Catégorie : ACTION PUBLIQUE

  • OPPIDUM, modèle de gouvernance pour les territoires

    OPPIDUM, modèle de gouvernance pour les territoires

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    C’est l’une des problématiques pour lesquelles le dispositif OPPIDUM, Observatoire des Pratiques Pédagogiques Innovantes et Des Usages du Multimédia, a été conçu et mis en place par la maire adjointe aux usages numériques de Saint Maur des Fossés (Val de marne),  Pascale Luciani-Boyer, par ailleurs en charge des questions Education et Numérique pour l’AMF, et membre du Conseil national du Numérique.

     

    Réfléchir avant d’agir, en impliquant tous les acteurs concernés

    Suite au triste constat des faibles usages des Tableaux Numériques Interactifs acquis par la commune, et consciente très en avance, que la réussite d’un projet numérique dans les écoles repose essentiellement sur l’implication des acteurs concernés, Pascale Luciani Boyer, a très rapidement, organisé une gouvernance autour d’un triple partenariat : L’académie  de Créteil, la ville de Saint-Maur-des-Fossés et l’Université René Descartes.

    « Oppidum est né de la volonté de mieux allouer les ressources pour accompagner la réussite scolaire par le numérique ( 1€ investi = 1€ utilisé), couplée au constat que les moyens investis dans l’école numérique jusqu’à aujourd’hui ont davantage répondu à une volonté de modernisation qu’a une réflexion sur son efficacité », explique Pascale Luciani-Boyer.

    L’objectif est avant tout de mener une réflexion mutualisable sur les dispositifs les plus performants tant sur les plans des réponses pédagogiques que sur ceux liés à l’utilisation réelle des investissements, à une recherche d’indicateurs pertinents de suivi, et un accompagnement de mise en œuvre.

    « Les achats d’équipements restant du ressort des collectivités, il était légitime que celles-ci se posent la question de l’efficience avant de faire les choix d’investissement avec le fruit de l’impôt collecté. Pour répondre à ces choix, le seul recours de l’Éducation nationale n’y aurait pas suffit », précise Pascale Luciani-Boyer.

    A cet effet, aux côtés des services déconcentrés de l’Education Nationale, le CRDP, des responsables du périscolaire, des services municipaux et des élus délégué à l’Enseignement et aux Usages Numériques réunis au sein d’un Comité de Pilotage, l’unité de recherche spécialisée constituée de chercheurs et doctorants du professeur Georges-Louis Baron avait pour mission de renseigner les décideurs municipaux sur les usages à l’école des TICE et permettre la mise en place d’un dispositif prospectif d’analyse des besoins dans ce domaine.

    Il s’agissait donc non seulement de produire des connaissances (à partager  en mode Open data) mais aussi de fournir aux acteurs concernés des ressources pouvant avoir une dimension formative.

    Comme nous le confirme Pascale Luciani-Boyer : « Après avoir décidé du choix d’investir dans les dispositifs numériques pour ses écoles, la collectivité s’est donc donné le temps de la réflexion et de la concertation auprès des quatre acteurs que composent les politiques éducatives des villes : les enseignants, les parents, les élèves et les animateurs municipaux ».

    Cette étude  recherche-action  à caractère scientifique avait donc pour objectif dans un premier temps de mener une étude exploratoire de faisabilité auprès des enseignants, des animateurs des centres de loisirs mais aussi des élèves, des parents d’élèves, de comprendre et appréhender :

    • les habitudes d’usages et les freins de chacun sur les équipements et outils informatiques et numériques
    • leurs réels besoins en équipement et ressources numériques, selon leurs objectifs.

    Les COCA : Des concertations dans chaque école.

    Suite aux résultats de cette étude, le dispositif OPPIDUM prévoit la tenue dans chaque école de COCA : Comité Oppidum de Consultation Active.

    Chaque établissement scolaire primaire, suite au conseil d’école, est doté d’un comité de citoyenneté avec pour mission d’aider aux choix des dispositifs d’école numérique (matériels, logiciels, suivi, formation…) et d’assurer le suivi en participant à l’évaluation et à la pertinence de ces investissements scolaires.

    Cette instance de consultation entre parents, enseignants, élèves et animateurs  a pour objectif d’apporter une réponse la plus près des besoins numériques de chaque école et des possibilités d’usages des enseignants.

    « La composition du COCA est le reflet du regard croisé des différents acteurs concernés et permet une participation citoyenne au sens premier : des acteurs de la cité qui collaborent  aux choix des investissements de la ville et à leurs évaluations » précise Pascale Luciani-Boyer.

    « La responsabilité de tous est ainsi engagée pour se prémunir du gaspillage d’argent public en adaptant les réponses apportées et en suivant de près leur utilisation. Chaque parent, enseignant, élève et animateur de la vie éducative de l’établissement peut devenir acteur du dispositif Oppidum ».

    Des indicateurs de suivi pour ajuster les besoins

    La dernière étape du dispositif OPPIDUM en cours de réalisation, avec l’accompagnement de l’université, est d’établir des indicateurs de suivi qui serviront d’aide au choix pertinent pour suivre le bien fondé des investissements et l’évolution des usages.

    Car rien n’étant immuable, les enseignants et les co-acteurs d’oppidum se donne  droit à l’erreur. Aussi, un suivi permanent des utilisations  des matériels, s’impose pour un réajustement continu des besoins en matériel, logiciel ou ressources numériques et en formation.

    Un dispositif reproductible pour les territoires

    • Eclairer les acteurs sur les questions d’équipements, d’infrastructures et sur les actions d’animation et de formation à mettre en œuvre,
    • Intégrer l’usage du numérique dans la pratique éducative des élèves de façon transversale,

    Sont ainsi les principaux objectifs auxquels répond le dispositif OPPIDUM dans un souci d’efficience.

    Ainsi, OPPIDUM permet par son concept d’articuler à travers la mise à disposition des équipements et ressources,  des solutions de continuité éducative entre le scolaire, périscolaire, et le périéducatif, entre l’école et les familles, entre l’école et le collège.

    Mis en pratique à Saint-Maur, le processus du dispositif OPPIDUM a été conçu pour être partager avec d’autres villes.

    Comme l’exprime Pascale Luciani-Boyer, « le projet Oppidum placé sous le haut patronage de l’AMF s’inscrit dans une logique de mutualisation de la démarche pour en faire profiter notamment les autres territoires, mais aussi l’ensemble de la communauté éducative ».

     

    Avis aux lecteurs de cette rubrique :

    Appel à Témoignages de collectivités engagées ou en projet sur le numérique et la refondation de l’école : vos réactions concernant le projet de loi, vos initiatives, vos idées et propositions, et les problématiques que vous rencontrées, contactez-nous!

    Merci d’envoyer vos mails à mfb@amotice.com, ou vos coordonnées sur twitter @amotice, pour nous faire partager votre expérience.

    Retrouvez tous les articles de MF. Bodiguian dans la rubrique « Refondation et collectivités » ici

     

     

  • La Wallonie, invités de LUDOVIA 2013, s’engage un peu plus dans l’école numérique

    La Wallonie, invités de LUDOVIA 2013, s’engage un peu plus dans l’école numérique

    Malgré un contexte économique pour le moins morose, la Wallonie vient de faire un nouveau pas vers l’école numérique, en publiant un nouvel appel à projets intégrant les TIC dans l’apprentissage pédagogique.

    C’est déjà la deuxième initiative du genre, après l’appel lancé en 2011 et qui avait vu 176 écoles rentrer un projet… dont 28 avaient finalement été retenues, comme le décrit Marie-Dominique Simonet, Ministre Ministre de l’Enseignement obligatoire et de Promotion sociale de la Communauté française, dans l’interview réalisée par Ludovia Magazine en mars 2013 (voir ci-contre).

    Tableaux blancs interactifs, tablettes numériques, lecteurs de type « ipod » pour les cours de langues… Chaque établissement avait alors rêvé « l’école numérique de demain ».

    Mais pas question de gadgets ici ! Les outils sollicités ayant pour fonction de faciliter le travail des enseignants et d’apporter une réelle plus-value à l’apprentissage des élèves.

    Coût total de l’investissement : 750.000 euros. Une évaluation finale, réalisée par un groupe d’universitaires, est prévue à la fin de l’année académique 2013-2014.

    Un nouveau plan d’1 million d’euros

    Une circulaire a donc été envoyée à toutes les écoles wallones – comprenez que la région bruxelloise n’est plus concernée ici – les invitant à nouveau à se lancer dans l’aventure numérique. Les projets doivent cette fois être rendus avant la mi-juin afin d’être prêts à démarrer en septembre prochain.

    Le budget est cette fois un peu plus coquet puisqu’il atteint la somme d’un millions d’euros. Interrogée, il y a deux semaines, au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Marie-Dominique Simonet (cdH) a souligné l’enthousiasme des établissements scolaires impliqués dans les projets :

    « L’engouement et la richesse des échanges pédagogiques suscités par le lancement de la première phase d’ « École numérique » plaident manifestement en faveur de sa poursuite et de son intensification ».

    Le nouvel appel à projets aura deux volets, comme le décrit Jean Claude Marcourt, Ministre de l’Économie, des PME, du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles en Région wallonne et Ministre de l’Enseignement supérieur au sein de la Fédération Wallonie-Bruxelles,  dans l’interview réalisée par Ludovia Magazine en mars 2013 (voir ci-contre).

    « Le premier pour l’enseignement obligatoire et de promotion sociale ciblera des projets pédagogiques reposant sur une utilisation innovante des TIC. Le deuxième, centré sur les catégories pédagogiques des hautes écoles, ciblera la formation initiale des futurs enseignants à l’utilisation des TIC pour la création de ressources et de contenus pédagogiques optimisés à l’intention de la communauté éducative ».

    Former les futurs professeurs

    La formation des enseignants n’est pas oubliée et elle est primordiale comme le souligne bien Marie-Dominique Simonet dans l’interview réalisée par Ludovia Magazine.

    « L’accompagnement a été prévu mais c’est une autre méthode que nous voulons mettre en place où les enseignants vont se former à la fois en présentiel et en e-learning, ce qui offre la possibilité de rester en réseaux, car comme le souligne la Ministre, un enseignant se trouve souvent isolé dans son enseignement »

     

     

    Source : extraits d’article www.enseignons.be

  • L’innovation, l’expérimentation et les TICE

    L’innovation, l’expérimentation et les TICE

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    Le regroupement de ces différents événements sur un même site, permettra à chacun de bénéficier d’une offre de services très large et de se construire un programme à la carte, en fonction de ses attentes et de ses besoins : visite du salon des éditeurs, participation à un ou plusieurs ateliers, découverte de nouveaux matériels, échanges avec des enseignants impliqués dans des projets innovants…

    Les grandes composantes de la journée :

    8h45 : accueil ; 9 heures – 9h45 : Ouverture officielle de la journée

    Séminaire TICE académique :

    9h45 – 12h30 : second degré : 8 ateliers parallèles :

    • Pôle RdC : une mutualisation de l’espace pour une cohérence de l’apprentissage o Atelier 1 « Labo numérique et apprentissages » o Atelier 2 « Quelle utilisation d’une salle multimedia ? »

    • Pôle Et.1 : L’organisation du temps d’apprentissage o Atelier 3 « Former un élève à distance » o Atelier 4 « ENT dans et hors les murs »

    • Pôle Et.2 : L’évaluation et la motivation de l’élève o Atelier 5 « Boitiers d’expression » o Atelier 6 « L’ENT et le suivi des apprentissages »

    • Pôle Et.2 bis : des pratiques différentes au service de tous les élèves o Atelier 7 « Des outils de navigation et de communication » o Atelier 8 « Des ressources numériques : dédiées, contournées, fabriquées »

    (9h45 – 12h30 : premier degré : séminaire « Faire entrer l’école dans l’ère du numérique »- visite du tour de France du numérique)

    12h30 – 13h15 : Table ronde « Les TICE : L’innovation, l’expérimentation et les TICE »

    14h30 – 17h : Suite des ateliers

    9 heures – 17 heures : Journée de l’édition et des ressources pédagogiques 1er et 2d degrés (CRDP de l’académie d’Amiens) (entrée libre)

    14 h 30 – 17 h 30 : Tour de France du numérique pour l’éducation

    • 14h30 – 16 h 10 : ateliers de pratiques innovantes proposés par les différents partenaires : Café pédagogique, Microsoft, CRDP d’Amiens,Rectorat (toutes les 40 minutes)

    Visites des espaces d’expositions (entrée libre)

    • 17 h 30 : Nomination du projet Enseignant innovant lauréat

    Plus d’infos : ici

     

     

  • De nouveaux services numériques pour les enseignants de l’AC Toulouse

    De nouveaux services numériques pour les enseignants de l’AC Toulouse

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    En voici un aperçu :

    Europresse : plus de 1 500 titres de presse internationale, nationale, régionale et locale avec la possibilité de lire plus de 40 titres français (Le Monde, L’Express, Libération, LSA…) au format .pdf identiques à la version papier.
    Cyberlibris : bibliothèque numérique proposant plus de 5 000 e-books accessibles en texte intégral.
    MémoElectrePlus : service bibliographique complet pour rechercher selon de multiples critères dans l’intégralité de la base Electre mise à jour en temps réel.

    L’accès à ces ressources s’effectue via un portail  utilisant le potentiel de la solution E-sidoc.

    La phase de déploiement a permis de créer plus de 1800 comptes utilisateurs. Le CRDP table sur plus de 3500 utilisateurs à la rentrée de septembre lorsque l’ensemble des usagers auront communiqué leurs coordonnées.

    Si la mise à disposition de ces ressources numériques est une réelle avancée en termes d’offre documentaire pour les enseignants, les équipes du CRDP travaillent déjà sur l’élargissement de l’offre de contenu en l’ouvrant par exemple sur des ressources audio, vidéo ou des tutoriels de logiciels informatiques.

    Les équipes du CRDP s’attachent à accompagner les enseignants dans la prise en main de ce portail numérique avec la création de tutoriels ainsi qu’avec la médiation proposée dans les centres départementaux et dans l’espace culturel du CRDP de Toulouse.

    Complémentaires des ressources physiques, ces ressources numériques ont naturellement trouvé place dans les dernières sélections thématiques proposées par les documentalistes comme le montre la sélection proposée par le CDDP de l’Ariège autour de la culture numérique.

    Que ce soit individuellement ou par l’intermédiaire de leur établissement scolaire, les enseignants intéressés peuvent dès à présent souscrire à l’abonnement 2013/2014 pour accéder à l’ensemble de cette offre numérique mais aussi avoir accès à l’ensemble des services proposées par le CRDP de l’académie de Toulouse et ses CDDP.

     

     

     

     

     

     

  • Que dit le rapport Lescure ?

    Que dit le rapport Lescure ?

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    Voici un résumé des principaux points abordés :
    (pour plus de facilité j’ai indiqué le tome puis le numéro de la page en prenant comme référence le numéro de page du pdf)

    © Crédit Photo : Thibaut Chapotot/MCC

    L’exception pédagogique

    Le rapport reconnaît que “l’exception pédagogique, dans sa rédaction actuelle, ne permet pas aux enseignants et aux chercheurs de tirer pleinement parti des opportunités offertes par les nouvelles technologies.


    L’enchevêtrement des dispositions législatives et des accords sectoriels conduit souvent les enseignants désireux d’utiliser les outils numériques à se placer aux marges du droit de la propriété littéraire et artistique.” (T1P45)
    Il précise aussi qu’ ”en multipliant les exceptions et les cas particuliers et en contraignant les enseignants à vérifier que les oeuvres figurent au répertoire des sociétés de gestion collective signataires, ces accords sont à la source d’une lourdeur bureaucratique doublée d’une insécurité juridique.” (T1p446)

    Mais il rappelle largement et de nombreuses fois l’importance du respect absolu du droit d’auteur, ce qui relève ou non de l’exception pédagogique, les clauses particulières, les listes auxquelles il faut se référer… Je n’ai rien vu de concret indiquant comment on pourrait améliorer cet état de fait qui conduit les enseignants à se mettre “hors la loi” ou à ne rien pouvoir utiliser !

    Néanmoins “il convient de ne pas entraver les pratiques collaboratives qui se développent et qui permettent aux enseignants de mutualiser les ressources numériques qu’ils produisent, y compris lorsqu’elles incluent des extraits d’oeuvres protégées, dans un cadre sécurisé pour éviter une dissémination incontrôlée (ex : extranet, site avec accès protégé).” (T1p447)

    C’est bien de le souligner, mais ne pas entraver la collaboration en préconisant un cadre sécurisé, on n’est pas loin de l’injonction paradoxale, à moins de réserver la collaboration à un cercle restreint mais à ce moment là n’est-elle pas entravée ?!

    De plus, il ajoute un souci supplémentaire en jetant un doute concernant les “serious games” dont on n’avait pas forcément besoin : “La loi prend également soin de préciser que l’exception est paralysée lorsque l’extrait d’oeuvre est utilisé à des fins ludiques ou récréatives. Or, la frontière entre activités pédagogiques et activités ludiques ou récréatives est de plus en plus difficile à tracer. En principe, les jeux sérieux (« serious games ») peuvent prétendre au bénéfice de l’exception, mais l’appréciation de leur finalité éducative ou didactique peut soulever des incertitudes.” (T1p444)

    La pédagogie du respect du droit d’auteur

    Les enseignants doivent selon le rapport faire un travail auprès de leurs élèves qui “doit porter sur les principes généraux du droit de la propriété intellectuelle ainsi que les mécanismes de la création et de son financement.” (T1p391) Et “s’agissant des jeunes publics, cette action pourrait prendre place au sein de l’éducation aux médias, dont le ministre de l’éducation a annoncé qu’elle serait « renouvelée, de l’école primaire au lycée », et « adaptée aux supports et outils de communication contemporains ».

    La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), dont le gouvernement souhaite renforcer le rôle de sensibilisation des mineurs aux enjeux du numérique, le CLEMI (Centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information) et les associations concernées (telles que Wikimedia, Tralalère ou Calysto), auraient naturellement vocation à jouer un rôle clé dans la mise en oeuvre de cette action pédagogique, en intervenant directement devant les jeunes ou en formant les formateurs.” (T1p392)

    Alors là, recommander Calysto est plus que discutable (je vous laisse suivre le lien) et oublier en plus les EPN (Espaces Publics Numériques) ainsi que les CRDP et CDDP qui proposent souvent des interventions de grande qualité c’est vraiment dommage !

    Et bizarrerie il indique que la SGDL (Société des gens de lettres) insiste sur le fait que “les intermédiaires culturels (enseignants, bibliothécaires) doivent oeuvrer pour une “bonne aliénation” en portant le message que la connaissance et les oeuvres d’art ont une valeur. La personne qui s’enrichit sur une oeuvre doit “donner” un peu elle aussi.” (T2p182)

    Si quelqu’un comprend ce qu’est cette notion de “bonne aliénation” merci infiniment de me l’expliquer dans les commentaires car j’avoue que cela me laisse très perplexe !

    Encouragement pour les licences libres

    La proposition 71 est la suivante : “inciter les enseignants à mettre à disposition les ressources numériques qu’ils produisent sous licence Creative Commons et encourager le développement de manuels pédagogiques sous licence libre.” (T1p448)

    Bonne idée, comment faire cette incitation : en clarifiant les questions de droits d’auteurs des enseignants concernant les cours qu’ils produisent ? En reconnaissant ce travail partagé lors des inspections ? En libérant du temps pour ceux qui produisent beaucoup ? En reconnaissant la qualité de ce travail ? Pour le moment, rien ne semble aller en ce sens, il n’y a qu’à voir les difficultés rencontrées par notre collègue Yann Houry avec son manuel de Français libre et gratuit, à suivre…

    “Il convient, d’autre part, de promouvoir le développement d’une offre légale mise à disposition sous licences libres. En particulier, l’utilisation de licences libres pourrait être encouragée dans les projets bénéficiant de subventions publiques, par exemple en fixant un quota minimal d’oeuvres devant être mis à disposition sous licence libre.” (T1p468)

    Comment ne pas être d’accord ? Chiche !

    Et pour finir un point majeur, indispensable pour garantir un accès de tous aux savoirs à l’ère du numérique : “enfin, la question du libre accès aux publications scientifiques (open access) constitue une préoccupation majeure. Le savoir scientifique se constitue grâce aux financements publics et se diffuse par les publications qui en résultent. Il devrait dès lors être considéré comme un patrimoine commun (commons) de l’humanité.” (T2p86)
    Mais là aussi on attend de voir !

    Voilà, et vous, qu’en pensez-vous ?

    Source article : à voir sur ecolededemain
    Le rapport Lescure

     

  • L’opération Landaise, « un collégien un ordinateur portable », passée au peigne fin

    L’opération Landaise, « un collégien un ordinateur portable », passée au peigne fin

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    Rappel des chiffres…

    Le département des Landes a investi 52 millions d’euros dans l’opération. Depuis septembre, 51 000 collégiens landais ont pu bénéficier d’un ordinateur portable en prêt pendant une ou deux années de leur scolarité. Cela représente par an, l’équipement d’environ 9 500 portables remis aux collégiens de classe de 4ème et de 3ème et leurs enseignants. Mais aussi 3000 équipements fixes qui ne sont pas à négliger.

    Pour plus détails, accédez ici à l’interview d’Henri Emmanuelli réalisée en décembre 2012  par Ludovia Magazine.

    Constats et réflexions

    Le but de notre réflexion n’est pas de reprendre chaque détail du rapport mais de pointer quelques aspects, positifs ou négatifs, sur lesquels nous jugeons opportun de retenir l’attention du lecteur.

    Des contraintes d’ordre pratique en salle de classe

     D’un point de vue esthétique et pratique, les installations filaires nécessitant des bornes sont vues comme une réelle contrainte dans l’espace. Alors que nous entrons dans un environnement très numérique qui devrait permettre une liberté d’enseignement de chaque discipline, la présence de ces éléments mobiliers empêchent toute latitude sur la configuration de la salle de classe.

    Nous avions eu l’occasion de visiter le Collège Principal de Biscarosse en décembre 2012 (article ici) et c’est en effet ce que nous avait soufflé Françoise Laurençon, la chef d’établissement, notamment au sujet du cours de musique :
    l’enseignante, nouvellement arrivée, ne pouvait, du fait de la présence des bornes au milieu de la salle, placer ses élèves comme elle le voulait, ce qui était fort handicapant pour réaliser ses cours à sa manière.

    Un accompagnement, hors champ pédagogique, quasi inexistant

    L’éducation aux médias, qui devait accompagner le projet, n’a pas encore été suffisamment mise en oeuvre et s’est souvent limitée à une information sur les méfaits d’internet.

    Aux dires des élèves, il y a plus d’interdits que de conseils ; ils dénoncent également le peu de confiance qui leur est attribuée sur les usages qu’ils font en autonomie de ce nouvel outil.

    Du côté des parents, « ils se plaignent d’avoir reçu cet outil sans aucune préparation en amont ». D’après eux, l’ordinateur à la maison se transforme plus en outil de loisir dont ils perdent facilement le contrôle (leurs enfants passeraient beaucoup de temps sur les jeux vidéos, musiques ou réseaux sociaux).

    Adhésion progressive de la majorité des enseignants

    Du côté des enseignants, alors qu’ils s’avouent avoir été peu concertés au démarrage de l’opération, ils ont peu à peu pris le virage qui s’imposait à eux.

    Les « pionniers » ont entraîné les plus frileux et le rapport affirme que beaucoup d’enseignants ont même été jusqu’à demander leur mutation pour venir dans les Landes et pouvoir bénéficier de ces services et que certains ne souhaitaient pas non plus changer d’établissement une fois qu’ils avaient adopté cet environnement numérique.

    Le numérique serait-il un moyen de « sédentariser » et fidéliser de jeunes profs sur un territoire ?

    Cela pourrait être utilisé comme argument pour de nombreuses zones rurales victimes de la désertification … (un sujet d’actualité très réaliste, qui sera abordé lors de la 10ème édition de l’Université d’été de Ludovia à Ax-les-thermes dans l’Ariège, du 26 au 19 août, www.ludovia.org/2013).

    L’ordinateur du collègien landais, c’est quoi ?

    Enfin, une réflexion sur ce nouvel outil et ses vraies fonctions n’a pas été menée ni transmise aux élèves et aux parents. Une fois l’ordinateur dans les mains, qu’est censé en faire l’élève ? Est-ce un cahier, un livre ?

    Une réflexion pour améliorer la communication entre tous les acteurs concernés par l’opération semble judicieuse à instaurer…

    Pilotage partagé Etat-collectivité : mission réussie ?

    Parmi les points positifs, le rapport relève qu’un pilotage partagé entre les deux acteurs principaux que sont la collectivité et l’éducation national est indispensable ; et justement, la récente convention signée entre le Conseil général des Landes et le Rectorat de Bordeaux en est la confirmation, reprise d’ailleurs dans la lettre académique de janvier 2012 qui souligne  :  « la nécessaire mise en place d’une gouvernance académique et de comités de pilotage régionaux et départementaux qui se réunissent plusieurs fois par an pour organiser, promouvoir, réguler et évaluer la mise en œuvre du dispositif ».

    Cette entente partenariale a eu comme conséquence directe un regain de confiance des chefs d’établissement envers l’opération ; loin d’être anodine, cette remarque pèse tout son poids dans un contexte où les chefs d’établissements se sentaient peu écoutés, d’autant plus que nous savons bien que la dynamique TICE d’un collège ou d’un lycée est souvent impulsée par son principal ou son proviseur.

    Plus d’infos :

    L’opération landaise en « real life » sur ludovia.com.

    Le rapport ici

     

     

     

     

     

  • Clé de la réussite d’un projet numérique : orchestrer sa gouvernance locale !

    Clé de la réussite d’un projet numérique : orchestrer sa gouvernance locale !

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    Pourtant, nombre équipements numériques ont ainsi été acquis et restent dans les placards, faute d’inadéquation avec les infrastructures,  ou configuration des bâtiments, maintenance technique, ou encore de formation ou d’accompagnement pédagogiques auprès des enseignants.

    Des compétences et des arbitrages politiques fragmentés

    Comment une collectivité peut-elle donc, dés lors qu’elle choisit de se lancer dans un projet d’école numérique, éviter ces écueils ?

    La future loi Peillon a relancé au sein des collectivités un débat déjà latent depuis la mise en place du B2i et des différents plans numériques des précédents ministères : Quels équipements et infrastructures choisir au sein des établissements, et pour quelle organisation générale opter ?

    Avant d’effectuer ces choix, plusieurs questions se posent à la collectivité afin que les équipements informatiques et numériques puissent, entre autres :

    • être performants tout en respectant les contraintes budgétaires de la ville,
    • s’adapter aux configurations techniques des établissements sans solliciter sans cesse le service informatique, voire demander au directeur ou à l’enseignant de se transformer en informaticien.
    • offrir une large palette d’usages sans pour autant prétendre remplacer la pédagogie des enseignants,
    • diffuser internet avec une grande flexibilité sans compromettre la santé publique,
    • être mobiles sans risquer d’être dérober, etc.
    • être fréquemment utilisés par les enseignants grâce des accompagnements de l’Education Nationale.

    Avec les salles informatiques, déployées massivement dans les années 2000, puis les recommandations de l’Education Nationale d’installer des ordinateurs en fonds de classe, ou encore les besoins aujourd’hui d’usages transversaux qui nécessitent l’acquisition d’outils mobiles, de nombreuses collectivités s’interrogent.

    Faut-il renouveler ou dynamiser les salles informatiques classiques, aménager des ordinateurs en fond de classe, et/ou s’équiper de Classes Mobiles ? Faut-il opter pour des ultrabooks, ou des tablettes tactiles ? Et qu’en est-il de l’accès à internet….

    Entre les facilités offertes par le Wifi, et le principe de précaution que revendiquent ici certains politiques, là les parents d’élèves, ou là des enseignants, les débats sur la santé publique et le numérique battent leurs plein au sein des collectivités.

    Tous les projets d’écoles numériques réussis nous enseignent aujourd’hui, que seuls de solides partenariats tripartites, entre collectivités territoriales, Education Nationale et établissements scolaires, permettent d’aboutir à des usages efficients grâce à une réflexion commune en amont sur le projet pédagogique, les équipements, et infrastructures à mettre en regard, sans oublier la formation, le suivi et l’analyse régulière des usages.

    Mais reste à savoir qui, au sein même des collectivités, est en mesure d’étudier les différents schémas,  préparer, gérer le projet et prendre les décisions : Les élus nouvelles technologies ou  service informatique, qui sauf exception, n’a pas mission pour jauger des besoins et objectifs d’usages des enseignants ? Les élus ou service éducation, qui généralement ne maîtrisent ni la technique, ni les problématiques de maintenance ?

    Les responsables TICE locaux de l’Education Nationale, apportent leurs savoir faire en la matière mais n’ont bien sûr ni la main sur les arbitrages politiques budgétaires, ou de santé publiques locaux, ou sur la gestion globale du projet  en interne.

    Sans compter que dans un contexte de continuité éducative cohérente (école, collège, lycée)  la gouvernance doit pouvoir s’orchestrer, selon les organismes territoriaux et l’ANDEV, par bassin d’éducation entre les collectivités et les instances locales de l’Education Nationale.

    Des compétences donc fragmentées au sein même des collectivités, qui pour autant, dés lors qu’elles sont pilotées de manière cohérentes, ouvrent aux enseignants et aux collectivités  les champs des possibles.

    Trouver la bonne alchimie entre les différents acteurs impliqués

    En réalité, la réussite d’un projet d’Ecole numérique ne réside pas uniquement sur le choix des équipements et des infrastructures mais sur l’organisation d’un dispositif, qui permet d’échanger, de consulter les acteurs impliqués et de mettre à disposition du projet, les compétences de chacun.

    Que ce soit au niveau de la région comme en PACA, Rhône Alpes, au niveau des départements du Val d’Oise, de l’Ariège ou de la Corrèze, ou au niveau des communes comme à Elancourt, Limoges, Angers, La Ciotat ou Saint Maur des Fossés, tous ont réuni au sein d’un comité de pilotage les différents acteurs impliqués, que sont :

    • les élus, préoccupés par le budget, la politique de santé publique/wifi, ou les délais de mise en œuvre.
    • l’Education Nationale (représentant du rectorat et de l’Inspection Académique), en charge des formations aux outils, des ressources numériques, des accompagnements pédagogiques.
    • les services de la ville (éducation et jeunesse, techniques et informatiques), en charge de la coordination logistique avec les établissements pour les uns, de la maintenance et du bon fonctionnement des infrastructures pour les autres
    • les responsables du périscolaire qui pourront assurer une continuité éducative des usages du numérique par la mutualisation des outils dans les espaces d’accueil périscolaire.

    D’expérience, seule la volonté politique permet d’initier et d’orchestrer les prérogatives de chacun et de trouver avec persévérance un chemin consensuel.

    Mais, organiser son comité de pilotage mensuel reste insuffisant si en amont et au fil du projet les enseignants, directeurs d’établissements et parents d’élèves – voire les élèves eux mêmes –  ne sont pas consultés sur la base du volontariat, et impliqués dans le processus d’étude et de décision.

    Les enseignants, intéressés par des solutions leur permettant d’être soutenus dans leur pédagogie différenciée, les représentants de parents d’élèves, préoccupés par le soutien scolaire, les rythmes scolaires, la politique éducative et de santé publique de la ville, apportent tous des éléments constructifs au projet au côté des représentants du COPIL.

    C’est ce que la ville de Saint Maur des Fossés dans le Val de Marne a formalisé au sein d’un dispositif appelé OPPIDUM, par la création des COCA : Comité Oppidum de Consultation Active

    « La composition du COCA est le reflet du regard croisé des différents acteurs concernés et permet aux concitoyens de collaborer  au choix des investissements de la ville »,

    précise Pascale Luciani-Boyer, maire adjointe de Saint Maur et en charge des questions Education et Numérique pour l’Association de Maires de France, qui a initié ce programme pour la ville.

    Au-delà des appels à projets, que les villes effectuent couramment, consulter régulièrement les acteurs finaux, c’est faire émerger leurs objectifs d’usages en présence des représentants de l’Education Nationale et de la Ville, et s’assurer ainsi de l’implication et de l’engagement de chacun, dans un suivi et une évaluation de la pertinence des choix et des équipements installés.

    Mais les différentes contraintes techniques et budgétaires de chaque commune, les configurations de chaque école en matière de réseaux, d’accès à internet de grandeurs de bâtiments, ou de classes, les motivations aléatoires des enseignants d’un établissement à l’autre ne permettent pas aux communes d’appliquer à la lettre, une architecture TICE standard.

    Aucune solution standard n’existe, tous doivent  adopter une approche méthodique circonstanciée, une analyse et une recherche de solutions qui tiennent compte des expertises de chacun, dans une gouvernance bien orchestrée.

    Avis aux lecteurs de cette rubrique :

    Appel à Témoignages de collectivités engagées ou en projet sur le numérique et la refondation de l’école : vos réactions concernant le projet de loi, vos initiatives, vos idées et propositions, et les problématiques que vous rencontrées, contactez-nous !

    Merci d’envoyer vos mails à mfb@amotice.com, ou vos coordonnées sur twitter @amotice, pour nous faire partager votre expérience.

    Retrouvez tous les articles de MF. Bodiguian dans la rubrique « Refondation et collectivités » ici

     

  • L’équipe de l’IFSTTAR lance sa seconde enquête PERLE auprès des lycéens

    L’équipe de l’IFSTTAR lance sa seconde enquête PERLE auprès des lycéens

    logoPerle_220413Du lundi 8 avril au 1er juin 2013, les lycéens et apprentis de France métropolitaine et d’outremer seront invités à compléter le questionnaire en ligne à cette adresse.

    Cette enquête a pour objectif de mieux connaître les habitudes des lycéens sur la route selon leur personnalité.

    Ce questionnaire est anonyme conformément à la loi informatique et libertés. Les questions concernent à la fois votre comportement sur la route et en général.

    La participation n’est pas obligatoire et peut être stoppée à tout moment. Il faut environ 15 minutes pour compléter ce questionnaire. Un autre questionnaire sera proposé au début de l’année prochaine. Ceci permettra d’étudier l’évolution des opinions et des habitudes de sécurité routière des jeunes.

    L’équipe de l’IFSTTAR a besoin du maximum de réponses possible (la dernière enquête en octobre/novembre dernier a produit plus de 6000 réponses mais beaucoup n’étaient pas exploitables). Les résultats de ce projet permettront d’améliorer les axes d’actions dans les lycées et d’orienter les messages de prévention auprès des lycéens et apprentis.

    Plus d’infos :
    explications en vidéos 1 education-securite-routiere et 2 education-securite-routiere

  • Collectivités et Refondation : pourquoi est-ce donc vraiment LE MOMENT ?

    Collectivités et Refondation : pourquoi est-ce donc vraiment LE MOMENT ?

    Amoticeart5_090413

    L’échéance des municipales

    Echéance des élections municipales oblige, les réflexions pour la prochaine mandature battent leur plein depuis plusieurs mois dans les communes.

    Les projets d’écoles numériques pourraient, espérons-le, y trouver leur place.

    Si l’on en croit un sondage effectué en 2008 par Ipsos, les lieux d’accueil de l’enfant (« écoles et crèches ») constituaient la deuxième thématique déterminante de vote lors des dernières élections municipales. Et ce, devant le développement économique de la commune, et la sécurité des biens et des personnes !

    D’autre part, selon une enquête réalisée toujours en 2008, par l’ANDEV, les projets d’écoles numériques étaient présents dans 80% des projets municipaux de leurs adhérents des dernières élections.

    Les deux enquêtes conjuguées devraient donc théoriquement propulser l’école numérique dans les premiers rangs des préoccupations municipales. D’autant que depuis 2008, les expériences du numérique dans l’éducation se sont développées et l’on est en mesure d’en appréhender les bienfaits et de connaître les pré-requis de réussite.

    Certes la crise économique et les restrictions budgétaires ont également depuis creusé leurs lits, et découragé plus d’un projet. Mais regardons de plus près si le numérique n’est pas justement une source d’efficience, qui mériterait des choix politiques et budgétaires particuliers.

    Restriction budgétaire ? Le numérique, source d’efficience !

    Au moment où les élus réfléchissent à leurs prévisionnels budgétaires pour leur prochaine mandature, ne serait-il pas opportun de repenser certains frais de fonctionnements dédiés aux écoles ? Au-delà des choix d’investissement qu’il suppose, le numérique, peut à cet effet, être une solution intéressante.

    Pour les écoles qui utilisent à présent des ressources numériques, ou un espace numérique de travail par exemple, les villes ont pu constater une baisse des frais de photocopies et surtout un gain de productivité des services et des enseignants, grâce à la dématérialisation des courriers administratifs avec l’éducation nationale ou avec les parents.

    D’autre part, le numérique permet également de réduire le coût des frais d’intervenants extérieurs tant en langue que pour les projets pédagogiques culturels.

    Comme le précise Pascale Luciani Boyer, en charge des questions Education et Numérique pour l’Association des Maires de France et nouvellement nommée au sein du Conseil National du Numérique au titre des représentations d’élus,

    « les outils numériques constituent des choix politiques et budgétaires incontournables, si l’on souhaite favoriser une efficacité  pédagogique augmentée  et les échanges école- famille. Sans compter, que le numérique permet également une amélioration de la productivité des services et présente des avantages écologiques incontestables ».

    Et Janine Bouvat, directrice de l’Education de la ville de La Ciotat, de rajouter : « les prix des technologies baissent d’année en année, et des solutions à moindre coût existent. Les restrictions budgétaires entrainent des choix financiers et le numérique est à terme un outil permettant d’optimiser ces investissements ».

    La clé de cette efficience repose essentiellement sur l’étude de l’accointance entre les besoins d’usages des enseignants et les configurations, et  infrastructures des écoles en regard. Ce qu’Anne Angéli, Maire adjointe du Pré Saint-Gervais (93) et consultante des projets éducation auprès de Villes internet, nous confirme : « lorsque l’architecture de l’école numérique est bien pensée, les villes évitent bien des dépenses inutiles et ont accès à des solutions économiques ».

    Prochaine loi Peillon : le numérique, source d’efficacité augmentée

    Avec son projet de loi, Vincent Peillon a posé le cadre d’une exigence de réussite éducative, réclamée de tous les acteurs éducatifs et les organisations territoriales. Principales mesures prises dans ce sens : efficacité augmentée de la pédagogie différenciée, aide accrue aux enfants en difficulté, enseignement de l’anglais dès le CP, activités pédagogiques complémentaires, et encouragement vers des activités périscolaires éducatives dans le cadre des nouveaux rythmes scolaires, sans compter les apprentissages propres aux outils numériques et leurs usages transversaux.

    Un champ de travail colossal pour les enseignants….et les services d’accueils.

    Même si le Ministère embauche comme il le prévoit 7 000 enseignants pour atteindre l’objectif de « plus de maîtres que de classes », avec plus de 250 000 classes (289 000 en 2009 – source RERS), il serait difficile d’atteindre, sans l’aide des outils numériques, une excellence de pédagogie différenciée au vu des multiples niveaux existants déjà dans une même classe et de l’augmentation des enfants en difficulté.

    Les outils numériques sont en effet aujourd’hui reconnus pour permettre aux enseignants de les soutenir et de leur permettre de démultiplier leur pédagogie différenciée, ainsi qu’aux élèves d’acquérir autonomie et confiance et de maximiser leur chance de réussite.

    Or, comme nous le voyions dans un précédent article, la loi ne contraint pas les communes à investir dans différents équipements informatiques pour soutenir les enseignants de leurs communes, dans ces enjeux pédagogiques. Mais on le sait, les élus impliqués dans la vie de leurs communes s’inquiètent de la réussite éducative des enfants et si l’on choisit la voie d’une efficacité augmentée : le numérique est reconnue pour être une des solutions à développer

    Les technologies de pointe dédiées à l’éducation telles que le cloud, les tablettes et les réseaux sociaux etc. facilitent en effet la pédagogie différenciée, le partage et la diffusion des ressources. Tout dépend si l’étude des besoins en regard a été effectuée avec précision pour des choix d’outils et de technologies, et une gouvernance de suivi, parfaitement adaptés.

    Prenons l’exemple de l’apprentissage de l’anglais dès le Cp, demandé dans le projet de loi Peillon : de nombreuses ressources diffusées via balladodiffusions, tablettes ou TNI permettent aux enseignants de créer des séances dynamiques, efficaces et captivantes.

    Un moyen sans doute de les soutenir car selon Anne Marie Voise, maître de conférences à l’université de Bourgogne et formatrice à l’IUFM de Dijon, «les enseignants ont peur d’être de mauvais modèles pour les enfants » car « les professeurs d’écoles viennent de filières uni­ver­si­taires très diverses : psy­cho, socio, sciences de l’éducation, lettres (…) et seulement 10 à 15%  sont d’anciens linguistes ».

    Encore une raison, s’il en faut, de justifier les usages transversaux du numérique dans les parcours pédagogiques et les investissements à effectuer rapidement en ce sens par les communes.

    Avis aux lecteurs de cette rubrique :

    Appel à Témoignages de collectivités engagées ou en projet sur le numérique et la refondation de l’école : vos réactions concernant le projet de loi, vos initiatives, vos idées et propositions, et les problématiques que vous rencontrées, contactez-nous !

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