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  • Les Rencontres de l’ORME 2.14 : une édition « augmentée ».

    Les Rencontres de l’ORME 2.14 : une édition « augmentée ».

    par Marie-France Bodiguian, Cabinet AMO-TICE, pour LudoMag

    Telles étaient les principales questions sur lesquelles les acteurs de la communauté éducative, industriels, et institutionnels ont débattu lors de la 20ème édition des Rencontres de l’Orme qui s’est tenue à Marseille les 27 et 28 mai dernier.

    Avec la loi sur la refondation de l’Ecole, une nouvelle ère s’ouvre pour Les Rencontres de l’ORME

    Amotice_Orme014_AdosDevantTNIGrâce à la Loi sur la refondation de l’Ecole, qui donne au numérique une place déterminante, l’heure n’est plus à justifier la légitimité du numérique à l’Ecole mais à dessiner de nouvelles perspectives pour assurer sa réussite, en s’appuyant naturellement sur les acquis de ces vingt dernières années, comme l’affirmait Jacques Papadopoulos lors la table ronde inaugurale.

    En mettant au cœur des débats la thématique de l’Ecole augmentée, les Rencontres de l’Orme ont salué cette année l’engagement de l’Etat pour l’Ecole Numérique ainsi officialisée par la loi sur la Refondation de l’Ecole.

    Cette institutionnalisation de l’enseignement au et par le numérique a ainsi donné une nouvelle dimension aux débats de cette de cette édition 2.14 de l’Orme, en plaçant tous les acteurs de l’éducation numérique : enseignants, industriels, experts, Canopé de l’Académie d’Aix Marseille, associations territoriales, face à des décisions stratégiques à prendre.

    La réflexion sur l’Ecole augmentée a fait prendre conscience à bon nombre d’intervenants des ateliers, de l’effet amplificateur de la pédagogie des enseignants par le numérique : celui-ci pouvant révéler les travers de tel ou tel enseignant, comme valoriser tel ou tel autre.

    Car on le sait, nul ne s’improvise pédagogue avec le numérique.

    De l’école à la collectivité numérique augmentée

    AmoticeOrme014_Ecole_CommunicanteDe leur côté, les collectivités, en acteur incontournable de l’Ecole Numérique, réfléchissent aux réponses que le numérique peut désormais leur apporter dans le cadre de la continuité éducative dont elles sont en charge. Pour exemple, dans le cadre des nouveaux rythmes scolaires, il permet aux communes d’envisager des méthodologies et outils d’échanges entre les acteurs du scolaire et ceux du périscolaire. Cette réflexion menée sur l’espace thématique « Ville Numérique » de l’Andev, a également été complétée par un débat sur la manière dont le numérique peut faciliter la liaison CM2 / 6eme, dans le cadre du nouveau cycle, instauré dans la loi de juillet 2013.

    Mais la continuité éducative, mise à l’honneur dans la Loi sur la refondation de l’école, ainsi que « l’Ecole augmentée », ne sauraient voir le jour sans un déploiement des ressources numériques au sein des espaces numériques de travail, renommé lors de ces Rencontres de l’Orme des espaces numériques éducatifs.

    Ce thème, illustré lors d’un des 3 ateliers animés par Gérard Puimatto (Directeur adjoint de Canopé de l’Académie d’Aix Marseille), a justement permis aux collectivités d’entrevoir des solutions nouvelles pour la gouvernance de leur Ecole Numérique, ainsi que de nouveaux dispositifs de déploiements.

    En effet, la loi sur la Refondation de l’Ecole transfert également aux collectivités toutes les compétences pour le maintien des équipements et infrastructures, afin d’assurer une continuité de service. Ainsi, cet atelier a-t-il permis aux départements et régions d’échanger sur leur retour d’expérience de plusieurs années dans ce domaine, et de voir comment une approche phasée et industrielle tout en développant des compétences de proximité a pu être mise en œuvre.

    Autre mission de la collectivité, assurer un flux internet suffisant pour permettre les usages transversaux du numérique dans l’enseignement comme le signifie la loi sur la refondation de l’école. Aujourd’hui, à l’heure de la 4G, et du très haut débit, les collectivités s’assignent donc pour rôle de mettre en place les infrastructures nécessaires, entre fibre optique, et solutions alternatives pour optimiser les débits en place.

    Encore un franc succès pour les Rencontres de l’Orme 2014

    Permettre à chacun de s’exprimer, faire avancer les débats, demande, au-delà des compétences d’organisateur, des qualités, dont cette année encore a fait preuve l’équipe de Canopé d’Aix-Marseille, résolument engagée, tout au long de l’année à la cause du numérique à l’Ecole, à travers l’édition des produits pédagogiques et culturels, le développement de services numérique et le conseil en matière de ressources numériques, etc. Saluons donc l’expertise et le savoir-faire de l’équipe organisatrice !

    Ce sont quelques 1500 visiteurs qui ont, cette année encore, pu bénéficier de ce vivier d’expertise, véritable vecteur exponentiel d’enrichissement des connaissances, d’échanges, de découvertes de nouveaux contenus et/ou usages, le tout pour permettre une meilleure continuité éducative et donner corps à une école augmentée.

    Amotice_Robot_Orme 2014

     

    Mais face à tant de richesses déployées autour de l’école augmentée,  im-po-ssible d’en faire le tour en seulement 2 jours !

    Que ce soit les traditionnels rendez-vous des rencontres, ou les nouveautés, qu’il s’agisse des incontournables, comme l’Ecole Communicante, qui cette année a accueilli 16 classes et leurs enseignants, ou encore de Nao, robot Numanoïde présenté sur l’espace Intégratice, ou qu’il s’agisse de nouveaux rendez-vous, comme par exemple l’espace dédié au Salon des éditeurs publics et privés, où étaient présentées les ressources éducatives et péri-éducatives pour la rentrée, difficile de savoir où donner de la tête !

    Une chose est sûre : la 20ème édition des Rencontres de l’Orme amorce une nouvelle étape augmentée : relever ensemble le défi d’une plus-value pédagogique pour l’école numérique !

    Alors, prêts pour une Ecole augmentée ?

    N’hésitez pas à réagir sur notre blog http://www.amotice.com/blog ou sur nos réseaux sociaux

     

     

     

     

     

     

  • Comment diagnostiquer les besoins de votre future école numérique ? 1ere partie

    Comment diagnostiquer les besoins de votre future école numérique ? 1ere partie

    Par Marie-France Bodiguian Cabinet AMO-TICE

    Dans cette première partie, nous nous concentrerons sur l’évaluation des besoins des enseignants, que vous entreprendrez avec votre partenaire, l’Education Nationale.

    Tout d’abord, comprendre les besoins des enseignants, n’est-ce pas le domaine de l’Education Nationale ?

    Amotice_070414Pourquoi les services de la ville auraient-ils également à intervenir ?  En effet, seuls les services de l’Education Nationales sont habilités à évaluer et définir les futurs usages pédagogiques des enseignants avec le numérique. Mais d’expérience, pour la mise en place de ces usages, et avant même de les envisager,  les enseignants sont souvent confrontés à des questions organisationnelles donc par ricochet budgétaires, qui sont de votre ressort dans la gestion des écoles.

    D’autre part, la compréhension de l’organisation des enseignants est essentielle pour vous aider à concevoir votre futur plan pluriannuel d’investissement et de fonctionnement. Quelles écoles équiper en premier ? Quels niveaux de classe, pour quels matériels ? Tous les enseignants n’ont pas la même approche de l’informatique, et ne sont pas motivés de la même façon au même moment, donc quels outils permettraient aux enseignants de s’approprier progressivement le numérique ?

    Aller à leur rencontre est également un formidable moyen de les impliquer comme partenaire tout au long de la construction de votre projet, car sa réussite dépend en grande partie de la fréquence et la qualité des usages. Ils se sentiront ainsi à juste titre considérer,  ce qui viendra alimenter leur motivation.

    Donc comment procéder ?

    1/ Faites tout d’abord le point sur les contraintes de la ville

    Inutile de laisser les enseignants espérer ou s’exprimer sur des besoins d’outils mobiles si au sein de votre conseil municipal, une large majorité s’oppose fermement à l’utilisation du wifi, même ponctuel.

    D’autre part, avez-vous besoin de libérer des ateliers informatiques pour récupérer des salles de classes, du fait de l’accroissement des effectifs des élèves par exemple ? Cela déterminera également le cadre de départ de vos entretiens avec les enseignants.

    2) Proposer aux enseignants volontaires un premier questionnaire,

    que vous aurez fait valider par l’IEN de circonscription et l’animateur Tice.

    Ce questionnaire sera anonyme et permettra aux enseignants d’exprimer leurs attentes et leurs éventuels freins sans pour autant se dévoiler auprès de leurs collègues mais surtout de leur hiérarchie, leur IEN de circonscription.

    Que pourra contenir ce questionnaire ?

    Avant d’envisager un éventuel déploiement du numérique dans les classes comme le suggère la loi sur la refondation de l’école pour des usages transversaux, votre objectif est de comprendre :

    • la nature et la fréquence des usages numériques et informatiques pratiqués par les enseignants avec les différents outils, logiciels, équipements déjà en place tant dans les salles informatiques que dans les éventuels fonds de classes, souvent équipés de matériel de récupération, donc non maintenu par la ville.
    • Leurs habitudes d’organisation informatiques pour préparer leurs cours,
    • L’environnement socioculturel des écoles, la composition des classes, l’organisation propre des établissements,
    • Les acquis et connaissances des enseignants en matière informatique,
    • Etc.

    3/ Rencontrez les enseignants pendant la pause méridienne afin :

    . d’écouter leurs envies, leurs attentes et leurs freins

    – Avec quels outils se verraient-ils travailler pour soutenir leurs pratiques de pédagogie différenciées ou collaboratives ? Pourquoi et comment ?

    – Profitez en, avec votre partenaire de l’Education Nationale pour leur présenter brièvement certains outils et logiciels, moins connus du grand public que les tablettes et TNI mais qui pour autant faciliteraient la gestion de leurs classes ou de leurs cours tels que les cartes heuristiques, des visualiseurs, les espaces numériques de travail, etc.

    – Proposer leur de rédiger un projet, qui pourra par la suite servir de point de départ aux usages de leurs collègues.

    . D’appréhender la motivation effective des enseignants à s’approprier les outils dans le temps.

    – Certes le numérique n’est aujourd’hui pas optionnel pour les enseignants, mais tous ne sont pas convaincus de ses bienfaits dans la réussite éducatives, et n’auront de ce fait pas la même implication. Cet élément ainsi que le partage des usages progressifs entre enseignants guidera entre autre le rythme de vos équipements à travers les écoles, donc votre plan pluriannuel

    – Combien de temps sont-ils prêts, sur leurs temps personnels, au-delà des formations délivrés par l’Education Nationale, à consacrer pour s’entrainer et adapter leur cours aux outils numériques, en particulier la première année.

    – Envisagez avec eux une organisation qui leur permettra de rompre l’isolement qu’ils rencontrent face à l’outil informatique et numérique dans la classe , à travers des temps d’échange avec une éventuelle hotline prise en charge par la ville, en utilisant une plateforme dédiée par des constructeurs, etc.

    Il ne vous reste plus qu’à analyser l’ensemble de ces réponses en tirer vos premières conclusions.

    4/ Commencez à envisager des hypothèses d’équipements, selon les problématiques que l’on vous aura exposées.

    Ces hypothèses entraineront des besoins en matière d’infrastructures réseaux, internet, de sauvegarde des données, etc.  La 2ème partie de cet article vous proposera donc les questions essentielles à vous poser pour faire évoluer ces infrastructures, après avoir dressé un état de l’art de l’existant.

    Et vous, comment avez-vous aujourd’hui abordé le diagnostic des besoins de vos écoles en matière de numérique ?

  • Ecole Numérique : un label de campagne pour chaque candidat aux municipales

    Ecole Numérique : un label de campagne pour chaque candidat aux municipales

    Amotice_110214

    Inscrire l’Ecole Numérique dans son programme : c’est le moment !

    En cette période de pré-campagne électorale, le cabinet AMO-TICE en partenariat avec la société INTEL, incite les candidats à s’engager pour l’Ecole Numérique dans leur commune et à inscrire ce projet dans leur programme électorale.

    L’objectif de cette initiative est avant tout de faire prendre conscience aux futurs élus de l’importance des outils numériques dans leur politique de réussite éducative, et de les entrainer à réfléchir dés le départ à des usages pérennes et évolutifs, au-delà de l’acquisition des équipements et des infrastructures.

    L’actualité liée à la préparation de la réforme des rythmes scolaires dans les communes constitue également un des arguments mis en avant auprès des candidats pour motiver leur engagement, car les outils numériques représentent un formidable levier de continuité éducative et logistique ainsi qu’une source de contenus efficients.

    Autre point, et non des moindres, présenté aux candidats au moment des restrictions budgétaires : repenser les frais de fonctionnement dédiés aux écoles. Au-delà des choix d’investissement qu’il suppose, le numérique, peut à cet effet, être une solution intéressante puisqu’il permet également de réduire le coût des frais d’intervenants extérieurs tant en langue que pour les projets pédagogiques culturels.

    Une charte méthodologique pour éviter le gâchis d’argent public

    Il est ainsi mis à disposition des candidats aux élections municipales sur la page www.amotice.com/lecole-numerique-elus-engagez-vous :
    Amotice2_110214– une brochure éditée par INTEL consacrée aux bénéfices du numérique à l’école pour les élèves, les enseignants et le périscolaire mais aussi à ses atouts dans la gestion d’une politique éducative.
    – une charte méthodologique rédigée par le Cabinet AMO-TICE, engageant les futurs élus à orienter leurs investissements vers des usages efficients et pérennes, et éviter tout gâchis d’argent public.

    En gage de l’adoption de la charte, AMO-TICE enverra en retour aux candidats, le logo du « Label » à télécharger pour l’ensemble de leurs supports de communication.

    La commune devient aujourd’hui un acteur incontournable dans la réussite d’un projet d’école numérique, en partenariat avec l’Éducation Nationale, tant dans les choix et la mise à disposition des équipements et infrastructures adaptés, qu’à leur bon fonctionnement et au développement des usages.

    C’est pourquoi la charte méthodologique en 4 points propose aux candidats d’inscrire dans leur programme l’engagement suivant :

    « Pour favoriser la réussite éducative de nos enfants, et lutter contre l’échec scolaire,  je m’engage à mettre à disposition des enseignants et des élèves des outils numériques et des infrastructures adaptées à leurs besoins, et aux contraintes techniques et informatiques de mes écoles.

    . Par concertation avec les acteurs impliqués (directeurs des écoles, enseignants, services de l’Education Nationale, animateurs périscolaires, services de la ville concernés, parents) dans le projet afin d’évaluer ensemble leurs attentes, besoins et contraintes.

    . A travers la définition de scénarii d’équipements, les infrastructures, les besoins de formation et les conditions de maintenance pour une continuité de service, adaptée au projet éducatif.

    . Signer une convention entre ma commune et l’Education Nationale afin que chacun participe activement à la mise en œuvre du projet et s’engage à évaluer régulièrement les usages, les progrès et les évolutions nécessaires à apporter chaque année.

    . Valoriser les enseignants utilisateurs du numérique au sein de ma commune, afin de motiver leur implication sur le long terme et d’encourager le développement des usages sur l’ensemble des écoles.

    Et vous, projetez-vous d’inscrire l’Ecole Numérique dans votre programme électorale ?  Si vous avez des questions à cet effet,  n’hésitez pas à nous en faire part sur notre blog afin que nous vous apportions des réponses adaptées.

     

     

  • Les 5 étapes incontournables pour construire votre projet d’école numérique

    Les 5 étapes incontournables pour construire votre projet d’école numérique

    Ce sont trop souvent des investissements engagés par la collectivité, sans avoir consulté, ni impliqué les enseignants, et les services de l’éducation nationale, sans avoir étudié la configuration des établissements, ou encore sans avoir anticipé les problématiques de maintenance qui pourraient se présenter.

    Alors que faire ? Effectuer des appels à projets auprès des enseignants?

    Oui, mais d’expérience cette méthode reste très insuffisante car les enseignants ne sont qu’un maillon de la chaine et ne peuvent anticiper toutes les problématiques. Sans compter, qu’ils ne connaissent bien souvent que les équipements les plus notoires tels que les tableaux numériques interactifs ou les tablettes et ignorent les usages d’autres outils qui pourraient également soutenir leurs enseignements.

    Si vous souhaitez réellement, engager votre collectivité dans un investissement efficient, des usages pérennes et évolutifs, consacrez quelques semaines à une étude détaillée afin de comprendre les besoins et contraintes de chacun mais aussi d’impliquer chaque acteur dés le départ.

    Cela vous évitera, peut-être, des investissements qui n’auraient pas eu de raisons d’être et surtout vous permettra de définir en amont des critères de suivis pour une future généralisation, dans le cadre d’un plan pluri-annuel.

    Engager une étude certes, mais comment procéder ?

    Je vous livre ici les 5 étapes à respecter pour réussir votre étude préalable.

    Amotice_140114Créez votre Comité de Pilotage et organisez votre gouvernance en mode projet

    Un projet d’école numérique implique des compétences différentes, dispersées au sein de plusieurs délégations de la collectivité. Votre Comité de Pilotage réunira l’ensemble des acteurs impliqués, soit :

    1. Des responsables des services techniques et informatiques,
    2. Des responsables des services de l’Education et des Affaires scolaires,
    3. Des enseignants volontaires,
    4. Des représentants de parents d’élèves,
    5. Les élus éducation & jeunesse, TIC,
    6. Les représentants de l’Education Nationale (IEN et/ou animateur TICE)
    7. Les responsables du périscolaire.

    Organisez un audit des équipes pédagogiques, enseignants et animateurs périscolaires

    Amotice2_140114Evaluez et anticiper les besoins, les motivations, mais aussi les freins et les contraintes des élèves et des familles face aux usages numériques

    Rédigez et diffusez des questionnaires pour chacune de ces cibles et rencontrez-les, en particulier les enseignants volontaires de vos écoles en partenariat avec votre animateur TICE.

    A la suite de cela :

    – Analysez la fréquence et la nature de leurs usages informatiques et les raisons de leurs freins éventuels.
    – Anticipez leurs motivations effectives à s’approprier les outils, sont-ils prêts à consacrer le temps nécessaire pour se former et préparer leurs cours autrement ?
    – Appréhendez les problématiques pédagogiques rencontrées avec leurs élèves ? Vous pourrez ainsi par la suite définir les outils qui permettront de les soutenir dans leurs parcours pédagogiques et non le contraire !
    – Mesurez la motivation et les attentes des services périscolaires, en particulier leur implication à créer des contenus éducatif en continuité avec ceux du socle commun en vue d’une mutualisation des outils numérique. Ces actions faciliteront, entre autres, votre prochaine organisation dans le cadre de l’application de la réforme des rythmes scolaires.
    – Evaluez la motivation des parents vis-à-vis de vos projets.

    Diagnostiquez les configurations et les infrastructures de vos établissements scolaires Amotice3_140114

    – Prenez connaissance du plan de chaque établissement, puis visitez-les, pour observer leurs infrastructures architecturales, ou réseaux techniques ou informatiques
    – Evaluez vos marges d’évolutions selon les besoins d’équipements exprimés par les enseignants, anticipez la continuité de service pour éviter tout dysfonctionnement.

    Définissez les besoins de votre collectivité et arbitrez !

    Suite à votre audit, définissez vos scénarii d’Ecole Numérique :

    • Les hypothèses d’équipements et d’infrastructures, correspondant aux possibilités politiques, budgétaires, et organisationnelles de votre collectivité pour une efficience des usages.
      – Les besoins en formations fonctionnelles : la prise en main des matériels en amont des sessions de l’Education Nationale
      – Les modalités de maintenance : intervention à distance et/ou sur site
      – Anticipez la répartition des rôles entre la collectivité et les futurs prestataires pour préparer la mise en œuvre, et assurer la maintenance.
      – Arbitrez sur les choix d’utilisation du wifi dans les écoles, les différents lieux où seront sécurisés les matériels, etc.
      – Effectuez votre estimation budgétaire après avoir demandé des devis à vos revendeurs locaux. Parmi les postes de votre budget, figureront :
    • L’infrastructure : ralliement internet + câblage ou le CPL
    • Les équipements et outils numériques,
    • Les modules de formations fonctionnelles,
    • La garantie et la maintenance,

    Arbitrez, et lancez votre consultation !

    Amotice4_140114Soignez votre partenariat avec l’Education Nationale

    Les services déconcentrés de l’Education Nationale en charge du Numérique (Atice, DAN, IEN TICE) ont pour mission d’inciter les enseignants et les collectivités à développer les usages du numérique de façon transversale dans les établissements scolaires.

    C’est donc normalement un partenaire privilégié pour vous aider à “rentabiliser” vos investissements engagés et prévenir le gâchis d’argent public avec des usages efficients.

    Invitez donc votre animateur TICE et votre IEN à chacune de vos réunions de Comité de pilotage, relancez-les si besoin, pour qu’ils suivent votre projet, jusqu’à son terme.

    Dernier conseil surtout, rédigez vous-même une proposition de convention afin que soient intégrés les indicateurs de suivis qui vous permettront d’effectuer des bilans semestriels voir trimestriels de concert avec votre partenaire de l’Education Nationale.

    De nombreuses collectivités ont aujourd’hui construit l’architecture de leur école numérique ou certaines expérimentations grâce à ce schéma et en sont satisfaites.

    Et vous, dans quel contexte envisagez vous de développer le numérique dans vos écoles ? Partagez votre expérience en contactant Marie-France Bodiguian sur son blog…Cabinet AMO-TICE

     

  • Le Numérique, porte de sortie au débat sur la réforme des rythmes scolaires ?

    Le Numérique, porte de sortie au débat sur la réforme des rythmes scolaires ?

    Amotice_rythmessco_111213

    Par le manque de visibilité sur les coûts qu’entraîne cette réforme, ainsi que par l’absence d’évaluation de son efficacité dans la lutte contre l’échec scolaire, les maires et l’ensemble des services des villes ne savent plus où donner de la tête sur ces fameuses activités périscolaires, supposées créer de la continuité éducative entre le scolaire et le périscolaire.

    Pourquoi ne pas généraliser ce qui fonctionnait déjà ?

    Qui dit continuité éducative entre scolaire et périscolaire tel que loi sur la refondation de l’école le suggère, dit inévitablement approfondissement des apprentissages du socle commun des connaissances au-delà des murs de la classe.

    Ce qui suppose bien sûr, un véritable partenariat entre l’Education Nationale et la ville afin de synchroniser les actions ludo-éducatives des services périscolaires avec les contenus pédagogiques des enseignants, seuls à décider du tempo et à donner le « la ».

    Or c’est justement ce partenariat qui a fait défaut dans une grande majorité des villes où ont été mis en place les nouveaux rythmes scolaires, qui ne bénéficiaient pas initialement d’une politique de continuité éducative entre le scolaire et le périscolaire.

    D’expérience le numérique constitue justement un formidable levier de continuité éducative entre le scolaire et le périscolaire, en favorisant le flux des contenus et le dialogue entre les services et  l’Education Nationale et la ville.

    C’est ce que l’on observe en particulier dans les villes, qui dans le cadre d’une mutualisation des outils, ont choisi de privilégier la formation des animateurs et la mise en œuvre d’un partenariat suivi entre l’Education Nationale et la ville.

    A Issy les Moulineaux par exemple, l’usage d’un espace numérique collaboratif partagé entre l’équipe enseignante et le périscolaire a été expérimenté dans une école entre février et juin 2012, pour être étendu à plusieurs écoles depuis septembre 2012. Cet espace numérique d’échanges intègre les partenaires associatifs naturels de la ville, qui œuvrent dans le cadre des animations périscolaires : développement d’un serious game, atelier d’écriture, animation numérique suite à la visite d’un musée avec la classe grâce à l’usage d’une mallette de balado-diffusion, etc.

    A Angers, on mutualisait déjà les équipements numériques entre le scolaire et le périscolaire avant la réforme. A l’école élémentaire Isoret, en particulier où avait été maintenu le rythme des 4 jours ½, l’un des projets d’école était de suivre un coureur du Vendée Globe.
    Ce projet permettait, entre autres, dans le cadre des objectifs pédagogiques, de faire travailler en groupe les enfants sur l’expression écrite et parlé : concevoir en équipe un message et savoir l’exprimer. En parallèle, afin d’animer ce projet, les enfants ont participé sur le temps périscolaire à la fabrication d’un bateau, conçu au départ avec les outils numériques de l’école.

    Dans une autre école de la ville, certaines applications sur tablettes vont permettre, pendant les activités périscolaires, la création d’une pièce de théâtre.

    Ce ne sont malgré tout que des aménagements autour de l’organisation scolaire et périscolaire. Mais est-ce suffisant pour lutter contre l’échec scolaire ? En effet, l’urgence est bien là et nos résultats à l’étude PISA 2012 nous l’ont encore tristement démontré cette semaine.

    Réussite scolaire : adieu la réforme, vive le soutien pédagogique par le numérique !

    Ainsi, mettre en place une réforme des rythmes scolaires, entre scolaire et périscolaire, et ainsi miser essentiellement sur une optimisation de la concentration des élèves le matin quand les heures de cours et les temps d’apprentissages ont été raccourcis depuis des années,  les vacances rallongées,  est-ce là la véritable solution pour lutter contre l’échec scolaire ?

    Alors que faire ?

    Que faire face à des pays où les enfants réussissent non pas grâce à des rythmes mais à des temps d’apprentissages, qui ne sont pas réduits au temps passé entre les murs de l’école ?

    Pourquoi inciter à ce point les communes à investir dans des activités périscolaires qui ne permettront pas à nos enfants de devenir meilleurs, quand les besoins en outils et en formation à la pédagogie numérique pour les enseignants permettraient justement de donner à nos enfants la chance d’apprendre mieux en cours grâce à la pédagogie différenciée et au-delà des murs de l’école ?

    Quand les chronobiologistes parlent d’organiser non pas les rythmes mais les temps de l’enfant, les outils numériques, s’ils sont bien encadrés par les enseignants, l’accompagne partout où il se trouve avec des apprentissages potentiellement ludiques et efficaces tout au long de ses temps de vie.

    Avec les outils et ressources numériques, l’enfant n’est pas mis en situation d’échec et de censure, comme il peut l’être en cours : une évaluation formative et des pratiques complémentaires, qui, pour reprendre les mots de Claire Leconte, chronobiologiste, « permettent de minimiser les fluctuations de l’attention ainsi que la fatigue inhérente à l’ennui ou l’angoisse de ne pas savoir faire ».

    Une récente évaluation établie par le collectif des maires contre la réforme des rythmes scolaires a estimé à près d’un milliard et demi d’euros le coût de cette réforme. Comme le souligne Jean-Michel Fourgous maire d’Elancourt et coordinateur du collectif : «A choisir, il aurait mieux fallu affecter ce budget à un grand plan de formation des enseignants pour améliorer et moderniser la pédagogie, avec des outils numériques, et surtout changer l’organisation pédagogique des enseignants, à l’image de ce que pratique des pays scandinaves, dont le niveau des élèves est aujourd’hui incontesté (étude Pisa) »

    Et vous, qu’en pensez-vous ? Réagissez en laissant votre commentaire en bas de page.

    Article rédigé par Marie-France Bodiguian, Cabinet AMO-TICE

  • Guide de l’Ecole Numérique pour Elu Néophyte

    Guide de l’Ecole Numérique pour Elu Néophyte

    Le salon Educatice 2013, qui se tiendra du 19 au 21 novembre prochain à la Porte de Versailles sera ainsi l’occasion de découvrir les nouveautés en matière de solutions numériques Interactifs (tableaux, vidéoprojecteur, etc.), de classe mobiles, de tablettes tactiles, d’Espace Numérique de Travail, mais aussi d’infrastructures pour le ralliement des salles à internet, etc.

    C’est le rendez vous annuel des acteurs des technologies éducatives, qui à travers différents lieux de rencontre, vous permettra de mieux appréhender les problématiques du moment et vous aider dans vos arbitrages.

    Mais avec près de 200 exposants et des dizaines d’ateliers, conférences ou tables rondes par jour, deux questions s’imposent :

    • Devant une telle offre, sur quels critères effectuer sa visite sur le salon, ses choix d’équipements, d’outils, de ressources, d’architecture réseaux et internet ?
    • En période de restrictions budgétaires, comment limiter les dépenses inutiles, et effectuer des investissements efficients ?

      Afin de vous aider dans votre approche, je vous offre Le guide de l’Ecole Numérique pour Elu Néophyte.

      L’objectif de ce guide est de répondre aux questions que beaucoup d’élus se posent encore…

    • Que recouvre exactement l’École Numérique aujourd’hui ?
    • Quels rôles doivent jouer réellement les collectivités, pour la réussite d’un tel projet ?
    • Pourquoi, faire le choix de l’école numérique demeure une stratégie gagnante ?

    Mais aussi de vous livrer :

    • Une boite à outils d’équipements et infrastructures pour mieux préparer votre visite à Éducatice 2013.
    • Les facteurs clés pour limiter les dépenses inutiles.

    …Bref de vous aider à acquérir une meilleure visibilité pour votre projet.

    Télécharger votre guide ICI

    Bonne lecture !

    Par Marie-France Bodiguian, directrice du Cabinet AMOTICE 

  • Renforcer l’attractivité de son territoire grâce au numérique dans les établissements

    Renforcer l’attractivité de son territoire grâce au numérique dans les établissements

    Ludovia2013_seminaireattractiviteterritoire_081013
    Les différentes politiques de la ville ont, depuis des décennies, envisagé des stratégies pour attirer les populations sur les territoires grâce au développement économique, ou à l’emploi.

    Aujourd’hui, les infrastructures numériques sont devenues l’un des fers de lance de l’attractivité territoriale dont fait partie le numérique dans les écoles.

    Et si au-delà des murs et des équipements, les usages innovants avec les technologies numériques pouvaient avoir un impact sur l’attractivité des établissements et des territoires ?

    Pour en débattre, autour d’Eric Fourcaud, lors de cette dernière session du séminaire « Collectivités Territoriales » qui a eu lieu pendant Ludovia 2013 : Julien Llanas – DGESCO (Collèges connectés), Agathe Busch chef de projet e-Edu – Manche Numérique, Jean-Marie Drouet  principal du collège d’Ax-les-Thermes sur la motivation des équipes enseignantes, et Jean-Michel Martin – DSI Conseil général de Saône-et-Loire et du pôle d’attractivité économique Saône-et-Loire avec le consortium TED.

    Dés 2005, un rapport du ministère de la ville soulignait l’importance de l’innovation dans les écoles, dans la lutte contre la désertion des territoires au profit des mégapoles.

    Depuis, le numérique dans les écoles n’a eu de cesse d’évoluer et les programmes de se multiplier.
    On se souvient du programme PrimTice lancé par le ministère de l’Education Nationale en faveur du développement des tableaux numériques interactifs, de l’opération ENR, Ecole Numérique Rurale, et des deux rapports sur la réussite du  numérique à l’Ecole de Jean Michel Fourgous, pour ne citer qu’eux.

    « L’effet vitrine des collèges connectés »

    Aujourd’hui, tous les acteurs de l’Education sont concentrés sur cette nouvelle étape que constitue le projet de Vincent Peillon : faire entrer l’école dans l’ère du numérique, dont l’un des volets est dédié aux « Collèges connectés ».

    Pour Julien Llanas, en charge de ce projet à la DGESCO,

    « le numérique dans les établissements constitue un formidable accélérateur d’attractivité des territoires ».

    C’est la raison pour laquelle a été sélectionné dans chaque académie, dans les zones rurales ou en zone d’éducation prioritaire, un collège pilote , afin de créer « un effet vitrine, un rayonnement » auprès des autres collectivités alentour.

    Mais les critères de sélection de ces collèges pilotes, choisis pour leurs engagements préalables en faveur du numérique et soutenus dans cet élan depuis les années 2000, suscitent de vifs débats dans la salle :

    « Ne sommes-nous pas en train de créer une sur-fracture territoriale, en privilégiant des établissements déjà connectés, et de sur-capitaliser sur la technologie au lieu de se concentrer sur les besoins premiers d’usages numériques » arguent certains.

    Quoiqu’il en soit, le ministère s’investit fortement dans le cadre d’actions expérimentales, en faveur des « collèges connectés » afin de créer « un effet de longue traine et permettre aux différents territoires de prendre exemple sur ces actions ainsi initiées ».

    L’attractivité du numérique éducatif, une œuvre de co-construction territoriale

    Le rôle et le maintien des services publics en milieu rural prennent de ce fait toute leur ampleur pour permettre de créer des pôles d’attractivités économiques dans les territoires.

    En particulier, grâce à leurs capacités de réunir les compétences nécessaires autour de tels projets et de créer des consortiums efficaces.

    C’est exactement l’expérience qu’en ont fait les deux territoires, invités à cette session : la Manche et La Saône et Loire.

     

    Agathe Bush, chef de projet e-Edu de Manche Numérique, salue à cet effet l’efficacité du comité de travail créé autour de l’intercommunalité des villes de la Manche.

    « L’une des principales motivations a justement été de lutter contre la fermeture d’établissements et de créer des pôles d’éducation numérique attractifs pour les populations » précise Agathe Bush.

    Grâce à la multiplicité des partenariats avec les établissements, les enseignants, les gestionnaires de réseaux ou les CDDP, la Manche numérique a pu identifier les besoins et mutualiser les commandes au sein d’une centrale d’achats car « les bons choix d’équipements et d’infrastructures numériques restent essentiels pour optimiser l’attractivité des territoires par le numérique éducatif » précise t-elle.

    Même discours du côté du Conseil Général de Saône et Loire, représenté par Jean-Michel Martin, DSI au Conseil général, et au sein du consortium d’attractivité économique TED (tablette pour une éducation digitale), suivi par la DGESCO.

    Retenu dans le cadre d’un appel à projet national sur les investissements d’avenir, le projet TED représente un réel espoir pour le Conseil Général en matière d’attractivité territoriale.

    Les acteurs et les investissements qu’il a su mobiliser autour de ce projet en sont une manifestation probante.

    Entre le département, le CRDP, et la Caisse des Dépôts de Consignation, ce n’est pas moins de 3 114 000 euros, que les services publics ont déployé pour ce projet, sur les 6 500 000 euros engagés au total avec les entreprises privés françaises Unowhy, Sejer, et Logosapience, dont les fonds sont, pour certains, issus également de financements publics.

    Un investissement conséquent, qui en fait sourciller plus d’un au sein de l’assistance.

    Mais Jean-Michel Martin tient à préciser qu’en matière d’attractivité économique, seuls des projets ambitieux, « chauvins » et bien pensés permettront une co-construction territoriale et une communication efficiente.

    En effet, TED, qui repose sur le travail d’entreprises françaises, n’est pas un simple projet d’équipement en tablettes. Il s’agit d’une solution évolutive conçue pour des usages pédagogiques, adaptés aux besoins et aux contraintes des enseignants : une expérimentation sur un long terme et de grande envergure, soutenu par un consortium d’experts pluridisciplinaires dédié aux équipements, contenus, formations, suivis, évaluations, etc.

    Au-delà de l’ambition d’attractivité économique, un tel projet permet par ailleurs, selon Jean Marie Drouet, principal au collège d’Ax les Thermes d’attirer et de retenir les enseignants dans les établissements.

    Les tablettes, les tableaux numériques interactifs, et la présence d’un bon débit internet constituent, selon lui, des éléments concourant à la motivation des enseignants, particulièrement difficiles à maintenir dans les régions éloignées des grandes mégapoles.

    Car, quand certaines régions n’enregistrent aujourd’hui qu’un très faible débit internet ou quasi nul , celles-ci pourront-elles réellement faire face au resserrement de la bande passante, avec l’arrivée imminente des manuels numériques et des Espaces Numériques de Travail, malgré les efforts des pouvoirs publics à installer le très haut débit, que l’on sait si coûteux en période de crise ?

     

    Quoiqu’il en soit le débat est posé : à la lumière de cette session, le numérique à l’Ecole prend ici une nouvelle dimension.
    Au-delà de l’impact social, que l’on lui attribue fréquemment, le numérique éducatif joue également un rôle dans notre écosystème, telle la promesse d’un territoire attractif et dynamique, qui se déjouerait des déserts ruraux et économiques.

    Article rédigé par Marie-France Bodiguian, Cabinet AMO-TICE

  • Gouvernance territoriale du numérique : s’adapter au changement et aux nouvelles compétences

    Gouvernance territoriale du numérique : s’adapter au changement et aux nouvelles compétences

    Comment s’adapter au changement et aux nouvelles compétences que définit la loi sur la refondation de l’école ? Quelle gouvernance territoriale peut-on espérer pour mener à bien les projets éducatifs numériques ?

    Pour en débattre, trois acteurs d’expérience en la matière : Dominique Provot, chargée de mission e-education à l’agence départementale Numérique 64, Charline Genet, chargée de mission au Développement numérique du Conseil Régional d’Auvergne et Philippe Molès, consultant et conseiller aux usages du numérique, Mission Ecoter.

    La loi sur la refondation redéfinissait en juillet dernier, les nouvelles compétences des départements et des régions en matière d’acquisition et de maintenance des matériels informatiques et des logiciels, leur laissant l’entière charge de cette mission.

     

    La collectivité : simple financeur ou réel partenaire de l’Education Nationale ?

    Comme le souligne Laurent Brisset, animateur de cette session, « quel rôle donne-t-on à la collectivité : celui d’un réel partenaire de l’Education Nationale ou celui de simple financeur ?»

    Laurent Brisset pose ainsi d’entrée de jeu le problème de la gouvernance partagée, indispensable à la réussite des projets d’éducation numérique.

    Mais comme en témoigne Dominique Provot du Conseil Général des Pyrénées Atlantiques (64),

    «Seul un partenariat tripartite entre la collectivité, l’établissement et les services déconcentrés de l’Education Nationale permet d’atteindre une relative efficience dans le développement des usages du numérique dans les établissements ».

    Dominique Provot insiste sur l’importance donnée au qualitatif dans le projet d’e-éducation de l’Agence Numérique 64 :

    « Seules des formations conjointes entre l’Agence du Numérique et le CDDP ont permis aux enseignants de s’adapter et d’intégrer les usages fonctionnels et pédagogiques. Le développement des usages ne peut souffrir d’une déficience de l’un ou l’autre de ces deux aspects, intimement liés».

    Le développement du numérique nécessite donc un ajustement pas à pas des dispositifs, selon les besoins des classes et le rythme d’adaptation des enseignants.

    C’est la raison pour laquelle, l’Agence numérique 64 s’est concentrée dans un premier temps, sur un équipement de Tableau Numérique Interactif et de baladodiffusion, puis a mis en place des « contrats numériques entre les différents partenaires » pour le déploiement et les usages de vidéoprojecteur dans toutes les salles et de vidéoprojecteur interactif dans une salle sur deux.

    Le développement progressif des usages est également facilité par le partage d’expériences entre enseignants lors d’une journée annuelle de pratique du numérique de la maternelle aux ESPE (Ecole Supérieur du Professorat et de l’Education), où la motivation des uns entraîne celle des autres.

     

    Maintenance : le nerf de la guerre ?

    Mais la question de la gouvernance n’aurait été traitée dans son ensemble si le point névralgique de la maintenance dans les établissements à la charge exclusive des départements et des régions n’avait été abordé.

    Maintenance que les associations territoriales, rappelle Laurent Brisset, acceptent de gérer, « s’il s’agit uniquement d’un transfert de compétences, soit d’une compensation financière de l’Etat ».

    (voir à ce sujet l’article de Ludovia Magazine : « Les collectivités encore dans l’expectative ») : Ce qui a récemment fait l’objet d’une requête des associations ADF et ARF auprès des services du Ministère.

    Dans les Pyrénées Atlantiques, cinq agents ont été affectés à cette mission : ce qui, selon Dominique Provot, n’est peut être « pas en soi un exemple à suivre par les autres départements, s’ils souhaitent, en cette période de restriction budgétaire, solliciter un financement de l’Etat à cet effet ».

     

    Autre région, autre politique. En Auvergne, représentée par Charline Genet, la maintenance relève de la compétence des services académiques du rectorat : une des résultantes des divers partenariats public/privé/région/département, initiés par la région.

    Equipés à 100% en haut débit, les lycées d’Auvergne ont très vite bénéficié de la compétence numérique de la région, dont le mot d’ordre était d’avancer dans une démarche commune sur les infrastructures avec les différents acteurs impliqués.

    Charline Genet insiste à cet effet sur la «volonté de concertation et de coopération, unique condition de réussite d’un tel projet, dans une équité territoriale ».

    « Le numérique éducatif ne peut être cloisonné. Une stratégie globale est nécessaire et la mutualisation des compétences de chacun est essentielle pour optimiser les investissements».

    Pour illustrer son propos, Charline Genet, cite l’exemple de SCONEETA, un service destiné à offrir un accès équitable à l’enseignement numérique à tous les foyers auvergnats et à tous les personnels de la communauté éducative premier et deuxième degré.
    C’est dans cet esprit de co-construction, que les 4 départements et 6 agglomérations se sont lancés dans un projet de déploiement du très haut débit, avec pour objectif de couvrir tous les lycées d’ici 2017.

     

    Stratégie globale & mode projet : les maitres mots de la gouvernance

    On l’aura compris, mettre en place une gouvernance partagée, c’est avant tout travailler en mode projet et élaborer une stratégie globale de conduite du changement afin d’anticiper les futurs perspectives d’usages.

    L’exemple pris par Philippe Molès est à cet effet éloquent.

    Le rectorat de l’Académie de Dijon, pour lequel il est missionné, vient de constituer un groupement d’intérêt public, le GIP e-Bourgogne, financé pour partie par la Caisse des Dépôts et Consignations, pour mutualiser les compétences et définir son plan de stratégie numérique.

    Cette démarche novatrice a pour principe la mise en place d’une gouvernance interne dédiée au numérique, des actions de formation et la création d’un observatoire des usages numériques.

    Parmi les volets de cette stratégie, souhaitée par Mme la Rectrice, Sylvie Faucheux :

    • Un partenariat avec l’Ecole Supérieur de l’Education Nationale afin de former les cadre de ce futur plan ainsi qu’avec l’ESPE de Bourgogne
    • La formation des élèves pour repenser la pédagogie
    • Un partenariat avec les collectivités
    • Un travail adapté à chaque projet d’établissement.

    D’autre part, précise Philippe Molès, cette politique requerra un constant dialogue entre le rectorat, les collectivités territoriales ainsi que les services de l’Etat.

     

    Oui mais, quid de l’évaluation des usages ?

    Au-delà de la gouvernance, la question de l’évaluation des usages est posée par la salle.

    Permettre à la collectivité d’ajuster ses dispositifs vers des usages efficients et pérennes des enseignants et des élèves nécessite un suivi et une analyse régulière des usages.

    Quels seront les indicateurs de suivis des usages à mettre en place pour permettre à l’Education Nationale d’adapter au fil du temps les accompagnements pédagogiques qui leurs seront nécessaires ? Sur quels types de tableaux de bord, les collectivités pourront-elles travailler pour suivre les usages, ajuster les équipements et infrastructures, mais aussi légitimer leurs investissements ?

    Cette thématique faisait d’ailleurs l’objet l’an dernier de la session 2 du séminaire Collectivité Ludivia 2012. : «Mettre en place un Tableau de bord – analyser les usages des équipements »

    « Il est très difficile d’évaluer l’impact des outils numériques sur les résultats des élèves », souligne Philippe Molès, « mais on peut travailler sur quelques évaluations qualitatives, qui serviront de repère au fil du temps ».

    Ces indicateurs de suivis ne seraient bien sûr pas là pour sanctionner mais donner les bases d’un suivi afin de permettre aux collectivités d’adapter leurs stratégies et leurs moyens.

    Ce sujet engendre un véritable débat dans la salle et les propositions et les questions foisonnent :

    Comment définir les indicateurs de suivis pédagogiques qui mesureront le rôle des outils numériques et ainsi l’évolution des besoins ?

    A travers un ressenti de l’enseignant sur la motivation de ses élèves ou autour de quelques points du programme, pris comme repères annuels ?

    Et ensuite, comment croiser les résultats de cette évaluation avec ceux des audits techniques des infrastructures, afin de comprendre où le bât blesse et résoudre les éventuels problèmes ?

    Une véritable réflexion doit être engagée au cas par cas, au niveau local entre les différents partenaires : collectivités, établissements et services de l’Education Nationale.

     

    Les intervenants se réjouissent à ce titre de la création des Directeurs Académiques du Numérique (DAN), qui pourront consacrer plus de temps à la mise en place des partenariats avec les collectivités.

    Quoiqu’il en soit, la session s’achève sur un principe fondamental : qu’il s’agisse de formation des enseignants, de maintenance ou d’évaluation des usages, les restrictions budgétaires et les besoins de gouvernance partagés conduiront les collectivités à mutualiser leurs compétences à des niveaux inter-territoriaux.

    D’autre part, seule la volonté de travailler ensemble à l’écoute les uns des autres permettra des avancées sur le chemin de la gouvernance partagée.

    Article rédigé par Marie-France Bodiguian, Cabinet AMO-TICE

  • Aménager et faire vivre des établissements à l’ère du numérique

    Aménager et faire vivre des établissements à l’ère du numérique

    Ludovia_Sem1bis
    Autour d’elle, deux intervenants : Pascal Bringer, Agrégé de SVT et co-fondateur de la société Maskott, et Jean-Paul Moiraud, professeur de gestion au Lycée La Martinière Diderot de Lyon qui, grâce à des retours d’expérience, nous ont projeté, le temps d’une session, dans les méandres d’une école connectée et décloisonnée…

    Permettre aux enfants de manipuler le tactile sur des parcours pédagogiques

    A travers la présentation du projet TACTILEO, réponse de la société Maskott à l’appel à projet du ministère en 2012, Pascal Bringer nous plonge dans un univers, que Jules Vernes aurait pu imaginer pour nous en son temps, pourtant aujourd’hui technologiquement accessible et concret.

    Grâce à l’infrarouge, les objets sont reconnus et deviennent interactifs et tactiles, toute projection devient possible sur tout support : la surface peut interagir avec le reste. Voir Tactileo en image

    Ludovia_sem1bis2La salle informatique n’est plus d’actualité. Le numérique est partout, dissociant nos repères traditionnels : la salle devient polyvalente et nous immerge dans un nouvel espace, optimisée et augmentée au fil des technologies.

    Dans des lieux connectés et décloisonnés, toute salle peut alors être adaptée aux besoins du moment. On se construit de façon hybride tant dans l’espace d’apprentissage dédié qu’en dehors ou dans ses déplacements.

    De l’apprentissage des connaissances à celui des compétences

    Autre expérimentation présentée par Jean-Paul Moiraud : la simulation virtuelle qui permet aux élèves ou étudiants de passer de l’apprentissage des connaissances a celui des compétences.

    Dans le cadre d’une simulation virtuelle, on a mis des étudiants en situation d’urgence, afin de leur permettre de s’entraîner et se projeter dans une réalité augmentée.

    Cette expérimentation a fait prendre conscience de  l’importance tant pour les élèves que pour les enseignants d’une mise en situation de compétences en prolongation des simples connaissances dont on se contentait avant, mais qui restent aujourd’hui insuffisantes.

    Pour Jean-Paul Moiraud , l’école de demain devra impérativement donner à l’élève, grâce à des outils de virtualisation, les moyens de passer de l’acquisition des connaissances à celle des compétences, grâce à un tuteur qui le guide, selon ses besoins.

    A partir de ces deux retours d’expérience, et dans une société connectée en permanence, JPM pose le problème des normes juridiques du travail de l’enseignant liés aux unités de temps et de l’espace.

    L’enseignant peut travailler et préparer ses cours mais aussi se former à distance à l’école comme chez lui :

    le temps architecturale et le temps pédagogique n’évoluent plus de la même façon. Une zone grise juridique apparaît.

     

    La perruque inversée, métaphore du temps de travail numérique des enseignants

    « Le numérique fait voler en éclat les murs de la classe en abolissant les contours traditionnels de l’espace éducatif. De très nombreux enseignants lancent des expérimentations dans leurs classes, par conviction personnelle du potentiel pédagogique des fonctionnalités des outils numériques ou dans le cadre d’expérimentations institutionnelles. La réflexion pédagogique avance mais … les champs connexes (L’analyse institutionnelle, les conditions de travail, la réglementation …) sont les grands absents ».

    Même si l’enfant peut être élève à l’école comme à la maison, car dans notre société le temps de l’enfant est normé, celui de l’enseignant devient élastique.

    Pour illustrer son propos JP cite l’exemple de la « perruque inversée comme  métaphore du temps de la structure du temps de travail des enseignants ». Il présente sa théorie dans son blog ici

    Le travail en perruque est un usage développé dans les ateliers des entreprises industrielles. Le salarié utilisait le temps de travail rémunéré (donc normalement consacré à l’employeur) pour se consacrer à des pratiques personnelles. Michel De Certeau parle de subversion du temps.

    À l’heure du numérique on inverse le principe (c’est en tout cas la position que je défends), les salariés occupent une partie de leur temps libre au service de leur employeur (ce temps va en s’accroissant). On passe de pratiques de subversion à des pratiques de « soumission« . Les philosophes parlent de servitude volontaire.

    Concrètement comment devra-t-on juridiquement inscrire le temps de l’espace numérique ?

    D’autant que le statut de l’espace privé de l’enseignant se posera des la rentrée avec les 9h de formation a distance, que l’enseignant pourra effectuer à l’école comme chez lui.

    Question abordée dans le monde de l’entreprise avec le télétravail mais qui n’a pas encore été abordée pour le travail des enseignants.

     

    Article rédigé par Marie-France Bodiguian, Cabinet AMO-TICE