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  • Directive sur le droit d’auteur : alerte pour les intermédiaires techniques

    Directive sur le droit d’auteur : alerte pour les intermédiaires techniques

    Dès la présentation du projet de directive sur le droit d’auteur en septembre 2016, des organisations professionnelles du numérique avaient alerté sur le risque de brèche dans le statut d’hébergeur. Alors que les travaux avancent au niveau européen, l’Association des Services Internet Communautaires (ASIC), France Digitale, Syntec Numérique et TECH IN France souhaitent faire part de leur vive inquiétude compte tenu des discussions actuelles autour de l’article 13 de cette proposition de directive.

    Le projet d’article 13 de la directive sur le droit d’auteur contraindrait les fournisseurs de services d’hébergement (qu’il s’agisse de prestataires de stockage, de sites marchands, de réseaux sociaux, ou encore de plateformes de partage de vidéos) sur Internet à surveiller et filtrer activement les contenus générés par leurs utilisateurs, avec des obligations fortes en termes de détection et de retrait des contenus couverts par le droit d’auteur.

    De telles obligations porteraient ainsi atteinte au régime de responsabilité prévu pour les hébergeurs en Europe par la directive commerce électronique et en France par la loi pour la confiance dans l’économie numérique, régime qui s’est avéré fondamental pour le développement d’Internet en France et en Europe.

    Par ailleurs, la Présidence estonienne de l’Union européenne a invité les Etats membres à considérer des mesures qui porteraient ouvertement atteinte au régime des hébergeurs1, et à se prononcer sur une extension du droit d’auteur de nature à rendre automatiquement responsable les intermédiaires de l’Internet, en contradiction avec le régime de responsabilité des intermédiaires de la directive commerce électronique2.

    La mise en œuvre d’une telle obligation supposerait une pré-sélection systématique par les hébergeurs de chaque contenu envoyé par un internaute avant sa publication et menacerait donc non seulement le fonctionnement de ces services mais surtout l’accès de chacun aux moyens de libre expression et de libre création en ligne. Les hébergeurs deviendraient de facto seuls juges, ex ante, de ce qui doit ou non être accessible sur Internet.

    Ainsi, au-delà de l’impact sur les intermédiaires, les mesures envisagées conduiraient nécessairement à une restriction des droits fondamentaux des citoyens européens sur Internet. Cette analyse est partagée par plus de cinquante universitaires européens3 et une lettre ouverte sur le sujet4 a été signée par près de 60 ONG réparties à travers l’Europe et défendant les libertés fondamentales.

    Les organisations professionnelles signataires appellent donc la France à défendre le statut des fournisseurs d’hébergement, qui n’est pas contradictoire avec la mise en œuvre de moyens de protection du droit d’auteur, et demandent à ce qu’une réflexion associant les parties prenantes soit engagée au plus vite par le Gouvernement.

    1 Article 14 de la Directive sur le Commerce Électronique 2000/31 2 Article 3(1) de la Directive 2001/29 sur le droit d’auteur dans la société de l’information 3 https://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=3054967 4 https://www.liberties.eu/en/news/delete-article-thirteen-open-letter/13194

    A propos de France Digitale

    Fondée en 2012, France Digitale réunit 700 membres startups et investisseurs du numérique. Sa mission est de créer les conditions propices à l’émergence de champions numériques en France. Le conseil d’administration est composé de 10 entrepreneurs et 10 investisseurs (Fonds de capital-risque et business angels). Il est constitué côté entrepreneurs de Patrick Amiel (MyBestPro), Eric Carreel (Withings), Nicolas Cohen (A Little Market/Etsy France), Stéphanie Delestre (Qapa), Mickaël Froger (Lengow), Jean-Daniel Guyot (Captain Train), Jérôme Lecat (Scality), Olivier Mathiot (PriceMinister-Rakuten), Thierry Petit (Showroomprivé) et Cyril Zimmermann (Hi-Media). Côté investisseurs : Nicolas Célier (Investir&+), Jean-David Chamboredon (ISAI), Philippe Collombel (Partech Ventures), Guillaume Dupont (CapHorn Invest), Marie Ekeland (Daphni), Claire Houry (Ventech), Xavier Lazarus (Elaia), Emanuele Levi (360 Capital Partners), Xavier Lorphelin (Serena Capital) et Patrick Robin (Business angel).

    www.francedigitale.org 

    A propos de l’Association des Services Internet Communautaires (ASIC)

    L’Association des Services Internet Communautaires (ASIC) est la première organisation française à réunir les acteurs du web 2.0 et vise à promouvoir le développement du « nouvel internet ». Elle a été fondée par AOL, Dailymotion, Google, PriceMinister et Yahoo! et réunit également AirBnb, Deezer, eBay, Facebook, et Microsoft. L’ASIC est présidée par Giuseppe de Martino.

    www.lasic.fr 

    A propos de Syntec Numérique

    Syntec Numérique est le syndicat professionnel des entreprises de services du numérique (ESN), des éditeurs de logiciels et des sociétés de conseil en technologies. Il regroupe plus de 1 800 entreprises adhérentes qui réalisent 80% du chiffre d’affaires total du secteur (plus de 50Md€ de chiffre d’affaires, 447 000 employés dans le secteur). Il compte 25 grands groupes, 100 ETI, 950 PME, 750 startups et TPE ; 11 Délégations régionales (Hauts de France, Grand Est, Auvergne Rhône-Alpes, Provence Alpes Côte d’Azur, Occitanie, Nouvelle Aquitaine, Pays de la Loire, Bretagne, Bourgogne-Franche-Comté, Centre Val de Loire, Normandie) ; 16 membres collectifs (pôles de compétitivité, associations et clusters). Présidé par Godefroy de Bentzmann depuis juin 2016, Syntec Numérique contribue à la promotion et à la croissance du Numérique à travers le développement de l’économie numérique et de ses usages, l’accompagnement et l’essor de nouveaux marchés, le soutien à l’emploi, la formation, les services aux membres et la défense des intérêts de la profession. Syntec Numérique fait partie de la Fédération Syntec qui regroupe dans ses syndicats constitutifs plus de 3 000 groupes et sociétés françaises spécialisés dans les domaines de l’Ingénierie, du Numérique, des Etudes et du Conseil, de la Formation Professionnelle, de l’Evénement.

    www.syntec-numerique.fr 

    A propos de TECH IN France

    TECH IN France compte aujourd’hui 400 membres (CA global : 8 Mds€) dans toute la France : grands groupes de dimension internationale dont les premiers français (60 % du Top 100 France en CA), PME et Start up. TECH IN France est membre de la FIEEC et de la CINOV et participe à la gestion de la convention collective Syntec-CINOV et de l’offre de formation de branche.

    www.techinfrance.fr 

  • Madmagz.com, le site qui permet de réaliser son journal scolaire en quelques clics !

    Madmagz.com, le site qui permet de réaliser son journal scolaire en quelques clics !

    Madmagz est un site internet qui permet de créer collaborativement des journaux scolaires Web, pdf ou papier. Simple et intuitif, Madmagz permet à toute personne, professeur et/ou élève de contribuer à la construction d’un journal.

    Sur la base d’une maquette interactive,Madmagz offre à tous ses utilisateurs l’opportunité de publier des magazines accompagnés d’images, de vidéos, seul ou en collaboration. En effet, en tant que propriétaire du magazine,on peut choisir d’inviter des collaborateurs, en tant que rédacteurs ou rédacteurs en chef.

    L’histoire de Madmagz, c’est aussi celle de plusieurs utilisateurs qui se sont appropriés l’outil avec créativité et originalité. En voici quelques uns à feuilleter en ligne:

    Pour se lancer, c’est très simple…

    Il suffit de se connecter sur le site Madmagz.com, de s’y inscrire gratuitement et de suivre les quelques étapes relayées. Une fois terminé, on reçoit le lien permettant de diffuser en illimité le magazine en ligne, sur des sites, blogs ou réseaux sociaux…

    Par ailleurs, vous avez la possibilité de souscrire à notre Offre Education. Il s’agit d’un abonnement annuel qui permet de bénéficier de toutes les options :

    • Création illimitée de magazines web, pdf ou papier
    • Plus de 20 maquettes disponibles
    • Ajout de liens interactifs, vidéos et sons
    • Connexion via ENT
    • Gestion de la confidentialité

     

    CONTENU SPONSORISÉ DANS LE CADRE DU PARTENARIAT AVEC LE SALON EDUCATICE

     

  • Le CNED à l’heure des Learning Analytics

    Le CNED à l’heure des Learning Analytics

    Interview de Michel Reverchon-Billot, Directeur Général du CNED, lors du salon Educatec-Educatice sur la question des Learning Analytics ; sujet d’actualité dont le CNED s’est déjà emparé ! En effet, il utilise aujourd’hui ces « data » pour performer dans son offre de formation dans un but final : améliorer les apprentissages de ses inscrits.

    « Le CNED aujourd’hui, étant un industriel de la formation, possède des data considérables avec plus de 245 000 inscrits et plus de 1,5 millions de copies corrigées en ligne ».

    Tous ces inscrits laissent obligatoirement des traces d’apprentissage ; traces dont le CNED a bien saisi l’enjeu pour s’en servir, « aussi bien pour l’inscrit que pour le CNED et son évolution », souligne Michel Reverchon-Billot.

    Rigueur autour de l’utilisation des données : l’éthique du CNED.

    Il rappelle le cadre éthique extrêmement rigoureux dont fait preuve le CNED à l’égard de ces données.

    « Nous ne sommes pas du tout dans l’optique d’utiliser ces données pour autre chose qu’au service de la majoration des apprentissages des élèves et de leur parcours ».

    Ces « traces » vont être utilisées pour différents domaines d’activités. C’est ce que développe Michel Reverchon-Billot dans la vidéo ci-contre.

    Tri et choix des données : répondre avant tout aux objectifs d’apprentissage.

    Elles peuvent être notamment utilisées à des fins d’amélioration des apprentissages, pour améliorer la conception des dispositifs du CNED ou encore agir sur l’ergonomie et les interfaces.

    « La question aujourd’hui n’est pas de savoir si nous avons des données mais plutôt de savoir quelles données faut-il choisir et quelles sont celles les plus pertinentes ».

    Le CNED est déjà acteur dans le domaine des Learning Analytics et s’en sert déjà.

    Learning Analytics : une réalité déjà ancrée au CNED.

    « Nous avons déjà des activités au CNED qui sont très articulées aux données ».

    Michel Reverchon-Billot donne l’exemple du nouveau dispositif d’apprentissage du français langues étrangères, « PROFLE+ », lancé le 6 octobre 2017, en partenariat avec le CIEP dont il détaille le contenu dans la vidéo ci-contre.

    Ou encore le dispositif D’COL, dispositif complet d’aide, de soutien et d’accompagnement en français, mathématiques et anglais pour les élèves en difficultés de 6ème et CM2 des écoles REP+ et REP (depuis la rentrée 2016) où l’historique des données d’un élève est très important. En effet, ce même élève peut passer de son enseignant à un tuteur du CNED ou encore avoir affaire à un avatar… « Chaque fois qu’un tuteur nouveau entre sur la plateforme, il a accès à l’histoire scolaire de l’élève. On voit bien que ces données-là remontent pour fournir de l’info et pas pour autre chose ».

    Autant d’exemples sur le suivi des élèves, disponible grâce aux données, pour fournir aux enseignants-tuteurs une vision complète de l’activité de leurs élèves dans une classe virtuelle.

    Dans la lutte contre le décrochage, qui est souvent d’actualité sur les formations à distance, il existe également un dispositif automatisé qui permet de renvoyer à l’inscrit des alertes, des messages, pour le remotiver en quelque sorte. Cette mise en oeuvre va d’ailleurs se voir renforcer par un accompagnement téléphonique.

    « Je crois que c’est la force du CNED aujourd’hui, celle d’être dans l’hybridation des supports, d’hybridation de l’accompagnement et d’hybridation des modalités de formation. C’est un établissement multimodal dans toutes ces directions », conclut Michel Reverchon-Billot.

     

     

  • Le numérique émancipera-t-il l’école et la société ? Deux Hautes écoles lancent la 1re édition suisse de LUDOVIA

    Le numérique émancipera-t-il l’école et la société ? Deux Hautes écoles lancent la 1re édition suisse de LUDOVIA

    La Haute école pédagogique du canton de Vaud (HEP Vaud) et la Haute Ecole d’Ingénierie et de Gestion du canton de Vaud (HEIG-VD) annoncent le lancement d’une première édition de LUDOVIA Suisse. Elle aura lieu du 27 au 29 mars 2018, à Yverdon-les-Bains, et son thème sera « Émanciper l’école et la société par le numérique ? ».

    Favoriser le numérique à l’école : oui, mais pourquoi ?

    Ce thème : « Émanciper l’école et la société par le numérique ? », pose la question du rôle que l’école peut jouer pour l’empowerment et l’émancipation des jeunes qu’elle accueille. Il s’agit de favoriser l’introduction du numérique à l’école mais pour quelles visées ? Quels savoirs transmettre ? Quelles compétences développer ? Selon quelles modalités ? Pour quelle société demain ?
    Venir à LUDOVIA#CH, c’est écouter, pêcher des idées, découvrir ce qui se fait ailleurs ; mais il s’agit aussi de venir pour échanger, partager et réfléchir. LUDOVIA#CH, c’est aussi plusieurs formats pour mieux interagir : des ateliers, un FabLab, des conférences, des tables rondes, un séminaire pour les collectivités locales et un colloque scientifique.

    Une édition suisse pour combler un manque

    LUDOVIA, première Université d’été consacrée à l’école numérique voit le jour en 2004, dans le département de l’Ariège, en France. Après l’édition 2015, dont la HEP Vaud était l’invitée d’honneur, il est apparu qu’une telle manifestation — prenant en compte les impératifs de chacun et la construction commune d’une vision partagée de la place, des enjeux et du sens des technologies à l’école— faisait défaut à l’échelle de la Suisse romande.

    Les atouts numériques d’Yverdon-les-Bains

    Après réflexion, le choix de la localisation de la manifestation s’est porté sur Yverdon-les-Bains. En effet, avec la HEIG-VD, l’Y-PARC, premier et plus vaste parc technologique de Suisse et le festival Numerik Games, la commune d’Yverdon-les-Bains dispose, pour la HEP Vaud, de cartes maîtresses pour devenir un acteur et un pôle de premier plan dans le monde du numérique et des technologies.
    Rapidement, la commune et la HEIG-VD ont répondu favorablement au projet et lui ont offert leur soutien aux côtés de la Maison d’Ailleurs. Pour cette première édition, l’invité d’honneur est le Département de l’Ariège qui a initié LUDOVIA, partenaire et inspirateur de LUDOVIA#CH.

    Qui sont les partenaires de Ludovia.ch ?

    Le canton de Vaud mène une politique très dynamique en termes de formation et de recherche, ce qui explique que de nombreuses institutions publiques et privées de renommée internationale y sont installées. La HEP Vaud, qui appartient au réseau des HEP suisses, développe des liens de coopération forts sur le plan national et international. Elle offre une formation de niveau universitaire aux futurs enseignants, ainsi que des formations postgrades aux enseignants et à l’ensemble des professionnels de l’école. Par ailleur, la HEP Vaud stimule le champ de la recherche en sciences de l’éducation, notamment dans le cadre de projets de recherche internationaux, et propose un ensemble de ressources pédagogiques aux professionnels de l’école. A la rentrée 2017, elle accueille 2725 étudiants.

    La Haute École d’Ingénierie et de Gestion du Canton de Vaud (HEIG-VD) forme des professionnels à la pointe du savoir et de la technologie capables d’agir face aux grands enjeux de la société de demain.
    La HEIG-VD permet la transformation des savoirs en produits et services à haute valeur ajoutée, en articulant les connaissances théoriques de pointe avec les exigences de la pratique professionnelle. Elle favorise ainsi l’innovation et la compétitivité des entreprises et participe au renouvellement du tissu économique du canton et des régions, tant par l’enseignement, la formation continue que la recherche et le développement.
    La HEIG-VD a été pionnière dans la mise en place d’une procédure d’évaluation des cours en vue d’améliorer la qualité de l’enseignement.

    Yverdon-les-Bains vit au rythme de ses 30 000 habitants et de ses nombreux visiteurs quotidiens. Idéalement située en plein cœur de la Suisse romande, la deuxième ville du canton de Vaud connait un essor démographique et économique important. Portée par ce dynamisme, la Ville se prépare à accueillir quelque 9 000 citoyens supplémentaires d’ici à 2030, ceci en développant de nouvelles infrastructures de logement et d’emploi notamment.
    Pôle de formation d’importance en Suisse romande, Yverdon-les-Bains compte quelque 6 000 étudiants et apprentis dans ses établissements de formation supérieure. La présence de la HEIG-VD, du Centre professionnel du Nord vaudois et du gymnase font de la ville l’un des plus grands campus du canton. Connue également comme ville de technologie et d’innovation, la capitale du Nord vaudois abrite Y-Parc, le plus grand parc scientifique et technologique de Suisse. Il regroupe de nombreuses entreprises actives dans la recherche et le développement ainsi que dans la production industrielle à forte valeur ajoutée. A terme, quelque 7 500 emplois hautement qualifiés supplémentaires pourront y être hébergés.

    La Maison d’Ailleurs est une institution unique au monde, à la fois lieu d’exposition et centre de documentation. Plus précisément, ce musée travaille et réfléchit (sur) plusieurs imaginaires : ceux de la science et de la technologie, des sociétés alternatives, de la science-fiction, de l’utopie et des voyages extraordinaires. La Maison d’Ailleurs propose des expositions temporaires qui permettent aux visiteurs de découvrir des esthétiques originales, mais aussi de mettre en perspective leur quotidien.

    Le Numerik Games Festival est une manifestation grand public dédiée à l’art numérique sous toutes ses formes : performances artistiques, expositions, conférences, jeux vidéo (rétro, indépendants), musique électronique, FabLabs et makers, ateliers pour enfants, projets des hautes écoles suisses, produits de startup traduits en performances artistiques. Programmé par la Maison d’Ailleurs depuis sa création en 2015, ce festival hors normes, qui use des bâtiments comme des surfaces de projection interactives, vise avant tout à exposer la diversité à l’œuvre dans une ère devenue résolument numérique et d’offrir matière à réflexion aux festivaliers, de plus en plus nombreux.

    Plus d’infos : http://ludovia.ch

    Contacts :
    Lyonel Kaufmann, chef de projet de LUDOVIA#CH, T : 079 270 54 01 lyonel.kaufmann@hepl.ch
    Catherine Hirsch, directrice de la HEIG-VD, T :024 557 64 27 catherine.hirsch@heig-vd.ch
    Ariane Dumont, coordinatrice pour la HEIG-VD, T : 024 557 75 53 ariane.dumont@heig-vd.ch

  • Genrimages : représentations sexuées et stéréotypes dans l’image, soutenue par Édu-up

    Genrimages : représentations sexuées et stéréotypes dans l’image, soutenue par Édu-up

    Genrimages est une plateforme dédiée à l’analyse des représentations et des stéréotypes sexués dans l’image développée par le centre audiovisuel Simone de Beauvoir. La plateforme, au travers des outils et ressources qu’elle contient, a obtenu le soutien de l’Education Nationale via la commission Édu-Up et également le soutien de la mission hommes-femmes du ministère. Cette plateforme, revisitée, a été présentée sur le stand du ministère pendant le salon Educatec-Educatice.

    « L’image est aujourd’hui la première pratique culturelle chez les jeunes « , rappelle Laetitia Puertas, chef de projet sur le site Genrimages au centre audiovisuel Simone de Beauvoir.

    Le site contient donc tout type d’images : images et films analysés, des images fixes ou animées à annoter ou encore des ressources complémentaires qu peuvent être des vidéos, des sites, des liens, des articles etc, « pour appuyer l’analyse d’images » et permettre d’approfondir sur un sujet donné.

    La question des stéréotypes a été choisie car, comme le rappelle Laetitia Puertas, « c’est un enjeu essentiel de mixité, d’égalité et de prévention des comportements sexistes ».

    Dans Genrimages, ce sujet est abordé par l’image pour une pédagogie qui croise éducation à l’image et éducation à l’égalité filles-garçons.

    L’application concrète pédagogique se fait très facilement sur le site qui propose de nombreux outils aux enseignants : travailler sur l’image dans le détail grâce à la fonction annotation, par exemple. Il existe plusieurs modes de travail.

    « On peut rentrer dans l’image pour aller chercher les détails et comment chaque détail renvoie à un autre pour composer et faire sens« , explique Sophie Laurent, rédactrice des contenus pédagogiques chez Genrimages, lors de la démonstration proposée sur le salon Educatice.
    Cette fonctionnalité d’annotations est d’ailleurs possible à proposer directement aux élèves pour qu’ils puissent, eux-mêmes, commenter et travailler sur l’image.

    Le site Genrimages existait déjà avant d’être soutenu par le Ministère et Édu-Up et est connu des enseignants. Son outil d’annotations et les scénarios pédagogiques qu’il contient, lui donnent aujourd’hui une vraie valeur ajoutée.

    L’association du centre audiovisuel Simone de Beauvoir propose des formations aux enseignants, dans le cadre du Plan Académique de Formation, principalement sur le territoire d’Ile-de-France et Auvergne Rhône-Alpes, mais avec vocation à s’étendre au-delà.
    Les enseignants intéressés peuvent contacter l’équipe de Genrimages pour plus d’informations.

     

     

     

  • Le changement de forme scolaire change-t-il l’architecture des établissements ?

    Le changement de forme scolaire change-t-il l’architecture des établissements ?

    J’ai reçu ce témoignage de Florence RAFFIN enseignante de sciences physiques qui exerce au lycée Maurice Genevoix de Bressuire dans l’académie de Poitiers et dont j’ai pensé que la publication permettait d’éclairer l’inévitable problème posé par la mise en adéquation de l’espace de la classe, son architecture, son design, avec les pratiques mobilisant des pédagogies actives liées à l’utilisation des outils et ressources numériques ; en clair avec cette évolution de la forme scolaire qui facilite l’apprentissage entre pairs, et que nombre d’enseignants mettent en œuvre appuyés en cela par des collectifs particulièrement innovants.

    Si la classe traditionnelle avec un bureau d’enseignant, un tableau (noir mais plus souvent blanc aujourd’hui) dans son dos et face à lui bien rangées seize à vingt tables réglementaires n’a pratiquement pas changé en plus d’un siècle, on voit de plus des enseignants réinventer leur salle de classe.

    Vincent Faillet, avec sa “classe mutuelle”, propose d’installer des tableaux sur tous les murs de la salle de classe.

    Quelles réponses l’institution peut-elle apporter à cette question ? D’une part bien sûr sont questionnés les chefs d’établissements dont le rôle pédagogique est majeur dans l’établissement mais évidemment les collectivités territoriales qui financent les investissements nécessaires.

    Quelles réponses apportent les architectes, les concepteurs de mobilier scolaire pour traduire dans la classe l’évolution de la posture du professeur passant du face à face au côte à côte ? Sachant que la majeure partie de la vie sociale de l’enfant-élève se déroule à l’école au sein d’un espace, celui de sa classe.

    Et au-delà de la classe, comment aménager les autres espaces afin que les élèves bénéficient d’un “climat scolaire”, d’un “bien-être “ dont on sait aujourd’hui qu’il est propice à leur réussite ?

    Nul doute que les élus sont particulièrement sensibles à cette qualité de l’établissement.

    L’établissement apprenant tel qu’il est décrit dans le rapport remis au ministre de l’Education Nationale par François Taddei , Catherine Becchetti Bizot et Guillaume Houzel, se construit véritablement par la recherche localement avec tous les acteurs et les partenaires, des meilleures solutions pour le bien-être et la réussite de tous les élèves.

    Il y a dans ce témoignage quelques réponses à ces questions.

    Voilà ce qu’écrit Florence RAFFIN dont j’ai également fait l’interview à Ludovia.

    La classe inversée par la #TeamPhysBressuire, de la classe « autobus » a la classe en îlots

    Je suis enseignante de physique-chimie dans un lycée d’enseignement général à Bressuire dans les Deux-Sèvres. J’ai découvert la classe inversée en mai 2014 et fait quelques essais au mois de juin pour terminer l’année scolaire. Après un mois, je fus convaincu et enthousiaste et j’ai alors décidé de travailler tout l’été afin d’inverser mes 2 niveaux de classes en septembre 2014.

    J’ai eu la chance durant cette année 2014-2015 d’avoir des collègues qui ne portaient aucun jugement sur mon travail et qui m’ont facilité les conditions de mon expérimentation en me permettant d’occuper l’unique salle de classe modulable qui me permettait de travailler en îlots. En effet, quand on met en place la classe inversée, on dégage du temps en classe pour mettre en activité les élèves et cela passe le plus souvent par des ilots de travail. La difficulté est que nos salles, et en particulier dans ma discipline en sciences physiques, ne sont pas du tout modulables (paillasses de TP fixées au sol avec arrivée d’eau, de gaz et d’électricité). J’ai donc cette année-là, systématiquement « déménagé » les tables pour aménager des ilots à chaque heure de cours.

    Après une année d’expérimentation, mes 7 collègues décident de me rejoindre et de mettre en place la pédagogie inversée en septembre 2015. Nous avons alors à cette rentrée une vingtaine de classes inversées en physique sur les trois niveaux (seconde, première S et terminale S).

    Un problème se pose alors : comment faire pour qu’à chaque heure de cours nous disposions chacun d’une salle avec des ilots sachant que nous avions une seule salle de cours et des salles de TP servant aussi à faire des cours en classe entière.

    ·     La salle de cours a donc été disposé en permanence en ilots. Finie la disposition « autobus »….

    ·     Les salles de TP de chimie disposaient de grandes tables hautes de 4 entre les paillasses. Nous les avons enlevées et nous les avons remplacées par des tables classiques de 2 qui se trouvaient dans le grenier de l’établissement. Nous avons fait réussi à faire 8 îlots dans l’espace ainsi dégagé. Le problème est que nous avons des classes avec 35 à 36 éléves, donc un ilot manquait. On a trouvé la solution : le bureau du prof ne servant plus (ou rarement), ce serait le 9 ème îlot !

    ·     Les salles de TP de physique disposaient de 9 paillasses avec des tables hautes de 2 dans l’allée centrale. L’espace étant beaucoup plus restreint qu’en salle de chimie, il était alors impossible de mettre des ilots avec des tables classiques comme en salle de chimie. Nous avons donc disposé ces îlots en « enfilade » et le 9ème ilot était au bureau.

    Après une année d’utilisation, nous devions trouver une solution pour les 2 salles de TP de physique qui n’étaient vraiment pas pratiques. Nous avons eu alors l’idée de faire pivoter les paillasses de 90 degrés de façon à ce qu’elle soit le long des murs. Bien sûr, nous aurions moins de paillasses mais cela ne nous dérangeait pas car nous fonctionnons par trinôme en séance de TP et donc 6 paillasses nous suffisent. Nous avons alors présenté notre projet à notre proviseur, qui était d’accord. Les travaux n’étant pas possible à réaliser en interne, il a demandé à la région Nouvelle Aquitaine, qui a accepté.

    Nous disposons maintenant, à la rentrée 2017, d’un grand espace au milieu des 2 salles de TP de physique dans lequel nos tables hautes sont disposées en 9 îlots.

    AVANT :

    APRÈS :

    Nous avons ensuite, avec l’appui de notre proviseur, déposé un dossier à la région Nouvelle Aquitaine pour disposer d’un mobilier modulable individuel qui permet de faire des îlots de différentes tailles (par 3, 4, 5…) et qui permet également de repasser en configuration frontal (pour du magistral ou encore pour faire des devoirs). Notre projet, de mettre en adéquation le mobilier avec la pédagogie, a été accepté par la région Nouvelle Aquitaine et nous allons donc disposer bientôt de ce mobilier.

    Nous avons maintenant d’autres projets comme équiper les murs des salles de tableaux blancs pour les îlots ou bien encore développer.

    Dorénavant si un professeur de physique, qui ne pratique pas la classe inversée, arrive dans notre établissement, il devra déménager sa salle de cours pour la mettre en configuration autobus….La « norme » étant dorénavant des salles en îlots. »

  • EASYTIS : à fond dans la « steam » éducation

    EASYTIS : à fond dans la « steam » éducation

    Easytis, après seulement 4 ans d’existence, a inondé le marché de petits objets connectés, utiles à l’enseignant et peu onéreux pour les coopératives scolaires ou les collectivités. Au salon Educatec-Educatice, ce sont plus de 1500 catalogues qui ont été distribués et beaucoup de visiteurs sur un stand où la « steam education » était au rendez-vous.

    Découverte avec Patrice Ulles, fondateur et directeur d’Easytis…

    Plus d’infos : www.easytis.com

     

     

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  • Le collectif EDUCNUM : une éducation au numérique pour tous

    Le collectif EDUCNUM : une éducation au numérique pour tous

    Pascale Raulin-Serrier de la CNIL était au micro de Ludomag sur le salon Educatec-Educatice pour nous présenter le collectif EDUCNUM et ses actions. A ses côtés, un des partenaires associés dans cette mission d’éducation au numérique pour tous, La Ligue de l’Enseignement et son représentant, Antonin Cois.

    Le collectif a été lancé en 2013 autour d’une quarantaine d’acteurs du numérique qui allaient tous dans le sens du développement d’actions et de contenus pédagogiques. Depuis, le collectif s’est enrichi de nouveaux membres, structures à but non lucratif, comme par exemple, des associations de parents d’élèves, des chercheurs, des fondations d’entreprise. Aujourd’hui, il rassemble plus de 60 membres très divers.

    La Ligue de l’Enseignement est engagée dans le réseau EDUCNUM, comme le précise Antonin Cois : « il n’est pas étonnant que ce collectif soit porté par la CNIL puisque la question de la donnée est aujourd’hui une des questions fondamentales de l’éducation au numérique ».

    L’intérêt de la la Ligue dans le collectif est de pouvoir se regrouper pour pouvoir affronter ce phénomène et « on y trouve également un certain nombre de champs qui servent aussi notre projet, comme les dynamiques partenariales, ou encore notre projet D-Clics numériques qui a été reconnu par les 60 acteurs d’EDUCNUM et donc « labellisé » EDUCNUM ce qui a permis d’alimenter sa diffusion« , souligne Antonin Cois.

    La mise en commun via le collectif EDUCNUM « est plus une mutualisation d’initiatives portées par chaque acteur pour avoir d’autant plus de poids pour toucher tous les publics« , ajoute Pascale Raulin-Serrier.

    Ressources pédagogiques en ligne, Trophées EDUCNUM… Plusieurs actions sont menées par le collectif pour faire avancer la connaissance sur le sujet de l’éducation au numérique.

    Plus d’infos :
    Au sujet des Trophées EDUCNUM, voir aussi notre reportage 
    « Pour un usage responsable d’internet » : un concours du ministère sur les traces des trophées EDUCNUM de la CNIL.
    Sur le projet D-Clics : http://d-clicsnumeriques.org
    Retrouvez EDUCNUM sur https://www.educnum.fr

     

     

     

  • Mon carnet rouge ou l’extension du domaine au numérique

    Mon carnet rouge ou l’extension du domaine au numérique

    On est samedi matin, le jour de nos vacances. Après avoir écouté dans la voiture Apocalypse de Cigarettes after Sex, je prends un bol d’air marin sur la côte de granit rose. Sans voix devant tant de beauté, je prends ces rochers galets en photo. Je me prends parfois pour un artiste à la fleur d’instantanés numériques…

    Aujourd’hui, c’est un dièse sans filtre, demain surement un sépia 2.0. Je pense à ces paysages des films d’héroïque fantaisie aux longs-pieds que je regarderais surement le lendemain, peut-être dans trois semaines ou même jamais. C’est un peu comme ces livres que l’on accumule parfois. On se dit : on ne sait jamais. La vitesse de l’actualité littéraire et scientifique étant celle qu’elle est, finalement, on l’oublie sous quelques millimètres de poussière.

    Le temps s’écoule, le soir venu, en jouant à un jeu de société, on s’amuse à se poser des colles. Il arrive parfois qu’elles soient collectives. Heureusement, une encyclopédie à notre disposition nous permet de sortir de l’ornière. La réponse nous ouvre des possibles. Un seul regret, nous ne captons pas la radio, enfin nous ne la captions pas. Cela fait cinq minutes que l’espace musical est de nouveau occupé.

    Un coup de téléphone interrompt ma rêverie et m’oblige à un effort d’organisation. Je note sur mon agenda et règle une alerte. Je n’oublie pas un message d’absences. Une cloche sonne, c’est l’anniversaire d’un ami. Il m’arrive d’avoir des trous de mémoire et de calcul mental. Du coup, pour ne rien oublier c’est ceinture et bretelles. Encore une année sans fausse note, l’amitié ne garantit pas toujours la ponctualité.

    J’ouvre ma ligne d’informations. C’est un geste, presque un réflexe. Depuis quelques temps, j’ai la chance de rencontrer l’altérité. Je lis un article traduit par ce que certains appellent un Troll alors que je le considère comme un ami critique. Dans ce monde en mouvement dans des bulles, le contradicteur est indispensable. Je me dis qu’il faut que je rencontre ce type. On n’est peut-être pas d’accord sur tout mais ce sera forcément intéressant parce qu’on a plus en commun qu’en différence. A moi de choisir la forme épistolaire.

    Au hasard de mes pensées, je me rappelle cette lecture fondatrice du sociologue espagnol Joaquín Rodríguez Marco dans ce qui était encore le nouvel observateur. Il discutait de la peur du progrès technique et surement de l’éthique de responsabilité pour y faire face. Je vais rechercher dans mes archives. Avec un petit sourire, je lis cette inspiration de Phèdre de Platon. Je me dis surtout que la liste est un peu longue.

    Je zappe devant la télé. Je tombe sur Mac Giver et son couteau suisse. Tout ça, c’est pas nouveau, surtout quand je regarde mon médium unique et multifonction de 6”5. Rien ne change et tout à la fois change : l’émotion se dessine toujours sur mon visage.

    Si je veux, avec ce que je veux : mon carnet rouge

    Je n’ai pas mis par hasard mon carnet rouge en photo. Il symbolise la manière dont je travaille.

    C’est un mixte entre numérique et analogique. J’ai appris à travailler avec le papier et cela me va bien.

    J’ai même trouvé la bonne carburation car je tire la sève du numérique sans en prendre l’amertume. Je ne suis pas un Smartphone native. J’ai connu son début et il m’a accompagné tout au long de mes usages professionnels.

    Il est vrai qu’au départ, il n’était qu’un simple gadget, une extension de mon PC. Je me souviens encore prendre des notes pour la forme plus que pour le fond. Je suis revenu en arrière et j’ai repris mon vieux carnet rouge. J’aime écrire et avoir les doigts bleus. En vérité, je préfère y travailler, c’est mon geste professionnel. C’est comme ça.

    Trier, classer, organiser, partager et supprimer

    Je vois encore les yeux désespérés de mes professeurs face aux millefeuilles de papetiers qu’étaient mes classeurs. Un vrai problème d’organisation régnait ou en tout cas le classeur cet agrégateur de cours ne correspondait à ce que j’étais. Trop fragile, trop complexe, pas assez pratique, on ne s’est jamais vraiment rencontré. J’étais revenu au cahier. J’aimais retrouver le storytelling du cours et le classement dans le secrétaire de ma chambre.

    La seule peur : perdre un cahier ou le jeter.

    Chez mes parents, la masse physique s’accumulait dans les cartons du sous-sol au risque de l’obsolescence du savoir et de ne rien y retrouver. Indiana Jones n’y aurait pas retrouvé l’Arche. Pas de plan de classement, d’indexation et finalement une accumulation d’informations et de connaissances désorganisées et donc inutilisables. Les archives, c’est pourtant pratique quand on souhaite analyser et comprendre un document. Fastidieux, je préférais recommencer depuis le début… perte de temps.

    Un jour j’ai rencontré un ordinateur puis les nuages. Non seulement, classer une masse importante devenait facile mais elle était disponible partout. La fin de l’angoisse de la corne d’abondance sans pour autant celle de la mobilité. Parce que le web est une mine, plus d’hésitation à organiser pour supprimer, archiver. Un jour les plateformes de curation et les réseaux sociaux sont arrivés et là on travaillait à plusieurs. Gain de temps, on parle de flat design, j’aime à penser à l’organisation légère et frugale.

    J’ai eu un ordinateur portable, puis un second et enfin un troisième.

    Portable mais pas mobile, portable mais pas connecté. J’ai repris mon carnet rouge.

    Lui était mobile. Il n’était pas connecté mais pas plus que l’autre… Un jour est arrivé le smartphone, enfin… on y reviendra.

    La question du flow : économie de l’attention

    Je me souviens de mes recherches fastidieuses. Je commençais par visiter Tout l’Univers pour chercher l’Universalis. La télé toujours branchée de l’autre côté de la cloison, la voix d’un doc à la radio ou mon livre caché, bref… peu d’économie de l’attention, enfin, quand je m’ennuyais ou quand je ne voyais pas où tout cela me menait.

    Le sujet posait toujours la question du flow.

    Vous savez ce moment où vous êtes complètement plongé dans une activité. Dans une concentration où un orage, une alerte ou même une finale de ligue des champions vous laisse de marbre. Depuis, j’ai toujours des choses qui m’ennuient mais les nipcasters m’ont appris le pomodoro. On doit toujours passer par le fastidieux mais autant le rendre productif.

    Nous sommes déjà des cyborgs

    La question de la technologie pour moi se pose moins que l’espace qu’elle délivre pour le plus important : réfléchir, comprendre, apprendre, créer et rêver.

    Sans aller jusqu’à neuralink, je suis déjà un être augmenté.

    Non pas parce que j’ai des lunettes ou une barbe bien fournie. Ce n’est même pas mon ordinateur. Je viens de m’apercevoir qu’il n’est qu’une simple extension de mon smartphone et de mon carnet rouge.

    A tous les deux, ils sont imbattables. Je prends des notes sur l’un, fais des recherches sur l’autre. J’y dépose ma mémoire, mes habitudes et mes idées. J’y dresse mes scénarii. Je fixe et partage mon planning. Je pose des questions au robot conversationnel de mon téléphone Google et obtiens une réponse instantanée. J’écoute de la musique, travaille sur mes articles de blogs, note mes idées, maintiens le lien avec ma famille.

    La visio conférence, quelle belle manière de faire correspondance. Je m’essaye à la créativité avec instagram. Je suis allé sur un moteur de recherche pour trouver des tutoriaux en streaming et apprendre à faire une photo parfaite. Je partage ce que je vois en direct et surtout ce que j’apprends. Mon identité est faite d’enthousiasme, le reste je le garde pour moi. J’ai deux couches supplémentaires à mon cerveau l’une numérique et l’autre analogique.

    Je crois que Socrate m’aurait pris pour son Phèdre. J’ai appris à apprendre comme cela, c’est comme ça, il fallait résoudre des problèmes d’organisation, d’ubiquité de l’information pour me consacrer au seul geste qui compte l’apprentissage. J’ai utilisé les technologies natives et ajouter celles qui viennent. Les technologies, nous les façonnons et elles nous façonnent en retour, c’est vrai, elles nous offrent des possibles surtout. Ne tapons pas sur l’outil sans penser à notre démarche.

    Je ne sais pas travailler sans écrire, je ne saurais plus sans mon téléphone.

    Demain, il ne s’agira pas de smartphone, cet objet déjà obsolète, mais de Neuralink. Cela interroge le monde et l’École en tant que projet de société. La quantification de la société, l’émergence de la société du calcul, la place des algorithmes, les voitures autonomes, la blockchain… vont changer l’emploi, le service ou même nos capacités cognitives. Faut-il pour autant céder à un déterminisme techniciste ?

    Non, à nous l’éthique, la manière de penser demain, à nous en emparer ou pas. Le non est l’honneur de notre humanité. Il ne s’agit pas d’anathème ou d’ancien contre moderne. Il s’agit de direction du monde. On nous parle de transhumanisme, d’hyperhunanisme…

    Notre rôle est d’aider l’élève à devenir, à acquérir les compétences professionnelles, sociales et humaines pour qu’il puisse s’emparer de demain. On peut refuser l’innovation technique à la manière de Socrate pour Phèdre. Faut-il refuser ou penser l’avenir ?

    Sources :

    Flow, article wikipédia

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Flow_(psychologie)

    Nous sommes déjà des cyborgs, Ludovic Louis, Siècle Digital, 9 mai 2017

    https://siecledigital.fr/2017/05/09/nous-sommes-deja-des-cyborgs/

    Neuralink, la start-up d’Elon Musk qui veut mettre des implants dans votre cerveau pour le rendre surpuissant, Gregory Rozière, Huffington-Post, 28 mars 2017

    http://www.huffingtonpost.fr/2017/03/28/neuralink-la-start-up-delon-musk-qui-veut-rendre-votre-cerveau_a_22014731/