logiciels) qui permettent de donner et de recevoir des rétroactions efficaces en lien avec des stratégies pédagogiques, d’établir des dialogues autour du texte (écriture collaborative), de la vidéo, de l’image ou d’un site Internet. Ces outils sont accessibles à tous les niveaux scolaires et sont pour la plupart gratuits. Il serait aussi possible d’aborder la technologie dans une approche de gestion efficace du temps, dans une perspective d’aide et d’allègement de la tâche.
     

    Relation avec le thème de l’édition :

    La rétroaction est essentiellement un acte de communication. Elle doit se baser sur des valeurs de partage, d’échange et de collaboration, dans un contexte où les apprenants se sentent en sécurité, libres d’expérimenter et de faire des erreurs. La classe, réelle ou virtuelle, devrait être un lieu rassurant. Par son attitude bienveillante et ses commentaires constructifs, l’enseignante ou l’enseignant doit créer ce climat de confiance et amener les élèves à adopter un comportement citoyen responsable dans le monde virtuel. L’usage réfléchi des technologies pour accompagner les élèves dans leur cheminement intellectuel et d’apprentissage offrira donc, par le rebond, un modèle positif de citoyenneté numérique, du savoir-vivre ensemble dans un monde connecté.
     

    Synthèse et apport du retour d’usage en classe :

    Au terme de cet atelier, les participants devraient développer une prise de conscience de l’apport du numérique et particulièrement de la rétroaction sur l’engagement, la motivation et le développement de l’autonomie des apprenants. Les outils actuels ont cette capacité de mobilisation dans le changement des pratiques pédagogiques. Ils auront un impact important sur le climat de la classe, mais surtout sur l’attitude des élèves face à leurs apprentissages et aux stratégies à déployer pour être en constante amélioration.
     
     
    Plus d’info sur Claude Frenette
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    aussi, son lien vers sa présentation

  • Classe collaborative connectée en langues : Les espaces numériques pour des scénarios authentiques et une pédagogie active

    Classe collaborative connectée en langues : Les espaces numériques pour des scénarios authentiques et une pédagogie active

    A l’occasion de l’université d’été de Ludovia, 14ème édition, de nombreux enseignants et autres membres de la communauté éducative vont venir présenter leur expérience avec le numérique sur le thème de l’année, « Partages, échanges & contributions avec le numérique ». Ludomag se propose de vous donner un avant-goût de ces ateliers jusqu’au début de l’évènement, mardi 22 août.

     

    Nezha El Massoudi présentera « Classe collaborative connectée en langues : Les espaces numériques pour des scénarios authentiques et une pédagogie active. » sur la session III : Espaces d’apprentissage et de formations

     
    L’usage pédagogique du numérique est devenu incontournable aujourd’hui particulièrement en raison de l’hétérogénéité des classes. Plusieurs questions se posent en terme de plus-value dans l’espace classe et en dehors. L’interrogation s’est imposée d’ailleurs tout naturellement dès l’arrivée de l’équipement mobile et l’expérimentation de deux classes tablettes menées dans mon établissement, avec cette question que les élèves se sont posés : « on va faire quoi avec les tablettes ? »
     
    En tant que professeur d’anglais, la démarche me semblait comme une évidence en terme d’apport en cours de langue, mais nécessitait une réflexion en amont sur la volonté d « ouvrir la classe ». Le terme ouvrir n’est pas choisi par hasard car il s’agit réellement de décloisonner la classe à travers des outils mobiles, tout en gardant à l’esprit les notions d’usage sécurisé relatives à la vie privée, le droit d’auteur, droit de l’image et à l’image ainsi que d’autres règles de diffusion.
    Cette acheminement implique par ailleurs de créer des espaces de partage, des réseaux « soucieux » afin de mutualiser la réflexion commune, dans le cadre d’un travail collaboratif.
     
    Je souhaite à travers cet atelier exposer et partager cette réflexion, à l’aide de démonstration d’outils et de mise en œuvre autour des questions suivantes :
    Dans qu’elle mesure les espaces numériques favorisent-ils les échanges et la collaboration entre pairs, en rendant l’élève actif et « maître de son apprentissage » ? Quelles sont les modalités de mise en place et les indicateurs qui permettent l’évaluation d’un tel dispositif axé sur le numérique ?
     
    Avant d’aller plus loin, je souhaite replacer la démarche dans son contexte initial. Il s’agit d’un travail en pédagogie inversée, afin d’optimiser l’apport du numérique et mettre en place des projets pédagogiques transversaux, d’ouverture à l’international ou d’éducation aux médias et à l’information.
     
    L’expérimentation de la classe inversée sur une année scolaire a en effet été un élément déclencheur pour ma part. Le temps en classe a ainsi été consacré dans un premier temps à une coopération entre les élèves suivi d’une évaluation par les pairs pour envisager ensuite, à un second niveau, la collaboration avec d’autres établissements au niveau international, avec l’Inde, les Etats-Unis ou encore le Pays de Galles.
     
    La finalité du processus est d’amener les élèves à acquérir des compétences multiples, bien entendu, mais également apprendre à apprendre, à mener une réflexion sur leur apprentissage au-delà du fait langagier, transcender le besoin communicatif pour atteindre un niveau de médiation interculturelle.
     
    Au travers des scénarios pédagogiques authentiques, en collaboration avec des correspondants on arrive à un réel échange riche et complémentaire sur des plateformes sécurisées telles qu’Edmodo (le Facebook de l’éducation selon mes collègues anglo-saxons). Un espace sécurisé pour faire réagir les élèves sur l’actualité, déclencher la prise de parole, une réaction ou encore un échange ou un débat. Cela a été particulièrement frappant durant la période électorale américaine ou le Brexit, des sujets qui permettent d’aborder des thématiques transversales, pour ne pas dire universelle et qui m’on fait prendre conscience de la possibilité d’appliquer ce processus à diverses disciplines.
     
    D’autres espaces numériques tel que Quizlet Live ou encore Quizziz permettent de déclencher une prise de contact au travers des activités interactives, favorisant l’échange à diverses niveaux de travail, îlot, classe ou interclasse.
     
    Ainsi, le numérique permet, dans cette démarche en particulier, de construire des passerelles et d’ouvrir des espaces de travail et d’échange. Il apporte une réelle plus-value en tant qu’élément facilitateur sur diverses activités langagières.
     
    Par l’attribution des rôles aux élèves et la mise en place d’un plan de travail, on organise au mieux les activités en classe avec un suivi régulier, ce qui ouvre la possibilité d’apporter à chaque élève une aide personnalisée, par le biais de la différenciation et la remédiation. Des outils, activités ou applications sont proposés aux élèves de manière personnalisée par un « envoi ciblé » sur Edmodo ou Seesaw, apportant le renfort sans stigmatiser ou mettre en exergue la difficulté. L’erreur n’étant pas une fatalité mais un indicateur.
     
    Pour illustrer mon propos, l’exemple le plus significatif fut cette année sur un projet webmedia eTwinning, avec le Pays de Galles. Travailler sur la production commune d’un support audio-visuel, en partenariat avec Le réseau CANOPE, a donné la possibilité d’obtenir l’adhésion de plusieurs élèves, pour certains en décrochage scolaire. Collaborer sur un projet de WebTV avec des élèves britanniques apprenant le français, équilibre le partage, décomplexe l’apprentissage de la langue et permet un usage inter-linguistique et interculturel sur des espaces numériques tels que le Twinspace .
     
    Croiser et multiplier les compétences et les modes d’apprentissages sur les espaces d’échanges est aussi l’occasion de valoriser chaque élève et permettre à des intelligences multiples de s’épanouir. Les espaces numériques deviennent le prolongement ou la genèse de l’interactivité en classe.
    Garder uniquement la langue cible sur l’espace d’échange, était une stratégie pour favoriser l’authenticité des scénarios pédagogiques et inciter les élèves à une recherche lexicale, toujours dans une volonté actionnelle de les rendre plus actifs.
     
    L’effet inattendu fut aussi l’esprit de partage et de bienveillance entre les élèves, survenu assez rapidement après la prise en main de ce type d’outil. Les élèves réagissent mutuellement à leurs publications et répondent aux interrogations de leurs camarades.
    L’espace numérique dans ce cas là en particulier a créé des ponts et des possibilités de travail qui peuvent matériellement être visible sur le travail en îlot.
     
    L’impact d’une démarche de construction commune par le biais des outils numériques collaboratifs ou le travail en îlot est quantifiable par les retours positifs des élèves, des parents et de la cohésion de classe. Le parallèle entre l’espace virtuel et l’espace classe, sans hiatus, n’est plus binaire mais prend forme d’une fusion au service d’une pédagogie active.
     
    Plus d’infos sur le travail de Nezha El Massoudi :

    Exemple d’espace numérique de travail :

    Galerie :

      
     
     
    Plus d’info sur Nezha El Massoudi
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  • Partager sa musique et faire contribuer l’auditeur à la création de son œuvre : un vœu pieux du transmedia participatif ?

    Partager sa musique et faire contribuer l’auditeur à la création de son œuvre : un vœu pieux du transmedia participatif ?

    Pour la trézième édition du Colloque scientifique Ludovia#14, 39 communications vous seront présentées sur le thème « Partage, échange, contribution, participation ». Ludomag se propose de vous donner un avant-goût de ces ateliers jusqu’au début de l’événement, lundi 21 août.

     

    Muriel Epstein et Julien Ferrant présenteront « Partager sa musique et faire contribuer l’auditeur à la création de son œuvre : un vœu pieux du transmedia participatif ? ».

     
    Les créations artistiques transmedia ont connu un succès grand public dès les années 1970. En effet qu’il s’agisse de Star Wars (romans, bandes dessinées, film) en 1977 ou de l’album The Wall de Pink Floyd (album musical, concerts, films) en 1979, on peut déjà parler d’œuvre transmedia telle que définie par Henry Jenkins car elles sont conçues « comme un processus dans lequel les éléments d’une fiction sont dispersés sur diverses plateformes médiatiques dans le but de créer une expérience de divertissement coordonnée et unifiée. Idéalement, chaque médium apporte sa propre contribution pour le développement de l’histoire. » (Jenkins, 2003)
     
    Pourtant si le terme transmedia n’apparaît qu’en 2002, c’est qu’il a fallu attendre la révolution technologique numérique et le déploiement à grande échelle du réseau internet chez les particuliers pour aboutir à la triple convergence des usages, des technologies et des contenus qu’ont réellement pu mettre en œuvre les créateurs et artistes dans les années 2000.
     
    Jusqu’alors, leurs œuvres sonores étaient déjà augmentées d’éléments para-phonographiques comme les définit Serge Lacasse (2010) : les éléments textuels (paroles de chansons, nouvelles romanesques liées aux thématiques des chansons, …) et visuels (pochette d’album, videoclips,…) étaient déjà autant d’éléments qui jouaient « un rôle central dans la relation que nous entretenons avec les phonogrammes que nous écoutons.
    En effet, les éléments graphiques ou verbaux entourant les enregistrements, les dispositifs qui rendent ces enregistrements accessibles au public (lecteurs de CD, interfaces logicielles, etc.), de même que les opinions exprimées par les critiques musicaux ont un impact considérable sur notre réception, notre appréciation et notre compréhension de la musique. » (Lacasse, 2010)
     
    Mais l’arrivée d’internet dans les foyers (8 500 000 internautes en France en 2002 selon Internet World Stats) permet alors d’expérimenter des dispositifs transmédias interactifs présentés comme inversant les positions des spectateurs, les transformant en « spectacteurs ». (Weissberg, 2000). Ces œuvres sont alors des croisements entre la musique et le Net Art, car elles deviennent « des créations interactives conçues par, pour et avec le réseau Internet, par opposition aux formes d’art traditionnelles transférées sur des sites-galeries et autres musées virtuels. » (Fourmentraux, 2011)
     
    Plusieurs artistes de renommée mondiale, tels Nine Inch Nails, Gorillaz ou plus récemment Moriarty créent alors de véritables univers virtuels et ludiques accompagnant la sortie de leurs albums : jeux de pistes, messages codés, jeux vidéo permettant à l’auditeur d’adopter une consommation active. Au-delà de l’espace de création permettant aux artistes de s’exprimer différemment sur plusieurs canaux, ces « projets « transmédias » s’intègrent en outre dans des stratégies de captation et de fidélisation des audiences. » (Schmitt, 2015)
     
    Si ces dispositifs interactifs permettent de fidéliser les fans, permettent-ils un réel échange entre l’artiste et son public, dans le sens où ce dernier deviendrait un co-créateur de l’oeuvre en participant à son élaboration? L’exemple de Nine Inch Nails qui mit, en 2009, 400 Go de prises de vue de concert en libre téléchargement et demanda à son public de créer ses propres montages montre que cette action de montage vidéo n’augmente pas la satisfaction d’écoute de la musique, mais peut créer un lien plus fort entre l’artiste et son public (Aucouturier J.-J., Fujita M., Sumikura H., 2015).
     
    Le « J. Dawn Project », œuvre transmedia créée en 2016 en France, en partie en français, en partie en anglais, a pour but initial la création d’un univers musical augmenté (texte, énigmes en ligne) permettant une ouverture large des contenus vers le public afin d’engager sa participation dans une co-création de l’oeuvre.
     
    L’objectif de cette communication est de présenter le J. Dawn Project, œuvre originale en ce qu’elle a été créée « avec les moyens du bord », de sa conception à sa réalisation. Cette œuvre engage les participants dans une « chasse au trésor » en ligne permettant d’écouter de la musique. Elle constitue ainsi un terrain de recherche pertinent pour analyser les possibilités d’échanges avec le public et pourquoi la participation ne semble pas se poursuivre jusqu’à la contribution.
     
    Références : 
    Lacasse S., 2010, Une introduction à la transphonographie, Volume !, 7 : 2 | 2010, 31-57.
    Jenkins H., 2003, Transmedia Storytelling, Technology Review
    Schmitt L., 2015, Le « transmédia », un «label» promotionnel des industries culturelles toujours en cours d’expérimentation, Les Enjeux de l’information et de la communication, n°16/1, 2015
    Weissberg J.-L., 2000, Présences à distance, Paris : L’Harmattan
    Aucouturier J.-J., Fujita M., Sumikura H., 2015, Experiential response and intention to purchase in the co-creative consumption of music: the Nine Inch Nails experiment. Journal of Consumer Behaviour, Wiley,, 14 (4), pp.219-227
    Fourmentraux J.-P, 2011, « Net art », Communications, n° 88, spécial 50 ans « Cultures du numérique », pp. 113-120.
    http://jdawnproject.net/
     

     
     
    Plus d’info sur Muriel Epstein et Julien Ferrant
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  • Stratégies des institutions culturelles face aux enjeux de la transition numérique dans le lien avec les publics

    Stratégies des institutions culturelles face aux enjeux de la transition numérique dans le lien avec les publics

    Pour la trézième édition du Colloque scientifique Ludovia#14, 39 communications vous seront présentées sur le thème « Partage, échange, contribution, participation ». Ludomag se propose de vous donner un avant-goût de ces ateliers jusqu’au début de l’événement, lundi 21 août.

     

    Monica Paredes présentera « Stratégies des institutions culturelles face aux enjeux de la transition numérique dans le lien avec les publics » sur la session III : Espaces d’apprentissage et de formations

     
    A mesure qu’internet s’est développé, les structures culturelles utilisent et intègrent de nouvelles façons de connaître le public. Au-delà de la billetterie; le Web 2.0, les applications, et les dispositifs numériques constituent un nouveau champ d’innovation pour les stratégies de médiation. Cette évolution reconstruit voire redéfinit la nature même des pratiques culturelles et artistiques.
     
    Le Théâtre des Champs Élysée a créé un projet transmédia, avec la participation de 120 étudiants issus de programmes scolaires spécifiques. Cette proposition a utilisé différents dispositifs médias pour créer du contenu narratif numérique pouvant être exploré différemment les uns des autres.
     
    Cette observation de terrain nous amène à nous interroger sur la pertinence qu’il peut y avoir dans l’utilisation des dispositifs numériques comme stratégies de médiation dans le spectacle vivant. Est-ce que cela peut permettre ou faciliter une meilleure appropriation de l’œuvre? Serge Chaumier et François Mairesse1 postulent que la médiation doit avoir une posture qui implique les personnes à chercher à travers la culture un développement et une appropriation de l’œuvre, plus que la simple diffusion de contenus.
     
    Cependant l’utilisation de réseaux sociaux, de blog ou de dispositifs numériques pour faire de la médiation doit susciter la curiosité de celui qui est derrière l’écran pour aller chercher au-delà de l’image ou du texte présentés, et réveiller ainsi une sensibilité, une participation et éventuellement un partage et un échange culturels.
     
    Nous considérons donc qu’il est aussi important de savoir quelle place donnent les structures culturelles au numérique pour créer une stratégie de médiation. Les compétences et les connaissances d’usages d’outils numériques s’avèrent également nécessaires pour se familiariser et profiter au mieux des dispositifs créés.
     
     
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  • Un module Drone en BTS

    Un module Drone en BTS

    A l’occasion de l’université d’été de Ludovia, 14ème édition, de nombreux enseignants et autres membres de la communauté éducative vont venir présenter leur expérience avec le numérique sur le thème de l’année, « Partages, échanges & contributions avec le numérique ». Ludomag se propose de vous donner un avant-goût de ces ateliers jusqu’au début de l’évènement, mardi 22 août.

     

    Nathalie Etcheverry présentera « Un module Drone en BTS » sur la session II : Ressources, jeux & contenus

     
    Problématique pédagogique :
    En agriculture et dans différents métiers du civil, l’utilisation de drones devient de plus en plus fréquente dans le monde professionnel.
     
    L’usage de cet outil se développe dans un grand nombre d’exploitations agricoles; Nouveau en agriculture, tout comme l’ont été précédemment les barres de guidage sur les tracteurs ou les robots de binage.
     
    Aujourd’hui, il me semble opportun d’intégrer un module dans l’enseignement agricole public.
    Il ne s’agit pas de former des professionnels du drone mais de permettre aux futurs agriculteurs et techniciens agricoles d’obtenir une formation de base à l’utilisation de cet outil appliqué à leur futur métier.
     
    En agriculture, le drone est utilisé pour :
    • La cartographie de parcelles pour analyser certains taux d’activité des plantes et ainsi améliorer les apports d’intrants au plus précis des besoins des plantes, moduler l’apport d’intrants sur les parcelles sur des préconisations agronomiques en lien avec une gestion plus agroécologique.
    • La surveillance des levées, de la croissance, des maladies, des dégâts des gibiers sur les parcelles.
    • Les prémices de l’utilisation de la lutte biologique sur les plantes, par exemple l’épandage cartographié par drone de trichogrammes sur les parcelles pour lutter contre la pyrale du maïs.
     
    Et en communication : les images vidéo par drone des exploitations permettent aux consommateurs de mieux connaître les installations des agriculteurs possédant une activité commerciale directe.
     
    Pourquoi un module drone en BTSA ?
    Les drones intéressent beaucoup de jeunes aujourd’hui et nombreux sont ceux qui en ont eu comme cadeau. Sur l’établissement, certains jeunes sont déjà équipés de drone de type DJI Phantom et souhaitent pouvoir les utiliser dans le cadre de leurs métiers après la formation.
    Avec les réseaux de CUMA, nombreux jeunes et futurs agriculteurs pourront faire l’acquisition de drones en commun et les utiliser dans le cadre d’une agriculture de précision.
     
    Lors des visites d’exploitations dans le cadre du MIL « Nouvelles technologies au service de l’agroécologie » les agriculteurs souhaiteraient faire l’acquisition de drones.
    En haute Lande à Blagon sur l’exploitation agricole SCA BOUFFLERD de 440 ha , M Delatre le dirigeant souhaite lui aussi investir pour faire de la surveillance de ses cultures et de son irrigation.
     
    En Chalosse à Morganx, le regroupement d’agriculteurs de la CUMA CEDO souhaiterait également s’équiper pour survoler les parcelles. Ils ont un problème de passages d’animaux sauvages (hordes de sangliers) et aimeraient repérer vue du ciel les circuits qui passent sur leurs cultures. Ils pourront ainsi avertir les associations de chasse.
     
    Le module se présentera en 2 parties : une partie théorique de 20H pour préparer le Brevet théorique ULM et une partie pratique « piloter un drone de façon autonome » de 8H.
    Un accent particulier sera mis sur la réglementation et les principes de sécurité.
     
    Présentation de la technologie utilisée :
    Le module drone du MIL « Nouvelles technologies au service de l’agroécologie » comprend la préparation au brevet théorique de pilote ULM et une initiation au pilotage de drones sur une durée totale de 3 journées avec les enseignants.
     
    • Le brevet théorique ULM : Il sera réalisé en cours avec le professeur qui intervient dans le cadre du MIL Nouvelles technologies au service de l’agroécologie Mme Etcheverry et d’un instructeur diplômé pilote d’avions qui travaille à la FDCUMA des Landes M Yann Loubic.
    (En relation avec l’arrêté du 4 mai 2000 relatif aux programmes et régime des examens du brevet et de la licence de pilote d’aéronef ultraléger motorisé, article 2 Examen théorique commun.)
     
    Il est prévu un brevet spécifique théorique Drones dans le courant de l’année 2018.
     
    • Pratique de pilotage : Quelques séances de pratiques sont nécessaires au moment de l’apport théorique pour mieux appréhender certaines notions techniques.
    Les premières séances seront réalisées sur simulateur (Phoenix) en salle informatique pour mémoriser les commandes et acquérir quelques réflexes avant d’utiliser des machines réelles.
    Une fois que les commandes seront acquises au simulateur, les étudiants utiliseront au Gymnase du lycée des mini drones Parrot Mambo pour débutants et Spyrit FPV (ces mini drones peuvent être programmés pour une hauteur et une vitesse maximale) pour les initiés.
     
    L’apprentissage de pilotage en vol à vue avec radio sera réalisé avec des exercices de base et des parcours dans le gymnase.
     
     
    Une à deux séances seront réalisées à l’extérieur avec les demandes réglementaires pour un drone de type quadricoptère et caméra embarquée. Il y aura la possibilité de programmer un parcours de vol : exemple le survol d’une parcelle agricole. (Typhoon H et DJI Phantom)
    Chaque élève passera un à un sur un temps donné (d’où l’intérêt d’avoir plusieurs batteries car le temps de vol est de 25mn maximum).
    Il se pourrait que cette séquence soit réalisée à l’extérieur du périmètre du lycée qui est en zone spécifique à cause de la présence de l’EALAT (formation pilotage aux hélicoptères pour l’armée).
     
    Relation avec le thème de l’édition : partages, échanges et contributions avec le numérique
    Le brevet théorique ULM est basé sur un QCM de 40 questions. Après un apport théorique de base, les étudiants devront s’entraîner au préalable sur ces QCM (comme pour le code de la route). Plusieurs sites dédiés aux ULM et Drones proposent des QCM d’entraînement.
     
    Dans un premier temps, les enseignants fourniront des explications en salle informatique; mais les 20h ne suffiront pas et ils devront continuer par eux-même les entraînements. Une liste des sites de QCM est sur le blog : legtadaxtic.blogspot.fr .
     
    Ces sites réalisés par des passionnés permettent un partage des ressources et des évaluations d’entraînement (FLY AZUR , PARAMOTEUR.PRO, AERO SUD-EST, ULM ACTUALITE, PARIS FRANCE PARAMOTEUR, ULM TOULOUSE ET TARN pour les gratuits).
     
    Il est à signaler que la durée de la partie pratique est très courte, il est donc nécessaire que les étudiants aient une initiation des commandes en simulateur avant de prendre les vraies commandes au risque d’endommager les engins.
     
    En salle informatique, un simulateur gratuit FPV Event avec des manettes de consoles de jeux permettront d’acquérir les notions de base : décollage, atterrissage, vol en translation, en visuel et en FPV , procédures d’urgences, fail safe etc.
    Si nous obtenons le financement du Phoenix Simulateur, un des meilleurs simulateurs de vols, nous pourrons assurer une préparation de qualité.
     
    De plus l’utilisation du quadricoptère et de la prise d’images sur les parcelles permettra une utilisation pratique lors de l’étude de la cartographie sur la partie SIG du MIL en 2ème année.
     
    Cette expérience globale sera partagée sur l’ENT LEA de la région Nouvelle Aquitaine , POLLEN et sûrement Acoustice.
     
    Synthèse et apport du retour d’usage en classe :
    La première édition sera réalisée début novembre 2017. Le nombre d’élèves n’est pas encore définitif mais il y aura au moins 21 étudiants. Une organisation de la partie pratique devra être réalisée : un demi groupe au gymnase (initiation mini drones), et un autre en salle informatique (simulateur et QCM).
     
    Pour l’instant, je n’ai réalisé que des démonstrations et des visites de stands de drones dans les salons Innovagri, Mecamaïs et au SIMA à Paris.
     
    De leur coté, les étudiants semblent enchantés de réaliser ce module et certains de la filière Gestion et Maîtrise de l’Eau souhaitent y participer.
    Il est certain que ces nouveaux outils séduisent de nombreux jeunes et professionnels du monde agricole.
     
     
    Plus d’info sur Nathalie Etcheverry
    Retrouvez tous les articles sur Ludovia#14 et toutes les présentations d’ateliers sur notre page www.ludovia.com/tag/ludovia-2017

  • Classe du futur et « Projet webTV » à Civray  : deux projets innovants dans deux lycées ruraux

    Classe du futur et « Projet webTV » à Civray  : deux projets innovants dans deux lycées ruraux

    A l’occasion de l’université d’été de Ludovia, 14ème édition, de nombreux enseignants et autres membres de la communauté éducative vont venir présenter leur expérience avec le numérique sur le thème de l’année, « Partages, échanges & contributions avec le numérique ». Ludomag se propose de vous donner un avant-goût de ces ateliers jusqu’au début de l’évènement, mardi 22 août.

     

    Laëtitia Léraut présentera « Classe du futur et « Projet webTV » à Civray  : deux projets innovants dans deux lycées ruraux » sur la session I : Culture numérique & codes

     
    Les deux projets innovants que sont la Classe du Futur et le Projet Web TV se placent dans une série de questionnement à la fois pédagogique et sociologique.
    Comment rendre les élèves acteurs de leurs apprentissages, plus autonomes, plus armés à affronter le post-bac ? Comment rompre l’ennui parfois réciproque ? Comment élargir les compétences travaillées ? Le lycée André Theuriet de Civray enregistre chaque année d’excellents résultats au baccalauréat mais doit accentuer ses efforts sur le post-bac.
     
    Quels sont les outils mis à notre disposition pour les tutorer afin qu’ils préforment une fois leur diplôme obtenu ?
    Dans un milieu rural tel que Civray situé dans le sud de la Vienne et accueillant des élèves en grande partie issus de catégories socio-professionnelles modestes, il s’agit de réfléchir à la façon dont on peut agir pour niveler les disparités, d’une part socio-spatiale et d’autre part territoriale. Les pratiques pédagogiques innovantes impliquant du numérique peuvent être un levier pour répondre à cela. Comment convaincre les acteurs de nous suivre dans des projets onéreux et nécessitant une maintenance, un suivi sur le long terme ?
     
    Ce sont les questions sur lesquelles une équipe d’enseignants de Civray s’est penchée en 2014 afin de construire un projet qui allie nouvelles pratiques pédagogiques, nouvelle place et posture de l’enseignant et l’apport du numérique.
     
    La classe du Futur tente de répondre à toutes ces interrogations. Le niveau des Terminales a été choisi pour des questions de maturité des élèves, et la volonté de travailler l’autonomie.
     
    6 idées force dominent dans ce projet :
    • Fonctionner principalement en pédagogie inversée avec une équipe qui s’implique dans l’expérimentation (utilisation des réseaux sociaux et des espaces collaboratifs : Padlet, Drive…), progression et animation pédagogiques communes par discipline.
    • Équiper les élèves et les enseignants d’un micro-ordinateur portable tactile convertible en tablette (arrêt total du livre papier) qui combine avantages notebook / tablette.
    • Équiper les deux classes de l’ensemble des éléments de pédagogie numérique disponibles à ce jour (visionneur numérique, TBI interactif, Espace de création multimédia…)
    • Maximiser les opportunités de pédagogie différenciée, à la fois temporellement et spatialement par le renouveau provoqué par le numérique dans la liaison domicile / lycée.
    • Proposer des activités bâties sur le collaboratif et l’autonomie par la maîtrise des outils pédagogiques numériques et par les échanges enrichis prof/élèves que ces outils induisent.
     
    Pour ce faire, deux salles ont été entièrement réaménagées avec des îlots, des espaces multimédias, des murs d’écriture… Élèves et enseignants ont été équipés d’ordinateurs pour rester connectés en permanence, via Wifi, avec le tableau blanc interactif, l’imprimante et les appareils de leurs camarades.
     
    Ils utilisent les réseaux sociaux et les espaces numériques collaboratifs selon les principes de la pédagogie inversée. Même les tables ont été remplacées par des chaises dotées de roulettes et de tablettes pour alterner facilement les modes de travail (groupe, collectif, individuel).
    Pour être plus précis :
    • Équipements informatiques mobiles : Micro-ordinateurs portables tactiles convertibles en tablettes  avec caméra intégrée = 60 exemplaires élèves et 10 exemplaires enseignants.
    • Réaménagement spatial total des deux salles avec création d’un espace lecture, travaux de peintures et d’agencements globaux dans les deux salles.
    • Élaboration d’espaces numériques avancés pour la création multimédia avec mobilier adapté : visionneur (x2), postes informatiques standards, imprimante laser wifi, bornes wifi dans les deux salles ; à venir : caméra numérique pour la création multimédia (x2), postes informatiques avancés (x2).
    • Équipement en mobilier pour les élèves : chaises à roulettes et avec tablette (62 ex).
    Depuis 2015, le lycée André Theuriet s’est dotée de PC supplémentaire. Aujourd’hui, nous nous dirigeons vers le BYOD et cette démarche pédagogique fait des émules dans l’établissement puisque des classes de Seconde et de Premières travaillent également avec le BYOD et en inversion.
     
    Le projet Web Tv, projet en construction sur les deux lycées de Civray : le LGT et le LP découle de la classe du futur. L’objectif étant que les élèves produisent des capsules vidéos afin d’alimenter une plate-forme sur laquelle les capsules seront stockées.
     
    L’idée de de travailler une transmission horizontale, de pair à pair et d’insister sur les aspects collaboratif et coopératif. Ici, la valorisation des travaux, des apports de l’élève est au cœur de la démarche.
     
    Pour ce faire, ce projet a nécessité l’achat de matériel vidéo, son et des ordinateurs et logiciels de montage dont la liste exhaustive peut-être transmise.
     
    Ces deux projets se placent parfaitement dans le thème de l’édition 2017 : « Partages, échanges et contributions » puisqu’ils se placent dans une démarche complètement collaborative : dans la classe du futur dans laquelle les cours, les ressources sont partagées et les élèves doivent contribuer sous des formes diverses : réalisation d’un QCM, d’un résumé d’un article de presse ou d’une émission radio en lien avec un chapitre étudié en une biographie, d’une carte mentale, d’une capsule vidéo….
     
    Ces capsules vidéo qui n’ont d’autre but que d’aider aux révisions de leurs camarades. La contribution des élèves contribuent à renforcer leur estime de soi, leur confiance en eux, chose très importante dans des établissements spécifiques comme le Lycée professionnel (projet WEB Tv aussi au lycée des Terres rouges de Civray- Lycée professionnel).
    Chaque discipline et chaque élève peut contribuer à ce projet.
     
    Ces deux projets, basés sur le numérique, permettent une nouvelle approche de l’enseignement. L’enseignement dogmatique et frontal ne sont plus de mise : le travail par compétences, en groupe et l’application de pédagogies dites innovantes sont requis.
     
    Les élèves sont confrontés à la nécessité d’être acteur, ne sont plus en position d’attente. Les liens entre l’enseignant et ses élèves ont plus proches : utilisation de mails, des réseaux sociaux (Facebook), étayage et donc interactions plus grandes avec chaque élève car travail groupe.
     
    Ces projets permettent donc une plus grande individualisation et différenciation des apprentissages. Je n’ai eu aucune classe à moins de 32 élèves depuis le début de ce projet mais j’ai pu passer bien plus de temps avec chacun d’eux. Aussi, les tutorer pendant la réalisation et le tournage des capsules vidéo engendre, par exemple, des moments de convivialité, de partages de moments importants dans leur vie de lycéen. Le fait qu’une carte mentale ou un schéma qu’ils ont posté sur la plate-forme collaborative soit utilisé par d’autres élèves entraîne un moment de fierté chez certains d’entre eux.
     
    Depuis la mise en place de ces projets, j’ai acquis une vision plus globale de ma démarche professionnelle et cela soulève également d’autres questionnements. Comme mettre un pied dans un engrenage…
     

     
     
    Plus d’info sur Laëtitia Léraut
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  • « EMC, partageons ! » : Dispositif inclusif, interactif, collaboratif et formatif en Enseignement Moral et Civique

    « EMC, partageons ! » : Dispositif inclusif, interactif, collaboratif et formatif en Enseignement Moral et Civique

    A l’occasion de l’université d’été de Ludovia, 14ème édition, de nombreux enseignants et autres membres de la communauté éducative vont venir présenter leur expérience avec le numérique sur le thème de l’année, « Partages, échanges & contributions avec le numérique ». Ludomag se propose de vous donner un avant-goût de ces ateliers jusqu’au début de l’évènement, mardi 22 août.

     

    Hélène Carré, Mélanie Bachimont et Valérian Florentin présenteront « « EMC, partageons ! » : Dispositif inclusif, interactif, collaboratif et formatif en Enseignement Moral et Civique » sur la session Culture numérique & codes

     

    Problématique pédagogique :

    A la veille de la rentrée 2015, nous avons cherché comment mettre en œuvre les nouveaux programmes d’EMC en adéquation avec l’esprit dans lesquels ils avaient été pensés. Etait-il possible de construire ensemble des séances dans lesquels les élèves pourraient à la fois s’engager et échanger ? « EMC, partageons ! » est né de cette question.
    Aujourd’hui, c’est un dispositif inclusif, interactif, collaboratif et formatif en Enseignement Moral et Civique (EMC). Créé par des enseignants pour des enseignants, il fait vivre les programmes d’EMC depuis bientôt deux ans.
     
    Son objectif : permettre à des élèves de cycle 2 et cycle 3, ASH compris, de réfléchir librement autour des valeurs de la République et des Droits de l’Homme, de partager des réflexions et de s’engager. Le dispositif propose une progression sur toute l’année et des séances très structurées. Celles-ci reposent sur une pédagogie réfléchie pour que les élèves soient véritablement en action. Les interactions s’effectuent en classe et sur les réseaux sociaux. Les supports, adaptés pour les différents profils d’élèves, permettent de n’en laisser aucun sur le bord du chemin.
     
    La préparation se fait de manière collaborative par une équipe d’enseignants volontaires très soucieuse de rendre les supports accessibles à tous. Pour eux et pour tous les autres, le dispositif offre une formation continue en EMC et au-delà, sur la prise en compte des besoins éducatifs particuliers des élèves et de l’inclusion.
     

    Apport du numérique ou présentation de la technologie utilisée :

    L’enjeu du parcours citoyen est de former des citoyens libres, responsables et engagés. Cela passe par l’éducation à la citoyenneté numérique, puisque le numérique fait partie intégrante aujourd’hui de la vie des élèves. Dans la démarche #EMCpartageons, il s’agit essentiellement de développer l’usage responsable des réseaux sociaux (en lien avec l’EMI). Nous avons choisi de rendre les élèves auteurs.
     
    Chaque séance se conclut par une production sur Twitter ou Babytwit, ou démarre par la lecture de productions d’autres classes. La production d’écrit est ainsi abordée sur un mode plus ludique et à visée interactive, en favorisant les échanges de savoirs et points de vue au moyen de messages courts (140 caractères maximum), de photographies commentées, de bandes-dessinées, de nuages de mots, de cartes mentales ou encore de vidéos. Le dispositif laissant libre court aux initiatives, bon nombre de classes utilisent des applications et des logiciels en vue de la publication.
     
    A cet effet, les élèves sont amenés à mobiliser leurs compétences langagières pour communiquer avec tout ce que cela implique en terme de vigilance orthographique, de niveau de langue adapté, de la notion de trace volontaire assumée et signée du message publié…
     
    L’usage du réseau social permet également de dynamiser les séances et de donner encore plus de valeur aux interactions produites en classe. Twitter et Babytwit permettent aussi aux classes de se lire (via la balise de chaque séance), de « rebondir » et de se sentir appartenir à une communauté. Des séances d’exploitation des tweets sont proposées à partir de corpus CP/CE/cycle 3, avec deux objectifs : mieux conceptualiser une notion à partir des apports d’autres classes ou relancer le débat.
     
    Le numérique n’est donc pas employé comme un simple outil de substitution mais pour apporter une plus-value en matière de communication. Tous les élèves prennent plaisir à partager leur avis dans et hors des murs de l’école. La réflexion n’a pas de frontières : elle est diffusée, exploitée.
     

    Relation avec le thème de l’édition :

    Le dispositif « EMC, partageons ! » s’insère dans le thème de l’édition de par sa philosophie et son mot d’ordre : #Partageons !
    Chaque séance est co-construite par une « équipe Créa » formée d’enseignants volontaires. Les échanges ont lieu sur le site emcpartageons.org via des documents collaboratifs, en messages privés sur Twitter ou lors d’un « Conseil Créa » en visioconférence qui rassemble, structure les séances et organise la préparation des supports. Ensemble, les pratiques s’enrichissent et évoluent. Le site dispose également d’un espace « ressources » contenant des articles à visée formative et des contributions d’enseignants.
     
    Côté élèves, les messages sont partagés sur les réseaux sociaux et exploités ; le pluralisme des idées permet au groupe d’aller plus loin dans la réflexion et la construction de concepts grâce aux apports extérieurs. Il est également possible de relancer le débat ou de se répondre entre classes.
     

    Synthèse et apport du retour d’usage en classe :

    Le dispositif forme les citoyens de demain et tend à « emmener » tous les élèves dans les séances, en fédérant le groupe classe autour de projets réguliers, en réaffirmant la place de chaque élève, en donnant à chacun confiance en soi par la valorisation de sa réflexion, en montrant que chacun peut être force de propositions au sein de l’école et de la société et en essayant d’apporter aux élèves du plaisir à réfléchir et à créer ensemble.
     
    Les élèves passifs ou en grande difficulté scolaire se montrent très régulièrement volontaires et pertinents. Des élèves présentant des troubles des fonctions cognitives rentrent dans les séances. Tout le monde manifeste sa réflexion. Le premier impact mesuré relève donc de la motivation et de l’implication des élèves.
    Les élèves sont sensibilisés à certains sujets (handicap, racisme, stéréotypes filles-garçons…). Ils sont en mesure d’expliquer avec leurs propres mots certains concepts (loi, laïcité, discriminations…). Ils parviennent à mettre en mots leurs émotions, ce qui est très positif chez les élèves porteurs de troubles du spectre autistique.
    Des améliorations ont été observées en lexique (en réception et en production).
     
    Des habitudes d’écoute se développent, donnant lieu à une meilleure attention, et une prise en compte de l’avis des pairs est observée.
    Enfin, les élèves acquièrent progressivement une culture commune allant de la Déclaration des droits de l’homme à la Charte de la laïcité à l’école, en passant par l’histoire de Gygès et de son anneau (Platon) ou de celle de Rosa Parks et de la lutte pour les droits civiques aux États-Unis. Les élèves sentent l’importance des mots et les compétences utilisées en maîtrise de la langue prennent ici tout leur sens dans un but précis : produire, créer, communiquer, s’engager.
     
    Du coté des enseignants, la place de l’EMC a pris une autre mesure. Cet enseignement apparaît souvent pour la communauté austère et délicat. De nombreux témoignages nous confient qu’avec « EMC, partageons ! », l’enseignement moral est devenu « plus simple, clair et sexy ».
     
    200 classes en France et à l’étranger sont actuellement inscrites. Les deux tiers utilisent actuellement le réseau social Twitter ou Babytwit. Parmi les inscrits, on compte une vingtaine de dispositifs de l’ASH (essentiellement des ULIS écoles). Des enseignants de cycle 4 ont manifesté leur intérêt et une collaboration est envisagée.
     
    Plus d’infos sur le travail de EMC Partageons :
    Site internet : http://emcpartageons.org/
    Compte Twitter : @EMCpartageons
    Compte babytwit : https://babytwit.fr/emcpartageons
     

     
     
    Plus d’info sur Hélène Carré, Mélanie Bachimont et Valérian Florentin
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  • Nos relations avec les robots : fantasmes et réalités

    Nos relations avec les robots : fantasmes et réalités

    Professeure à l’Université Paris-Sorbonne et chercheuse au laboratoire d’Informatique pour la Mécanique et les Sciences de l’Ingénieur du CNRS, Laurence DEVILLERS anime l’équipe de recherche Dimensions Affectives et Sociales dans les Interactions Parlées.

    « Les interactions hommes–machines sans fondées avant tout sur la simulation cognitive interne des états mentaux d’autrui, dont la preuve d’existence peut-être trouvée, entre autres, dans les travaux de Rizzolatti est Sinigaglia, qui révèlent que les neurones miroirs s’activent lorsqu’on effectue une action mais aussi lorsqu’on voit quelqu’un d’autre la réaliser lui-même.
    Il est nécessaire aussi de considérer l’attribution d’intelligence et de conscience à la machine comme une projection des caractéristiques psychologiques humaines sur les objets techniques capable de les imiter.
    Un des risques, particulièrement pour les personnes fragiles, et d’oublier qu’un robot est connecté et programmé. Un autre risque est d’oublier qu’un robot ne ressent rien, n’a pas d’émotion, n’a pas de conscience n’est pas vivant. », écrit Laurence DEVILLERS dans son livre « Des robots et des hommes, mythes, fantasmes et réalité » publié chez Plon.2017

    Ses domaines de recherche portent principalement sur l’interaction homme-machine, la détection des émotions, le dialogue oral et la robotique affective et interactive. Elle a participé à plusieurs projets nationaux (ANR Tecsan Armen, FUI Romeo, BPI Romeo2) et européens (Rex Humaine, Chistera Joker) portant sur les interactions affectives et sociales humain-robot.

    Elle anime également le pôle sur la co-évolution humain-machine dans le cadre de l’Institut de la société numérique. Elle a participé à la rédaction du rapport sur l’éthique du chercheur en robotique pour la Commission de réflexion sur l’éthique de la recherche en sciences et technologies du numérique (Cerna) de l’alliance Allistene.

    Dans cet entretien en vidéo réalisé lors du Forum Changer d’Ere #5, elle fait le point sur la réalité de l’ intelligence artificielle et de nos relations « affectives » avec les robots.

    ->Qu’est- ce que l’affective computing ?
    ->Doit-on craindre la toute puissance des ordinateurs sur l’Homme?
    ->Les robots peuvent-ils penser ? Souffrir ? Avoir conscience de soi ?
    ->Qu’est-ce qu’un algorithme amoureux ?
    ->Et un algorithme évolutionniste ?
    -<Comment fonctionne l’apprentissage machine ?

    L’éthique ce n’est pas uniquement un concept ; ce sont des outils, des règles de bonne pratique que les informaticiens doivent faire pour utiliser ces jaguars de l’apprentissage que sont les algorithmes du deep learning.”