Auteur/autrice : Stéphanie De Vanssay

  • EducaLab, l’incubateur de l’école du futur

    EducaLab, l’incubateur de l’école du futur

    [callout]EducaLab se veut un incubateur de l’école du futur et de la formation tout au long de la vie ; le concept, la stratégie et les premiers services proposés ont été élaborés de manière collaborative avec des stratcamps ouverts à toutes les personnes intéressées.[/callout]

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    J’ai eu la chance de pouvoir participer à une de ces sessions et d’assister à la présentation de la synthèse de ces travaux.

    EducaLab_110216Concrètement on y trouvera quoi ?

    • 2 salles de cours innovantes
    • une classe numérique
    • un fablab éducation
    • un espace de co-working
    • un espace projets

    …et un peu plus tard des labs orientés médias avec captation audio et vidéo. Ces locaux flambant neufs seront équipés avec tout le matériel nécessaire (ordinateurs et autres terminaux numériques, imprimantes 3D…) et du mobilier modulable adapté.

    On pourra y faire quoi ?

    • des rencontres
    • des tests
    • des expérimentations
    • des projets
    • des événements

    …pour réfléchir aux enjeux et relever les défis d’une formation adaptée au contexte numérique de notre société.

    C’est pour qui ?

    • les enseignants
    • les élèves
    • les start-up
    • les entreprises

    L’année de lancement sera plus particulièrement dédiée aux jeunes « bac -3/+3 » pendant et hors temps scolaire.

    C’est où ?

    Dans les locaux de Cap Digital, 20 avenue Georges Sand à St Denis au bout de la ligne 12 tout près de la station de métro Front populaire.

    Ça ouvre quand ?

    L’ouverture progressive du lieu est prévue à partir de début mars 2016.

    Plus d’infos :
    La restitution des stratcamps : http://www.capdigital.com/wp-content/uploads/2016/01/Restitution-Educalab.pdf

    Le site : http://www.capdigital.com/educalab/

  • Pédagogie et numérique : entre icônes et culture numérique

    Pédagogie et numérique : entre icônes et culture numérique

    Chaque année, fin septembre, cet événement s’adresse aux éditeurs de contenus numériques jeunesse, aux fabricants de tablettes et supports éducatifs, aux enseignants, aux structures publiques, aux collectivités et aux investisseurs. On y rencontre dans un joyeux mélange des gens du ministère, des startupers, des enseignants utilisateurs de tablettes… c’est avec Ludovia, une des rares occasions d’échanger avec ceux que l’on rencontre rarement, hors contexte de vente, les éditeurs de contenus !

    Serge Tisseron a introduit l’après-midi en rappelant utilement qu’une tablette peut être mise au service de la relation à l’autre, aider à appréhender d’autres points de vue et ainsi développer l’empathie.

    La tablette n’est pas forcément un écran qui sépare, enferme et isole !

    La table ronde qui a suivi a commencé avec Nathalie Guey enseignante en petite section qui nous a parlé d’abord de sa pédagogie puis de de la façon dont elle intègre les outils numériques (tables tactiles, tablettes et TNI) dans les projets qu’elle propose à ses élèves.

    Elle témoigne que le numérique lui permet de prendre du recul et de davantage observer ses élèves. La grande autonomie vite acquise par les enfants sur ces outils lui libère du temps pour aider ceux qui en ont besoin. Les activités numériques ne remplacent pas les activités traditionnelles de manipulations et papier/crayon mais elles enrichissent le travail d’une nouvelle dimension, permettent des étapes supplémentaires pour s’entraîner, écouter des histoires, créer…

    Les activités numériques étant élaborées sur mesure par l’enseignante, elles peuvent permettre des gains de temps en classe et d’efficacité.

    Par contre, Nathalie avoue que le souci avec le numérique c’est le manque de sommeil car elle a beaucoup trop d’idées pour toutes les mettre en oeuvre !

    Même constat avec Martial Pinkowski de Canopé Essonne et créateur de PDAgogie (applications pour l’EPS) qui prend ensuite la parole sur l’usage de tablettes en collège.

    Une des vraies plus-value est de libérer le prof de tâches maintenant gérées par les élèves avec l’aide de la tablette au bénéfice de ce que lui seul peut assurer : l’accompagnement des élèves, les conseils pour progresser, plus de temps pour rassurer et motiver ceux qui en ont besoin. Bien entendu, les tablettes sont utilisées en séance quand c’est pertinent, quand ça apporte un plus !

    Par exemple, chronométrer avec la tablette permet, en plus du temps réalisé, d’avoir tout de suite la vitesse, le record de la fois précédente… Il est essentiel aussi que la tablette ne soit pas l’outil de l’enseignant mais vraiment dans les mains des élèves. Autre avantage, l’usage de la tablette permet de faire facilement des liens avec les mathématiques, la physique, le français… elle est un outil d’interdisciplinarité !

    Martial veille à utiliser (ou crée lui-même) des applications qui prennent en compte des critères autres que « a gagné » ou la performance accomplie mais aussi les progrès de l’élève par rapport à la fois précédente, par exemple. Les élèves arrivent en cours avec des intentions, le résultat de leur activité physique est donné immédiatement par la tablette et cela permet ensuite un retour sur l’action, le tout facilement conservé et communicable aux parents.

    Ghislain Dominé, de Canopé Lille et auteur de l’ouvrage “Les TICE en classe, mode d’emploi” a ensuite intelligemment interrogé la “figure de l’enseignant innovant” qui est inspirante mais peut aussi intimider et paralyser. Il ne s’agit pas du tout bien entendu de négliger tout l’intérêt des deux témoignages précédents et de tous les autres, mais bien de chercher aussi d’autres voies, plus modestes et accessibles, pour inciter les collègues à se sentir en capacité de se lancer.

    Il a énormément insisté sur la culture numérique des enseignants à construire et à partager de façon simple et naturelle. Il n’est plus temps de s’interroger sur l’utilité ou non du numérique, il est là et ne partira pas, la question est : que faire avec et comment ?

    Ghislain propose de parler, échanger et faire ensemble !

    Là où les modèles peuvent intimider car sembler “exceptionnels” il faut faire simple et modeste en ayant conscience qu’expérimenter une petite chose, dans un contexte restreint pour commencer, peut être très porteur. Il n’est pas nécessaire de vouloir à tout prix tout révolutionner, commencer par intégrer/changer quelque chose est aussi facteur d’évolution.
    Cette démarche ne “tuant” pas les icônes qui conservent tout leur intérêt pour inspirer et ouvrir la voie.

    “Mais les enseignants veulent des contenus avant tout !” a-t-on entendu dans la salle… certes mais ce n’est pas forcément ce qui doit être premier, des contenus sans conscience des enjeux risquent de ne pas servir à grand chose. Intégrer la culture numérique : partage, transversalité, horizontalité, mutualisation… doit être au coeur de nos préoccupations, cela concerne les profs, les élèves… et les parents aussi !

    Laurence Bee, parent, journaliste et créatrice des sites parents 3.0 et ados 3.0 nous a ensuite fait part des réticences exprimées par les parents face au numérique : peur de trop de temps d’écran pour leurs enfants, difficulté à gérer ce temps avec eux, crainte de ne pas comprendre ce qu’ils font en ligne…

    Les parents ont néanmoins une attente positive vis à vis du numérique pour aider leurs enfants dans leur scolarité. Si on pensait le numérique comme favorisant le lien entre école et famille ce serait une façon de faire changer le regard des parents sur le numérique.

    Pour nos enfants la connexion est naturelle, on ne reviendra pas en arrière… soyons complices avec eux !” propose Laurence, découvrons avec eux, apprenons d’eux sans renoncer à les guider et les conseiller.

    Enfin est venu le moment de la pause-café aux accents Proustiens, avec madeleines donc, pendant laquelle les échanges ont pu continuer… sur les icônes, les contenus, la culture numérique, les liens école-familles…

    Plus d’infos : Lien vers le Storify de l’événement

     Photo : Ludoschool

     

  • Quand le théâtre raconte nos liens à l’ère du numérique…

    Quand le théâtre raconte nos liens à l’ère du numérique…

    Vincent travaille beaucoup, il est scotché à son ordinateur et à son mobile et ne se rend même pas compte que sa compagne le quitte ce soir… Il ne s’occupe pas de sa vie, ni IRL (In Real Life) ni via les réseaux. Il travaille, il a autre chose à faire, il dit aller bien mais en fait ne vit pas ! Un jour il embauche Karine pour gérer sa vie numérique et c’est une droguée de la relation par écran interposée qui déboule alors dans sa vie !

    Tour à tour dramatiques, cocasses, touchants, effrayants et finalement tellement humains, les moments partagés par les deux personnages de cette pièce de théâtre nous interrogent… Loin d’être passif, le spectateur se reconnaît, reconnaît des proches, prend de la distance et s’interroge.

    Que deviennent nos liens à l’ère du numérique ? Comment notre société gère-t-elle ce nouveau contexte ?

    La pièce est tout en nuances, elle montre sans juger et donne à entrapercevoir ce que nous ne voyons pas parce que nous mêmes englués dedans.

    J’ai rencontré l’auteur de la pièce, Orah de Mortcie sur Twitter, il cherchait à se documenter sur ce réseau social pendant l’écriture de la pièce et s’est inscrit pour cela au TwittMOOC, un MOOC pour apprivoiser Twitter, que j’ai créé. Il m’a fait lire le texte puis j’ai assisté à deux représentations (et rencontré Orah IRL) avec à chaque fois beaucoup de plaisir. Je compte bien y retourner quand elle se donnera à Paris en octobre et novembre 2015.

    Le prochain train” fait partie de ces oeuvres dans lesquelles on découvre à chaque fois quelque chose de nouveau…

    Orah de Mortcie, a eu l’excellente idée de proposer des représentations en collège et lycée suivies d’une discussion avec les jeunes. Nous voilà bien loin des caricaturales interventions en établissements scolaires sur “les dangers d’Internet”, avec la confrontation à une oeuvre, l’ouverture d’un espace de parole et de réflexion pouvant totalement s’inscrire dans les nouvelles démarches encouragées par l’Enseignement Moral et Civique.

    S’interroger, débattre, nuancer son avis, exprimer ses ressentis… en partant d’une oeuvre aussi forte, cela ne me surprend pas que comme le dit Orah, « l’expérience ait toujours été riche, que ce soit dans la réception du texte ou dans la finesse des questions posées.

    La partie du site officiel de la pièce dédiée à ces représentations-débats précise d’ailleurs que “cette approche fait partie de ce qui nous vaut le soutien de La Fondation Internet Nouvelle Génération qui a choisi le Prochain Train pour son coup de projecteur Carrefour des Possibles 2014. Ces professionnels des nouvelles technologies se disent frappés par la forme artistique de la pièce qui donne à comprendre et peut toucher un grand nombre. Cela ajoute un volet pédagogique et ludique à nos représentations.

    Je ne saurais trop recommander aux chefs d’établissements d’envisager ce type d’intervention auprès de leurs élèves et pourquoi pas aussi, aux organisateurs de colloques et autres événement sur le numérique, d’offrir à leur participant une représentation du “Prochain train”. EPN, bibliothèques et autres lieux culturels pourraient aussi fort bien être intéressés…

  • Éduquer à Internet sans diaboliser, c’est possible !

    Éduquer à Internet sans diaboliser, c’est possible !

    stephdevanssay_250314Pourquoi ?

    Parce que l’école ne peut ignorer les bouleversement que le numérique apporte dans notre société, notre vie quotidienne, nos façons de comprendre et d’apprendre.

    Parce que tous les élèves n’ont pas des parents forcément à l’aise avec les nouveaux usages liés au numérique et que l’école doit prendre sa part pour éviter que ne se creusent les écarts.

    Enfin, parce que la meilleure façon de permettre à nos élèves de tirer tout le parti de ces nouvelles possibilités est de les y accompagner et de jouer pleinement notre rôle d’éducateur aussi dans les espaces numériques.

    Comment ?

    L’idéal est de pouvoir intégrer le numérique au quotidien de nos cours afin d’éduquer nos élèves en contexte d’utilisation réelle et concrète au service de leurs apprentissages.

     

    Vous trouverez de nombreuses pistes dans notre dossier « Éduquer au Web2« . Évidemment ce n’est pas toujours possible, par manque d’équipement et/ou parce qu’on n’est pas tous à l’aise avec le numérique… L’essentiel alors est déjà de ne pas évacuer la question. Les élèves ont accès à Internet chez eux, sur leur téléphone, ils l’utilisent pour faire leurs devoirs pour réviser et il faut absolument en tenir compte.

    Leur demander ce qu’ils utilisent, les écouter décrire leurs stratégies est déjà extrêmement instructif et donne un point de départ précieux pour nous tenir au courant des usages qui évoluent très vite.

    Et pour avoir de l’aide et des supports ? 

    Alors surtout évitons SOIGNEUSEMENT les démarches de type « Permis Internet d’Axa » et autres approches partant des dangers ! Pour trouver des intervenants extérieurs pensez à vous adresser au CDDP et/ou au CRDP (réseau Canopé), au CLEMI de votre secteur mais aussi à l’EPN (Espace Public Numérique) ou aux associations locales.

    L’intervention auprès de lycéens décrite ici est assurée par une animatrice d’espace socio-culturel. Loïc Gervais, médiateur numérique en EPN, retourne la logique des interventions sur « les dangers du Web » en partant de ce qui préoccupe vraiment les élèves et conclut que le vrai danger ce sont ceux qui, justement, partent des dangers.

    par @eddiejavelle généré depuis StripGenerator.com

    Une bonne intervention est une intervention préparée avec l’équipe de l’établissement (pas bouclée « clé en main »), à laquelle les enseignants sont bienvenus, qui part des préoccupations des élèves et les fait participer.

    Si vous avez un doute, demandez une intervention sur les « dangers du Web » et voyez la réaction… si elle ressemble à celle qu’on voit sur la BD, vous êtes probablement sur la bonne piste !

    L’intervention peut aussi être menée par un ou des enseignant(s) de l’établissement comme par exemple celle-ci très intéressante par Marion Carbillet prof doc : « De la « route » à la « rue » : pour un changement de métaphore »

    Les ressources en ligne de qualité sont nombreuses, en voici quelques-unes à utiliser avec les élèves :

    Autre outil intéressant à signaler, mais pas du même ordre, le site de l’académie de Grenoble propose un outil pour les élèves afin de faire vivre le B2i dans l’école.

    Pour s’informer et réfléchir aux enjeux :

    Vous en connaissez d’autres ? N’hésitez pas à nous les signaler en contactant la rédaction (formulaire « contacter la rédaction ») ou directement à Stéphanie de Vanssay sur le site de l’article original ici.

    Crédit photo : lucas.leite via photopin cc

    dans Enseigner au quotidien