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  • Le wifi, frein politique contre l’école numérique?

    Le wifi, frein politique contre l’école numérique?

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    Mais que penser des différentes études contradictoires sur les risques encourus par les enfants devant l’exposition aux ondes? Comment concilier les principes de précaution de santé publique, pour protéger les enfants de risques éventuels et permettre aux enseignants d’utiliser des outils en phase avec leurs besoins pédagogiques ?

    Un débat plus politique que scientifique ?

    Quelque soit la collectivité, cette question ne laisse pas indifférent, en particulier en période de campagne électorale, où chacun y va déjà de son argument en bon lobbyiste, pour défendre sa position.

    D’autant que l’on peut facilement penser que le rejet des amendements à l’Assemblée, qui demandaient l’interdiction du wifi dans les écoles, dans la loi sur la refondation de l’école, durcira les débats en local : en particulier à travers des associations très actives telles que « Robin des Toits« , ou de parents d’élèves qui s’élèvent contre les usages du numérique sans fil dans les écoles.

    Ce sujet rejoint celui des antennes relais qui occupe encore le terrain politique depuis plusieurs années. En effet, les élus se sentent à cet effet pris « en otage » entre l’absence de prise de position des différents ministères successifs face aux études de l’OMS et les pressions exercées en local par les différentes associations ou élus écologistes, qui on le sait, utiliseront entre autre ce type d’argument comme menace électorale.

    Bien qu’aucune étude n’ait encore démontré avec recul et certitude les effets néfastes du wifi, en particulier sous exposition modérée, la réciproque reste vraie. Aussi les élus, dans leurs responsabilités de choix des équipements et des lieux d’accueil pour les enfants, s’ils n’adoptent pas de façon définitive le principe totale de précaution, ont souvent choisi d’opter, dans un premier temps pour ce principe, afin de se donner le temps de la réflexion.

    C’est ainsi que l’on a pu observer, au-delà des problèmes de coût, un démarrage très lent voir parfois avorté, des expérimentations de tablettes dans les écoles.

    Or, se priver totalement du wifi dans les écoles, serait aujourd’hui un non sens au moment où un élan concret est donné pour soutenir la pédagogie différenciée grâce aux usages transversaux du numérique dans la classe.

    Non sens également, d’obliger certains élus par pression politique, de supprimer des antennes-relais, lorsque l’on sait suite à une étude de l’AFNOR, que « plus on éloigne une station de base des utilisateurs afin de diminuer les niveaux d’expositions aux champs induits par les antennes, plus la puissance moyenne d’émission des terminaux, (qu’ils soient ordinateur, tablette ou téléphone portable),  augmente pour conserver une bonne qualité de communication ».

    Quels consensus trouver?

    Quoiqu’il en soit entre le tout wifi qui, s’il inonde les enfants à l’école toute la journée, et le principe de précaution totale qui en interdit tout usage, des solutions intermédiaires existent.

    Mais tout d’abord, d’expérience, les élus ont tout intérêt, comme a pu le faire la ville d’Ivry par exemple, de commanditer une étude de mesures des ondes en circulation dans les écoles concernées, avant la mise en service de tout outil mobile :

    Un moyen de poser sérieusement le cadre d’un tel projet en faisant partager les résultats, donc en impliquant les acteurs concernés dans le débat.

    Cette étude peut être effectuée par des experts spécialisés, tels que ceux du CRIIREM – Centre de Recherche et d’Information Indépendant sur les Rayonnements ÉlectroMagnétiques – qui mesurent l’état de l’art des ondes électromagnétiques et réalisent également des mesures lors de simulations en présence d’ordinateurs mobiles et / ou de tablettes, selon les hypothèses d’équipements de la ville.

    Ces mêmes experts émettent ensuite des préconisations autour desquelles des consensus peuvent être trouvés.

    En particulier, ceux de réduire la puissance des ondes et non le débit ainsi que ceux de la maîtrise de la durée d’exposition des ondes, par l’usage d’un wifi temporaire, le temps d’une séquence pédagogique.

    La borne, branchée au réseau filaire, est alors munie d’un interrupteur, activable selon les besoins.

    Mais qui dit réseau filaire, implique encore dans beaucoup d’esprits, de lourds investissements de câblage. Or, selon les configurations des écoles, il est également possible, de connecter la classe grâce à une technologie, moins coûteuse.

    Il s’agit du CPL – Courant Porteur en Ligne – dit « professionnel », qui contrairement à la version domestique, totalement inefficace dans de grands bâtiments, s’est technologiquement développé et industrialisé.

    Malgré le scepticisme encore très présent de nombreux directeurs informatiques des collectivités, cette technologie a aujourd’hui fait ses preuves dans les établissements scolaires car les professionnels savent à présent contourner le problème de bande passante, l’un des reproches que l’on faisait au CPL Professionnel.

    Pour un futur proche, une autre technologie pourrait également être une alternative au wifi. Il s’agit du LiFi (Light Fidelity) dont le principe est de diffuser des données numériques par la lumière. Si cette technologie économique et écologique (bande de fréquences gratuites et illimitées débits pouvant atteindre 1 Gbits, diffusion basée sur les lampes LED) s’avère être reconnue par l’OMS, les freins politiques n’auront plus lieux d’être ou changeront de discours !

    Retrouvez tous les articles de MF. Bodiguian dans la rubrique « Refondation et collectivités » ici

  • OPPIDUM, modèle de gouvernance pour les territoires

    OPPIDUM, modèle de gouvernance pour les territoires

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    C’est l’une des problématiques pour lesquelles le dispositif OPPIDUM, Observatoire des Pratiques Pédagogiques Innovantes et Des Usages du Multimédia, a été conçu et mis en place par la maire adjointe aux usages numériques de Saint Maur des Fossés (Val de marne),  Pascale Luciani-Boyer, par ailleurs en charge des questions Education et Numérique pour l’AMF, et membre du Conseil national du Numérique.

     

    Réfléchir avant d’agir, en impliquant tous les acteurs concernés

    Suite au triste constat des faibles usages des Tableaux Numériques Interactifs acquis par la commune, et consciente très en avance, que la réussite d’un projet numérique dans les écoles repose essentiellement sur l’implication des acteurs concernés, Pascale Luciani Boyer, a très rapidement, organisé une gouvernance autour d’un triple partenariat : L’académie  de Créteil, la ville de Saint-Maur-des-Fossés et l’Université René Descartes.

    « Oppidum est né de la volonté de mieux allouer les ressources pour accompagner la réussite scolaire par le numérique ( 1€ investi = 1€ utilisé), couplée au constat que les moyens investis dans l’école numérique jusqu’à aujourd’hui ont davantage répondu à une volonté de modernisation qu’a une réflexion sur son efficacité », explique Pascale Luciani-Boyer.

    L’objectif est avant tout de mener une réflexion mutualisable sur les dispositifs les plus performants tant sur les plans des réponses pédagogiques que sur ceux liés à l’utilisation réelle des investissements, à une recherche d’indicateurs pertinents de suivi, et un accompagnement de mise en œuvre.

    « Les achats d’équipements restant du ressort des collectivités, il était légitime que celles-ci se posent la question de l’efficience avant de faire les choix d’investissement avec le fruit de l’impôt collecté. Pour répondre à ces choix, le seul recours de l’Éducation nationale n’y aurait pas suffit », précise Pascale Luciani-Boyer.

    A cet effet, aux côtés des services déconcentrés de l’Education Nationale, le CRDP, des responsables du périscolaire, des services municipaux et des élus délégué à l’Enseignement et aux Usages Numériques réunis au sein d’un Comité de Pilotage, l’unité de recherche spécialisée constituée de chercheurs et doctorants du professeur Georges-Louis Baron avait pour mission de renseigner les décideurs municipaux sur les usages à l’école des TICE et permettre la mise en place d’un dispositif prospectif d’analyse des besoins dans ce domaine.

    Il s’agissait donc non seulement de produire des connaissances (à partager  en mode Open data) mais aussi de fournir aux acteurs concernés des ressources pouvant avoir une dimension formative.

    Comme nous le confirme Pascale Luciani-Boyer : « Après avoir décidé du choix d’investir dans les dispositifs numériques pour ses écoles, la collectivité s’est donc donné le temps de la réflexion et de la concertation auprès des quatre acteurs que composent les politiques éducatives des villes : les enseignants, les parents, les élèves et les animateurs municipaux ».

    Cette étude  recherche-action  à caractère scientifique avait donc pour objectif dans un premier temps de mener une étude exploratoire de faisabilité auprès des enseignants, des animateurs des centres de loisirs mais aussi des élèves, des parents d’élèves, de comprendre et appréhender :

    • les habitudes d’usages et les freins de chacun sur les équipements et outils informatiques et numériques
    • leurs réels besoins en équipement et ressources numériques, selon leurs objectifs.

    Les COCA : Des concertations dans chaque école.

    Suite aux résultats de cette étude, le dispositif OPPIDUM prévoit la tenue dans chaque école de COCA : Comité Oppidum de Consultation Active.

    Chaque établissement scolaire primaire, suite au conseil d’école, est doté d’un comité de citoyenneté avec pour mission d’aider aux choix des dispositifs d’école numérique (matériels, logiciels, suivi, formation…) et d’assurer le suivi en participant à l’évaluation et à la pertinence de ces investissements scolaires.

    Cette instance de consultation entre parents, enseignants, élèves et animateurs  a pour objectif d’apporter une réponse la plus près des besoins numériques de chaque école et des possibilités d’usages des enseignants.

    « La composition du COCA est le reflet du regard croisé des différents acteurs concernés et permet une participation citoyenne au sens premier : des acteurs de la cité qui collaborent  aux choix des investissements de la ville et à leurs évaluations » précise Pascale Luciani-Boyer.

    « La responsabilité de tous est ainsi engagée pour se prémunir du gaspillage d’argent public en adaptant les réponses apportées et en suivant de près leur utilisation. Chaque parent, enseignant, élève et animateur de la vie éducative de l’établissement peut devenir acteur du dispositif Oppidum ».

    Des indicateurs de suivi pour ajuster les besoins

    La dernière étape du dispositif OPPIDUM en cours de réalisation, avec l’accompagnement de l’université, est d’établir des indicateurs de suivi qui serviront d’aide au choix pertinent pour suivre le bien fondé des investissements et l’évolution des usages.

    Car rien n’étant immuable, les enseignants et les co-acteurs d’oppidum se donne  droit à l’erreur. Aussi, un suivi permanent des utilisations  des matériels, s’impose pour un réajustement continu des besoins en matériel, logiciel ou ressources numériques et en formation.

    Un dispositif reproductible pour les territoires

    • Eclairer les acteurs sur les questions d’équipements, d’infrastructures et sur les actions d’animation et de formation à mettre en œuvre,
    • Intégrer l’usage du numérique dans la pratique éducative des élèves de façon transversale,

    Sont ainsi les principaux objectifs auxquels répond le dispositif OPPIDUM dans un souci d’efficience.

    Ainsi, OPPIDUM permet par son concept d’articuler à travers la mise à disposition des équipements et ressources,  des solutions de continuité éducative entre le scolaire, périscolaire, et le périéducatif, entre l’école et les familles, entre l’école et le collège.

    Mis en pratique à Saint-Maur, le processus du dispositif OPPIDUM a été conçu pour être partager avec d’autres villes.

    Comme l’exprime Pascale Luciani-Boyer, « le projet Oppidum placé sous le haut patronage de l’AMF s’inscrit dans une logique de mutualisation de la démarche pour en faire profiter notamment les autres territoires, mais aussi l’ensemble de la communauté éducative ».

     

    Avis aux lecteurs de cette rubrique :

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  • Clé de la réussite d’un projet numérique : orchestrer sa gouvernance locale !

    Clé de la réussite d’un projet numérique : orchestrer sa gouvernance locale !

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    Pourtant, nombre équipements numériques ont ainsi été acquis et restent dans les placards, faute d’inadéquation avec les infrastructures,  ou configuration des bâtiments, maintenance technique, ou encore de formation ou d’accompagnement pédagogiques auprès des enseignants.

    Des compétences et des arbitrages politiques fragmentés

    Comment une collectivité peut-elle donc, dés lors qu’elle choisit de se lancer dans un projet d’école numérique, éviter ces écueils ?

    La future loi Peillon a relancé au sein des collectivités un débat déjà latent depuis la mise en place du B2i et des différents plans numériques des précédents ministères : Quels équipements et infrastructures choisir au sein des établissements, et pour quelle organisation générale opter ?

    Avant d’effectuer ces choix, plusieurs questions se posent à la collectivité afin que les équipements informatiques et numériques puissent, entre autres :

    • être performants tout en respectant les contraintes budgétaires de la ville,
    • s’adapter aux configurations techniques des établissements sans solliciter sans cesse le service informatique, voire demander au directeur ou à l’enseignant de se transformer en informaticien.
    • offrir une large palette d’usages sans pour autant prétendre remplacer la pédagogie des enseignants,
    • diffuser internet avec une grande flexibilité sans compromettre la santé publique,
    • être mobiles sans risquer d’être dérober, etc.
    • être fréquemment utilisés par les enseignants grâce des accompagnements de l’Education Nationale.

    Avec les salles informatiques, déployées massivement dans les années 2000, puis les recommandations de l’Education Nationale d’installer des ordinateurs en fonds de classe, ou encore les besoins aujourd’hui d’usages transversaux qui nécessitent l’acquisition d’outils mobiles, de nombreuses collectivités s’interrogent.

    Faut-il renouveler ou dynamiser les salles informatiques classiques, aménager des ordinateurs en fond de classe, et/ou s’équiper de Classes Mobiles ? Faut-il opter pour des ultrabooks, ou des tablettes tactiles ? Et qu’en est-il de l’accès à internet….

    Entre les facilités offertes par le Wifi, et le principe de précaution que revendiquent ici certains politiques, là les parents d’élèves, ou là des enseignants, les débats sur la santé publique et le numérique battent leurs plein au sein des collectivités.

    Tous les projets d’écoles numériques réussis nous enseignent aujourd’hui, que seuls de solides partenariats tripartites, entre collectivités territoriales, Education Nationale et établissements scolaires, permettent d’aboutir à des usages efficients grâce à une réflexion commune en amont sur le projet pédagogique, les équipements, et infrastructures à mettre en regard, sans oublier la formation, le suivi et l’analyse régulière des usages.

    Mais reste à savoir qui, au sein même des collectivités, est en mesure d’étudier les différents schémas,  préparer, gérer le projet et prendre les décisions : Les élus nouvelles technologies ou  service informatique, qui sauf exception, n’a pas mission pour jauger des besoins et objectifs d’usages des enseignants ? Les élus ou service éducation, qui généralement ne maîtrisent ni la technique, ni les problématiques de maintenance ?

    Les responsables TICE locaux de l’Education Nationale, apportent leurs savoir faire en la matière mais n’ont bien sûr ni la main sur les arbitrages politiques budgétaires, ou de santé publiques locaux, ou sur la gestion globale du projet  en interne.

    Sans compter que dans un contexte de continuité éducative cohérente (école, collège, lycée)  la gouvernance doit pouvoir s’orchestrer, selon les organismes territoriaux et l’ANDEV, par bassin d’éducation entre les collectivités et les instances locales de l’Education Nationale.

    Des compétences donc fragmentées au sein même des collectivités, qui pour autant, dés lors qu’elles sont pilotées de manière cohérentes, ouvrent aux enseignants et aux collectivités  les champs des possibles.

    Trouver la bonne alchimie entre les différents acteurs impliqués

    En réalité, la réussite d’un projet d’Ecole numérique ne réside pas uniquement sur le choix des équipements et des infrastructures mais sur l’organisation d’un dispositif, qui permet d’échanger, de consulter les acteurs impliqués et de mettre à disposition du projet, les compétences de chacun.

    Que ce soit au niveau de la région comme en PACA, Rhône Alpes, au niveau des départements du Val d’Oise, de l’Ariège ou de la Corrèze, ou au niveau des communes comme à Elancourt, Limoges, Angers, La Ciotat ou Saint Maur des Fossés, tous ont réuni au sein d’un comité de pilotage les différents acteurs impliqués, que sont :

    • les élus, préoccupés par le budget, la politique de santé publique/wifi, ou les délais de mise en œuvre.
    • l’Education Nationale (représentant du rectorat et de l’Inspection Académique), en charge des formations aux outils, des ressources numériques, des accompagnements pédagogiques.
    • les services de la ville (éducation et jeunesse, techniques et informatiques), en charge de la coordination logistique avec les établissements pour les uns, de la maintenance et du bon fonctionnement des infrastructures pour les autres
    • les responsables du périscolaire qui pourront assurer une continuité éducative des usages du numérique par la mutualisation des outils dans les espaces d’accueil périscolaire.

    D’expérience, seule la volonté politique permet d’initier et d’orchestrer les prérogatives de chacun et de trouver avec persévérance un chemin consensuel.

    Mais, organiser son comité de pilotage mensuel reste insuffisant si en amont et au fil du projet les enseignants, directeurs d’établissements et parents d’élèves – voire les élèves eux mêmes –  ne sont pas consultés sur la base du volontariat, et impliqués dans le processus d’étude et de décision.

    Les enseignants, intéressés par des solutions leur permettant d’être soutenus dans leur pédagogie différenciée, les représentants de parents d’élèves, préoccupés par le soutien scolaire, les rythmes scolaires, la politique éducative et de santé publique de la ville, apportent tous des éléments constructifs au projet au côté des représentants du COPIL.

    C’est ce que la ville de Saint Maur des Fossés dans le Val de Marne a formalisé au sein d’un dispositif appelé OPPIDUM, par la création des COCA : Comité Oppidum de Consultation Active

    « La composition du COCA est le reflet du regard croisé des différents acteurs concernés et permet aux concitoyens de collaborer  au choix des investissements de la ville »,

    précise Pascale Luciani-Boyer, maire adjointe de Saint Maur et en charge des questions Education et Numérique pour l’Association de Maires de France, qui a initié ce programme pour la ville.

    Au-delà des appels à projets, que les villes effectuent couramment, consulter régulièrement les acteurs finaux, c’est faire émerger leurs objectifs d’usages en présence des représentants de l’Education Nationale et de la Ville, et s’assurer ainsi de l’implication et de l’engagement de chacun, dans un suivi et une évaluation de la pertinence des choix et des équipements installés.

    Mais les différentes contraintes techniques et budgétaires de chaque commune, les configurations de chaque école en matière de réseaux, d’accès à internet de grandeurs de bâtiments, ou de classes, les motivations aléatoires des enseignants d’un établissement à l’autre ne permettent pas aux communes d’appliquer à la lettre, une architecture TICE standard.

    Aucune solution standard n’existe, tous doivent  adopter une approche méthodique circonstanciée, une analyse et une recherche de solutions qui tiennent compte des expertises de chacun, dans une gouvernance bien orchestrée.

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  • Collectivités et Refondation : pourquoi est-ce donc vraiment LE MOMENT ?

    Collectivités et Refondation : pourquoi est-ce donc vraiment LE MOMENT ?

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    L’échéance des municipales

    Echéance des élections municipales oblige, les réflexions pour la prochaine mandature battent leur plein depuis plusieurs mois dans les communes.

    Les projets d’écoles numériques pourraient, espérons-le, y trouver leur place.

    Si l’on en croit un sondage effectué en 2008 par Ipsos, les lieux d’accueil de l’enfant (« écoles et crèches ») constituaient la deuxième thématique déterminante de vote lors des dernières élections municipales. Et ce, devant le développement économique de la commune, et la sécurité des biens et des personnes !

    D’autre part, selon une enquête réalisée toujours en 2008, par l’ANDEV, les projets d’écoles numériques étaient présents dans 80% des projets municipaux de leurs adhérents des dernières élections.

    Les deux enquêtes conjuguées devraient donc théoriquement propulser l’école numérique dans les premiers rangs des préoccupations municipales. D’autant que depuis 2008, les expériences du numérique dans l’éducation se sont développées et l’on est en mesure d’en appréhender les bienfaits et de connaître les pré-requis de réussite.

    Certes la crise économique et les restrictions budgétaires ont également depuis creusé leurs lits, et découragé plus d’un projet. Mais regardons de plus près si le numérique n’est pas justement une source d’efficience, qui mériterait des choix politiques et budgétaires particuliers.

    Restriction budgétaire ? Le numérique, source d’efficience !

    Au moment où les élus réfléchissent à leurs prévisionnels budgétaires pour leur prochaine mandature, ne serait-il pas opportun de repenser certains frais de fonctionnements dédiés aux écoles ? Au-delà des choix d’investissement qu’il suppose, le numérique, peut à cet effet, être une solution intéressante.

    Pour les écoles qui utilisent à présent des ressources numériques, ou un espace numérique de travail par exemple, les villes ont pu constater une baisse des frais de photocopies et surtout un gain de productivité des services et des enseignants, grâce à la dématérialisation des courriers administratifs avec l’éducation nationale ou avec les parents.

    D’autre part, le numérique permet également de réduire le coût des frais d’intervenants extérieurs tant en langue que pour les projets pédagogiques culturels.

    Comme le précise Pascale Luciani Boyer, en charge des questions Education et Numérique pour l’Association des Maires de France et nouvellement nommée au sein du Conseil National du Numérique au titre des représentations d’élus,

    « les outils numériques constituent des choix politiques et budgétaires incontournables, si l’on souhaite favoriser une efficacité  pédagogique augmentée  et les échanges école- famille. Sans compter, que le numérique permet également une amélioration de la productivité des services et présente des avantages écologiques incontestables ».

    Et Janine Bouvat, directrice de l’Education de la ville de La Ciotat, de rajouter : « les prix des technologies baissent d’année en année, et des solutions à moindre coût existent. Les restrictions budgétaires entrainent des choix financiers et le numérique est à terme un outil permettant d’optimiser ces investissements ».

    La clé de cette efficience repose essentiellement sur l’étude de l’accointance entre les besoins d’usages des enseignants et les configurations, et  infrastructures des écoles en regard. Ce qu’Anne Angéli, Maire adjointe du Pré Saint-Gervais (93) et consultante des projets éducation auprès de Villes internet, nous confirme : « lorsque l’architecture de l’école numérique est bien pensée, les villes évitent bien des dépenses inutiles et ont accès à des solutions économiques ».

    Prochaine loi Peillon : le numérique, source d’efficacité augmentée

    Avec son projet de loi, Vincent Peillon a posé le cadre d’une exigence de réussite éducative, réclamée de tous les acteurs éducatifs et les organisations territoriales. Principales mesures prises dans ce sens : efficacité augmentée de la pédagogie différenciée, aide accrue aux enfants en difficulté, enseignement de l’anglais dès le CP, activités pédagogiques complémentaires, et encouragement vers des activités périscolaires éducatives dans le cadre des nouveaux rythmes scolaires, sans compter les apprentissages propres aux outils numériques et leurs usages transversaux.

    Un champ de travail colossal pour les enseignants….et les services d’accueils.

    Même si le Ministère embauche comme il le prévoit 7 000 enseignants pour atteindre l’objectif de « plus de maîtres que de classes », avec plus de 250 000 classes (289 000 en 2009 – source RERS), il serait difficile d’atteindre, sans l’aide des outils numériques, une excellence de pédagogie différenciée au vu des multiples niveaux existants déjà dans une même classe et de l’augmentation des enfants en difficulté.

    Les outils numériques sont en effet aujourd’hui reconnus pour permettre aux enseignants de les soutenir et de leur permettre de démultiplier leur pédagogie différenciée, ainsi qu’aux élèves d’acquérir autonomie et confiance et de maximiser leur chance de réussite.

    Or, comme nous le voyions dans un précédent article, la loi ne contraint pas les communes à investir dans différents équipements informatiques pour soutenir les enseignants de leurs communes, dans ces enjeux pédagogiques. Mais on le sait, les élus impliqués dans la vie de leurs communes s’inquiètent de la réussite éducative des enfants et si l’on choisit la voie d’une efficacité augmentée : le numérique est reconnue pour être une des solutions à développer

    Les technologies de pointe dédiées à l’éducation telles que le cloud, les tablettes et les réseaux sociaux etc. facilitent en effet la pédagogie différenciée, le partage et la diffusion des ressources. Tout dépend si l’étude des besoins en regard a été effectuée avec précision pour des choix d’outils et de technologies, et une gouvernance de suivi, parfaitement adaptés.

    Prenons l’exemple de l’apprentissage de l’anglais dès le Cp, demandé dans le projet de loi Peillon : de nombreuses ressources diffusées via balladodiffusions, tablettes ou TNI permettent aux enseignants de créer des séances dynamiques, efficaces et captivantes.

    Un moyen sans doute de les soutenir car selon Anne Marie Voise, maître de conférences à l’université de Bourgogne et formatrice à l’IUFM de Dijon, «les enseignants ont peur d’être de mauvais modèles pour les enfants » car « les professeurs d’écoles viennent de filières uni­ver­si­taires très diverses : psy­cho, socio, sciences de l’éducation, lettres (…) et seulement 10 à 15%  sont d’anciens linguistes ».

    Encore une raison, s’il en faut, de justifier les usages transversaux du numérique dans les parcours pédagogiques et les investissements à effectuer rapidement en ce sens par les communes.

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  • Le numérique, vecteur d’une culture partagée : problématiques territoriales d’aujourd’hui et demain.

    Le numérique, vecteur d’une culture partagée : problématiques territoriales d’aujourd’hui et demain.

    Entre éducation culturelle et culture du numérique

    Au côté d’une pléthore de ressources numériques culturelles issues de la valorisation du patrimoine, les Rencontres de l’Orme mettaient à l’honneur cette année les contenus numériques comme clé de voûte entre éducation culturelle et culture du numérique.
    L’objectif des Rencontres de l’Orme était cette année comme l’exprime Gérard Puimatto, directeur adjoint du CRDP de l’Académie d’Aix Marseille de montrer comment « développer une culture globale du multimédia et de l’interactivité – pour communiquer, s’informer, créer – devient un enjeu majeur de l’école et des structures impliquées auprès des jeunes ».

    Une des thématiques, traitée par les collectivités territoriales présentes au sein des ateliers, était de comprendre comment l’Ecole, et à travers elle, la collectivité en charge de définir son projet éducatif territoriale, « peut-elle donner aux jeunes les moyens d’être des consommateurs responsables des produits et services qui leurs sont proposées, des usagers avertis de la culture transmise par le numérique ? »

    Quand ressources culturelles numériques riment avec continuité éducative territoriale

    La question est donc alors de savoir comment l’ensemble des ressources numériques proposées, permet de tendre vers une culture du numérique réfléchie, et par là, vers des usages numériques efficients : comment les collectivités territoriales, traditionnellement en charge des équipements et des infrastructures, interviennent également de concert au côté de l’Éducation Nationale, sur les contenus mis à disposition de la communauté éducative pour un objectif commun de réussite éducative ?

    Sur ce point, bon nombre d’intervenants des ateliers expriment la nécessité de travailler en mode projet, dans le cadre d’une gouvernance assidue : seul moyen d’optimiser l’usage de ces ressources numériques dans un objectif de continuité éducative entre programmes scolaires et activités périscolaires, ou école et offres d’activités culturelles locales auprès des familles.

    Mais l’optimisation des usages de ces ressources, à des fins de continuité éducatives ne peut s’inscrire que dans le cadre d’un projet d’éducation territoriale, au sein d’un même bassin d’éducation, s’accordent à préciser Chantal Blandel, secrétaire nationale de l’ANDEV, et Laurent Brisset, en charge des questions d’éducation au sein de l’Association des Régions de France.

    Un mode projet à l’échelle d’un bassin d’éducation, école collège lycée, c’est orchestrer des ressources numériques de façon à susciter, selon les différents âges et niveaux de scolarité, l’intérêt des enfants et des jeunes et les encourager à développer leur créativité en utilisant de nouvelles ressources éducatives, leur permettre au fil des années de l’école au lycée de devenir acteurs de la société numérique et les former à cette nouvelle culture.

    Et si les ressources numériques remplaçaient les manuels scolaires papiers…

    Evoqué lors de plusieurs ateliers, ou dans les allées autour de l’espace dédié à l’Edition Numérique, certains caressent l’idée que les ressources et contenus numériques pourraient à terme remplacer les manuels scolaires papiers.

    C’est en tout cas, la conviction par exemple de Patrick Palisson, représentant de la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves ou de Pascale Luciani Boyer, élue, en charge des questions Education et Numérique au sein de l’Association des Maires de France et, à ce titre, membre du Conseil National du Numérique.

    Certes, l’usage des ressources numériques offre l’avantage, reconnu par les enseignants, de favoriser la pédagogie différenciée. Elles permettent, on le sait également, des choix adaptés et modulables en cours d’année, contrairement à l’unicité du manuel scolaire papier, dont le choix est effectué initialement.

    « Les ressources numériques seraient alors peut-être un des moyens d’éradiquer un jour le syndrome de l’algue verte de l’éducation », qui selon un inspecteur général de l’éducation, est celui de la photocopie…

    Autre avantage et non des moindres, « les ressources numériques sont sources d’économies budgétaires pour les collectivités, en charge d’acquérir les manuels scolaires ». C’est ce que nous confie Pascale Luciani Boyer au cours d’un des ateliers consacrés à la refonte de la loi Peillon et les répercussions pour les collectivités.

    En tant qu’élue, elle défend l’idée que « les économies réalisées sur l’acquisition de manuels scolaires par les collectivités et parfois plus directement par les écoles à travers la caisse coopérative pourront être réinvesties dans l’acquisition de support numérique de lecture et permettre ainsi à chaque enfant de bénéficier d’un manuel numérique individuel ».
    Si, de plus, ce support numérique propose une calculatrice, une bibliothèque sur le monde grâce à internet et un espace collaboratif, il présentera alors des avantages cognitifs qui accompagneront l’élève dans tous ses parcours de réussite éducative.

    Mais pour atteindre un tel objectif, il est nécessaire d’envisager des outils à une échelle volumétrique conséquente qui, pose bien sûr alors le problème du modèle économique, que nous aurons l’occasion d’aborder lors d’un prochain article.

    Article rédigé par Marie-France Bodiguian, Cabinet AMO-TICE

  • Pourquoi le changement vers le numérique, c’est maintenant…?

    Pourquoi le changement vers le numérique, c’est maintenant…?

    26022013512cbaed9152cPourquoi ? 

    Vivons-nous donc une dichotomie entre les impulsions successives créées par les ministères, et certaines communes, qui reportent d’année en année l’intégration du numérique dans leurs écoles ?
    Tentons d’en comprendre les causes pour se risquer, dans un second volet, de souffler aux collectivités, qui n’en seraient pas convaincues, les raisons pour lesquelles elles ne pourront rater le coche du numérique dès 2013.

    Le numérique à l’école, ajourné dans les conseils municipaux ? 

    Certes l’annonce du projet de loi Peillon, qui institutionnalise le numérique comme un volet pédagogique essentiel, est encore très récent, mais nous avons malgré tout enquêté auprès de communes, afin d’en comprendre les répercussions sur les nouveaux projets municipaux. Tant pour les communes, pour lesquelles le numérique restait marginal, il y a encore un an et que pour celles, déjà lancées dans un projet TICE.
    Ces dernières, confortées dans leurs choix par le projet de loi, poursuivent leurs projets.

    Mais pour celles, qui n’avaient encore rien initié, la question : « intégrerez-vous en 2013 un projet d’équipement numérique dans vos écoles ? », les propos recueillis restent en grande majorité presque inchangés, à ceux enregistrés l’an dernier, à la même époque.

    « Ce n’est pas notre priorité pour le moment…. Nous équiperons nos écoles en numérique sûrement d’ici un ou deux ans », quand les projets ne sont pas remis à des dates ultérieures. Réponses que nous enregistrions de ces mêmes communes déjà l’an dernier.
    « Trop de communes sont encore installées dans une ère de procrastination, en remettant à plus tard des projets pourtant essentiels au développement et au dynamisme de leur territoire » confirme et regrette Pascale Luciani Boyer, en charge des questions éducation et numérique, à l’Association des Maires de France.

    À ce constat, des raisons diverses tant structurelles que circonstancielles

    La première raison évoquée par les élus et les services des villes lors de notre enquête est liée aux restrictions budgétaires et aux problèmes de financement, sur lesquelles nous reviendrons dans notre prochain article.
    Mais Anna Angeli, Maire adjointe du Pré Saint-Gervais (93) et consultante des projets éducation auprès de Villes internet, précise que « les problématiques financières ne sont pas la raison unique et réelle. Un manque de connaissances encore important des enjeux de l’éducation au numérique pour les élèves du 1er degré persiste au sein des communes. Les élus et les services concernés ont besoin d’expertise, et de formation pour construire leur politique numérique éducative ».

    C’est ce que nous confirme Thierry Coilhac, Directeur Stratégie Éducation chez Orange, auditeur du rapport du Conseil National du Numérique de mars 2012, relatif au choix du numérique à l’École. « Nous constatons régulièrement une méconnaissance des usages et des besoins des enseignants de leurs écoles, ce qui impacte sur les problématiques budgétaires, car méconnaître les usages, c’est faire l’impasse sur les équipements et infrastructures précis dont auront besoin les enseignants localement. Ce qui, par voie de conséquence, entraîne trop souvent des choix et des budgets inadaptés, exposés à des dépenses inutiles ».
    « Sans compter un manque d’accompagnement de la part de l’éducation nationale pour faire évoluer ces collectivités et les aider », ajoute Anna Angeli.

    Autre motif, là, plus « ancré dans les mentalités des élus est, poursuit-elle, de considérer que l’apprentissage du numérique, et les usages pédagogiques correspondants, peuvent attendre le collège et ne constituent pas une priorité en primaire ».

    « D’autant qu’ils ont ce qu’il faut à la maison ! » nous a-t-on, même avancé, lors de notre enquête.

    C’est ignorer les réelles inégalités entre les enfants, moins en matière d’accès à Internet, qu’en matière d’éducation et de recul face à ce média, où l’école joue dès le plus jeune âge un rôle primordial : l’un des leitmotivs de la mis en place du B2i et de l’inscription du principe d’éducation numérique dans le projet de loi Peillon.

    Et Anna Angeli de confirmer « le fossé numérique se creuse entre les villes qui équipent leurs écoles et celles qui ne le font pas, générateur d’inégalités inacceptables au sein de notre système éducatif républicain.
    Les nouvelles générations se retrouvent, comme si l’Internet était inné et génétique, sans repères culturels pour profiter des opportunités formidables d’accès aux droits, à la connaissance, à la citoyenneté et de fait à l’emploi induit par ces technologies de l’information et de la communication
     ».

    « Un système éducatif rénové doit garantir l’accès aux savoirs et à la culture numérique et ne pas laisser une grande partie de la jeunesse s’adjoindre la fracture numérique, aux fractures sociales et culturelles déjà existantes. Dans un contexte de budgets contraints, le besoin d’un État garant de l’équité des moyens et coordonnant les différents niveaux de collectivités est plus que criant » ajoute t-elle.

    À ces problématiques, vient s’ajouter la réorganisation des temps scolaires et périscolaires, qui d’après les entretiens que nous avons menés, absorbe actuellement les emplois du temps des élus et des services, et de ce fait gèle souvent les nouveaux projets d’écoles numériques.

    Le numérique, l’outil de choix pour des Plans éducatifs territoriaux efficaces et efficients

    « Toutes ces raisons sont bien compréhensibles car la gestion comptable, administrative et politique d’une commune est d’une grande complexité. Mais en cette période de crise nous devons, reconsidérer nos repères et nos valeurs, pour donner à nos enseignants, les moyens d’une plus grande efficacité, en matière de réussite éducative, grâce à des outils efficients. Or, le numérique est justement à terme source d’efficacité augmentée, et d’économie pour les frais de fonctionnement de nos écoles », avance Pascale Luciani Boyer.

    Source à termes d’efficience, mais aussi, prix en baisse des matériels et des infrastructures, technologies qui se hissent au plus haut niveau, pour entre autres, permettre une pédagogie différenciée, et soutenir pour le moins les enfants en difficulté, sont quelques-unes des réponses, qu’apporte le numérique aux problématiques que rencontrent les collectivités, tant sur les plans de gestions administratives, de gouvernances territoriales éducatives, de continuité pédagogique, ou d’économie budgétaire.

    Autant d’éléments que nous développerons dans un second volet sur ce sujet.

    Pourquoi le changement vers le numérique, c’est maintenant…… ? 2ème volet, prochainement sur ludovia.com

    MF. Bodiguian, 
    AMO-TICE

    Avis aux lecteurs de cette rubrique :
    Appel à Témoignages de collectivités engagées ou en projet sur le numérique et la refondation de l’école : vos réactions concernant le projet de loi, vos initiatives, vos idées et propositions, et les problématiques que vous rencontrées, contactez-nous !
    Merci d’envoyer vos mails à mfb@amotice.com, ou vous coordonnées sur twitter @amotice, pour nous faire partager votre expérience.
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  • Nouveaux rythmes scolaires : le numérique, une chance pour les communes ?

    Nouveaux rythmes scolaires : le numérique, une chance pour les communes ?

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    Ludovia a cherché à comprendre auprès des communes, déjà investies dans les TICE, la place et le rôle que pourra prendre le numérique dans les futurs activités périscolaires, et la politique éducative territoriale de la commune.

    Levier de continuité éducative et logistique

    Le ministère, dans son projet de loi sur la refondation de l’école, exprime une ambition de continuité éducative à travers différentes mesures : création d’un cycle Cm2-6éme, d’un service public numérique « pour prolonger l’offre des enseignements » et «rapprocher les familles de l’école », développement « des activités périscolaires, prolongeant le service public de l’éducation ».

    Dans le guide publié sur les nouveaux rythmes scolaires publié par le ministère le 5 février dernier, le numérique y est également encouragé comme l’une des activités possibles, qu’i s’agisse d’activités dites « d’épanouissement » ou « d’activités pédagogiques complémentaires »

    Si le projet de loi suggère la mise en place pour les enseignants d’ « une plateforme d’échange et de mutualisation » ou la mise en place d’une plateforme de ressource collaborative, soit un espace numérique d’échange, ne peut-on pas imaginer que ce type d’outil constitue un véritable trait d’union entre les projets d’école et programmes pédagogiques des enseignants et le projet éducatif de la ville ?

    D’autre part « penser le temps de l’enfant tout au long de la journée suppose inévitablement, pour Janine Bouvat, directrice de l’Education de la ville de La Ciotat,que nous partagions les lieux et les équipements entre les équipes scolaires et périscolaires, donc également les infrastructures et matériels numériques ».
    Anne Sophie Benoit, présidente de l’ANDEV, voit également dans « le numérique, un levier de continuité éducative entre le scolaire et le périscolaire, qui peut favoriser le flux des contenus et de la coordination administrative ».

    C’est ce que l’on observe en particulier dans les villes, qui dans le cadre de leurs politiques éducatives territoriales, définissant le cadre de la continuité éducative entre le scolaire et le périscolaire, ont privilégié la mutualisation des outils, la formation des animateurs, et la mise en œuvre d’un partenariat suivi entre l’Education Nationale et la ville.
    A Issy les Moulineaux par exemple, l’usage d’un espace numérique collaboratif partagé entre l’équipe enseignante et périscolaire a été expérimenté dans une école entre février et juin 2012, pour être étendu à plusieurs écoles depuis septembre 2012.
    Cet espace numérique d’échange intègre les partenaires associatifs naturels de la ville, qui œuvrent dans le cadre des animations périscolaires : développement d’un serious game, atelier d’écriture, animation numérique suite à la visite d’un musée avec la classe grâce à l’usage d’une mallette de ballado-diffusion, etc.

    A Angers, on mutualise également les équipements numériques entre le scolaire et le périscolaire. A l’école élémentaire Isoret en particulier, où a été maintenu le rythmes des 4 jours ½, l’un des projets d’école était de suivre un coureur du Vendée Globe. Ce projet permettait, entre autres dans le cadre des objectifs pédagogiques, de faire travailler en groupe les enfants sur l’expression écrite et parlée : concevoir en équipe un message et savoir l’exprimer. En parallèle, afin d’animer ce projet, les enfants ont participé sur le temps périscolaire à la fabrication d’un bateau, conçu au départ avec les outils numériques de l’école.

    Dans une autre école de la ville, certaines applications sur tablettes vont permettre, pendant les activités périscolaires, la création d’une pièce de théâtre.
    « Ces exemples illustrent bien, selon Luc Belot,  député de la 1ère circonscription du Maine-et-Loire, le trait d’union établit entre les activités scolaires et périscolaires et cristallise l’homogénéité et la cohérence du projet éducatif territorial ».
    Mais « chaque école devra monter son propre projet progressivement, et l’adapter, précise t-il, selon le contexte aux parcours pédagogiques, définis avec la ville dans le cadre de son projet éducatif territorial ».

    Des choix financiers nécessaires

    Mais créer des ponts organisationnels entre les équipes enseignantes et périscolaires engendrent auprès de nombreux directeurs éducation des villes des interrogations sur les conditions de mutualisation des outils et de sécurisation et de maintenance de ces matériels, sans oublier la formation des animateurs, et, donc par voie de conséquence des investissements et des coûts de fonctionnement supplémentaires.

    « Nos animateurs n’ont pas la compétence pour manier les usages numériques, et nous craignons que des incidents techniques survenus lors de séances périscolaires entravent les usages des matériels dédiés aux enseignants »,  avance la responsable des affaires scolaires d’une ville des Yvelines.

    « L’organisation à mettre en place pour faire face aux nouveaux rythmes scolaires sera très coûteuse et investir dans des équipements informatiques et dans la formation des animateurs n’est pas notre priorité », affirme le directeur éducation et jeunesse d’une autre ville des Bouches du Rhône.

    Pourtant peu argentées, certaines communes comme La Ciotat estiment néanmoins que les outils numériques sont justement une réponse réaliste aux questions que pose le réaménagement des temps de vie scolaire et périscolaire.
    « Bien pensé, une architecture et un équipement numérique dans une école peuvent être une réponse aux problématiques rencontrées avec l’aménagement des nouveaux rythmes scolaires tant au niveau des objectifs éducatifs de la ville, que dans la gestion administrative des personnels. D’autant que des solutions à moindre coût existent », souligne Janine Bouvat.
    « L’usage d’un espace numérique collaboratif de travail ou d’échange, poursuit-elle, permet une meilleure gestion et coordination des plannings et des contraintes logistiques. D’autre part les restrictions budgétaires entrainent des choix financiers et le numérique est à terme un outil permettant d’optimiser ses investissements ».

    Même discours du côté des grandes villes : « Aménager des activités périscolaires aura un coût indéniable, et le numérique en est un. Mais il présente de tels avantages, qu’il devient aujourd’hui incontournable de l’intégrer dans les plans éducatifs territoriaux », confirme Luc Belot.

    MF. Bodiguian, 
    AMO-TICE

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  • Refondation de l’Ecole : ce que le projet de loi ne précise pas…

    Refondation de l’Ecole : ce que le projet de loi ne précise pas…

    12022013511a150a1d566Malgré un cadre budgétaire, organisationnel et juridique qu’elles considèrent délicat (voir article du 5/02/2013, « Les collectivités encore dans l’expectative« ), les collectivités territoriales ont déployé, ces dernières années, un nombre croissant de projets TICE au sein des établissements scolaires. Mais la faiblesse des usages découragent peu à peu certaines bonnes volontés, ce qui nuit à la généralisation des équipements, qui devrait faire suite aux diverses expérimentations.

    La question est donc aujourd’hui de savoir si les outils, ressources et formations annoncées dans le projet de loi seront suffisants pour créer un réel élan sur les usages auprès de la communauté éducative et pédagogique et inciter les collectivités à poursuivre leurs efforts.

    Entre motivation des enseignants et gouvernances territoriales auprès des collectivités, qu’en est-il du rôle attendu par le ministère des services déconcentrés de l’Education Nationale, maillon essentiel et clé de voûte de la réussite de ce projet de loi ?

    Un projet de loi inscrit dans la continuité 

    Quoiqu’il en soit, le projet de loi de Vincent Peillon est reconnu par les acteurs de l’éducation numérique qui œuvrent au sein de l’Education Nationale comme un texte pilier et fondateur, qui institutionnalise un volet essentiel de la pédagogie.

    Comme Pascal Cotentin,  directeur du CRDP et conseiller Tice de M. le Recteur de l’académie de Versailles le souligne, « le projet de loi sur la refondation de l’Ecole propose une dynamique et des mesures concrètes qui devraient encourager les usages du numérique à l’école ».

    Jean-Michel Fourgous, maire d’Elancourt, et auteur de deux rapports sur l’école numérique sous le gouvernement Fillon, considère le volet numérique du projet de la loi pour la refondation de l’école comme « une bonne nouvelle »,  et salue la démarche de Vincent Peillon d’avoir tenu compte des préconisations des derniers rapports FOURGOUS, sur l’apport des outils numériques dans les apprentissages scolaires mais aussi sur la transformation de la pédagogie par le numérique.

    Encourager les usages par la valorisation des enseignants

    Mais nombreuses collectivités, qui ont déjà engagées des investissements et développer un projet d’école numérique, restent relativement réservées, exprimant une inquiétude au niveau de la motivation des enseignants, en raison d’un manque de reconnaissance vis-à-vis de leur hiérarchie sur l’utilisation des outils numériques.

    C’est ce que nous confirme le chef de projet du déploiement numérique dans les écoles d’une des villes pionnière, en matière de TICE.

    « Beaucoup trop d’enseignants en France ne prennent pas en compte le numérique en raison d’un manque de reconnaissance de leurs inspections de circonscription, qui considèrent le numérique comme un outil gadget, un artifice ludique au détriment du véritable contenu pédagogique ».
    « C’est fortement pénalisant pour les usages », poursuit-il, « donc pour les services et les élus qui doivent justifier des investissements engagés par la ville. J’espère que la future loi créera peu à peu une réelle motivation au niveau des services déconcentrés de l’Education Nationale, et impactera sur les usages, sans quoi nous ne pourrons avancer ».

    La valorisation hiérarchique  des enseignants utilisateurs des TICE avait d’ailleurs fait l’objet, dans le rapport Fourgous  d’une  proposition, intitulée : « Réinventer le management des enseignants : incitation, reconnaissance, valorisation ».

    Etablir une collaboration entre l’Inspection académique et la collectivité permet en effet aux enseignants de travailler dans un environnement constructif et de confiance, où les matériels sont mis à la disposition des enseignants, qui ont le droit à l’erreur.

    C’est par exemple le principe du dispositif OPPIDUM* à Saint Maur-des-Fossés dans le Val de Marne, où l’inspection académique, partie prenante dans les objectifs d’usages, entreprend un suivi permanent des enseignants, utilisateurs des matériels, pour un réajustement continu des besoins en matériel, logiciel ou ressources numériques.

    Quid de la gouvernance territoriale avec l’Education Nationale…. ?

    Quoiqu’il en soit, tous les projets d’écoles numériques réussis nous enseignent aujourd’hui, que seuls de solides partenariats tripartites, entre collectivités territoriales, Education Nationale et établissements scolaires, permettent d’aboutir à des usages efficients grâce à une réflexion commune en amont sur le projet pédagogique, les équipements, et infrastructures à mettre en regard, sans oublier la formation, le suivi et l’analyse régulière des usages.

    Citons en exemple parmi les plus connues, les actions menées dans les villes de Limoges, Elancourt, Saint Maur des Fossés avec le programme OPPIDUM*, dans les départements du Val d’Oise, de l’Ariège ou de la Corrèze, ou en encore en région PACA avec le CRDP de l’académie Aix-Marseille.

    C’est la raison pour laquelle les associations d’élus territoriales ainsi que l’ANDEV avaient proposé à Ludovia 2012, que le projet de loi intègre des mesures de continuité éducative cohérentes (école, collège, lycée) par bassin d’éducation entre les collectivités et les instances locales de l’Education Nationale.

    « Il est aujourd’hui contreproductif de séparer la réflexion sur les acquisitions des matériels, la gestion de la maintenance, et les objectifs d’usages de ces équipements. C’est dans le cadre d’une convention interterritoriale structurée numérique pluriannuelle, où serait clairement définie une politique d’usage pédagogique numérique par bassin d’éducation, que pourront être définis les meilleures conditions de maintenance, de renouvellement de matériels, de connexion, d’usages et de formation.
    C’est cette nouvelle gouvernance qui pourrait déterminer les transferts de compétence les plus judicieux
     », souligne Jean-Pierre Quignaux de l’ADF.

    Les associations représentantes des collectivités militent donc pour une co-élaboration cohérente des politiques éducatives numériques territoriales avec l’Education Nationale, pour des usages et des investissements efficients.

    L’exemple de l’observatoire ObserTice 92 est en cela très instructif puisqu’au sein du département des Hauts de Seine, une large concertation se poursuit entre les représentants des communes et la DSDEN (direction académique). Tous s’efforcent de mener à bien une réflexion permanente entre les besoins et les contraintes des communes, l’identification d’indicateurs destinés à mesurer les effets d’une politique TIC concertée, les retours d’expérience des enseignants et les orientations pédagogiques de l’Education Nationale sur l’usage des équipements.

    « Nous avons trouvé un format de collaboration efficace, confirme Elisabeth Hordequin, Conseillère Technique TICE du DASEN des Hauts-de-Seine, qui nous permet de diffuser et de mutualiser les démarches, ainsi que les retours des politiques d’équipement, en vue d’optimiser les investissements de chaque commune et dynamiser les usages des enseignants ».

    Si ce travail de coordination est là rendu possible grâce à la faible étendue du 92, ne pourrait-on pas imaginer que ces actions soient également menées au sein des bassins d’éducation ?

    MF. Bodiguian, 
    AMO-TICE

    Dans le cadre des actions que les collectivités engageront sur le développement du numérique dans les établissements scolaires, Ludovia vous propose de poster à cette adresse mfb@amotice.com vos réflexions et questions, afin par la suite de vous donner la parole dans ces colonnes, et de vous apporter, si ce n’est des réponses, au moins un partage des réflexions et des expériences des autres collectivités.  

    OPPIDUM* : Observatoire des Pratiques Pédagogiques Innovantes et des Usages du Multimédia.
    Dispositif initié et mis en place à Saint Maur des Fossés (94), associant dans un partenariat tripartite entre l’Education Nationale, l’Université René Descartes et le territoire, une réflexion mutualisable sur les dispositifs les plus performants tant sur les plans des réponses pédagogiques que sur ceux liés à l’utilisation réelle des investissements, à une recherche d’indicateurs pertinents de suivi, et un accompagnement de mise en œuvre.

  • Refondation de l’Ecole : les collectivités encore dans l’expectative

    Refondation de l’Ecole : les collectivités encore dans l’expectative

    numérique
    Globalement, l’ensemble de la communauté éducative et des collectivités territoriales saluent l’initiative de Vincent Peillon d’inscrire à présent dans la loi le principe d’une éducation numérique pour tous les élèves, et de vouloir intensifier les élans donnés par ses prédécesseurs en développant « une grande ambition pour le numérique à l’Ecole (…) pour enseigner par le numérique et enseigner le numérique ». Tous reconnaissent la volonté  d’institutionnaliser pour la première fois ce volet pédagogique.
    Dans ce contexte,  Ludovia magazine a souhaité comprendre comment sont aujourd’hui perçues ces nouvelles mesures du numérique par les collectivités territoriales, et quelles en seront les répercussions sur leurs organisations logistiques et financières.

    L’ADF et l’ARF pour un transfert des compétences

    Développer une grande ambition pour le numérique dans l’Education, donc des usages dans les écoles collèges ou lycées, suppose bien évidemment un développement des équipements en matériels, infrastructures et logiciels et la maintenance qui y est associée.

    Le  Chapitre II du projet de loi consacre de nouveaux articles à la coordination des actions entre les collectivités territoriales et l’Etat et donne à cet effet aux départements et aux régions, la charge de l’acquisition et de la maintenance des matériels informatiques et des logiciels prévus pour leur mise en service dans les collèges et les lycées.
    Equiper les établissements scolaires de matériel informatique engage d’énormes investissements, mais c’est la délicate question de la maintenance et des centaines d’emplois indispensables pour assurer la continuité de service de ces équipements qui reste dans l’état actuel du projet de loi, un point névralgique pour sa mise en œuvre.

    Suite aux remarques de la CCEN, le ministère reconnaissait d’ailleurs  l’existence d’un « flou au niveau législatif, sur la question de savoir qui, de l’Etat ou des collectivités territoriales, est compétent en la matière ».
    Mais si l’ARF et l’ADF sont favorables à une clarification des compétences, celles-ci contestent largement la présentation qui en est faite dans le projet de loi. Selon elles, celui-ci devrait « préciser clairement qu’il s’agit d’un transfert de compétences, ce qui de ce fait impliquerait une compensation financière de l’Etat ».

    Pourquoi cette précision des représentants régionaux et départementaux ?

    Suite au lancement du plan « Informatique pour tous ». en 1985, le code de l’Education précisait en 2004 que l’Etat prenait en charge le premier équipement informatique. Aussi, le législateur considère qu’il revient aux départements et régions d’équiper et de maintenir les équipements qui se sont succédés depuis.
    Raisonnement qualifié de « spécieux ».par l’ARF qui précise : « l’Etat s’appuie là sur cette disposition, pour affirmer qu’il n’a donc la responsabilité de la maintenance que de ce premier équipement, disparu depuis bien longtemps ».

    Selon les associations territoriales, on ne peut assimiler les équipements informatiques d’il y a 30 ans avec ceux liés aux technologies d’internet, qui depuis les années 2000, ont totalement transformées nos modes de communication, donc les besoins de maintenance en matériels.

    Et l’ARF, de poursuivre : « l’Etat a d’ailleurs consacré, suite au « plan informatique pour tous » d’importantes sommes à l’acquisition d’équipements informatiques divers. Un décret (D.211-14 et 211-15), ne peut restreindre son champ d’application aux premiers équipements, sauf de manière purement indicative (cf. jurisprudence du Conseil d’Etat) ».

    Les départements et les régions ont exprimé auprès du ministère leur opposition à prendre en charge l’acquisition et la maintenance informatique des infrastructures des collèges et des lycées, à moins que ne soit effectivement reconnu le transfert de compétence qui donne alors lieu à une compensation financière.

    Inquiétude du côté des communes

    Du côté des communes, on s’inquiète dans le projet de loi d’une absence de précision concernant la coordination de ces actions entre l’Etat et les communes.

    Pascale Luciani Boyer, en charge des questions Education et Numérique à l’AMF, qui reconnaît au texte de Vincent Peillon une véritable volonté politique de faciliter les usages du numérique dans le primaire, regrette qu’aucun article ne vienne préciser le rôle des communes dans l’équipement informatique et numérique ainsi que dans l’orchestration de la maintenance, ni soutenir les collectivités dans cette initiative à travers un quelconque engagement de l’Etat.
    Les communes ont en effet à ce jour, selon la loi en vigueur, obligation d’assurer dans les écoles les équipements nécessaires aux enseignements, sans pour autant avoir la charge de développer des projets informatiques.

    « Quelle mesure incite les communes à donner aux enseignants les moyens nécessaires de travailler avec le numérique et  à ne pas laisser leurs écoles avec un tableau noir et une craie »?  demande Pascale Luciani Boyer. «Les textes en l’état n’encadrent pas les communes en ce sens et rien ne leur permet non plus de se sentir épaulées si elles décident de s’engager dans cette dynamique ».

    Pour sa part, la SE-Unsa, qui milite pour la réduction de la fracture numérique rappelle que les petites communes ne pourront financer les parcs informatiques ou les outils numériques qui seront nécessaires aux usages du futur service public du numérique ni assurer la maintenance, qui « trop souvent fait appel aux bonnes volontés ».

    Les petites communes ont d’ailleurs fait savoir qu’elles ne pourraient pas assumer ce rôle et demanderaient à l’Etat de le faire.

    Dans le cadre des actions que les collectivités engageront sur le développement du numérique dans les établissements scolaires, Ludovia magazine vous propose de poster à cette adresse mfb@amotice.com  vos réflexions et questions afin, par la suite, de vous donner la parole dans ces colonnes  et de vous apporter, si ce n’est des réponses, au moins un partage des réflexions et des expériences des autres collectivités.

    MF. Bodiguian, 
    AMO-TICE