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  • The Maker Program Starter Kit , gratuit, disponible chez Autodesk

    The Maker Program Starter Kit , gratuit, disponible chez Autodesk

    C’est une nouvelle année scolaire. Un vibrant enthousiasme, une énergie empreinte du Soleil de l’été vous habite. Que vous vouliez mettre sur pied un maker space ou vous cherchez de nouvelles idées pour améliorer celui dont dispose votre école, ce livret de près de 100 pages, téléchargeable gratuitement mais malheureusement en anglais, veut être une référence, une mine d’idées.

    Le chapitre 1 invite à développer un esprit maker. Un éducateur, qui a l’esprit maker est avant tout un entraîneur, un coach. En tant qu’éducateur à l’esprit maker, vous serez bien sûr un enseignant mais aussi, un cheerleader, un apprenant et un investigateur, vous serez la personne de liaison entre les élèves et les ressources disponibles pour permettre à ces derniers d’atteindre leurs objectifs d’apprentissage.

    Le chapitre 2 encourage à définir notre propre vision du terme maker , un terme qui peut avoir plusieurs sens. Que signifie maker pour vous? On propose quelques animations pour vous guider :
    le brainstorming en groupe de 3 à 8 personnes où chacun offre son point de vue sur leur vision du succès dans le cadre d’un programme maker, quelle est leur plus grosse inquiétude?, etc. ;
    une deuxième animation vise à identifier les forces et les faiblesses de votre équipe ;
    la troisième animation permet aux membres de l’équipe de préciser leur vision des activités de type maker qu’ils préconiseront.

    C’est au chapitre 3 que les éducateurs sont invités à préciser leurs attentes et leurs buts. Préciser au départ leur définition, leur vision du succès du programme qu’ils désirent établir guidera son développement. On y décrit une séance de brainstorming où les participants énoncent quelles seront les mesures de performances qui leur permettront d’évaluer le succès de leurs activités.

    Au chapitre 4, on traite du choix des activités. S’agira-t-il de projets, d’activités de design, d’activités de type techniques ou d’un maker-space de type drop-in ? On présente les caractéristiques de chaque type avec quelques exemples pour chacun.
    la première animation proposée à l’éducateur est un support à la planification Map your learner journey, car avant de commencer une activité il importe d’en spécifier les étapes ;
    la deuxième animation se veut un guide pour faciliter les choix du type d’activités qu’on proposera au participant ;
    la troisième animation guide dans la rédaction du programme.

    Félicitation, le programme est écrit. Il faut maintenant il vous faut vous entraîner pour offrir aux participants le meilleur support possible.

    C’est le sujet du chapitre 5 où vous êtes encouragés à revoir vos compétences et en acquérir de nouvelles. Dans ce contexte, le guide présente une liste d’applications telles que Tinkercad, 123D Design, Scratch. Powtoons, etc. ou plus simplement revoir vos compétences en tricot ou à l’usage de la machine à coudre.

    Un maker space est un concept communautaire.

    Au chapitre 6 on propose des animations qui aideront à la logistique et à coordination du soutien :
    savoir partager votre vision avec votre équipe lors d’une rencontre ou par un site web ;
    faire un inventaire des ressources de votre communauté, la disponibilité des bénévoles, la participation de spécialistes, et autres ;
    disposez-vous de l’espace essentiel, de l’électricité, du Wifi ;
    qu’en est-il de l’insonorisation du local ;
    savoir protéger vos projets de l’action directe du soleil ;
    avez-vous considéré tous les aspects relatifs à la sécurité ;
    saurez-vous organiser la participation des bénévoles, des divers participants ;
    de quel budget disposez-vous ?

    Au chapitre 7, on vous propose de faire la promotion de votre programme, différente façon de stimuler la motivation des participants :
    une animation vous propose de produire un plan de marketing.

    Les activité de type maker sont généralement amusantes, enrichissantes.


    Le chapitre 8 présente des conseils pour favoriser l’inclusivité : prévoir pour pouvoir travailler avec des jeunes souffrant d’une diversité d’handicaps, filles et garçons travaillant ensemble quelque soit leur origine ethnique.

    C’est un départ.
    Au chapitre 9, on encourage la tenue d’un journal de bord car il semble qu’on oublie beaucoup lorsqu’on se fie uniquement à sa mémoire. Assurez-vous que vous n’oubliez pas de vous référer aux indicateurs de succès que vous avez identifié au départ. Prenez quantité de photos et de vidéos.
    Quoi faire face à l’échec, un problème qui n’a pas été prévu. Dans ce contexte deux voies s’offrent à vous selon les types de difficulté rencontrées. Des groupes de soutien communautaires, par exemple un groupe sur Facebook qui regrouperait les écoles ayant des maker space. Il faut aussi savoir faire appel à des groupes aux compétences particulières, par exemple la page Facebook du Club Framboise https://www.facebook.com/clubframboise/, la communauté des utilisateurs de Rapsberry Pi du Québec.

    Au chapitre 10, vous avez terminé votre travail maker.. Il faut maintenant réfléchir à l’aventure : l’équipe se rencontre pour une animation : I like, I Wish, what if . . . Nous avons aimé, je désire, et si on . . .en vue de la préparation d’un compte-rendu.

    De quoi demain sera-t-il fait ? Bonne chance à tous les makers actuels et futurs.

    Une version plus courte de ce billet a été publiée sur École branchée.

    Plus d’infos :
    Le document d’origine d’Autodesk : THE MAKER PROGRAM STARTER KIT

     

    Crédit photo : Pixabay

  • Quand la pédagogie hacke les espaces scolaires

    Quand la pédagogie hacke les espaces scolaires

    Comment permettre aux différents acteurs de l’École de repenser la forme scolaire (aménagement, architecture, espace) pour tenir compte des nouvelles démarches pédagogiques induites en particulier par les technologies numériques ? Le développement des environnements numériques dans les écoles et les établissements scolaires et la volonté de développer les approches pédagogiques innovantes modifie les situations d’apprentissage et interrogent l’organisation des espaces et des temps au sein de l’École. Est-il encore possible d’enseigner au XXIème siècle dans des salles de classes et des Écoles à l’architecture héritée du XIXème siècle ?

    Table ronde retransmise en direct en vidéo (désolé pour les quelques minutes de démarrage sans le son, qui revient après…)

    Intervenants : Roberto Gauvin (@gauviroo) directeur d’école Nouveau Brunswick Canada, Christophe Caron (@chcaron80) DNE, Bruno Vergnes (@bvergnes) enseignant dans l’académie de Bordeaux et Vincent Faillet, (@VFaillet) enseignant dans l’académie de Paris.

    Animateur : Catherine Becchetti-Bizot Inspectrice Générale

    Moins je parle, plus ils travaillent et plus ils apprennent

    La traditionnelle salle de classe n’a guère changé depuis le XVIIIe siècle, c’est à dire depuis que l’enseignement simultané porté par Jean de LaSalle s’était imposé (pour des raisons économiques) face à l’enseignement individuel. Le modèle de la traditionnelle “classe en autobus”se trouve dans les nefs des églises, dans laquelle les “fidèles élèves” devaient se tenir assis, immobiles et silencieux pour écouter la parole sacrée du maître.

    Si cet aménagement traditionnel s’est perpétué jusqu’à nous, la pédagogie descendante qu’il induit a souvent été contesté. L’École du XXIe siècle, qui se donne pour but de former des citoyens émancipés et autonomes, s’y sent littéralement à l’étroit. Mais vouloir changer l’organisation matérielle de la classe c’est prendre le risque de heurter les sensibilités de ses collègues, de sa hiérarchie. C’est difficile quand on est soi même en recherche d’un espace adapté à ce qu’on veut y faire.

    Il existe une interaction forte entre espace et pédagogie et la variété des “lieux” doit correspondre à la variété des temps et des modalités pédagogiques. “

    C’est d’ailleurs ce qui a poussé Bruno Vergnes ou Vincent Faillet à organiser différemment l’espace de leurs classes, en collaboration avec ses élèves. Le premier en aménageant les espaces en fonction de l’autonomie de ses collégiens, le second en s’inspirant de l’école mutuelle et en laissant les élèves s’organiser.

    Il n’existe pas de loi fondamentale qui dise que pour apprendre, l’élève doit être assis, immobile et silencieux.

    Modifier les espaces scolaires, c’est aussi permettre de faire émerger dans l’espace de la classe un élément dont on tenait rarement compte jusqu’à présent : le corps de l’élève. Si l’on est toujours attentif à ses besoins de sécurité, on l’est parfois moins concernant son besoin de bien-être en terme de lumière, de confort, de posture… La très grande majorité des salles de classes ne permet pas à l’élève de bouger, d’agir en autonomie, d’échanger avec ses pairs, d’écrire au tableau, de s’isoler…

    C’est pourquoi Bruno Vergnes a décidé d’organiser différemment l’espace de sa classe, organisation qui est appelée à évoluer cette année, en fonction des élèves.

    La pédagogie c’est du détournement, y compris des espaces et du mobilier

    Mais comment faire ? Tous les intervenants soulignent qu’il ne faut pas attendre d’obtenir des équipements sophistiqués pour commencer à transformer l’espace de la classe mais de le faire d’abord avec ce dont on dispose. Faire appel à la communauté éducative, dans toute sa richesse (familles, artisans locaux…), est d’ailleurs un excellent moyen de fédérer un village ou un quartier autour d’un projet scolaire. On peut ainsi récupérer du matériel d’occasion, trouver des bénévoles pour repeindre une salle de classe… Les parents peuvent aider à l’école en dehors des sorties scolaires !

    On peut détourner les lieux (les couloirs, la salle de restauration par exemple) et les matériels (les mange-debout de la cafétéria…). Vincent Faillet raconte les nappes en papier scotchées au mur qui lui ont permis de vérifier la pertinence de son dispositif d’enseignement mutuel et de préfigurer les tableaux blancs qu’il a ensuite pu installer dans sa salle.

    Roberto Gauvin insiste sur la notion de besoin pédagogique. Il faut avant toute chose être très clair sur ce que l’on veut faire en classe avant de s’équiper. L’inverse a bien peu de chance d’être efficace. Et quand on voit ce que les élèves ont présenté lors de l’événement #Clair2017, on ne peut qu’être d’accord.

    Documenter pour essaimer

    Toutes ces initiatives ont vocation à être mutualisées. C’est pourquoi le ministère de l’éducation nationale a initié le projet “ArchiCl@sse” en collaboration avec la Cité du design de Saint-Étienne, afin d’élaborer des outils qui permettent à la communauté éducative d’être plus efficace et pertinente dans l’aménagement des espaces scolaires. Ces outils ne sont encore que des documents de travail, mais seront bientôt disponibles sur Eduscol.

    Pour aller plus loin :

    Auteurs de la synthèse : Stéphanie de Vanssay et Mila Saint Anne

    Le Moment avec tous les tweets émis pendant la table ronde à retrouver ici : https://twitter.com/i/moments/900664694578581504

  • FCL en France : ben non, ce n’est pas un club de foot !

    FCL en France : ben non, ce n’est pas un club de foot !

    FCL, c’est le sigle de Future Classroom Lab, un projet porté par European Schoolnet (EUN), une association d’une trentaine de ministères de l’éducation européens. Le premier Future Classroom Lab, basé à Bruxelles existe depuis janvier 2012. 

    Il s’agit d’un laboratoire pédagogique où des équipes se retrouvent pour  concevoir « la classe de demain »,  où les technologies numériques sont intégrés  à une diversité de situations d’apprentissages.  Cet espace comporte six zones de travail.

    Elles sont bien définies par leurs tapis de couleur différente et permettent aux visiteurs de vivre diverses expériences :
    . zone de création en vert, une sorte de médialab ;
    . on trouve dans la zone de recherche en violet divers capteurs, robots et autres appareils ;
    . la zone de collaboration en bleu avec son panneau de remue-méninges ;
    . la zone de développement au tapis rouge et au mobilier informel permet aux participants des réaliser des activités d’apprentissages autonomes ;
    . la zone de présentation en orange est l’endroit idéal pour présenter les résultats des travaux
    . la zone d’interaction en rose offre tout le matériel nécessaire aux apprentissages interactifs pour favoriser la création conjointe, nommée aussi co-création, de leçons par les participants.

    Pour intégrer le projet dans des contextes nationaux, les ministères de l’éducation de 12 pays européens, dont la France, se sont entendus pour créer des ambassadeurs dont le rôle consiste à construire et coordonner des réseaux nationaux.

    En France, la Direction du Numérique Éducatif, une des trois directions du ministère de l’Education Nationale français mène le projet et Xavier Garnier, Ambassadeur de la FCL se charge de la tâche de développement et de coordination.

    Deux cents mètres carrés et trois espaces rassemblent au Lycée Pilote Innovant International de Poitiers  (LP2I ) les six zones d’apprentissages aux couleurs du FCL de Bruxelles dans une organisation spatiale différente.

    Espace Visio-conférence, Salle collaborative, Espace projet, vous pouvez en lire le détail ici  http://blogpeda.ac-poitiers.fr/fclf/les-future-classroom-labs-en-france/lespace-fclp2i-le-laboratoire-pedagogique-du-lp2i/
    Des enseignants de plusieurs régions oeuvrent déjà à réaliser des activités pédagogiques innovantes dans ces laboratoires pédagogiques.
    FCL Normandie au Collège Denis Diderot, le rectorat de Rouen en Normandie,  FLC@ctif le Petit Quevilly, les experts au Collège Jean Giono du Beausset, les experts en CM1 – Riez en Provence

    Deux initiatives indépendantes, la salle ECLA à Lyon et le projet Fabulis (Sarreguemines), lauréats d’un prix de l’innovation  (2016 et 2917) ont rejoint le projet FCL comme partenaire.

    La Boîte à Outils

    Un produit particulièrement utile élaboré par FCL est la Boîte à Outils où on guide l’utilisateur pas à pas dans la production de scénarios pédagogiques qui utilisent le numérique et la démarche pour mettre ceux-ci en oeuvre.

    La Boîte à Outils propose des conseils qui s’adaptent au contexte local. On peut les utiliser pour apporter des changements soit pour une seule classe ou pour tout un établissement :

    Boîte à Outils 1 

    – Aide à repérer des acteurs et des tendances.  Comment trouver de bons partenaires? Qu’elles sont les tendances identifiables qui influenceront l’éducation? Comment rédiger un scénario pédagogique adapté aux besoins du futur ?

    Boîte à Outils 2
    – Propose une auto-évaluation qui permet aux établissement de vérifier l’efficacité dans leur usage du numérique soit pour apprendre, soit pour enseigner. Ce modèle permet d’analyser comment l’établissement et son personnel correspond à «la classe de demain» selon cinq dimensions :
    – rôle de l’apprenant ;
    – rôle de l’enseignant ;
    – objectifs d’apprentissage et leur évaluation ;
    – capacité de l’établissement à permettre et favoriser l’innovation en classe :
    – liste de moyens.

    Boîte à Outils 3
    – Permet de créer un scénario pédagogique ou adapter des scénarios existants en travaillant en ateliers collaboratifs de 3 ou 4 enseignants.

    La première étape de la rédaction d’un scénario consiste à réfléchir sur les compétences transversales qu’on vise faire acquérir par l’apprenant.
    La deuxième étape de réflexion est se demander comment ce scénario pédagogique permettra au contexte éducatif de l’établissement d’évoluer vers un usage plus complexe du numérique.
    En troisième étape les participants sont invités à réfléchir sur les particularités de leur établissement identifiées en 1 et comment ces caractéristiques influenceront leur choix de scénario pédagogique.

    Boîte à Outils 4
    – Création d’activités pédagogique innovantes.

    Les éducateurs sont guidés pas à pas à partir de la planification de l’activité, en passant par tous les aspects à considérer lors de l’atelier de création de cette activité et se termine par l’énoncé pédagogique qui indique comment plusieurs activités pourraient être utilisées ensembles selon une certaine séquence ou un certain contexte. Ce n’est qu’à cette étape que sera décidé quelles technologies seront utilisées pour réaliser les activités avec les élèves.

    Boîte à Outils 5
    –  Une série de conseils pour évaluer l’innovation en classe.

    Conclusion de la pédagogue

    Le numérique perturbe nos société. Le numérique entre dans nos classes.  On assiste à nombreux débats autour de l’idée de ces classes intelligentes, ces salles de classe interactives où les élèves disposent d’ordinateurs ou de tablettes et où ils sont initiés au travail collaboratif.

    Ces classes intelligentes exigent de nouvelles dynamiques, une diversité de stratégies éducatives et des espaces variés, adaptables, inspirants et au service, au même titre que les technologies, de la scénarisation pédagogique. Future Classroom Lab en France et ses ambassadeurs dévoués et créatifs jouent un rôle dynamique dans le développement d’une pédagogie adaptée à ce nouveau paradigme, l’ère du numérique.

    Plus d’infos :
    Vous pouvez contacter Xavier Garnier,  ambassadeur de la FCL en France et participer à votre façon à l’avancement de l’éducation.
    email : FCL.c@gmx.fr
    Twitter : @XG_lp2i

    En vidéo : Les experts, un scénario de travail collaboratif
    Future Classroom Lab en France blogpeda.ac-poitiers.fr/fclf
    L’éducation et la formation tout au long de la vie – Compétences clés

  • Repenser l’espace classe avec les élèves pour reconquérir leur attention

    Repenser l’espace classe avec les élèves pour reconquérir leur attention

    Bruno Vergnes est enseignant en français au collège Innovant Pierre Emmanuel de Pau. Il a participé au projet d’un nouvel espace d’apprentissage et de travail, en collaboration avec les élèves. Ce reportage vidéo a été réalisé dans le cadre des journées EIDOS 64 du 25 janvier 2017.

    « L’idée, c’était d’impliquer les élèves dans la construction d’un nouvel espace de travail ».

    En accueillant ses deux classes de 6ème en début d’année, il a tout de suite constaté un fort manque d’attention de la part de ses élèves et a donc décidé de réorganiser l’espace classe.

    « J’ai fait le pari que l’espace pouvait être un vecteur pour reconquérir l’attention ».

    Il s’est notamment inspiré de la méthode de travail des Savanturiers en suivant un de leur MOOC.
    Comment questionner les élèves ? Comment les impliquer dans cette recherche-là.

    Dans la vidéo ci-contre, vous pouvez suivre les témoignages d’Antoine et de Mohamed sur la façon dont ils se sont engagés dans la réflexion aux côtés de leurs camarades.

    Différencier l’espace de travail, un des axes de réflexion de Bruno Vergnes.

    Comme il le décrit très bien, il y a, dans une classe, tous les profils : les élèves peu attentifs sont placés devant ; les élèves autonomes sont placés au fond de la classe et peuvent s’auto corriger en utilisant des outils numériques mis en place par leur enseignant (QR code etc).
    Les élèves qui se situent entre les deux, sont positionnés en îlots, par quatre, « qui peuvent s’entraider ».

    Une fois que les élèves autonomes ont réalisé le travail, ils vont aller aider les plus en difficultés.

    Enfin, la communauté a également créé un sas que Bruno Vergnes appelle « le coin lecture ».
    Il permet d’isoler certains élèves énervés ou agressifs, d’aller se calmer dans ce sas pour un court moment.

    « Faire en sorte d’offrir à cet élève-là, un sas de décompression mais petit à petit, le ramener dans les apprentissages qui sont prévus dans la séance », explique t-il.

    « C’est aussi avoir une attitude un peu différente avec lui : aller lui parler calmement et se mettre à son niveau ».

    Le « mange-debout » fonctionne aussi assez bien car il permet aux élèves qui ont du mal à se tenir assis pendant une durée prolongée, de pouvoir bouger un peu.

    Ces élèves « un peu plus toniques que les autres », pourrait-on dire sont aujourd’hui de moins en moins nombreux car, comme le souligne Bruno Vergnes, « cette salle a vraiment permis de reconquérir de l’attention ».

  • Le bien-être dans l’éducation : un objet de recherche pour les sciences humaines et sociales

    Le bien-être dans l’éducation : un objet de recherche pour les sciences humaines et sociales

    Colloque « Le bien-être dans l’éducation : un objet de recherche pour les sciences humaines et sociales », sous le haut patronage du Ministère de l’Education Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, les 2, 3 et 4 octobre 2017 à Paris.

    Les recherches sur le bien-être en milieu scolaire se développent rapidement depuis les années 1970. Elles connaissent un essor important depuis le début du millénaire, dans un contexte marqué par de profondes mutations socio-économiques, alors qu’une attention croissante est accordée au développement des personnes tout au long de la vie.

    Dans le cadre de l’arrivée du numérique, des transitions sociales que nous vivons et de changements que nous observons dans l’éducation, nous avons souhaité faire le point sur le fait qu’il n’y a pas d’éducation sans sécurité physique et psychique et que l’intégration du bien-être dans l’éducation est essentielle. Nous avons choisi de décliner le bien-être en éducation selon trois thématiques :

    . la première, Approches théoriques et pratiques du bien-être dans l’éducation, se situe dans la lignée des savoir-être et de la question de la capacitation (empowerment)
    . la deuxième, Espaces d’apprentissage et bien-être, renvoie à l’environnement d’apprentissage qu’il soit physique ou numérique
    . la troisième, Climat scolaire et vivre ensemble, renvoie au fait que le bien-être doit aussi être pensé dans le cadre d’un collectif
    Quel que soit l’axe, les recherches peuvent concerner les définitions du bien-être dans différentes disciplines, son évaluation – qualitative aussi bien que quantitative –, des projets de recherche-action ou d’intervention visant à améliorer le bien-être des enfants ou des enseignants, ainsi que ses liens avec la santé, la pédagogie, la réussite éducative, etc.

    Focus sur la thématique 2. Espaces d’apprentissage et bien-être

    Depuis la fin des années 90 et les travaux de Marie Claude Derouet-Besson sur l’évolution des bâtiments scolaires, il apparaît clairement que les liens entre pédagogie, architecture, urbanisme, économie et politiques sont complexes et soumis parfois à des tensions contradictoires [1]. Les profondes mutations sociétales induites par le numérique demandent de revisiter complètement ces questions. L’intégration de nouvelles technologies et des usages du numérique appellent ainsi une reconfiguration de l’espace scolaire, voire à « reconceptualiser les espaces d’apprentissage » [2].

    Cette nouvelle réflexion imposée par le numérique replace la question du bien-être des acteurs et utilisateurs de l’école comme paramètre clé du design des lieux, en particulier les questions de l’accueil, de la circulation ou de la communication se trouvent posées aujourd’hui en des termes nouveaux [3]. La modularité des espaces devient alors un objet de nouvelles pratiques pédagogiques, c’est ainsi qu’apparaissent de nouveaux lieux dans les établissements comme les fab labs.

    L’objet des communications proposées dans le cadre de cet axe pourra donc être, sans que ce soit limitatif :

    -> des études sur les liens entre le bien-être et la circulation au sein des espaces d’apprentissage ou plus globalement l’ergonomie de ces espaces.
    On appréciera particulièrement les réflexions sur l’aménagement de la classe, par exemple, en îlots, en forme de U, ou celui des espaces hors apprentissage tels que les cantines ou les foyers, ainsi que les liens avec la pédagogie, l’ambiance de travail et les rapports entre entre élèves et enseignants.

    -> des recherches sur l’aménagement de l’espace qui peut se décliner selon le niveau (primaire, secondaire, universitaire), la discipline enseignée, mais aussi selon le contexte d’apprentissage. La notion d’environnement capacitant et d’ergonomie professionnelle a également toute sa place dans cet axe.

    -> des recherches sur l’évolution de la forme scolaire au travers de la prise en compte du bien-être et des transformations des espaces d’apprentissage liées à l’impact du numérique. On pourra notamment traiter à ce titre des questions de l’ergonomie sonore, des formes d’échanges et de communication médiatisées par le numérique (en présentiel, à distance), les espaces et les temps d’apprentissage dans et hors école.

    Plus d’infos : les appels à communication sont ouverts jusqu’au 1er mars
    well-being-educ.sciencesconf.org/

    [1] Derouet-Besson Marie-Claude (1998). Les Murs de l’école. Paris : Métailié.

    [2] Oblinger Diana G. (dir.) (2006). « Space as a change agent ». In Learning Spaces. Washington: Educause.

    [3] Mazalto Maurice, Bonnault Marie-Claude & Boudjémaï Zahra (dir.) (2008). Architecture scolaire et réussite éducative. Paris : Fabert.

  • En quoi classe inversée, démarche de projet et parcours individuels sont-ils favorisés par l’usage des plates formes numériques ?

    En quoi classe inversée, démarche de projet et parcours individuels sont-ils favorisés par l’usage des plates formes numériques ?

    L’université d’été Ludovia aura lieu du 23 au 26 août 2016 dans l’Ariège. Lors de cet événement des ateliers Explorcamps et Fabcamps seront proposés. Martial Gavaland présente « En quoi classe inversée, démarche de projet et parcours individuels sont-ils favorisés par l’usage des plates formes numériques »?

    visuelMartialGavaland2Problématique pédagogique

    La naissance du projet provient d’une question récurrente des enseignants

    Comment rendre efficace le travail personnel de chaque élève ?

    Ce constat m’est apparu devant le sentiment très répandu de « mal gérer » les corrections d’exercice en classe (exercices d’application à la maison)..et devant une fausse bonne réponse : mettre les corrections en ligne ! Attention à une externalisation abusive des savoirs et aux interactions essentiellement à distance.

    Il faut donc redonner son sens à cette nouvelle interaction distancielle élève-enseignant.

    L’enseignant doit planifier, préméditer, proposer, contrôler le triptyque « Informations – Activités – Productions » en alternant phase de régulation en classe et évaluation externe du travail personnel ou collaboratif.

    Apport du numérique ou présentation de la techno utilisée

    L’amélioration des apprentissages est évidente car la combinaison d’une pédagogie active, autour d’un projet, allié à la facilité d’usages d’outils numériques, permet à chaque élève de répondre aux objectifs à son rythme.

    L’usage d’outils et d’une plate forme numérique institutionnelle (Kosmos e-lyco) est un support pour informer (ressources en ligne de divers types), diversifier les activités évaluatives (tableau, graphe, texte, vidéos, bande sons, exposés courtes, QCM), modalités de travail (seul, en groupe élèves, par Pad collaboratif, forum, modération enseignante, par les outils mis à disposition: outils sons, application téléchargées de Sciences Physiques, simulations, animations), diversifier les productions attendues (diapositives, exposés, récits imagés, récits vidéos, résultats de mesures d’applications smartphones, qcm en ligne formatifs et/ou sur smartphones…), faciliter les échanges, différencier et réguler les apprentissages de chaque élève (durée flexible, évaluations formatives, sommatives, validation finale).

    Notons que je garde toujours la volonté d’institutionnaliser au mieux Numérique et Légalité, Identité Numérique. Je m’efforce de n’utiliser que les plates formes académiques pour le stockage des ressources et productions….ce qui est parfois contraignant lorsque l’on voit la puissance de Socrative, EDpuzzle….. c’est un vrai problème qui devra être légiféré.

    Relation avec le thème de l’édition

     Il s’agit de passer d’une pédagogie de l’application à une pédagogie de l’implication par une planification lisible, souple mais rigoureuse pour chaque apprenant. L’outil numérique, démocratisé, accessible, est un facilitateur de cette pédagogie. Répondons au thème par cette nouvelle question :

    Comment engager les élèves, hors classe, à bâtir connaissances et compétences afin de les rendre attentif et efficient lors de phases de régulations à distance et en présence ?

    Synthèse et apport du retour d’usage en classe

    Mon analyse apporte des évidences convaincantes que les technologies de l’information peuvent augmenter l’apprentissage quand la pédagogie est de bonne qualité et quand il y a une bonne concordance entre les outils, les méthodes et les objectifs.

    Cette approche dynamique permet aux élèves d’explorer des problématiques du monde réel. Les intérêts sont nombreux : développement de la culture générale et de compétences importantes (communication, coopération, collaboration, réflexion, créativité…), plus grande motivation à apprendre, meilleure rétention d’informations, meilleure compréhension. Ce concept peut s’utiliser dans n’importe quelle configuration pédagogique, mais une classe inversée aura beaucoup plus de temps à consacrer à des projets qu’une classe traditionnelle.

    • Engagement efficace de chaque apprenant (phase d’appropriation)
    • Amélioration nette de la maîtrise des connaissances et capacités liées à la discipline
    • Un net gain dans l’autonomie, la prise d’initiative, l’engagement personnel
    • Une phase d’appropriation plus approfondie qui renforce la maîtrise du sujet.
    • Confiance en soi accrue
    • Nécessité d’une régulation de l’enseignant demandé par les élèves eux – mêmes, ce qui peut donner sens au rôle de l’enseignant

    Un questionnaire rempli par tous les élèves de Terminale S (34 élèves) permet de tirer quelques conclusions :

    85 % des élèves désirent refaire ce type d’apprentissage combinant classe inversée et outil numérique

    70 % des élèves pensent avoir un niveau supérieur à celui obtenu par une pédagogie plus classique. Pourquoi ce sentiment ? Peut être car l’élève a été le «maître-régulateur » de son propre apprentissage.

    30 % des élèves ont tenté plusieurs fois une re-validation pour obtenir un meilleur score.

    Ils mettent en avant la difficulté à trier les informations, l’extraire, la synthétiser, la choisir. Mais au final, ils mesurent l’importance de cette étape d’appropriation.

    Les élèves apprécient la diversité des ressources (dynamisme de l’image, du récit) ainsi que le choix des productions à réaliser (récit vidéo, d’images, de sons, exposés avec quelques diapositives), la possibilité de refaire (valider : s’auto évaluer – critiquer – remédier), de communiquer pour construire (travail en équipe, collaborer, s’écouter) en étant autonome dans son travail : savoir l’organiser, le planifier, l’anticiper, rechercher et sélectionner des informations utiles, développer l’initiative.

    Plus d’infos sur les ateliers EXPLORCAMPs Ludovia#13
    http://ludovia.org/2016/ateliers-sur-explorcamps-ludovia13/

    A propos de l’auteur 

  • Construisons les espaces : l’immobilier et le mobilier au service des apprentissages

    Construisons les espaces : l’immobilier et le mobilier au service des apprentissages

    L’espace réel doit être réaménagé pour que nos élèves apprennent, qu’ils puissent collaborer, coopérer ; cela implique qu’il y ait des interrogations de type immobilière mais surtout mobilière.

    « La grande difficulté est que les collectivités locales construisent des bâtiments qui vont durer 40 à 50 ans à l’intérieur desquels les pratiques d’enseignement vont muter ».

    La question des structures mobilières se posent alors car, « vouloir collaborer, c’est à nouveau se poser la question du corps » :

    si je travaille avec un Smartphone ou une tablette, ai-je besoin d’avoir un corps rigide devant moi?

    Il s’agit en fait de revisiter les espaces et pas nécessairement de façon numérisée.

    Si nous supposons que le corps dans l’espace de formation est corseté et conditionné par une organisation administrative bien installée. Pouvons-nous alors engager une réflexion sur le corps apprenant et imaginer qu’elle est de l’ordre de la subversion ?

    La salle de classe, l’amphithéâtre, le salle de formation pour les adultes en formation continue sont devenues transparentes tant elles sont inscrites dans notre paysage professionnel.

    Nous devons prendre le temps du recul réflexif et interroger point par point ce qu’est cet espace.

  • Les espaces de formation, aller du réel au virtuel. Cadastrons !

    Les espaces de formation, aller du réel au virtuel. Cadastrons !

    « A l’heure actuelle, nous travaillons à la fois dans le réel et dans le virtuel alternativement » ; il faut donc interroger ce virtuel.

    « Nous sommes dans la posture des conquérants de l’Ouest et nous explorons le “Far Web“ ».

    Il est nécessaire de cadastrer, d’apprendre des règles de ponctualité, des règles de politesse, des règles de normes.. Comment interpeler un enseignant, comment le questionner ? Et poser des jalons car

    le web est ouvert 24h/24 alors que la vie sociale est séquencée.

    « Et c’est … très simple » ! Voilà une conclusion que l’on peut entendre en incise du discours de certains intervenants, dans les formations et les colloques consacrés au numérique et à l’éducation.

    « Ce n’est pas le terme de simplicité qui me vient à l’esprit lorsque je tente de mettre à plat les structures du quotidien professionnel des enseignants quel que soit le niveau de formation ». Comment peut-on soutenir raisonnablement l’argument de l’acte simple quand s’est construit un écosystème technologique personnel (Philip Ely, 2011) et institutionnel d’une rare complexité ?

  • La réintroduction du corps dans les espaces réels de formation

    La réintroduction du corps dans les espaces réels de formation

    Les stratégies actuelles d’enseignement et d’apprentissage sont spatialisées ; or, l’introduction du numérique nous a fait croire que seul l’esprit dominait.

    Pourtant, le numérique tend à réintroduire le corps dans les espaces de formation et dans les espaces d’apprentissage.

    Lorsque le numérique est entré dans nos pratiques d’enseignement et d’apprentissage nous avons tous tenté d’imaginer un ailleurs pédagogique, nous avons rêvé (nous rêvons encore) à une forme de « grand soir » de la formation, fort de l’idée que les technologies peuvent, d’une certaine façon, contribuer à dynamiser nos méthodes, nos travaux, transformer notre culture.

    Historiquement, on enseigne dans une classe de type autobus : un tableau, un bureau, un enseignant et des apprenants.

    Nous imaginons et nous œuvrons en simultané pour plus de collaboration, de coopération, pour un accès au plus grand nombre au savoir en instillant la dimension du plaisir d’apprendre.

    « Alors comment aménager la collaboration et la coopération au milieu des espaces réels » ?

    L’espace réel est l’espace institutionnel (l’école maternelle, primaire, le collège, le lycée et l’université) ; mais c’est aussi l’espace personnel dans lequel, avec le numérique, il est aussi possible d’apprendre.

    Nous sommes évidemment tiraillés entre la nécessité de mobiliser les classiques où la pédagogie et la didactique siègent en bonne place et la réflexion sur la place des technologies que nous qualifions encore de nouvelles. Les tensions sont fortes sur ces liens nouveaux.

    Le virtuel faisant table rase du réel était l’utopie sur laquelle nous avons bâti nos réflexions, organisé nos scénarios pédagogiques, dans l’enthousiasme de la naissance de la révolution numérique et au fil de ses développements. Pourtant …

    Voilà l’enjeu à venir : penser l’espace !

    Soit réinterpréter la salle de classe, réinterpréter l’établissement, quelle est la place de la chaise, quelle est la place du bureau, utilise t-on les murs etc.