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  • Nomadisme et variété d’usages dans les Pyrénées-Atlantiques

    Nomadisme et variété d’usages dans les Pyrénées-Atlantiques

    Avec les outils numériques nomades, enseignants et élèves gagnent du temps de pratique

    Stéphanie Mirallès, enseignante en anglais, utilisatrice du TNI, des baladeurs Mp3 et de la salle informatique, a déjà la « fibre » numérique.  Elle se plaît à « tester » toute nouveauté dans l’établissement.

    Dans le cadre des Contrats Numériques, le collège Joseph Peyré de Garlin et son équipe enseignante a choisi de s’équiper en tablettes ; au moment de la prise en main, Stéphanie Mirallès a tout de suite compris les atouts de ce nouvel outil pour son enseignement.

    « Sur une heure, quand je sais que je vais avoir recours à des activités sur internet pendant un quart d’heure, je n’ai pas besoin de déplacer tous les élèves en salle informatique, tout simplement », souligne t-elle, en premier lieu.

    C’est bien l’aspect mobile de l’outil qui est pointé du doigt, comme véritable atout ; les tablettes peuvent aller de classe en classe et de discipline en discipline.

    CG64_1erephoto_240614Au collège Irandatz d’Hendaye, Hervé Landagaray, enseignant en mathématiques, dresse le même constat.

    « La classe mobile est désormais indispensable pour notre utilisation quotidienne lorsqu’on a besoin d’aller faire une recherche sur internet ou de faire manipuler certains élèves dans des groupes différenciés » et il précise « à n’importe quel moment, on a les outils à disposition sans déplacer toute la classe en salle informatique ; c’est un outil qui nous permet beaucoup de souplesse ».

    Nadia Sauvy, enseignante d’EPS au collège Irandatz d’Hendaye rejoint l’idée que le numérique fait gagner du temps de pratique aux élèves. Elle confie avoir « eu la chance » d’expérimenter le numérique dans l’établissement où elle exerçait précédemment ; elle avait à sa disposition, tout comme ses élèves, un ordinateur portable, ce qui l’avait motivé à changer quelque peu ses pratiques.

    Pour exemples, en acrosport, en gymnastique, en escalade ou en demi-fond, entre autres, elle a découvert les atouts des outils numériques comme la tablette pour sa discipline.
    En début de séance, elle peut faire l’appel rapidement sur la tablette ; autre atout : la possibilité de visionner mais aussi de prendre des photos ou de filmer. Pour la gymnastique par exemple, elle peut leur montrer des vidéos et « ils visualisent plus facilement ce qu’ils ont à faire ».

    Les élèves peuvent aussi se filmer eux-mêmes ; le côté mobile de la tablette joue pour beaucoup dans la réussite de l’intégration de l’outil dans les pratiques de Nadia et des ses élèves.

    « Cela apporte un vrai « plus » aux élèves car ils ont une connaissance immédiate du résultat et peuvent gagner du temps de pratique ; et qui dit pratique, dit réussite », souligne t-elle.

    Pédagogie adaptée et supports mobiles : facteurs de progrès et de résultats pour les élèves

    CG64_3emephoto_240614Sur les aspects pédagogiques, Stéphanie Mirallès est unanime : la tablette lui permet de travailler autrement ; par exemple, elle peut pratiquer la différenciation. Un travail de différenciation qui est également plébiscité par Hervé Landagaray, une différenciation qu’il avoue avoir eu des difficultés à mettre en place avant l’arrivée de la classe mobile.

    « Je peux diviser la classe en trois ateliers et sur chacun d’eux, appliquer un niveau de différenciation : un atelier tablettes, un atelier au TNI et un atelier expression écrite ; toutes les douze minutes, les élèves tournent », explique Stéphanie Mirallès.

    D’après elle, cette organisation est très motivante pour les élèves et elle note de réels progrès lors des évaluations.

    « L’outil tablette permet d’exposer encore plus les élèves à la langue et ils mémorisent mieux ; enfin, les élèves dyslexiques sont ravis d’avoir des activités sur tablette qui leur sont adaptées », poursuit-elle.

    Pour l’enseignant aussi, le numérique en mobilité est synonyme d’avancées ; faire cours avec des outils mobiles et individuels lui permet d’enregistrer le travail de chaque élève.

    Comme l’indique Nadia Sauvy, c’est aussi un moyen de « voir qui a travaillé », mais aussi de comparer la progression d’une séance à l’autre.

    Introduire les supports nomades de manière cohérente : un vrai travail de réflexion pour l’enseignant

    L’usage du numérique dans la classe de Stéphanie Mirallès n’est pas quotidien ; pour elle, il faut savoir « doser » pour être efficace et ne pas « lasser » les élèves.

    Nadia Sauvy est aussi de cet avis et souligne qu’il faut bien réfléchir aux moments où il est opportun d’utiliser le matériel numérique.
    « Je ne sors pas la tablette dès la première séance pour le cycle d’acrosport, par exemple ».

    Avant de les laisser s’enregistrer au moment des figures, Nadia a abordé en amont avec ses élèves, tous les aspects sécurité et placement, compensation de masses, les différents types de pyramide…

    « Je ne peux pas lancer le cycle directement avec les tablettes ; cela pourrait même être dangereux d’un point de vue sécurité ; car les élèves se concentrent sur la tablette et en oublient le reste », ajoute t-elle.

    Créer de la motivation chez les élèves en les « appâtant » avec des outils qui leur correspondent

    Du côté élèves, on se verrait bien utiliser les outils nomades tous les jours ! L’image et l’attrait que véhiculent ces matériels, notamment les tablettes, créent une vraie « magie », comme le souligne Monique Lacoustille, professeur-documentaliste au collège Joseph Peyré de Garlin.

    Ayant fait ce constat, elle cherche à mettre à profit l’arrivée des tablettes dans l’établissement pour atteindre certains objectifs, en utilisant des moyens détournés. Elle a mis en place ce qu’elle appelle « le kiosque numérique. » Le principe est de prendre des abonnements à des périodiques en ligne et de travailler, en priorité avec les classes de 6ème, lors du cours hebdomadaire « d’initiation à la recherche documentaire », sur « comment les intéresser à l’actualité ».

    « Ils ne sont pas toujours attirés par le papier et le fait de passer par la tablette rend l’activité un peu plus “magique “», décrit t-elle.

    Par ce biais, elle espère susciter l’intérêt des élèves pour la lecture et les conduire, à terme, à lire aussi de la presse écrite traditionnelle.
    En projet et en collaboration avec l’enseignante en histoire-géographie, elle aimerait faire créer des QR codes aux élèves sur les bâtiments de Garlin. Elle ne manque pas d’idées et elle avoue que le côté mobile de la tablette permet aussi beaucoup plus de choses qu’avec des outils fixes.

     

    Des matériels « de base » dans les salles de classe aux outils nomades, souvent plébiscités par les enseignants dans le cadre des Contrats Numériques, l’objectif du Conseil général de mettre le numérique à portée de tous les collégiens est atteint. Et c’est un doublé gagnant puisque les usages ont véritablement suivi les investissements.

    Une belle réussite donc qui ne devrait pas en rester là et qui, comme le rappelait Christiane Mariette, Vice-présidente du Conseil général en charge de l’Education et de la Jeunesse dans les deux premiers épisodes, est devenue possible grâce au partenariat étroit qui existe entre le Département et l’Education nationale.

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  • Après l’équipement, place aux usages dans les collèges des Pyrénées-Atlantiques

    Après l’équipement, place aux usages dans les collèges des Pyrénées-Atlantiques

    Comme nous l’avions expliqué dans le précédent épisode « Numérique et éducation : l’engagement des Pyrénées-Atlantiques qui s’inscrit dans la durée », le Conseil général des Pyrénées-Atlantiques est un des pionniers en France en matière de numérique à l’Ecole. Le très haut débit dans les établissements et l’installation de TNI ou de vidéoprojecteurs dans les classes, est déjà de l’histoire ancienne.

    Avec les Contrats Numériques, qui permettent à chaque établissement de déposer un projet d’équipement, un cap a été franchi. Les enseignants qui ont exprimé leurs besoins au travers de projets, se sont donc vus attribuer des matériels répondant à leurs pratiques pédagogiques. En menant cette opération, le Conseil général s’assure de l’utilisation et du « retour sur investissement ».

    « Les enseignants sont les mieux placés pour déterminer ce qui leur est utile et ce qui fonctionne avec les élèves et leur créativité est un atout dont nous ne pouvons pas nous passer. Surtout, ce sont les expériences des enseignants eux-mêmes qui peuvent entraîner l’adhésion de leurs collègues et fournir des modèles à décliner dans les collèges », déclarait Christiane Mariette, Vice-présidente du Conseil général en charge de l’Education et de la Jeunesse en janvier dernier, lors de la journée EIDOS 64.

    Aujourd’hui, place aux usages !

    Des enseignants ravis de leur outil de travail pour des pratiques désormais quotidiennes

    CG64_usages2_100614D’après Pierre Zinniger, enseignant en sciences au collège Irandatz d’Hendaye, ce sont quasiment tous les enseignants qui utilisent le numérique dans son établissement et plus de la moitié se servent d’un TNI.

    Pour lui, ce qui fait la différence avec le TNI, c’est vraiment le côté interactif qu’il peut donner à son cours, « ce qui me permet d’enchaîner plus facilement et donc de gagner du temps ». Il donne l’exemple d’un exercice de Travaux Pratiques qui pouvait durer jusqu’à une heure et demi et qui, grâce au numérique, peut aujourd’hui se réaliser en une heure maximum.

    Cette interactivité est aussi rendue possible par l’amélioration des réseaux et surtout du débit dans l’établissement ; à ce sujet, il reconnaît qu’un gros travail a été fait par le Département pour rendre les conditions de travail avec le numérique tout à fait optimales.

    « Il peut nous arriver de devoir faire une recherche sur google « sur le vif » par rapport à une question d’un élève ».

    « Il y a quelques années, c’est vrai que réaliser une recherche sur le net prenait plusieurs minutes et maintenant, c’est quasiment instantané, ce qui favorise vraiment l’interactivité du cours et les échanges. C’est vraiment très agréable de pouvoir travailler dans ces conditions », souligne t-il.

    Du côté du collège Joseph Peyré à Garlin, Hélène Bacquet, enseignante en mathématiques, ne se voit plus faire cours sans TNI. Elle a complétement intégré l’outil dans ses pratiques pédagogiques.

    Interactivité, réactivité et traçabilité : trois mots pour résumer les atouts du numérique

    Notre enseignante en maths utilise le livre numérique comme base de travail pour réaliser son cours sur TNI ; c’est « sa première sélection ». Ensuite, elle va l’agrémenter de ressources qu’elle trouve ci et là sur des sites officiels ou dans ses documents personnels pour rendre son cours le plus interactif possible.

    « Je prends d’abord appui sur mon livre numérique et ensuite je vais aller compléter mon cours et mes exercices en fonction des besoins des élèves », explique t-elle.

    Grâce au TNI, elle peut aussi enregistrer tout ce qu’elle produit pendant ses cours, y apporter des améliorations et surtout permettre aux élèves de retourner les consulter, notamment sur l’ENT.

    « Pour un élève absent par exemple, c’est très pratique ; il peut retrouver tout le cours et les corrections réalisées sur le TNI ; c’est vraiment intéressant de pouvoir avoir cette trace informatique », décrit Hélène Bacquet.

    Pierre Zinniger voit aussi dans l’enregistrement des données, tout l’intérêt de l’outil TNI, comme il le décrit sur un exemple de classe : « grâce à cet outil, on va pouvoir photographier et garder en mémoire sur le cours un document et la fois d’après, continuer sur la séance tout en ayant pour comparaison, ce qui avait été fait les semaines précédentes ».

    « L’an dernier, pendant l’épidémie de grippe, j’avais déposé tous les cours sur l’ENT puisqu’un quart de la classe était absent, c’est aussi le côté pratique », ajoute t-il.

    Le numérique est aussi un atout pour les élèves en difficultés ; pour les travaux de géométrie avec des sections de solide dans l’espace par exemple, Hélène Bacquet note clairement que le TNI les aide à mieux visualiser. « Globalement, c’est quand même assez efficace ».

    Une réactivité que note particulièrement Pierre Zinniger dans ses classes de 6ème :

    « Depuis qu’il y a le Tableau Numérique, avec les 6èmes, les résultats sont très concrets : c’est fantastique au niveau de la participation ».

    Enfin, le numérique signifie aussi l’absence de photocopies et cela ne pose aucun souci à Hélène Bacquet, bien au contraire et « si les élèves n’ont plus de livre papier, cela ne m’empêche pas de faire cours ; il y a plusieurs élèves qui n’amènent jamais leur livre et qui suivent très bien en cours », ajoute t-elle.

    Et enfin, créativité et ouverture, deux compétences développées grâce au numérique

    Le numérique intégré en classe apporterait une ouverture d’esprit et une créativité, auparavant plutôt sous-estimée.

    Pour exemple, Pierre Zinniger rapporte une anecdote toute simple qui s’est produite en classe : « tout à l’heure on parlait des grues cendrées et les élèves ne savaient pas à quoi ressemblait une grue ; on est donc allé directement sur internet pour projeter au TNI une photo d’une grue cendrée ». D’après lui, sans ces outils, les élèves n’auraient même pas pensé poser la question.

    Nul doute sur le développement de ces deux compétences par les élèves, de l’avis de Frédéric Wojtiniak, enseignant en musique au collège Marracq de Bayonne. Avec le matériel de musique par ordinateur récemment déployé dans sa salle grâce aux Contrats Numériques, il note de vrais progrès chez ses élèves. Pour lui, à notre époque, il n’est tout simplement pas envisageable d’enseigner sans numérique car il est primordial d’initier les jeunes à ces nouvelles pratiques.

    « Pour des adolescents en 2014, il est important de connaître la pratique de la musique par informatique, d’une part pour leur permettre de créer sans prérequis musical, de solfège au autre et d’autre part, de développer leur esprit créatif et leur esprit critique par rapport aux musiques techno ou électro qu’ils entendent tous les jours ».

    Des enseignants presque devenus « accrocs » aux pratiques numériques, vous me direz, c’est un peu exagéré comme constat !

    A écouter Pierre Zinniger, par exemple, qui explique tout simplement que « cela fait six ans que j’utilise le TNI et pour être honnête, je n’arrive plus à faire sans », il semblerait que nous ne soyons pas si loin de la réalité…

     

     

  • Numérique et éducation : l’engagement des Pyrénées-Atlantiques qui s’inscrit dans la durée

    Numérique et éducation : l’engagement des Pyrénées-Atlantiques qui s’inscrit dans la durée

    Un équipement de « base » assuré dans tous les collèges : l’équité dans un département hétérogène

    Le département a été pionnier pour l’utilisation de la baladodiffusion pour l’apprentissage des langues vivantes dont les usages sont désormais généralisés. Il assure maintenant un équipement de base pour chaque établissement du département qui ont tous accès à la fibre optique et donc au très haut débit.

    A cela s’ajoute l’équipement en matériel, ce qui se concrétise par l’installation d’un vidéoprojecteur dans toutes les salles de classe et dans une sur deux, d’un dispositif interactif (tableau numérique ou vidéoprojecteur interactif).

    Enfin, en vue d’assurer des conditions optimales d’utilisation, les Pyrénées-Atlantiques ont embauché des coordinateurs informatiques, au nombre de cinq sur tout le territoire, qui se partagent les 48 établissements et qui sont chargés d’assurer le bon fonctionnement des matériels en place.

    Dans les collèges, une maintenance à toutes épreuves

    Comme le souligne Philippe Prévot, Principal au collège Marracq de Bayonne,

    « le danger du numérique est d’arriver en classe et que le matériel ne fonctionne pas ».

    C’est dans son collège que Marcel Etudier, coordinateur informatique a élu son « QG » ; il peut intervenir à tout moment comme dans les 10 autres établissements dont il a la charge.

    Un sacré chantier que celui de s’occuper de tous ces fils, boîtiers, serveurs, « switchs » et autres réseaux ?

    Oui, en effet, mais nous sentons bien que Marcel est un passionné des technologies et il connaît bien son affaire !

    « Tout ce qui est fils rouges, c’est l’administratif et tout ce qui est fils verts, c’est la partie pédagogique », nous décrit-il devant une baie de brassage. « Toutes les salles de classes sont raccordées et dans certaines salles, nous avons jusqu’à trente liaisons directement », ajoute t-il fièrement ; les « dessous » d’une installation complexe mais fonctionnelle que Marcel connaît sur le bout des doigts afin d’assurer un service impeccable, tant aux équipes pédagogiques, qu’au personnel administratif.

    Au-delà de l’équipement de « base », la mise en place des Contrats Numériques

    Dans les Pyrénées-Atlantiques, on parle d’équipement de « base » lorsqu’il s’agit de très haut débit, de TNI ou de simples vidéoprojecteurs dans les classes.

    Nous connaissons bien des territoires qui aimeraient pouvoir afficher cette « base » d’équipement, mais qui, faute de moyens ou autres raisons, n’en sont pas à ce stade-là de développement.

    Le Conseil général 64 a fait ce choix depuis longtemps, ce qui, aujourd’hui, lui assure une « longueur d’avance »dans ce domaine ; La prochaine étape : faire entrer de nouveaux équipements (tablettes, ressources, etc) dans les collèges mais pas de n’importe quelle manière.

    Partant du constat que la majorité des équipements numériques pouvaient finir au placard, dès lors qu’ils étaient « imposés » aux équipes enseignantes, le département a décidé de prendre le problème à l’envers en créant les « Contrats Numériques ».

    « Nous proposons aux équipes enseignantes qui en expriment le besoin de nous écrire un projet, qui, s’il est retenu, pourra se concrétiser par de l’investissement en matériel », explique Christiane Mariette, Vice-présidente du Conseil général en charge de l’Education et de la Jeunesse. Et elle ajoute,

    « ils sont les mieux placés pour déterminer ce qui leur est utile et ce qui fonctionne avec les élèves et leur créativité est un atout dont nous ne pouvons pas nous passer. Surtout, ce sont les expériences des enseignants eux-mêmes qui peuvent entraîner l’adhésion de leurs collègues et fournir des modèles à décliner dans les collèges ».

    Une fois le projet accepté par une commission compétente, le département s’engage à assurer le financement, « qui peut aller jusqu’à 30 000 euros », souligne t-elle.

    Les Contrats Numériques sur le terrain : quand le rêve devient réalité

    Ce projet, qui s’attaque au « problème » à la source (à savoir les besoins des enseignants source) a démarré en 2012.

    Pour exemple, au collège Joseph Peyré de Garlin dans le Béarn, les enseignants ont présenté un projet de tablettes numériques ; aujourd’hui, ce sont 12 tablettes qui circulent entre l’enseignante d’anglais, les enseignants d’EPS et la professeur documentaliste qui est en cours de mise en place d’un « kiosque numérique » (sujet à découvrir dans le prochain « épisode » sur les usages en mobilité dans les collèges des Pyrénées-Atlantiques).

    Au collège Marracq de Bayonne, le numérique ne peut être laissé de côté. C’est en tout cas la volonté de Philippe Prévot: « l’établissement datant de 1879, on pourrait penser que nous sommes un établissement d’histoire et du passé ; mais nous travaillons en fait à l’intérieur d’anciens murs mais dans une dynamique d’établissement du XXIème siècle, qui ne peut se faire sans intégrer le numérique ».

    C’est donc avec un grand enthousiasme que ce collège et son équipe enseignante a accueilli les Contrats Numériques.

    CG64_politique2_140314Ils se matérialisent, entre autres, par un projet pédagogique de musique assistée par ordinateur, le Collège accueillant une classe horaires aménagés musique (CHAM) avec le Conservatoire de Bayonne.

    Mais, pour ne pas focaliser sur un projet réservé à une élite, Philippe Prévot tient à préciser que cette salle de musique est utilisée par les 800 élèves de l’établissement et pas uniquement par ceux suivant le cursus CHAM.

     

     

    Du côté du collège Irandatz d’Hendaye, les quatre projets pédagogiques présentés en 2012 dans le cadre des Contrats Numériques, ont été acceptés. Sur le terrain, cela se concrétise par des lecteurs mp3 et mp4, indispensables pour l’enseignement des langues, comme le précise Maryse Dubois, la Principale.

    « L’établissement a vocation à enseigner les langues vivantes puisque nous avons une section internationale, une section bilingue et des élèves non-francophones qui apprennent le français. Dans notre collège, 16 nationalités différentes se côtoient au quotidien, car nous sommes géographiquement situés sur une plaque tournante de l’Europe ».

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    Un projet de classe mobile en mathématiques a également vu le jour ou encore la dotation en tablettes aux enseignants d’EPS, qui peuvent s’en servir en cours pour filmer les élèves, entre autres

    (ces deux sujets seront à découvrir dans le prochain épisode sur les usages en mobilité dans les collèges des Pyrénées-Atlantiques).

     

    Des matériels divers et variés, des chefs d’établissements motivés et qui motivent et des équipes d’enseignants qui utilisent au quotidien les technologies : une belle promesse de réussite d’intégration du numérique en classe dans le département qui est aussi rendue possible par la coopération existante entre la collectivité et l’Education Nationale. Comme le précise Christiane Mariette, en guise de conclusion.

    « Dans la mesure où nous touchons le domaine des collèges, nous sommes forcément partenaires avec l’Education Nationale, ça n’a rien d’extraordinaire et nous n’y sommes pas obligés mais nous nous réjouissons tous les jours de travailler ensemble ».

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  • Le numérique, une culture où l’Ecole ne peut être absente

    Le numérique, une culture où l’Ecole ne peut être absente

    Le numérique occupe t-il nos esprits ?

    Il occupe en tout cas notre quotidien, sans même que nous nous en rendions compte. Pierre Barrière nous donne l’exemple récent d’une panne électrique qui a touché le rectorat de Bordeaux courant janvier et qui a privé tout le monde de téléphone et de liaisons numériques, « ce qui a rendu les échanges compliqués, l’espace d’une journée ».

    Le numérique est-il aussi présent dans la tête des enseignants ? Pierre Barrière est unanime et sa réponse est « oui ».

    Il reconnaît que l’appropriation du numérique se fait de manière disparate et variée, « ce qui mérite sans doute une meilleure organisation » et il adhère au message du Ministre Vincent Peillon lorsqu’il déclare « qu’il faut faire entrer l’école dans l’ère du numérique ».

    « Le temps n’est plus celui des pionniers mais celui d’un usage général mieux maîtrisé qui descende dans la classe, ce qui ne signifie pas que tout doit passer par le numérique ».

    Il lui tient à cœur d’insister sur deux points :

    –  que le numérique peut apporter beaucoup à l’enseignement
    –  tout en invoquant la nécessité de se prémunir des dangers qu’il peut comporter, notamment par rapport à la vie personnelle.

    « Le numérique fait partie d’une culture dont l’école ne peut être absente », déclare Pierre Barrière.

    « Cela fait maintenant un certain temps que nous savons que le rôle de l’enseignant change, qu’il n’est plus l’unique dispensateur du savoir, mais qu’il est un médiateur ».

    L’outil numérique, d’après lui, est une aide pour « cette transmission nouvelle des savoirs », pour « cette acquisition nouvelle par les élèves d’un certain nombre de connaissances et de compétences ».

    Le refus du numérique, la « crainte », perceptible chez certains enseignants est-elle un mythe ?

    D’après le DASEN, la crainte qui peut être suscitée par le numérique touche surtout aux questions de sécurité : sécurité des systèmes d’information, sécurité de la vie privée, les « dérives » que le numérique peut occasionner.

    Ce sont des problèmes de citoyens et qui méritent d’être posés dans l’espace commun et pas seulement à l’école.

    Pour lui, l’existence d’usages fautifs ou problématiques ne doit pas constituer l’argument qui condamnerait tout un processus. Cela tiendrait à considérer qu’avant le numérique, la transmission était parfaite et que maintenant, il y a des dangers.

    Les individus qui se cloisonnent dans ce système de pensée représenteraient, selon lui, une minorité qui « s’attarde sur des problématiques désormais dépassées ».

    En guise de conclusion, Pierre Barrière insiste sur la « non-importance » des matériels. Il donne l’exemple de l’ENT qui structure aujourd’hui l’entrée dans l’établissement scolaire aux parents et aux élèves ; demain, « nous serons peut-être sur une informatique personnelle que nous devrons intégrer, en toute sécurité, au sein de ce même établissement scolaire ». Sur ce point, il n’est pas fataliste et invite à être réactif !

    Les technologies des matériels évoluant très rapidement, il se plaît à démontrer qu’il est aujourd’hui vital d’acquérir la culture numérique.

    La culture numérique n’est-elle finalement pas aussi vitale que l’air que nous respirons ?

    « Le résultat que nous devons chercher à obtenir est un citoyen bien construit autour du numérique, soucieux de ses libertés mais pas frileux, ne tremblant pas devant cette crainte irraisonnée du numérique ; celle-là même qui nous ferait sans doute manquer des rendez-vous importants de développement de la connaissance et d’accès démocratique à cette connaissance, qui reste la mission de l’Ecole ».

  • EIDOS 64 : un foisonnement d’idées et d’usages numériques dans les Pyrénées-Atlantiques

    EIDOS 64 : un foisonnement d’idées et d’usages numériques dans les Pyrénées-Atlantiques


    EIDOS, un bien joli nom qui vient du grec et signifie « image » et « forme » qui est devenu par extension « les idées » ;  et c’est bien là tout l’enjeu de ce forum : créer un échange d’idées et d’usages entre tous les membres de la communauté éducative.

    Un événement autour des usages du numérique à l’Ecole organisé par une collectivité

    Pourquoi un département organise t-il ce genre d’événement basé sur les usages alors que son champ de compétences gravite autour des matériels ?

    Christiane Mariette, lors de son discours d’ouverture, répond tout simplement à cette question :

    « La forme et le fond ne peuvent se dissocier et il en va de même des matériels et de la pratique ; les équipements que nous mettons à disposition dans les collèges n’ont de sens que si les enseignants et les élèves se les approprient et si ils sont valorisés par une pratique quotidienne ».

    Ce forum, dont la thématique cette année était la suivante : « Ouvertures : apprendre autrement avec/sans/par/malgré le numérique », entre en cohérence avec la politique menée par le CG 64 (à découvrir dans notre prochain épisode de la série « Numérique et éducation : l’engagement des Pyrénées-Atlantiques) et son plan « collèges numériques 64 » qui se résume en trois axes forts :

    – le déploiement des équipements, des réseaux et de leur maintenance

    – le développement des usages par l’environnement numérique de travail, le cartable numérique, les ressources en ligne et le contrat numérique

    – l’information et la sensibilisation de la communauté éducative aux usages du numérique

    Organisé par une collectivité mais largement soutenu par l’Education Nationale

    Pour la réalisation de cette journée, Christiane Mariette tient à souligner la présence indispensable des partenaires de l’Education Nationale, tout autant que pour les projets qu’ils mènent dans les collèges.

    Pierre Barrière, Inspecteur d’Académie des Pyrénées Atlantiques, confirme clairement l’intérêt de ce type de journée qu’il voit « comme un temps  « fort » pour organiser de manière synergique les usages du numérique ». D’après lui, tous les enseignants sont maintenant utilisateurs « d’informatique » ( point de vue à découvrir sur LudoMag ici ) et ces rendez-vous permettent à certains d’entre eux d’y voir plus clair dans ce foisonnement d’offres qui leur sont proposées.

    Confirmation de l’intérêt de ce rendez-vous annuel par les visiteurs : les enseignants !

    De la maternelle au supérieur, tous sont unanimes : ils trouvent dans cette journée du numérique des ressources fiables et très utiles à leur quotidien en classe.

    Déjà utilisateurs du numérique, ils choisissent précisément dans le panel des 48 ateliers proposés sur cette édition, les thèmes qui conviendront à leurs pratiques d’enseignement et leur apporteront une aide bienvenue.

    Ou bien, comme cette enseignante, professeur des écoles, que nous avons interviewée, qui venait pour la première fois sur la journée et qui a découvert twitter en classe pour les maternelles, l’ENT premier degré ALIENOR qu’elle dit « urgent à utiliser si on ne veut pas rester 50 ans en arrière dans l’enseignement ! ».

    C’est donc en présence d’un public ravi de découvrir autant d’usages mais aussi la parole de chercheurs qui est mise à l’honneur chaque année en début de matinée (cette année, c’était Jean-François Cerisier, Professeur des Universités à Poitiers qui est intervenu sur « Et si le numérique entrait réellement à l’Ecole »- article à voir ici que nous avons clôturé EIDOS 64, édition 2014.


  • L’ENT, un travail d’équipe

    L’ENT, un travail d’équipe

    «Vous voyez, je peux constater quelle a été la fréquentation sur toute la semaine ; par exemple sur mardi, je vois qu’il y a eu 3000 pages vues», déclare Pascale Petitjean, Principale du Collège Daniel Argote d’Orthez lorsqu’elle aborde le sujet du nouveau module de vie scolaire Scolastance que son équipe a adopté depuis la dernière rentrée.

    Un tableau de bord du vécu de l’élève

    En tant que chef d’établissement, elle trouve très pratique de pouvoir accéder depuis son ordinateur à plusieurs données d’ordre administratives ou pédagogiques sur la vie de l’élève à un instant donné, sans avoir recours à un de ses collaborateurs. «C’est un concentré de toutes les données (notes, absences…), un véritable tableau de bord du vécu de l’élève à l’instant T», ajoute t-elle.

    Ce lieu commun à tous mais en accès unique (chaque membre de la communauté éducative a son propre code qui lui donne un accès limité à ce qui le concerne directement), est aussi un espace qui simplifie la vie de Joël Beney, enseignant d’anglais. Pour lui, pas de doute, l’ENT lui permet un gain de temps sur chaque séquence de cours.

    Avec l’ENT, tout le monde gagne du temps

    L’appel qui se faisait auparavant sur papier, sans parler du dérangement que cela occasionnait lorsque les surveillants venaient chercher les «billets» en pleine séance, est maintenant réglé en quelques secondes et Joël Beney sait instantanément sur son ordinateur quel élève va être absent et pourquoi. Avant, «j’étais inondé de papiers ; aujourd’hui, tout se trouve au même endroit et je peux vérifier les choses très rapidement ; le gain de temps et d’efficacité en plein cours est indéniable. En gros, les papiers, on ne les lit jamais».

    Après l’appel, il  fait venir un élève sur l’ordinateur de la classe pour rechercher, sur l’ENT, l’Agenda à la date du jour. L’élève a directement accès au document de travail pour la séance, visible par tous sur le Tableau Numérique Interactif. En effet, notre enseignant convaincu utilise beaucoup la fonction «cahier de textes». Il y dépose, à chaque heure de cours, les devoirs à effectuer et très souvent une «trace» du travail réalisé en classe (sous format PDF, par exemple).
    Avec l’ENT et la mise en ligne de toutes ces données, plus d’excuses pour les élèves d’avoir oublié de faire leur travail ; même s’ils n’ont pas le temps de noter quelque chose, ils peuvent retrouver en se connectant avec leur propre mot de passe, à la maison ou sur un ordinateur de la salle informatique, le travail que Joël Beney leur a donné.

    Quant à Lucien Nozzi, Principal Adjoint, il s’occupe, entre autres, de saisir les notes des élèves dans l’ordinateur et avec ce nouveau module de vie scolaire, sa tâche est largement simplifiée, comme il nous l’indique, «tout se fait pratiquement tout seul et c’est pour moi un très gros gain de temps».
    Il utilise également l’ENT pour informer les parents sur toutes les actions qui sont proposées aux élèves  sur la fonction «agenda».
    Il souligne qu’au début, les parents se connectaient à l’ENT par curiosité ; désormais, ils regardent tous les jours et c’est un vrai média qui se crée entre les personnels du collège mais aussi les personnes extérieurs comme les parents.

    Gain de temps également pour le personnel de la Vie Scolaire. Avec l’ENT c’est instantané, «avant, le surveillants devaient passer toutes les heures dans les salles de classe pour récupérer les billets d’absence», précise Stéphanie Orré, Conseillère Principale d’Education. «Le soir, nous devions vérifier la concordance des absences entres les billets et les cahiers». Tout ce travail n’est plus à faire.

    Et autre avantage, les parents ont accès en temps réel aux données de leur enfant, comme les absences, heure par heure.
    Pour Stéphanie Orré,le «plus» de ce module par rapport au logiciel utilisé avant est que les absences sont maintenant gérées heure par heure ; avant, c’était jour par jour.

    Elle indique enfin que les motifs d’absence peuvent être notifiés par les parents directement sur l’ENT mais doivent également être envoyés par courrier (pour le cas où un enfant aurait récupéré le code de ses parents, précise la CPE !).

    Le numérique, via la brique Vie scolaire de l’ENT, est bel et bien entré dans les mœurs de chaque membre de la communauté éducative du collège Argote d’Orthez. L’ordinateur en classe associé au Tableau Numérique Interactif sont deux  outils qui se révèlent complémentaires à l’utilisation de l’ENT, comme l’a démontré notre enseignant d’anglais.

    Zoom sur l’action du Conseil Général des Pyrénées Atlantiques avec Dominique Provot, Chargée de mission e-éducation à l’Agence Départementale du Numérique dont le principal objectif est le développement des usages numériques sur le territoire.

    Le Conseil Général des Pyrénées Atlantiques, qui gère 49 collèges publics et  33 collèges privés développe une politique e-éducation sur plusieurs plans. Cela passe par la mise en réseaux très haut débit des établissements et l’amélioration du réseau interne dans chaque collège. Le CG 64 a également largement contribué à la fourniture en matériels numériques complétée par des dotations sur appels à projets (baladeurs MP3, TNI,…) ; aujourd’hui, il s’oriente vers la contractualisation avec les établissements, ce qui permet à chacun de choisir de manière cohérente le type de matériel en fonction de  son projet.

    La mise en place d’un réseau d’ATI (Agents Techniciens Informatiques) est engagée depuis peu, pour répondre à la problématique de la maintenance : une personne ressource  sera présente dans chaque collège !

    Sans oublier l’ENT Argos64 (déclinaison de l’ENT Argos du Rectorat de Bordeaux) ! Son élément essentiel est le module pédagogique Ilias, utilisé depuis plusieurs années. Argos64 vient donc de s’enrichir de la brique vie scolaire d’Infostance, expérimentée avec succès dans trois établissements du département depuis la rentrée et proposée à tous les établissements désireux de l’utiliser à la prochaine rentrée.

    Remerciements : au Collège Daniel Argote et son équipe, Mme Pascale Petitjean, Principal, M. Lucien Nozzi, Principal Adjoint, Mme Stéphanie Orré, CPE et M. Joël Beney, enseignant d’anglais. Ainsi que Mme Domnique Provot, représentante de l’Agence Départementale du Numérique.