Auteur/autrice : Sébastien Verbert

  • L’iPad, un outil compensatoire des troubles d’apprentissage ?

    L’iPad, un outil compensatoire des troubles d’apprentissage ?

    Sommetipadart3_110515Tout le monde est un génie Mais si vous jugez un poisson sur ses capacités à grimper à un arbre, il passera sa vie à croire qu’il est stupide – Albert Einstein

    L’iPad permet de poser la question : rééducation ou réadaptation ?

    Cette tablette possède nativement de nombreuses fonctions qui permettent « l’accessibilité » au plus grand nombre. C’est surement l’une des raisons pour laquelle ces tablettes fleurissent entre les mains de nos élèves qui sont en demande particulière.

    L’iPad permet la « substitution ». Il permet donc de béquiller l’apprenant pour l’aider à l’écriture ou à la lecture. Pour réaliser cette aide, il ne faut pas simplement outiller l’élève et l’enseignant. Il faut que cette tablette fasse partie d’un plan de réflexion, où l’outil a été convoqué pour répondre à une demande.

    Une formation du couple enseignant-apprenant est donc nécessaire pour lui permettre d’optimiser leur utilisation de cette béquille.

    L’outil n’est ni inné, ni immédiat, comme certains le prétendent ou le laissent sous entendre. Certes, il est ergonomique, mais cela demande aide et formation.

    Lors de mes précédents posts, j’ai déjà présenté l’équipe gagnante autour de l’outil choisi : Alice vous fera découvrir sa vision, celle de son ergothérapeute, mais aussi celle de sa maman. Ce reportage déjà en ligne date un peu à présent, mais illustre le questionnement évoqué durant cet atelier.

    Regards croisés :
    . du côté élève

    . du coté des parents

    Ces dernières années marquent une avancée pertinente du coté de la dictée vocale qui fait un très grand pas en avant, en devenant natif dans les derniers iOS.

    En salle de classe, il est important de réadapter l’apprenant avant de le rééduquer. Le rendre autonome est la mission principale, surtout dans les classes ou les élèves sont en inclusion. Je pense particulièrement aux enseignants qui accueillent ces élèves. Ils doivent donc gérer un cours à multiples vitesses et multi-compétences.

    Voici quelques éléments mis en avant par les orthophonistes, préconisant l’iPad :

    • Activer la synthèse vocale ( à noter que la vitesse est réglable)
    • Activer la dictée vocale (selon l’âge et l’intelligibilité de chacun)
    • Activer la prédiction automatique
    • Désactiver le correcteur automatique (cela noie l’enfant dans trop d’informations)
    • Installer les claviers nécessaires (à noter qu’il existe à présent des claviers qui permettent d’écrire à la main, via un stylet)
    • Enlever les « irritants» ( alarme, notifications…)
    • Contrôler les restrictions
    • Organiser les dossiers, des photos, des répertoires : l’iPad doit rester un iPad de travail. La 1ère page doit conserver uniquement les applications de travail

    Ce professionnel attire l’attention sur le multitâche qu’il faut surveiller. Cela peut avoir tendance à diluer la tâche principale de l’élève dans une multitude de micro-tâches sous-jacentes.

    Pour ma part, je pense que l’usage d’un MDM (Mobile Divice Manager), ou autre application dédiée peut palier à ce problème.

    Personnellement, j’utilise donc Casper Focus pour régler cette problématique.

    Pour aller plus loin, je vous conseille d’aller explorer les pistes suivantes :

    • Opendyslexie : un navigateur dédié aux Dys
    • iBooks: permet également de faire fonctionner directement le lecteur de synthèse vocale pour un pdf issu du net.
    • IWordQ : application dédiée (mais je vous conseille d’enlever le correcteur intrinsèque au risque de voir 2 correcteurs othographiques se disputer la correction)
    • Aller jeter un coup d’oeil également du coté de : IAwriter et app Writer qui méritent le détour et les quelques euros demandés, je pense.
    • N’oublions pas également le monde des cartes heuristiques qui peuvent être une alternative (pour tous) d’une prise de note ou d’une rédaction intégrale.

     

    Enfin, les orthophonistes préconisent ces petits « plus » qui donnent plus de confort comme le stylet, le clavier et les oreillettes.

    Ainsi l’iPad peut être un outil pertinent pour équiper nos élèves qui en ont le plus grand besoin, sans les stigmatiser avec un ordinateur encombrant sur la table de l’élève, lent à se mettre en action, non endurant en batterie…

    Un dossier plus détaillé est en cours d’élaboration au sein d’une classe en Ulis et ne manquera de compléter ce premier retour.

    Tous les articles de Sébastien sur le Sommet de l’iPad édition 2015 sont ici

  • Sommet de l’iPad, comment rendre compte d’une première journée riche et variée ?

    Sommet de l’iPad, comment rendre compte d’une première journée riche et variée ?

    Entre les défis éducatifs, en passant par les élèves à besoins particuliers en finissant par les paroles d’élèves, comment rendre compte d’une journée pleine d’idées et de remue-ménage intellectuel ?

    Je me lance dans un récit non-exhaustif de cette journée.

    Je me dédouane tout de suite de mes oublis, en vous livrant le hashtag de cette manifestation, vous y trouverez un grand nombre de supports de présentation proposés : #ipad15 @sommetipad.

    Le défi de ces 2 jours reste toujours la « Gestion de classe ».

    La technologie n’est toujours abordée qu’après les défis pédagogiques, mais nous pouvons noter 3 des 40 avantages mis en avant lors de l’ouverture de Séances : apprendre, motivation, innovation. Pour ma part, je ne retiendrai que ceux là.

    Mais pour arriver à cela, il a fallu passer par un cheminement d’apprentissage de la part des enseignants. Ici, tous sont unanimes pour dire que le changement ne se déclare pas, il se prépare, il s’induit, il s’épanouit entre les pavés des réfractaires.

    M. Ron Canuel présentait son discours de la façon suivante :
    « Vous aimez le statu Quo »
    « Vous détestez le changement en Education »
    « Mes intérêts passent avant les étudiants »
    « La technologie oui, mais pas dans les écoles »

    Voici les 4 fantastiques qui vont tenter de vous freiner dans vos innovations. D’ailleurs ici, ils mettent en place un statut des « agents de la transformation ». A réfléchir pour nous outre-Atlantique pour faire avancer nos projets et nos grandes idées. Ce concept me séduit pleinement et me ravit.

    A quand des « agents de la transformation » en France ?

    « Pour engendrer un changement véritable et le succès, il faut commencer par s’occuper des obstacles au lieu de proposer des solutions ». Les technologies en éducation ne peuvent être des solutions si les obstacles ne sont pas connus et identifiés en tant que tels.

    Les « grands » sont cités pour tenter de nous rassurer : Einstein, Darwin, Hubble … Il nous faut fournir des preuves irréfutables du bien fondé de nos affirmations. Les pionniers de l’innovation ont un travail de labour en profondeur avant de semer les graines de leurs idées.

    En effet, les technologies en classe suscitent la « déréglementation » , et les systèmes éducatifs ont horreur de l’incertitude. Il en découle du stress à tous les niveaux.

    Pour les élèves, pour les parents, pour les enseignants et pour l’institution. Le changement ne peut être que progressif. Les grands discours révolutionnaires n’ont pas d’âge. Plusieurs exemples présentés montrent que les discours du passé sur le changement en éducations n’ont pas d’âge.

    Tous les établissements sont cependant unanimes pour affirmer qu’il faut :

    • écouter les besoins des enseignants avant de proposer une solution à des problèmes que les enseignants n’ont pas !
    • Former ET équiper les enseignants AVANT les élèves
    • Vérifier l’environnement dans lequel on implante ces technologies
    • 3 ans pour atteindre l’optimum du projet
    • La pédagogie de la classe inversée est pratiquement toujours abordée dans les 3 premières années (aboutissement naturel ?)
    • Accompagner des équipes à long terme (enseignants et élèves : Escouade iPad , l’équivalent de notre iPad Genius Bar. ). Il Nécessite des formations sur du long terme

    Un point revient très régulièrement dans les discours : avec l’iPad on devient dépendant à « créer de la fierté »: fier de travailler ?
    Voila un point qui parait fort encourageant à se remettre en mémoire quand la piste des innovations semble disparaitre dans les méandres des difficultés.

     

    Dans la suite des publications, je tenterai de vous faire une liste des applications incontournables selon Corinne Gilbert, ainsi que les propositions d’une orthophoniste spécialisée dans l’usage de l’iPad avec ses élèves Dys…

    A suivre dans les prochains épisodes sur le Sommet de l’iPad par Sébastien Verbert

    Tous les articles de Sébastien sur le Sommet de l’iPad édition 2015 sont ici

  • En direct du Sommet de l’iPad : pourquoi mettre en place une Webradio en classe ?

    En direct du Sommet de l’iPad : pourquoi mettre en place une Webradio en classe ?

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    Quel constat ? Pourquoi cet atelier ?

    Ces dernières années ont été marquées pour moi, par le constat d’un manque d’intérêt réel dans les phases de production d’écrit et une passivité croissante face à l’implication à l’oral. Ces observations m’avaient déjà poussé à accélérer les expérimentations via tablettes dans ce sens.

    L’implication en classe via tablette est actuellement une réussite (Un peu moins de 300 iPads actuellement, sont au service de nos chères têtes blondes).

    Les élèves se montrent plus investis dans les productions à réaliser, mais une ombre reste à mon tableau: Le manque de motivation face au volontariat de la prise de parole en classe. On dit communément que nos élèves sont plus à l’aise en classe, ce qui est le cas pour des prises de paroles inopinées, cependant, pour la prise de parole volontaire constructive, c’est une autre histoire !

    J’ai donc cherché à développer la prise de confiance en soi et la prise de parole volontaire durant les dernières semaines de cours par l’expérimentation suivante et la mise au point de ces techniques durant les semaines de vacances.

    Deux idées ont germé dans mon esprit (toujours très encombré d’une multitude de projets)

    • La webradio
    • La WebTv

    Mais pourquoi une WebRadio en 2015, où la culture de l’image est partout ?

    J’ai réalisé une WebTv. Cependant, les inconvénients ont vite limité les avancées pédagogiques :
    Droit à l’image et droit de l’image
    « Je regarde la video de mon copain ou de ma copine parce qu’il est sympa, ou elle est trop belle.. ». Nous sommes alors loin des objectifs d’apprentissage.

    A l’inverse, la radio parait immédiatement plus pertinente et demande très peu de matériel à mettre en place, rassurons-nous. La problématique de cette expérimentation est essentiellement pédagogique et didactique. Les problèmes de droits sont moins nombreux… L’iPad se suffit à lui même. Le reste n’est que paramétrage et enrichissement.

    Pourquoi et comment réaliser cela ?

    Les situations pédagogiques déjà réalisées ont été diverses et variées :

    . le résumé de notions (objectif : optimiser la mémorisation par une forme auditive en plus de la forme visuelle)
    . la présentation d’une recherche effectuée
    . des mises en commun
    . des productions réalisées dans le cadre des enseignements réalisé en « classe inversée»

    Ces nombreux essais me procurent de nombreux retours à présenter, ici au sommet de l’iPad et du numérique.

    Les observations sont surprenantes :

    – 9 élèves sur 10 appréhendent ce passage à l’oral, d’autant plus si l’exercice se fait devant ses camarades et souhaitent lire leurs productions écrites à l’oral.

    – 4 élèves sur 5 réalisent cette tâche avec une préparation écrite préalable. (« Tiens, ils veulent écrire mes élèves…? oui, mais pour un besoin qui leur ai interne »)

    Nos jeunes apprenants de collège et lycée n’apprécient globalement pas les phases écrites dans les productions habituellement demandées. Ici, paradoxalement, ils s’imposent généralement une phase de rédaction exhaustive avant le passage à l’oral.

    Je suis, à mon avis, partiellement responsable de cet état de fait. Moi-même, j’impose très souvent une phase écrite avant toutes autres formes de productions, ma propre formation influence mes pratiques.

    Interrogeons nous sur nos propres pratiques avant de les imposer à nos élèves…

    Par l’usage de notre radio, baptisée « svt’expliquer » (jeux de mot à réinventer pour les professeurs d’histoire géographie !), voici les objectifs fixés pour cette nouvelle année, de ces outils pédagogiques.

    Maîtrise de la langue orale (mais aussi écrite)

    L’expression orale n’est pas facile à maîtriser par nos élè Se faire comprendre par d’autres, en réaliser des phrases simples et explicites qui se suffisent à elles mêmes.
    Parler avec un micro impose d’autres règles : articuler, parler distinctement, se tenir bien en face du micro (donc bien droit)

    Critique de l’information diffusée dans les médias

    S’accaparer une information, vérifier sa véracité ne sont pas des tâches évidentes pour les élèves « C’est juste, Monsieur, je l’ai trouvé sur internet ! »

    A l’inverse, le constat est plus facile à faire assimiler aux élèves, quand ce sont eux, qui diffusent une information :

    . Développement de l’esprit critique et scientifique, du point précédent, naît l’esprit critique dans l’esprit de l’élève, la nécessité de vérifier l’information scientifique fait alors son apparition au sein de nos petites têtes blondes. Cela renforce davantage le poids et l’intérêt de l’expérience.

    . Développement de l’autonomie

    Par cet exercice, l’élève est mis en perspective face à une tâche finale (complexe). Pour réaliser cette dernière, l’élève se découvre au cours de sa réalisation les tâches sous-jacentes nécessaires au préalable pour réaliser la tâche finale

    . Maîtrise des TIC

    Même si les outils décrits et utilisés sont relativement simples d’emploi, la réalisation d’un podcast audio nécessite quelques outils. (Evaluation de nombreuses compétences du B2i est ici possible)

    . Respect et écoute de l’autre

    Dans les aspects sociaux abordés lors de la réalisation de nos différentes émissions, 2 facettes sociales ont été particulièrement intéressantes ; la nécessité de faire silence pour réaliser l’enregistrement des autres équipe ; l’écoute des autres groupes qui ont réalisé une tâche identique ou différente à celle réalisée par l’individu. Certains sujets ont été écoutés jusqu’à une centaine de fois.

    . Mémorisation

    Une dernière phase reste à évaluer de façon rigoureuse : la mémorisation à court et à long terme des notions ou compétences développées par la réalisation de ces émissions de radio.

     

    Cependant, le tableau précédemment brossé possède quelques revers…

    Une travail de préparation important est nécessaire afin de faire appréhender cette démarche par les élèves. Ce type de démarche « différente » est souvent perçu comme ludique avant tout.

    De plus, une réelle culture numérique manque à nos élèves qui prélèvent sans compter et ne vérifient pas l’information omniprésente sur le net.

    Nous avons beaucoup encore à faire de ce côté afin d’aider à la constructions des citoyens responsables de demain, d’autant plus que ces derniers ont déjà, pour une grande majorité, une identité numérique pas toujours maîtrisée (réseaux sociaux entre autres).

    Personnellement, je ne pense pas qu’il faille diaboliser ces derniers qui sont omniprésents dans la vie de nos élèves. Au contraire, utilisons leurs propres réseaux et systèmes de partage de l’information pour les aider à construire compétences et notions abordées.

    La webradio précédemment évoquée est parfaitement compatible avec les réseaux sociaux les plus connus. Ainsi, on retrouve sur les réseaux sociaux des élèves la promotion de leurs (propres) productions. Une forme de fierté face à leurs productions…

    Ps: n’oubliez pas de faire remplir une charte d’autorisation par vos parents d’élèves pour réaliser ce type de production (souvent mise en annexe des documents remis aux parents en début d’année)

    Comment faire cela techniquement ?

    Nous pouvons utiliser deux applications pour réaliser cette tâche

    • GarageBand : parfait pour faire l’enregistrement et le montage et de plus gratuit.
    • Auria : Un Must si on veut aller plus loin et réaliser du multipostes : C’est à dire enregistrer chaque élève pour évaluer la pertinence de chacun au delà du travail du groupe.
    • Soundcloud : mon hébergeur de son que j’ai choisi car simple pour mes élèves, connu d’eux-mêmes et gratuit.

    Si on souhaite pousser plus loin la qualité de ce projet, on peut bien sûr connecter un (voir plusieurs) micro(s) USB plus qualitatif(s) que celui intégré via l’adaptateur USB (dédié à la photo théoriquement). Mon choix s’est portée sur une carte son paramétrée pour faire de la radio pédagogique: spécialement dédiée. A découvrir dans un prochain article…

    Retrouver un exemple concret d’exploitation en cours sur https://soundcloud.com/svt-expliquer. Mes élèves vous feront découvrir quelques exemples… mais aussi un entretien avec une véritable journaliste pour nous faire avancer sur la conception d’article. Enfin, écouter l’émission de radio !

    A bientôt sur les bonnes ondes… !

    Tous les articles de Sébastien sur le Sommet de l’iPad édition 2015 sont ici

  • Ouvrons nos esprits par nos oreilles : 3ème édition du Sommet de l’iPad à Montréal !

    Ouvrons nos esprits par nos oreilles : 3ème édition du Sommet de l’iPad à Montréal !

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    Un évènement couvert par Ludomag.com et son correspondant, Sébastien Verbert.

    Cette année, le Sommet réunira des conférenciers et des participants qui échangeront à la fois sur l’iPad et sur les autres technologies de plus en plus présentes dans les salles de classe du monde entier.

    Comment intégrer les technologies en éducation? Quelles sont les stratégies les plus efficaces? Quels sont les défis rencontrés et comment y faire face? Quelles sont les expériences qui ont particulièrement bien fonctionné? Quelles sont les applications les plus efficaces? Quels sont les meilleurs usages? Comment amener les élèves à mieux lire ou écrire avec les technologies? Comment responsabiliser nos apprenants?

    C’est à cet ensemble de questions – et à bien d’autres – que l’on tentera de répondre lors de cet événement annuel auquel participent déjà des milliers d’enseignants, de praticiens, de conseillers pédagogiques et de chercheurs. Parallèlement à ce Sommet, aura lieu le 2e Colloque scientifique international en éducation qui réunira principalement des chercheurs de divers pays.

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    C’est sur une thématique très décalée que je vais intervenir cette année :

     

    Les compétences de l’oral grâce à l’iPad…

     

    Ces dernières années ont été marquées pour moi, par le constat d’un manque d’intérêt réel dans les phases de production d’écrit et une passivité croissante face à l’implication à l’oral. Ces observations m’avaient déjà poussé à accélérer les expérimentations via tablettes dans ce sens. Les résultats indiquent actuellement que les élèves se montrent plus investis dans les productions à réaliser, mais une ombre reste au tableau :

    le manque de motivation face au volontariat de la prise de parole en classe.

    Lors de cet atelier, vous découvrirez (et participerez) à la réalisation d’une réelle émission de radio, nous y découvrirons les objectifs pédagogiques atteints par la réalisation de ce type de production obtenue à partir d’un iPad, en situation d’apprentissage au sein de la classe.

    Nous détaillerons donc rapidement la technique utilisée, nous nous attarderons sur la construction de la plus-value pédagogique mise en évidence ici, ainsi que les objectifs visés directement, mais aussi indirectement en comparant quelques productions d’élèves déjà en ligne.
    Une émission de radio à vivre en direct du sommet pour rendre-compte, comprendre et apprendre.

    Le programme complet est très riche, les conférenciers sont connus et reconnus pour leurs actions. Encore une expérience passionnante en perspective, que je ne manquerai pas de suivre pour vous.

     

    Enfin, je tiens à remercier mes partenaires extérieurs qui m’accompagnent dans ma démarche :

     

    • La Mutuelle Saint-Christophe, mon fidèle partenaire : http://www.msc-assurance.fr « Assureur et plus encore», un slogan mais surtout une réalité !
    • Econocom : Partenaire technique et financier
    • Terre de Son à Lille : LE partenaire pour toutes les questions techniques liées au son.
    • Le Secrétariat Général de l’enseignement catholique, pour son soutien et son dynamisme, incarné par Françoise Maine.

    Plus d’infos :

    https://www.youtube.com/et http://sommetipad.ca/fr/pages/programme

  • Tablettes à l’école : les clefs de la réussite

    Tablettes à l’école : les clefs de la réussite

    Je suis forcement influencé par mon propre déploiement, mais les clefs semblent converger vers les quelques points stratégiques.

    Une volonté face à un constat

    Nous sommes d’accord que l’outil ne modifie pas la pédagogie, mais c’est l’outil qui vient seconder la pédagogie mise en place dans l’établissement.

    Le premier point est donc la source même du changement : la nécessité de faire évoluer notre système éducatif pour le mettre plus à l’écoute de nos élèves, afin que ces derniers y trouvent plus naturellement leur place. Le rapport Pisa, comme d’autres, pointe la nécessité de faire évoluer notre façon d’enseigner.

    Les élèves eux-mêmes, l’expriment souvent : « On veut résoudre des vrais problèmes et faire des vraies choses ».
    Ce premier point serait donc le terrain favorable à une mise en place.

    Une formation adéquate

    Pas de changement sans éducation. Cela s’applique également aux enseignants.

    Verbert1_200514La formation doit être d’abord technique pour rassurer ces derniers. Les conférenciers ont tous mentionné des temps de formations plus ou moins longs pour leurs enseignants, mais ces temps en amont sont nécessaires pour les mettre en confiance. De nombreux retours d’expériences montrent que les enseignants auront à gérer eux-mêmes les problèmes techniques en classe.

    La formation doit être pédagogique puis didactique pour permettre aux enseignants de saisir les enjeux de ces technologies éducatives. L’objectif est de montrer que l’outil ne changera pas les problématiques rencontrées, s’ils ne sont pas accompagnés d’un changement de pratiques. Les formations techniques ne sont que la partie visible du changement à amorcer. Le paradigme enseignant est parfois bousculé par l’usage de l’iPad.

    Reste, ce que nombre d’entre eux ont nommé, le défi de la gestion de classe.

    La position physique de l’enseignant change par sa mobilité accrue par le biais du « sans fil ». L’écran ne faisant plus « écran » face à l’élève. L’enseignant est plus naturellement poussé à aller au contact direct de l’élève. Sa position « géographique » change donc, ce que j’avais précédemment nommé « le pouvoir de la craie », s’évanouit au profit d’une position plus centrée sur la médiation des savoirs qui circulent dans la classe.

    Un accompagnement de chaque instant

    Très peu de structure représentée à ce Sommet ont déployé seule leur dispositif. Toutes les équipes éducatives se sont appuyées sur des partenaires qui semblent ici très nombreux. Pour notre part, en France, nous avons quelques revendeurs agréés qui ont cette expertise technique du monde de l’éducation.

    A l’inverse des situations déjà rencontrées dans nos régions, la question du WIFI semble peu proéminente et problématique. Aucune étude à l’heure d’aujourd’hui, ne peut montrer une action de ces ondes sur notre santé… Cependant, une infrastructure raisonnée et expliquée aux parents, comme aux enseignants, semble être un premier pas vers le dialogue sur ce sujet.

    Enfin, les déploiements du coté technique ne sont pas ou très peu évoqués lors de ce sommet. Les partenaires choisis semblent remplir admirablement cette tâche.

    Les parents

    Rien de durable ne se produit sans le soutien des parents.

    Nombreux établissements ont été poussés par les parents d’élèves, ou par l’image que dégage un établissement qui utilise ces technologies. Les parents sont l’intermédiaire privilégié pour faire vivre un virage dans un établissement. Il nous faut leur accord et leur soutien pour opérer également à la maison, l’éducation numérique abordée à l’école.

    Enfin, ce n’est pas tant la technologie qui fait vitrine pour l’établissement, mais le fait que l’établissement ose innover et remettre en question ses pratiques pour faire avancer ses étudiants.

    Pratiques créatives

    Verbert3_200514Les pratiques créatives, sont sur le Sommet, selon moi, monnaie courante. C’est une véritable foire aux bonnes idées !

    Une pratique créative met l’élève acteur d’une production. Il ne complète pas un document existant, ne réalise pas une recherche sur Internet ou à partir d’un livre numérique. L’élève crée une action originale, c’est à dire, qui lui est propre. L’élève produit donc cette action, organisée par l’enseignant et sous son contrôle. Cependant, chaque élève reconnait sa propre production. Ces méthodes apportent une réelle plus-value affective entre l’apprenant et l’apprentissage, gage d’une mémorisation plus efficace.

    Par exemple, l’élève enregistre une video explicative de son action réalisée.

    C’est essentiellement les pratiques créatives que les élèves semblent apprécier dans leurs travaux numériques.
    Cependant, ne perdons pas de vue qu’une pratique créatrive n’est pas forcément innovante, dans le modèle SAMR, précédemment évoqué.

    Pratiques innovantes

    Une pratique innovante, quant à elle, met en oeuvre des actions que l’on ne pratiquait pas ou peu avant. Nombreux sont les exemples parmi les collègues qui mettent en place des « serious games » au sein de leurs cours. Contrairement à l’idée préconçue, il ne faut pas rechercher l’application qui va créer le serious games. C’est la pédagogie de l’enseignant qui dicte une règle de jeux, dans laquelle les élèves s’engagent.
    Ces actions ont été observées en Francais, en Histoire-Géographie, en Maths.

    Je prendrai cette dernière matière pour illustrer mes propos. La découverte de la géométrie dans l’espace par des exercices de pavage (en 6eme par exemple), mais via le jeu, bien connu de nos jeunes élèves: MineCraft (le lego des temps modernes). Un film sur iMovie, peut alors relater les découvertes faites par le biais de ce jeu par exemple.

    Des élèves en décrochage scolaire semblent investis dans ce type d’exercices.

    A l’inverse, les élèves très (trop?) scolaires semblent perdus par ces pratiques, car ne s’y retrouvent pas dans leurs propres systèmes d’apprentissage.
    Nous demandons à nos élèves d’être originaux et créatifs dans leurs productions, mais le sommes nous nous-même? Sommes-nous seulement prêts à l’être? Ce n’est pas ici la technique ou les applications qui sont mises en avant mais l’originalité de la pratique enseignante.

    Je ne pense pas que ce type de production soit à mettre en place systématiquement, mais quand cela s’y prête, cela contribue à préparer nos jeunes élèves à s’ouvrir à d’autres façons de travailler et d’évoluer. (indispensable pour la suite de leurs études)
    Essayons avant d’émettre un jugement …

    Pratiques participatives ou collaboratives

    Ce dernier point dans cette série est peut-être le plus complexe à mettre en oeuvre techniquement. Les pratiques collaboratives en classe nécessitent en amont une réflexion technique. Sans aller très loin, les pratiques exposées sont souvent simplement basées sur des lieux de partages accessibles à tous : Dropbox, youtube… La technique ne semble jamais limitante dans ces pratiques: un seul mot d’ordre :

    « Je travaille d’abord pour moi, j’enrichis les autres et ces derniers m’enrichissent ».

    La plateforme ou la zone de dépôt de document est donc le point central de la classe. Sans aller forcement solliciter une connexion internet, l’iPad de l’enseignant peut être ce point central. Les élèves y puisent les ressources mises à disposition puis y déposent leurs réalisations.

    Les clefs plus complexes à trouver


    – Les éditeurs de manuels scolaires

    Ces retours ne sont cependant pas idylliques. Les manuels scolaires ne semblent pas actuellement répondre aux attentes des enseignants. Tous semblent affirmer que l’édition n’a pas encore pris son envol vers le numérique.

    Un éditeur canadien semble cependant décidé à prendre un virage vers le numérique. Les éditions « Grand Duc », présents sur le salon dans les lieux des exposants, propose des manuels scolaires de qualité qui allient à la fois du contenu et une interaction via des applications tierces ou du contenu enrichi. A quand de telles éditions en France ?

    Les livres numérisés sont pour l’instant une réponse intéressante en terme de poids et de facilité pour jongler entre les manuels mais n’incitent pas à l’ouverture vers l’extérieur.

    – Les problèmes techniques

    Selon une étude de nos collègues Suisses sur le sujet, un enseignant qui utilise cette technologie avec de jeunes élèves sera confronté, dans les 3 premières minutes, à un problème technique, qui sera réglé en moins d’une minute.
    C’est tout d’abord ces questions qui effraient les enseignants. Cela est compréhensible. Nous ne sommes pas techniciens et nous ne souhaitons pas l’être non-plus. Les enseignants qui semblent les plus rassurés par ces méthodes d’enseignement sont les professeurs qui ne sont pas technophiles. Les problèmes techniques trouvent des solutions toujours très rapidement ce qui est, par contre, très rassurant.

    Il n’y a donc pas de recette miracle ou d’assurance réussite. Cependant, avec une réflexion menée avec des personnes habituées à ces pratiques, il est alors possible d’optimiser nos chances de réussite. Ces quelques clefs récoltées à travers les différentes conférences, j’espère, vous permettront de découvrir la pertinence de cet outil.

    Je reste à présent ouvert à toutes questions qui puissent faire avancer nos projets communs.

  • Retours « à chaud » du Sommet de l’iPad à Montréal : pédagogie générale

    Retours « à chaud » du Sommet de l’iPad à Montréal : pédagogie générale

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    Deux éléments me viennent immédiatement à l’esprit, avant de consulter mes notes durant la douzaine de conférences auxquelles j’ai assisté :

    Une communauté très active

    Environ 60 000 iPads sont sur le territoire Canadien.

    La communauté des utilisateurs éducatifs, ainsi que les personnes ressources : informaticiens, conseillers TIC (Très nombreux et très efficaces) se connaissent. Chaque découverte, chaque essai est très vite partagé. Cette logique de partage est naturel, par conséquent, ils apprennent très vite et très efficacement. Les résultats sont publiés et donc partagés : ainsi, nos « hôtes », Thierry Karsenti et Aurélien Fievez, ont publié un livre et un rapport très pertinent. Ce dernier est sans parti pris. Les faits sont basés sur une étude récemment réalisée.

    « Nous avons également questionné les enseignants sur les défis que comportait lusage quotidien de la tablette tactile en classe. Tout comme les élèves, ils ont été très nombreux à souligner que la tablette constituait avant tout une source de distraction majeure pour les élèves. Les difficultés pour les élèves à produire des longs textes ont aussi été mentionnées par plusieurs enseignants, tout comme les défis inhérents à la gestion des travaux scolaires.

    Comme les élèves, plusieurs enseignants ont souligné les problèmes de certains manuels scolaires, notamment ceux où les élèves devaient tous, en même temps, être connectés à Internet pour y avoir accès. Enfin, quelques-un ont même indiqué que cela pouvait avoir chez certains élèves un impact négatif sur leur réussite scolaire ».

    Ces mots ne sont pas ceux que j’attendais de l’auteur d’un tel sommet, mais les faits qui suivent ces constats, sont sans appel :

    « Nos résultats montrent que les avantages dépassent les défis rencontrés ». Ainsi, le ton est donné dès l’ouverture de ce sommet par la présentation de cet ouvrage.

    Des réactions rapides

    Sur les deux jours de sommets des centaines de tweets se sont échangés. Ici, les personnes ne s’échangent aucune carte de visite, on se tweete !

    Dans les prochains jours, je vous proposerai une sélection de ces tweets pour ceux qui n’ont pas accès à ces derniers qui mettent en avant quelques partages très pertinents. Ainsi, des dizaines d’iPads ou d’ordinateurs dans la salle sont sur twitter à chaque instant. Chacun réagit de manière constructive pour compléter le discours entendu, vérifier, affiner les chiffres avancer ou illustrer le contenu. La communauté se révèle ainsi.

    De nombreuses personnes absentes suivent le congrès de cette façon également. Certains ici se rencontrent pour la première fois physiquement, entre deux conférences, pour mettre un visage sur un pseudo twitter déjà connu.

    La culture est réellement différente. Ce don naturel du partage explique, selon moi, une grande partie de leur avance pédagogique.

    La pédagogie, cœur du congrès

    On peut penser à la lecture du titre brut du sommet, que c’est une population de geek chevronnée qui va se rencontrer et se conforter dans leurs choix matériels. Il n’en est rien !… 80 % des conférences sont pédagogiques.

    Tous ici sont enseignants ou responsables de déploiement de tablettes et tous ont une idée en tête : quel est l’apport de cette technologie sur ma pédagogie ?

    Par contre, 100% des conférenciers ont apporté la preuve que l’outil sert leur pédagogie et qu’ils ne sont pas au service de l’outil.

    Le plus grand défi noté durant le discours d’ouverture de M. Karsenti est : « le défi de gestion de classe ».

    Il ne faut pas oublier l’adage qui a été le nôtre durant 2 jours : « une activité ennuyante reste ennuyante, même sur l’iPad ».

    En effet, il est normal de passer par la voie de la substitution avant d’aller s’aventurer, éventuellement sur la voie de l’innovation. Le modèle SAMR (de Ruben Puentedura) est très souvent cité ici, comme exemple de mise en place de l’iPad dans une classe :

    Une première phase dite “d’amélioration” se découpe en 2 parties :

    . La substitution :

    on ne fait que réutiliser ce que l’on a déjà, il n’y a pas de modification réelle

    Exemple : lipad ne sert qu’à visionner un support : lire un livre, consulter internet

    . L’augmentation :

    on change un outil par un autre, avec une amélioration qui devient fonctionnelle

    Exemple : lipad est utilisé avec pour sa fonction de géolocalisation sur Plan ou sur google-earth

    La seconde phase dite  de “transformation”  se découpe à son tour en 2 parties :

    . La modification :

    la technologie permet de repenser de façon significative l’action engagée.

    Exemple : liPad est utilisé pour faire de la géométrie dans lespace avec Google Sketch-up ou plus ludiquement avec MineCraft

    . La redéfinition :

    la technologie permet à présent de créer de nouvelles tâches qui avant étaient inconcevables.

    Réaliser un reportage vidéo ou un livre interactif à partager en quelques minutes. (iMovie, bookCreator)

    En Vidéo : http://linkis.com/ow.ly/r778o

    Nous sommes d’accord ici, pour dessiner la roue pédagogique de Type SAMR en y proposant quelques applications pour l’illustrer http://apple.ididactic.com/wp-content/uploads/2013/09/photo.png

     

    Le point de discorde que nous nous autorisons dans les ateliers est la liste des applications que l’iPad doit posséder pour réaliser les différentes phases de cette dernière.

    Cependant, même si cela n’est que du détail, il ne faut pas oublier que le centre d’intérêt de tout cela reste l’élève.

    Evitons que ces derniers ne se perdent dans une foule d’applications. Il est donc inconcevable qu’un iPad d’élève puisse posséder cette liste d’applications. A nous, enseignants, à faire une veille active et efficace pour proposer à nos élèves peu d’applications, mais pertinentes et qui peuvent se compléter. (Ce que l’on nomme, depuis le sommet de Boston, le « App smash », les applications se complètent les unes les autres, en s’enchainant afin de créer une production originale : dans mon article précédemment paru, ma proposition pédagogique illustre ce principe.

    La loi Pareto, nous met tous d’accord sur ce sujet : 80% du temps sur l’outil est consacré à 20% de ses applications.

    Enfin, les questions techniques sont très rares ici, voir quasi inexistantes.

    Par contre, le constat est le suivant : actuellement, durant la première minute de mise en activité des élèves, une question technique survient toujours. Elle dure en moyenne moins d’une minute. Ce qui est plus étonnant, c’est que les élèves interrogés par nos collègues, dans les différentes enquêtes qui sont présentées ici, ne semblent pas comprendre la question !!!

    Les élèves ne voient pas de problèmes techniques majeurs, cependant, ils notent que certaines applications sont « plates« , comme on dit ici (pas grand intérêt).

    Dans les paroles de Nancy Brousseau qui brosse l’école de ses rêves, elle part des deux constats suivants :

    –   les élèves souhaitent des « Vrais problèmes », par là, il faut entendre des problèmes de la vie courante, de la vie réelle et non « à quelle heure vont se croiser deux trains qui roulent à des vitesses différentes en partant à des heures, elles aussi différentes ! »

    –   les élèves souhaitent apprendre des choses « vraiment importantes », comme ils disent.

    Fort de ces deux jours de conférence, je pense que travailler avec les outils de leur quotidien est un déjà aller vers eux, dans leurs « vraies » réalités. Cela ne suffit évidement pas.

    «La folie, c’est de se comporter de la même manière et s’attendre à un résultat différent.»
    [ Albert Einstein ]

    Dans la suite de mes prises de notes, que je tenterai de partager, je m’attarderai sur les faits sur lesquels il faut se pencher pour faire évoluer nos pratiques afin de s’attendre à un résultat différent.

    La conclusion de cette première journée, que j’ai entièrement consacrée à la pédagogie générale, sera pour moi que cet outil possède un immense potentiel mais que c’est ce que l’enseignant amène à faire à ces élèves qui fait la différence.

    Cependant, cet outil exacerbe les différences de pratique entre les enseignants : ces derniers qui ont quelques difficultés à se questionner sur leurs pratiques ont encore plus de problèmes à s’emparer efficacement de l’iPad. La phase de transformation de la pratique est alors peu souvent atteinte. Soyons attentifs à chacun, afin de réfléchir ensemble et de ne laisser personne de bonne volonté sur le chemin.

     

  • L’iPad, catalyseur d’intelligence collective : un apprentissage individuel pour un enrichissement collectif

    L’iPad, catalyseur d’intelligence collective : un apprentissage individuel pour un enrichissement collectif

    Retour du Sommet de l’iPad à Montréal les 1er et 02 mai

    SommetiPad_2emeart_020514

    La production finale n’est plus le seul objectif pour l’élève ni pour l’enseignant. Une métacognition sur l’apprentissage devient plus évidente à mettre en place pour l’enseignant et donc plus simple à utiliser par les élèves les plus jeunes comme par les plus expérimentés.

    Des stratégies pédagogiques doivent être mises en place au préalable pour réaliser ce type d’activité. Grâce à l’outil, qui nous affranchit d’un certain nombre de contraintes matérielles, une nouvelle réflexion s’engage alors pour l’enseignant, qui peut proposer des activités qui ne sont limitées que par son imagination et sa pertinence pédagogique.

    A travers l’atelier que j’ai proposé lors du Sommet de l’iPad, nous allons vivre concrètement 55 minutes de cours, pour s’immerger dans une pratique réelle d’enseignement. Un court extrait illustré a été réalisé par l’APEL. Il a été mis en ligne sur leur site, lors du N° 500 de Famille éducation.

    Mise en perspective

    Rien ne change fondamentalement dans les objectifs finaux à proposer aux élèves. Les notions et les compétences sont celles du bulletin officiel.
    Le seul « grand » changement, c’est qu’il ne faut pas raisonner comme avant, dans le sens où, l’outil que j’utilise, ne me limite ni le mode d’expression, ni l’imagination.

    Cette « non-limitation » est paradoxalement souvent problématique car nous, moi le premier, n’avons pas été formés avec celui-ci initialement. Les jeunes enseignants, comme les plus aguerris sont logés à la même enseigne. Il est faux de penser que les collègues nouvellement décorés du titre d’enseignant sont mieux armés face à ce problème.
    N’oublions pas ce nouvel adage face à ces technologies « les vieux profs n’ont pas d’âge ».

    L’expérience montre que la pratique de ces formes d’enseignement ne relève pas de l’âge de l’enseignant, mais de sa volonté à s’interroger et à remettre en questions ses certitudes et habitudes.

    Conception d’un cours via tablette

    Une fois les prérequis en tête, la conception du cours via tablette peut commencer (après avoir vérifié que cette technologie apporte une réelle plus-value à la tâche).
    Souvent, on observe des transferts de cours réalisés précédemment, où la tablette ne fait qu’un artifice supplémentaire.

    Soyons honnête, même si l’effet nouveau apporte un surcroît de motivation à la mise à l’action de la part de l’élève, ce temps est éphémère et disparait à la longue.

    Si l’iPad est allumé sur la table, c’est qu’il va donc apporter une compétence complémentaire.

    Dans la(les) situation(s) suivante(s), je vais aborder à mon sens deux compétences :
    –    Choisir le mode d’expression qui semble le plus pertinent face à une tâche proposée
    –    Mutualiser les productions pour que chacun puisse y trouver une façon différente de la sienne pour démontrer

    Les documents utilisés en classe

    un exemple de 6ème :
    . La notion visée est la pollinisation de fleurs (BO 6eme – SVT). Nous allons donc chercher l’un des plus grands scientifiques sur le sujet : M. Bernard de Jussieu, dans son ouvrage disponible directement sur Google Books.

    Ainsi, les élèves peuvent s’immerger dans l’époque avec le vocabulaire et les tournures de phrases ; il est possible de mettre l’accent sur le contexte dans lequel les évènements, qui nous intéressent, se déroulent.

    . Le document de l’époque est donc un original, il sera accompagné des vidéos tournées par les élèves en début d’année, où l’on voit les fleurs épanouies (avec le vent qui les poussent et les abeilles qui les butinent). Si cette observation n’a pas été faite réellement, la bande annonce « Des abeilles et des Hommes » peut très bien faire l’affaire, mais il est dommage de ne pas utiliser nos propres observations…

    . Les preuves scientifiques viennent aussi d’observations complémentaires, avec l’incapacité de pollinisation de la vanille en absence d’un insecte, non-présent dans cette région. Cependant, un jeune homme astucieux arrive à reproduire une pollinisation lui-même ces fleurs.

    . Les applications utilisées sont les suivantes :

    Notability :

    qui permettra la prise de note (écrite ou audio à la guise de l’élève : 75% des élèves utiliseront les notes audio, le reste préférant taper un texte) pour permettre d’expliciter le texte de M. De Jussieux (complexe à la première lecture).

    iMovie :

    sera le support de présentation où les élèves peuvent exprimer à l’oral ou par le biais du sous-titrage, une trace écrite. L’application très simple permet non-seulement de faire le montage, mais aussi la mutualisation. En Effet, l’ensemble des documents, pris dans le domaine public, peut être diffusé via Youtube (sur le canal prévu pour l’enseignant au préalable)

    – Ces applications mises bout à bout, permettent de créer une production original, qu’une seule application ne peut créer (Smash App)

    Un exemple de 3ème
    . La notion visée est la mémoire immunitaire (BO 3ème – SVT).
    Le principe ici reste le même : Faire découvrir et expliquer ce principe grâce à un quorum de documents convergents (Ecrits de Mr Louis Pasteur, notice d’un vaccin actuel…)

    . Des aides peuvent être disponibles, comme le récit authentique du petit garçon de l’époque touché par la rage, des extraits libre du Film « Pasteur »…Ces aides sont disponibles sur l’iTunes U de mon cours.

    . Les applications utilisées sont les suivantes :
    – Pour éviter d’influencer la nature de la production des élèves, ExplainEverythink, peut être utilisé (dessin, écriture frappée ou manuscrite, audio…) toutes les formes pour rendre compte sont présentes.

    – Par cette application, la mise en commun peut se faire via Youtube, un ENT, un simple espace WebDav, l’iPad de l’enseignant (via Goodreader),… les solutions sont nombreuses !

    – Pour ma part, j’utilise l’ensemble de ses systèmes, tout dépend du lieu d’enseignement (état et vitesse de connexion) ou de la nature des documents (pas de publication large quand je ne possède pas les droits ou quand on reconnaît physiquement les élèves)

    Youtube : avec un canal privé (ou public)
    ENT : www.ent-lamalassise.com/moodle
    Mon iPad via goodreader qui peut être secondé, à un accès disque (une carte SD, une clef USB ou un disque dur connecté à un iUSBport, disponible assez facilement, ou à un Disque dur directement WIFI comme le Fuel de LaCie, allant jusque 2To disponible chez des revendeurs comme France Système)

    Quel regard sur l’action ?

    Les élèves se questionnent pour présenter au mieux leurs productions. Un réel choix est alors réalisé. La phase de mutualisation se faisant très rapidement, nos jeunes étudiants peuvent aller visionner d’autres façons de faire. C’est par ces actions de va-et-vient entre leurs productions et celles des autres qu’une démarche plus pertinente se construit.

    De plus, il faut, selon moi, anonymer les productions mises en commun de façon à ce que les élèves se rencontrent virtuellement autour d’idées et non de personnes. Une mise en commun en deux temps, est aussi pertinente afin que l’enseignant puisse identifier les productions, puis se dernier peut publier les documents produits.

    Ces deux exemples évoqués, au delà de leur contenu et des applications utilisées, sont dans la même philosophie et pointent les mêmes objectifs. Un constat cependant, mes jeunes élèves visionnent énormément les vidéos des autres élèves, les plus grands visionnent beaucoup moins (manque d’intérêt, manque de temps… ?).

    Cependant, la collaboration et l’apprentissage par les autres sont plus pertinents chez ces derniers, car certaines procédures individuelles au départ, se retrouvent dans de nombreuses copies secondairement, preuve que le système fonctionne.

    A l’inverse, la forte consultation des élèves de 6ème, n’entraine pas forcément un transfert de compétences entre élèves. C’est d’abord la curiosité qui anime ces fortes affluences. A nous enseignants, à éduquer nos élèves à la collaboration pour améliorer leurs compétences sur ce domaine et améliorer secondairement leurs performances.

  • Retour du Sommet de l’iPad à Montréal par un enseignant, « artisan tâtonneur »

    Retour du Sommet de l’iPad à Montréal par un enseignant, « artisan tâtonneur »

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    Le thème qui nous réunit est la réflexion sur un outil technologique de plus en plus présent dans les salles de classe : la tablette iPad.

    Comment intégrer ce nouvel outil dans les établissements scolaires ? Comment concevoir des séquences de cours efficientes ? Quels sont les usages dans les classes ? Quels sont les défis rencontrés ? Quelles modifications apporte-t-il au niveau de l’enseignement et de l’apprentissage ?

    Plus de 90 chercheurs, enseignants et praticiens québécois et internationaux seront présents pour faire partager leurs analyses, leurs pratiques, leurs résultats.

    C’est à ce titre, d’enseignant – « Artisan tâtonneur » (un « bricoleur », tel que le définissait Jean-Paul Moiraud dans un de ses articles http://www.ludovia.com/2014/03/bricolage-bricoleurs-dans-leducation-cest-du-serieux), que je pars dans quelques heures outre-Atlantique, présenter mes résultats et mes avancées.

    Pour ma part, je reste dans l’esprit du collaboratif qui m’habite depuis la mise en place d’un Environnement Numérique de Travail (ENT, mis en place en 2010, récompensé par le trophée d’innovation pédagogique en 2012 au printemps du numérique).

    L’atelier présenté est nommé :

    L’iPad, catalyseur d’intelligence collective : un apprentissage individuel pour un enrichissement collectif, (Atelier pratique de 30 minutes)

    Dans cet atelier, nous allons découvrir comment l’iPad peut être un outil de production individuel, mais aussi un outil de collaboration et de partage. La tablette est souvent utilisée comme un outil de production individuel pour un usage propre.

    Cependant, l’iPad peut développer des capacités habituellement retrouvées en travail de groupe et permettre secondairement de faire progresser l’ensemble des utilisateurs par la mutualisation des stratégies d’apprentissage, au-delà même des résultats.

    La production finale n’est plus le seul objectif pour l’élève ni pour l’enseignant. Une métacognition sur l’apprentissage devient plus évidente à mettre en place pour l’enseignant et donc plus simple à utiliser par les élèves les plus jeunes comme par les plus expérimentés. Des stratégies pédagogiques doivent être mises en place au préalable pour réaliser ce type d’activité.

    Grâce à l’outil, qui nous affranchit d’un certain nombre de contraintes matérielles, une nouvelle réflexion s’engage alors pour l’enseignant, qui peut proposer des activités qui ne sont limitées que par son imagination et sa pertinence pédagogique.

    Voici un exemple d’activité :

    Cet atelier accueillera une centaine d’enseignants ou de chercheurs. Lorsque je ne serai pas moi-même au pupitre pour présenter, je serai donc à mon tour dans la salle pour écouter et participer à d’autres conférences.

    Je tenterai de vous faire vivre à distance cet événement mondial à travers les colonnes de Ludovia Magazine et sur mon compte twitter @verbert_seb

    Quelques photos et prises de son permettront de s’immerger dans les lieux afin de profiter indirectement des avancées de nos collègues.