La réponse apportée par les premières méta-analyses conduites par Kulik aux États-Unis a été sans appel : les performances des apprenants ne sont pas meilleures quand les technologies sont utilisées. Dans la mouvance de ce que Russell a appelé le no significant difference (2001), de nombreuses critiques ont été émises, et le sont encore, sur les recherches réalisées, jugées inappro- priées pour apporter la «preuve» de l’impact des technologies sur l’apprentissage.
Presque 30 ans après les travaux de Kulik, l’impression qu’aucune réponse satisfaisante n’a été fournie demeure. Ne saurait-on toujours pas évaluer cet «impact» ? Alors pourquoi revenir sur la question aujourd’hui ? Une hypothèse serait de dire que c’est parce qu’elle ne se pose plus en ces termes. Les technologies sont dans notre quotidien, elles fondent notre rapport au monde, que l’on soit «migrant» ou «native», pour reprendre la distinction controversée de Prensky (2001).
Il ne s’agit plus de savoir s’il est pertinent de les utiliser dans un contexte formel d’éducation ou de formation (et donc de penser avec ou sans). Il s’agit de réfléchir aux conditions opti- males d’une intégration réussie. Car il faut toujours les «intégrer» bien entendu, et cette intégration passe par des approches qui dépassent les pratiques pionnières de quelques enseignants auto-convaincus.
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Source : Par Laure Endrizzi
Chargée d’étude et de recherche au service Veille et Analyses de l’Institut Français de l’Éducation (IFÉ)
Dossier d’actualité N°78, oct 2012