Ainsi, même si 94% d’entre eux jugent leur métier intéressant, ils sont plus de 97% à le juger épuisant et stressant.
Devant l’accumulation croissante des tâches, des missions, des enquêtes, des injonctions, ils n’en peuvent plus et cela d’autant que la majorité d’entre eux assure en même temps des missions d’enseignement. On atteint le seuil de l’insupportable dans l’indifférence des deux principaux acteurs publics que sont les municipalités et l’administration de l’Education nationale.
En cette rentrée, la poursuite de la réduction des emplois d’aide administrative entamée sous l’ancienne majorité, en rajoute à la mauvaise qualité de vie au travail dont souffrent les directeurs. La coupe est pleine !
Il faut en finir avec les rafistolages successifs et traiter le sujet sur deux aspects : les conditions d’exercice des directeurs et l’évolution de la structuration administrative de l’école primaire, aujourd’hui inadaptée.
Au moment où le Président de la République et le ministre annoncent que la priorité de la Nation est donnée à l’école primaire, il serait paradoxal que ce dossier reste au fond d’un tiroir. Des bouleversements attendent l’école primaire : modification des rythmes, redynamisation de la scolarisation en maternelle, plus de maîtres que de classes, chantier du numérique… Comment peut-on imaginer que ces orientations se mettent en œuvre en ignorant le rôle du directeur, animateur de l’équipe pédagogique, pivot de l’équipe éducative, lien avec les parents et les collectivités et plus largement l’ensemble des partenaires de l’Ecole… ? Se priver de l’appui de personnels aussi concernés par les changements à venir serait un gâchis.
Depuis trop longtemps les directeurs sont les oubliés du système alors qu’ils en sont l’un des rouages indispensables. Notre enquête montre qu’il y a urgence. De son côté, le rapport de la refondation pointe la nécessité d’avancer sur cette question. Mais ni François Hollande ni Vincent Peillon n’ont saisi cette occasion pour avancer.
Faute de répondre à l’exaspération des directeurs, la priorité à l’école primaire pourrait vite se retrouver bancale. Il n’est plus temps de tergiverser ! Le SE-Unsa attend du ministre qu’il s’engage sur ce dossier et entame des négociations. Le SE-Unsa est déterminé, avec les directrices et directeurs, à faire enfin entendre et aboutir leurs justes revendications.