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  • Les écrans, les jeunes et leur sommeil : un projet d’éducation aux usages numériques, par les pairs

    Les écrans, les jeunes et leur sommeil : un projet d’éducation aux usages numériques, par les pairs

    « Les 8-13 ans, les écrans et le sommeil », une enquête réalisée en décembre 2015 par la classe de 1ère STMG de Jeanne d’Arc à Colombes, auprès de 626 élèves du CE2 à la 4ème. Les 1ères étaient encadrés par Alexandra Audibert, professeur de management et Eric Andrade, expert en éducation numérique, en partenariat avec le Réseau Morphée (réseau de santé spécialiste du sommeil) et e-Enfance (sensibilisation des jeunes aux bons usages d’Internet).

    Les objectifs : prévention, éducation aux écrans, éducation par les pairs, usages numériques pédagogiques, initiation à la gestion de projet.

    Ce projet d’enquête et de sensibilisation à l’impact des écrans sur le sommeil , portés par deux chefs d’établissements, Mme Sylvie Chassang et M.Michel Boissin, s’inscrit dans la démarche globale de prévention et d’éducation de l’établissement. Il répond aux objectifs suivants :
    . prévention et éducation aux usages numériques responsables :

    2 faits avaient attiré notre attention sur les impacts des écrans sur le sommeil des élèves :

    . Au primaire, l’augmentation rapide du nombre d’élèves équipés d’un téléphone portable (l’enquête révèle que 28% des CM1, CM2 ont un portable, dont 60% un smartphone)

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    . Au secondaire, l’enquête réalisée en 2015 auprès des 4ème – Tle révélait que 72% consultaient les réseaux sociaux avant de dormir, et 13% la nuit > avec le rajeunissement rapide des usages numériques, nous voulions savoir ce qu’il en était des élèves du CE2 à la 4è

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    Enquetejeunesetsmartphones4_180416L’enquête permet d’impliquer des élèves de 1ère STMG dans la prévention, en valorisant leur connaissance de la réalité des usages numériques et en utilisant l’impact de la parole des lycéens auprès des primaires et des collégiens, dans un objectif d’éducation par les pairs.

    Les résultats permettent d’initier le débat à partir d’une réalité concrète avec toute la communauté éducative, élèves, parents, enseignants et éducateurs.

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    L’enquête et son analyse ont été réalisées en partenariat avec 2 associations : Le réseau Morphée, professionnels de santé spécialiste du  et l’association e-Enfance (Justine Atlan, Directrice Générale)

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    Pédagogie de projet et acquisition de compétences professionnelles numériques (learning by doing)

    Cette enquête a été l’occasion pour les élèves de 1ère STMG de réaliser un projet de A à Z, en mode collaboratif et en utilisant la plus-value des outils numériques :

    • Brainstorming pour la conception du questionnaire avec Freemind (cartes heuristiques)
    • Rédaction des questions par petits groupes, avec Word
    • Programmation du questionnaire sur un outil professionnel d’enquête en ligne: Kwiksurveys
    • Analyse et synthèse des résultats (626 répondants) avec Excel et Power Point

    Plus d’infos :
    Téléchargez les résultats complets : http://bit.ly/8-13ans-ecran-sommeil

  • Lire sur un appareil numérique rend-il moins attentif ?

    Lire sur un appareil numérique rend-il moins attentif ?

    infobourg_dLeblanc_291014Beaucoup d’élèves utilisent des appareils numériques, comme des tablettes, pour lire dans un cadre scolaire. Or, une récente étude, dont le résumé a été publié dans le quotidien britannique The Guardian en août dernier, indique que les lecteurs ont davantage de difficulté à se remémorer une histoire, notamment les principaux éléments de son déroulement, lorsqu’ils l’ont lue à l’écran.

    S’étant déroulée en Norvège sous la supervision de la professeure Anne Mangen, l’étude en question a comparé la capacité d’élèves de 10e année (4e secondaire) à se remémorer certains éléments d’une courte histoire.

    Le premier groupe l’a lue en version papier, tandis que le second l’a lue en version numérique sur un appareil Kindle. Le livre comptait 28 pages. Par la suite, les deux groupes ont été évalués sur leur capacité à se rappeler les informations lues. Des questions portaient par exemple sur les objets ou les personnages de l’histoire. D’autres questions visaient à évaluer leur capacité à replacer les éléments du scénario en ordre.

    Les résultats indiquent que les élèves formant le groupe ayant lu l’histoire sur l’appareil Kindle ont moins bien performé à se remémorer certaines informations que ceux du groupe ayant lu l’histoire en format papier. Les lecteurs du premier groupe auraient notamment eu beaucoup plus de difficulté à remettre en ordre divers éléments du schéma narratif.

    La professeure Mangen, rattachée à l’Université de Stavanger, émet l’hypothèse que le sens du toucher pourrait en partie expliquer cet écart. Selon elle, le fait de tenir un document volumineux en format papier dans ses mains lors de la lecture permet de mieux se l’approprier, notamment car le toucher permettrait de sentir la progression du déroulement de l’histoire, et ce, en voyant les pages défiler sous ses doigts en les sentant passer de la droite à la gauche. Cela permettrait aux lecteurs de mieux associer des périodes du déroulement de l’histoire avec certaines textualités (au milieu du livre, vers les dernières pages, etc.) et, au final, mieux se l’approprier et mieux s’en souvenir.

    Les travaux de Mangen soulèvent des points intéressants.

    Si les appareils numériques sont sans contredit utiles pour différents scénarios pédagogiques, ils ne seraient par contre peut-être pas les plus appropriés pour effectuer des lectures prolongées et soutenues.

    Auteur : Dominic Leblanc, sur infobourg.com

    À propos de l’auteur Dominic Leblanc
    Diplômé en sociologie, Dominic Leblanc est conseiller pédagogique au Service des programmes et du développement pédagogique du Cégep régional de Lanaudière à L’Assomption.

  • Apprendre avec les écrans, entre défis pédagogiques et opportunités technologiques, 3ème partie

    Apprendre avec les écrans, entre défis pédagogiques et opportunités technologiques, 3ème partie

    Les écrans sont les vecteurs qui permettent d’interagir dans le réel et dans le virtuel. Il convient d’apprendre à ouvrir et à fermer les écrans selon les besoins, selon les âges, selon les professions.

    Ces écrans ne sont pas neutres car selon leurs usages ils peuvent revêtir un caractère public ou privé. Cette qualification engage à penser l’utilisation des écrans. Lorsqu’ils sont utilisés dans un cadre professionnel, il importe de les intégrer dans un scénario adapté à l’usage, un scénario qui ne sombre pas dans l’effet diligence. Les écrans apportent une plus- value aux enseignements mais il faut les contextualiser.

    À la fin du XXème siècle et au début du XXI ème siècle la plupart des métiers mettent les individus devant un écran (c’est ce que souligne Michel Serres), les métiers sont lissés dans leur représentation extérieure.

    Le scénario devient donc primordial dans la construction des séances de formation, l’écran doit y être inclus.

    Il convient donc de penser l’écran sous divers aspects : l’intention pédagogique, le contexte pédagogique, les acteurs des dispositifs passant par les écrans, les ressources produites qui passeront par les écrans et les outils (quels types d’écrans seront utilisés).

    Les dernières évolutions mettent l’écran en tension car on utilise très souvent l’écran privé pour des applications professionnelles, notamment dans le cadre du BYOD (bring your own devices). Quelle place faut-il réserver aux outils privés pour les applications professionnelles ? S’il est simple de formaliser l’idée il est très complexe de le mettre en application.

    L’écran est pourrait-on dire, devenu pervasif, il est partout et multi usages. Cette nouvelle dimension liée à l’omniprésence des écrans oblige à repenser les espaces de formation. Comment doit-on agencer une bibliothèque au moment ou la voix est réinvestie ? Comment doit-on concevoir une salle de classe qui ne soit pas de type autobus ?

     

     

     

  • Apprendre avec les écrans entre défis pédagogiques et opportunités technologiques, 2ème partie

    Apprendre avec les écrans entre défis pédagogiques et opportunités technologiques, 2ème partie

    Les écrans modifient le rapport au corps , il modifie aussi le rapport à l’espace. C’est en ce sens qu’il importe de penser à nouveau l’espace de formation parce qu’il ne cesse de s’élargir. Il est à la fois le résultat d’un agencement spatial du réel et d’une réflexion sur le virtuel.

    Les écrans, et par extension le web, nous amènent à  faire un retour historique. Au moyen âge il y a confusion entre le lieu de travail et le lieu privé, on vit dans le même espace. À la révolution industrielle on cherche à extraire le salarié de son lieu privé pour qu’il consacre toute sa force de travail (on dissocie vie privée et vie professionnelle). L’apparition du web redistribue les cartes en instillant doucement mais régulièrement un principe de porosité des espaces.

    Avec les écrans on fait entrer en collision une multitude d’espaces chez les enseignants et chez les apprenants. On peut affirmer sans trop se tromper que le domicile des enseignants (et des apprenants) se professionnalise par intermittence. De la même façon le lieu de formation historique (l’école) doit s’adapter à l’immixion des écrans et imaginer des solutions immobilières innovantes. Tout est à inventer.

    Il faut que nous sachions trouver des solutions pour gérer cette situation inédite. De nombreux projets émergent au titre desquels on peut citer le projet scaleup.

    L’écran partout qui ouvre de nouveaux horizons qui mélange les espaces est un espoir mais c’est aussi, une crainte. Faut-il savoir se décconnecter, s’éloigner des écrans par intermittence ?

     

     

  • Apprendre avec les écrans numériques, entre défis pédagogiques et opportunités technologiques, 1ère partie

    Apprendre avec les écrans numériques, entre défis pédagogiques et opportunités technologiques, 1ère partie

    L’écran est un terme souvent utilisé dans la langue française, on peut faire écran, on peut percer l’écran, parfois il faut franchir l’écran (souvent de nos certitudes). L’enseignement et l’apprentissage du 21ème siècle font entrer la métaphore dans le vécu des acteurs des dispositifs.

    L’écran s’est résolument inscrit dans l’horizon du quotidien des enseignants et des apprenants.

    educatank_Moiraud_030614L’écran qu’il soit déposé sur un bureau, qu’il soit accroché au poignet ou bien encore sous forme de tablette engage à penser différemment la posture du corps dans l’espace de formation. Historiquement, les enseignants et les apprenants ont développé un langage corporel inscrit dans un triangle constitué par la chaise, le bureau et l’ordinateur. Le corps pouvait faire l’objet d’un référencement spatial à l’image du projet « body measurement ».

    Peut-on continuer à s’inscrire dans ce trytique lorsque l’écran est embarqué ? L’accès à l’information, au savoir et  à la collaboration peut désormais s’effectuer de lieux divers parce que les écrans sont divers. La position du corps s’en trouve modifiée, debout, assis, allongé, dans le métro, dans le train, à la maison …

    L’écran est « polysitué ».

    La modification des postures corporelles n’est pas sans incidence sur nos modes d’interaction.

    À partir du moment où les écrans perturbent nos espaces réels, les espaces sociaux sont eux aussi transformés.

    Je pense ici particulièrement aux relations de travail. Les écrans d’une certaine façon interrogent les modalités de passage des structures hiérarchiques aux structures de réseaux (réticulaires).

    Prochain épisode de la série de 3, la semaine prochaine.. à suivre sur LudoMag.

    Retrouvez toutes les vidéos et communications en ligne sur notre page « plateau TV » ici
    Retrouvez toutes les communications écrites et les photos d’Educatank Forum 2014 ici

  • Apprivoiser les écrans et grandir

    Apprivoiser les écrans et grandir

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    C’est que les écrans ne sont pas seulement utilisés pour tout ce qu’ils peuvent nous apporter, mais aussi, chacun le sait bien, pour lutter contre la solitude et oublier les difficultés de la vie, exactement comme l’alcool et les médicaments psychotropes.

    Du coup, la réponse à la question qu’ils posent réside dans la construction de liens différents, et cela peut se faire à travers des actions ponctuelles et ciblées associant les parents, les pédagogues et les jeunes eux-mêmes.

    Un nombre croissant de municipalités organise déjà des « semaines pour apprivoiser les écrans » et des festivals de création adolescente. Afin de généraliser ces pratiques, et de donner des conseils concrets aux parents qui en attendent, une campagne sur le thème Apprivoiser les écrans et grandir est lancée en octobre, appuyée sur un ouvrage intitulé 3-6-9-12, Apprivoiser les écrans et grandir (Serge Tisseron, editions éres).

    Elle est d’ores et déjà relayée par des municipalités, des entreprises, des associations nationales de parents d’élèves et de professionnels de la santé et de l’éducation, l’Enseignement catholique, etc.  Des affiches (téléchargeables sur www.editions-eres.com, ou sur les sites des divers partenaires) sont destinées à être placées dans les écoles, les crèches, les PMI, chez les pédiatres, etc.

    Parallèlement, un site interactif (www.apprivoiserlesecrans.com) est créé afin d’alimenter les échanges autour des diverses actions visant à réduire le temps d’écran et aussi à l’employer au mieux.

    En effet, c’est avec l’éducation que nous décidons si nous aimons assez nos enfants pour ne pas les abandonner à eux-mêmes, en leur apprenant à s’auto-guider et s’auto-protéger. Mais c’est aussi avec l’éducation que nous décidons de leur donner la chance d’entreprendre quelque chose que nous n’avions pas prévu, et de les préparer à la tâche de renouveler le monde. Les technologies numériques confrontent plus que jamais à ces deux objectifs.

    Nous vous convions à découvrir le livre, le site, la campagne, le vendredi 4 octobre à 9 heure dans les locaux de la FING (8 passage Brulon, 75012, Paris) en présence de quelques-uns des partenaires. Le livre sera disponible en librairie à partir du 3 octobre et également sur le site des éditions érès.

    S’il nous est très difficile, à chacun, de changer seul nos rapports aux écrans, nous le pouvons tous ensemble. C’est le but de cette campagne.

  • Actions et projets pour apprivoiser les écrans

    Actions et projets pour apprivoiser les écrans

    Si l’un des projets fondamental de l’école est d’apprendre aux jeunes d’aujourd’hui à lire et écrire des textes -l’illettrisme est la cause nationale de l’année 2013 – il est, me semble-t-il très important de se questionner sur la place des images.

    Nous apprenons à nos enfants à décoder, lire et comprendre des textes mais qu’en est-il des images qui sont pourtant omniprésentes dans notre quotidien? Nos élèves savent-ils décoder, lire et comprendre les images qui les entourent? Et quelle distance sont-ils capables de prendre vis à vis des écrans qui les diffusent?

    Voilà tout l’enjeu éducatif que je tente de traiter dans ma pratique enseignante et que je me propose de présenter à travers différents exemples et projets concrets touchant les différents degrés : maternelle, primaire, secondaire.

    Apport du numérique

    Si l’on souhaite que le numérique et les écrans soient choisis et utilisés pour ce qu’ils ont de meilleur, il semble très important d’éduquer les élèves à une prise de distance et à une analyse de  ce qu’ils voient et utilisent. Nous n’irons pas mieux sans écrans mais il est urgent d’apprendre à les utiliser pour le meilleur – leur pouvoir d’augmenter notre liberté – et d’échapper au pire – le risque de leur emprise.

    Pour cela, les jeunes doivent apprendre à fabriquer leurs propres images pour devenir les créateurs de leur propre imaginaire afin ensuite d’être capable de décoder et critiquer celui qui leur est proposé par les médias. Apprivoiser les écrans c’est également apprendre à voir autrement. Ainsi, l’adulte doit également être en mesure de présenter et utiliser des contenus adaptés et riches permettant aux jeunes de découvrir un monde numérique qu’il ne connaît pas toujours.

    Relation avec le thème de l’édition

    Permettre aux jeunes de se créer leur propre imaginaire pour mieux décoder ceux qui leurs sont proposés est en lien direct avec le thème de cette université d’été. Mais il me semble également qu’en éduquant les jeunes à avoir plus de discernement vis à vis des écrans et en leur permettant d’être en situation d’auteurs, nous ouvrons la porte aux promesses du numérique. Une porte ouverte à des promesses en construction.

    Synthèse et apport du retour d’expérience en classe

    Les expériences de classes présentées seront en lien avec l’utilisation du site «Tissons du lien», l’organisation et la participation au congrès des jeunes internautes, au défi des 10 jours pour apprivoiser les écrans ainsi qu’au festival national de l’image de poche. Toutes ces propositions pédagogiques – s’adressant à différentes tranches d’âge – permettent aux enfants d’entrer de manière graduée et cohérente dans le monde des médias et du numérique. Ces propositions permettent donc de bâtir une vraie politique d’éducation aux médias pour un établissement ou un réseau d’établissements scolaires. C’est d’ailleurs ainsi que les élèves que nous accueillons dans nos écoles nous disent avoir fait évoluer leurs usages vers des pratiques moins effrénées et plus réfléchies.

     Voir le programme général de l’Université d’été LUDOVIA 2013 ici