Petite précision pour commencer : par numérique, nous entendons tout ce qui couvre l’informatique et Internet, c’est à dire une combinaison comprenant des interfaces révolutionnaires, allant des liens hypertextuels jusqu’aux interfaces kynesthésistes, une numérisation des contenus et des processus, et une mise en réseau de machine et d’individus qui produit un sens qui est plus que la somme des parties.
Cet ensemble est une véritable systémique, qui mixe des technologies pures, comme les ordinateurs, les routeurs, les interfaces, les robots, avec des usages, et au milieu de l’ensemble un liant, qui se nomme Internet.
Il faut insister sur un point : Internet n’est pas une technologie, pas plus un media. C’est un alphabet, c’est une nouvelle écriture. C’est un réseau neutre, du moins tant que les forces qui agissent contre cette neutralité ne gagnent pas, qui véhicule ce qu’on lui demande de véhiculer sans faire de choix ni de priorité. Contrairement à un réseau d’opérateur de télécommunication, qui contient «de l’intelligence», le réseau Internet véhicule avec la même égalité les paquets des petits sites et ceux des grands sites, la beauté et la laideur, le bien et le mal. C’est en cela qu’il est un alphabet : la même série de symboles permet de supporter à la fois de la beauté comme les poèmes de Ronsard ou de la laideur comme Mein Kampf. Les usages étant intimement liés à la technologie, Internet est un véritable système technico-humain.
A suivre « Vous avez dit numérique ? », 2ème partie….