Catégorie : éducation nationale

  • Expérimentation smartphone et baladodiffusion dans l’académie de Rouen

    Expérimentation smartphone et baladodiffusion dans l’académie de Rouen

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    Le recteur de l’académie de Rouen, Marie-Danièle Campion et le directeur général innovation, services et contenus, Jérémie Manigne ont signé une convention de partenariat qui a pour objectif de :

    – favoriser, en matière de communication numérique, l’adoption de solutions spécifiquement adaptées à l’enseignement basées sur l’utilisation de téléphones mobiles Smartphones équipés de cartes SIM

    – favoriser, en matière d’accompagnement, de formation et de suivi le développement des usages, notamment en matière d’Espace Numérique de Travail (ENT) y compris dans une version mobile (choix de l’ENT itslearning), et de baladodiffusion sur des téléphones mobiles Smartphones

    – organiser une veille technologique, en matière de logiciel liés aux Espaces Numériques de Travail et aux applications à but pédagogiques fonctionnant sur des téléphones mobiles Smartphones

    Dans cette optique, la société SFR met à disposition du lycée du Golf de Dieppe des cartes SIM. Le matériel sera utilisé par une partie des enseignants et des élèves du lycée dans le cadre d’un projet dénommé expérimentation smartphone et baladodiffusion. Les cartes SIM permettent l’envoi de SMS/MMS métropolitains et l’accès à l’Internet Mobile depuis la France métropolitaine, mais empêchent de passer des appels voix et visio.

    Les modalités des enquêtes sur les usages ainsi que celles de l’évaluation seront définies en accord entre les deux signataires et le Lycée du Golf.

    Un logiciel de contrôle parental sera également installé par défaut sur les terminaux. Ce produit, étant dans une version de test, ne garantira pas une protection totale du Smartphone. Il ne se substituera pas non plus au rôle de régulateur exercé par les enseignants et les parents des élèves participant à l’expérimentation.

    Un comité de pilotage réunissant des représentants des deux signataires assurera la conduite de ce partenariat.

    La mise en oeuvre de l’expérimentation doit conduire à des transferts de compétences. Ils permettront aux usagers des matériels expérimentés de se les approprier dans les meilleures conditions. Le Rectorat identifiera les pratiques pédagogiques innovantes pour les valoriser et les diffuser. La société SFR utilisera ces retours d’usages pour analyser l’utilisation réelle de ses équipements et améliorer les fonctionnalités des produits.

    En savoir plus : www.ac-rouen.fr

  • 2011, année des tablettes électroniques dans l’enseignement ?

    2011, année des tablettes électroniques dans l’enseignement ?

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    « La première expérience d’ordinateurs en salle de classe en France date, à ce jour d’une vingtaine d’année, un rapport sur ces premières expérimentations avait été publié à cette époque par l’académie de Marseille sur l’usage par les élèves en classe…

    … Le portable aussi a eu son heure de gloire en 2001 et 2002 avec l’opération des Landes notamment. Ce sont des opérations qui pour la plupart sont initiées par des collectivités. La dernière opération en date et qui vient d’être lancée concerne le Val de Marne qui vient de décider d’équiper tous ses élèves d’un portable ou d’une tablette.

    L’objectif de ces opérations d’envergure ayant eu pour objectif de réduire la fracture numérique, elles ont soulevé une problématique sur l’acquisition de compétence, l’accès à des bases de ressources et au savoir et enfin l’usage pédagogique, avec la mise en avant de nouveaux type d’usages apportés par ces équipements…

    Le bilan à ce jour est relativement limité car on est loin d’une généralisation de l’usage par les élèves d’ordinateurs portables. Les usages pédagogiques n’ont pas vraiment suivi (c’est le cas dans le département des Landes qui l’avait précisé en 2009 à l’Université d’été Ludovia)…

    Pourtant depuis et grâce à l’expérience des Landes, la question des ressources et du poids du cartable est posée, on parle alors pour la première fois de numériser les manuels.

    Si le Bilan reste mitigé, des questions pédagogiques sont posées. Aujourd’hui, on commence à voir des nouvelles expérimentations sur des équipements en tablettes dans les établissements et il nous a semblé utile lors de cette journée de faire un point sur la situation » précise Gilles Braun de la DGESCO qui organisait ce séminaire.

  • Expérimentation de tablettes électroniques, retours d’expériences dans différentes académies

    Expérimentation de tablettes électroniques, retours d’expériences dans différentes académies

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    Clermont-Ferrand, Académie de Limoge Pierre Matthieu, département du Rhône du centre Erasme, académie de Creteil, François Villemonteix.

    iPad 92 des Hauts-de-Seine

    Le département des Hauts-de-Seine avec son opération iPad 92, est une opération sur les 133 collèges publics et privés du département du 92 démarrée fin septembre de cette rentrée scolaire, avec une décision de distribution du Conseil Général de 2 iPad par collège; les iPad sur cette expérimentation étant destinés aux CDI.

    Les constats : c’est un nouvel outil qui nécessite une prise en main spécifique, il ne faut pas le comparer à d’autres outils, le facteur de l’immédiateté est important sur l’iPad, il est proche du livre et de l’ardoise mais ça ne ressemble à rien de connu. «L’idée de départ, c’est que personne ne détient de savoir sur ce type d’outil dans un contexte éducatif à ce jour». L’important a été de donner un sens à cette dotation par le Conseil Général, la deuxième phase a été une phase de formation pour la prise en main de ce nouvel outil (40 personnes enseignants sont venus à ces formations  sur la 100taine de collèges). Un blog a été créé et une série de guides sur l’usage et un forum «tablette numérique» également pour un suivi régulier  de ces usages et les demandes éventuelles d’accompagnement malgré la facilité apparente de cet outil.

    les premiers usages sont plutôt tournés vers des usages de lecture ou de consultation. L’objectif des expérimentations serait de mettre en place des expérimentations de classes nomades, de piloter un TBI avec un iPad, de créer ou piloter un iPad en réseau avec les autres iPad en réseaux.

    L’intérêt de l’iPad : peu de préalables techniques contrairement aux autres outils informatiques.

    Les usages nouveaux n’apparaissent pas forcement avec les tablettes, mais c’est la posture qui est prise (travail en groupe facilité car la tablette ne fait pas écran devant l’utilisateur)

    Académie de Grenoble

    Le projet sur cette expérimentation était de développer un travail sur la mobilité avec des élèves malades ou handicapés, répondre à des questions sur la manière dont les tablettes pouvait faire évoluer les choses, le choix de l’iPad a été  fait car à l’époque il n’y avait pas beaucoup d’offre en dehors de l’iPad.

    Premiers constats : Les élèves ont de plus en plus de Smartphone, ainsi quand on met un iPad entre les mains d’un élève, il n’y a pas de formation à proposer, car la prise en main est naturelle.

    L’intérêt dans notre groupe expérimental a été la présence d’IA IPR en histoire, lettre, SES.
    L’intérêt de la tablette ou Netbook, était de s’affranchir du déplacement dans une salle informatique dédiée.
    Les iPad ont été mis dans dans un panel d’établissements assez variés, aussi bien des forts utilisateurs de TIC, comme d’établissement ou les TIC sont peu déployés, des établissements ou il y avait des TBI, etc..

    L’appel d’offre , a été une partie un peu délicate, car il y avait le problème du WIFI et à l’époque une offre pas très large en matière de tablette, ..
    A ce jour (février 2011) Les tablettes viennent tout juste d’arriver et l’expérimentation va véritablement commencer.

    On observe quand même : des difficultés de gestion de flottes, de configuration en masse des iPad, de mises à jours, …des inquiétudes sur la possibilité de vols, de gestion des licences,  de problèmes d’accès au réseau et notamment ENT qui ne fonctionne pas entièrement sur iPad.

    Académie de Clermont Ville de Puy en Velay

    L’entrée choisie a été résolument pédagogique avec le socle de compétence à acquérir, l’expérimentation avec les tablettes a  consisté à voir comment ce type d’outil peut aider à l’accès au socle de compétences.

    Participation à l’opération nationale initiée par l’Académie de Créteil sur le dictionnaire numérique. Il a été envisagé de créer une application de type ardoise (comme une ardoise classique), la création d’application pour apprendre à compter, une collection apprendre à compter, dans le domaine des langues pour l’apprentissage des langues dans les sections de maternelle,..
    Le programme est chargé, mais on pense que ces tablettes sont de véritables couteaux suisses, car ils ont des fonction GPS, accès à Google Map, une caméra pour les sciences, des calculettes,..

    Opération OrdiCollège (Corrèze)

    Bernard Roussely Corrèze (Conseil Général) L’opération ORDIcollège et la place des tablettes qui ne concerne que les 6èmes. La question fut «Pourquoi ne pas équiper les 6eme alors qu’ils sortent d’école et d’un programme ENR, d’où la volonté du CG de proposer des tablettes aux 6èmes de Corrèze.
    C’est à partir de remontée d’informations sur les ordinateurs classiques que nous avons choisi les iPad, : temps de démarrage, fiabilité, ergonomie , intégration dans une salle de classe, le clavier numérique interchangeable dans les différentes langues pour l’apprentissage des langues (25 collèges dans le département), fourniture d’un tutoriel de configuration de base de l’Ipad, la découverte d’applications de base utiles pour certaines disciplines, des exemples de séances pédagogiques avec des exemples de collègues qui utilisaient déjà les iPad en classe.

    On développe les compétences du socle commun et du B2i avec l’iPad. La prise en main dans la famille a été relativement simple y compris dans les classes notamment auprès d’enseignants qui n’utilisaient pas l’informatique grâce au coté intuitif et du « Touch » un gain de temps évident, car le système se lance très rapidement, l’intérêt d’utiliser iPad est aussi le contrôle du contenu qui est assez forte chez Apple.

    Pour le moment peu d’applications de niveau « Collège », alors qu’il existe une offre importante sur le niveau primaire. Très bonne qualité de lecture sur iPad. (Fonction zoom notamment très appréciée, la qualité d’un produit en terme de fiabilité contrairement à d’autres type de parcs utilisés précédemment. Autre avantage : le poid pour les élèves de 6éme : on espère l’arrivée des manuels numériques de 6ème sur iPad !!!

    Inconvénient : la non compatibilité Flash, notamment pour des applications en mathématiques, les comptes iTunes génériques, (chaque élèves doit crée son compte iTunes), et cela devient compliqué à gérer.

    Autres soucis, sur des fichiers complexes et transfert de l’iPAd sur son ordinateur. Impossibilité de projeter le travail de l’élève qu’il a effectué sur l’iPad. Cout de la tablette non donné. : mais cher

    Département du Rhône

    ERASME Christophe Monnet : expérimentation autour de tablettes numériques et ultra-portables. Expérimentation depuis 2009, dont un établissement utilisera des iPad, c’est une expérience en partenariat Public Privé avec SFR. Exemple sur un cours de français avec notamment en cours de grammaire avec une interaction avec un TNI avec EtherPad.

    On retrouve les griefs sur l’iPad comme dans  les expériences citées précédemment. Projet d’outil de Quizz intégré à l’ENT pour utilisation par iPad compatible.

    Académie de Créteil

    François Villemonteix expérimentation Académie de Créteil sur les tablettes : Particularité de l’académie : de l’urbain ou hyper-urbain comme du rural. L’expérimentation a été décidéé à la rentrée 2010 où l’offre tablette était embryonnaire et que les collectivités étaient assez frileuse ; Financement proposé par l’Académie de Créteil pour 100 tablettes.

    Idée : Produire un discours sur les tablettes. On a conçu un pôle numérique CDDP / Centre d’enseignement attracteurs des enseignants, des collectivités comme des constructeurs.
    Résultats transitoires sur un processus en cours de marche : résultats contrastés, second degré : (sur 2 classes) question sur les enjeux de communicabilité (entre enseignants, entre machine, avec l’ENT) première réactions de défiances sur l’expérimentation au regard du coût en fonction de la conjoncture, mais le fait qu’on puisse se former rapidement sur ce type d’outils a fortement limité les freins de départ.

    Distribution des premières machines en novembre. Dans le premier degré, ce ne sont pas les mêmes résultats (sur 2 classes) : consensus sur l’expérimentation, soutien dès le départ, les utilisations peuvent être variées en fonction des classes : du collectif comme de l’individuel. Une valeur ajoutée du coté de la baladodiffusion. On perçoit l’outil comme un compagnon (faire un calcul, chercher une définition, …)

    Les problèmes posés : contradiction sur l’intérêt de l’outil «nomade» et l’élève, la facilité de transport et la sécurité de l’élève quand il l’emporte chez lui dans la rue. (Vol, agression, …)

  • Plan numérique à l’école, Luc Chatel propose d’ouvrir l’école au numérique

    Luc Chatel a présenté les cinq objectifs principaux du plan de développement des usages du numérique à l’école : faciliter l’accès à des ressources numériques de qualité, former et accompagner les enseignants dans les établissements scolaires, généraliser les services numériques et les espaces numériques de travail, réaffirmer le partenariat avec les collectivités locales et former les élèves à l’usage des technologies de l’information et de la communication.

    Pour promouvoir l’utilisation des ressources numériques pédagogiques innovantes, le ministère, selon Luc Chatel, mettra en place un portail de référencement des ressources pédagogiques, de l’édition publique et privée. Ce portail permettra aux équipes pédagogiques de découvrir les ressources les plus pertinentes pour ses besoins. Ce portail proposera non eulement des ressources « publiques » mais également des ressources d’éditeurs privés. Cette annonce a été apprécié par les éditeurs privés présents lors de l’annonce du ministre de l’éducation.

    Un chèque ressources numériques pour accroitre l’utilisation des ressources pédagogiques par les établissements

    Afin de développer les usages et éviter les contraintes budgétaires, le ministre propose une solution innovante déjà utilisée chez les jeunes pour leur ocnsommation de musique numérique. Ainsi, les établissements et écoles retenus dans le cadre de l’appel à projets seront dotés d’un «chèque ressources numériques», leur permettant d’acquérir des ressources numériques pédagogiques, complément indispensable de l’équipement et des services numériques.

    «L’accompagnement des enseignants et leur formation est un facteur clé de succès» précise Luc Chatel. Dans chaque établissement, sur la base du volontariat, un professeur responsable du numérique pédagogique sera désigné, afin de conseiller le chef d’établissement dans définition et la mise en œuvre de la politique numérique et dans l’identification des besoins de formation de ses collègues et leur réalisation. Ce plan de formation au plus près de l’établissement sera complémentaire des formations académiques aux usages du numérique et aux formations en ligne.

    Les retours que nous en avons eu auprès d’enseignants présents au salon EDUCATICE, montre que l’idée est excellente du moment où par exemple ce n’est pas obligatoirement «le prof de technologie» qui sera choisi pour occuper cette fonction. D’autres questionnements s’imposent sur le premier degré et la place des animateurs TICE déployés dans les inspections académiques, qui comme on le sait sont reconnus pour leur action en terme d’accompagnement des usages et des enseignants dans leur intégration des technologies numérique…Le plan numérique ne propose rien de précis sur ce sujet, mais peut être qu’il sera l’occasion d’instituer officiellement ce type de poste dans l’Education Nationale.

    Persuadé de l’intérêt d’ouvrir l’École vers l’extérieur, le ministère a enclenché la généralisation du cahier de textes numérique depuis la rentrée 2010. Ce service numérique permet aux enseignants, élèves et parents de suivre la progression pédagogique de sa classe. Plus largement, le ministère, en partenariat avec les collectivités territoriales, réaffirme l’objectif de généraliser les Espaces numériques de travail, véritables bouquets de services de la communauté éducative sur l’ensemble du territoire.

    Une convention de partenariat avec les collectivités locales pour définir les engagements de chacun

    Le partage des compétences entre l’État et les collectivités dans le domaine éducatif rend d’autant plus nécessaire le travail de coordination nationale et locale. Le ministère a souhaité refonder les relations avec les associations d’élus, et le numérique éducatif a été l’objet des premières discussions. Une convention de partenariat, permettant de clarifier les responsabilités, sera signée avec l’assemblée des départements de France (ADF) le 9 décembre, le travail avec l’association des régions de France (ARF) est déjà largement engagé pour aboutir à un dispositif similaire.

    En cohérence avec ces conventions et en réponse à un appel à projets lancé début 2011, les académies transmettront une proposition globale de développement du numérique, en partenariat avec les collectivités locales. Les projets retenus, qui couvriront l’ensemble de la France en 3 ans, recevront un soutien complémentaire pour accélérer leur mise en œuvre, notamment par le chèque « ressources numériques ».

    «L’éducation nationale ne peut pas faire tout toute seule !»

    Luc Chatel rappel l’effort qui a été fournit jusqu’alors par les collectivités locales, grace à leur intervention le taux d’équipement est de un ordinateur pour trois élèves. Même si le ministre annonce que cette nouvelle convention va pouvoir préciser le rôle et les enagements des collectivités dans certains cas, rien n’est réglé en matière de maintenance des matériels, l’engagement reste essentiellement sur les niveaux d’investissements pour accompagner les politiques des académies et non sur la maintenance des équipements…

    Pour accompagner les élèves dans leur appropriation de la société numérique, l’éducation nationale doit former les citoyens numériques de demain, en transmettant les valeurs civiques dans la société de l’information. Au-delà de la formation technique, le Brevet informatique et internet, qui valide les compétences numériques acquises par les élèves, accordera dès la rentrée 2011 plus d’importance à l’apprentissage de l’usage responsable de l’Internet. Les équipes pédagogiques et les élèves pourront s’appuyer dès le début 2011 sur un portail de ressources pédagogiques sur ce thème.

    Pour finir, Luc Chatel a obtenu une ligne budgétaire dans le cadre du grand emprunt pour lancer début 2011, un appel à projet pour imaginer la chaine de production des ressources numériques de demain, elle devrait associer la recherche, les pédagogues et les industriels.

    «la vraie réponse du poids du cartable ne serait-elle pas la généralisation du cartable numérique ? » questionne Luc Chatel, avant de finir son allocution par un «Bienvenue dans l’école du XXIème siècle !»

  • La Cour des comptes juge peu satisfaisant « la politique de l’éducation nationale face à l’objectif de la réussite de tous les éléves » et recommande

    La Cour des comptes juge peu satisfaisant « la politique de l’éducation nationale face à l’objectif de la réussite de tous les éléves » et recommande

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    Ce rapport est le résultat d’une enquête menée dans les établissements scolaires de six académies, ainsi que dans trois pays étrangers. Elle a conduit au constat d’une forte inégalité des chances entre les élèves et de l’incapacité de l’éducation nationale à atteindre les objectifs que lui assigne la loi (100% d’élèves diplômés ou qualifiés à la sortie de l’enseignement secondaire, 80% au niveau du baccalauréat et 50% de diplômés de l’enseignement supérieur).

    Des résultats peu satisfaisants
    Les enquêtes nationales indiquent qu’à la fin de la scolarité obligatoire la proportion d’élèves éprouvant des difficultés sérieuses en lecture augmente depuis 2000 et atteint 21%. Les comparaisons internationales montrent que l’écart entre les meilleurs élèves et les élèves en difficulté ne cesse de progresser. Le recul des résultats globaux de la France, qui se situe dans la moyenne de l’OCDE, s’explique essentiellement par l’aggravation des résultats des élèves en difficulté.

    La France est un des pays où les destins scolaires sont le plus fortement corrélés aux origines sociales : 78,4% des élèves provenant de catégories sociales favorisées obtiennent un baccalauréat général, contre seulement 18% des élèves d’origine sociale défavorisée.

    Le système scolaire français n’atteint pas l’objectif de 50% de diplômés de l’enseignement supérieur : ce taux n’est que de 41 %, dont seulement 27% au niveau licence et plus, contre par exemple 48% au Canada ou 40% aux Etats-Unis.

    Une allocation des moyens trop uniforme et des coûts trop souvent mal connus
    L’enseignement scolaire public coûte 53 milliards par an pour 10 millions d’élèves. Avec environ 3,9% du PIB, l’efficience du système scolaire français se situe dans la moyenne de l’OCDE.
    Le ministère ne connaît pas le coût des politiques éducatives ou des établissements d’enseignement. Il ne répartit pas systématiquement les moyens en fonction des objectifs qu’il affiche : ainsi, il veut baisser les redoublements, mais il continue à se fonder sur le nombre d’élèves, quel que soit leur retard scolaire éventuel, pour calculer les moyens des établissements. De même, l’école primaire est proportionnellement moins financée que dans les pays comparables, alors que l’échec scolaire commence à se constituer à ce niveau. Les moyens restent en fait majoritairement répartis comme si l’offre scolaire devait être uniforme sur tout le territoire.

    Enfin, l’offre d’options reste coûteuse dans le second degré : compte tenu des contraintes budgétaires, elle diminue les moyens disponibles pour aider les élèves en difficulté et elle augmente les effets de concurrence entre établissements.

    Une organisation du service des enseignants tenant insuffisamment compte des besoins des élèves
    Dans le second degré, 48% des enseignants débutent leur carrière sur des fonctions instables de remplacement et 18% sur des postes d’éducation prioritaire figurant parmi les plus difficiles.
    En outre, la définition du service des professeurs du second degré n’a pas évolué depuis soixante ans. En dépit de la forte implication individuelle des enseignants, elle est aujourd’hui inadaptée aux missions que la loi leur fixe, ce qui conduit à un développement désordonné, et parfois irrégulier, de mesures visant à reconnaître et rémunérer les activités de soutien et de suivi des élèves, d’accompagnement personnalisé ou de concertation des équipes pédagogiques.

    Une organisation des parcours qui prend insuffisamment en compte les besoins des élèves
    La France est le pays qui a à la fois l’année scolaire la plus courte et une des journées les plus longues. Le rythme journalier est encore alourdi pour les élèves en difficulté, alors qu’ils sont précisément les plus touchés dans leurs apprentissages par des journées surchargées.
    Les élèves sont peu suivis dans la durée : leur parcours scolaire apparaît, non comme un processus construit, mais comme l’addition d’appréciations indépendantes les unes des autres et dépourvues d’une visée d’ensemble cohérente.

    Dans le second degré, la moitié des classes sont officieusement des « classes de niveau », alors même que le ministère les interdit, car les établissements qui ont des classes hétérogènes obtiennent de meilleurs résultats.

    L’orientation se fait souvent par l’échec. Elle reflète une forte inégalité sociale : un enfant d’ouvrier non qualifié a cinq fois moins de probabilités d’obtenir un baccalauréat général qu’un enfant de cadre, mais en revanche neuf fois plus de n’avoir aucun diplôme. Elle dépend beaucoup de l’offre scolaire existante : les différences de parcours observées entre les académies sont à la fois très nettes et très stables.

    L’importance du recours au redoublement caractérise la France : à 14 ans, près de 250.000 élèves ont déjà redoublé au moins une fois, bien que le ministère reconnaisse lui-même que le redoublement, dont le coût est évalué à 2 Mds€, est inefficace. Il est par ailleurs révélateur d’une inégalité sociale marquée : les enfants de personnes sans activité sont beaucoup plus souvent en retard à l’école primaire (34,1%) que les enfants de cadres (4,4%).

    Les recommandations de la Cour
    Le système scolaire français est resté fondamentalement inchangé depuis des décennies, alors même que ses objectifs ont évolué : ainsi, la définition de l’activité des enseignants a été fixée en 1950, quand le taux de bacheliers était de 5%, et le système reste très majoritairement géré par le haut, alors que la difficulté scolaire ne peut être connue et traitée qu’à la base.
    Les recommandations de la Cour visent à promouvoir une nouvelle organisation du système scolaire, en tirant toutes les conséquences de la décision fondamentale qu’a prise la Nation en se fixant, dans la loi pour l’avenir de l’école de 2005, l’objectif d’atteindre la réussite de tous les élèves.

    Le système scolaire doit passer d’une logique de gestion par une offre scolaire uniforme – qui est inefficace, qui l’épuise financièrement et qui est contraire à l’égalité des chances -, à une logique de gestion par la demande scolaire, c’est-à-dire fondée de façon prioritaire sur la prise en compte des besoins très différents des élèves.

    La Cour recommande, en premier lieu, d’évaluer les besoins d’accompagnement personnalisé des élèves, qu’ils soient pris en charge dans le cadre de l’enseignement habituel ou par des aides supplémentaires. Ces besoins ne sont actuellement pas mesurés par le système scolaire : ce critère doit désormais être pris en compte pour fixer les moyens affectés aux établissements ; il doit également permettre de renforcer le niveau où commence à se constituer la difficulté scolaire, c’est-à-dire l’école primaire.

    En outre, le système scolaire doit arbitrer entre les moyens disponibles, non seulement en ne finançant plus des pratiques dont l’inefficacité est avérée – telles que, par exemple, le redoublement -, mais également en procédant à une forte différenciation selon les établissements, tout en respectant la garantie fondamentale, donnée à tous les élèves, qu’ils atteindront le socle commun de connaissances et de compétences défini par la loi.

    Par ailleurs, le système scolaire ne pourra progresser qu’avec les enseignants et les responsables d’établissement, d’autant plus qu’ils en subissent aujourd’hui les contraintes. C’est aux acteurs directs du système scolaire, et non à des échelons administratifs plus ou moins éloignés, que la responsabilité doit être donnée de procéder aux arbitrages nécessaires, en fonction des besoins des élèves, entre les heures de cours, les dispositifs de soutien, les heures consacrées au suivi ou à la méthodologie, etc. : la Cour recommande que la communauté éducative – c’est-à-dire les responsables d’établissement et les enseignants – soit désormais chargée de la répartition de l’ensemble des moyens d’enseignement affectés à l’établissement.

    La contrepartie nécessaire de l’autonomie est l’évaluation : la Cour recommande d’engager une évaluation systématique du coût et de l’efficacité des dispositifs éducatifs et des établissements, que le système scolaire ignore très largement aujourd’hui, ce qui nuit directement à son efficacité.

    Enfin, pour les établissements les plus confrontés à la difficulté et à l’échec scolaire, il est nécessaire de garantir des moyens exceptionnellement renforcés et inscrits dans des contrats à long terme, ainsi que la stabilité des équipes éducatives, notamment en systématisant l’affectation sur ces postes difficiles d’enseignants particulièrement formés et expérimentés.

    Consulter le rapport intégral sur www.cccomptes.fr