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Quand les éditeurs se sucrent sur notre dos !

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Depuis toujours je suis partageuse et depuis assez longtemps sur Internet aussi… Quand je me creuse la tête pour trouver des idées d’activités pertinentes avec les élèves, quand je fais une séance qui « marche bien », quand les élèves accrochent particulièrement, je me dis que tant qu’à faire, si ça peut aussi servir à d’autres c’est pas plus mal.

Ainsi j’ai l’impression de « rentabiliser » mon travail et le temps passé dessus, et je ne me prive pas d’ailleurs de piocher moi aussi à droite et à gauche dans ce que produisent mes collègues. Inutile de perdre du temps à refaire ce que d’autres ont déjà fait !

J’accepte également régulièrement d’écrire des articles, billets, interviews pour des revues ou des sites, bénévolement, pour partager encore plus… mais à chaque fois on me le demande, je peux accepter ou non, bref j’ai le choix !

Aussi quand il y a quelques semaines mon collègue Guillaume m’a dit sur Twitter : « L’éditeur X t’a contacté pour ton activité sur la pyramide de sucres ? Elle est dans leur dernier manuel de 6ème ! » j’ai été surprise parce que non, pas du tout ! Aussitôt ce collègue me précise : « Au temps pour moi, j’avais regardé trop vite, ce n’est pas la même situation ».

Intriguée, je lui demande s’il peut me communiquer une photo de la page du manuel en question… Il a raison, rien à voir avec ma situation complexe, on a là sur le même thème un simple problème d’application sans grand intérêt d’ailleurs, mais… la photo ressemble fort à une des miennes prise lors de cette activité avec mes élèves. Vérification faite c’est bien ma photo manifestement prise, sans que j’en n’aie jamais été avertie, directement ici sur mon blog !

Question de principe je contacte l’éditeur X pour avoir des explications. Bien entendu à partir de la rubrique « contact » de leur site je n’ai aucune réponse, je demande donc via Twitter qui a un contact chez eux. J’envoie un mail sans détail à la personne dont on me fournit l’adresse : juste qu’il s’agit d’une photo prise sur mon blog sans autorisation et de quel manuel il s’agit pour être mise en relation avec la personne concernée.

Le directeur de publication de l’ouvrage me répond qu’il y a effectivement un problème, que ce n’est pas de sa faute mais celle de l’iconographe chargé de récupérer les autorisations et bizarrement il sait précisément de quelle photo il s’agit, “la pyramide de sucres page 86″.

Ensuite je reçois un mail de l’iconographe me disant que ce n’est pas de sa faute non plus, qu’elle n’a pas été informée de la photo retenue, que la mienne a dû être suggérée par les auteurs, que si elle avait eu plus de temps elle aurait peut-être pu m’identifier… et enfin me propose de me régler des droits d’auteur ! C’est cette proposition qui fait que je ne cite pas l’éditeur en question et que je n’ai pas fait tout un foin sur les réseaux sociaux, mais je suis quand même très en colère !

En colère qu’on me prenne vraiment pour une idiote, je vous laisse d’ailleurs juger sur mon blog à quel point il est facile de m’identifier et de me contacter (j’ai rajouté la rubrique « contact » depuis, mais mon vrai nom et les liens vers Facebook et mon CV y étaient déjà) !

En colère parce-que les éditeurs scolaires disent régulièrement qu’EUX, contrairement aux enseignants qui partagent sur le Net, respectent les droits d’auteur et que ça leur coûte cher !

En colère parce qu’à cette occasion j’ai découvert ne pas être la seule à avoir été ainsi pillée (et d’autres plus gravement de séances entières) !

En colère parce que j’ai vraiment le sentiment que cela est un mode de fonctionnement habituel « pas vu, pas pris » ! Je me demande d’ailleurs, si le fait que j’aie évoqué l’affaire sur Twitter (c’est de là que pourrait venir la connaissance du numéro de page de ma photo) et que j’aie un nombre conséquent de followers, n’est pas pour beaucoup dans le règlement rapide (et plutôt généreux) de cette indélicatesse…

Bref vous l’avez compris, ce n’est surtout pas une question d’argent mais de respect, j’ai donc quand même décidé d’écrire ce billet !

Histoire que cela puisse vous servir si jamais une telle mésaventure vous arrivait aussi, voici quelques conseils que l’on m’a donnés à cette occasion :

  • Bien préciser sur vos blogs sous quelles licences sont vos contenus j’ai ajouté sur les miens la mention très claire de la licence Creative Commons choisie en m’aidant de ce site
  • Penser à utiliser les principes de la CNV (Communication Non Violente) pour exprimer clairement et fermement sa position : 1/ les faits 2/ mon ressenti 3/ mes demandes. Après les mails “c’est pas d’ma faute” j’en ai fait un sur les conseils de mon collègue Éric : 1/ vous avez pris ma photo sans autorisation 2/ je me sens prise pour une idiote et vos réponses ne me semblent pas professionnelles 3/ je veux la somme maximum vu l’agacement et le temps passé, un exemplaire gratuit et la mention de mon nom dans les prochaines rééditions.
  • Pour assurer le coup j’ai mis en copie du mail le PDG et le responsable des éditions scolaires : il suffit de chercher leur nom et d’appliquer le modèle des adresses mail de la maison d’édition.
  • Si cela vous arrive et qu’une solution ne vous est pas proposée vous devez envoyer un courrier (RAR) au service juridique de l’éditeur pour demander des explications (en démontrant votre bonne foi), en précisant “que sans réponse de leur part, vous vous réservez le droit de faire appel à un avocat et de faire une communication auprès des associations et syndicats de l’édition”. Merci à Cédric qui travaille chez un éditeur (non scolaire) pour ces précieux conseils.

Conclusion : une fois de plus, je constate qu’être bien entourée et avoir de nombreux contacts via les réseaux sociaux est fort utile et réconfortant pour gérer ces situations désagréables !

 

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